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Critiques de Mike Baron (39)
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Punisher Epic Collection: Circle Of Blood

Ce tome est le second consacré au Punisher dans la collection Epic Collection. Il comprend 3 récits.



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The Punisher : Cercle de sang (1986, Steven Grant, Mike Zeck, John Beatty) - Punisher sort de prison et est secondé par une mystérieuse organisation pour lutter contre le crime. Les créateurs commencent à éloigner Punisher des superhéros pour un polar dur et violent, bien réussi sauf pour le dernier épisode réalisé par une autre équipe.



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Punisher (épisodes 1 à 10) - Ces épisodes sont initialement parus en 1987/1988, tous écrits par Mike Baron. Ils ouvrent la première série illimitée consacrée au Punisher. Les épisodes 1 à 5 sont dessinés et encrés par Klaus Janson qui en assure également la mie en couleurs. Les épisodes 6 & 7 sont dessinés par David Ross, avec une mise en couleurs de John Wellington et un encrage de Kevin Nowlan pour le 6, et de John Beatty pour le 7. Les épisodes 8 à 10 sont dessinés par Whilce Portacio, encrés par Scott Williams, et mis en couleurs par John Wellington. Ces épisodes s'accompagnent de l'épisode 257 de la série Daredevil, écrit par Ann Nocenti, dessiné par John Romita junior, encré par Al Williamson et mis en couleurs par Max Scheele.



Épisodes 1 & 2 - Punisher s'attaque à un bâtiment abritant un laboratoire de crack, avec un bazooka. Après son attaque, il va se recueillir devant le mur du mémorial de la guerre du Vietnam, sur lequel il retrouve le nom de Curtis Hoyle, un lieutenant sous les ordres duquel il s'est retrouvé. En remontant la filière du crack, il se retrouve prisonnier ligoté sur une chaise et torturé à la gégène. Son enquête l'emmène jusque dans une hacienda en Bolivie. Épisode 3 - Frank Castle prend un peu le vert à Marion dans le Missouri. Il se retrouve à assister à une attaque de banque, ce qui l'amène à infiltrer un groupe de suprémacistes blancs. Épisodes 4 & 5 - Frank Castle se rend dans la base de Mircochip (David Lieberman) pour lui passer commande d'un nouveau van. Il fait la connaissance de son fils Louis Frohike, surnommé Microchip junior. Plus tard, alors que Castle passe commande auprès de son fournisseur d'armes Martin, celui-ci est abattu par un individu qui ne survit pas à la riposte de Casle. Il avait dans sa poche un flyer vantant les bienfaits du révérend Samuel Smith. Cette enquête l'emmène en Guyane.



Épisodes 6 & 7 - Punisher est tranquillement chez lui dans un entrepôt à l'écart quand il entend la benne à ordures ménagères. Il sort, flingue à la main, et découvre 3 individus compactés dans la trémie. Son enquête l'entraîne sur la piste de trafiquants de matière radioactive, vendant du plutonium à des terroristes arabes et à faire équipe avec Rose Kugek, une agente du Mossad. Épisodes 8 & 9 - Punisher enquête à Wall Street sur une OPA louche et des meurtres de sans-abris. Épisode 10 + Daredevil 257 - Alfred Coppersmith s'est fait licencier du laboratoire pharmaceutique où il travaillait, suite à une automatisation des chaînes de production. Il s'est mis à empoisonner des médicaments de cette entreprise. Daredevil et Punisher sont sur sa trace, chacun de leur côté.



Après le succès de Punisher: Circle of Blood (1986) de Steven Grant, Mike Zeck et John Beatty, l'éditeur Marvel met en chantier un série mensuelle consacrée à ce personnage qui mène une guerre contre toute forme de crime, et qui exécute froidement les coupables. Il décide d'en confier l'écriture à un scénariste d'une quarantaine d'années, ayant relancé la série Flash à zéro pour DC Comics l'année d'avant. Mike Baron est essentiellement connu pour ses 2 séries indépendantes : Nexus avec Steve Rude, série rééditée en omnibus par Dark Horse, et Badger avec Jeff Buttler et Bill Reinhold. Il a écrit les aventures du Punisher dans cette première série mensuelle, pour les épisodes 1 à 44, 46 à 48, 50 à 63, 76 et les numéros annuels 1 à 4. Pour cette série, il reprend les idées directrices établies par Steven Grant : Frank Castle est un individu avec une connaissance professionnelle des méthodes combats, un militaire entraîné et costaud, mais aussi faillible et humain. Son comportement devient moins obsessionnel que la version de Grant. Dès la première histoire, le scénariste continue de s'émanciper des conventions de superhéros. Castle intervient bien avec sa tenue à tête de mort, mais il peut s'agit d'un simple gilet pare-balles avec une tête de mort réalisée à la bombe à peinture.



En outre, Punisher n'est pas cantonné à New York, pouvant aussi bien poursuivre son enquête à l'étranger (Bolivie, Guyane) que dans des villes de province. Baron reprend l'idée mise en œuvre par Grant & Zeck, que Punisher a une vie sexuelle, même s'il ne la recherche pas activement. Dès l'épisode 4, il ajoute un personnage secondaire : David Lieberman, surnommé Microchip, ainsi que son fils dans le même épisode. Ils assurent la logistique de Frank Castle. Ce dernier devient un vigilant à la justice expéditive qui s'attaque à des trafiquants de drogue, à des manipulateurs criminels, à des suprémacistes, à des terroristes, à des tueurs occasionnels. Baron semble piocher dans la source inépuisable des gros titres et des faits divers, se tenant à l'écart des individus dotés de superpouvoirs, à l'exception de Daredevil, le temps d'un épisode. De mission en mission, le lecteur constate l'efficacité létale de Punisher, son absence d'ami, son absence de pitié pour les criminels en tout genre, sa faillibilité. Le scénariste malmène son héros, que ce soit des coups sur la tête, frappés par derrière, ou même la torture avec un génératrice électrique. Il sait donner de la consistance à chaque opération criminelle, avec des détails spécifiques comme le fait que Castle retrouve des compagnons d'arme du Vietnam, un prédicateur au toucher magnétique et peut-être bénéfique, une rose poussant au milieu d'une décharge, une mystérieuse combattante des services secrets, un garde du corps japonais massif comme un sumo, un gadget destructeur à base de technologie. À chaque fois, le lecteur se laisse emporter par l'intrigue, et observe Punisher enquêter et débiter du criminel, pour une sensation cathartique très efficace.



Après le choc visuel des dessins de Mike Zeck et leur intensité (le regard fou de Castle), les responsables éditoriaux choisissent de faire appel à Klaus Janson qui avait encré, puis fini les dessins de Frank Miller sur la série Daredevil, leur donnant une apparence rugueuse et brut, y compris lors des quelques apparitions de Punisher. Il a conservé ce détourage au contour irrégulier, cette façon de rendre compte de la banalité des lieux, de la normalité des civils, et de la forme de folie qui habitent les criminels, ainsi que de la froideur de Frank Castle. Le résultat est très convaincant dès le premier épisode. Même s'il utilise encore de ce de là quelques nuances de couleurs un peu criardes, Klaus Janson dépeint un monde normal assez consistant et varié, des individus plausibles avec des tenues vestimentaires adaptées et normales. Lors des scènes d'action, il reste dans un registre très descriptif, sans l'exagération malsaine de Mike Zeck, avec une saveur factuelle qui fait ressortir la froideur de Castle. Au fil des épisodes, le lecteur découvre des scènes mémorables : Punisher armé d'un bazooka pour s'attaquer à un laboratoire de crack, Punisher soumis à la gégène, Punisher perçant un réservoir d'engin de chantier, la première apparition du révérend Samuel Smith rayonnant littéralement, ou encore Vicki White s'approchant du lit de Castle en se déshabillant.



