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Citations de Nastassja Martin (224)


L'humour est un remède imparable dans les situations extrêmes : il aide à survivre.
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L'enfant possède une chose que l'adulte cherche désespérément tout au long de son existence : un refuge. Ce sont les parois de l'utérus avec tous les nutriments affluant quotidiennement qu'il faut parfois arriver à reconstruite autour de soi. J'ai l'étrange impression que lorsque l'on échoue, le monde cherche à nous y remettre par un coup du sort, quelque chose du dehors nous rappelle à la vie intérieure en nous enfermant dans un huis clos à priori lugubre, mais en réalité salvateur. Quatre murs étroits, une petite porte et des contacts restreints - Hugo sur l'île dans la paroisse face à la mer compose ses vers ; Soljenitsyne dans les bois du Vermont se ressaisit de l'histoire russe ; Trotski dans ses prisons échappe à la mort et écrit ; Lowry dans sa cabane face à lamer rassemble le bruit du monde pourtant invisible d'où il se trouve. Que fais-je d'autre que ce qu'ils ont accompli, depuis ma forêt sous mon volcan au retour de la presque-mort qui m'a guettée ? Que fais-je d'autre qu'oser un pas de côté pour mieux voir, voir les signes qui pulsent en moi et qui annoncent l'Epoque, ses contradictions, sa fureur, sa tragédie et son impossible reproduction ? J'ai vu le monde trop alter de la bête ; le monde inhumain des hôpitaux. J'ai perdu ma place, j'ai cherché un entre-deux. Un lieu où me reconstituer. Ce retrait-là doit aider l'âme à se relever. Parce qu'il faudra bien les construire, ces ponts et portes entre les mondes ; parce que renoncer ne fera jamais partie de mon lexique intérieur.
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Tais-toi. Tu es toi. Tuer toi. Pourquoi pas. Tout est permis, lorsqu'on renaît de ses cendres.
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Les visions de la nuit finissent toujours par passer, on les oublie, c'est tout, ce qui ne veut pas dire qu'elles cessent d'exister.
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Les oiseaux du jardin seront des oiseaux libres ou ne seront pas.
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À mesure qu'il s'éloigne et je rentre en moi-même nous nous ressaisissons de nous-mêmes. Lui sans moi, lui sans moi, arriver à survivre malgré ce qui a été perdu dans le corps de l'autre; arriver à vivre avec ce qui y a été déposé.
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Tu es triste? je lui demande. Non elle dit, et tu sais pourquoi. Vivre ici c'est attendre le retour. Des fleurs, des animaux migrateurs, des êtres qui comptent. Tu es une parmi eux. Je t'attendrai.
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Je dis qu'il y a quelque chose d'invisible qui pousse nos vies vers inattendu.
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Cela fait quelques jours que nous sommes arrivés à Tvaïan, je m’applique à ne rien faire, je voudrais même essayer d’arrêter de penser. Ce matin, je me dis qu’il faut surtout que je cesse de vouloir – comprendre guérir voir savoir prévoir tout de suite. Au fond des bois gelés, on ne « trouve » pas de réponses : on apprend d’abord à suspendre son raisonnement et à se laisser prendre par le rythme, celui de la vie qui s’organise pour rester vivants dans une forêt en hiver. J’essaie de trouver en moi un silence aussi profond que celui des grands arbres dehors qui se tiennent immobiles et verticaux dans le froid. J’ai fait demi-tour, volte-face. Je suis revenue sur mes pas comme les zibelines dans la neige lorsqu’elles dupent leur poursuivant. Je ne sais pas où je vais, peut-être nulle part, je suis dans une tanière et ça me suffit. Je prends la mesure de l’immensité autour et des minuscules gestes du quotidien à l’intérieur, expression d’une patience infinie, propre aux humains qui se tiennent au chaud en attendant l’explosion du printemps.
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Comme c'est un ours qui débarque à la Salpêtrière par l'intermédiaire de mon corps, et qu'en plus c'est un ours russe, le personnel de l'hôpital met toutes les procédures de sécurité et de prévention en place : je suis en quarantaine.
