Nalini Singh

"Lorsque le Tk-Psi apparut soudainement devant Ashaya pour lui tirer dessus, ce fut Dorian qui intercepta la balle... qui lui trancha la carotide."

- Ellie? (La voix de Sara semblait venir de la lune.) Où es-tu?
- Approximativement à mi-chemin de Boston, répondit-elle, puis elle alla droit au but. Pourquoi m’as-tu mise sur l’affaire?
Elle n’était pas mécontente de retourner sur le terrain, mais la Guilde avait bon nombre de chasseurs à sa disposition.
La voix de Sara disparut pendant une seconde, puis revint…
- … partout. Nous avons besoin de tout le monde.
- Quoi? (Elena monta le volume de ses écouteurs) Répète-moi ça?
- Des vampires brisant leurs Contrats de toute part, dit à nouveau Sara. C’est un étrange…

Depuis qu'ils avaient atterri, tous les villageois en haillons qui se trouvaient à proximité s'étaient prosternés à leurs pieds, leurs visages collés au sol et leurs paumes jointes en une position de supplication qui dérangea profondément Titus.
Il gouvernait d'une main de fer, mais il n'avait jamais cherché à émasculer ou à humilier qui que ce soit, car ces gens étaient des mères et des pères, des Anciens et des guérisseurs avec leur fierté et leur dignité. Ceux qui étaient couchés devant lui, cependant, n'étaient pas comme son peuple… même s'ils dépendaient de lui désormais.
Charisemnon, se rappela-t-il, avait réussi à convaincre ses sujets qu'en prenant leurs jeunes filles dans son lit, il leur faisait un grand honneur. Que cela n'avait rien d'une perversion. Ce souvenir révulsa Titus et sa voix fut dure lorsqu'il leur cria :
- Relevez-vous ! Je souhaite m'adresser à vos visages, pas à vos culs !
Des gémissements terrorisés montèrent jusqu'à lui, mais plusieurs villageois se mirent debout sur des jambes flageolantes. Quelques-uns, au moins, avaient un peu de cran ! À côté de lui, Sharine était aussi raide qu'une barre de fer. Elle lui réservait des paroles acerbes, cela ne faisait aucun doute, mais pour l'instant ils n'étaient pas seuls et tout cela dépassait le ridicule.

- Je préfère le franc-parler. Les émotions subtiles sont plus difficiles à interpréter pour moi.
L'autre femme rit à gorge déployée.
- Enc ce cas, tu as bien choisi ton homme. Le jour où il fera dans le subtil, ce sera peut-être la fin du monde.

— Je suis un peu empotée au lit.
Gabriel posa son verre de vin puis esquissa lentement ce sourire canaille qui mettait invariablement son entrejambe en émoi – s’il lui avait demandé à cet instant de passer le test de la culotte, elle aurait échoué lamentablement.
— Mademoiselle Baird, on ne naît pas « bon coup », expliqua-t-il d’une voix enjôleuse. On le devient à deux, et vous savez que j’aime le collectif.

Gabriel n’avait jamais fait de mal à une femme. Bon Dieu, même son fumier de père biologique était un pacifique. Brian Bishop avait peut-être utilisé sa femme comme un distributeur de billets, mais il n’avait jamais levé la main sur la famille.
Gabriel ne lui voyait pas d’autre qualité.

Gabriel Bishop était un véritable apollon.
Charlotte s’autorisait à l’admettre en secret. Trop massif, trop musclé, trop dangereux, mais d’un charme hypnotique. Comme un tigre avant le carnage

Des dunes, au loin, scintillaient sous le soleil.

Cette mission serait la cerise sur le gâteau.

— Ashwini, je t’appartiens, assura-t-il avec incrédulité et un peu d’humeur. Jamais je ne pourrai te détester.
Son cœur déjà fragile menaça de se briser.
— Tu ne sais pas ce que je te cache.
— Ce n’est pas nécessaire – et aucun de nous n’a jamais contrôlé ce qui existe entre nous. Cette chose a sa propre volonté obstinée, implacable. (Il se passa la main dans les cheveux en se remettant à marcher. Lorsqu’il reprit la parole, la colère contenue dans ses mots aurait pu faire fondre la neige.) La seule manière de la tuer serait que tu me rejettes.
S’arrêtant de nouveau à la lisière du Quartier, il lui fit face.
— C’est ce que tu souhaites ? (Sa voix était rugueuse, il avait les poings serrés.) Me dire que tu ne veux pas de moi ?
— Espèce d’idiot. (Agrippant les bords de sa veste ouverte, elle l’attira à elle pour l’embrasser avec une rage frustrée.) J’essaie de te protéger.
Elle le relâcha, prenant les devants à grandes enjambées.
Il la rattrapa, son regard enflammé par la colère et la passion.
— Eh bien, ne le fais pas. Je suis un grand vampire. Je peux affronter n’importe lequel de tes secrets, tant que tu es mienne.
— Tête de mule… (Elle glissa sa main dans la sienne.) Tu le regretteras.
Il serra ses doigts avec possessivité.
— Jamais je ne regretterai de t’avoir connue.
Il en allait de même pour elle.

