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Citations de Morgane Caussarieu (85)


L'ambiance n'était plus du tout au dîner aux chandelles. Il était temps pour la belle et le clochard de recracher les spaghettis bolognaise dans l'assiette pour s'occuper du rat bouffeur de bébés.
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L’odeur de gingivite m’emplit les narines. Le nouveau. Il m’avait suivie.
« Si j’étais toi, je retournerais en cours, Barbie. »
Je rétorquai du tac au tac en effectuant une torsion du poignet pour qu’il me lâche :
« Et si j’étais toi, je m’achèterai une brosse à dents ! »
Je l’avais scié. C’était bas, mais il l’avait mérité. De quoi se mêlait-il, ce con ?
J’étais si en colère que je mis bien dix secondes à réaliser qu’il m’avait appelée Barbie, et qu’il n’avait aucun moyen de connaître le surnom qu’Abe et mon père me donnaient.
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– C’est l’endroit que j’ai toujours cherché pour m’éclater avant l’Apocalypse. Comme si chaque jour était le dernier. Les continents et les animaux brûleront, les pays entreront en guerre, mais Berlin continuera à danser et la techno à résonner par-dessus les cris et le sang.
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Les sons deviennent palpables autour de Goldie et de la main elle en trace les contours, tandis que, campée sur ses deux jambes, bassin en avant, elle fait passer son poids d’une pointe de pied à l’autre, non plus guidée par son cerveau mais par la musique. Son corps fait à présent partie d’un tout, partie du club, partie du son. Les variations de lumière noire activent la drogue insidieusement, comme programmées pour. Elle flotte dans une mer de brouillard, plus grand-chose n’existe à part elle, la techno, et Dorian.
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Avec l’arrivée en masse de la kétamine, les pieds se sont solidement vissés au dancefloor, la gravité est devenue trois fois supérieure à la normale, les bouches se sont tues, incapables d’articuler le moindre son cohérent. Enfin, ces effets un peu gênants n’arrivent surtout qu’aux néophytes, après c’est comme tout, on s’habitue: on réapprend à bouger avec ce scaphandre encombrant, à babiller comme un nouveau-né. Faut un peu de métier. Et du métier, Goldie en a à revendre.
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Enfin, ils sont à l’intérieur du Berghain. Ils déposent leurs vestes et leurs sacs au vestiaire. Opale a souvent l’impression d’y déposer son âme aussi. Elle la récupérera en sortant, avec le reste.
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A Berlin, on privilégie la futilité, on bannit la gravité, les problèmes, et si on se prend au sérieux, on aime rire de tout. Pas de place pour la véritable dépression, l'autodestruction doit être gérée avec légèreté. Et surtout ne pas rejaillir sur l'entourage, perturber sa béatitude et s'opposer à l'hédonisme ambiant.
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A Berlin, on est dark. Dark chic. Dark trash. Plus encore que les goths. Bien plus que ne pourrait le rêver un goth. Dark à en chier des chauve-souris.
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"Mets une capote, d'abord.
- Non. Le lien qu'on a, c'est pour la vie. On partage tout.
- Ici on chope une hépatite rien qu'en respirant un peu trop fort l'air des toilettes!
- Je fais confiance au karma (il lui attrape la tête entre les mains) Est ce que tu m'aimes?"
Elle baisse les yeux, soupire, les relève.
"Avec toi c'est peut être plus fort qu'avec les autres...
- Si l'un de nous est malade, l'autre doit l'être aussi.
Nous mourrons ensemble, nous ferons tout ensemble."
Alors qu'il réfléchit au meilleur moyen de la convaincre d'y aller bare-back, elle le pousse à l’intérieur.
"Je prends le risque", lui murmure-t-elle à l'oreille, sur le ton d'une faveur.
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« Même si ça se passe pas cool, un rapport sexuel, ça dure combien de temps ? Trente minutes à tout casser, une heure ou deux si le mec est en forme… Et tous les combien ? Tous les deux, trois jours, si je m’en sors bien… En vrai, ce n’est pas la mort. Je peux endurer. Plutôt ça que d’être seule. Seule avec mes monstres en latex. Elles n’ont pas trop de conversation. »p.46
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Une fois que mes dents sont plantées et reliées au cœur, je perds le contrôle. Je ne suis plus la personne que vous voyez là, mais cette bête au désir irrépressible dont la terrible soif ne s’apaise qu’à la fin des pulsations.
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Vous n’avez vécu que quinze ans en tant qu’humain : quel poids dans la balance face à une éternité au goût de fer ?
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C’est amusant de parler avec quelqu’un qu’on n’avait pas envie de manger
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Je ne rêvais jamais. Mais cette fois-ci, je vis dans mon sommeil des chevaux écumants et hargneux sous le soleil. Des cavaliers aux yeux enragés qui frappaient et essayaient de faire tomber leurs adversaires ; des corps piétinés, celui d’un petit garçon. Son crâne cabossé, son visage aplati par les sabots. Il aurait pu être mon frère cadet.
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Je serai tout pour toi. A présent, je suis ta seule famille. Je serai ton père et je serai ton enfant. Je serai ton esclave et ton maître, ton frère et ton amant…
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J’aurais voulu lui dire que les genres et les sexes ne signifiaient plus rien pour moi, qu’il pouvait m’avoir quand il le voulait. Que je n’étais pas un ado superficiel qui s’arrêtait aux apparences, que sous la peau grasse ou le cuir maigre, le sang était le sang. J’aurais aimé l’entraîner dans les toilettes pour hommes, et lui montrer à quel point il pouvait être désirable. Mais les maudites règles m’en empêchaient. J’aurais fait deux heureux, pourtant. Même si l’un des deux serait ressorti dans un sac noir.
Le bonheur est éphémère.
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– Mais attention, vous passez plus de temps à flirter et plaire à la ronde qu'à veiller sur Barbie.
– J'y passe bien assez de temps. Assez pour qu'elle s'imagine que je suis un psychopathe obsédé par elle.
– Et vous l'êtes ?
– Psychopathe ? Bien sûr !
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On voulait dire aux poseurs que le punk, c'est pas que pogoter et boire des bières et se défoncer. C'est pas que se vider la bombe de laque sur la tête tous les matins. C'est aussi aller aux manifs, agir, les gars.
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Remontant le Bayou Saint-Jean, nous passâmes en trombe devant le cimetière aux relents nauséabonds et vîmes deux nègres au nez et à la bouche enroulés dans des morceaux de tissu, qui se tenaient debout sur un cercueil percé, afin que l’eau pénètre dedans et qu’il ne flotte pas à la surface. La ville se trouvant au-dessous du niveau du fleuve, on ne pouvait pas creuser des tombes sèches pour les nouveaux défunts, dont les corps dérivaient dans une mare pestilentielle. Parfois, quand le vent venait du mauvais côté, la puanteur des cadavres se répandait sur La Nouvelle-Orléans.
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- Ce n’est pas en éduquant vos gens ainsi qu’ils apprendront de leurs erreurs.
- Allons, mon cousin. La pauvrette vient tout juste d’arriver et elle n’a pas dix ans.
- C’est un animal. A peine plus futée qu’un chien de chasse, et moins docile, le crâne plus borné, le sang plus chaud. Le seul moyen pour que mes jeunes dogues comprennent qu’ils ne doivent pas me salir en me sautant dessus, consiste à leur administrer le fouet, mon cher marquis.
- Vous avez vos méthodes, Alphonse, et j’ai les miennes. Même adultes, ces créatures sont toujours de grands enfants. Avec un peu de patience, elles pourront être éduquées et devenir des catholiques convenables. Des êtres humains, oserais-je même dire.
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Littérature : Portrait de femme (2)