Après 5 épisodes marquants, Klaus Janson cède sa place à David Ross. Ce dernier reste dans un registre descriptif, mais plus aéré, avec des dessins moins détaillés moins abrasifs. Cette caractéristique est accentuée par l'encrage lissé de Kevin Nowlan, très sophistiqué mais pas forcément adapté à la nature du récit. L'épisode 7 est encré par John Beatty qui avait encré Mike Zeck sur la minisérie. Le lecteur retrouve des expressions décalquées sur celles dessinées par Zeck, mais sans sa force narrative, sans l'impact de ses compositions. Les 3 épisodes suivants sont dessinés par Whilce Portacio, encore débutant. Ses dessins marient une approche descriptive et réaliste dotée d'un bon niveau de détails, avec la minutie, et parfois la vivacité des dessins de Jim Lee, impression renforcée par l'encrage de Scott Williams qui deviendra par la suite l'encreur attitré de Jim Lee. Portacio se montre convaincant, avec des cases plus agréables à l'œil que celles de Janson, mais sans perdre la brutalité de ce monde, à la fois par des mouvements plus vifs, à la fois par l'encrage de Williams qui ajoute des petits traits dans les contours pour marquer les textures. Portacio est beaucoup plus à l'aise que David Ross pour représenter la violence dans ce qu'elle peut avoir de brutale ou de sadique. Là encore, le lecteur ressort de ces 3 épisodes avec des images mémorables en tête : Castle en faux agent fédéral, le garde du corps japonais massif, le dispositif à crochet perforant monté sur une planche à roulette, les coups échangés entre Daredevil et Punisher.



L'épisode 10 et l'épisode 257 de Daredevil racontent la même histoire, mais du point respectif de chaque héros. La coordination entre Mike Baron et Ann Nocenti est exceptionnelle. Le lecteur découvre d'abord la version du Punisher, avec sa volonté de mettre définitivement hors d'état de nuire un individu devenu toxique pour la société. Frank Castle est partisan d'une justice expéditive et définitive, punissant les criminels, prévenant toute possibilité de récidive. Puis il découvre la position de Matt Murdock, défendant une société imparfaite, mais avec des règles et un appareil de justice constitué, nécessaire même s'il est perfectible. L'odieux criminel de l'épisode du Punisher acquiert une épaisseur avec le portrait qu'en dresse Ann Nocenti, laissant au lecteur la responsabilité de la faire la part entre une exécution cathartique, et la mise en œuvre d'une justice qui reconnaît l'imperfection des êtres humains. Une confrontation d'idéologie intelligente et pertinente.



Mike Baron réussit sa mission de créer les spécifications d'une série mensuelle dédiée au Punisher, un individu tuant sans remord, et évoluant dans un monde sans superpouvoir (ou presque). Il mérite sa place dans l'histoire du Punisher, après Gerry Conway, John Romita senior et Ross Andru qui ont créé le personnage en 1974, Steven Grant & Mike Zeck qui lui ont insufflé une épaisseur tragique en 1986. Prochain créateur majeur dans le développement du Punisher : Chuck Dixon en 1992.



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The Punisher in Assassin's Guild (Jo Duffy & Jorge Zaffino , 1988) - Punisher se retrouve impliqué dans une série d'assassinats commis par des individus appartenant à une guilde asiatique. Jorge Zaffino dessine un Punisher minéral très inquiétant, sur la base d'une intrigue reprenant les ingrédients de Circle of Blood, sans son intensité maniaque. 3 étoiles.
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Plein de charmes graphiques et de soubresauts scénaristiques, les Chroniques de Corum présentent un solide alliage qui devrait en faire une référence du comic de fantasy, pour tous les amateurs d’Elfes, Eldars, Piurivars et bien d’autres encore...
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Bien, il serait peut-être temps de découvrir l'oeuvre de Mike Mignola n'est ce pas ? Pour ma part, je commence par le début, c'est à dire avec ces premiers pèlerinages dans le domaine du comics fantasy, adapté des plus grands.

En effet, bien avant Hellboy, Mike Mignola a signé l'adaptation de deux grands pontes de l'héroic-fantasy : Fritz Leiber pour Le cycle des épées et la bd que voici, Les chroniques de Corum issue de l'imagination "multiverselle " du génial Michael Moorcock, créateur de l'emblématique Elric de Menilboné.

Les chroniques de Corum sont apparus dans la bd durant les années 80, peu avant les chroniques de l'épée et de l'infernal Hellboy. Nous sommes donc dans du "proto-Mignola" comme le souligne Ron Martz dans l'introduction de ce comics réédité chez delcourt ( en deux tomes).

Je ne connais pas du tout l'oeuvre de Mignola si ce n'est de réputation. Il fait partie de ces grands pontes de la bd américaine dont le nom seul nous semble familier.

J'avais entendu parler de ses inspirations lovecraftiennes, de son bestiaire cauchemardesque, de son style gothique emblématique...Tout cela, nous pouvons déjà le trouver dans ces remarquables chroniques de Corum...

Corum est d'abord un voyage dans les confins obscurs d'un monde où nous suivons le dernier représentant d'une race sur le point de s'éteindre face à la prédominance de barbares primitivement humains.

Ainsi Corum est le prince héritier et maudit des Vadagh dont la quête se mure entre vengeance et romantisme.

De suite, nous pouvons penser à l'inévitable destin d'Elric de Melniboné dont la race est également sur le déclin. Il semble que la décadence soit un thème récurrent chez Moorcock , décadence qui vient hanter des héros tourmentés.

Dans Corum, notre héros demeure moins "fragile" qu'Elric, de plus, l'univers est un peu moins cruel. Les notions de bien et de mal sont moins floutés que dans le cycle d'Elric. Au final, cette intrigue de fantasy possède un ton un peu plus "classique" , un peu plus héroique... mais ne nous leurrons pas davantage, la fantasy de Moorcock garde toute son étoffe baroque.

Cette bd va nous entraîner vers des envolées à la fois épiques et étranges doté d'une galerie remarquable de créatures et autres merveilles délicieusement ...perchés ! Je pense notamment au petit peuple des Rhaga-da-khetas et à leurs immenses yeux jaunes, aux rictus cauchemardesques de ces faucheurs de l'ombre ou encore au trajet presque confus dans l'antre du duc Arioch....

C'est un véritable régal que ce voyage et le dessin de Mignola s'y prête allègrement ! Le design de ce bestiaire est très agréable à contempler, sans effets tape-à-l'oeil, le trait est précis, les expressions, les rictus, sont mis en valeur avec un bel effet de clair-obscur. Il y a un style réaliste qui côtoie plutôt bien cet univers de fantasy tourmenté propre à Moorcock.

Je glisse une petite réserve quand aux couleurs, parfois un peu fade, parfois un peu criardes, notamment pour certains couleurs de fond qui donnent un rendu un peu trop psyché à l'aventure...



Au final, j'ai plutôt été séduit par cette adaptation des chroniques de Corum, tout n'est pas parfait, le rendu est un rétro, il faut aimez les dialogues grandiloquents et une colorisation pas toujours au top... mais le voyage en vaut la peine, notamment pour celles et ceux qui veulent découvrir plus précisément le travail de Mike Mignola. Quant aux amateurs de Moorcock, je vous recommande avant tout les romans qu'il faut découvrir absolument !

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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Les lecteurs francophones auront dû patienter plus de trente ans avant que de pouvoir lire ces aventures de Corum Jhaelen Irsei, Prince à la Robe Ecarlate, scénarisé par Mike Baron et mis en image par un jeune dessinateur promis à un bel avenir : Mike Mignola… L’occasion de découvrir un artiste en devenir qui, s’il n’avait pas encore développé son style si caractéristique et les univers gothiques qui firent sa renommée, possédait déjà talent certain pour la composition de ses planches, la mise en scène et la mise en place d’ambiances singulières.



