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Critiques de Nelson Mandela (109)
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Un long chemin vers la liberté

Nelson Mandela - Un long chemin vers la liberté - 1994 : Ces mémoires furent en leur temps les plus attendues de l'histoire de l'humanité après celles de Jésus Christ (on attend toujours d'ailleurs). Tout comme les Beatles à la fin des années 60 qui furent d'après John Lennon plus connu que le barbu de Bethléem, Nelson Mandela pouvait revendiquer ce statut de Messie gagné par son incomparable charisme et par les souffrances encourues dignes de celles subies par le fils du charpentier sur sa croix. Cette image iconique cachait au grand public l'homme privé et son parcours. Nelson Mandela mettait cartes sur table ici mais le lecteur restait un peu sur sa faim car si l'homme parlait bien de son intimité, on sentait une certaine réserve à le faire, une pudeur ou un manque d'assurance dans sa vie personnelle qui pouvait expliquer en contretemps son acharnement à se jeter corps et âme dans l'arène politique et médiatique. Car ce livre parle surtout du combat de sa vie, celui qui va éclipser tout le reste de ses jours, l'activisme actif contre l'apartheid. Le lecteur sur sept cents pages ne va rien ignorer du processus qui amènera l'ANC de la protestation pacifique à l'insurrection armée. Ce même lecteur devra aussi assimiler la profusion de personnages et de noms qui s'empilent au fil des pages jusqu'à l'indigestion. Nelson Mandela n'omet aucun remerciement ni aucun hommage, c'est tout en son honneur. On croise d'ailleurs beaucoup de blancs dans ce panégyrique et ce n'est sans doute pas un hasard. Car outre un livre de mémoire, ce recueil est aussi un ouvrage politique sorti l'année de l'accession à la présidence de ce grand homme qui va prôner la réconciliation nationale et le pardon entre les communautés. Les pages les plus attendus sont celles qui relatent ses vingt-huit années en prison, partie au combien éprouvante et émouvante de sa vie qui laisse pourtant au fil de la lecture le sentiment étrange d'assister au combat d'un syndic de locataires contre un propriétaire au combien récalcitrant. Nelson Mandela en tant que leader du mouvement et ancien avocat émérite devient bien sûr le président de ce groupe de réprouvés et à ce titre il doit chaque jour négocier avec les autorités de la prison les portions de nourriture, les couvertures et les rouleaux de papier toilette sur lesquels il va écrire en cachette une partie de ce texte. Sa petite cellule et la paillasse sur laquelle il a passé des milliers de nuits sont encore visitées et vénérées par des bataillons de touristes qui entre deux buffets à volonté et quelques plongeons dans la piscine surchauffée de leur hôtel (pour ceux qui sont en all-inclusive) viennent ressentir cinq minutes le frisson du désespoir et de la solitude qui a dû étreindre Nelson Mandela bien souvent. Personne ne devrait ignorer ce livre, il est le témoignage de l'impensable sacrifice d'un homme qui n'a vécu que pour faire abolir l'injustice raciale et sociale qui gangrenait son pays. Rétrospectivement ce furent beaucoup de jours et de nuits perdus dans son existence mais tant de temps gagné pour une humanité qui lui en sera à jamais reconnaissante... pour l’histoire

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Un long chemin vers la liberté

En marchant sur « Un long chemin vers la liberté », Nelson Mandela est définitivement rentré dans l’histoire. « L'histoire, c'est la rencontre d'une volonté et d'un événement. » disait Charles de Gaulle et cette définition résume parfaitement le parcours du prix Nobel de la paix.

Tant de livres, d’articles, de reportages passionnants sont parus sur Nelson Mandela que je ne résumerai pas son parcours mais je vais vous donner simplement mon ressenti à l’écoute de la version audio de son autobiographie.

Féodor Atkine, à la diction parfaite, rend le texte plus intime. Nelson Mandela se livre à un récit chronologique de tous les évènements depuis sa naissance jusqu’à sa libération de prison. Ce fut d'ailleurs une grande déception pour moi que le CD se termine sur cet épisode et n’aborde pas son arrivée au pouvoir. Le texte lu (6h15) est une version abrégée du livre et j’ignore si le livre s’arrête à ce moment-là.

Ses souvenirs, ponctués de scènes bouleversantes, sont écrits avec une grande honnêteté, ils sont détaillés, pudiques, essentiellement centrés sur son combat politique. Et si l’on peut regretter une trop grande retenue, ils sont capitaux pour la postérité et les historiens. Ils donnent très envie de voir le film tiré de cette œuvre et de lire les livres consacrés à cet homme qui tenait à montrer qu’il n’était pas un saint mais un homme déterminé.

Je remercie chaleureusement les éditions Audiolib et Babelio pour ces beaux moments passés à écouter ce texte inoubliable qui donne confiance en l’homme. Des souvenirs pour se souvenir, toujours.

