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Citations de Nathalie Dau (52)


Il quitta doucement la chambre, laissant après lui un parfum qui chantonnait une berceuse.
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Nous traversâmes un défilé qui déboucha sur un étang gelé bordé d'arbres noirauds plus contrefaits que des bossus, puis nous empruntâmes un raidillon parfois glissant, ce qui me contraignit à démonter afin de soulager Choucas. Au sommet, un monde étrange, comme hors du temps. C'était un vaste plateau bordé par une ronde pétrifiée. Toutes ces pierres feignaient d'être autant d'hommes et de femmes se donnant la main. Et les autres, plus loin, dressées seules ou en groupe, certaines fracassées, certaines érodées à l'excès, devenues maigres et pointues comme des lames ; puis celles gisant sur le sol, grands cadavres dont la peau grisâtre, tavelée de lichens, crevait le linceul de l'hiver.
J'avançai lentement, n'osant remonter en selle. J'avais l'impression de traverser un champ d'après bataille hanté par les défunts, tel que les bardes itinérants en décrivaient dans leurs récits.
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Plus de forêts sauvages, ou si peu. Les humains épilaient la Terre pour mieux la tatouer de routes et de motifs urbains.
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Des sommets de l'Olympe aux profondeurs des Enfers, une rumeur se hâte. Dieux et héros des anciens temps, nymphes, satyres, esprits des eaux, centaures... tous y prêtent attention, tous s'en font le relais. Oui, en ce début de XXIe siècle, il existe encore des aèdes capables de les chanter, capables d'écrire à leur sujet. Cela les émerveille. Cela les surprend. Et cela les intrigue. Comment certains secrets, soigneusement enfouis jadis, ont-ils pu parvenir à l'oreille des hommes? Comment ces mêmes hommes ont-ils su voir derrière les masques dont s'affublent aujourd'hui, ceux qui gambadaient librement sous le soleil de l'Age d'Or?
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Mon frère n'était plus enfant même si je mis du temps à m'en apercevoir. La fin et le commencement coexistait en lui. Il flottait entre deux âges. De la même façon, son corps me semblait moins ancré, plus aérien. Privé de ces élans qui l'incitaient à bondir, courir et s'esclaffer en tournoyant. Il esquivait tout contact sans effort apparent comme si l'air déplacé par nos gestes suffisait à le souffler hors de portée.
Son regard, son rire, sa voix... Tout glissait vers l’évanescence, mourait ou s’envolait avant de s'être achevé.
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Il n'y a pas de lumière qui puisse être, sans ténèbres pour la compenser. Il n'y a pas de jour s'il n'y a pas aussi une nuit, et le ciel n'est ciel que s'il repose sur la terre et ses abîmes. Comprends-tu que, dans les lointaines profondeurs de l'âme humaine, l'alchimie qui nous permet de tenir fièrement nos armes dressées, de construire des palais, des royaumes, d'enfanter toujours avec plus d'ardeur, de peupler et de régner sur l'Irlande, sur le monde, se réalise avec le mal et le bien ? Que les forces de la lumière et les forces des ténèbres se sont imbriquées en toi, et seront en chacun de tes enfants, en chaque habitant de l'Irlande ? Ainsi sera créé l'homme.
[Le Soleil de Mag Tured - Karim Berrouka]
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Aidez-moi, implora Lise. Sans vous, je suis perdue.
– Aimez-moi, répondit Erl. De vous, je suis éperdu.
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La peur, ça rend brutal ; parfois envers les autres, toujours envers soi-même.
[Knock Knock Knocking on Hell's Door]
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Une vie pour une vie ?
La réponse lui vint, ainsi que l'eau remonte à la surface de la terre. Sagesse en résurgence. Une évidence, uniquement accessible aux cœurs désaveuglés.
[...]
Une vie pour une vie. Celles que l'on épargne. Celles que l'on donne. Celles que l'on reçoit. Jamais celles que l'on prend dans la contrainte et la rancœur !
[La Femme, la sorcière et l'amour]
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Le bleu vibrait au secret de mon âme, plus fort qu'une lame d'épée heurtée par son marteau. Avant même d'éprouver le déploiement du drac, le frisson de la magie glissant sur l'arbre de mes nerfs, je me savais en harmonie avec les créatures sauvages et les lieux qu'elles hantaient.
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Les mythes seuls disent l'entière vérité. Eux seuls traversent les époques, influent sur le cours des choses, la pensée des hommes. Douter d'un mythe, c'est mettre en échec l'esprit des peuples et des tribus.
Marie Barthelet - Instinct
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Vous n'y êtes pour rien, ma sœur. Ce n'était pas vous, je ne peux pas vous en vouloir. Mais vous portez la même robe [...]. La même robe blanche, le même voile noir.
