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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Nathan Hill, auteur surdoué et boulimique…



Excessif et réaliste, policé et irrévérencieux, jubilatoire et énervant, moralisateur et pragmatique...Voici un bon gros roman un peu fourre-tout qui procure autant de plaisir que de risque d’overdose!



Car il faut tenir la longueur sur ses 600 pages de paragraphes parfois serrés. Et si j’ai dégusté certains passages ou tranches de vie, j’ai eu du mal à digérer les excès narratifs de certaines situations.



Partant de l’enquête menée par un prof trentenaire sur les traces d’une mère évaporée lorsqu’il était enfant, la saga familiale va se déplier par autant de tiroirs que de personnages. En entrelaçant deux époques (des révoltes étudiantes des années 60 au terrorisme contemporain), la relation filiale dévoile peu à peu ses zones d’ombre, accompagnée par de nombreuses intrigues en satellite, toutes aussi méticuleusement décrites.



Le scénario en puzzle est improbable mais se tient, en jonglant jusqu’aux dernières pages. Le style virevolte, les détails foisonnent. On participe aux grandes manifestations anti guerre de Chicago au plus près des cocktails Molotov ! On déguste la satire des médias, de la politique, de l’éducation et de l’art de (bien?) vivre à l’américaine.

Le tout produit un panoramique assez effrayant de cette société, son consumérisme, les dérives de ses institutions et les problèmes comportementaux de ses individus.



Il se dégage beaucoup d’audace et d’énergie de l’ensemble, mais aurait pu être allégé de plusieurs dizaines de pages. Pour un premier roman, c’est un phénomène et une puissante narrative qui promet...
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Les fantômes du vieux pays

Sur près de 30 ans d'histoire américaine contemporaine, du Flower Power au 11 septembre, Nathan Hill, à partir d'un faits divers banal, l'agression publique d'un homme politique par une femme, dresse surtout le portrait d'une mère et de son fils et de leurs difficultés à se connaître, à s'aimer. Une nouvelle fois, la grande histoire sert à comprendre l'histoire intime des individus. Ou plutôt, Nathan Hill nous montre, avec parfois beaucoup de causticité, comment toutes les histoires sont intimement mêlées, les grandes comme les petites.
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman de Nathan Hill est une très belle découverte.

Il nous raconte l’histoire de Samuel, prof à l’université de Chicago, abandonné par sa mère durant l’enfance, redevable à son éditeur d’un livre qu’il n’a jamais écrit. Alors le jour où sa mère Faye lance des cailloux à la tête d’un sénateur, son éditeur lui impose d’écrire un livre édifiant sur elle, pour l’enfoncer. Samuel voit là une bonne vengeance, et va partir à la découverte de la vie de sa mère. Et nous allons découvrir les émeutes de 1968, les violences policières (qui peuvent s’appliquer à ce qu’il se passe en ce moment de France... sans vouloir polémiquer...), mais aussi les difficultés de l’époque pour « sortir du cadre ». Et puis nous allons aussi découvrir la vie de Samuel en 2011 et les effets du 11 septembre, en passant par l’histoire de son grand père en Norvège en 1940.

Une écriture fluide, des rebondissements permanents, beaucoup d’humour, un pavé qui prend du temps à lire mais durant lequel on ne s’ennuie jamais !
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Les fantômes du vieux pays

Je viens de terminer ce roman, commencé  en octobre 2020, ponctué  de pauses... J'en  attendais beaucoup , trop peut être . L'auteur,  Nathan Hill a mis 10 ans pour écrire ce roman de 960 pages. Avec bien sûr  des faits historiques  et inventés,  romancés  dont il nous les expliquent en remerciement. 



Son roman a été colossal,  beaucoup de travail  d'écritures,  de lieux,  de pensées, riche en personnages bien décrits.  Des situations  difficiles aussi mais j'étais  toujours  en attente de quelque  chose  de plus corsé... 



Samuel, professeur d'anglais à  l'université  de Chicago ,  abandonné par sa mère à  l'âge de 11 ans me semble t il , reconnait cette dernière  à  la télévision  lors d'une  agression du gouverneur Packer dont elle est l'instigatrice.  Tout démarre donc de là.  Il est en plus acculé  par son éditeur qui le menace en justice si il ne sort pas le livre plein de révélation que lui a promis Samuel en échange d'avance financière conséquente ...



