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Citations de Nathalie Dau (52)


La Terre a de nombreux trésors. Certains gisant en profondeur, enfouis dans le réseau des veines. D'autres s'exposent aux regards, en paysages grandioses. Mais il en est qui jouent la carte combinée de la lumière et du secret. Ils nichent volontiers dans des creux escarpés. Les découvrir exige souvent des efforts, de la patience - et une large part de chance. On s'y use les pieds, on s'écorche les mains, on se met le corps en sueur et le cœur en tambour, mais quand on les atteint enfin, la récompense est au-delà de l'espérance et du fantasme.
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L'esprit des adultes, même s'ils sont artistes, n'a ni la souplesse, ni la naïveté de celui des très jeunes enfants. Il a appris à se défier, à repousser. Voilà pourquoi les fées s'incarnent dans les nouveau-nés, quand elles y sont contraintes. Il n'y a pas de meilleur hôte.
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J'aime ces ironies que nous offre la langue. Je m'en amuse au quotidien : les mots roulent mieux que les dés et offrent de meilleures victoires.
[Notre-Dame des Algues]
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On ne porte pas la lumière à qui vous crache à la figure assez fort pour moucher votre chandelle de savoir.
[Quand viendra l'aube]
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La peur, ça rend brutal ; parfois envers les autres, toujours envers soi-même.
[Knock Knock Knocking on Hell's Door]
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Vous n'y êtes pour rien, ma sœur. Ce n'était pas vous, je ne peux pas vous en vouloir. Mais vous portez la même robe [...]. La même robe blanche, le même voile noir.
Mais je sais, désormais, qu'il vous manque une couleur. Le monde ne se limite pas au combat entre Dieu et Diable, voyez-vous ? Entre un prétendu Bien et un prétendu Mal. Le Mal parfois dans vos rangs, et le Bien dans celui de vos adversaires. Ou ailleurs, au sein de la troisième force. Vous qui croyez en la Sainte-Trinité, vous devriez rejeter toute dualité. Tout manichéisme. Le monde est trois, il a toujours été. Qui vous l'a rappelé, en imposant à vos ancêtres la notion de Purgatoire ? Qui sinon ceux qui fréquentaient les fées alors qu'ils priaient votre Dieu ?
J'étais coincée entre blanc et noir, mais la vie m'a offert le rouge. Ce sont les trois couleurs, ma sœur. Les trois couleurs de la Déesse.
[Païenne]
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[...] le rose est la couleur des filles au sang trop affaibli par Dieu le Père. Des filles auxquelles on interdit d'être pleinement des femmes. Trop pleinement des déesses.
Le rose est vieux parce que sans sève.
[Païenne]
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Un équilibre s'est rompu. L'air du temps est rythmé par un immense métronome. Un deux, un deux. Été caniculaire, âpres frimas d'hiver. Qui donc a envoyé valser l'automne et le printemps ?
Un deux, un deux. Procession mortuaire, défilé militaire. C'est marche ou crève, aussi bien de chaud que de froid. Qui joue avec le thermostat ?
[Demain les trottoirs]
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Alors la Mort a de la peine. Désespérée. Elle en devient exécutrice.
Si les humains savaient mieux rire et mieux aimer, qui sait ce que serait son nom ?
[Désespérée]
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Une vie pour une vie ?
La réponse lui vint, ainsi que l'eau remonte à la surface de la terre. Sagesse en résurgence. Une évidence, uniquement accessible aux cœurs désaveuglés.
[...]
Une vie pour une vie. Celles que l'on épargne. Celles que l'on donne. Celles que l'on reçoit. Jamais celles que l'on prend dans la contrainte et la rancœur !
[La Femme, la sorcière et l'amour]
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Tels sont les joyaux [...]. Leur éclat nous éblouit, nous aveugle, si bien que nous en oublions, parfois, la dureté de leur nature.
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Cependant, la terre a plus d'oreilles qu'on ne peut se l'imaginer, et ces oreilles ont mille bouches. La lune sait lire sur les lèvres, la nuit capte les murmures. Le vent emporte les échos, l'eau et les feuillages bruissant les relaient et les amplifient. Les rochers en frémissent, de leur pointe émergée à leur racine ensevelie. Dans les cavernes, les fées frappent les stalactites avec de tout petits maillets, et ces échelettes de pierre projettent leur musique dans le réseau souterrain - jusqu'à une grotte secrète, sur le flanc du Mont Bégo.
