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Citations de Mikhaïl Boulgakov (525)


- On va aller au cirque, c'est ce qu'il y a de mieux.
- Tous les jours au cirque ! Cela me paraît un peu ennuyeux, remarqua Philippe Philippovitch avec bénignité. A votre place, j'irais au théâtre, ne fût-ce qu'une fois.
- Je n'irai pas au théâtre, déclara Boubolov d'un ton désagréable en faisant un signe de croix sur sa bouche.
- Hoqueter à table coupe l'appétit aux autres, l'informa machinalement Bormenthal. Au reste, excusez-moi : pourquoi n'aimez-vous pas le théâtre?
Bouboulov regarda son petit verre vide comme dans une longue-vue, réfléchit, et fit la moue.
- Rien que des idioties... Ils parlent, ils parlent. C'est de la contre-révolution, pas autre chose.
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- C'est tout de même drôle, professeur, fit Schwonder vexé, que vous appeliez stupides des papiers d'identité. Je ne peux pas accepter la résidence dans cet immeuble d'un locataire dépourvu de papiers, et qui n'a même pas été recensé par la milice. Supposez que nous ayons une guerre contre les rapaces impérialistes?
- Moi, je ne vais pas aller faire la guerre où que ce soit! jappa soudain Boubolov, sombrement et comme s'il parlait à l'armoire.
Schwonder fut consterné, mais il se reprit rapidement et s'adressa à Bouboulov avec urbanité:
- Citoyen Bouboulov, vous vous exprimez là d'une façon parfaitement irresponsable. Il est indispensable de vous faire recenser par les forces armées.
- Je me ferai recenser, d'accord, mais pour ce qui est de faire la guerre, peau de balle ! répondit Bouboulov d'un ton désagréable en rectifiant son noeud.
C'était au tour de Schwonder de perdre la face.
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"Un collier, c'est comme une serviette d'homme d'affaires", plaisanta intérieurement le chien, et, tortillant du derrière, il monta à l'étage noble comme un grand seigneur.
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Mais, tout à coup, sa pensée rageuse fut interrompue. Avec une soudaine clarté, il se rappel, sans savoir pourquoi, un bout de sa prime jeunesse: une cour immense et ensoleillée près de la barrière Preobrajensky, des débris de soleil dans des bouteilles, des briques écrasées, des chiens errants en liberté.
"Non, il n'est pas question de partir d'ici, si libre qu'on soit ailleurs. Il ne faut pas se raconter d'histoires, se lamentait le chien en reniflant. J'ai pris des habitudes. Je suis un chien de seigneur, un être intellectuel, j'ai goûté à la douceur de vivre. D'ailleurs qu'est-ce que la liberté? Rien du tout: fumée, mirage, fiction... Un délire de ces misérables démocrates...."
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Actuellement, Boulle n'offre plus que quelques résidus de comportement canin, et comprenez-le, les chats c'est encore ce qu'il y a de meilleur dans ce qu'il fait.
Le drame est qu'il n'a plus un cœur de chien, mais un cœur d'homme.
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Bon réfléchissons... Le nombre de consultations, disent-ils, est en ce moment insignifiant. Dans les villages, on broie le lin, et en cette saison les chemins sont impraticables... "C'est bien pourquoi tu ne verras arriver que des hernies, tonna une voix sévère au fond de ma cervelle, quand les chemins sont impraticables, personne ne ferait la route pour se faire soigner un rhume , tandis qu'une hernie, on la traînera bien jusqu'ici, sois tranquille, cher collègue médecin."
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J'ai tout vécu, je suis résigné à mon destin, et si je pleure maintenant, c'est seulement à cause du froid et de la douleur physique, parce que mon âme n'est pas éteinte... C'est vivace, une âme de chien.
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Vous avez toujours été un ardent défenseur de la théorie selon laquelle, lorsqu'on coupe la tête d'un homme, sa vie s'arrête, lui-même se transforme en cendres et s'évanouit dans le non-être. Il m'est agréable de vous informer, en présence de mes invités, et bien que leur présence même soit la démonstration d'une tout autre théorie, que votre théorie à vous ne manque ni de solidité ni d'ingéniosité. D'ailleurs, toutes les théories se valent. Il en est une, par exemple, selon laquelle il sera donné à chacun selon sa foi. Ainsi soit-il ! Vous vous évanouissez dans le non-être, et moi, dans la coupe en laquelle vous allez vous transformer, je serai heureux de boire à l'être !
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Debout sur deux pattes, tout sali de poussière, le chat faisait une révérence à Marguerite. Il portait autour du cou une cravate de soirée blanche, nouée en papillon, et sur sa poitrine, au bout d'un cordon, un face-à-main de dame en nacre. De plus, ses moustaches étaient dorées.
