Citations de Nadeem Aslam (135)
Quand ils l'ont tué, ils ont tué en lui chacun des souvenirs qu'elle en a. Quatre vingt six balle. Une pour chaque souvenir : son sourire ; son froncement de sourcil quand il lisait ; sa main gauche parfois posée sur sa cuisse quand il conduisait ; les larmes qui avaient voilées son regard quand il avait raconté l'histoire de la vieille femme anonyme accrochée au genou de l'inspecteur de police ; sa façon de manger les mangues sans les éplucher : la superbe danse, toute de calme concentration, qu'il exécutait sur le "One o'Clock Jump" de Count Basie ; quand il se moquait de son père, en adoptant l'élocution embarrassée d'un ivrogne : "Il portait la barbe, mais il corrigeait gentiment ceux qui le prenaient à tort pour un religieux : "Ma barbe n'a rien de religieux, c'est une barbe révolutionnaire, inspirée de Castro, du Che et de Marx"" ;.... p.321
Ils peuvent nous asservir complètement car ils ont promis d’exterminer tous les hommes, jusqu’au dernier. Une vraie malédiction, ceux-là !
L'amour est une marque distinctive, qui permet d'identifier un mort.
Il ne se passe pas un jour sans que la terre où sera enterré un jour un vivant ne l'apostrophe d'une voix claire et non équivoque : "Ô enfant d'Adam, tu m'as oubliée."
Le grondement du brasier atteint en lui cet ultime recoin où chaque homme garde sa réserve de courage : quand le vent tourne, plus rien n'existe que ce grondement qui vient vous rappeler que le bruit et le feu ont résonné sur terre avant la parole humaine.
La logique à l’œuvre étant qu’il n’y a pas d’innocents dans un pays coupable.
Le troisième parent, c’est l’histoire.
p 259
La belle soeur de Chanda met dans un sac en plastique le tue de crème de beauté, importé du Pakistan, qu'une cliente vient d'acheter.
On dit que les lignes de la main chez un homme laissent prévoir le nombre de femmes qu'il aura -une,deux , trois ou quatre-, mais le slogan sur le tube dit autre chose : " Ce ne sont pas les lignes de la main de votre mari qui vous diront s'il prendra une deuxième femme - mais les rides de votre visage."
Les croyants ont toujours éprouvé des sentiments mêlés pour les paons, car c'est cette créature plutôt bienveillante qui a permis à Satan d'entrer dans le jardin d'Eden.
Déguisé en vieillard, celui-ci avait demandé à être admis aux gardiens, lesquels avaient refusé après l'avoir reconnu ; et c'est alors que le paon, qui avait observé toute la scène depuis son perchoir sur le mur d'enceinte, avait soulevé le vieillard en haillons dans ses griffes pour lui faire franchir le mur.
p 375 En Arabie saoudite, suivant un précepte de Muhammad qui dit que deux religions ne peuvent cohabiter, il est interdit aux non-musulmans de pratiquer leur religions, de construire des églises, de posséder une bible.
p 375 En Arabie saoudite, suivant un précepte de Muhammad qui dit que deux religions ne peuvent cohabiter, il est interdit aux non-musulmans de pratiquer leur religions, de construire des églises, de posséder une bible.
p 366 "Mais c'est vrai que le rôle de femme d'intérieur n'est pas facile. Je me dis parfois que si j'avais étudié la médecine, j'aurais eu à passer un examen une bonne fois pour toutes, et on m'aurait respectueusement appelée docteur pour le restant de mes jours, tandis que dans la conduite d'une maison, il faut passer et réussir des examens tous les jours, et sans être sûre des félicitations du jury.
p 281 Elle regrettait l'humiliation, certes, sans toutefois critiquer les préceptes de cette religion : tout système de ce genre conditionne les gens, qui n'imaginent même pas de le remettre en question.
Il faut que nous mendions, disent les mendiants, c'est notre maudit ventre qui crit famine : c'est la faute du ventre, et non celle d'un monde injuste qui ne permet pas à chacun de se nourrir en conservant sa dignité.
p 249 " La mort des sa fille l'a beaucoup éprouvée. On peut craindre pour son équilibre.".
Il y a des mots pour décrire les individus privés d'un être cher - veuves, veufs, orphelins-, mais aucun pour désigner celui qui a perdu son enfant: : c'est un sort trop terrible pour que la langue ose même l'envisager.