J'ai  donc attendu,  entre des chapitres très longs sur le passé de sa mère Faye en 1968, ses idées,  ses craintes,  ses peurs, ses mauvaises décisions,  sur fond de crise de 1968... 



Des passages sur l' enfance de Samuel , ses amis dont Bishop, bethany et ses partenaires de jeu virtuels , plus tard dont Pwnage , dont j'ai  trouvé ce passage  convaincant , structuré  et même attachant . Le reste n'est  que "gentillet", les fantômes du passé ne sont au fond,  pour ma part , que le reflet de la perception  de la vie de chacun.... 





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Les fantômes du vieux pays

Samuel Anderson est professeur de littérature à l'Université de Chicago. Il ne le sait pas encore, mais les nuages s'amoncellent au-dessus de lui. Il s'ennuie et passe un maximum de temps sur un jeu en ligne particulièrement prenant. Par ailleurs, il avait touché il y a 10 ans un à-valoir important sur un roman qu'il devait écrire. Il s'en révèle incapable et l'éditeur lui demande de rembourser. Il n'en a absolument pas les moyens.



Samuel ne prête pas attention à une information évoquant une femme âgée qui a projeté des cailloux sur un sénateur américain républicain en campagne. Il ne va pourtant pas tarder à apprendre qu'il s'agit de sa mère, qui a quitté le foyer lorsqu'il avait 11 ans et dont il n'a plus jamais eu de nouvelles.



Sur cette trame se déploie un roman foisonnant et fascinant, qui nous fait retourner au Chicago des années 60 et particulièrement les émeutes de 1968. L'éditeur accepte de passer l'éponge sur la dette de Samuel, à condition qu'il écrive un livre sur sa mère, surnommée "Calamity Packer" par les medias. Ce qui suppose qu'il la rencontre. Il n'en n'a guère envie et encore moins de faire son éloge dans un livre. Il lui en veut toujours de son départ inexpliqué.



Il y a déjà eu de nombreux billets sur ce premier roman de 700 pages, je ne vais donc pas donner plus de détails sur l'intrigue, qui sont d'ailleurs très nombreux, les digressions ne manquent pas. Si j'ai eu un peu de mal au départ, trouvant un peu trop de longueurs, j'ai fini par ne plus le lâcher, avide d'en savoir plus et de voir se dénouer les fils reliant le passé au présent.



Au-delà de l'histoire de famille de Samuel, c'est un portrait de l'Amérique conservatrice et puritaine, des soubresauts racistes, misogynes et autres fléaux toujours bien présents, avec les manipulations et la violence qui vont avec.



L'ensemble est époustouflant, j'ai admiré avec quelle maestria ce jeune auteur a dépeint les personnages, y compris les secondaires comme cette étudiante, tricheuse patentée et imperméable aux remords, ou l'accro aux jeux vidéos, ayant perdu tout contact avec la réalité physique. Le ton est souvent drôle et moqueur, Samuel pratique un humour vachard qui fait mouche.
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Les fantômes du vieux pays

« Quand Samuel était enfant et lisait une Histoire dont vous êtes le héros, il plaçait toujours un marque-page à l’endroit où il devait prendre une décision très difficile, de sorte que, si l’histoire tournait mal, il pouvait revenir en arrière et recommencer autrement. »



Malheureusement la vraie vie n’est pas ainsi faite. Pourtant, Samuel sait parfaitement où se trouvent les carrefours importants de sa vie : ce moment où sa mère a quitté le foyer, cet instant où il a perdu Bethany, la femme de sa vie, ce présent où il fuit une carrière de professeur désabusé pour se cacher dans le monde virtuel d’un jeu en ligne.



Jusqu’à ce qu’un avocat l’appelle au sujet de sa mère, Faye Andresen qu’il n’a pas vue depuis vingt cinq ans et qui est aujourd’hui accusée d’agression contre un candidat à la Présidentielle.

Voilà de quoi retourner dans le passé pour comprendre pourquoi sa mère en est arrivée là et surtout pourquoi elle l’a abandonné quand il était enfant.



Faye est la fille d’un norvégien qui a fui son pays pour des raisons mystérieuses mais en a gardé beaucoup de nostalgie et surtout la mémoire des légendes et fantômes de ce pays nordique. Une histoire de « nisse » et de porridge provoque chez la jeune Faye une première crise d’un mal qui ne la quittera plus.

