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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman est porté par pas mal de lecteurs , mais franchement je ne vois pas tellement pourquoi .

Il n'est pas désagréable ni dans sa lecture , ni dans son contenu, mais je pense qu'il aurait gagné a être beaucoup plus court.. la moitié aurait largement suffit, à mon sens.



Je me suis bien souvent demandée mais ou est ce que l'auteur veut en venir et j'avoue n'avoir trouvé un réel plaisir à la lecture que vraiment vers la toute fin.

Les personnages ne m'ont pas semblé très sympathiques et je n'ai pas eu l'envie réelle de connaître leurs histoires.

J'ai plutôt bien apprécié la critique la société américaine, et également les différentes idées qui en ressortent.



Je dirais donc pour faire court, roman agréable, mais qui pour moi ne mérite pas l'engouement qu'il y a autour.

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Les fantômes du vieux pays

Je viens à l'instant de terminer la lecture de ce roman de Nathan Hill et je suis pratiquement KO.

Je m'explique:ce bouquin,c'est tout de même un sacré pavé et bien il ne m'a pas vraiment paru long.Comme on dit,il se lit bien et ,loin d'être un handicap,sa longueur devient une vraie performance d'auteur.Alors,oui,il y a bien,sans doute ,quelques longueurs,mais c'est bien peu de choses par rapport à toutes ces idées,ces descriptions,ces tranches de vies présentées ici.

Et les ruptures temporelles,me direz vous?Et bien,elles s'articulent tellement bien,avec une telle finesse,que l'on ne se perd absolument pas dans l'intrigue et que notre attention reste toujours en éveil.

C'est le premier roman de Nathan Hill,il est remarquable et"la barre"est placée très haut".Plutôt habitués à lire des romans écrits en un an,fort bien souvent,faut-il nous étonner de la qualité d'un ouvrage qui a nécessité plus de dix ans de travail à son auteur?

Au delà de l'intrigue,c'est une partie de l'histoire,de la vie quotidienne américaines de l'époque qui défile sous nos yeux.Tout se tient,s'enchaîne,se structure avec bonheur.On vit avec ces personnages charismatiques,secrets,humains, troubles,violents et les quitter s'avère assez douloureux.

C'est vraiment une belle réussite qui mérite bien toutes ces critiques élogieuses. N'ayez pas peur et lancez vous à l'assaut des secrets de Samuel,Faye,Sebastian,Bethany,Bishop et bien d'autres.Il y a de l'amour,de la joie,des drames,des sourires,des rires,des pleurs,tout ce qui fait la richesse et les mystères de l'âme humaine.

Le seul conseil que je donnerais est d'avoir du temps pour ne pas trop "laisser trainer".Mais,ultime précision,vous serez tellement happé que vous ne pourrez pas laisser traîner.. ..

On m'avait vanté les qualités de ce roman,on ne m'avait pas menti.
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Les fantômes du vieux pays

Donc c'est un premier roman ?

On est sûr ? On a vérifié ? On a des preuves ??

Parce que si c'est ça, plus la peine de te crever Nathan Hill, ton chef-d'oeuvre est derrière toi.

Tellement dense et ambitieux comme roman que je ne sais même pas comment en parler. Ça part dans 27 directions différentes dont pas une est moins intéressante que les autres. Y a un fil rouge tout de même pour garder l'ensemble cohérent (même si finalement arrivé à la fin, la cohérence se fait d'elle-même, je n'en dis pas plus, mais attention au twist inattendu, quand y'en a plus...) le fil conducteur donc : Samuel Anderson, professeur de lettres de son état. Une existence tout ce qu'il y a de fadasse, un boulot ingrat le confrontant quotidiennement à des étudiants abrutis qui semblent ne venir à ses cours que pour bâiller, sommeiller, râler et surtout, surtout ne pas écouter, un amour (platonique) de jeunesse à qui il semble avoir juré fidélité, une vie sociale réduite au néant, le tout emmailloté dans le souvenir d'une mère qui l'a abandonné quand il n'était encore qu'un tout petit môme sans qu'il ne comprenne jamais vraiment pourquoi.

Bref, de quoi se mettre la tête dans le four et on en parle plus... s'il n'y avait pas cette petite passion un peu honteuse pour un jeu vidéo en ligne. Dès qu'il peut Samuel se connecte et retrouve sa chère guilde d'elfes dont les missions diverses consistent à s'unir pour, au choix, tuer des orques et des dragons, trouver des trésors, gagner des armes... Voilà la vie du professeur Samuel Anderson. Ou en tout cas, sa vie avant que sa mère ne fasse une réapparition fracassante dans son existence par le biais médiatique en tant que dangereuse terroriste, rien de moins. Faut dire qu'elle a quand même balancé une poignée de graviers sur un gouverneur en campagne (han !! Eh oui, ça pétrifie, c'est normal)

A partir de là, tout va changer pour Samuel grâce à un rapprochement obligé avec sa mère qui lui permettra enfin de répondre à tant d'interrogations sur sa jeunesse. On y reviendra souvent à sa jeunesse d'ailleurs, on y fera entre autre connaissance avec le seul ami (et pas des moindres) qu'il se sera fait pendant sa scolarité...



Sautant allègrement les époques, nous transportant aussi facilement en 1988 qu'en 1968 ou en 2011, Nathan Hill sans jamais nous perdre sur le bord de la route, nous raconte l'Amérique des révoltés, des émeutes de Chicago, des adeptes d'Allen Ginsberg qui devaient sinon changer le monde, tout au moins essayer, et puis hop, nous voilà avec l'US Army en mission en Afghanistan avant de faire un détour par la Norvège et ses croyances folkloriques pour finalement revenir dans un petit coin perdu de l'Iowa où on enseigne aux jeunes filles comment bien nettoyer ses chiottes afin de rendre un potentiel mari heureux et fier de son épouse (!!)