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Elle chuchote : Parfois certains animaux font des cadeaux aux humains. Lorsqu'ils se sont bien comportés, lorsqu'ils ont bien écouté tout au long de leur vie, lorsqu'ils n'ont pas nourri trop de mauvaises pensées. Elle baisse les yeux, soupire doucement, relève la tête, sourit encore : Toi, tu es le cadeau que les ours nous ont fait en te laissant la vie sauve.
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Plus tard cette nuit, les lignes courent sur la page, j'écris et c'est un flot une évidence, j'écris parce que je suis profondément affectée. Je dois dire que j'ai deux carnets de terrain. L'un est diurne. Il est empli de notes éparses, de descriptions minutieuses, de retranscriptions de dialogues ou de discours, opaques le plus souvent, jusqu'à ce que je rentre chez moi et que j'y mette de l'ordre ; jusqu'à ce que j'ordonne cet amas de données détaillées pour en faire quelque chose de stable, d'intelligible, de partageable. L'autre est nocturne. Son contenu est partiel, fragmentaire, instable. Je l'appelle le cahier noir, parce que je ne sais pas bien définir ce qu'il y a dedans. Le carnet diurne et le cahier nocturne son l'expression de la dualité qui me ronge ; d'une idée de l'objectif et du subjectif que je sauve malgré moi. Ils sont respectivement l'intime et le dehors ; l'écriture automatique, immédiate, pulsionnelle, sauvage, qui n'a vocation à rien d'autre que de révéler ce qui me traverse, un état de corps et d'esprit à un moment donné, et celle, paradoxalement moins léchée mais plus contrôlée, qui sera par la suite travaillée pour devenir réflexive, et qui finira dans les pages d'un livre. Évidemment après l'ours cette nuit-là, c'est du cahier noir que je me suis saisie.
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P 99 – plus tard dans la journée Vassilina dessine. Elle dessine des arbres, la rivière, des renards, la maison de Tvaïan, des poissons. Elle trace le contour des absents, les colorie, inlassablement. J’aime ça, dessiner, parce que comme ça je m’&échappe d’ici, elle m’explique. Papa dit qu’il faut pas trop rêver. Tu en penses quoi toi ? Je réfléchis. Je crois qu’il ne faut pas fuir l’inaccompli qui git au fond de nous, qu’il faut s’y confronter. Je ne sais pas comment traduire ça avec des mots simples, alors je dis : Vassilina, si grandir c'est voir mourir ses rêves, alors grandir devient mourir. Mieux vaut snober les adultes, lorsqu'ils nous font croire que les cases sont déjà là, prêtes à être remplies.
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J'admets qu'il y a bien un sens au monde dans lequel nous vivons. Un rythme. Une orientation. D'Est en Ouest. De l'hiver au printemps. De l'aube à la nuit. De la source à la mer. De l'utérus à la lumière. [...] La rivière descend vers la mer mais les saumons la remontent pour mourir. La vie pousse à l'extérieur du ventre mais les ours redescendent sous terre pour rêver. Les oies sauvages vivent au sud mais reviennent coloniser les ciels arctiques de leur naissance. Les humains sont sortis des grottes et des bois pour construire des cités, mais certains reviennent sur leurs pas et habitent à nouveau la forêt.
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Il faut sortir de l'aliénation que produit notre civilisation.
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Il bruine et il vente, il fait ce froid parisien humide et glaçant qui s'insinue jusque sous la peau.
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Il y a une ivresse de la haute montagne. Un intense bonheur propre au détachement.
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Il ne faut jamais parler du moment où l'on se séparera ; du moment où rien ne sera plus pareil. On vit ainsi inconsciemment dans l'illusion de l'éternité, parce qu'on sait pertinemment qu'en un instant tout ce qu'on a toujours connu se délitera, se recomposera, ici ou ailleurs, se métamorphosera et deviendra quelque chose d'insaisissable dont on ne pourra plus rien assumer.
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L'enfant possède une chose que l'adulte cherche désespérément tout au long de son existence : un refuge.
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Elle m'a dit Nastia un jour la lumière s'est éteinte et les esprits sont revenus.
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