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Critiques de Nathalie Hug (1358)
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1, rue des petits-pas

Ce roman est très inspirant et on le le lâche pas des mains. Le propos est original et le travail de documentation remarquable, on apprend beaucoup de choses intéressantes sur l'aspect historique de la médecine.
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1, rue des petits-pas

Voilà, je referme ce roman avec un certain soulagement. Le sujet est vaste et intéressant : la fin de la première guerre mondiale, la grippe espagnole, les exactions des soldats, le travail difficile des matrones. Mais, oui il y a un mais, tout est survolé, sauf les descriptions anatomiques. Les personnages sont inconsistants, caricaturaux.

En conclusion, cette lecture ne m’a pas exaltée.
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1, rue des petits-pas

Très belle histoire basée sur des faits réels, ces femmes qui ont appris à soigner les femmes au début du 20 ème siècle au péril de leur liberté. La vie dans ce village est très bien écrit avec ses croyances ses peurs ses lâchetés et aussi ses générosités.
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1, rue des petits-pas

Toutes ces histoires sont admirables. Louise une jeune orpheline qui n'a pas été gâtée par la vie. Trouve une certaine stabilité au près d'Anne mais cela est de courte durée. Louise devient sage femme mais sans passé le diplôme. Entre calomnie et vérité exercé son métier n'est pas toujours facile.
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1, rue des petits-pas

Un magnifique parcours de vie après-guerre décrit avec brutalité, la brutalité de la vie qui vient parfois avec des tourments, mais toujours accompagnée de la mort.

D'autant plus quand on est sage-femme en période de grippe.

Une histoire heureusement parsemée d'amour, d'amitié et de solidarité, permettant la résilience qui a été indispensable aux survivants de cette guerre.
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1, rue des petits-pas

J'ai bien aimé ce livre. Si je ne lui ai pas mis une trop bonne note, c'est parce que la narration est parfois déroutante (qui parle à tel moment ? Qui fait l'action ? ), amenant à relire certains passages. Et aussi parce que le mystère qui entoure Vida est cousu de fil blanc.



Ce qui m'a plu, c'est la restitution de la dureté de cette époque, qui n'est pas si ancienne, puisque des gens nés à ce moment-là vivent encore ... Bien entendu, ça se passe juste après la guerre, on n'avait pas le temps de faire dans la dentelle, mais je crois que le monde d'autrefois était plus dur que le nôtre, avec ou sans guerre, notamment dans les rapports entre les gens. Bref, en lisant ce livre, je croyais entendre mes grands-parents qui me racontaient des anecdotes de leur jeunesse, lorsque j'étais moi-même enfant.



Ca nous change un peu des romans censés se passer autrefois mais où les personnages raisonnent et "psychologisent" comme on le fait de nos jours !
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1, rue des petits-pas

Une réelle découverte : l'après guerre de la première guerre mondiale vu à travers le destin d'une adolescente qui va devenir sage femme. On suit son apprentissage et on partage son quotidien, ce que ces femmes avaient le droit de faire ou pas à l'époque.

C'était un roman offert dans le cadre de l'opération Masse critique, merci à Babelio et l'éditeur Calman Lévy, je ne l'aurai peut-être pas lu sinon . J'ai bien aimé le regard porté sur ce village, les relations compliqués entre les habitants, les rancoeurs, les jalousies accumulées, les liens avec les américains et les blessures visibles ou non des soldats et de leurs proches. J'ai également découvert les conditions de travail et les relations medecin sage femme.

Un roman agréable à lire. Un auteur à découvrir. Cela m'a donné envie de lire un autre roman de Nathalie Hug : La demoiselle des tic-tic.




Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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1, rue des petits-pas

1 rue des petits pas est un beau roman d'apprentissage avec comme toile de fond la 1ère Guerre Mondiale près de Verdun.

Louise, le personnage principal, est une apprentie sage femme à cette époque tourmentée o`u de nombreux actes gynécologiques sont interdits. Mais les sages femmes ne sont pas seulement là pour mettre aux monde des enfants, elles sont l'oreille attentive de femmes blessées physiquement et moralement par cette guerre.