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Le vent gonfle les voiles et soulève les vagues. Il charrie le pollen et porte les oiseaux. La terre ne sait jamais quel homme viendra l'arpenter, quelle graine lui sera offerte. Seule, peut-elle empêcher le chiendent de s'imposer là où elle espérait l'orge ? Et ce chiendent, n'est-il pas son enfant au même titre que les autres ? Qui lui permettra de prouver son utilité, de jouer son rôle, si nul ne lui accorde le droit de pousser ?
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Le clivage et le secret font des magies de pacotille. Il faut s'ouvrir au monde. A l'autre, quel qu'il soit. Unir les contraintes et les changer en compléments. L'amour vaut mieux que la rivalité des sexes.
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Les enfants de notre monde dépourvu de mystères s'enchantent du terrible, de l'ombre sinistre, des secrets chuchotés.
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Il n'y a pas de lumière qui puisse être, sans ténèbres pour la compenser. Il n'y a pas de jour s'il n'y a pas aussi une nuit, et le ciel n'est ciel que s'il repose sur la terre et ses abîmes. Comprends-tu que, dans les lointaines profondeurs de l'âme humaine, l'alchimie qui nous permet de tenir fièrement nos armes dressées, de construire des palais, des royaumes, d'enfanter toujours avec plus d'ardeur, de peupler et de régner sur l'Irlande, sur le monde, se réalise avec le mal et le bien ? Que les forces de la lumière et les forces des ténèbres se sont imbriquées en toi, et seront en chacun de tes enfants, en chaque habitant de l'Irlande ? Ainsi sera créé l'homme.
[Le Soleil de Mag Tured - Karim Berrouka]
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Ne cherchez pas sur une carte les limites ou la localisation de cette forêt, les cartes ne vous en donneraient, dans le meilleur des cas, qu'une vague approximation ou une autre dénomination, administrative, tant les dimensions magiques sont exclues à jamais des visées technocratiques des mesureurs du monde, ces êtres pour qui la carte est le seul et unique territoire possible.
[Histoire de Jora - Jean Millemann]
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Il m'avait inclus dans son monde, dans sa paix, sa chaleur. Pour la première fois, j'éprouvais la sensation d'être accepter sans réticence.
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Mon frère n'était plus enfant même si je mis du temps à m'en apercevoir. La fin et le commencement coexistait en lui. Il flottait entre deux âges. De la même façon, son corps me semblait moins ancré, plus aérien. Privé de ces élans qui l'incitaient à bondir, courir et s'esclaffer en tournoyant. Il esquivait tout contact sans effort apparent comme si l'air déplacé par nos gestes suffisait à le souffler hors de portée.
Son regard, son rire, sa voix... Tout glissait vers l’évanescence, mourait ou s’envolait avant de s'être achevé.
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Mais ici, loin des regards et loin du fouet, il se livrait sans retenue à cette mélopée sauvage, informe et primitive. Les sons bourdonnaient dans son ventre et enflaient dans sa bouche, où il les modulait avant de les lâcher pour qu'ils vibrent au-delà de lui, pareils à des oiseaux emportant avec eux quelques lambeaux de sa souffrance. Il chanta sans paroles distinctes, sans mélodie anticipée et sans autre intention que celle du moment présent ; pour le plaisir de vrombir à la façon d'une rhombe, de devenir une caisse de résonance, de reproduire les cris et les halètements de sa chère forêt, de renouer enfin avec les secrets de son corps et les aspirations enfouies dans sa conscience. Et dans le chant, et dans le souffle, son cœur cognant comme un tambour, il trouva le moyen de renforcer ses énergies, de soulager un peu ses maux. Il vit en lui des tourbillons qui ressemblaient à des tempêtes, à des nuées d'étoiles spiralées, à des fleuves de feu pulsant très en dessous de la racine des montagnes. Il s'empara de leur puissance et la répandit dans ses veines, dans ses nerfs, dans ses muscles abîmés par la violence de Ninnos.
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