Né sous la plume de Michael Moorcock à l’aube des années 1970, Corum est l’une des incarnations du Champion Eternel, gardien de la Balance Cosmique et de dernier représentant d’une race ancienne… Inspirées de la mythologie celtique-, ces chroniques raviront les amateurs de récits légendaires qui suivront avec plaisir les aventures tragiques de ce Prince mutilé…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Delcourt enrichit son catalogue avec la publication d’un superbe petit album cartonné couleur, magnifiant une saga de l’un des auteurs de Fantasy les plus adulés du siècle passé. Plongée au cœur des dimensions adjacentes et des années quatre-vingt.
Lien : http://bdzoom.com/139535/com..
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Aux commandes de Corum : Mike Mignola, incontournable dessinateur de l’univers des comics dont le graphisme offre un écho américain à celui de Tardi sans doute à cause d’un goût commun pour les illustrateurs français du XIXe siècle. À ses côtés, Mike Baron qui l’accompagne au scénario, parfois un peu ampoulé. Mais en dépit de ce bémol, Les Chroniques de Corum restent un comics incontournable.
Lien : https://www.actuabd.com/Les-..
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Certes, Moorcock et Mignola sont deux grands noms, mais ce récit n’a pas le lustre de l’adaptation d’Elric chez Glénat par exemple et Corum n’est pas le personnage le plus populaire de l’auteur de Mother London. Les lecteurs seront-ils au rendez-vous ?
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Star Wars - Le Cycle de Thrawn, tome 7 : L'..

Mike Baron adapte à merveille le travail de Thrawn dans une intrigue qui fait vraiment plaisir aux fans de Star Wars.
Lien : http://www.scifi-universe.co..
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 5 : La..

La Bataille des Jedi est une adaptation de qualité, très fidèle à l'œuvre de Timothy Zahn sans pour autant l'égaler car le roman était trop riche. Mais l'histoire se révèle toujours aussi passionnante et les dessins flattent constamment nos rétines.




Lien : http://www.scifi-universe.co..
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 3 : L'..

Ce second volume est de la même trempe que le premier. Le travail d'adaptation de Mike Baron est toujours aussi efficace. Quant aux dessins de Blanchard et Vatine, les fans de Star Wars s'en souviendront longtemps tout en regrettant qu'ils aient passé la main sur la suite de la trilogie.
Lien : http://www.scifi-universe.co..
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Star Wars X-Wing Rogue Squadron, Tome 3 : O..

Un dessin qui fait très classique de la grande époque, Tycho pourrait être Flash Gordon vu comme il est dessiné, une jungle, des rebelles...Tout ce qu'il faut pour un one-shot Star Wars agréable mais qui ne casse pas non plus la baraque. L'histoire en elle-même est assez bateau, mais c'est l'occasion de quelques interactions intéressantes entre les personnages récurrents, par exemple entre Winter et Celchu, deux de mes favoris.

Peut-être pas indispensable mais tout de même sympa.
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Nexus - Into the past and other stories

On est globalement content de retrouver du Nexus aussi dynamique et frais, mais on aurait bien envie que la dernière partie soit un chouilla plus claire.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Nexus Omnibus Volume 5

Ce tome fait suite à Nexus Omnibus Volume 4 (épisodes 40 à 52, et "Next Nexus" 1). Il comprend les épisodes 53 à 65, et "Next Nexus" 2 à 4, initialement parus en 1989/1990. Tous les scénarios des histoires de Nexus sont écrits par Mike Baron. Steve Rude a dessiné les épisodes 58 à 60, ainsi que les 3 épisodes de "Next Nexus", soit 6 épisodes sur les 16 que contient ce recueil. Il faut impérativement avoir commencé la lecture de cette série par le premier tome, car l'univers développé est très riche, et les rappels quasi inexistants (en particulier pour la femme et les filles d'Horatio Hellpop, ou pour les têtes volantes).



Au cours de cette année de parution, surviennent de nombreux événements. Tout commence avec le débat entre les différents candidats pour la présidence d'Ylum, Tyrone étant candidat à sa propre succession. Ylum doit repousser un assaut de Zeiffer Meird. Pendant ce temps, Horatio Hellpop (dépourvu de pouvoirs) essaye d'expier ses exécutions en montant une clinique sur Flatlandia. Les 3 filles du général Loomis (Michana, Lonnie, et Stacy avec son doudou) essayent d'effectuer les exécutions commanditées par le Merk.



Une fois le sort des filles Loomis réglé, le Merk fait placarder des avis indiquant qu'il recrute un nouveau Nexus. Le candidat retenu s'appelle Stan Korivistky. Il doit s'accommoder de l'humeur cyclothymique du Merk. Il finit par se lancer à la recherche d'Horatio Hellpop pour en apprendre plus sur le Merk. Entretemps, Sundra Peale doit affronter le dernier démon vivant dans les grottes d'Ylum.



La lecture de ces 16 épisodes nécessite d'avoir lu les tomes précédents, sinon il y a fort à parier que bien des situations resteront muettes de sens. A contrario, le lecteur familier des tomes précédents aura l'excellente surprise de découvrir que tous les personnages et leur histoire lui reviennent en mémoire, sans aucun effort, grâce à leur forte personnalité graphique et à leur position sociale.



Au cours de ces 16 épisodes, Mike Baron s'affranchit de bien des contraintes inhérentes aux comics mensuels de superhéros et aux personnages récurrents. Pour commencer, Horatio Hellpop ne revêt pas une seule fois l'habit de Nexus. Il a abandonné sa fonction pour de bon. Stan Korivistky arrive après plusieurs candidats qui n'ont pas donné satisfaction et il évolue petit à petit pour s'adapter à ses nouvelles fonctions, faisant preuve de ressources intellectuelles et physiques, s'installant comme un Nexus légitime, peut-être même plus héroïque qu'Hellpop dans la mesure où il doit prouver son mérite.



Ensuite Baron, fait évoluer ses personnages sur le long terme, sans s'installer dans un statu quo confortable. Certes cette évolution ne concerne pas tous les personnages (surtout Horatio, Sundra et Stan), mais elle est réelle et irrévocable. Pour continuer, il brode avec habilité différents thèmes sur les aventures du Nexus : les managers véreux, la publicité envahissante et hors de proportion, la dichotomie inné / acquis, l'ultralibéralisme capitaliste (générant des produits défectueux, du fait de productions libérées de tout contrôle), le lobbysme pernicieux et insidieux sous forme de mécénat (de la part d'églises tendancieuses), sans oublier les thèmes principaux de la série que sont la vengeance, la justice et la rédemption.



Mike Baron ne transforme jamais son récit en pamphlet : il respecte la forme des comics d'aventure, avec un environnement de science-fiction, un extraterrestre incompréhensible mais qui ne se trompe jamais sur la culpabilité, des conflits avec des rayons lasers et des vaisseaux spatiaux, etc. Ces aventures comprennent un deuxième niveau de lecture, pas forcément très intellectuel, mais pertinent et facilement accessible. Cet aspect n'est si facile que ça à réaliser, et la tentative d'influence des pouvoirs religieux sur l'université d'Ylum est remarquable d'évidence pour un phénomène masqué et sournois.



Le lecteur prend également conscience (peut-être plus que dans les tomes précédents) de la richesse de l'univers créé par Mike Baron et Steve Rude, en particulier quand il regrette que certains personnages (à commencer par Mezzrow, mais aussi Sheena et Scarlett les filles d'Horatio) n'aient pas droit à plus de place, plus de pages. Tous les épisodes précédents ont permis de bâtir et de développer un environnement d'une richesse incroyable, duquel il serait possible de tirer plusieurs miniséries (que se passe-t-il pendant ce temps sur les mondes des têtes volantes ?).