Ça ne s'arrête jamais. Ou si, malheureusement, malgré le petit pavé qu'est ce roman, on arrive quand même trop vite à la fin, bon sang on en voudrait encore tellement. Dur dur après ça de rebondir sur autre chose, Les fantômes du vieux pays vont hanter un moment les pages des autres livres qu'on ouvrira, dont on lira une page et qu'on reposera... Non, pas encore le moment de se jeter dans autre chose. Trop tôt.

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Les fantômes du vieux pays

Un premier roman époustouflant. Oeuvre d'un nouveau venu nommé Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays est une vaste fresque romanesque de sept cents pages, incroyablement audacieuse et complexe, proprement ancrée dans l'histoire des Etats-Unis des cinquante dernières années.



Un ouvrage ambitieux, très ambitieux… Trop ambitieux ?... Peut-être. J'y reviendrai.



À Chicago, une femme de soixante ans vient de lancer des cailloux sur un gouverneur républicain, un homme politique d'envergure présidentielle. Pourquoi a-t-elle commis ce geste, monté en épingle par les médias, interprété en tentative d'attentat terroriste par l'opinion, un geste susceptible de lui valoir une sanction pénale extrêmement lourde ?



Et pourquoi, il y a un peu plus de vingt ans, cette même femme avait-elle choisi de disparaître totalement, en abandonnant son mari et son fils Samuel, alors âgé de onze ans ?



Voilà ce que va s'efforcer de découvrir ce dernier, aujourd'hui modeste professeur de littérature et écrivain velléitaire, un homme solitaire à la personnalité mal affirmée.



A partir de ces données, l'auteur met en place ses personnages, déchiffre leurs états d'âme, dévoile leurs intentions et déroule leurs (més)aventures, en emballant l'ensemble dans l'actualité américaine du moment. Grandiose !



1968, année de contestation violente un peu partout dans le monde. Les Etats-Unis n'y échappent pas. Les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy bouleversent une partie de la population. La guerre du Vietnam est fortement rejetée par une jeunesse universitaire subvertie par les mouvements idéalistes hérités de la contre-culture hippie. Peace and love… And drugs !



Il apparaît que l'origine de l'intrigue se situe cette année-là, à Chicago, lors de la Convention nationale démocrate, un événement marqué par des confrontations extrêmement brutales entre la jeunesse contestataire et les forces de l'ordre. Que s'est-il vraiment passé au rez-de-chaussée du Conrad Hilton Hotel ? Lectrice, lecteur, il te faudra un peu de patience, que dis-je, beaucoup de patience, pour l'apprendre et pour tout comprendre. Accroche-toi ! Récompense garantie à la fin, car Les fantômes du vieux pays, en dépit de quelques longueurs, est un roman d'un souffle stupéfiant, qui m'a tenu en haleine jusqu'à la découverte des dernières pièces du puzzle magistral concocté par Nathan Hill.



De qui le livre raconte-t-il l'histoire, Samuel ou Faye ? Les générations avancent avec les mêmes illusions, celle des geeks addicts aux univers virtuels, succédant à celle des hippies et leurs paradis artificiels. La vraie vie ne permet pas de retour à zéro, mais elle peut offrir de nouvelles chances. le fils découvrira que le parcours de sa mère aura façonné le sien, celui d'un homme resté tardivement un petit garçon en recherche de reconnaissance, un homme ayant souvent pris de mauvaises décisions, un homme qui apprendra qu'il faut saisir sa chance avec la femme qu'on aime… Sans oublier que des fantômes légendaires diffusent parfois une influence impalpable… Et que des êtres de chair et de sang peuvent fausser les donnes, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.



Le récit est de forme classique, avec l'auteur dans le rôle du narrateur, à l'exception d'un long chapitre où il interpelle directement Samuel – à moins que ce ne soit Samuel, en pleine mue, qui dialogue avec lui-même –. Tout au long du roman, l'auteur ne se prive pas de commenter, avec une sorte d'humour nihiliste désabusé, les dérives des politiques, des médias, de l'édition. Et celles des contre-cultures, hippies et geeks… A la fin, ce sont toujours les cyniques qui s'en tirent le mieux !



J'avais dit que j'y reviendrais. Trop ambitieux, ce premier roman très documenté auquel son auteur a consacré dix ans de travail ? Entre autres, ne pouvait-il faire l'économie de longs détails sur des personnages carrément secondaires, même s'il s'agit d'analyses très fines – et drôles ! – sur les mécanismes qui conduisent ces personnages à des perversions mentales ou comportementales ? A chacun de donner son avis.



Pour ma part, une fois le livre terminé, s'est effacé l'agacement ressenti lors de certaines longueurs. Ne reste que le souvenir de péripéties palpitantes, de rebondissements décoiffants, de dialogues hilarants et de relectures historiques passionnantes.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Les fantômes du vieux pays

Voici un livre très réussi.



Pour moi qui ne goûte guère la littérature américaine, je m'incline ici. Le produit est très bon, bien fabriqué tout en amalgamant tant d'ingrédients hétéroclites que je me suis dit au début que la pièce montée ne tiendrait pas, mais si, elle est de plus très savoureuse et on en redemande en lisant en continu, sans désemparer, pour connaître la fin.



Assurément une première belle découverte de cette rentrée littéraire. Ma libraire a eu raison d'insister pour me le faire lire.



C'est inénarrable au-delà du quatrième de couverture. Je dirais simplement : "entrez dans l'histoire et laissez-vous prendre par la main, cela tient jusqu'au bout !".



Bonne lecture !