« Il y a ce genre de moment dans toute une vie, un traumatisme qui vous fait voler en éclats, et vous transforme à jamais. »

Alors qu’elle devrait épouser Henry, le fils d’un fermier voisin, romantique et un peu niais, Faye part au Cercle, une université de Chicago. Chicago, une ville qui fait peur et qui va connaître à cette époque (1968) de graves émeutes dans lesquelles Faye se retrouvent embarquée.

Petit à petit, nous découvrons cette partie cachée de la vie de Faye.

Et en parallèle, nous suivons aussi le passé de Samuel. Sa rencontre avec Bethany et son frère Bishop.

Autant de personnages dont nous n’avons au départ qu’une parcelle d’identité, puis que nous saisissons au fur et à mesure dans leur ensemble.

« il n’y a pas une identité vraie cachée parmi de fausses identités. Mais plutôt une identité vraie cachée parmi de nombreuses autres identités vraies. »



Cette histoire romanesque des liens familiaux et amicaux prend forme dans une peinture assez caustique de l’Amérique des années 60 et de nos jours. D’un côté une révolte du milieu universitaire et hippie contre la guerre au Vietnam et de l’autre une jeunesse plongée dans le monde virtuel pour échapper aux routines du quotidien. Avec quelle que soit l’époque, la manipulation par les médias et politiques.

« Le danger de la télévision, c’est que les gens commencent à voir le monde à travers cette unique goutte d’eau. »







Les fantômes du vieux pays est un roman qui allie une histoire romanesque, une excellente analyse des rapports humains et une vision satirique du monde moderne. C’est un pavé qui ne prend toute sa puissance que dans son entièreté. Il faut donc s’accrocher sur les premières centaines de pages, passer au-delà des détails des vies et passions de chaque personnage pour extraire la substantifique moelle. Personnellement, si les personnages de Pwnage, geek très attachant, et de Laura, étudiante détestable, sont intéressants, leurs émois m’ont moins intéressée et éloignée de l’intrigue principale.

Même avec quelques longueurs, il faut tout de même reconnaître que ce premier roman est fort bien maîtrisé.
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Les fantômes du vieux pays

C’est l’histoire d’un adulte qui n’a jamais cessé d’être un enfant abandonné, qui a vu sa vie s’arrêter le jour où sa mère est partie sans fournir d’explication. Il n’a jamais pensé à prendre sa revanche sur elle, jusqu’à ce qu’on la lui serve presque sur un plateau. Son éditeur prévoit d’ajouter à un fait-divers qui a pris des proportions délirantes un brûlot tout droit sorti de la tête de son fils. Samuel y croit à peine à toutes ces histoires qui circulent autour de sa mère. C’est quoi ce passé de hippie ? Il parait même qu’on l’a arrêtée autrefois pour prostitution… Force est de constater qu’il ne sait rien d’elle et qu’il va devoir enquêter sur son passé.



Les personnages sont absolument incroyables. Faye, cette énigme absolue, petite fille parfaite destinée à devenir l’épouse idéale, emportée bien loin par le Chicago de 1968. Le grand-père, né dans ce qui se fait de plus haut en Norvège et qui a ramené avec lui les esprits inquiétants de son pays (cette histoire d’esprit domestique c’est du génie). Samuel, hanté par le souvenir de sa mère et des jumeaux magnétiques avec qui il a partagé son enfance…

Nathan Hill enchaîne les morceaux de bravoure. Chaque chapitre est animé de son souffle propre, dans la tragédie ou l’absurde. Les heures passées devant le jeu Elfscape sur six écrans simultanés vous colleront les gerbe, le monologue de Laura (ma pref), l’étudiante qui triche et qui ne voudra jamais le reconnaître vous fera complètement halluciner, l’éducation des filles dans le Midwest des sixties vous collera vraisemblablement un frisson d’horreur… Le style est juste fou.



Et c’est une véritable fresque de la société américaine que nous propose l’auteur à travers cette histoire, des émeutes de 68 à Chicago et ses idéaux d’amour et de paix qui se heurtent aux battes de baseball à nos jours où des types peuvent littéralement mourir devant des écrans. Education sexiste et hygiéniste, violence policière et étatique, misogynie, brutalité et cynisme du capitalisme, brutalité de l’administration des maisons de retraite et j’en passe… Je ne sais pas comment il fait, ce type, pour nous emporter à la fois dans des histoires intimes bouleversantes et en même temps tenir un propos si universel.
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Les fantômes du vieux pays