La richesse de ce monde doit beaucoup au talent graphique de Steve Rude. La comparaison entre les épisodes qu'il dessine, et les autres (voir liste en fin du présent commentaire) permet de prendre conscience de l'étendue de son apport et de son caractère décisif dans la réussite de cette série. Non seulement, Steve Rude conçoit une apparence physique spécifique pour chaque personnage (et consistante d'un épisode à l'autre), mais en plus il réussit à faire paraître naturels des éléments qui semblent dépasser les compétences de ses collègues. Par exemple, il est le seul à réussir la crête de Dave et Judah Maccabee, les autres se vautrant en essayant de la rendre plus réaliste. Il est également le seul à avoir une vision claire et cohérente du style de décoration, à la fois fluide et élégant, avec un petit côté rétro rassurant. Par comparaison avec les autres dessinateurs, il est évident que ces derniers le copient sans atteindre la grâce de ses compositions, ou bien n'essaient même pas rendant les visuels moins intéressants et moins savoureux.



Du coup, le fait que Steve Rude n'ait dessiné que 6 épisodes sur 16 constitue une réelle déception, et coûte une étoile à ce tome. En outre, tous les développements de l'intrigue ne présentent pas le même degré d'intérêt.



En outre une dizaine de ces 16 épisodes sont complétés par une courte histoire de 6 pages mettant en scène Judah Maccabee, réalisée par des équipes différentes. Ces histoires sont au mieux divertissantes, sinon aussi vite oubliées que lues. Il est possible de reconnaître le nom de plusieurs artistes qui connaîtront par la suite une belle carrière, comme Pater David ou Steve Epting.



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- Les différents dessinateurs, épisodes par épisode, (d) = dessinateur, (e) = encrage



Épisode 53 Paul Smith (d) + John Nyberg (e)

Épisode 54 Paul Smith (d) + John Nyberg (e)

Épisode 55 Paul Smith (d) + (e)

Épisode 56 Neil Hansen (d) + Bob Dvorak (e)

Épisode 57 Adam Hughes (d) + John Nyberg (e)

Épisode 58 Steve Rude (d) + (e)

Épisode 59 Steve Rude (d) + Steve Huston (e)

Épisode 60 Steve Rude (d) + (e)

Épisode 61 Greg Guler (d) + Mark McKenna (e)

Épisode 62 Greg Guler (d) + Tom Baxa (e)

Épisode 63 Greg Guler (d) + Tom Baxa (e)

Épisode 64 Tony Akins (d) + Steve Huston (e)

Épisode 65 Tony Akins (d) + Tom Baxa (e)



Épisodes 2 à 4 de "Next Nexus" : Steve Rude (d) + (e)
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Nexus Omnibus Volume 4

Ce tome fait suite à Nexus omnibus 3 (épisodes 26 à 39). Il comprend les épisodes 40 à 52, et se termine avec le premier épisode de la minisérie "Next Nexus". Ces épisodes sont initialement parus en 1988/1989. Tous les scénarios sont de Mike Baron. Il faut absolument avoir commencé la série avec le premier tome. Steve Rude dessine les épisodes 40 à 42 (encrés par John Nyberg), 45 à 48 (encrés par Nyberg), 50 et "Next Nexus" 1 (ces 2 derniers encrés par Rude), soit 9 numéros sur 14. Paul Smith dessine les autres épisodes. Il s'encre lui-même sur les numéros 43 & 44. Ses dessins sont encrés par John Nyberg pour les numéros 49, 51 et 52.



Dans les épisodes 40, 41 et 43, Horatio Hellpop accomplit des exécutions assignées par le Merk. Par la suite (épisodes 44 à 50), il entreprend un nouveau périple dans le monde en forme de bol (Bowl shaped world), en compagnie de Judah Maccabee et Badger, pour essayer de convaincre Ashram de neutraliser le trou noir qui menace d'engloutir la Voie Lactée. Pendant ce temps, les 3 filles du général Loomis Michana, Lonnie et Stacy poursuivent leur quête de pouvoir, pour se venger de Nexus qui a tué leur père. Ursula XX Imada (avec ses 2 fills Sheena et Scarlett) doit faire des choix délicat pour leur avenir, en fonction de l'évolution du contexte politique. Tyrone se représente aux élections de président d'Ylum, mais il doit faire face à des candidats maîtrisant parfaitement les ficelles des campagnes présidentielles. Kreed est pourchassé par 2 assassins Gucci employés par Mars pour l'arrêter suite aux crimes qu'il a commis. Mezzrow et son groupe remportent le succès avec leur premier tube, et ils partent en tournée dans le système solaire alors que le trou noir est près de tout avaler. Nexus et Judah ont bien du mal à juguler les facéties de Badger (Norbert Sykes).



Comme le mentionne Stan Fredo, ce tome de Nexus agrippe tout de suite le lecteur pour des histoires palpitantes. Les premiers épisodes se concentrent sur des exécutions de tueur en masse, décrétées par le Merk. La qualité d'écriture de Mike Baron ressort mieux dans ces histoires courtes. Sans jouer avec le sensationnalisme, Baron sait faire ressortir l'horreur des actes commis par ces criminels. Ces derniers ne sont pas dépeints comme des meurtriers sanguinaires assoiffés de sang, mais comme des êtres humains normaux, voire attachants. En refusant un manichéisme simpliste, Baron rend d'autant plus ardue la tâche de bourreau effectuée par Nexus, voire la rend ambiguë. En effet, il ne fait pas de doute que ces individus doivent être châtiés, mais aussi qu'ils méritent un procès en bonne et due forme. Or Hellpop est dans la position où il doit réaliser son exécution uniquement à partir de la décision arbitraire d'un extraterrestre. Il reste donc une place pour le doute. En outre, Baron arrive à chaque fois à se renouveler, et même à composer une comédie bien noire pour la triple exécution de l'épisode 41.



Pour la suite, Mike Baron tire pleinement profit de tout le temps passé (dans les tomes précédents) à développer l'univers de Nexus, et les personnages qui gravitent autour de lui. Alors que précédemment le lecteur pouvait éprouver l'impression que le récit ralentissait dans des méandres d'intrigues secondaires innombrables, ici il constate que le récit se concentre sur un danger principal (le trou noir) présent depuis plus de 20 épisodes. Cela ne veut pas dire que les intrigues se terminent (loin s'en faut puisque la série originale compte plus de 80 épisodes), mais que l'enjeu est clairement identifié et qu'il bénéficie d'une résolution satisfaisante.



Si le lecteur attentif avait pu déjà identifier l'individu / entité qui apporterait une solution au trou noir, Mike Baron mène sa narration de manière originale et inattendue, mêlant piraterie et pitreries (celle de Badger), entrecoupée par l'évolution de la situation sur Ylum. D'un côté, Hellpop et Maccabee se montrent héroïques en étant prêt à mettre leur vie en jeu pour sauver le système solaire ; de l'autre ils voyagent sous un soleil clément, à bord d'un magnifique vaisseau, en canalisant de manière bienveillante les débordements de Badger.



Steve Rude apporte à nouveau son regard détendu et stylé sur ces aventures. Les personnages sont élégants. Ils n'hésitent pas à sourire. Les décors bénéficient d'un soin particulier, sans être surchargés. Steve Rude a le chic et un goût très sûr pour composer des décors à l'apparence délicatement rétro, avec des objets très spécifiques, parfois complétés par une faune et une flore délicates. Le lecteur n'éprouve jamais la sensation de se promener dans un décor en carton-pâte, encore moins que les personnages évoluent devant une toile grossièrement peinte. Si le scénario de Baron est assez solide pour porter la narration, les dessins de Rude lui apportent une autre dimension. Il y a à la fois un aspect intemporel influencé par Russ Manning (Magnus, robot fighter), légèrement suranné. Mais il y a aussi une réelle inventivité, teinté d'une discrète loufoquerie (mais d'où Badger tire-t-il cette raquette de tennis qu'il utilise contre les pirates ?).



