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Citations de Nick Gardel (134)


« …j’enseigne la zététique à l’université.
— L’esthétique ? interrogea Berchtold soupçonneux.
— Non Zé-té-tique, avec un Z. C’est la science du doute.
— Du doute ?
— Oui, le doute, l’esprit critique, la remise en question des croyances paranormales.
— Vous enseignez aux gens à douter ?
— C’est cela. Disons que, plus modestement, j’essaye de leur apprendre à développer des armes de défense contre les raccourcis et les approximations qui permettent aux charlatans de s’installer. Rien de bien extraordinaire, voyez-vous. Du bon sens, je suis sûr que dans votre métier vous pratiquez cela quotidiennement.
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l ne vient qu’exceptionnellement aux assemblées générales, on ne le croise que rarement tant il vit dans le confort clos de son appartement du premier étage. Je crois que je ne l’ai jamais vu autrement que dans un impeccable costume qui lui donne cette classe surannée des anciens chanteurs de charme. Pourtant, là, devant moi, il donne l’impression d’avoir rétréci dans une coquille trop grande. Bien sûr, la masse de mon corps en impose, mais il se rajoute un je-ne-sais-quoi de déséquilibré dans notre confrontation sur mon paillasson. Je me sens dans la peau d’un ogre devant l’un des frères de Poucet. 
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Orsini est la caricature du vieillard. Voûté, la peau parcheminée et plissée comme un lit défait, il a dans les yeux une éternelle tristesse qu’aucun sourire ne pourra jamais totalement effacer. Son front a gagné la lutte de terrain sur sa chevelure blanchie qui se retire néanmoins dignement dans l’arrière-pays de son crâne. Ses lobes d’oreilles accusent les ans, dévorés par la broussaille, tandis qu’un nez large s’épate entre rides et poches, ombrant des lèvres fines sans teinte. Orsini n’a pas d’âge, mais le compteur a dû sacrément tourner. C’est le seul représentant mâle de notre copropriété, si on excepte mon auguste personne. Il est la preuve que cacochyme s’accorde surtout au féminin, les hommes lâchant la cordée bien avant le sexe prétendu faible.
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C’est un préparatif, un préliminaire à la vaste orgie ménagère qui va avoir lieu.
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Quand je dois réfléchir, je ne me perds pas dans la contemplation des chiures de mouches sur mon plafond. Je ne bave pas, l’œil vide, face à un soap américain de début d’après-midi. Quand il me faut du temps de cerveau disponible, pas besoin des pubs de la première chaîne, je prépare ma tambouille dans une cuvette, je dose, je dilue, je touille et finalement je transfère à l’entonnoir dans un pulvérisateur qui va devenir mon arme de destruction bactérienne massive
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Il faut compter un bon demi-litre de vinaigre pour un litre d’eau tiède. Là-dessus, une grosse cuillère de savon noir et surtout des huiles essentielles. Moi j’aime le citron et le pin. Mais je varie parfois avec de la lavande, de la menthe poivrée, de l’eucalyptus ou de la cannelle. Mais on a tôt fait de se retrouver avec un intérieur qui sent comme les relents d’un vieux moule à gâteaux moisi ou les toilettes publiques d’une gare de province. Alors j’en reste aux basiques : agrumes et pin des landes.
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Élever ma masse et gravir les étages n’a jamais été une sinécure pour moi. L’escalier est l’ennemi du gros. Il procure un sentiment erroné de stabilité. Une succession de petits efforts qui donne l’illusion du réalisable. Mais la répétition de ces stations minuscules que sont les marches est pire qu’un chemin de croix. Trop étroites pour décider d’y faire une pause, on les enchaîne témérairement. On surpasse ses propres capacités pour atteindre le palier suivant. Là, le retour en arrière n’est plus envisageable, l’énergie mise en jeu ne peut être gaspillée, il faut monter, encore, coûte que coûte, malgré le corps qui rechigne, le souffle qui manque, le cœur qui s’alarme et le système sudoral qui s’emballe
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— Et la connophobie ? J’ai droit à la peur des cons ?
Il n’en fallait pas moins au capitaine Jean Davis pour monter dans les tours.
— Parce que des cons, l’époque en génère des palanquées. Ras la gueule ! Jusqu’à l’indigestion.