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Un long chemin vers la liberté

Évoquer Nelson Mandela c 'est évoquer l 'Afrique d 'une

façon générale tellement son combat pour la liberté , la

dignité et qui malgré tout ce que lui ont infligé les racistes

l'Afrique du Sud pour le briser , éteindre et étouffer le rêve de cet homme .Nelson Mandela est non seulement une icone de l 'Afrique mais c 'est l 'homme le plus représentatif de ce continent !

l''homme a un moral d 'acier car étant emprisonné durant vingt-sept ans au sinistre bagne de Robben Island

et on se rappelle ce grand moment de l 'Histoire , 1990 , lors qu 'il sort avec un grand sourira et décontracté .Il saluait ses compatriotes venus le saluer et l 'acclamer .Ces images étaient transmises par toutes les chaines de télévision du monde entier et en direct .C 'était très

émouvant !

Dans son roman , Nelson Mandela évoque toutes les étapes de sa vie .Ses débuts en politique , son combat

contre le racisme des Blancs et contre l 'abominable système qu 'est l 'apartheid .

Il est sorti de prison sans rancune ni rancoeur contre les

Blancs .

Il fut élu président du pays durant juste un seul mandat .

On ne qu 'admirer cet Grand Homme pétri de grandes

qualités morales et humaines .

Un personnage qui a marqué l 'histoire de son pays et

l ' Histoire de façon générale !

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Un long chemin vers la liberté

En aucun cas je ne remets en cause cette autobiographie, cependant, j'abandonne ma lecture.

Ce livre est l'autobiographie de Nelson Mandela qui a défendu toute sa vie les injustices, qui en a subi l'emprisonnement durant de longues années et qui est enfin sorti libre. Sa vie est une bataille. Sa vie est un exemple.

Je me suis pourtant perdue dans l'écriture de M. Mandela. Peut être reprendrai-je ma lecture une autre fois...
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Un long chemin vers la liberté

Un long chemin vers la liberté, parcouru courageusement par de nombreux hommes et femmes, pour se libérer de l’oppresseur Blanc, pour retrouver la dignité humaine, la fierté d’être Noir. D’abord pacifiques, ils sont contraints de prendre les armes, pour répondre à la violence qui leur fait face rageusement. Ni les tribunaux, ni la prison ne peuvent rompre cette quête d’équité, de démocratie et de liberté.

Ensuite ce sera la non-vengeance pour prendre la voie des négociations, pour anéantir la haine par des mots de paix.



Un témoignage magnifique et émouvant.

Un message d’espoir intemporel et universel qui nous bouleverse.



« Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire.

Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu'un d'autre de sa liberté. L'opprimé et l'oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. »

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Un long chemin vers la liberté

Cette autobiographie, il y a longtemps que je veux la lire, mais c’est comme tout, la quantité de livres qu’on veut lire… mais en décembre, je suis allée voir le film tiré de ce livre « Mandela, un long chemin vers la liberté » (j’avais fait un billet) et en sortant, je voulais absolument le lire au plus vite, d’autant que Nelson Mandela venait de décéder.

Grand bien m’en a pris ! Car si bien sûr beaucoup d’éléments sont semblables et comme tout film, il y a des coupures et quelques raccourcis, il y a aussi des éléments faux. Je suis assez abasourdie de me rendre compte de ces faits… Le réalisateur a quand même mis 16 ans à faire son film… No comment.

Enfin si, comme quoi, il vaut toujours mieux se référer aux écrits et aux documents originaux.

Le film parle assez volontiers de la vie privée et familiale de Nelson Mandela, donnant aussi l’impression qu’il est un « homme à femmes »… cela m’avait surprise, mais bon… et bien en lisant Nelson Mandela, on se rend bien compte que c’est un homme TRES pudique en ce qui concerne sa vie privée. Il parle très peu de sa vie sentimentale, de ses enfants.

S’il se sépare de sa 1ère femme, Evelyn, bien avant de rencontrer Winnie, ce n’est pas parce qu’il est volage…. il est « juste » complètement impliqué dans son travail d’avocat d’une part, et sa vie militante de combattant de la liberté d’autre part… ce qui lui prend pratiquement tout son temps, au dépend de sa famille. Dans ces conditions, son épouse s’est tournée vers la religion (l’organisation de la Tour de garde, qui faisait partie des Témoins de Jéhovah), qui ne convenait pas spécialement à Nelson. Du coup, chacun s’est trouvé dans un engagement différent et quand sa femme lui a dit « C’est l’ANC ou moi »… Ils se sont séparés.

Dans le film, on a aussi vraiment l’impression qu’il ne s’occupe pas beaucoup de ses enfants. Bien sur, il est fort pris, mais il aime ses enfants, tous ses enfants… et tant qu’il n’est pas emprisonné, il essaie de passer du temps avec eux, en faisant par exemple de la boxe avec son fils ainé.