Elle pensait alors qu’il détenait la lune, son frère, beau et intelligent.
— L’amour ne provoque pas des ombres comme celles que je vois en toi, ma sauvage Ashlame.

- C'était plus facile de croire que j'avais perdu mon unique chance de m'unir en même temps que Rissa que de courir le risque de revivre une telle souffrance. (Il passa une main dans ses cheveux et secoua la tête.) Sauf que je n'ai jamais eu de doutes te concernant. Tu es dans chacun de mes souffles et mes moindres pensées, si intimement mêlée à mon être que l'amour n'est pas un mot assez fort... Tu as ma dévotion, ton nom marqué dans mon âme, mon loup à tes ordres. Cent ans? ça ne suffira jamais. Je veux l'éternité.

Il repoussa ses cheveux des doigts pour découvrir sa nuque.
- La prochaine fois que ce bébé félin met les mains sur toi, il est mort.
- Kit est mon ami.
- Tu ne peux pas être amie avec un bébé félin.
Il lui mordit la nuque.
Oh seigneur. Il lui était presque impossible d'avoir des pensées cohérentes, mais elle trouva la volonté de tendre la main et de lui tirer les cheveux.
- Laisse mes amis tranquilles ou je serais obligée d'être méchante.

Judd indiqua le parcours de course d'un signe de la tête.
- Tu as tenu compte de Sienna ?
Des griffes raclèrent la peau de Hawke et firent couler son sang.
- Je ne veux pas qu'elle s'expose plus que nécessaire.
- Mais tu ne la laisses pas de côté?
- Je ne suis pas idiot.
Judd haussa une épaule.
- ça arrive avec les changelins prédateurs...il faut dire que vous avez tendance à être protecteurs.
- C'est toi qui dit ça.
- Pourquoi crois-tu que je m'intègre si bien?

- Ma parole, c'est Sienna Lauren, dit-il avec un sourire de séducteur assumé. Tu es bien jolie ces jours-ci.
Sienna eut le mérite de ne pas perdre contenance.
- Je t'ai vu faire la danse du poulet une fois, Tomas. Ce n'était pas sexy.

- Hawke?
- Oui ?
- Qu'est-ce que ça signifie ?
Il enroula une mèche de ses cheveux rouge rubis autour de son doigt.
- ça signifie que tu vas devoir apprendre à faire avec moi.
Il n'y avait plus de retour en arrière possible. Pas pour ça.
Elle fronça les sourcils.
- C'est peut-être plutôt toi qui devrais apprendre à faire avec moi.
Son loup retroussa les babines pour se fendre d'un sourire sauvage.
- Bébé, j'essaie de maîtriser cet art depuis le jour où je t'ai rencontrée.

Brenna prit le relais.
- Ton bébé effectue une recherche.
- Petite maligne.
- Je m'éloigne l'air de rien pour qu'elle ne puisse pas nous entendre.
- Pourquoi?
- Pour te demander si tu la courtises comme il fait. Vraiment, Hawke, une fille mérite au mois des fleurs.
- Les fleurs, ce n'est pas mon truc.
Et toute son entreprise de séduction était en suspens. Comme la nuit précédente l'avait prouvé de manière flagrante, elle était loin d'être prête à affronter ce qu'il était. à cette pensée, il crispa la main sur le téléphone.
- Ce n'est pas compliqué, marmonna Brenna. Appelle un fleuriste, achète un bouquet.

Il approcha les lèvres de son oreille et murmura:
- Chéri, tu sais que je t'aime, mais il faut que tu sortes Luc d'ici avant qu'il perde la tête.
Sascha se figea et le dévisagea. En un éclair, ses yeux virèrent au noir absolu.
- Mince, chuchota-t-elle. Comment est-ce que ça a pu m'échapper?
- Sans doute parce que tu en es à ton neuvième mois et demi de grossesse.
Levant les yeux au ciel, elle se pencha et déposa un baiser sur sa joue.
Lucas émit un grognement audible.
- Lucas, dit Sascha au même moment. Je ne me sens pas vraiment bien.
Le chef de DarkRiver recula sa chaise et sortit Sascha de la pièce si vite qu'Anthony et Nikita en restèrent pantois.

- Vous parliez de moi, commença-t-elle. Je...
- Les oncles, les frères et les pères ont toujours eu et auront toujours des "discussions" privées avec les hommes qui veulent toucher à leurs femmes, l'interrompit Hawke. Tu n'auras jamais le dernier mot sur ce sujet (il tira sur sa tresse par jeu), alors abandonne.
Elle le fusilla du regard et lui fit lâcher ses cheveux.
- Je n'ai jamais rien entendu d'aussi sexiste.

- ça ne te met pas hors de toi qu'on ne lui ait jamais permis d'être une enfant ?
ça rendait Hawke furieux.
- Si... mais elle a survécu.
Judd ne trahit rien de la violence des émotions qui devaient l'étreindre, mais en l'espace d'une seconde, la chaise à côté de lui se changea en une pile d'échardes.
Le loup de Hawke vit et comprit.
- Tu les tuerais tous si tu le pouvais.
- Sienna pourrait s'en charger elle-même.