Extraordinairement inventif et à l’écriture limpide - il faut d’ailleurs féliciter ici le travail de la traductrice - LES FANTÔMES DU VIEUX PAYS est un grand roman américain, profond et sentimental. Une découverte extraordinaire que je ne suis pas prêt d’oublier.
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman est une petite pépite, une belle histoire humaine, celle des fantômes de plusieurs vies mêlées au cœur d'une société américaine disproportionnée.⁣



Les fantômes du vieux pays, c'est une quête familiale captivante. La recherche d'un fils un peu paumé pour comprendre la vie de sa mère, les raisons qui l'ont conduite à l'abandonner à l'âge de 11 ans et les motivations qui l'ont poussée à agresser un homme politique en pleine campagne présidentielle.⁣



Les fantômes du vieux pays, c'est une belle petite brique de 950 pages d'une construction narrative détonante et savamment orchestrée. C'est un voyage littéraire où l'auteur décortique, dissèque et explore différentes tranches de vie entre la fin des années 60 et 2010.⁣



Monsieur Nathan Hill, vous avez consacré 10 ans de votre vie à l'écriture de ce premier roman et c'est une pure réussite. Je n'ai qu'une hâte : vous lire à nouveau !⁣


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Les fantômes du vieux pays

C'est un roman phénoménal, foisonnant de rebondissements, avec une multitude de destins qui s'entrecroisent. Un panel de personnages majoritairement attachants, mais également parfois détestables. A travers ces 950 pages, Nathan Hill traite dans cette fiction d'un grand nombre de sujets qui ont marqués l'Amérique depuis 1968 jusqu'à l'année 2011. C'est fascinant par la richesse de la documentation, des sentiments, des émotions.

A Chicago, en 2011, une femme jette quelques gravillons sur le gouverneur Sheldon Packer, en campagne électorale pour élection présidentielle. Immédiatement les médias, s'empare de l'affaire, et révèlent que l'auteur de ce pseudo-attentat est une femme Faye Andressen-Anderson. Parallèlement, dans une université de Chicago, un professeur accroc pendant ses loisirs, au jeu vidéo en ligne Elfscape, rencontre des difficultés avec une de ses élèves, Laura Pottsdam à qui il reproche d'avoir copié un devoir sur Hamlet sur Internet.. Cet enseignant se nomme Samuel Anderson, et rapidement il découvre que celle que toutes les télés nomment Calamity Packer n'est autre que sa mère qui l'a abandonné depuis 1988 et dont il n'avait aucune nouvelle. Dans les révélations diffusées concernant sa mère, elle est décrite comme une prostituée, mais également comme une activiste des événements de 1968 à Chicago, manifestations étudiantes contre la guerre du Vietnam, manifestations féministes, qui ont fait l'objet de répressions violentes de la part de la police et de la Garde Nationale. Samuel va rencontrer sa mère, et entreprendre une enquête sur son histoire, en 1988 au moment de leur séparation, puis en 1968 sur la période des manifs et sur le vrai rôle de sa mère, et au delà sur l'arrivée aux USA de son grand père, émigrant du nord de la Norvège. Il faut ajouter que Samuel a également l'espoir de devenir écrivain, il doit fournir un roman à l'éditeur Periwinkle dont il découvrira le passé et le lien qu'il a avec sa mère. Sa quête sur le passé de sa mère est entrecoupé de plongées dans la vie virtuelle du jeu vidéo dans lequel il s'est fait un ami en la personne d'un des leaders du jeu, « pseudo. Pwnage ». Cette relation montre la détérioration de la santé des individus qui sont victimes d'addiction à ces jeux en ligne. Au cours de ses recherches sur son enfance , Samuel révèle son amitié avec Bishop dont il apprend le destin tragique par une longue lettre terriblement émouvante, et sur l'amour qu'il éprouvait pour Bethany, la sœur jumelle de Bishop. Au cours de ses investigations il rencontre Alice, une amie de manifs de sa mère, qui lui révèle le rôle trouble de l'agent de police Brown.

Lorsque l'on referme ces 950 pages on est un peu sonné, tant l'intrigue est forte. On a le souffle coupé par le croisement entre les personnages. Le nombre de événements traités à travers cette fiction est incroyable.
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Les fantômes du vieux pays

Je viens à l'instant de terminer la lecture de ce roman de Nathan Hill et je suis pratiquement KO.