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Les fantômes du vieux pays

J’ai fini « Les Fantômes du vieux pays » de Nathan Hill il y a déjà plusieurs jours et je ne sais pas encore trop qu’en penser. Un roman ambitieux de sept cents pages qui sur toile de fond d’un drame familial est un grand récit sur les États Unis d’hier et d’aujourd’hui. La politique, les manifestations de la fin des années 60, les manifestations à Wall-Street d’aujourd’hui. Les universités, les jeux en ligne et leur dépendance, les médias sociaux.



En se promenant dans un parc de Chicago, le gouverneur Sheldon Packer, candidat républicain à la présidence, est insulté et visé avec du gravier par une femme d'âge mûr. Le clip vidéo de l’incident, devient viral et rapidement l'agresseur est surnommé " Calamity Packer ".

Samuel Andresen-Anderson, professeur adjoint de littérature de 30 ans, qui passe plus de temps dans un jeu en ligne que de travailler sur son livre, découvre que la suspecte n’est autre que sa mère, Faye. Il ne l’a pas revue depuis qu’elle a abandonné le foyer familial, il y a plus de 20 ans.

Samuel veut comprendre qui est cette mère et commence à enquêter sur sa vie. Sa jeunesse en Iowa, sa période en tant qu'étudiante à Chicago en 1968, les années qui précèdent sa fuite. Ce qui le pousse à regarder son propre passé et son futur.



Nathan Hill est un conteur talentueux, son roman se lit facilement, le lecteur est accroché par l’histoire. Mais les nombreuses « Trop » ont gâché mon plaisir. Mon impression est que l’auteur a voulu trop en mettre dans ce premier roman. Trop d’histoire, trop de personnages, trop de descriptions, d’observations. Des histoires parallèles mal connectées au récit et inutiles. Des passages drôles, gâchés par le trop « burlesque ».

Malgré tout c’est un roman à lire, chacun pourra se faire son opinion.
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Les fantômes du vieux pays

Je suis enfin arrivée à bout de ce pavé de quelques 700 pages d'une densité rare et je ne le regrette pas. D'ailleurs, je remercie @Stockard qui m'a mis l'eau à la bouche en distillant de savoureuses citations et une critique enthousiaste.

@Les fantômes du vieux pays, c'est un peu comme une chasse au trésor. Les nombreux protagonistes sont en effet à la poursuite de ce que nous recherchons tous je pense, le sens de la vie ou en un mot le bonheur. Mais ces maudits fantômes, qu'on les appelle regret, absence ou culpabilité n'ont de cesse de leur mettre des bâtons dans les roues.

C'est en les suivant tous, Samuel en tête, mais aussi Faye sa mère, Frank ou Fridtjof son grand-père, norvégien grand pourvoyeur de fantômes en tous genres, ses amis Bethany, Bishop et Pwnage, des années 1960 à 2011, de Chicago à Hammerfest, de manif en manif, de contestataire en conservateur, de renoncements en acceptations, que l'on va expérimenter cette quête de sens.

Avec Samuel nous refaisons le chemin à l'envers : persuadé d'avoir fait les mauvais choix, sa vie le laisse insatisfait et, à l'instar des autres personnages, il remonte le cours du temps pour tenter de chasser ses démons (les fantômes du vieux pays) et reprendre sa vie en main. Mais faut-il vraiment en passer par là pour atteindre le Graal ? Est-ce vraiment le remède au mal-être ? Et si finalement il fallait se contenter d'accepter le chemin parcouru avec ses embûches, ses ornières, ses impasses et ses fausses pistes pour mieux savourer les petites et grandes surprises de la vie ?

Bon j'ai ma petite idée et cette lecture est réellement une manne pour cette introspection. L'écriture de Nathan Hill, travaillée, subtile et agréable, et le fond intemporel ont fait de cette lecture un réel plaisir.
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Les fantômes du vieux pays

Année 2011. Samuel Anderson apprend par l'avocat de sa mère que celle-ci a agressé, par jet de petits cailloux, un candidat à la présidentielle, le gouverneur Packer. Grand étonnement pour lui car celle-ci a quitté le domicile familial quand il avait onze ans. le roman commence à partir de ces faits, ces disparitions et agression. Il alterne passé et présent, remontant les différentes branches de cet arbre inversé. le présent montre le consumérisme américain, les réseaux sociaux envahissants, le monde sans-pitié des éditeurs… L'auteur remonte jusqu'aux évènements de 68 avec le mouvement des hippies et la répression de Chicago.

Les fantômes du vieux pays, ce sont les Nix (titre original) : une légende racontée à Faye, la mère de Samuel par son père qui la marquera longuement. La narration du roman est un peu complexe mais logique dans son déroulement, même si je me suis demandée au début sur le pourquoi de la présence de Pwnage et Laura Pottsdam dans le récit. Par contre, j'ai aimé leurs questionnements et je me suis régalée à suivre leurs vies racontées par la plume pleine d'humour de Nathan Hill (surtout l'ultime partie de Pwnage dans le monde d'Elfscape !). Certains moments m'ont paru plus longs que d'autres mais ce roman est tout simplement exquis. Je l'ai lu en savourant l'écriture de l'auteur, qui sait alterner entre les sujets aussi bien que le ton adopté pour en parler (j'ai pensé parfois à John Irving en le lisant mais je n'ai qu'une référence à sortir, l'oeuvre de Dieu, la part du Diable).

La couverture m'avait attiré et le contenu ne m'a pas déçue ! Merci à Gallimard et Babelio pour cette très belle découverte, c'est un auteur que je suivrai assurément (je crois que c'est son premier roman).

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Les fantômes du vieux pays

Si vous cherchez dans la lecture à voir la vie en rose, mieux vaut passer votre chemin et opter pour un autre livre que Les fantômes du vieux pays. Si, en revanche, vous appréciez les déclarations acides, les constats désabusés ou cyniques, Nathan Hill a de fortes chances de vous plaire.



