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Citations de Muriel Salmona (103)


En France, les enfants restent ainsi les seules personnes que la loi ne protège pas entièrement des violences physiques, même les détenus ne doivent subir aucune violence physique selon la loi, cherchez l'erreur ! Pourtant la France est signataire de la Convention des Droits de l'enfant du 20 novembre 1989 et elle s'est engagée à lutter contre toutes les formes de violence à l'encontre des enfants. En juin 2009, elle s'est d'ailleurs fait rappeler à l'ordre par le Comité des Droits de l'enfant à Genève, qui lui demande expressément dans son rapport « d'interdire explicitement par la loi tous les châtiments corporels dans tous les environnements incluant la famille, l'école, les institutions et les autres centres de soins de l'enfance, de favoriser le développement et la prise de conscience à ce sujet et de faire les efforts nécessaires pour promouvoir les valeurs d'une éducation non violente ». Car on le sait aujourd'hui : cette « violence éducative ordinaire » tolérée est un facteur de risque de maltraitance, ainsi qu'une véritable usine de fabrication de syndromes psychotraumatiques et de violences futures.
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La violence est totalement inhérente et nécessaire à la pérennité de tout système de domination.
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Muriel Salmona
L’amnésie traumatique se définit donc cliniquement par l’incapacité de se souvenir en totalité ou en partie d’éléments importants d’un événement traumatisant.
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Les rationalisations habituelles pour justifier la violence ne sont que des leurres. La violence n'est pas une fatalité, elle ne procède pas d'une pulsion agressive originelle chez l'homme (comme le dit S. Freud), ni d'une cruauté innée (comme le pense F.W. Nietzsche). Comme le prouvent toutes les études faites sur des nourrissons, l'être humain est naturellement empathique.
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Ces conséquences psychotraumatiques vont accompagner les personnes ayant été victimes parfois jusqu'à leur fin de vie. Et avec l'avance en âge, les événements de vie vont s'accumuler, qu'il s'agisse de pertes, des hospitalisations, du passage en maison de retraite. Ces situations d'insécurité et de dépendance à l'autre vont mettre ces personnes âgées en grande difficulté pour gérer leur mémoire traumatique. Les stratégies de survie habituelles sont débordées. Le risque est un nouvel allumage de la mémoire traumatique, envahissante, impossible à contrôler particulièrement lors des soins corporels. Ces personnes âgées vont vivre de nombreuses situations comme des agressions en s'y opposant avec des attaques de panique, des crises d'agitation, des pertes de repères temporo-spatiaux, des troubles dissociatifs avec parmi eux des hallucinations visuelles, auditives et cénesthétiques. Pour tenter d'anesthésier émotionnellement cette mémoire traumatique intolérable, le principal mécanisme va être de nouveau l'installation de troubles dissociatifs. Les personnes âgées peuvent alors développer des « délires » de persécution et mettre en scène les violences subies. Elles peuvent également s'auto-agresser et se mettre en danger, ou devenir violentes vis-à-vis d'autrui en tenant des propos violents et obscènes accompagnés ou non de passages à l'acte agressifs. Ces troubles peuvent rendre les soins très difficiles et être un facteur de risque de rejet et de maltraitance de la part des soignants.
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Mais le travail s'il a été bien choisi, s'il est valorisant et sécurisant, peut être un des rares lieux où tout fonctionne à peu près normalement. Il est alors un facteur de résilience en aidant à la restauration de l'estime de soi et en offrant un espace de construction d'une identité solide (l'école devrai jouer ce rôle plus souvent pour les enfants maltraités dans leur famille).
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L'hypervigilance, le besoin perfectionniste de contrôler et le côté consciencieux, associés à une mauvaise estime de soi avec manque de confiance en soi, à une quête affective et à la facilité à se dissocier face à un comportement malveillant, vont faire des personnes psychotraumatisées des victimes de choix pour les agresseurs potentiels dans le milieu du travail. Elles sont être choisies pour leurs qualités et pour leur vulnérabilité afin d'être transformées en de parfaites esclaves.