La grande universalité ! Et puis des cons, y en a de tous les modèles. Du local et de l’importé, du à voile et à vapeur, du con anorexique et du connard gargantuesque, du grand con ou de la miniature, de la conne et du poilu. Comme s’il suffisait d’appartenir à une catégorie pour y échapper. Et surtout ne viens pas me chercher avec l’étiquette du macho. Parce que, tout compte fait, mes couilles m’ont rapporté au mieux des emmerdements et je n’ai jamais piétiné les ovaires de quiconque pour parvenir où j’en suis. C’est-à-dire nulle part. Soit dit en passant, dans l’histoire, j’ai un peu l’impression d’être le bon petit soldat qui fait où on lui dit de faire. Si possible en ne tirant pas trop sur sa laisse…
— J’aime bien quand tu râles. Je me revois à ton âge…
— Dans ma liste, c’est vrai que j’avais oublié les vieux cons…
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Faut se méfier des cons. Quand ils ne diffusent pas en continu, ils se concentrent…
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On compare, on jauge en permanence. On fait monter le réel sur nos petites échelles, nos minuscules frises temporelles. Quand un stade est atteint, il sert de point de référence. C’est notre Glasgow quotidien. On quantifie notre ressenti comme un médecin évalue notre potentiel vital.
Des comptes d’apothicaire.
À 15 c’est la pleine conscience, à 3 tu es en coma profond. Tu t’enfonces avec le score.
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Non, mais, tu t’entends ?
Forcément que non, tu ne t’entends pas. Ce n’est peut-être pas plus mal d’ailleurs.
Tu n’es plus exactement dans la partie. Tu gueules, tu vocifères. Tu ne vois plus clair, mais qu’est-ce que tu fais comme boucan !
Tu viens de te faire éjecter d’un rade aussi pourri que mal fréquenté et entre deux pensées parasites, tu soliloques pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Parce que ça fait déjà quelqu’un à qui parler.
Les autres t’ont laissé à ton triste sort. Ils ont dû en avoir assez.
Toi, tu as dépassé ça. Tu as ravalé toute décence. Et il n’y a pas que la honte que tu as bue.
T’as varié les plaisirs…
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Malgré la crise évidente, je décidai de ne pas l’interpeller depuis l’extérieur. Pour parler comme un ethnologue des terres sauvages et inexplorées, un chuchotement dans la voix pour ne pas effrayer l’objet de l’étude, je dirais que le jeune est un petit animal craintif. Il faut systématiquement lui laisser une porte de sortie sinon il aura le sentiment d’être piégé et devra se résoudre à des actes totalement inconsidérés.
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La connerie se pratique en bande, elle y trouve une justification. Le pluriel cher à Brassens n’est pas un concept de misanthrope, il est la pierre angulaire de la paresse intellectuelle. À plusieurs on ne multiplie pas la puissance de réflexion, on soustrait juste les filtres qui vous empêchent de dire des absurdités. Suffit de consulter les réseaux sociaux ou les meetings politiques pour s’en persuader.
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Tu viens de te faire éjecter d'un rade aussi pourri que mal fréquenté et entre deux pensées parasites, tu soliloques pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Parce que ça fait déjà quelqu'un à qui parler.
Les autres t'ont laissé à ton triste sort. Ils ont dû en avoir assez.
Toi tu as dépassé ça. Tu as ravalé toute décence. Et il n'y a pas que la honte que tu as bue. T'as varié les plaisirs...
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Les situations personnelles des gamins étaient toutes plus sordides les unes que les autres. Abandons, maltraitances, drogue et alcoolisme étaient leur base de départ dans l’existence. Les erreurs de leurs parents en héritage. Un mauvais terreau pour pousser sans grandir. Le manque d’implication de gens présomptueux qui avaient fait des enfants par mode, par habitude, par caprice, « parce que ça se faisait », sans jamais prendre conscience de la charge et de l’énergie que cela pouvait exiger. On se reproduisait d’abord, on réfléchirait plus tard… Au petit bonheur la chance, comme on achèterait un billet de loterie. Sauf que l’échec ici était retentissant. Un échec parental comme premier pas, la résilience comme unique chance de s’en sortir. Il fallait que ces mômes soient forts, bien plus que les autres.
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Georges meunier contemple ce nouvel horizon aqueux. Gardien de phare dans la tourmente malgré lui. Il voudrait hurler sa haine, son désarroi, mais il reste la, l' œil morne.
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Quand il s'éveilla à l'orée d'un cinquième matin, la pupille torturée par un rayon qui traversait la vitrine, il eut un haut-le-cœur qui lui broya l'abdomen. Il ravala une remontée acide de honte et de chagrin et comprit qu'il était arrivé au bout de sa capacité à encaisser.
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Quatre jours sans douche, sans rechange, à se nourrir d'expédients, se rinçant la bouche aux liqueurs anisées pour finir par déverser son trop-plein de tristesse dans le caniveau, le corps brisé entre deux voitures.
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Il ne s'y traînait que lorsque les zincs des bars environnants tanguaient trop ou quand leurs barmans refusaient de savonner sa descente infernale. Il s'écroulait alors, à même le parquet, et se débattait dans les fastes de cauchemars toujours plus abscons.
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La dérive de Peter avait durée quatre jours. Quatre jours où ses instants de
conscience tentèrent de tenir la dragée haute à l'ivresse et échouèrent. Il avait investi la librairie comme point fixe, mais passait le clair de son temps dehors.
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