On apprend dans ses remerciements que ce roman, son premier d'ailleurs, lui a pris dix années. Vu le résultat, ce fut une décennie qui valait la peine. Si l'épaisseur du livre peut de prime abord effrayer, je me suis de suite sentie embarquée dans l'histoire complexe et complexée de Samuel, dont la mère est partie un jour, sans explication, alors qu'il avait onze ans. Une mère qui a laissé, on l'imagine fort bien, une blessure béante à l'enfant qu'il était et qui traîne toujours chez l'adulte. Une mère qu'il ne connaît au final pas du tout et qu'il retrouve lorsque celle-ci passe en boucle aux infos et sur Internet pour s'en être prise à un candidat conservateur à la future élection présidentielle de l'année suivante, 2012.



Si l'histoire familiale déchirée de Samuel et de sa mère est en soi intéressante, Nathan Hill nous offre beaucoup plus avec une observation de la société américaine qui reste en 2011 toujours engluée dans la crise des subprimes de 2008. Il règle son microscope de façon à analyser avec encore plus d'acuité ses contemporains. Le constat est assez démoralisant, entre malbouffe, une préférence accrue pour les mondes virtuels par rapport à la vraie vie, une société où tout est question de rendement matériel - si possible monétaire -  plutôt que d'investissement de soi et un consumérisme acharné qui ne laisse au final quune plus grande sensation de vide et de manque.



Comme une bonne partie du livre se déroule aussi lors des manifestations de 1968 après l'assassinat de Martin Luther King, contre la guerre au Vietnam ou la société bourgeoise en général, Nathan Hill établit des comparaisons entre les sociétés des deux époques. Même s'il n'hésite pas à égratigner au passage le militantisme opportuniste de certains.



Côté personnages, outre le fils et sa mère, l'auteur leur a adjoint des personnalités très diverses, plus ou moins attachantes ou tête à claque (perso, l'étudiante Laura) mais toutes très incarnées et approfondies.



Tout ça pour dire que le sieur Hill, 42 ans, a fait très très fort pour son premier roman. En écrire un second aussi flamboyant et passionnant va être un sacré challenge car il s'est mis la barre très haut. J'ai hâte de savoir ce qu'il en est et de suivre cet auteur. Bonne histoire + contexte bien construit, instructif et qui enrichit l'intrigue, que désirer de plus!
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Les fantômes du vieux pays

Agressez un gouverneur polémique genre vieux cow-boy conservateur (avec santiags et tout le tralala) à coups de gravillons dans sa face et devenez ainsi le phénomène viral de la blogosphère américaine. Les médias parlent de vous, les gens se transmettent votre nom avec effroi, les uns admiratifs devant tant de courage et de culot, les autres outrés face à la manifestation évidente d'un libéralisme gauchiste sanguinaire, dangereux pour la survie de la nation américaine.



Faye Andresen- Anderson ou Calamity Parker comme on la surnomme désormais, devient l'icône des Américains et ébranle l'opinion publique qui ne sait que penser de cette sexagénaire libérale qui n'a pas hésité à agresser un homme politique. Fascinante Faye qui l'est tout autant pour son fiston, prof de lettres blasé d'une faculté moyenne de Chicago, résigné face à des élèves ignares plus impliqués dans leurs profils sociaux et la prose texto destinée à décrire leurs états d'âme du moment que dans l'étude de la logique dans l’œuvre de Shakespeare (ce qui ne leur permettra pas de gagner leur vie, soyons en phase avec ce constat).



Depuis ses 11 ans, Faye est devenue un mystère pour son fils qu'elle a abandonné sans aucune forme de procès, un jour, comme ça sans crier gare. Allez aux oubliettes, le mari chiant comme la mort ainsi que l'enfant hypersensible qu'on ne sait pas aimer comme il faudrait, tout du moins comme la petite société bien-pensante de la banlieue résidentielle de Chicago aimerait qu'on le fasse : un dévouement total envers sa famille et un abandon de sa personnalité, de ses aspirations en tant que femme.



Acculé face à son éditeur devenu pressant, Samuel voit en ce scandale, l'occasion d'écrire LE roman, celui qui le propulsera dans les hautes sphères du gratin littéraire (et payer ses dettes), sortir de sa morosité morbide, d'un train-train quotidien proche des abysses, avec comme seuls amis des gamers virtuels accros à un jeu en ligne, type WAW.



L'occasion pour Samuel d'élucider le mystère autour de sa mère et pour Nathan Hill, le moyen de passer au peigne fin 40 ans d'histoire américaine, des années 60 contestataires engluées dans une guerre du Vietnam interminable qui divise la nation en passant par l'Amérique ultra connectée d'aujourd'hui qui oscille entre libéralisme totale et tentations conservatrices, sans oublier l'Amérique de l'après 11 septembre et le conflit en Irak, véritable traumatisme.



Les fantômes du vieux pays c'est 700 pages à digérer tant les sujets brassés sont riches et significatifs : la guerre, l'amour, le sens du devoir comme seul aiguillon de sa vie ou bien suivre ses instincts, ses intuitions et se laisser porter, la solitude dans laquelle nous sommes désormais enfermés, ultra connectés et pourtant si seuls, la société bien-pensante qui colonise tous les aspects de notre vie, jusqu'à notre façon de nous nourrir, bio, locavore et sain versus malbouffes, la paupérisation intellectuelle d'une classe moyenne qui ne jure que par facebook, twitter, instagram, miroirs cruels.



Pas étonnant que Nathan Hill ait mis 10 ans à rédiger ce roman ; on sent ses tripes dans chaque phrase, ça tacle à tout va sans distinction au cœur d'une valse narrative virevoltante qui ne laisse aucun répit au lecteur. La trame fictionnelle n'a d'ailleurs que peu d'intérêt selon moi. Ce roman est aussi et avant tout un essai politique, un livre dont le sujet de fond, à savoir la société américaine dépeinte avec tant d'acuité et un ton acerbe, s'impose telle une évidence. J'ai eu quelques doutes au départ, je ne voyais pas vers quoi Nathan Hill nous embarquait. Et le déclic est venu pour mon plus grand bonheur.