Je m'explique:ce bouquin,c'est tout de même un sacré pavé et bien il ne m'a pas vraiment paru long.Comme on dit,il se lit bien et ,loin d'être un handicap,sa longueur devient une vraie performance d'auteur.Alors,oui,il y a bien,sans doute ,quelques longueurs,mais c'est bien peu de choses par rapport à toutes ces idées,ces descriptions,ces tranches de vies présentées ici.

Et les ruptures temporelles,me direz vous?Et bien,elles s'articulent tellement bien,avec une telle finesse,que l'on ne se perd absolument pas dans l'intrigue et que notre attention reste toujours en éveil.

C'est le premier roman de Nathan Hill,il est remarquable et"la barre"est placée très haut".Plutôt habitués à lire des romans écrits en un an,fort bien souvent,faut-il nous étonner de la qualité d'un ouvrage qui a nécessité plus de dix ans de travail à son auteur?

Au delà de l'intrigue,c'est une partie de l'histoire,de la vie quotidienne américaines de l'époque qui défile sous nos yeux.Tout se tient,s'enchaîne,se structure avec bonheur.On vit avec ces personnages charismatiques,secrets,humains, troubles,violents et les quitter s'avère assez douloureux.

C'est vraiment une belle réussite qui mérite bien toutes ces critiques élogieuses. N'ayez pas peur et lancez vous à l'assaut des secrets de Samuel,Faye,Sebastian,Bethany,Bishop et bien d'autres.Il y a de l'amour,de la joie,des drames,des sourires,des rires,des pleurs,tout ce qui fait la richesse et les mystères de l'âme humaine.

Le seul conseil que je donnerais est d'avoir du temps pour ne pas trop "laisser trainer".Mais,ultime précision,vous serez tellement happé que vous ne pourrez pas laisser traîner.. ..

On m'avait vanté les qualités de ce roman,on ne m'avait pas menti.
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Les fantômes du vieux pays

Fabuleux ! Voilà un riche et puissant roman américain comme je les aime, qui immerge profondément dans une fiction crédible, prend le temps de développer son propos et ses personnages tout en questionnant finement l'Amérique dans son époque et dans son histoire récente.



L'histoire en l'occurrence, c'est l'époque lourde de promesses et de violence de la fin des années 60 et d'un mouvement hippie que la génération actuelle n'a pas fini semble-t-il de revisiter en interrogeant les désillusions qu'il a engendrées.

Désillusions que l'on retrouve en ce début de 21ème siècle à travers une galerie de personnages plus ou moins largués, qui tentent chacun à sa manière de rester sur leurs jambes dans un monde désenchanté, d'une brutalité moins tangible mais tout aussi dangereuse. Au premier rang desquels Samuel, écrivain trentenaire en devenir pas encore ancré dans sa vie, qu'un avocat contacte pour aider Faye, sa mère disparue depuis vingt ans et accusée d'acte terroriste contre un présidentiable républicain ultra.

A partir de ce pitch improbable, Nathan Hill réussit un tour de force en assemblant patiemment, par une suite de longues scènes très travaillées, certaines sublimes, les pièces d'un tableau allant du fils à la mère, l'enfance abandonnée de l'un, l'adolescence frustrante de l'autre dans l'Iowa des années 60, la vie universitaire délétère de Samuel et sa fuite dans le virtuel du jeu en ligne, leurs retrouvailles, la brève et forte aventure de la mère dans le Chicago en ébullition de 1968.

J'ai particulièrement aimé le soin apporté aux personnages secondaires qui viennent amener dans le tableau des touches d'éclairage et de liant : le père de Faye, immigré norvégien échoué dans une maison de retraite aseptisée jusqu'à l'écoeurement, l'esprit toujours dans le village marin de son enfance ; l'ami d'enfance de Samuel, revêche et révolté qui ira jusqu'en Irak exorciser les démons de son enfance abusée ; le geek drogué de jeux, surpuissant par son avatar, aux limites du suicide ‘in real life' ; la nymphette qui veut y arriver, qui croit tenir en main les clés du monde par ses mensonges, sa self assurance imposée par sa mère et sa popularité sur les réseaux sociaux…

Et le roman prend de l'ampleur à mesure que toute cette construction hétéroclite peu à peu fait sens, éclaire les deux époques d'une lumière crue, les intentions avortées des uns, les influences des autres.

La plume est incisive, juste, immersive, c'est incroyable de mettre autant de talent dans un premier roman et d'y dépeindre avec autant de justesse l'âme profonde d'un pays.



Gros, long et durable coup de coeur, dont les images fortes restent collées à la rétine. Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte.

