Sur le conseil de Bouma qui m'en a "imposé" la lecture dans le cadre d'un challenge, je m'en vais vous livrer mon ressenti sur ce très bel album qu'est Au-delà de la forêt.
Parlons d'abord des illustrations puisque ce sont sur elles que le lecteur s'arrête en premier.
Elles m'ont de suite fait penser à Maurice Sendak par leur charme suranné. L'utilisation de l'encre, de hachures et de couleurs "passées" nous renvoie indéniablement vers les gravures qui illustraient les livres destinés à la jeunesse autrefois.
Mais il y a aussi du Béatrix Potter dans cette façon très réaliste de représenter les lapins. On dirait le travail d'un naturaliste.
Nadine Robert nous raconte en effet l'histoire de petits lapins qui vivent à proximité d'une étrange forêt très dense. Arthur et son papa aimeraient bien savoir ce qui se trouve de l'autre côté de cette forêt infranchissable (la réponse est amusante mais je vous laisse la découvrir par vous-mêmes) : pas d'autre solution que d'ériger une immense tour de pierres. Mais voilà un travail gigantesque qui demande patience et persévérance...
C'est là aussi que réside la beauté de l'album. Nadine Robert et Gérard Dubois rendent hommage au dur labeur des boulangers et des maçons : ils racontent la beauté du geste, le plaisir de la transmission d'un savoir-faire, la satisfaction du travail effectué.
C'est la force et la simplicité d'un quotidien révolu qu'ils nous montrent : labeur, solidarité, siestes, repas sobres et silencieux, fêtes de village, jeux dans lesquels se retrouvent enfants et adultes (cerceaux, billes, colin-maillard...), environnement naturel....
En somme, un album très réussi, bienveillant, qui fait résonner en nous les récits de nos aïeuls et nous invite à nous donner les moyens de réaliser nos rêves, avec patience, persévérance et, pourquoi pas, l'aide que l'on saura demander à ceux qui nous entourent.
Je suis conquise !
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Enorme coup de cœur pour cet album et ce personnage Joseph. Tout commence avec des pages illustrées de Geneviève Godbout qui montrent Joseph, un petit garçon magnifique qui à fait une bêtise.
Ensuite Joseph continue ces bêtises mais il a une explication, il se sent incompris et boude et va trop loin. Alors sa maman lui propose une autre maison…
Un voyage sur la banquise…
Quel album magnifique, un partage entre illustrations et des textes, des illustrations réalisées au crayon de couleur, un album qui traite de la relation mère-enfant et aussi sur l’éveil de l’enfant.
Lisez-le !
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Nadine ROBERT et Gérard DUBOIS. Au-delà de la forêt.
Pour faire face à l’angoisse, au stress quotidien dû à la pandémie, un petit séjour dans le royaume littéraire des enfants et même ici celui des petits bambins. Une bouffée d’air pur. Et quel est l’endroit le plus propice à une bonne oxygénation : la forêt.
Arthur, un habitant des bois, aux grandes oreilles, vit dans une petite clairière, au milieu d’une grande forêt, avec son papa, son chien Danton. Ils possèdent une ferme. Il y a beaucoup de travail : faire la moisson, moudre le grain, faire le pain, le cuire. Ils désirent voir ce qu’il y a au loin, hors des bois. Le papa d’Arthur a une idée de génie. Il va vendre son pain et se faire payer en pierres. En pierres, me direz-vous… mais que veut-il donc en faire…. Surprise….. Il faut prendre l’album, le lire, et surtout bien regarder les images et la solution se dessine au fil de la lecture.
L’entraide et la solidarité sont bien exprimés, tant par les textes que par les superbes illustrations. Nous sommes dans l(univers de Béatrix POTTER. Une véritable féerie, que tous ces petits lapins aux grandes oreilles et qui s’activent comme nous. De la fraîcheur et de la bonne humeur. Merci beaucoup aux deux auteurs. A partie de 4-5 ans, lu par un adulte. (13/04/2021).
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Très beau livre du tandem Nadine Robert - Geneviève Godbout. Joseph Fipps a cinq ans, et à la manière d'un Max et les maximonstres, sa maman l'empêche de faire ce qui lui plait (sous-entendu : des bêtises...). Du coup, lui le grippon qui rêve d'être un griffon s'enfuit jusqu'au pôle nord pour fuir a colère de sa maman.
Crayon à papier ? En tout cas le résultat est splendide de douceur, et de même que le récit prend son temps, le dessin sait occuper l'espace et renforcer la narration.