Les fantômes du vieux pays est un roman exigeant, ne vous y trompez pas, mais comme ça bien du bien de se confronter à cette littérature !
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Les fantômes du vieux pays

Nathan Hill, auteur surdoué et boulimique…



Excessif et réaliste, policé et irrévérencieux, jubilatoire et énervant, moralisateur et pragmatique...Voici un bon gros roman un peu fourre-tout qui procure autant de plaisir que de risque d’overdose!



Car il faut tenir la longueur sur ses 600 pages de paragraphes parfois serrés. Et si j’ai dégusté certains passages ou tranches de vie, j’ai eu du mal à digérer les excès narratifs de certaines situations.



Partant de l’enquête menée par un prof trentenaire sur les traces d’une mère évaporée lorsqu’il était enfant, la saga familiale va se déplier par autant de tiroirs que de personnages. En entrelaçant deux époques (des révoltes étudiantes des années 60 au terrorisme contemporain), la relation filiale dévoile peu à peu ses zones d’ombre, accompagnée par de nombreuses intrigues en satellite, toutes aussi méticuleusement décrites.



Le scénario en puzzle est improbable mais se tient, en jonglant jusqu’aux dernières pages. Le style virevolte, les détails foisonnent. On participe aux grandes manifestations anti guerre de Chicago au plus près des cocktails Molotov ! On déguste la satire des médias, de la politique, de l’éducation et de l’art de (bien?) vivre à l’américaine.

Le tout produit un panoramique assez effrayant de cette société, son consumérisme, les dérives de ses institutions et les problèmes comportementaux de ses individus.



Il se dégage beaucoup d’audace et d’énergie de l’ensemble, mais aurait pu être allégé de plusieurs dizaines de pages. Pour un premier roman, c’est un phénomène et une puissante narrative qui promet...
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Les fantômes du vieux pays

Titre : Les fantômes du vieux pays

Auteur : Nathan Hill

Editeur : Gallimard

Année : 2018

Résumé : Samuel Anderson est professeur d’anglais à l’université de Chicago. Trop occupé par ses jeux en ligne, il est l’une des seules personnes du pays à ne pas avoir entendu parler d’un fait divers qui défraie la chronique : le gouverneur Packer – candidat à la présidentielle Américaine – vient d’être agressé par une certaine Faye Andresen. Samuel ne pourra pourtant pas échapper au déferlement médiatique puisque cette femme n’est autre que sa mère. Poussé par son éditeur, le professeur va devoir plonger dans le passé de celle qui l’a abandonné des années auparavant.

Mon humble avis : Lire des romans pendant les congés est une chose merveilleuse. Disponible, calme, l’état d’esprit est souvent idéal pour profiter d’un texte. Je garde d’excellents souvenirs de lecture pendant ces périodes, notamment la trilogie Lloyd Hopkins par le grand James Ellroy ou certains Maurice G Dantec à côté duquel je serais peut-être passé en temps normal. Le moment était donc parfait pour m’attaquer au premier roman d’un certain Nathan Hill, un pavé auréolé d’une excellent réputation, un bouquin que l’auteur mit plus de dix ans à écrire. Les fantômes du vieux pays est un roman ample, le genre d’ouvrage qu’en général j’affectionne. Couvrant tout un pan de l’histoire américaine, de l’assassinat de Martin Luther-King à aujourd’hui, de la contre-culture aux revendications contre la guerre du Vietnam, le texte de Hill est précis, parfois cocasse et toujours brillant sur les événements qui ont marqué cette époque et sur les travers de celle dans laquelle vivons actuellement. Comme souvent dans ce type de roman, la petite histoire se mêle à la grande et c’est l’une des caractéristiques des auteurs US que de plonger la plume dans les cicatrices communes de tout un peuple. Et oui les américains sont les spécialistes de l’introspection, combien de romans sur la guerre du Vietnam alors que ceux relatant le conflit Algérien sont – à ma connaissance – plutôt rare ? Question de culture certainement mais revenons maintenant à ces fantômes et à cet auteur particulier qu’est Nathan Hill. Tout d’abord sur la forme, avec une construction ambitieuse, faite de flash-backs, de va-et-vient incessants entre les époques où l’on croise notamment Allen Ginsberg et d’autres leaders de la contre-culture hippie de cette époque. C’est brillamment ordonné, logique, les chapitres s’imbriquent parfaitement et finalement la lecture de ce pavé se révèle facile et plutôt fluide. Ambitieux est le terme qui me paraît le plus juste pour parler de ce bouquin. Trop ambitieux ? C’est probable pour un texte qui a tendance à s’essouffler dans sa seconde moitié, plombé par trop de précisions et de longueurs peut-être. Mais avant quel plaisir ! Hill est sans conteste un auteur brillant et Les Fantômes du vieux pays un grand roman, une oeuvre aboutie, foisonnante et dense, un roman aux personnages marquants où l’auteur excelle à décrire une époque, des hommes et des femmes pris dans le tourbillon de l’histoire, des hommes et des femmes blessés par la vie, par l’abandon, la trahison et le poids du passé – Le passage du retour en Norvège sur ce thème, est notamment l’un des plus réussi – . Au-delà de tout cela, les fantômes est aussi un roman politique, dénonciateur, faussement cynique, le roman d’un homme, d’un pays, d’une époque. Bref un excellent roman Américain à défaut d’être LE grand roman américain.