J'ai apprécié la lecture de ce roman d'actualité (centenaire de la guerre de 14-18 et loi anti avortement en Espagne).



Merci à Babelio et aux Éditions Calmann Levy pour la lecture de roman.

Roman lu dans le cadre de l'opération Masse Critique du mois de février 2014.
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1, rue des petits-pas

Lors de l'hiver 1918, en Lorraine, Louise, 16 ans, est amené à un camp de réfugiés après avoir été sauvagement violé par des soldats. Recueillis par deux sages-femmes, Anne et Vida, elle va se reconstruire petit à petit, d'abord en faisant partie de la communauté qui va essayer de faire revivre leur village détruit par la guerre, ensuite en apprenant le métier de sage-femme.



Dans ce village reculé, les peurs ancestrales et les légendes ont la vie dure. Tendresse, solidarité mais aussi ragots et haine font le quotidien des villageois.



J'ai beaucoup aimé l'histoire de ce roman, le combat pour que les femmes ne meurent plus en couche avec des pratiques barbares, pour que les bébés puissent survivre. Le droit des sages-femmes qui n'ont pas l'autorisation de pratiquer certains gestes et de prescrire des médicaments mais qui sont obligés de le faire quand elles sont seules.



Par contre le personnage de Louise m'a agacée. Elle est tellement en colère (bien sûr son histoire permet de le comprendre) qu'elle m'est devenu antipathique. Du coup j'ai moins apprécié le livre.



Un livre qui m'a permis de mieux comprendre la rudesse de la vie des femmes à cette époque (parfois je me croyais au Moyen Age).



Un grand merci à Babelio pour l'envoi lors de la dernière opération Masse Critique.
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1, rue des petits-pas

Très bon roman sur les sages-femmes dans les années 1918-1919.



Le début du roman est précédé par une note de l'auteur précisant qu'à partir de 1919, les sages femmes devaient passer un brevet et être âgée d'au moins 19 ans sous peine d'emprisonnement.



Louise, l'héroïne du roman n'a pas 19 ans et ne possède aucun diplôme. Mais, passionnée par la gynécologie, et le fait de donner la vie elle va, pendant deux ans, pratiquer dans un village des bords de Meuse dévasté par la guerre. Très peu d'hommes y habitent en ses lendemains d'armistices. Ceux-ci reviennent petit à petit. Louise vit dans un univers où la prostitution est très présente. Beaucoup d'orphelins de la guerre vivent ici. Les américains investissent également les lieux attendant la remise en ordre politique. Il n'y a pas de médecin. Louis, Anne et Vida, toutes les trois matrones font offices de soignants. Toutes les trois de façon illégale.



Ce roman est très intéressant en ce qui concerne la vie de l'après armistice : l'espoir de revoir les hommes… l'espoir d'avoir, à nouveau de la nourriture… l'espoir de revivre décemment.



L'auteure est très précise sur les détails du métier de sage-femme, parfois même très crue. Mais, ceci est lié au métier même.



Je me suis attachée à Louise, jeune fille de 16-17 ans qui tente de survivre dans un monde qui ne l'a pas épargné. Elle tentera de renaître auprès de deux personnes qui vont lui apprendre le métier de sage-femme. Elle tombera amoureuse. Une forme d'amour interdite. Elle prendra en charge un nouveau né, ce qui lui vaudra des jalousies. Elle sera adulée, respectée, haïe à cause de son métier.



En conclusion : roman très fort qui nous montre les difficultés qu'ont eu les riverains de la Meuse à se remettre de la guerre.
Lien : http://vepug.blogspot.fr/201..
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1, rue des petits-pas

Hiver 1918: dans un village reculé de la Meuse, ravagé par la guerre et la folie des hommes, une communauté de rescapés disparates essaie de survivre et s'organise pour que la vie continue....