Par ailleurs, le film ne parle quasi pas de son enfance et ni de son adolescence où il acquiert une grande partie de sa personnalité, de son éducation… cela explique déjà un peu l’homme qu’il deviendra. Et puis surtout, cela donne des clés de compréhension de l’Afrique du Sud, de la complexité de tous ces peuples, ces tribus différentes qui composent la nation.

Ce que j’ai aimé c’est que Nelson Mandela est très honnête dans son récit et ne se donne pas forcément le beau rôle… il donne beaucoup de détails, parle des personnes qui l’ont influencé, avec qui il a travaillé, combattu, ceux qui l’ont aidé, ceux qui se sont opposés… c’est très intéressant.

Et contrairement à ce que laisse à penser le film, l’engagement de Nelson Mandela au sein de l’ANC, non-violente depuis sa création en 1912, est long avant d’être contraint de passer à l’engagement armé… beaucoup d’actions, de voyages, de brimades, de grèves, d’interdiction de circuler, de discussions, de congrès, de procès, etc. Nelson Mandela est un combattant de la liberté, qui sans relâche, passe sa vie dans la lutte pour le bien de son peuple au sein d’une ANC non violente et multiraciale contrairement à d’autres mouvements… Puis, sous les coups répétés d’une violence inouïe du gouvernement nationaliste afrikaner durant de très très nombreuses années, finalement par pragmatisme et pour une meilleure efficacité, Mandela et l’ANC finissent par adopter l’action armée dans des sabotages contre des bâtiments pour tenter de ne pas faire de victimes innocentes.

Passé dans la clandestinité, il est traqué sans relâche, comme l’ennemi public n°1, et finalement arrêté. Suite à un long procès qu’il utilisera lui et ses amis comme une tribune pour exprimer leur combat, leurs aspirations, il est condamné à la prison à vie, et emprisonné à Robben Island. Commence alors une très longue période d’humiliations, d’isolements, de durs travaux mais aussi de continuation de la lutte, de réflexions, de débats politiques, de formation, de lectures acharnées (Nelson Mandela est une bête de travail incroyable !)… et là, le livre est sans conteste, beaucoup plus intéressant que le film… c’est impressionnant et instructif de voir comment les prisonniers se sont organisés pour lutter, pour tenter de se tenir au courant, de faire avancer les choses à leur niveau… On suit les pensées, le cheminement de la réflexion de Nelson. On voit aussi ce que c’est que la patience, le temps qui s’écoule… lentement… qui prend les plus belles années de ces hommes, qui vieillissent petit à petit… loin de tout pour un idéal… puis le début des négociations… sa sortie, enfin, de prison à 71 ans !!!!! Le combat qui continue car les Blancs ne sont pas pressés de laisser le pouvoir… le veulent-ils d’ailleurs ? La violence, les négociations, de nouveau la violence terrible, les complots… et enfin, l’aboutissement « un homme, un vote, une voix » !!!!

Même l’ayant lu, je suis encore à me demander comment…oui, comment a-t-il pu tenir ? Comment a-t-il pu garder sa motivation intacte ? Il a tout donné, il a presque tout perdu de sa vie personnelle… sauf son combat pour la liberté de son peuple, même s’il est conscient de tout le chemin qu’il reste encore à accomplir. Et puis, cette volonté, ce pragmatisme… tendre la main à ses anciens bourreaux, pour travailler avec eux. Savoir reconnaître l’humanité dans tout homme en face, et voir plus loin… voir le bien du pays. Vraiment impressionnant cet homme ! Même s’il ne se présente pas comme un héro et reste d’une grande humilité.

Un grand homme !

A lire absolument !!!!!

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Un long chemin vers la liberté

Il est des êtres humains devant lesquels on ne peut que s'incliner. Nelson Mandela fait partie de ceux-ci. Le récit qu'il fait de sa vie, sans se vanter, sans se glorifier, alors qu'il y aurait mille fois de quoi, est un plaidoyer sans réplique possible pour la liberté, l'égalité, le dialogue et la patience. Madiba naît libre dans une société où ses frères ne le sont pas. Toute sa vie n'a qu'un but, jamais perdu de vue : retrouver sa liberté et celle de son peuple. Il lui faut, pour atteindre ce but, vivre dans la clandestinité, loin de sa famille, puis pendant 27 ans dans une prison qui veut à tout prix le dégrader. Ce qui frappe, à la lecture de ce témoignage, c'est l'obsession qu'a Mandela d'être traîté en humain, et que ses compagnons de lutte et de cellule le soient aussi. Tout est bon pour grapiller un peu de dignité, dans un monde où l'homme noir est à peine considéré comme un homme. Même en prison, le combat continue, sur les vêtements, la nourriture, le droit à l'information, etc. Mandela ne lache jamais. Il est prêt à tout pour redonner la liberté à son peuple. Il prend les armes, devient commandant un chef d'une branche militaire chargée de saper le pouvoir, mais il est prêt également, quand cela devient possible, à dialoguer avec l'ennemi, à négocier sans transiger sur son credo : "Un homme, une voix". Finalement, il atteint son but et devient le premier président démocratiquement élu d'Afrique du Sud. Là s'arrête le bouquin, mais le combat de Mandela n'a pas de fin car il est le seul qui en vaille vraiment la peine.