J’achète ? : Oui sans aucun doute. Les fantômes du vieux pays restera sans conteste l’un des romans marquants de 2018. Un bouquin foisonnant, rare, un texte dénonçant le cynisme d’une certaine Amérique, la prise en otages de la population par la société de consommation et les réseaux sociaux. Sacré programme ? Sans aucun doute et cela tombe bien car Nathan Hill ne manque pas d’ambition.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Les fantômes du vieux pays

Il n'y a pas à dire : les primo-romanciers américains sont souvent sacrément ambitieux et ingénieux. Et puis ils ont de l'imagination et le goût de raconter des histoires. Ils n'hésitent pas à noircir des pages pour explorer en profondeur l'état de leur pays, sonder les failles, expliquer les moments clé sans jamais perdre de vue le plaisir du lecteur qui aspire à être si possible surpris et diverti. Le roman de Nathan Hill m'a beaucoup fait penser à l'un de mes coups de cœur qui date de quelques années, La physique des catastrophes de Marisha Pessl (Gallimard / Folio). Le volume, la mécanique narrative... il y a beaucoup de similitudes et le lecteur se laisse volontiers embarquer, à la merci de l'auteur qui lui propose d'emprunter un chemin qui n'est jamais le plus court, mais certainement le plus riche en sensations.



"Les choses que tu aimes le plus sont celles qui un jour te feront le plus de mal", cette phrase, Samuel Anderson a une bonne raison de s'en souvenir. C'est une des dernières prononcées par sa mère avant de quitter brusquement la maison et de les abandonner son père et lui alors qu'il n'avait que 11 ans. Désormais professeur de littérature à l'université, imaginez un peu sa surprise d'apprendre que cette mère dont il est sans nouvelles depuis près de 25 ans est en train de défrayer la chronique après avoir, en pleine campagne électorale agressé l'un des candidats en pleine rue. Pour couronner le tout, son éditeur qui attend depuis 10 ans qu'il écrive le grand roman pour lequel il lui a versé un confortable à-valoir le menace d'un procès et Samuel, pour gagner du temps lui propose d'écrire l'histoire de sa mère, coup marketing qu'un éditeur digne de ce nom ne peut qu'accepter. Voilà donc Samuel Anderson confronté à cette mère fuyarde et mutique, et obligé de mener l'enquête pour tenter d'élucider, dans son passé ce qui l'a menée à abandonner sa famille. Est-ce en rapport avec la Norvège, patrie de son grand-père qui semble lui-aussi cacher un secret ? Ou bien avec le mois d'août 1968 qui semble avoir orienté le destin de Faye ?



Il y a de quoi se perdre dans ce roman qui nous balade de 2011 à 1968, passant par 1988 et ce moment charnière de l'abandon au seuil de l'enfance. Pour l'auteur c'est aussi l'occasion d'ausculter trois époques à travers ce destin contrarié d'une femme qui voit ses rêves se confronter à la réalité. Un voyage au cœur des poids qui encombrent et empêchent. Des secrets qui plombent. Qui sont aussi autant de prétextes pour éviter ses propres choix et préférer des échappatoires telles que la fuite, le refus d'obstacle ou même l'évasion dans les jeux vidéo. Le virtuel pour mieux éviter le réel. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver certains passages trop longs, de me demander ce que certains développements apportaient vraiment à l'ensemble (notamment du côté du personnage de Pwnage et des jeux vidéo...), de penser que finalement, ce premier roman avait des défauts...ce qui ne rend son auteur que plus humain. Parce que globalement, c'est très addictif et j'ai beaucoup aimé les quelques réflexions sur la façon dont chacun est amené à se faire sa propre idée du monde à travers les prismes qu'on lui propose, à chaque époque. Mais il me reste une impression de fouillis et de "too much" qui n'a certes pas vraiment nui à ma lecture mais n'a pas conduit non plus à l'éblouissement annoncé par les nombreux éloges qui ont accompagné la parution de ce roman, révélation étrangère 2017 du magazine Lire.



Ceci dit, on approche de la période estivale et ce beau morceau, dans sa version poche est un candidat idéal dans la catégorie pavé de l'été avec la garantie de ne pas s'ennuyer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les fantômes du vieux pays

Fabuleux ! Voilà un riche et puissant roman américain comme je les aime, qui immerge profondément dans une fiction crédible, prend le temps de développer son propos et ses personnages tout en questionnant finement l'Amérique dans son époque et dans son histoire récente.



L'histoire en l'occurrence, c'est l'époque lourde de promesses et de violence de la fin des années 60 et d'un mouvement hippie que la génération actuelle n'a pas fini semble-t-il de revisiter en interrogeant les désillusions qu'il a engendrées.

Désillusions que l'on retrouve en ce début de 21ème siècle à travers une galerie de personnages plus ou moins largués, qui tentent chacun à sa manière de rester sur leurs jambes dans un monde désenchanté, d'une brutalité moins tangible mais tout aussi dangereuse. Au premier rang desquels Samuel, écrivain trentenaire en devenir pas encore ancré dans sa vie, qu'un avocat contacte pour aider Faye, sa mère disparue depuis vingt ans et accusée d'acte terroriste contre un présidentiable républicain ultra.

A partir de ce pitch improbable, Nathan Hill réussit un tour de force en assemblant patiemment, par une suite de longues scènes très travaillées, certaines sublimes, les pièces d'un tableau allant du fils à la mère, l'enfance abandonnée de l'un, l'adolescence frustrante de l'autre dans l'Iowa des années 60, la vie universitaire délétère de Samuel et sa fuite dans le virtuel du jeu en ligne, leurs retrouvailles, la brève et forte aventure de la mère dans le Chicago en ébullition de 1968.