— Mais qu'est-ce que c'est que ça ? s'écria Woland. Pourquoi as-tu doré tes moustaches ? Et à quoi diable peut bien te servir une cravate, quand tu n'as pas de pantalon ?
— Les pantalons ne se font pas pour les chats, messire, répondit le chat avec une grande dignité.
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— Bah ! Mais c'est la Maison des écrivains ! Sais-tu, Béhémoth, que j'ai entendu dire beaucoup de choses excellentes et fort flatteuses sur cette maison ? Observe, mon ami, cette maison attentivement. C'est un plaisir de penser que sous ce toit se cache et mûrit une masse de talents.
— Comme des ananas dans une serre, dit Béhémoth [...].
— C'est parfaitement exact, [...], et une frayeur délicieuse me serre le cœur quand je pense qu'ici est en train de mûrir l'auteur d'un futur Don Quichotte, ou d'un futur Faust, ou, le diable m'emporte, de futures Âmes mortes ! Hein ?
— Effrayante pensée, confirma Béhémoth.
— Oui, dit Koroviev en levant le doigt d'un air préoccupé, mais !... Mais, dis-je, et je répète ce « mais » !... À condition toutefois que ces délicates plantes de serre ne soient pas attaquées par quelque micro-organisme, qu'elles ne soient pas rongées à la racine, qu'elles ne pourissent pas ! Cela arrive aux ananas ! Oh ! la ! la, que oui, cela arrive !
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Vous ne demandez jamais rien à personne ! Jamais, à personne, et surtout pas à ceux qui sont plus puissants que vous. À eux de proposer, à eux de donner. Asseyez-vous humaine orgueilleuse.
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— Hier, à l'étang du Patriarche, vous avez rencontré Satan. [...]
— Mais alors c'est vrai [...] ! Et eux qui me traitent de fou ! ajouta Ivan en montrant la porte d'un air indigné.
Un pli amer apparut au coin des lèvres du visiteur.
— Regardons la vérité en face, dit-il en tournant la tête vers l'astre de la nuit qui semblait courir à travers les nuages. Vous et moi, nous sommes fous, à quoi bon le nier ! Voyez-vous, il vous a causé un grand choc, et vous avez perdu la boule.
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L'aube du 14 décembre 2018, sous l'étroite fenêtre de la chaumière, trouva Kozyr colonel de l'armée de Petlioura, et personne au monde (et Kozyr moins que quiconque) n'aurait pu dire comment cela s'était produit. Or, cela s'était produit parce que la guerre s'était révélée pour lui, Kozyr, une véritable vocation, alors que l'enseignement n'avait été qu'une longue et grossière erreur. C'est bien, d'ailleurs, ce qui arrive le plus souvent dans notre existence.
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Seigneur ! A qui as-tu confié mon destin de chien ? Qui est ce personnage capable de faire passer devant le portier de l'immeuble d'une association de locataires un chien ramassé dans la rue ?
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Il n'y a absolument aucune raison d'apprendre à lire quand la viande se renifle de toute façon à une lieue. Cependant, que vous le vouliez ou non, pour peu que vous soyez domicilié à Moscou et que vous ayez un brin de cervelle, vous finirez par savoir lire sans avoir eu besoin de suivre des cours. Parmi les 40 000 chiens moscovites, cherchez-en un seul assez idiot, un seul qui ne soit pas capable d'épeler le mot "saucisson".
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La lecture de Corneille, qui enflammait la nuit le cerveau de mon héros, les sensations inoubliables retirées des exhibitions de rue, l’odeur lourde du masque qui une fois revêtu ne peut plus jamais être quitté achevèrent d’empoisonner le juriste manqué, et un beau matin, en éteignant ses chandelles au-dessus du Cid qu’il lisait, il décida que le moment était feu lui pour lui d’étonner le monde. Effectivement il étonna le monde, et la première victime de cet étonnement fut de malheureux martyr Poquelin père
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Il devint donc encore plus pâle, et, les yeux exorbités, il se dit avec effarement : « Ce n'est pas possible ! ... »
C'était possible, hélas, puisque cela était.
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Il faut reconnaître que, chez les intellectuels aussi, on trouve des gens d’une intelligence rare.
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Que ferait-il, ton bien, si le mal n'existait pas, et de quoi la terre aurait-elle l'air si les ombres y disparaissaient?
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On avait tout le temps libre qu'on voulait, l'orage n'éclaterait que le soir, et la lâcheté, sans le moindre doute, était l'un des vices les plus terribles. Voilà ce que disait Ieshoua Ha-Notzri. Non, philosophe, je ne suis pas d'accord : c'est le plus terrible de tous les vices.
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