Louise Desprez,âgée de seize ans,est recueillie et soignée par Anne, une sage-femme,1, rue des petits pas qui va lui transmettre son savoir: accoucher bien sûr, mais aussi apprendre à lire et écrire,soigner et écouter les confidences de tous ces êtres meurtris par la violence, les peurs, l'ignorance et les préjugés,les croyances imbéciles et les esprits étroits, et, où chacun tente ,tant bien que mal,de reprendre le cours de sa vie , à quelques kilomètres du front .....

Des sage-femmes partagent leur savoir avec des femmes qui parlent de leurs problèmes ou de leurs bonheurs sans fausse pudeur dans une France dévastée par la guerre:"Chaque visite nous confrontait à la douleur, au deuil, et il était crucial de nous préserver pour ne pas perdre l'esprit,Vida me parlait souvent de la mort, et de notre responsabilité, devant elle.

Il fallait la combattre mais aussi l'accepter lorsqu'elle s'imposait, et ne jamais en porter le poids."

"La mort doit glisser sur toi comme la pluie sur les vitres, si tu la laisses te posséder, elle prendra ta confiance , et tu exerceras dans la peur."

On apprend énormément sur le métier de sage- femme au début du 20°siècle,il y a aussi Vida, l'autre sage- femme, personnage mystérieux et troublant,Justine, la tenancière du café, Astrid Barnard " la Baronne",Eugénie, tout juste accouchée des œuvres de son père pour la septième fois......,Pierre Petitjean et sa famille hors normes, des prostituées.....,des orphelines,le père Gerber, et peu à peu des hommes de retour des combats....

Avec l'aide de Vida, la sage- femme, qui lui enseigne l'anatomie, la fabrication et l'usage des remèdes, les gestes d'examen et de soins, Louise gagne peu à peu sa place auprès des habitantes, elle se glisse au plus prés de l'intimité des femmes, rappelle que les victimes de la guerre ne se comptèrent pas seulement sur le champ de bataille et montre comment elles se sont battues pour subsister d'abord, pour reconstruire ensuite.......

Mais c'est sans compter sur les commères, les ragots, les haines, les jalousies, la malveillance que la guerre et la souffrance ont généré....

Le destin de Louise est bouleversé par deux morts quasi simultanées, qui font d'elle une sage- femme à part entière et la mère d'un nouveau né.....

Sans compter une vérité troublante au sein de sa maison....

Un roman très bien écrit même si le grand nombre de personnages est parfois un peu difficile à suivre, un ouvrage qui nous touche, bien documenté, un magnifique roman d'apprentissage, sincére, d'un réalisme bouleversant, original car il aborde l'après grande guerre sous un angle peu abordé jusque là.

J'avais lu "l'enfant rien "et "la demoiselle des tic tac" de Nathalie Hug, originaire de Lorraine, avec beaucoup de plaisir.

Ma libraire à" la taverne du livre"à Nancy, m'a fait découvrir son troisième opus", je ne le regrette pas.

Vive les libraires!





















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1, rue des petits-pas

A la fois roman d’apprentissage et roman historique sur fond de démobilisation, Nathalie Hug prend pour décor la Lorraine qu’elle connaît bien et qui est un champ de ruines après l’armistice du 11 novembre 1918. Tout est à reconstruire : les champs sont minés, les habitations, écoles et commerces en ruine et les hommes, femmes et enfants en morceaux.



On ne compte plus les mutilés et les traumatisés des tranchées mais aussi les viols et les massacres de civils par les soudards et les assoiffés de sexe que sont les soldats, qui agissent dans l’impunité la plus totale.



Louise est une jeune fille de 16 ans, sans aucune famille, qui a été victime d’un viol collectif. Transférée dans un camp de réfugiés, elle en est sortie par Anne, une matrone qui décide de lui enseigner son métier. Bien que Louise soit analphabète, elle se révèle vite très douée en tant que sage-femme et décide d’exercer son art pour soulager les habitants, hommes et femmes, bien qu’elle agisse dans l’illégalité la plus totale : elle n’a pas l’âge requis ni le brevet de sage-femme et encourt donc une peine de prison si elle se fait dénoncer.