J'ai particulièrement aimé le soin apporté aux personnages secondaires qui viennent amener dans le tableau des touches d'éclairage et de liant : le père de Faye, immigré norvégien échoué dans une maison de retraite aseptisée jusqu'à l'écoeurement, l'esprit toujours dans le village marin de son enfance ; l'ami d'enfance de Samuel, revêche et révolté qui ira jusqu'en Irak exorciser les démons de son enfance abusée ; le geek drogué de jeux, surpuissant par son avatar, aux limites du suicide ‘in real life' ; la nymphette qui veut y arriver, qui croit tenir en main les clés du monde par ses mensonges, sa self assurance imposée par sa mère et sa popularité sur les réseaux sociaux…

Et le roman prend de l'ampleur à mesure que toute cette construction hétéroclite peu à peu fait sens, éclaire les deux époques d'une lumière crue, les intentions avortées des uns, les influences des autres.

La plume est incisive, juste, immersive, c'est incroyable de mettre autant de talent dans un premier roman et d'y dépeindre avec autant de justesse l'âme profonde d'un pays.



Gros, long et durable coup de coeur, dont les images fortes restent collées à la rétine. Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte.

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Les fantômes du vieux pays

C'est un roman de premier de la classe, tant il est bien maîtrisé tout au long de ses 950 pages, mais avec une âme mélancolique.

Un professeur de littérature se voit contraint d'écrire la biographie de sa mère, qui l'a abandonné plus de 20 ans auparavant, et qui vient de devenir célèbre dans les Etats-Unis post-11 Septembre en jetant des cailloux sur un candidat républicain.

C'est l'occasion pour Nathan Hill d'écrire trois histoires en une, et surtout de proposer une féroce (mais sans doute juste) analyse de la société américaine actuelle et de celle de la fin des 60's. J'ai d'ailleurs découvert avec stupeur les émeutes de Chicago d'Août 68, dont j'ignorais tout.

Le style est agréable, l'intrigue est drôlement bien ficelée, les rebondissements sont inattendus, et les personnages sont attachants. Mais... il y manque un petit vent de liberté, un petit grain de folie, comme si l'auteur avait trop bridé son écriture. Ca reste toutefois un très bon roman, qu'il ne faut pas hésiter à lire.
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Les fantômes du vieux pays

Samuel, professeur de Lettres et écrivain « raté », noie ses angoisses dans les jeux vidéo en ligne. Sa routine bascule quand un avocat de Chicago l’appelle pour lui apprendre que sa mère, qu’il n’a plus vu depuis 20 ans, est poursuivie pour avoir agressé un politicien en campagne. Mais qui est vraiment cette femme ? De découvertes en déconvenues, Samuel mène l’enquête, passant des années 80 aux années 60, dressant le portrait (délicieusement croqué) d’une Amérique complexe, coincée dans ses contradictions.

Tout y passe, ou presque : du mouvement hippie au consumérisme le plus primaire, en passant par les régimes bobos, l’addiction aux jeux vidéos, le puritanisme des années 60, la guerre en Afghanistan, la politique post 11 septembre...

C’est drôle, rythmé, tendre parfois, mordant et intelligent souvent, en un mot je dirais « foisonnant ».

Un roman savoureux, que j’ai adoré.

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Les fantômes du vieux pays

Fresque familiale agréable à lire et à suivre.

L'histoire de Samuel, un professeur abandonné par sa mère Faye à l'âge de 11 ans, celle-ci réapparaît dans sa vie par le biais d'un fait divers : elle a agressé un homme politique. La vie de Samuel est soporifique au plus haut point.

Ce fait divers va l'obliger à se pencher sur sa propre histoire, celle de sa mère et par ricochet sur celle de son grand père maternel.

J'ai eu du mal avec Samuel car je le trouve faible, il passe longtemps à se plaindre, à subir tout ce qu'il vit. Une de ses étudiantes, Laura, va faire de sa vie de prof un enfer, à sa décharge, elle est d'une débrouillardise hors norme.

J'ai beaucoup plus accroché avec Faye, une femme que la vie n'a pas épargnée et qui malgré tout continue d'avancer et de faire au mieux. Malheureusement, le sort s'acharne sur elle à chaque étape de sa vie. Les rencontres de Faye permettent au roman d'être plus dynamique et intéressant.

Les personnages secondaires qui entourent Faye à la fac sont très bien travaillés et très intéressants et apportent beaucoup au roman.

Une petite mention pour le père de Faye, entouré de mystère et qui raconte des histoires de fantômes norvégiens à sa fille qui n'ont rien à envier à nos contes.

J'ai bien aimé la façon dont le roman nous amène vers sa fin, comment les événements se relient entre eux. Le passé et le présent des personnages principaux et secondaires, les conséquences de leurs actes et de leurs choix, la finalité et le destin de chacun, leur façon de trouver la paix et/ou les arrangements entres amis.
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Les fantômes du vieux pays

J'ai énormément apprécié cet ouvrage pour trois raisons : la plume de l'auteur qui est très agréable, l'histoire qui se déroule entre la fin des années 60 et les années 2010. Les personnages qui sont absolument incroyables. je vais revenir plus en détail sur ces trois éléments.



La plume de l'auteur : elle est très fluide. Il alterne avec beaucoup de réussite les passages dans le présent (année 2011) et le passé. Il alterne également les moments poignants tout en émotion, et les moments plein d'humour. Il y a des passages qui sont extraordinaires, à se tordre de rire (l'étudiante qui explique à Samuel pourquoi elle a triché à un devoir est à mourir de rire). Il y a des passages plus poignants où l'on a la larme à l’œil.



Le récit qui se déroule sur une double temporalité est passionnant. Samuel, écrivain et enseignant dans une université, part à la recherche de sa mère qui l'a abandonnée jeune et de son passé pour comprendre cet abandon. Tout cela est amené avec cette double temporalité, et des retours dans le passé qui se raccroche souvent à des éléments historiques. Les allers et retours s'enchaînent parfaitement, c'est fluide et on sait toujours parfaitement où on en est.