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Les enfants victimes de violences se retrouvent souvent dans des situations de grande vulnérabilité et ils peuvent subir facilement des harcèlements ou des agressions répétées de la part des camarades de classe ou de membres de l'Education nationale, et même devenir le « bouc émissaire » de la classe, de l'école, ou du club sportif. Pour les enfants qui ont subi des violences, tout se passe comme si, au milieu d'autres enfants de la même classe d'âge, ils participaient à une course en montagne en ayant, sans le savoir, un sac à dos quatre fois plus lourd que les autres. Ils n'auront bien sûr quasiment aucune chance de gagner à moins d'être d'une endurance exceptionnelle, et ils risqueront fort d'abandonner en chemin par épuisement et verront tous les autres passer devant eux avec une grande facilité. Rapidement après un départ normal, ils ne vont pas comprendre pourquoi ils peinent autant et sont aussi fatigués et essoufflés ; en se comparant aux autres ils vont finir par se considérer comme nuls et être dégoûtés de cette compétition qu'ils ne voudront ni poursuivre, ni refaire. Et il y a fort à parier qu'ils auront à subir, tout au long du parcours, les quolibets de leurs camarades et les remarques désobligeantes et parfois humiliantes des adultes de l'encadrement qui, par ignorance et souvent une bonne dose de malveillance, ne font habituellement aucun effort pour se poser les bonnes questions : « Que se passe-t-il ? Ce n'est pas normal, ils devraient pourtant y arriver aussi bien que les autres, il doit y avoir quelque chose qui les gêne... »
Certains, malgré tout, au prix d'un surmenage physique, en investissant toute leur réserve d'énergie dans cette compétition, et en renonçant à tout plaisir d'observation de la nature, de discussion entre camarade, de petits arrêts pour se restaurer, se délasser et récupérer, vont pouvoir arriver dans les premiers, mais au prix d'une atteinte de leur intégrité physique, d'un épuisement anormal, d'une absence complète de plaisir ludique, intellectuel et relationnel. Et ces énormes efforts physiques sont assimilables à des mises en danger qui, par stress physique, permettent d'obtenir un état dissociatif par disjonction. Cet état dissociatif va brouiller les repères d'alerte physique (grâce à l'anesthésie) et permettre des efforts hors normes, offrant ainsi un auto-traitement de la mémoire traumatique par anesthésie émotionnelle. [...] Les « primes » par rapport à toutes ces souffrances, à tous ces sacrifices d'une vie normale d'enfant ou d'adolescent ne sont pas négligeables : les adultes vont les féliciter et être fiers d'eux, ils vont être admirés, ce qui va leur permettre de trouver un certain sens à une vie qui, sinon, pouvait leur paraître totalement vaine, et leur donner un moyen socialement valorisé de traiter leur mémoire traumatique, en leur permettant d'accéder à des plaisirs esthétiques (danse, gym, musique, etc.). Mais c'est au prix d'une atteinte parfois importante de leur intégrité physique, d'une réduction de leur vie relationnelle à cet espace dévorateur de temps et d'effort, au prix également d'une addiction à ces activités et d'une recharge permanente de leur mémoire traumatique, qui devient une véritable bombe à retardement chargée de souffrances terribles, susceptibles d'exploser à tout moment et créant une menace sur leur vie.
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Face à ce risque vital cardio-vasculaire et neurologique le cerveau dispose d'une parade exceptionnelle: la disjonction. Comme pour un circuit électrique en survoltage qui disjoncte pour éviter de griller tous les appareils branchés
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Lors de la sidération corticale, la victime est comme paralysée, elle ne peut plus crier, ni parler, ni organiser de façon rationnelle sa défense (ce qui lui sera souvent reproché ensuite).