Et elle a du mérite car la population la maltraite souvent, la traitant d’ignorante, elle en but aux médisances mais cette population a besoin d’elle car les maladies vénériennes pullulent et se répandent vite dans ces villages ou hommes et femmes ont du ronger leur frein pendant quatre longues années.



1, rue des petits-pas dépeint avec justesse une réalité dure et très brutale, où hommes, femmes et enfants survivent comme ils peuvent dans une région totalement dévastée et défigurée par la guerre. Les survivants vivent dans une grande précarité et dans une certaine solidarité mais aussi dans la haine et les ragots, à un époque où les peurs ancestrales sont encore vivaces.



Lire la suite...
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1, rue des petits-pas

Nathalie Hug nous transporte en Lorraine juste au lendemain de la première guerre mondiale.

Le contexte est aussi chaotique que dans le roman de Pierre Lemaître "Au revoir là-haut" parmi des humains complètement secoués, avec leurs villages détruits et les hommes qui manquent à l'appel ou reviennent fous et violents. Cette fois, l'auteure nous amène dans le milieu des sages-femmes.

Nous faisons connaissance avec Louise, violée, violentée, brutalisée et recueillie par une sage-femme. Elle va apprendre son métier mais le pratiquera illégalement alors qu'à cette époque le métier doit être officiellement reconnu par l'Etat et exige une formation.

L'héroïne tombe amoureuse et l'intrigue réserve une surprise qu'on ne rencontre pas dans tous les romans.

J'ai trouvé ce livre très intéressant et j'ai apprécié la bibliographie que l'auteure a consultée. On peut en voir la liste à la fin du livre.

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1, rue des petits-pas

Ce livre nous plonge dans la France au début du siècle, juste après la 1 ère guerre mondiale.

On y découvre la rudesse de la vie dans un village de Lorraine ,avec la jeune Louise, apprentie sage femme , à la fois confidente et "guérisseuse de maux en tout genre".

On y apprends plein de choses sur les début de l obstétrique et la condition féminine du début du siècle dans une écriture très fluide et légère.

Louise va se retrouver face à l amour ,à la haine , aux choix que l on doit faire dans la vie, bref face à son destin....

Ce livre m a beaucoup plu et je l ai lu avec grand plaisir ;ce fut pour moi la découverte d un auteur et je pense me plonger dans ses autres oeuvres avec beaucoup de curiosité.

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1, rue des petits-pas

Ce roman faisait partie des livres présentés dans le dernier numéro de la Grande Librairie comme étant l'un des roman à découvrir cet été.



L'histoire avait de quoi plaire, une histoire de femmes ( de la prostituée à la bourgeoise ), de leur quotidien et de leur intimité à la fin de la Première Guerre mondiale - période où ce sont plutôt les exploits des hommes qui sont mis en avant.

A la tête de cet "institut" plus ou moins clandestin, Louise Desprez est recueille après avoir été sauvagement violée par 2 hommes. Sous la bienveillance d'Anne et Vida, elle apprendra à panser ses blessures autant que celle des autres, et bien plus encore.



J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cette histoire. Certes, la brièveté des chapitres facilite la lecture de l'ouvrage. Mais la narration est tellement pudique qu'elle a peut-être gardé trop pour elle. Est-ce à cause du choix de la focalisation interne ? Louise subit les regards méfiants voire malveillants des villageois qui l'entoure.

J'avais peut-être trop d'attentes concernant ce roman auquel il manque - à mon goût - un peu de passions et de surprises.
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1, rue des petits-pas

Une manière inédite d'aborder la guerre 1914-1918. Nous sommes en Lorraine, les blessés et les dégâts matériels sont très nombreux. Louise, une jeune fille, qui a été violée et traumatisée par deux soldats, est recueillie par une sage-femme (Anne) qui va essayer de lui enseigner ce métier. A l'époque, nous en sommes aux balbutiements et les sage-femmes doivent être majeures et ne peuvent pas procéder à tous les actes médicaux.