Les personnages sont très attachants, que ce soit les personnages principaux : Samuel et sa mère, aux personnages secondaires. Aucun ne peut nous laisser indifférent. C'est un roman très immersif avec des personnages hyper attachants.



Ces trois éléments réunis et mélangés donnent un roman qui se lit très bien malgré sa longueur (950 pages en version poche). La lecture est hyper addictive et on a du mal à le poser, je l'ai lu en 10 jours, ce qui pour moi est du jamais vu.



Vous l'aurez sans doute compris, on est dans une saga familiale qui se passe au États-Unis entre les années 1968 et 2011. Dans la quête du passé de sa mère et de la compréhension de son abandon, Samuel va devoir faire face à beaucoup de secrets de famille qu'il va découvrir petit à petit, ce qui va bouleverser sa propre vie et amener une remise en question extrêmement profonde.



On va également revivre l'histoire des Etats-Unis de la période hippies à la fion des années 60 jusqu'au monde de la finance à outrance du début des années 2000. C'est extrêmement intéressant. Et ce récit s'appuie sur de éléments historiques qui se sont réellement déroulé même si tout ça reste un roman. On retrouve également des personnages qui ont réellement existé tel Allen Ginsberg, célèbre poète de la Beat Generation même si l'auteur a pris là aussi quelques liberté avec la réalité.

On ressent bien aussi à travers ce récit une critique de l'évolution de la société américaine. C'est très bien amené et très bien fait.



C'est, sauf erreur de ma part, le premier roman et seul roman à ce jour de l'auteur. C'est réellement un coup de maître et j'espère qu'il va récidiver. Et croyez moi je serai de ceux qui se précipiteront dessus.

C'est un ouvrage à lire sans réserve et à la portée de tout le monde. Sa longueur ne doit surtout pas vous arrêter tellement sa lecture est fluide et addictive, vous ne verrez plus le temps passer.
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Les fantômes du vieux pays

Un roman magistral, au souffle puissant, qui embrasse plusieurs décennies de l'histoire américaine, incarnée en Samuel, jeune professeur de littérature à l'université de Chicago, aux prétentions littéraires entravées par sa vie personnelle et professionnelle.

Nathan Hill, dont c'est le premier roman, m'a époustouflée par sa verve et sa brillante construction romanesque. Sur plus de six cent pages, aucune n'est ennuyeuse, superflue et jusqu'à la fin, l'auteur possède encore du ressort pour émouvoir et surprendre. Impossible à résumer, ce roman foisonne de thèmes et d'idées propices à la réflexion et c'est ce qui en fait un monument et un jalon de la littérature contemporaine américaine.
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Les fantômes du vieux pays

Cette lecture m'a été recommandée par une amie car je pense que de moi-même je ne serai peut-être pas aller vers ce gros pavé (660 pages).



Ce roman se lit comme une épopée de près de 50 ans d'une famille américaine. Le narrateur, Samuel, professeur de littérature, n'a plus de nouvelles de sa mère, Fraye, qui est partie sans explication alors qu'il n'avait que 11 ans et quand il a de ses nouvelles c'est par biais des informations : Calamity Parker, la femme qui a lancé des gravillons sur le gouverneur candidat à l'élection présidentielle, c'est elle Faye. Il va être obligé de quitter son clavier et sa manette de jeux vidéo pour venir en aide à cette femme qu'il ne connaît plus et trouver les clés de sa disparition.



Samuel songeait que le couple formé par son père et sa mère était le mariage d'une petite cuillère et d'un vide ordure. (p93)



L'agression du gouverneur est le fil rouge mais surtout le prétexte à une plongée dans la société américaine entre 1968 et 2011 : l'immigration, la guerre au Vietnam, les mouvements pacifistes, la place des femmes dans la société, leur éducation, leur émancipation mais aussi l'addiction d'une jeunesse aux jeux vidéos, à un monde virtuel, la guerre en Irak, la vieillesse etc...



Composé de 10 parties alternant les deux époques 1968/2011, l'auteur a un regard sans complaisance, lucide sur le monde d'aujourd'hui qui n'est que la conséquence du monde d'hier, sur la politique, les médias, la justice.



Connait-on bien ses parents, leur passé, leurs origines, leurs choix. Faire les bons choix par convenance, par soucis de répondre aux attentes des familles, pour être comme les autres ou par conviction ?



Le tout est bien ficelé, construit, avec quelques rebondissements et la résolution n'arrive qu'en toute fin. J'ai particulièrement aimé la partie concernant le grand-père de Samuel, Frantz, ses origines norvégiennes qui apportent une touche d'exotisme et de magie au récit mais aussi son parcours..... Les souvenirs qui le poursuivent et la présence de ces fantômes : chacun a les siens, son passé, son vécu, son ressenti. Est-on obligé de tout révéler, de tout savoir. Chacun a ses propres raisons mais il y a aussi ce qui résulte de la société, de l'éducation, des mentalités....



La recherche des motifs de l'agression va permettre à Samuel de comprendre qui il est, vraiment, revoir sa vie sous un autre angle.



Quand on échoue jamais dans rien, c'est qu'on ne fait jamais rien qu'on pourrait rater. Jamais rien de risqué (p285)



Comprendre plutôt que d'accepter, s'impliquer, l'influence des événements sur sa vie voilà les leçons de ce récit.



A travers l'histoire d'une famille de la middle-class américaine, le premier roman de cet auteur est une promesse car il y a de la maturité, du recul, quelques longueurs pour moi particulièrement concernant les parties sur les jeux vidéos (mais peut être parce que je ne suis pas une fan ni une pratiquante). Un voyage agréable dans une Amérique des contradictions, puritaine et excessive.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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