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Un long chemin vers la liberté

Je termine mon année de lecture en beauté avec un poids lourd de l'édition, moins du fait de ses 750 pages que de la qualité de son auteur : Nelson Mandela. Un homme qu'on ne présente plus à l'échelle de la planète. Nul n'ignore qu'il a consacré sa vie à lutter pour la liberté de son peuple. Pour faire valoir que la couleur de la peau ne devait être un critère de sélection pour quoi que ce soit. Bien persuadé que je suis que cette sentence ne dit rien des souffrances endurées par les peuples qui ont eu vécu l'apartheid du mauvais côté de la ligne tracée physiquement et assumée par ceux qui en étaient les auteurs.



27 années de prison, cela pèse lourd dans une vie quand on n'a voulu que défendre ses opinions, prenant pour modèle le mahatma Gandhi et répondre à la violence par la non-violence.



Un ouvrage qui nous fait envisager qu'il est dans l'espèce humaine des individus d'une dimension supérieure, et que celle-ci n'a que faire de la force ni de la couleur de peau. Mandela a surpassé, du fait de son engagement auprès de son peuple, de la pugnacité et l'endurance qui ont été les siennes, tous ceux qui ont cherché à le dénigrer si ce n'est l'anéantir. Ceux-là même qui se targuaient d'appartenir à une race auto proclamée supérieure et dont le seul mérite était celui de la naissance.



Il a dû développer des prouesses d'ingéniosité pour dissimuler ses écrits. Il les avait entamés dès sa captivité, habité qu'il était de la conviction que les temps futurs lui donneraient raison. Sans savoir si cette perspective lui aurait permis de connaître quelques jours de liberté avant de quitter ce monde si dur pour son peuple.



Son engagement auprès de ce dernier a été si accaparant que sa vie familiale a été sacrifiée au profit de ses frères de couleur. Il en avait pleine conscience mais s'était imposé la dévotion à ces derniers, primo occupants du pays, opprimés par des colons venus d'ailleurs, drapés d'une supériorité que leur conférait le développement de leur civilisation d'origine.



Où l'on se rend donc compte que le développement des valeurs humaines ne va pas de pair avec le développement technologique et industriel, encore moins avec la couleur de peau. Il faut lire pareil ouvrage pour se faire une idée de ce que pouvaient être les conditions de vie des sud-africains noirs sous le régime de la ségrégation mise en oeuvre et assumée par la minorité blanche.



L'ouvrage se termine à la veille de son accession à la présidence de la toute jeune république sud-africaine. Nelson Mandela nous relate 70 années de souvenirs avec une précision stupéfiante. le plus étonnant restant son absence de rancune à l'égard des anciens oppresseurs, les garantissant de toute revanche. Il avait aussi la lucidité et l'humilité de reconnaître que le nouveau départ de ce pays ne pouvait se faire sans eux.



A la clôture de pareil ouvrage on se satisfait d'avoir vécu assez pour connaître la conclusion heureuse de cette période sombre de l'histoire de l'humanité. On ne peut que se confondre en admiration devant la grandeur d'un tel personnage. Il aura eu la force et la sagesse de sortir son peuple du gouffre la noirceur de l'âme humaine en évitant la guerre civile. Cette noirceur se dissimulant sous une peau blanche.



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Un long chemin vers la liberté

Que n'a-t-on pas dit ou écrit sur Nelson Mandela ?

Qui suis-je pour exprimer un ressenti ô combien imparfait après la lecture de ce long ouvrage autobiographique de Madiba ?

De l'enfance dans le Transkei jusqu'à la libération des geôles de l'apartheid, Mandela retrace un parcours de vie dont je veux retenir le ton humble, la pudeur presque qui émane de cette histoire, de son histoire devenue la nôtre.

Je n'avais que 14 ans à la libération de Mandela, l'apartheid était une réalité lointaine pour un jeune adolescent, même si je fredonnais Asimbonanga. Les années suivantes, la lente reconstruction de l'Afrique du Sud, son retour dans le concert des nations m'ont sans doute davantage marqués.

Dans ce long chemin vers la liberté, on ne peut qu'être saisi par le combat de cet homme, son absence de haine ou de ressentiment. Frappé par le caractère de la lutte menée au nom de la liberté et de l'égalité des droits par Mandela et ses compagnons de l'ANC, y compris lorsqu'il fallut se résoudre à recourir à la lutte armée dans les années 60. "Un long chemin vers la liberté" n'est pas un livre d'histoire dans le sens où il n'est pas l'œuvre d'un historien. Il est en revanche témoignage, l'histoire d'un homme et de son peuple, une histoire où sans cesse Mandela fait part de ses doutes, de ses hésitations, de ses convictions, de sa tristesse aussi lorsqu'il évoque le sacrifice qui fut le sien et celui de tant d'autres combattants de la liberté, laissant de côté une femme, des enfants, une carrière, au nom de valeurs universelles de tolérance, de paix et de liberté.