Comme le cortex est en panne, il ne peut pas contrôler la réponse émotionnelle, celle-ci continue alors de monter en puissance, avec des sécrétions de plus en plus importantes d'hormones de stress, adrénaline et cortisol. L'organisme se retrouve rapidement en état de stress extrême.
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Face à ces victimes dissociées, personne ne ressent spontanément d'émotion, ni n'a peur pour elles. Elles seront facilement oubliées. Comme elles ne vont pas réagir face à des violences, les agresseurs auront encore moins de limites, les violences seront encore plus répétées. Ces victimes seront souvent des boucs émissaires dans leur classe, dans les institutions, au travail. Elles pourront être les victimes de viol en réunions répétés, ou d'autant plus facilement piégées dans des réseaux de prostitution.
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En miroir, les proches ou les professionnels [...] peuvent également ne rien ressentir émotionnellement face à des situations pourtant dramatiques, le processus empathique étant en panne du fait de l'anesthésie émotionnelle de la victime. Ce n'est souvent qu'intellectuellement, parce qu'ils sont conscients de ce phénomène, qu'ils pourront reconstruire des émotions adéquates pour bien prendre en charge des victimes.
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Bien que des arrestations d'utilisateurs de sites pédopornographiques soient régulièrement et médiatiquement annoncées, les enfants piégés dans cette activité criminelle ne bénéficient pas d'une recherche active pour les identifier et les retrouver, alors qu'ils sont en très grand danger et qu'il faudrait tout faire pour les retrouver et les soigner.
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Les violences sexuelles, les plus fréquentes, sont celles qui vont avoir les répercussions traumatiques les plus graves et les plus fréquentes, et de loin.
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Dans les affaires de violences sexuelles incestueuses, particulièrement quand il y a séparation et procédure de divorce, la parole de l'enfant est très peu prise en compte, elle est même souvent disqualifiée sous le prétexte que cette parole serait aliénée par le parent alléguant des violences, la justice en France aimant se référer au « syndrome d'aliénation parentale » qui n'a jamais reçu de validation scientifique. Ce syndrome a été inventé par un psychiatre américain, Richard Gardner, qui dans ses ouvrages fait l'apologie de la « pédophilie » et assure qu'elle ne serait nuisible aux enfants que parce qu'elle est stigmatisée par la société !
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Les parents maltraitants sont dans l'ensemble protégés au nom d'un sacro-saint respect de la famille et des liens parents-enfants. De même quand l'enfant est exposé à de graves violences conjugales, on considère encore trop souvent qu'un parent violent avec son conjoint – le plus souvent le père – peut être malgré tout un bon parent tant qu'il n'exerce pas de violences physiques directes sur l'enfant, même s'il le terrorise et le traumatise durablement.
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En toute impunité, la famille se révèle comme une des pires zones de non-droit et peut se transformer en un véritable système totalitaire où tous les droits fondamentaux des enfants peuvent être bafoués, où il est possible de commettre des crimes et des délits inconcevables sur des personnes sans défense, totalement dépendantes et privées de liberté.
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Il faut enfin mettre en place une société plus égalitaire, moins sexiste et moins discriminante. Car tant que nous vivrons dans un monde où, de façon illégitime et absurde, la moitié de la population, pour être née de sexe féminin, subit une domination de fait, les discours inégalitaires pourront continuer à mystifier une grande partie de la population et à imposer des mensonges idéologiques qui sont des facilitateurs de violences, des "permis de détruire" offerts à des personnes peu regardantes sur leur éthique et leur cohérence intellectuelle.
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Désirer, aimer ne signifient pas posséder, ni instrumentaliser pour son propres compte
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En impunité, la famille se révèle comme une des pires zones de non-droit et peut se transformer en un véritable système totalitaire où tous les droits fondamentaux des enfants peuvent être bafoués, où il est possible de commettre des crimes et des délits inconcevables sur des personnes sans défense, totalement dépendantes et privées de liberté
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