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Les fantômes du vieux pays

Dans une petite ville américaine, un beau matin, une mère abandonne mari et fils de onze ans en confiant au garçon de se donner tous les moyens de devenir ce qu'il veut devenir. Mais cette fuite fragilisera beaucoup l'enfant déjà vulnérable et hypersensible.

,Plus tard, le petit garçon est devenu ,pendant les heures de cours,un professeur peu motivé et malmené par ses élèves puis, les cours terminés, un elfe dans un jeu vidéo"elfscape".

C'est en apprenant que sa mère ( non revue depuis l'age de 11 ans) a agressé un candidat à la présidentielle que sa vie va basculer : il sera amené à la rencontrer, mais elle refuse de parler. Il cherchera alors à savoir qui elle est et la raison de tous ses actes.

.

700pages qui se lisent facilement, dans un style plus ironique et sarcastique qu'humoristique. Critique de notre société avec toutes ses erreurs, et excès. Difficile de ne pas sourire dans ces passages.

un des grands thèmes de ce livre concerne les choix que nous devons faire sur le chemin de notre vie : le héros et sa mère n'ont jamais fait les bon choix



En lisant ce roman , on partage trois époques de la vie de ce garçon et de sa mère: 1968,1988, 2011, mais l'auteur commence son livre en 20011. Quant aux fantômes, ils viennent de norvège, des histoires que lui racontaient son grand-p§re maternel qui lui aussi, cache un lourd secret.



la lecture reste un plaisir avec ce livre.

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Les fantômes du vieux pays

Ceux qui ont lu et apprécié Le monde selon Garp vont, en lisant ce roman, obligatoirement y penser. En tout cas, moi, j'y ai pensé!

Ce roman est dans la même ambiance d'écriture je trouve, à relater l'histoire de Samuel, jeune homme qui se voyait écrivain célèbre et qui se "contente" d'être un petit professeur d'université sans ambition sinon jouer le soir à Elfscape, jeu vidéo en réseau, qui a été abandonné par sa mère sans explications et qui ne s'en ai jamais remis, qui ne la revoit plus pendant 20 ans et qui, du jour au lendemain, se retrouve à devoir écrire une lettre pour la soutenir car elle est aux avants postes après avoir lancer des cailloux sur un candidat à la présidentielle d'un côté, et à devoir écrire un livre sur son histoire mais à charge, de l'autre, forcé par son éditeur qui le menace de poursuites judiciaires...

Bref, une histoire passionnante, très bien écrite, très bien racontée, qui nous plonge dans la période anti-Vietnam de 68 aux USA, et dans une histoire familiale complexe. Les personnages secondaires sont également fouillés et n'en que plus de charme à ce livre!

Je le recommande donc vraiment, très bon roman!
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Les fantômes du vieux pays

Samuel, professeur de Lettres et écrivain « raté », noie ses angoisses dans les jeux vidéo en ligne. Sa routine bascule quand un avocat de Chicago l’appelle pour lui apprendre que sa mère, qu’il n’a plus vu depuis 20 ans, est poursuivie pour avoir agressé un politicien en campagne. Mais qui est vraiment cette femme ? De découvertes en déconvenues, Samuel mène l’enquête, passant des années 80 aux années 60, dressant le portrait (délicieusement croqué) d’une Amérique complexe, coincée dans ses contradictions.

Tout y passe, ou presque : du mouvement hippie au consumérisme le plus primaire, en passant par les régimes bobos, l’addiction aux jeux vidéos, le puritanisme des années 60, la guerre en Afghanistan, la politique post 11 septembre...

C’est drôle, rythmé, tendre parfois, mordant et intelligent souvent, en un mot je dirais « foisonnant ».

Un roman savoureux, que j’ai adoré.

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Les fantômes du vieux pays

J'avais hâte de lire ce livre dont tout le monde parle, et c'est en effet une belle découverte.

L'auteur impose un rythme très intéressant, avec des chapitres habilement répartis entre passé/présent et entre les personnages.

Les personnages principaux attirent beaucoup d'empathie, respirent le "vrai" et les personnages secondaires sont tout aussi intéressants.