Eclairant et poignant.
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Conversations avec moi-même

Lire ce livre c'est découvrir l'homme derrière le personnage publique ,c'est aussi comprendre ce qui l'a motivé à sacrifier sa vie ,sa famille ,sa liberté pour son pays . C'est aussi connaitre ses doutes ,ses déceptions ,ses souffrances

physiques et morales et malgré tout cela le voir continuer . Envers et contre tout , Mandela a su rester fidèle à ses convictions et à ce qu'il était .Un homme comme il n'y en a que trop peu. Un bel exemple à suivre. Un livre à lire absolument pour y voir son humanité et apprendre qu'il avait des préoccupations communes aux nôtres dans certains cas . Un homme exceptionnel mais pas un surhomme .
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Un long chemin vers la liberté

Nelson Mandela nous fait le récit de sa vie jusqu'en 1995 dans une passionnante autobiographie.

Tout au long de son parcours, les rencontres ont été primordiales. Grâce à celles-ci, il a pu suivre une scolarité qui lui aurait été refusée autrement, à lui, l'orphelin de père vivant dans un bantoustan.

Puis, devenu avocat, défendant les membres de sa communauté, il a pris conscience du douloureux apartheid dont ils étaient victimes. Peu politisé au départ, certains hommes l'ont aidé à ouvrir les yeux.

Cependant, il portait dès sa jeunesse en lui le germe de ce qu'il allait devenir, un futur Prix Nobel de la Paix, une icône de la non-violence, certes, mais capable de recourir à la force lorsque toutes les autres solutions auront été épuisées.

Les passages sur ses premiers emprisonnements sont poignants et, là encore, montrent la grande force de caractère de l'homme qui a vaincu l'apartheid en Afrique du Sud.

J'ai découvert dans ce livre qui se parcourt relativement aisément des pans entiers de la vie de Nelson Mandela qui m'étaient inconnus.

A aucun moment il ne se vante ni ne masque ses défauts, ce qui faisait sa grandeur, avec son courage et son obstination.

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Un long chemin vers la liberté

27 ans de prison alors que son seul crime était son désir de liberté pour son peuple. Et pourtant le témoignage de Mandela est sans haine, sans orgueil. Mon Dieu, quelle force, quelle dignité, quelle pudeur... L'exemplarité incarnée.

Je pensais lire le récit d'un calvaire, et c'est pourtant bien un cheminement que Madiba nous propose. Un long chemin vers la liberté...
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Un long chemin vers la liberté

Je connaissais forcément ce personnage historique de nom mais j'avoue qu'hormis le fait qu'il ait défendu toute sa vie l'abolition de l'Apartheid en Afrique du Sud et qu'il ait passé une grande partie de sa vie en prison, je ne savais finalement que peu de choses de ce grand monsieur que fut Monsieur Mandela.

Une vie faite de luttes et de convictions. Une autobiographie très inspirante et instructive sur l'Histoire de l'Afrique du Sud et sur ce phénomène, à mon avis, peu connu dans ses détails qu'est la ségrégation.

De son enfance au jour de sa dernière libération, Mandela nous narre son histoire et comme il est devenu par la force des choses et bien malgré lui, le symbole d'une valeur qu'il a défendu jusqu'à sa mort : la liberté pour tous, la sienne et celle de son peuple : celui de l'Afrique du Sud.

Une belle leçon d'humanité et une profession de foi pour la Liberté. Long et sinueux mais lumineux chemin vers la liberté que cette autobiographie.
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Un long chemin vers la liberté

Figure illustre de la lutte contre l'apartheid, Nelson Mandela a été président de la République d'Afrique du Sud après avoir passé vingt-sept ans en prison. Je me souviens encore avoir défilé dans la rue pour sa libération. C'était dans les années 80. S'il y a des gens qui ont changé le monde Nelson Mandela fait partie de ceux-là.

Cette autobiographie intitulée «Un long chemin vers la liberté » est un témoignage poignant de son enfance à sa libération de prison en 1990.

Celui qui était surnommé Madiba est issu d'une famille royale de l'ethnie Xhosa, ce qui lui permettra de faire des études. Il créera avec Olivier Tambo le premier cabinet d'avocats noirs à Johannesburg et luttera toute sa vie contre un régime raciste et ségrégationniste avec ses amis noirs, blancs ou Indiens.

Il raconte avec beaucoup de précisions son activisme au sein de l'ANC (Congrès national africain) mais également tout le déroulement du procès des années 60 qui le conduira pourtant à la clandestinité après son acquittement. Il sera de nouveau arrêté et condamné à perpétuité lors du procès de Rivonia et restera en prison dans des conditions souvent épouvantables contrairement à ce que l'on pourrait croire. D'ailleurs on se demande comment des gens qui sont enfermés si longtemps pour leurs idées réussissent à survivre et à croire en leur combat. Mais Nelson Mandela a su tracer son chemin vers la liberté.