Rude apporte également une touche de vitalité étonnante aux personnages. En particulier, Mezzrow est visiblement un individu optimiste de nature, gai, mais sans aucune once de niaiserie. Il est conscient du danger qu'il encoure, un peu exubérant dans ses gestes, enjoué, et constructif. Impossible de résister à sa bonne humeur et à son énergie. Par contraste, Kreed (un extraterrestre à 4 bras) apparaît de plus en plus grave, malgré sa morphologie relevant d'une science-fiction naïve et un peu enfantine. Rude réussit à faire transparaître sa résolution et son abnégation, malgré ces 4 bras aux articulations peu plausibles (les "épaules" des bras au milieu du tronc). À nouveau cette approche un peu lumineuse et épurée en apparence donne une ambiance inimitable à chaque planche. Si le lecteur est attentif, il pourra identifier de discrets hommages (en nombre très restreint), telle l'apparition (page 308) du capitaine Kirk & Spock (Star Trek), Magnus et A1, ou encore Jan, Jayce et Blip de la série Space Ghost (personnage conçu par Alex Toth).



De son côté, Paul Smith n'est pas capable de faire aussi bien que Steve Rude. Il arrive à respecter la conception graphique de chaque personnage et le style des décors, sans s'appliquer à dessiner à la manière de Rude. Ses dessins sont un peu moins élégants, mais un peu plus légers, ce qui évite une rupture de ton entre les 2 dessinateurs.



Pour apprécier ces épisodes à leur juste valeur, le lecteur doit absolument avoir commencé par le début, à savoir Nexus omnibus 1. Ce n'est qu'en étant conscient des différents enjeux, de l'historique relationnel entre les différents personnages, et des spécificités de cet univers, qu'il pourra saisir les nuances et l'importance de chaque action. Sinon, il découvrira un monde complexe, aux bizarreries inexplicables et dépourvues de sens, avec des personnages parfois graves, parfois loufoques, aux motivations peu claires, à l'intrigue hermétique (c'est ce qui m'était arrivé lors de ma première tentative de lecture de cette série). Sous réserve d'avoir commencé par le début, le lecteur ressentira cette lecture comme une forme de récompense, l'effort d'investissement dans la quarantaine d'épisodes précédents portant ses fruits.



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- Chaque épisode (sauf les 44, 50, 52 et "Next Nexus" 1) est complété par une histoire en 8 pages consacrée à Judah Maccabee, toutes écrites par Roger Salick, sauf 1 par Mike Baron. Il s'agit donc de montrer Judah en action comme un aventurier grand, beau, fort, décontracté, toujours à l'aise. Ces histoires courtes sont indépendantes des histoires de Nexus. La première est très réussie, avec un ton sarcastique et moqueur à l'encontre de Judah pendant sa formation. Les suivantes retombent dans l'aventure au kilomètre, rapide (courte pagination oblige), mais trop premier degré. En examinant la liste de dessinateurs qui se succèdent sur ses courtes histoires, il est possible d'en reconnaître plusieurs qui ont bénéficié d'une belle carrière dans les comics : Ron Lim, Neil Hansen, Jim Balent, Angel Medina, Tom Dougherty, Chris Marrinan, Mike Harris, Shea Anton Pensa.
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Nexus Omnibus Volume 3

Ce tome fait suite à Nexus omnibus Volume 2 (épisodes 12 à 25). Il comprend les épisodes 26 à 39, tous écrits par Mike Baron (à l'exception de quelques histoires de Judah Maccabee en fin d'épisodes, écrites par Roger Salick). La réédition de cette série se poursuit dans Nexus omnibus Volume 4 qui contient les épisodes 40 à 52 et "Next Nexus" 1. Il faut absolument avoir commencé cette série par le premier tome pour suivre les différentes intrigues secondaires qui enrichissent la trame de l'histoire.



Épisode 26 - Horatio Hellpop découvre la vérité sur les vestiges archéologiques d'Ylum, et il doit réaliser une nouvelle exécution, avec un adversaire qui lui résiste. Dans les épisodes suivants, il va être confronté à une série assez hétérogène d'événements requérant son intervention. Son oncle Lathe Hellpop est un prêtre de l'Ordre d'Elvon qui milite contre la technologie. Dans ce contexte de science-fiction, ça ne peut que mal tourner. Le Merk va confier à Horatio une véritable relique qui va lui permettre de visiter la bibliothèque d'Alexandrie, ainsi que la plus grande bibliothèque de l'univers. Les 2 filles d'Ursula XX Imada (Sheena et Scarlett) ont besoin d'un nouveau tuteur pour leur apprendre à maîtriser l'art du fusionkasting : Judah Maccabee. À l'échelle de la galaxie, les relations diplomatiques se tendent entre la Terre, Mars, Procyon et Ylum. Kreed et Sinclair (les 2 extraterrestres Quatro) demandent à Nexus d'être leur porte-parole lors de l'assemblée annuelle des assassins sur la planète Acacia. Le petit groupe va se retrouver au centre d'une vendetta mortelle.



Arrivé à l'épisode 31, Nexus se voit confier une nouvelle mission d'exécution : un dictateur en exercice sur une autre planète dont les habitants voient en lui un sauveur et un meneur de leur révolution. Par la suite, Horatio Hellpop va encore rendre visite à ses filles, contre l'avis de leur mère, avec l'aide de Judah Maccabee. Il va déléguer ses tâches d'exécution à Kreed et Sinclair qui vont être habités d'une folie meurtrière, créant ainsi un incident diplomatique avec Mars. Les épisodes 35 à 38 forment une histoire complète dans laquelle Nexus se rend dans l'empire des Sov pour contempler des églises et secourir la première femme prêtre. Dans le dernier épisode, les filles (Michana, Lonnie et Stacy) du Général Loomis (exécuté par Nexus dans le premier tome) recherchent à accroître leur pouvoir pour venger leur père.



La lecture de "Nexus" peut vite devenir frustrante. Pour commencer Mike Baron ne semble plus se souvenir que très épisodiquement du rôle d'exécuteur de Nexus, qui passe après une pléthore d'autres intrigues secondaires. Donc si le lecteur était attiré par ce métier peu commun et moralement ambigu, il peut être un peu déçu du faible nombre d'exécutions. Ensuite, ces intrigues secondaires s'étirent indéfiniment, sans espoir de résolution. Les filles d'Imada grandissent lentement, celles de Loomis en sont encore à chercher comment se venger, une trentaine d'épisodes plus tard. En outre, le nombre de personnages secondaires est tel qu'ils disposent de peu de place pour exister, malgré leur fort potentiel de sympathie. Ainsi le jeune musicien Mezzrow apparaît une ou deux fois mais seulement pour une poignée de répliques. Dave (le père de Judah Maccabee) est relégué au rôle très secondaire d'inventeur de génie. Sundra Peale fat tapisserie en arrière plan. Cela finit par devenir frustrant de voir ces personnages si sympathiques et intrigants, et de ne pas pouvoir s'en rapprocher, de ne pas mieux les connaître. Si seulement Tyrone, le président d'Ylum avait pu disposer de sa propre série...



Et puis le temps d'un épisode, Mike Baron décide de creuser un thème en particulier, ou tous les fils s'agrègent pour former une tapisserie d'une richesse éblouissante. Dans le premier cas, il y a l'épisode 31 dans lequel Nexus effectue sa mission avec zèle et efficacité. Mais exécuter le dictateur ne suffit à ramener la liberté à un peuple opprimé, et Horatio Hellpop se retrouve impliqué contre son gré dans cette rébellion, contraint moralement de soutenir ce mouvement. Loin de dégénérer dans une série d'affrontements épiques, l'histoire montre les limites d'une révolution brutale qui bascule dans une escalade d'affrontements dont le coût en vies humaines ne cesse d'augmenter. En 1 épisode, Mike Baron montre comment Hellpop est cantonné à son rôle de bourreau et comment tout son pouvoir ne peut sauver un peuple. De temps à autre, Mike Baron fait converger plusieurs composantes de son récit pour un épisode mettant en valeur la richesse de sa tapisserie, c'est par exemple le cas de l'épisode 37 qui fait apparaître toute l'ambigüité de la position de Nexus dans la politique internationale (même interplanétaire) dans la mesure où il maîtrise également une source d'énergie. Tout d'un coup, la série n'a plus pour objet un bourreau tourmenté, mais des relations politiques complexes et délicates. Bien sûr, cela n'a en fait rien de soudain, et le récit s'appuie sur une myriade d'événements s'étant déroulés en arrière plan qui finissent par s'agréger de manière organique pour révéler une vue d'ensemble vertigineuse. Enfin, Mike Baron réussit aussi 2 ou 3 épisodes complets en eux-mêmes, sous forme de comédie enlevée et inventive (par exemple la visite dans la bibliothèque galactique de l'épisode 34).