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Les fantômes du vieux pays

Voilà. J'ai terminé cette petite brique, annoncée comme "the" révélation littéraire de l'année, rédigée pendant 10 ans par un jeune prodige surdoué comme seuls les Etats-Unis peuvent en engendrer. Verdict ? Un bon produit à l'américaine (et j'adore la littérature américaine). Drôle, ambitieux, ingénieux, complexe, passionnant. Mais... ce roman pèche par ses excès. Trop de pages, trop de péripéties, personnages à la fois trop fouillés et trop caricaturaux, et surtout, trop de styles différents au sein d'un même texte. Si la première partie m'a emballée, et souvent fait rire, la suite s'est révélée moins exaltante. Passages longs et ennuyeux (la description du jeu en ligne, pffff...), disgressions, retours en arrière pénibles. Derrière toute cette savante construction, derrière ces recherches approfondies sur les époques évoquées et les mentalités s'y rattachant, on sent l'apprenti écrivain (brillant et prometteur, certes) qui sort d'une bonne école d'écriture made in USA (voir même critique pour "Les luminaires" d'Eleanor Catton) et à qui il manque... le souffle ? la fragilité ? la justesse ? le talent ? Ce petit truc qui touche, qui émeut, qui bouleverse... Ce roman est un excellent produit qui fait de l'effet mais reste sans âme. Quand je lis cette critique : "Roman d'un tourbillon de la vie, roman du chaos intérieur, Les fantômes du vieux pays sont aussi une fine méditation sur l'identité, la perte, le besoin et la difficulté d'être ensemble dans un monde relativiste et dissolu.» (Estelle Lenartowicz, L'Express), je fronce un sourcil plein de doutes devant la pertinence et la sincérité de certains critiques littéraires. Fine méditation, on repassera. Reste un excellent moment de lecture, au scénario original et dont certains passages savoureux se dégustent sans modération. A suivre.
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Les fantômes du vieux pays

703 pages très denses. L'histoire de Samuel est captivante et se lit un peu comme un polar : pourquoi sa mère a quitté le foyer en 1988 alors qu'il avait 11 ans, pourquoi plus de 20 ans après, en 2011, sa mère apparaît aux nouvelles télévisées pour agression d'un politique ? qui est sa mère ?

C'est aussi l'histoire de son grand amour d'enfant pour Betthany, de son amitié avec Bishop, frère de Betthany, ses ennuis à l'université où il est professeur de littérature avec une étudiante en particulier très manipulatrice, ses jeux vidéos et ses relations avec les autres joueurs virtuels ou pas, ses engagements envers son éditeur Guy Perriwinkle qui attend toujours le livre pas encore écrit, mais aussi des origines mystérieuses de son grand-père norvégien et des histoires de fantômes et démons qui jettent des sorts (The Nix: titre du livre en anglais)....toutes ces facettes de sa vie et celles de sa mère se déroulent sur fond de la vie politique et sociale américaine de 1968 à 2011.

Captivant certes mais une critique : parfois trop de documentation, trop de détails, par exemple : toute la description du jeu vidéo .... toutes ces diversions alourdissent le roman et peuvent peut-être décourager certains lecteurs.
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Les fantômes du vieux pays

Sa mère l’a abandonné alors qu’il avait 11 ans. Elle a disparu et n’a jamais donné la moindre nouvelle. Vingt ans plus tard, Samuel est devenu prof d’anglais dans une petite université. Il reçoit un coup de téléphone d’un avocat lui annonçant que sa génitrice a été arrêtée pour avoir agressé en public un candidat à la présidentielle. L’avocat lui demande d’écrire une lettre de soutien pour plaider sa cause. Hors de question pour Samuel, qui voit au contraire dans cette affaire une occasion de prendre sa revanche. Devant honorer un contrat avec un éditeur sous peine de se voir traîner en justice, il décide d’écrire un livre à charge sur cette mère indigne dont l’histoire passionne les médias. Pour mener son projet à bien il va devoir remonter le fil d’une destinée familiale mouvementée où subsistent beaucoup de zones d’ombres, quitte à réveiller quelques fantômes depuis longtemps endormis.



Un premier roman américain de plus de 700 pages qui nous emmène du Chicago d’aujourd’hui au New-York post 11 septembre, des émeutes étudiantes des années 60 à la Norvège des années 40. L’enfance de Samuel, son amitié avec Bishop balayée par la guerre en Irak, son histoire d’amour impossible avec Bethany la violoncelliste, la jeunesse de sa mère étudiante, le passé mystérieux de son grand-père, des personnages secondaires sur lesquels on s’attarde longuement comme Pwnage l’accro aux jeux en ligne ou la vicieuse Laura Pottsdam. Les fils narratifs se croisent, s’éloignent, se coupent subitement ou se rejoignent définitivement avec une virtuosité qui force l’admiration.