Louise va apprendre à lire, regarder faire les autres sage-femmes, petit à petit le fait d'exercer ce métier et d'aider les autres va contribuer à la guérir de ses peurs et traumatismes.

C'est assez barbare et cru par moment, mais c'est un sujet qui n'est que rarement traité dans la littérature. Cela m'a fait pensé à la série britannique "the midwife".
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1, rue des petits-pas

Ce roman est l'histoire de Louise, une jeune fille recueillie par une sage-femme juste après la de guerre de 1914-18. elle va découvrir avec elle puis Vida le métier et nous assistons aux débuts de la gynécologie et de l'obstétrique en tant que sciences, ce qui ne va pas sans mal à la campagne où les mentalités sont dures à faire évoluer. Louise ira de découverte en découverte et notamment se ré-ouvrira lentement aux sentiments. J'attendais beaucoup de ce livre car le sujet me paraissait intéressant et assez peu abordé en littérature mais au final j'ai été déçue entre autres parce qu'il y a une avalanche de personnages dans le livre et qu'on finit par s'y perdre. En revanche le livre a réussi à susciter mon attention par l'histoire d'amour inattendue entre Louise et David. Je vous le laisse découvrir...
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1, rue des petits-pas

L’histoire se déroule en Lorraine à la fin de la guerre 14-18. L’héroïne se prénomme Louise, elle a seize ans.

Elle s’est réfugiée auprès d’une sage-femme, Anne, qui l’a prise sous son aile. Anne lui transmet son savoir et lui apprend à lire. Cependant, Louise devra se heurter aux habitants qui redoutent en même temps qu’ils vénèrent son savoir. Malheureusement, elle n’a pas de formation officielle et elle travaille en toute illégalité. En tant que sage-femme elle a aussi pour mission d’informer les prostitués sur les règles d’hygiène et de contraception. Louise doit aussi cohabiter avec Vida une étrange femme qui travaille avec Anne. Elle doit faire aussi avec les croyances locales et la présence de la Vouivre qu’il faut craindre. Puis la présence des militaires, les délations…



L’écriture de Nathalie Hug est directe, il ne faut pas avoir peur des scènes d’accouchements ou autres… Tout y est décrit minutieusement, on suit la formation en même temps que Louise. J’ai partagé les instants difficiles et heureux du personnage avec empathie. C’est un livre qui se lit sans répit, on tourne les pages sans vouloir s’arrêter. Quand on sait que l’auteur écrit des romans policiers, finalement ce n’est pas surprenant. Un beau livre sur les femmes pendant la guerre.

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1, rue des petits-pas

Août 1916, dans un village lorrain, Louise, 16 ans, orpheline, est confiée aux mains expertes d'Anne. Elle a été trouvée par des soldats, atrocement violée par une troupe de soudards. La douce Anne œuvre en compagnie de sa fille, la glaciale Vida, en tant que matrone et s'occupe, en plus des accouchements, de tous les problèmes féminins (ceux qui rebutent un peu les médecins qui préfèrent réserver leur art aux soins des hommes qui rentrent de la guerre). Devant leurs yeux défilent donc femmes enceintes, filles qui veulent avorter, prostituées atteintes de maladies vénériennes. Remise sur pied, Louise est d'abord reléguée à l'étable où elle s'occupe des animaux puis, petit à petit, malgré son illettrisme, elle assiste Anne dans son travail et apprend à soigner les petits ou gros bobos de ses consœurs.



Le 1, Rue des Petits Pas, adresse du dispensaire, porte bien son nom car c'est ainsi que l'on se reconstruit après la guerre dans ce village de réfugiés situé dans une zone interdite et qui n'a pas encore d'existence officielle, entre les soldats démobilisés, les américains qui occupent la place et les femmes, victimes collatérales de la guerre, qui s'organisent pour que la vie reprenne.