Mais je sais, désormais, qu'il vous manque une couleur. Le monde ne se limite pas au combat entre Dieu et Diable, voyez-vous ? Entre un prétendu Bien et un prétendu Mal. Le Mal parfois dans vos rangs, et le Bien dans celui de vos adversaires. Ou ailleurs, au sein de la troisième force. Vous qui croyez en la Sainte-Trinité, vous devriez rejeter toute dualité. Tout manichéisme. Le monde est trois, il a toujours été. Qui vous l'a rappelé, en imposant à vos ancêtres la notion de Purgatoire ? Qui sinon ceux qui fréquentaient les fées alors qu'ils priaient votre Dieu ?
J'étais coincée entre blanc et noir, mais la vie m'a offert le rouge. Ce sont les trois couleurs, ma sœur. Les trois couleurs de la Déesse.
[Païenne]
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Un équilibre s'est rompu. L'air du temps est rythmé par un immense métronome. Un deux, un deux. Été caniculaire, âpres frimas d'hiver. Qui donc a envoyé valser l'automne et le printemps ?
Un deux, un deux. Procession mortuaire, défilé militaire. C'est marche ou crève, aussi bien de chaud que de froid. Qui joue avec le thermostat ?
[Demain les trottoirs]
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Alors la Mort a de la peine. Désespérée. Elle en devient exécutrice.
Si les humains savaient mieux rire et mieux aimer, qui sait ce que serait son nom ?
[Désespérée]
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Tels sont les joyaux [...]. Leur éclat nous éblouit, nous aveugle, si bien que nous en oublions, parfois, la dureté de leur nature.
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Ne cherchez pas sur une carte les limites ou la localisation de cette forêt, les cartes ne vous en donneraient, dans le meilleur des cas, qu'une vague approximation ou une autre dénomination, administrative, tant les dimensions magiques sont exclues à jamais des visées technocratiques des mesureurs du monde, ces êtres pour qui la carte est le seul et unique territoire possible.
[Histoire de Jora - Jean Millemann]
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Des hommes tonsurés parlaient au nom d'un dieu qui s'arrogeait le ciel. On abattait les arbres, on renversait les pierres. En altérant la vérité, on fabriquait des diables et des cohortes de sorcières.
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L’homme est lui-même une montagne. Ses trésors gisent si profond qu’il se croit sans valeur. Il détient toutes les réponses et reste au niveau des questions. Mais l’autre vient, parfois. Armé de drac ou d’un sourire, avec ses mots en bandoulière. Alors, tout vibre, tout remue. Les veines glacées se défigent, l’exubérance est de retour. Le fer remonte à la surface, pour forger de nouveaux espoirs. Le cœur bat.
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Jan n'avait jamais montré le moindre sentiment. Pourquoi l'aurait-il fait ce jour-là ? Pourquoi aurait-il versé une larme devant le cercueil ? Il a préféré laisser couler un filet de sang.
Dès notre premier rendez-vous, j'avais été frappé par ce manque exquis d'émotions, cette froideur qui semblait le consumer et qui le rendait irrésistible, comme un athlète olympique, perpétuellement concentré, inaltérable. Quand j'étais lascivement étendu sur le lit, il regardait le plafond d'un air grave.
« Est-ce que tu m'aimes ?
— Ne dis pas de conneries, l'amour est un masque.
— Alors d'où viennent tes caresses, Jan ? Tu ne vois que ma chair ? Quand elle se flétrira, tu te trouveras un autre type ?
— Je suis avec toi parce que tu as la flamme. Et rien ne te la fera perdre. »
La flamme, l'amour, question de vocabulaire.
L'important, pour moi, c'était de vivre avec lui, de vieillir avec lui.
Il ne montrait de l'inquiétude que quand il était question de son frère, Maël. Un conflit glacé les liait, une obscure histoire de succession. Il n'aimait pas en parler, mais j'avais fini par comprendre qu'il hériterait de tout parce qu'il était l'aîné, et rien pour le petit frère, rien pour la sœur. Le sujet le tracassait d'autant plus qu'il n'avait pas choisi de naître en premier.
Puis un jour, son père est mort.
J'ai insisté pour l'accompagner aux funérailles, pour le soutenir durant cette épreuve. Il aurait préféré ne pas revoir Maël, ne pas subir le corps de son père étendu dans le cercueil ouvert, la famille défilant pour le consacrer, puis l'héritage sans partage, l'enfant gâté devant son frère et sa sœur lésés. Jan ne voulait pas que je l'accompagne, bien sûr, il riait quand je lui parlais de nos vies liées par l'ardeur de l'amour. Il prétendait que sa famille n'aimait pas les étrangers. Il affirmait que personne ne pouvait désirer assister à des funérailles, qu’il fallait posséder une nature cruelle pour souhaiter regarder son compagnon souffrir.
Chacun de ses mots me convainquait d'avantage. Je suis venu.
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On ne porte pas la lumière à qui vous crache à la figure assez fort pour moucher votre chandelle de savoir.
[Quand viendra l'aube]
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