Un roman fleuve hyper construit et hyper maîtrisé. C’est drôle, cynique, terriblement lucide et sans la moindre illusion pour l’Amérique actuelle. Quelques bémols tout de même. Certaines longueurs (logique), les passages sur la jeunesse de la mère que j’ai trouvés moins passionnants et une ficelle romanesque avec le personnage du juge un peu trop grosse pour être totalement crédible. Mais je pinaille. Tomber sur un auteur de 39 ans capable de trousser un premier roman aussi ambitieux et aussi abouti ça n’arrive pas tous les jours alors autant ne pas bouder son plaisir.


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Les fantômes du vieux pays

Samuel est professeur d'université, écrivain raté et joueur compulsif sur une plateforme en ligne. Son éditeur menace de le poursuivre pour non remise de manuscrit, mais Samuel lui propose une nouvelle idée : un livre à charge contre sa propre mère. Faye Andresen-Anderson a en effet agressé le gouverneur républicain Sheldon Packer, passant en un jet de cailloux d'une parfaite inconnue à une pasionaria pacifiste, ou à une terroriste au passé trouble, selon les points de vue. Plus que tout autre, Samuel a des reproches à adresser à cette mère qui l'a abandonné quand il était enfant. « Un assassinat de papier, intimité, vie publique, tout y passe. [...] En fait, c'est comme si deux longues décennies de ressentiment et de douleur avaient enfin trouvé, pour la première fois, un exutoire. » (p. 83) Mais à mesure que Samuel creuse dans le passé de Faye pour comprendre qui est cette femme arrêtée pour prostitution et émeute en 1968 à Chicago, il découvre une personne complexe et fragile, victime impuissante d'injustices et de malentendus. « Il y a des choses que peut-être tu préférerais ne pas savoir. Les enfants ne sont pas obligés de tout savoir sur leurs parents. » (p. 251)



La construction de ce premier roman est magistrale. Les parties alternent entre l'été 1968 avec la jeunesse de Faye et son entrée à l'université, l'été 2011 durant lequel se déroule l'intrigue principale et l'année 1988 qui a vu l'abandon de Samuel par sa mère. En parallèle de l'histoire centrale se tendent deux intrigues qui se relâcheront au moment idoine : le désaccord profond entre Samuel et Laura, une étudiante menteuse et tricheuse, et l'amitié étrange entre Samuel et Pwnage, joueur en ligne complètement accro. La mécanique mise en place par l'auteur est digne du drame antique : tout concourt au final, sans que les personnages aient une chance d'échapper à l'enchaînement des événements. Les fils de la trame se rejoignent de manière un peu forcée à mon goût à la fin du roman, mais cela donne au texte l'ampleur des romans rocambolesques du 19e siècle. Et il ne faut pas oublier l'humour féroce que l'auteur distille dans ses pages : sa critique du capitalisme en la personne de l'éditeur de Samuel est savoureuse !



Le vieux pays est la Norvège d'où est originaire le père de Faye. Cet homme mutique au regard souvent perdu dans le lointain a pris avec lui des mythes et des histoires qu'il a presque rendus réels pour sa fille. Et il faut des décennies à celle-ci pour se libérer des fantômes qui pèsent sur son existence, tout comme il faut longtemps à Samuel pour comprendre les décisions de sa mère. « Si le temps guérit tant de choses, c'est qu'il nous dévie en des lieux où le passé semble impossible. » (p. 232) Ce roman parle du pardon que l'on peut accorder aux siens, mais aussi de résilience. La vie n'étant pas une histoire dont vous êtes le héros, il est impossible de revenir en arrière pour changer ses choix. En revanche, il appartient à chacun de tirer le meilleur de chaque situation. « Tu n'es pas le héros de cette histoire, c'est l'histoire qui décide pour toi. [...] Tu n'as jamais décidé que ta vie ressemblerait à cela – elle est juste devenue ainsi. Ce qui t'est arrivé t'a forgé. Tout comme le canyon ne choisit pas comment la rivière le sculpte. Il laisse l'eau dessiner ses contours. » (p. 365)



Cet énorme premier roman (700 pages !) de Nathan Hill est une plongée fabuleuse dans l'histoire des États-Unis, entre immigration et émeutes, industrialisation meurtrière et guerre sanglante, rêve américain et déception. Une grande lecture !!!
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