Lecture hommage d'un homme hors du commun, prix Nobel de la paix, qui aurait eu 100 ans cette année.





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Un long chemin vers la liberté

Le long combat de Mandela, et de ses amis et alliés, pour l'égalité en Afrique du Sud est passé à la postérité. Malgré cela, que connaît le grand public des détails de cette lutte, et des pensées de cet homme qui a su incarner un combat et qui l'a porté jusqu'au bout , des décennies et des décennies de lutte?

Apparemment, Un long chemin vers la liberté a été adapté au grand écran, parfait, cela aidera à sa diffusion, mais j'ai toujours préféré l'écrit et voilà donc que j'ai attaqué, et beaucoup apprécié,cette autobiographie.

Autant le dire, cela m'a surtout montrée comme j'étais inculte sur ce sujet. Les grandes lignes, d'accord, mais dès qu'on creuse un peu...Le pire a été dans la partie où il quitte clandestinement le pays pour chercher des soutiens à l'étranger, plus particulièrement en Afrique, et où il y a eu un moment ou deux de 'Où diables est-ce déjà, tel pays?'

Honte à moi!

Alors oui, c'est tellement détaillé que le lecteur français est un peu déboussolé parfois devant l'abondance des détails, par exemple quand ils citent d'autres grands hommes de la lutte, c'est très long et parfois on s’essouffle un peu, et...qu'on se retrouve n'en connaitre aucun, mais c'est aussi pour cela que je le recommanderai: parce que c'est l'histoire qui se déroule ici, une histoire importante, qui a encore des ramifications terribles, une histoire dont il est important de se rappeler.

Ce n'est pas une grande oeuvre littéraire mais c'est une grande biographie d'un homme et de l'histoire, pour laquelle il vaut le coup de ne pas reculer devant l'épaisseur!
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Un long chemin vers la liberté

Depuis des années, on entend parler de l'Afrique du Sud. Dans ce pays immense s'est joué pendant près d'un demi-siècle un combat extraordinaire pour la dignité humaine.



Invictus de Clint Eastwood, m'avait permis de voir un court épisode de la vie de cet homme, Nelson Mandela, devenu le symbole vivant de la lutte anti-apartheid. le film montrait l'homme devenu Président de l'Afrique du Sud mais nous ramenait aussi en arrière dans les années les plus sombres, à Robben Island.



La lecture de nombreux articles apportait toujours un éclairage parcellaire sur sa vie mais il était indispensable d'en savoir plus, de connaître les détails de cette lutte titanesque menée contre une minorité qui avait décidé de reléguer la majorité des Africains du sud au rang de sous-hommes, multipliant les interdits et les vexations.



Né le 18 juillet 1918, dans un petit village du Transkei, Nelson Mandela nous détaille l'organisation complexe du peuple Xhosa dont la tribu Thembu comprenait le clan Madiba, ce nom qu'on lui donnera souvent, par respect. Il nous fait cheminer ensuite depuis cet enfant africain qui a la chance de faire des études jusqu'à celui qui sera le premier Président d'une Afrique du Sud enfin libérée de l'oppression d'une minorité, le 10 mai 1994.



D'étape en étape, c'est l'histoire d'un pays qui s'inscrit. Élu au comité exécutif de l'ANC, le Congrès national africain, en 1947, le jeune avocat Nelson Mandela va être obligé d'en démissionner en 1953 pour passer à l'action clandestine. Toujours très sportif, attiré par la science de la boxe, il adore la musique et les chants africains. le 5 décembre 1956, il est arrêté pour haute trahison avec 155 autres personnes puis libéré sous caution. Peu après, il quitte Evelyn, sa première femme devenue Témoin de Jéhovah et mère de ses trois premiers enfants. Elle voulait qu'il cesse son engagement politique.



Il se remarie en 1958 avec Winnie qui fut la première assistante sociale noire mais ils n'auront pas le temps de profiter de leur lune de miel car le procès de Pretoria commence. Celui-ci se terminera par un acquittement mais, au début des années 60, après un long voyage dans de nombreux pays étrangers, il est arrêté et condamné à 5 années de prison alors qu'il était surnommé « le Mouron noir » dans la presse, à Johannesburg. En 1963, il fait connaissance avec Robben Island, cette île-prison située au large du Cap.



Au cours d'un nouveau procès, le « procès de Rivonia », il risque la peine de mort avec les autres membres du MK, un mouvement clandestin préconisant des actions violentes (sabotages, attentats, lutte armée) pour venir à bout d'un gouvernement de plus en plus répressif. Il est condamné à perpétuité.