De mon point de vue un duo d'auteures est né. (A lire dés 3 ans !)
Encore un mot sur La Pastèque, maison d'édition québécoise qui avec cette collection jeunesse Pamplemousse réussit aussi bien qu'en bande-dessinée, un vrai beau livre.
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La forme, le style du livre d'abord. Format à l'ancienne, assez grand, cartonné. Les illustrations prennent l'ensemble de la page, avec une petite^phrase de texte en dessous. Les dessins, les couleurs, le propos (même) sont à l'ancienne aussi. Couleurs passées. Dessins qui évoquent les albums jeunesse de la première moitié du XXè siècle (un peu à l'instat de Popol et Virginie au pays des Lapinos, par exemple). Un petit côté vintage qui va plaire aux parents... Mais qui n'a pas déplu à mes loulous.
L'histoire ensuite. Vivant en bordure d'une immense et très haute forêt, un papa décide de construire une tour afin de voir ce qui se trouve de l'autre côté de cette forêt. Il fabrique des petits pains qu'il échange contre des pierres. Mais la fatigue le mine et ce sont les villageois qui lui viennent en aide en terminant la tour. Cette tour a un indénible aspect Tour de Babel.
Et une fois la tour achevée, quelle n'est pas la surprise du papa lapin de voir... une tour de l'autre côté de la forêt, avec quelqu'un à son sommet qui regarde ce qui se trouve de l'autre côté... Petite touche d'humour surréaliste sur le sens des choses.
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: Si l'illustration de l'album donne dans le charme rétro, l'histoire n'en est pas moins doucement émouvante, le suspens reste entier quant à l'objectif du papa lapin qui troque son pain contre des pierres.
Mais jusqu'où fera t'il grimper sa tour de rocher et dans quel but?
Mais quel but charmant!
Qui y a t-il au delà de la forêt? , lui a t-on demandé.
Qu'a pu éprouver le papa lapin à cette question posée par son petit?
Quel déclencheur lui a procuré sa grande idée? Une tour.
L'envie de satisfaire une curiosité ou la culpabilité de ne pouvoir l'y emmener là-bas, dans cet ailleurs mystérieux à la lisière?
Retroussant ses manches, le lapin boulanger fera des pains.
Les jeunes lecteurs observeront ce papa lapin qui ne faiblira pas sur la multiplication de ses jolis petits pains qu'il échangera contre d'énormes rochers.
Les lecteurs et les voisins lapins trouveront le deal plutôt curieux ou avantageux.
Savourant le pain et le service rendu, les voisins reviendront et les rochers afflueront, la tour de cailloux grimpera petit à petit jusqu'à l'effondrement malheureux.
Tout aussi effondré de fatigue, le père lapin ne verra pas ses voisins lui rendre leur plaisir du bon pain et redresser la tour en reprenant de zéro.
II le constatera en tout cas à la fin de l'album, père et fils grimperont au sommet et quelle drôle de récompense les attendra tout la haut et tout là-bas.
Une chouette mission, une belle aventure collective, une belle promesse tenue d'un père à son fils et que de gestes d'amitié tendus, jusqu'à la fin.
A découvrir.
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Incontournable Août 2022
Trèfle est une vraie petite douceur, comme une guimauve à la pêche, aussi léger que pertinent. Le genre d'album qui sera aussi utile aux enfants qu'aux adultes: Accordez-vous du temps et de l'importance à cette petite voix au fond de vous?
Trèfle aborde cette journée avec un petit soucis. C'est que ses nombreux frères et sœurs ont tous de si bonnes idées d'activités à faire que la petite Trèfle a du mal à arrêter son choix. L'un de ses frères, quand elle lui fait part de ses tergiversations, lui recommande de choisir ce qui lui tenterait le plus, quitte à faire les autres activités une autre fois. Quand la demoiselle décide d'aller à la rivière pour écouter le chant des grenouilles, avec un certain nombre des membres de sa fratrie, elle se trouve confronté une fois encore à un choix. Alors qu'elle caressait la tête des grenouilles, une des chèvres de son domicile s'éloigne dans la forêt. Trèfle se demande si elle devrait la suivre, alors qu'elle pourrait aussi se perdre. Sur son chemin, elle demande conseil à un grand chêne. Mais si la force de cet arbre vénérable lui apporte du réconfort, il est aussi muet. Trèfle choisit donc de suivre la petite chèvre nommée Pivoine. Mais en progressant plus profondément dans la forêt, Trèfle découvrit un petit oisillon au pied d'un arbre. Il est probablement tombé, songea Trèfle. Que faire? Grimper et le remettre dans le nid? Le laisser là et continuer à chercher Pivoine? Et s'il se faisait dévorer? Trèfle s'étendit près d'une rivière, et demanda conseil à celle-ci. Écouter la rivière était certes apaisant, mais d’aucuns conseils. Trèfle décida de grimper pour mettre l'oisillon dans son nid. Quand elle prit peur, elle chercha du courage dans le son du vent. Alors que la petite fille parvenait à rapatrier son petit passager au creux de son domicile, elle entendit alors autre chose entre les vents. On l'appelait. En effet, la journée s'achevait et le ciel s'assombrissait. Les frères et sœurs de Trèfle s'inquiétaient et munis de lanternes, s'étaient aventurés dans la forêt à sa recherche. Ils la trouvèrent à cet arbre et tous heureux de l'avoir retrouvée saine et sauve, la raccompagnèrent à la maison.