Un peu comme "Le Chœur des femmes" de Martin Winckler, ce livre est un hommage à la condition féminine en évoquant les origines du métier de sage-femme. L'auteure que je ne connaissais qu'à travers ses polars écrits à 4 mains avec Jérôme Camut (Les Vois de l'ombre) nous offre un ouvrage d'un tout autre genre, empreint d'un réalisme parfois très cru. La reconstruction du village et de ses habitants ne se fait pas sans heurts : on assiste à de grands moments de fraternité mais aussi à des scènes de jalousie et de folie. L'entraide côtoie les plus viles mesquineries et malgré l' utilité de sa fonction, on ne tarde pas à reprocher à Louise sa jeunesse et son absence de diplôme, ajouté à cela le fait d'élever un enfant qui n'est pas le sien et ses amours interdites.



J'ai beaucoup aimé le portrait émouvant de ces matrones tiraillées entre leur métier, la loi et la religion, qui servent de lien entre les femmes de tous milieux, qu'elles soient baronnes ou catins. Par contre, la multitude de personnages qui s'activent dans ce village, qui copulent à droite et à gauche (c'est la vie qui reprend ses droits) a apporté un peu de lourdeur au récit. Si on y ajoute la généalogie compliquée de Vida dont l'histoire des ancêtres est liée à une légende et sur laquelle l'auteure s'étend beaucoup, vous comprendrez que ce roman ne supporte pas le moindre relâchement dans l'attention du lecteur. Cette lecture difficile mais terriblement humaine mérite un 14/20.
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1, rue des petits-pas

Hiver 1918/1919 : immersion dans les décombres d’un village de bord de Meuse avec pour quotidien, le froid, la faim, la grippe, les cadavres des soldats sur les champs de bataille et ceux des civils entreposés sur une propriété isolée. Ambiance d’une reconstruction embryonnaire : chacun se débrouille, survit en échangeant ses services et avec l’aide de substances anxiogènes, entre autres la gnôle et l’opium.

Louise Desprez, la narratrice nous entraîne au sein d’une population hétéroclite de villageois, soldats français et des colonies, américains, allemands en déroute.

Après avoir été violée et abandonnée dans les bois à 16 ans, elle a été recueillie et soignée par Anne, sage-femme qui meurt au début du récit. Louise considère Anne comme sa mère, et a commencé avec elle l’apprentissage des soins gynécologiques. Elle va poursuivre sa formation sur le terrain et se battre pour imposer son savoir-faire tout en élevant un enfant né d’un accouchement difficile.

Privée de l’attention et de l’affection d’Anne, elle doit composer avec une autre soignante, Vida, aux solides connaissances médicales et scientifiques. Elle craint Vida, personnage mystérieux et impressionnant par son mutisme et son attitude froide envers elle et les autres. Leur relation évolue cependant durant le récit, dans lequel la violence reste quotidienne, la vie humaine n’a pas grande valeur du fait de la destruction de la société et de ses institutions.

Et c’est surtout la violence faite aux femmes qui est récurrente en cette période de juste après-guerre : les viols, les tabassages par les hommes, qu’ils soient soldats, compagnons, maris ou même pères.

Les soignantes se démènent pour accoucher mais surtout soigner les traumatismes gynécologiques, conséquences des viols, MST des patientes villageoises et des nombreuses prostituées vivant à proximité de milliers de soldats pas encore démobilisés.

Le discours des patientes concernant leurs pratiques sexuelles et les maux qui en découlent est très direct pour l’époque : je doute que l’éducation de l’époque et la morale dans lesquelles baignaient nos arrières grands-mères permettaient des confidences aussi crues, même s’il se faisait à l’adresse d’une soignante femme… Mais nous sommes dans un roman !

L’auteur produit en outre un travail fouillé de recherche documentaire sur l’histoire de l’enseignement des pratiques d’obstétriques et gynécologiques ainsi qu’autour du statut de la sage-femme par rapport au médecin et aux matrones exerçant sans formation scientifique.

Dans ce dernier roman, Nathalie Hug -d’origine nancéienne- mêle aussi l’influence des légendes familiales, des croyances ancestrales, et de l’amour aussi : avis aux amateurs !


Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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