Il serait trop long d'essayer de résumer un ouvrage de 758 pages qui comporte en plus un index très utile pour rechercher certains renseignements mais je ne saurais trop vous conseiller de vous lancer dans cette immense fresque très instructive, souvent dramatique et émouvante qui laisse le lecteur rempli d'admiration pour le courage et la force de Nelson Mandela.



Hélas, ce grand homme est mort à Johannesburg, en 2013, à l'âge de 95 ans. Sa mémoire restera à jamais dans nos cœurs.




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Un long chemin vers la liberté

Familier de l'écoute de livres audio, je n'ai d'abord pu m’empêcher d'être déçu en découvrant que celui ci, reçu aimablement de l'éditeur Audiolib dans le cadre de l'opération masse critique, n'était qu'un texte abrégé, un peu frustré de ne pas savoir ce que j'allais manquer. En parcourant les 758 pages du livre de poche que mon fils est en train de lire, j'ai cependant constaté que le texte intégral comportait de longues explications politiques se prêtant à une telle version écourtée, impression qui s'est confirmée à l’écoute. Le livre est une autobiographie, mais une autobiographie politique, avec très peu de place aux sentiments personnels autres que ceux ayant trait à la lutte de l’auteur, et une place réduite au minimum faite à sa vie privée. Je ne suis pas familier de l’histoire sud-africaine, ni des méandres des politiques qui s’y sont succédées, et finalement cette version abrégée m’a largement suffi pour me faire une idée. Bien qu'écrit par le principal protagoniste, le texte donne l’impression d’un cours d’histoire, avec un grand souci de précision et de rigueur. L’auteur semble s’être résigné au sacrifice de toute vie personnelle. La voix du lecteur renforce encore cette impression, tant l’ensemble est dit sur un ton constant, avec une diction parfaite. Pour le reste, l’histoire est celle, émouvante, de l’homme unanimement reconnu, de son engagement, de sa vision, de sa lutte, et de ses 27 ans de prison, qu’il est inutile de résumer. Cette version audio abrégée est finalement une bonne alternative au livre.
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Un long chemin vers la liberté

l'histoire et la biographie de l'un des plus grands monsieur , l'un des plus grand révolutionnaire d’Afrique et de monde entier raconté par lui-même.
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Un long chemin vers la liberté

Un bon livre pour découvrir ce personnage éminent de l'histoire, cet homme devenu un symbole de la liberté et de la justice. Le découvrir à travers ses propres mots, ce qui donne à cette aubiographie plus d'intimité, plus de chaleur, plus de réalité.



J'ai bien accroché au début sans mal, le milieu aussi était intéressant mais à partir du milieu jusqu'à la fin, la période de sa vie en prison devient très longue. J'ai laissé traîné en longueur ma lecture, ne souhaitant pas non plus l'abandonner car elle est vraiment digne d'intérêt.



Ce fut une lecture qui sort de l'ordinaire pour moi, culturelle et historique, et je suis fière d'avoir lu le livre de Nelson Mandela qui est un des plus grands maîtres de l'histoire, qui mérite d'être connu encore et encore pour ne pas oublier, pour ne pas commettre les mêmes erreurs ou avoir un regard plus lucide quant aux événements politiques actuels.
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Un long chemin vers la liberté

[Disponible également en français, en Livre de Poche – lu suite à la nouvelle de l’état de santé sans doute irréversiblement compromis de l’auteur]



Qu’il me soit permis, en hommage à la grandeur du personnage, de citer d’abord in extenso l’excellente chronique que Bernard Guetta lui a consacrée lundi dernier sur France Inter :



« Qu’est-ce qui a fait un tel géant de Nelson Mandela, de cet homme respecté, admiré, vénéré dans le monde entier dès les années 80 et dont le gouvernement sud-africain annonçait hier soir qu’il était désormais, à 95 ans, « dans un état critique », autrement dit proche de sa fin ?

Ce sont, naturellement, les 27 années de prison, dans des conditions longtemps très dures, qu’il avait endurées pour s’être rebellé conte la ségrégation raciale régnant dans son pays. C’est bien sûr l’absolue légitimité de son combat, d’abord non-violent puis armé, contre ce régime d’apartheid qui faisait des Noirs des parias dans leur propre pays dominé par une minorité blanche qui ne leur reconnaissait aucun droit. C’est évidemment la force, la dignité, le courage avec lesquels il avait refusé, cinq ans durant, des offres de libération de plus en plus pressantes en échange d’un appel à la renonciation à la lutte armée puis d’un adoucissement des lois organisant la ségrégation.