"L'importance de faire ses propres choix" est définitivement un des éléments centraux de cette histoire. Quand on balance entre deux choix, il est important de prendre le temps d'y penser, également. Trèfle le fait à chaque fois, et si elle demande conseil aux éléments de la Nature, bien sur, il n'y a pas de réponses. Néanmoins, on peut observer l'état qu'ils inspirent. La force du chêne, l'apaisement du ruisseau, la berceuse du vent. J'aime bien le parallèle entre la réflexion et l'environnement - au sens figuré comme au sens littéral. Il ne peut pas nous apporter des réponses, mais il peut être inspirant. Mais plus important encore, quand on prend une décision qui nous semble être la meilleure, pour x ou y raisons, on suit aussi notre "petite voix", notre instinct ou conscience, appelez-là comme il vous plaira. Enseignez aux enfants à être attentif à cette petite voix s'avère essentiel, car au delà de la logique empirique, il y a des sentiments qui sont plus abstraits, comme la compassion, l’altruisme ou l'empathie.Trèfle nous l'illustre bien quand elle pense d'abord à la petite chèvre, qui pourrait se perdre, puis au bébé oiseau, qui pourrait ne pas survivre. Chaque fois, je constate qu'elle fait le calcul du bien être d'autrui. C'est une très noble qualité.
Ce qui m'amène a remarquer un autre thème, celui de la bienveillance fraternelle/sororale. Trèfle est bien entourée, elle a des aîné.e.s qui ont sa sécurité à cœur, comme on peut voir quand ils se regroupent pour la chercher, même à la nuit tombée. En outre, ils sont bienveillants, quand ils s'intéresse à elle, à ce qu'elle veut faire, à ce qu'elle choisisse elle-même son activité au lieu de prendre la décision à sa place. On le sent bien dans l'histoire, ils ont une unité et ils s'apprécient. Nous sommes loin de ces fratries querelleuses et tapageuses.
Enfin, la Nature - difficile de contourner ce thème, il est partout. À travers les superbes illustrations qui respirent la vie et le mouvement, on observe des enfants qui la connaisse et la respecte. C'est leur habitat, leur terrain de jeu, leur source de subsistance. De vrais petits enfants de la campagne. Et toute cette verdure, ces eaux claires et ses adorables animaux a quelque sort de réconfortant, d'apaisant. En observant ses enfants, on se prend à se dire que nous aussi, on aimerait être là.
Un album qui tient aussi du roman, avec des chapitres courts, rempli d’illustrations en aquarelle, signée Qin Leng, à qui l'ont doit tant de beaux albums jeunesse au Québec. L'objet lui même est superbe, d'un rose pivoine - ben oui, comme la chèvre! Sur l'image, c'est la jaquette qu'on peut voir, mais en dessous, vous trouverez le titre et le personnage de Trèfle imprimé dessus en fuchsia métallique. Un style qui me rappelle les vieux albums jeunesse.
Bref, une réussite qui devrait séduire tous les lectorat, garçons et filles, enfants et adultes, parce que c'est une leçon pour tous que développer son autonomie et sa confiance en soi en prenant des décisions. Et quand celles-ci sont prises avec le cœur tout comme la tête, que demander de mieux?
Pour un lectorat à partir de 6-7 ans : c'est une longue histoire, il y a 74 pages avec quelques phrases, il faudra donc des petits lecteurs patients et attentifs.
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" Le grand livre des petits trésors" est un livre astucieux.
On observe, on trouve, on collecte, on identifie.
Il y a deux angles de lecture possibles, un réjouissant et un sans doute plus pessimiste.