Le recueil indique bien sur sa page de couverture que cette série est l'œuvre de Mike Baron et Steve Rude. Mais ce dernier éprouve des difficultés à tenir un rythme mensuel. Dans le présent recueil, il dessine les épisodes 26, 27, 33 à 36 et 39 (soit 7 épisodes sur 17), encrés par John Nyberg. Ses dessins sont toujours aussi séduisants, vivants, inventifs, avec des personnages à l'apparence inoubliable, des éléments de décors légèrement surannés et une petite dose de second degré. Mike Mignola dessine l'épisode 28 (encré par John Nyberg) dans un style encore assez descriptif, pour un résultat facile à lire. Rick Veitch (toujours encré par John Nyberg) dessine l'épisode 29 dans un style détaillé, mais nettement moins plaisant ou inventif que celui de Rude. L'épisode 30 est dessiné par José Luis Garcia Lopez (et encré par Nyberg) pour un résultat moins rond que celui de Rude, mais tout aussi inventif et séduisant (avec des apparitions non autorisées de Grim Jack, Wonder Woman, Batman, en arrière plan). Gerald Forton dessine et encre l'épisode 31 dans un style descriptif, un peu vieillot, mais qui raconte l'histoire avec application. Jackson Guice dessine l'épisode 32 (encré par Nyberg) avec un style minutieux et appliqué. Enfin il revient à Paul Smith de dessiner et encrer les épisodes 37 et 38, avec une approche graphique qui évoque celle de Steve Rude, sans toutefois parvenir à son niveau de sophistication et de bravache.



Tous les épisodes (sauf les 29 et 36) se terminent avec une courte histoire de 6 ou 8 pages (correspondant à une histoire principale de Nexus de 22 ou 20 pages) consacrée à Clonezone (épisodes 26 et 27), puis à Judah Maccabee (épisodes 28 à 39, sauf 36). Elles sont écrites par Mike Baron (épisodes 26 à 28, puis 30 à 32 et 34), puis par Roger Salick. Elles n'apportent rien à la trame générale de la série Nexus. Les 2 épisodes de Clonezone sont toujours aussi navrant, au ras des pâquerettes avec un humour d'un degré zéro à faire pleurer. Celles consacrées à Judah (The hammer of god) servent à mettre en valeur à quel point il est cool, des aventures basiques, sans grand intérêt.
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Nexus Omnibus Volume 2

Ce tome fait suite à Nexus omnibus 1 (épisodes 1 à 3 publiés par Capital Comics, et 1 à 11 publiés par First Comics). Il comprend les épisodes 12 à 25, en couleurs, initialement parus en 1985/1986. Tous les scénarios sont de Mike Baron. Steve Rude dessine la majeure partie des épisodes (avec un encrage d'Eric Shanower pour les épisodes 12 à 16, puis de John Nyberg pour la suite). L'épisode 17 est dessiné et encré par Eric Shanower (il est consacré à Judah Maccabee, The Hammer of God), le 23 par Keith Giffen encré par Rick Bryant (consacré à une aventure de Nexus, Judah et Badger). Chaque numéro comporte 1 épisode de 20 pages consacrés à Nexus, et une histoire courte de 8 pages, les 2 premières consacrées à la première mission de Sundra Peale (dessinées par Shanower), les suivantes consacrées à Clonezone, the Hilariator (dessinées par Mark A. Nelson, sauf 2 dessinées par Hilary Barta).



Épisode 12 - Nexus accomplit une mission d'exécution à Chernenko, le pôle de transfert du Système Sov(iétique). Épisodes 13 & 14 - Horatio Hellpop s'est fait implanter un dispositif dans le crâne qui réussit à bloquer les rêves et les céphalées le contraignant à réaliser des missions d'exécution de meurtriers de masse. Il se cantonne dans ses appartements avec une clique douteuse, passant son temps à consommer de la drogue, regarder la télé, se conduisant comme une rock star désabusée et vieillissante (Rude l'habille comme Elvis à la fin de sa carrière). Les Sov préparent leur contre-attaque et envoie le camarade Twilly pour assassiner Hellpop. La Confédération humaine (The Web) s'apprête à expérimenter une nouvelle technologie pour générer l'énergie nécessaire au fonctionnement des sociétés implantées sur les planètes du système.



Épisodes 15 & 16 - Alph et Beta sont de retour et Nexus doit se remettre en forme. C'est le prix à payer pour retrouver une partie de ses pouvoirs et aider Ylum à casser le blocus mis en place par la flotte spatiale des Sov. Sundra Peale a décidé d'explorer Ylum pour trouver la source des pouvoirs d'Horatio Hellpop afin de lui venir en aide. Ursula XX Imada décide de venir vivre sur Ylum avec ses 2 filles (issues d'une liaison avec Horatio).



Épisode 17 - Judah Maccabee prend des vacances sur une planète spécialisée, mais 2 gangs s'opposant ont élu résidence non loin et font peser leur loi sur l'hôtel pension où il est descendu. Épisodes 18 à 22 - La bataille pour Ylum est engagée et Nexus doit effectuer au moins 2 exécutions avec des pouvoirs réduits. Sundra découvre la source des pouvoirs de Nexus (Drizripool). Épisode 18 - Horatio, Judah et Badger (Norbert Sykes) sont pris pour les sauveurs d'une prophétie. Épisode 24 - Horatio Hellpop refuse de se cantonner à son rôle d'exécuteur. Épisode 25 - Nexus exécute le général Loomis (père de 3 filles : Stacy, Lonnie et Michana).



Voilà une expérience de lecture étrange. Épisode après épisode, Mike Baron conduit son personnage le long d'une intrigue au long cours, riche en rebondissements, avec des éléments de science-fiction relativement originaux, des seconds rôles attachants et un personnage principal dans une position cornélienne, contraint d'exécuter des criminels, métier qui lui fait horreur. De ce point de vue, le fond du récit est original, il sort de la simple dichotomie bien / mal en jouant sur l'ambiguïté morale de la peine de mort (plus ou moins arbitraire du fait du mystère planant sur l'identité de celui qui prononce la sentence). Les personnages secondaires (à commencer par Sundra Peale et Judah Maccabee) disposent d'une indépendance d'action vis-à-vis d'Hellpop qui leur donne une présence tangible. Leurs actions ne sont pas inféodées à celle du héros, ils poursuivent leur vie qui les rapproche ou les éloigne pendant quelques cases ou plusieurs épisodes. Tyrone, le président d'Ylum, instaure petit à petit une démocratie. Il doit d'ailleurs faire face au nombre grandissant de demandeurs d'asile politique dont les vaisseaux spatiaux gravitent autour d'Ylum en attendant de pouvoir être admis, en fonction de la place disponible.



Les dessins de Steve Rude sont toujours aussi plaisant. Ses personnages sont athlétiques sans être bodybuildés. La décoration intérieure d'Ylum et des vaisseaux présentent un aspect années 1950 qui la rend intemporel. Les éléments relevant de la science-fiction (vaisseaux spatiaux, armes laser, etc.) disposent également de ce caractère intemporel, légèrement suranné qui leur donne un charme indéniable. Steve Rude conçoit des mises en scène vivantes qui évitent de se cantonner à des cases de têtes parlantes pendant les scènes de dialogues. Les Dorscheid a fait des progrès pour sa mise en couleurs, assez personnelle, avec des teintes pastels plus harmonieuses que dans le premier tome.