- "Ma fille vous demande pardon ; elle n'était pas encore tout à fait prête. Votre Excellence sait comment sont les bonnes femmes dans ces occasions", ajouta-t-il en exprimant en des termes quasiment vernaculaires une pensée d'une légèreté parisienne. "Mais elle sera là dans un instant ; notre maison est à deux pas comme vous savez." L'instant dura cinq minutes ; puis la porte s'ouvrit [...] Devant l'impétuosité de sa beauté les hommes furent incapables d'en remarquer, en les analysant, les défauts qui n'étaient pas rares ; et nombreuses devaient être les personnes qui ne seraient jamais capables de cette élaboration critique. Elle était grande et bien faite, sur la base de critères généreux ; sa carnation devait posséder la saveur de la crème fraîche à laquelle elle ressemblait, sa bouche enfantine celle des fraises. Sous la masse des cheveux couleur de nuit enroulés en d'exquises ondulations, il y avait l'aube de ses yeux verts, immobiles comme ceux des statues et, comme eux, un peu cruels. Elle avançait lentement, en faisant tournoyer sa large jupe blanche et portait sur sa personne la sérénité, l'invincibilité de la femme sûre de sa beauté. Ce n'est que bien des mois plus tard que l'on sut qu'au moment de son entrée triomphale elle avait été sur le point de s'évanouir d'anxiété." (Vignette)

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