Sans le pousser à adopter un tri moral des choses qui se trouveront sur le sol ( ce que ferait un parent, évidemment, les choses propres et les choses sales), l'auteure Nadine Robert jouera de l'envie irrésistible des petits de tout ramasser, parce que c'est intrigant, parce que cela brille, parce qu'un baton c'est aussi une épée.
Ici ça sera autorisé.
Et en jouant, on doit le reconnaitre, on pourra noter, par la diversité des objets égarés, que l'homme peut être aussi un peu négligeant.
Nous, lecteurs, aurons le droit d'observer avec les yeux seulement et c'est sans doute bien mieux comme cela.
Son petit héros aura le droit, lui, de ramasser avec sa mamie.
Ils iront se promener, un peu partout, en ville, dans la forêt, dans la campagne, dans le parc.
On pourra observer au sol nombre de choses intéressantes pour un petit qui ne possède que peu de choses ( hormis ses jouets), des graines, des papiers de bonbons, des insectes, des fleurs de muguet, des plumes de perdrix, des glands, une peau de couleuvre et bien d'autres trésors.
À chaque nouveau lieu, nous prendrons le temps d'inventorier les trésors du moment et l'auteure invitera les jeunes lecteurs à un amusant jeu d'identification. Cette double-page permettra de réveler l'histoire de chaque bris d'objet en tentant de le reconstituer suivant la liste proposée en regard. Les lecteurs deviendront de mini-archéologues.
Nous saurons un peu qui est passé par ici, des hommes aux animaux, c'est l'enquête.
Et puis, la Nature lui fera aussi cadeau de petits trésors plus particuliers.
Nous aurons une double sensation amusante, pour un adulte, d'un chouette moment mais d'un espace tout de même un peu sale, pour l'enfant, d'un champs plein de promesses.
Nous serons également dans la transmission, la mamie nourissant un plaisir chez son petit-fils qu'elle avait également éprouvé à son âge.
Un titre agréable, entre le livre-jeu, l'album d'images et le documentaire.
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Une adorable petit lecture d'un petit enfant plein de vie qui aimerait bien être un griffon, plutôt qu'un grippon ! Après tout, sa maman est selon lui un peu trop dans les extrêmes, alors voler au loin et respirer l'air frais de la liberté ne serait pas de trop pour Joseph.
Ce petit album tout doux dépeint donc l'histoire d'un enfant de cinq ans qui se sent incompris et pour y faire face à sa manière, plonge dans son imagination laissant alors un lecteur attendri et souriant. Le tout est illustré par des dessins magnifiques d'une douceur incroyable avec ses couleurs pastels et son paysage aéré.
Une lecture que je conseille autant pour son histoire touchante que pour le plaisir des yeux !
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Je n'avais vraiment été convaincue du livre Ralf de Jean Jullien, en particulier à cause de la façon d'aborder le traitement des animaux de compagnie. Voyant ce livre dans les nouveautés à ma bibliothèque, visiblement lui aussi sur le sujet des animaux de compagnies, et voyant que Jean Jullien était l'illustrateur mais pas l'auteur, j'ai voulu lui laisser une deuxième chance.
L'histoire de Peter, un chat arrivé d'on ne sait où et livré par on ne sait qui, dans un carton devant la porte du jeune Phil. Phil va immédiatement découvrir que Peter est particulier: il se tient debout sur ses pattes arrière! En discutant ensuite avec son amie, Phil réalise que ce chat ne fait décidément rien comme les autres!
J'ai été soulagée, un chat bien traité et bien aimé, accepté dès le début et tel qu'il est, donc rien à voir avec l'amertume que j'avais pu éprouver à la lecture de Ralf.
Toutefois, l'histoire d'un animal de compagnie différent des autres me semble manquer quelque peu d'originalité. Certains passages sont rigolos et ce livre respire une douce joie de vivre, donc la lecture est agréable, tant pour l'adulte que pour l'enfant.
Pas un incontournable à mon avis, même si on passe un bon moment.
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Petit Gorille est envoyé par son grand-père chez le flamant rose pour aller chercher des œufs. Mais attention à ne pas les casser ! Sur la route, il va rencontrer d'autres animaux qui vont l'aider ou à qui il va venir en aide. Mais pendant tout son périple, Petit Gorille est vu par Vervet et d'autres singes, qui l'accusent d'être un voleur et un méchant gorille. Jusqu'à ce que la vérité éclate... Un très bel album, magnifiquement illustré par Gwendal Le Bec, qui se lit comme un conte moral, où ce que l'on voit n'est pas toujours ce que l'on pense. Un joli texte qui invite à la réflexion avec les plus jeunes.
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