Et pourtant l'ennui guette le lecteur, les péripéties se succèdent sans que la tension narrative n'augmente, sans que le lecteur ne ressente le danger, sans que les personnages ne semblent souffrir. Il manque comme une forme de prise de conscience des conséquences, comme un engagement moral, comme un enjeu palpable. C'est agréable à lire, parfois étonnant mais jamais palpitant. 3 étoiles.



Il faut attendre l'épisode consacré à Judah Maccabee (numéro 17) plus traditionnel dans sa forme pour retrouver un peu de goût. Puis la tiédeur s'installe à nouveau. Avec le numéro 23 (rencontre avec Badger), Mike Baron fait preuve d'un humour mordant légèrement cynique, dans une situation moralement ambiguë. Les dessins de Giffen ne sont pas très jolis, mais sa mise en page installe une ambiance mystérieuse et inquiétante, très prenante. Et puis le miracle s'accomplit avec les 2 derniers épisodes qui sont excellents. Mike Baron insuffle plus de personnalité dans Horatio Hellpop qui gagne en substance, en ambiguïté, et la dernière exécution révèle au grand jour l'arbitraire de cette sanction qu'est la peine capitale, tout en montrant la nécessité d'un châtiment, sans occulter qu'une fois le coupable châtié le mal continue.



Par comparaison, ces derniers épisodes mettent en évidence ce qui clochait dans les précédents : une absence de mise en danger du héros, et une personnalité trop lisse. En réussissant à donner un supplément d'âme à ce personnage, Baron extirpe son récit du registre de comédie de situation avec personnages interchangeables et joie de vivre de rigueur, pour le hisser dans la comédie dramatique. L'enjeu pour Horatio a été clarifié, ses possibilités d'action ont été établies pour lutter contre cette forme de destin. Cette évolution permet de retrouver une synchronisation avec les dessins de Steve Rude qui augmentent cette réelle tension dramatique (même si le costume de Nexus dérivatif de ceux des superhéros reste ridicule). Le point de vue moral et psychologique d'Horatio Hellpop ayant été affirmé, il apporte un sens aux différentes actions, ainsi qu'un enjeu qui n'existait pas auparavant (le pouvoir de Nexus lui permettant de triompher physiquement de tout). Du coup tous les personnages semblent gagner en épaisseur et en saveur. Même un second rôle qui semblait sans intérêt comme le jeune Mezzro et son instrument de musique devient une pièce significative de la trame narrative, du fait de sa capacité de créer.



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Avec les histoires courtes de Clonezone (un extraterrestre à l'apparence de crocodile anthropoïde, plus crocodile qu'homme), Mike Baron raconte les histoires d'un comique effectuant des spectacles où il se trouve seul en scène à balancer des vannes (du stand-up avant l'heure). Baron joue sur le registre de la dérision avec un individu dont le répertoire n'est pas de première main, dont les blagues ne sont pas drôles, qui a une bonne opinion de lui-même, qui n'hésite par à mentir et à voler pour subvenir à ses besoins, et dont le talent est inversement proportionnel à son égo. Son seul trait de caractère positif est sa bonne humeur qui résiste à tous les coups durs. Au fils des courtes histoires, Mike Baron se moque gentiment du monde du show business, des stars qui ne sont célèbres que dans leur tête, et dont la plus grande capacité est de s'avoir s'auto-promouvoir. La réalité est que cette satire manque singulièrement de mordant et d'acidité. Il surnage une parodie de Star Academy où les jurés ont comme seul objectif de massacrer systématiquement les candidats, Clonezone faisant la star à domicile pour un tour du propriétaire révélateur, et une dénonciation plus habile sur la collusion entre les annonceurs (les spots de pub) et les réalisateurs de films pour enfants ou autres. Les dessins de Nelson sont appliqués, mais ils manquent là aussi d'une exagération comique qui apporterait plus de force à ces molles parodies. L'histoire consacrée à Sundra Peale se laisse lire, et développe le thème que le sans-grade n'est qu'un outil anonyme pour ses supérieurs.



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Horatio Hellpop continue de faire avec ses pouvoirs et sa mission dans Nexus omnibus 3 (épisodes 26 à 39).
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Nexus Omnibus volume 1

Cet omnibus (format un peu plus petit que le format comics habituel, avec beaucoup plus de pages) comprend les épisodes 1 à 3 de la série Nexus en noir & blanc publiée par Capital Comics, ainsi que les épisodes 1 à 11 de la série en couleurs publiée par First Comics. La publication de ces épisodes s'est étalée de 1981 à 1985. Tous les scénarios sont écrits par Mike Baron, et les épisodes dessinés par Steve Rude qui s'encre lui-même dans un premier temps, puis qui est encré par Eric Shanower à partir de l'épisode 8.



En 2481, sur la Lune Ylum (une des lunes de la planète Marlis), un homme (Horatio Hellpop, connu sous le nom de Nexus) émerge d'un grand réservoir à paroi transparente. Il a une mission : exécuter un responsable de génocide. Il se rend sur la planète Konstatinow où il tue froidement le général en question dans un restaurant. Élevé sur Ylum par son père, Horatio est la proie de violents maux de tête et de rêves qui lui intiment d'exécuter les coupables de crimes multiples ou de crimes de guerre. Les victimes réclament justice. Sa réputation d'exécuteur est à l'échelle de la galaxie. Un jour, Sundra Peale, une journaliste, réclame asile sur Ylum car son vaisseau ne dispose plus de réserve suffisante d'oxygène. Au fil des épisodes, le lecteur va croiser Dave, l'un des fidèles compagnons de Nexus sur Ylum, Judah Mccabee (the Hammer of God, un extraterrestre de la race des Thunes), Ursula XX Imada (une diplomate et espionne terrienne), Clausius (un esclavagiste tuant ses captifs pour utiliser les pouvoirs télékinésiques de leur tête), Jacques Bravo (son homme de main, un ancien lutteur professionnel), Badger (Norbert Sykes, un personnage également créé par Mike Baron dont les épisodes ont été réédités dans Badger 1 et suivants), et Clonezone (un lézard anthropomorphe, comique de métier).



En 1983, l'arrivée de Nexus au milieu des superhéros de Marvel et DC est un événement qui prend petit à petit de l'ampleur. L'alternative aux superhéros des 2 principaux éditeurs était réduite et Nexus présentait plusieurs atouts réels. J'avais déjà essayé de prendre la série en cours de route, mais plusieurs éléments récurrents (à commencer par ces têtes volantes) n'avaient pas de sens et j'avais abandonné la série. Avec ce format omnibus, l'éditeur Dark Horse permet aux nouveaux lecteurs de commencer par le début pour un prix attractif, et une édition dont la reliure est solide, adaptée à la pagination volumineuse, et qui permet de lire les cases en entier y compris vers le centre de la pliure sans craindre sa rupture.



Le costume près du corps de Nexus induit le lecteur en erreur : il ne s'agit pas d'une série de superhéros futuriste. Le contexte de science-fiction permet d'inclure des voyages dans l'espace, des phénomènes astrophysiques aux propriétés surprenantes, des races extraterrestres (essentiellement anthropomorphes, avec des couleurs de peau variées et des formes de crânes diverses), le principe de ces têtes volantes sans corps, les pouvoirs de Nexus (fusionkasting), des armes futuristes, une situation politique sur Terre à découvrir, des ruines d'une ancienne civilisation sur Ylum.