C’est surtout la détermination qu’il a mise, dès lors que de vraies négociations s’étaient ouvertes, en 1990, avec le pouvoir blanc, à éviter que les Zoulous comme la minorité la plus radicale de la minorité blanche ne fassent éclater l’Afrique du Sud et ne la plongent dans des guerres sans fin en fondant leurs propres Etats. Bien avant de devenir, en 1994, le premier président de l’Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela avait pris sur ses épaules le destin de son pays avec l’obsession de ne pas laisser échouer l’espoir d’une transition réussie entre le non-droit et l’Etat de droit et il avait, pour cela, réfréné l’impatience de ses partisans, donné le temps à Frederik de Klerk, son interlocuteur, l’homme qui l’avait fait libérer, de convaincre la population blanche qu’il fallait sortir de l’apartheid et même été jusqu’à longuement négocier avec les mouvements les plus racistes et les plus violents qu’il avait su amener à accepter l’inéluctable – un homme, une voix.

Ces quatre raisons auraient plus que largement suffi à faire de lui le mythe qu’il est devenu mais là n’est pourtant pas l’essentiel. La vraie grandeur de Mandela est d’avoir su dépasser le ressentiment et de l’avoir fait dépasser à la majorité noire, d’avoir su comprendre que la plus grande des victoires, ce n’était pas la défaite de l’adversaire mais la victoire que l’on remporte sur soi-même en regardant devant et non pas derrière soi.

Après tant d’injustice et de violences, les Sud-Africains auraient eu toutes les raisons de ne pas vouloir vivre avec les Blancs et de les pousser à partir. C’eût été humain, trop humain, mais que se serait-il alors passé ? Des gens qui n’avaient plus d’autre pays tant ils étaient installés là depuis longtemps seraient devenus apatrides alors que tous, loin de là, n’avaient pas de fortune à l’étranger.

Une injustice aurait succédé à une autre et l’Afrique du Sud se serait ainsi privée d’enseignants, d’entrepreneurs, de fermiers, d’ouvriers, de médecins, dont elle avait besoin pour développer son économie et qui étaient tout aussi Sud-Africains que les Noirs. Non seulement Nelson Mandela a su pardonner mais il su construire un pays qui s’affirme aujourd’hui et devient – cela n’est pas fait mais se fait – un pays dont l’irremplaçable atout est l’unité dans la diversité. »



Cette autobiographie, amorcée dans les conditions extrêmement ardues des pires années de la détention à Robben Island et sauvegardée de façon prodigieuse, a la pudeur et la grandeur de se terminer à l’issue du premier scrutin à suffrage universel d’Afrique du Sud, en mai 1994, passant donc sous silence l’apogée de la carrière politique de Mandela. Cependant, le ton est donné dès les premières phrases, où son humilité se double d’une incessante remise en question de chaque décision personnelle et politique, de l’aveu de ses erreurs, de ses doutes et inquiétudes morales, notamment vis-à-vis de sa famille mais aussi au sein de son camp politique surtout lors des deux moments cruciaux : la décision de l’abandon de la non-violence et inversement celle de l’entame des négociations secrètes avec le gouvernement blanc du Parti Nationaliste.

La progression chronologique et la répartition du texte tiennent le lecteur en haleine, même dans les chapitres initiaux sur l’enfance et la formation – jusqu’à l’ouverture de la première étude juridique par deux Noirs à Johannesburg – et tout au long des centaines de pages centrales décrivant les vingt-sept années d’incarcération politique. L’on ne peut que s’étonner que cette durée inhumaine (plus de dix mille jours de prison ferme) n’ait pas brisé l’homme ni ne l’ait éloigné de son combat, dans sa position de meneur auprès de l’African National Congress, de sorte qu’il était encore le seul interlocuteur attitré pour toutes les négociations, clandestines d’abord, avec le gouvernement et les organisations concurrentes et antagonistes (dont le Parti communiste etc.). Lors de sa libération, à 71 ans, il peut tout naturellement parler de sa renaissance, et se remettre au travail avec une vitalité frénétique déconcertante (même pour Madame Thatcher qui pourtant se vantait de n’avoir besoin que de quatre heures de sommeil par nuit).

Toutefois, au-delà des considérations éthiques et politiques qui parsèment l’œuvre et inspirent à tout lecteur les idéaux humanistes les plus élevés, et mises à part les circonstances de ma propre histoire qui m’ont porté plusieurs fois à chanter en chœur, avec la trépidation fervente et la main droite sur mon cœur d’adolescent, le « Nkosi Sikelel iAfrika », en 1990, quand il était encore défendu, j’ai trouvé particulièrement intéressantes les parties concernant le déroulement des procès (avec l’argumentaire juridique déployé) et surtout les quelque 150 pages finales consacrées aux négociations. Tout étudiant en science politique et tout lecteur intéressé par la diplomatie devraient en faire un vrai vade-mecum.

En guise de citation finale, je choisis le message moral conclusif de l’ouvrage :



« I knew as well as I knew anything that the oppressor must be liberated just as surely as the oppressed. A man who takes away another man’s freedom is a prisoner of hatred, he is locked behind the bars of prejudice and narrow-mindedness. I am not truly free if I am taking away someone else’s freedom, just as surely as I am not free when my freedom is taken from me. The oppressed and the oppressor alike are robbed of their humanity. » (p. 751)

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