Les thèmes principaux de la série se partagent entre la lente découverte de la situation d'Hellpop, et les implications morales et sociales de ses missions. Si vous découvrez pour la première fois ce personnage, vous n'aurez pas appris grand-chose sur lui à la fin du tome, si ce n'est le déroulement de son enfance, et ces missions d'exécution qui lui sont imposées par des rêves douloureux. Si vous savez déjà ce qui provoque ces rêves parce que vous avez lu des épisodes postérieurs de la série, vous pourrez vous impatienter en vous rendant compte que la découverte du pot aux roses est encore loin. En contrepartie, Mike Baron emploie ces épisodes à installer progressivement les relations entre Horatio, Sundra, Judah, Dave, et les autres personnages récurrents. Il s'agit d'une narration au long court, ce qui laisse le temps à Baron d'insérer d'autres thèmes que le criminel à exécuter. C'est ainsi que dès la première exécution en public, Baron s'attache à montrer l'ambigüité morale des actions de Nexus. Il tue des criminels du fait d'une compulsion imposée par une force inconnue : quelle est sa légitimité morale à agir ainsi ? La plupart du temps les coupables désignés ont cessé leur activité de criminel depuis plusieurs années ce qui ôte un degré de légitimité à l'exécution sommaire. De la même manière, Baron commence par montrer un personnage principal ténébreux, inaccessible, plein de ressources psychologiques, mais aussi doté d'une base aux ressources matérielles sans fin (et sans explication). Or rapidement, Nexus accueille des réfugiés sur Ylum qui vont souhaiter organiser leur société en commençant par des élections dignes de ce nom (ou presque). Voilà que le héros devient quasiment un invité dans sa propre base. Baron joue timidement avec les notions politiques : il y a certes ces élections et Horatio semble doté d'une conscience politique de gauche. Mais cette composante n'est finalement pas très développée (peut-être dans les épisodes suivants ?). Au fil des épisodes, Baron s'amuse également à détourner le passage obligé par des combats, en apportant des résolutions autres que violentes (par une discussion philosophique, ou un concours de rimes).



Outre un scénariste à la narration inhabituelle, cette série bénéficie également d'un dessinateur à la forte personnalité. Dans les premiers épisodes en noir & blanc, Steve Rude fait déjà preuve d'un sens de la composition claire et facilement lisible, avec une capacité impressionnante à rendre compte de la profondeur de champ. Au fur et à mesure des épisodes, il s'orient vers une esthétique qui évoque les années 1950, en termes de formes, de simplicité apparente des dessins, avec une forte influence de Russ Manning. Son approche graphique combinée à la palette de couleurs utilisée par Les Dorscheid confère une ambiance solaire à la série : des scènes lumineuses, avec des personnages qui sourient régulièrement. Il n'hésite pas à recourir à des attitudes comiques pour les personnages en train de cabotiner tel Judah Maccabee ou Clonezone. En dehors des exécutions capitales, il règne donc une ambiance décontractée, avec quelques moments loufoques, mais qui ne prennent jamais le dessus sur le ton de la narration.



Steve Rude se révèle être un très bon metteur en scène pour les combats (chorégraphiés mais pas trop), un chef décorateur qui sait choisir le bon élément au bon endroit, un responsable des costumes avec une vision rétro de la science-fiction, mais une capacité impressionnante à créer des costumes originaux. Très vite le lecteur prend goût à ces ambiances particulières, propres sur elles, sans être fades. Le format un peu plus petit n'induit pas d'effet de tassement désagréable, car Rude ne surcharge pas ses cases.



Mike Baron et Steve Rude posent les bases d'une série de science-fiction à tendance space-opéra qui aborde la question de la peine capitale de manière originale, avec un ton mariant bonne humeur et réflexions sur la nécessité d'un gouvernement, d'une justice, de l'importance de la philosophie, sur un mode discussion de discussion, plus que de quête de sens. Les épisodes suivants (12 à 25) sont réédités dans Nexus omnibus 2. Cette série a également eu droit à une réédition de luxe à commencer par Nexus Archives 1.
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Star Wars : Le Cycle de Thrawn - Intégrale

"La Croisade noire du Jedi fou" est à la base une trilogie de romans tout droit sortie de l'esprit de Timothy Zahn. Beaucoup considère que ce sont les meilleurs opus de l'Univers Étendu, d'autant que George Lucas a donné son aval pour qu'ils rejoignent le canon Star Wars.

Pour son adaptation en bande dessinée, cette trilogie a été renommée pour devenir l'actuel "Cycle de Thrawn". Et c'est malheureusement la seule trace qui reste de cette histoire dans les librairies aujourd'hui, les romans n'étant plus édités.



An 9 : Cinq ans se sont écoulés depuis la célèbre bataille d'Endor. L'Empire a été mis en échec, l'empereur Palpatine est mort et l'Alliance rebelle tente désormais de construire et stabiliser la Nouvelle République. Mais dans l'ombre, un Grand Amiral de l'Empire fomente un plan qui pourrait bien rendre à l'Empire sa place dans la galaxie...



"Le Cycle de Thrawn" c'est un peu la toute première version des épisodes 7, 8 et 9 de la saga Star Wars. En effet, nous retrouvons la totalité des personnages dans la continuité des films. Leïa et Han attendent des jumeaux, Luke se la joue Chevalier Jedi et R2-D2 et C-3PO sont plus que jamais des témoins actifs de cette grande saga.

A cela s'ajoute bon nombre d'anciens et nouveaux personnages qui entretiennent la richesse de l'histoire et multiplient les intrigues. Une mention spéciale à deux d'entre eux : Mara Jade, ancienne Main de l'Empereur et le Grand Amiral Thrawn, un stratège hors-pair.



Tous les éléments sont donc présents pour faire de cette trilogie, un pan à part entière de la saga cinématographique. Le problème, oui parce qu'il y en a un, c'est cette adaptation en bande dessinée. Si l'avantage de ce format est d'être plus proche d'un film que le roman grâce à son support visuel, il s'y ajoute un trop grand nombre d'inconvénients.



Tout d'abord, la psychologie des personnages. La BD ne fait que survoler les personnages et à la lecture on sent bien le potentiel et la force qu'il y avait à l'origine. C'est un peu comme si l'adaptation n'avait pas su capter leurs âmes.

Concernant les intrigues, c'est pareil, c'est évident que Timothy Zahn avait construit une toile d'histoires s'entrecroisant régulièrement le long du fil principal. Sauf qu'ici, au bout d'un moment, l'ensemble devient assez brouillon. A plusieurs reprises j'ai eu l'impression d'avoir loupé une séquence au point de revenir sur les pages précédentes. Le pire, c'est sans doute le grand final qui se résout bien trop rapidement, et la conclusion d'une page (au bout de 430 pages d'histoires). Bien trop abrupt !

Enfin, ce que l'on peut déplorer avec une production si importante en bande dessinée, c'est la multiplication des dessinateurs et donc l'irrégularité du trait, du style entre les chapitres.



Au final, j'aurais préféré lire les romans et j'espère bien mettre la main sur leurs éditions en occasion un de ces jours. Mais de toute manière, ce que l'Univers Étendu a pu établir pendant ces dernières décennies pour nos héros d'une galaxie lointaine va bientôt être mis à mal par l'arrivée des prochains films. Ce "Cycle de Thrawn" pourrait bien devenir une version alternative de l'histoire.
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Star Wars : Le Cycle de Thrawn - Intégrale

Voici le Cycle de Thrawn dans sa version BD intégrale. Enfin nous retrouvons nos héros, cinq ans après la chute de l'Empire. Han Solo et la princesse Leia se sont mariés, Luke est devenu un Jedi et chacun travaille a refonder la Nouvelle République.



Mais les problèmes font très vite leur apparition avec un nouvel ennemi, le Grand amiral Thrawn, ancien seigneur de guerre de l'empereur.



Une histoire palpitante qui permet de retrouver nos héros favoris et de relancer la grande histoire de Star Wars, qui grâce a son univers étendu se poursuit a travers bien d'autres récits.



Ici aussi on retrouve une grande qualité d'édition, couverture cartonnée, papier glacé et des dessins très soignés.



A posséder obligatoirement si on est fan du genre.
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