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Citations de Nick Gardel (134)


Au milieu de cette cathédrale à ciel ouvert, sur un transat à l’équilibre douteux, le corps laiteux et parfaitement nu de Paul Monnier prenait le soleil. Il était tourné de manière à accueillir tout nouvel arrivant avec la vue de son anatomie flasque et peu ragoutante. Sa pilosité éparse se chargeant de souligner les zones que l’on aurait préférées avoir le loisir d’imaginer en lieu et place d’une réalité démonstrative. Paul avait appelé Jean Edouard au secours dans des termes qui laissent présager un danger imminent, et il était un tantinet déconcertant de le retrouver en train de faire une sieste, les couilles au vent.
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Laisser une trace… Ambition d’escargot pour celui qui a passé sa vie à en baver. (p. 140)
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Ce type aurait fait un parfait inquisiteur, nourri au syllogisme bancal et à la preuve par défaut. Un bel abruti de place publique qui pèse les sorcières et les canards. (p. 155)
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La tradition potache disait pourtant que les témoins de Jéhovah s’apparentaient aux testicules, allant toujours par deux et se voyant refuser l’entrée… (p. 163)
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On a remplacé l’écoute désuète du curé par l’ordonnance psychiatrique. C’est plus chic et nul besoin de réciter des Pater pour se faire absoudre. Les bondieuseries ont été synthétisées en laboratoire. Ça creuse le trou de la sécu mais on n’a pas besoin de se montrer à la messe pour avaler le corps du délit.
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p.182 (...) Certains s'éveillent au chant des oiseaux, moi j'ai eu droit à la danse rituelle du lever. Je peux vous assurer que voir un bon quintal de chair molle et rose se démener au milieu du campement ça vaut tous les comprimés de vitamine C. (...)
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Puisqu’il faut bien commencer quelque part, il pourrait s’agir ici d’une de ces créatures qui a réussi ce que les alchimistes ont cherché pendant des millénaires dans des caves obscures, des laboratoires humides et surtout à l’ombre du premier bûcher qui passe. C’est-à-dire réaliser un moyen de se la couler douce sans dépenser plus d’énergie qu’il n’en faut à leurs cellules pour
transformer le glucose en dioxyde de carbone. Et encore, dans des proportions raisonnables et en suivant un programme mûrement réfléchi : dormir, manger, avoir parfois une activité sexuelle et hurler son contentement à la ronde. Les plus habiles d’entre vous auront compris qu’une seule espèce parmi l’inventaire établi par Noé qui se démena comme un petit fou pour sauver des choses aussi inutiles que la vipère du Gabon et le cochon d’Inde ; une seule espèce donc peut prétendre à la palme de l’oisiveté la plus improductive : le chat domestique.
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C’est une des leurs. La fille de la confiserie. Elle donne un coup de main pour vendre les churros et tourner la barbe à papa. Elle avait dû prendre sa pause derrière la grande remorque blanche. Pour fumer en cachette peut-être. Elle en a profité pour vérifier le glaçage des pommes d’amour qui caramélisait dans le grand chaudron.
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Cinq centimètres.
Dix au maximum.
Voilà la distance qui manquait pour que l'orteil touche le sol. Un orteil nu, débarrassé de sa pantoufle informe qui traînait sur le tapis. L'orteil, la pantoufle, le tapis, chacun participait à la banalité de la scène. Chacun découpait une strate de cette banalité, horizontalement.
C'était presque imperceptible, mais l'orteil en question décrivait dans l'air d'infimes petits cercles. Comme un spirographe imaginaire animé par un souffle d'air ou quelques microscopiques vibrations du bâtiment. L'immobilité factice d'un pendule de Foucault. Mais le poids du corps ne démontrait rien.
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Voilà deux heures qu’il zappait comme un éperdu
entre les presque quatre cents chaînes que lui offrait son abon-
nement satellite et il n’avait rien trouvé qui puisse lui accaparer
la rétine plus de quelques secondes sans faire naître un ennui
abyssal. Il avait tout passé en revue, du championnat de criquet
indien à la culture de l’orchidée épiphyte d’Amazonie, sans ou-
blier une rediffusion d’époque d’un épisode de Chéri Bibi. Les
novellas brésiliennes ou turques ne l’avaient pas enchanté plus
que les mille et un accommodements du bacalhau portugais. On
avait tenté dans toutes les langues de rendre son cerveau dispo-
nible pour y fourrer des yaourts, du soda ou de la lessive, une vie
meilleure s’offrait à lui pleine d’oligo-éléments protecteurs, de
complexes à l’oxygène actif propre ou de phares directionnels
révolutionnaires. Le royaume du superlatif lui avait ouvert ses
portes et il n’avait pas eu la force mentale d’en franchir le seuil.
Même les programmes pornos qui demandaient un déblocage du
contrôle parental l’avaient laissé de marbre, désir et télécom-
mande en berne. Il en était rendu à regarder les couleurs hypno-
tiques de la faune menacée de la barrière de corail au milieu des
reliefs d’un en-cas hypercalorique.
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Au téléphone, le commissaire avait été clair, limpide jusqu’à la transpa-
rence. Avec le nombre de k€ au mètre carré qui se faisait soigner
dans la clinique, le sol était tapissé d’oeufs. Le moindre faux pas
et c’était l’omelette hiérarchique. Bien sûr, il y avait
l’accumulation assez malvenue du guitariste english retravaillé
au bâton et l’ouverture in vivo du dealer, mais la consigne minis-
térielle était sans appel : pas de clapotis. Et un clapotis, c’est plus
petit qu’une vague…
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"Au milieu de cette cathédrale à ciel ouvert, sur un transat à l'équilibre douteux, le corps laiteux et parfaitement nu de Paul Monnier prenait le soleil. Il était tourné de manière à accueillir tout nouvel arrivant avec la vue de son anatomie flasque et peu ragoutante. Sa pilosité éparse se chargeant de souligner les zones que l'on aurait préférées avoir le loisir d'imaginer en lieu et place d'une réalité démonstrative. Paul avait appelé Jean Edouard au secours dans des termes qui laissent présager un danger imminent, et il était un tantinet déconcertant de le retrouver en train de faire une sieste, les couilles au vent."
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-Votre assassin se croit dans un film. Il s'est pris pour un grand esprit criminel qui réalisait une mise en scène afin de derouter les forces policières.
-Et ça ne mène où ?
- Ça me paraît clair.
La légiste marqua une pause pour ménager son effet.
- Le type que vous recherchez est complètement con.
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-Donc, le plan c'est quoi ? Tu viens faire un stage ?
- Le commissaire Lecuyer m'a affecté à votre groupe.
- Première erreur, Klaxon. On ne ment pas à plus gradé que soit...
-Moi ? Mais je... s'empourpra le brigadier.
- Tatata ! Impossible que Lecuyer ait utilisé le terme de "groupe" pour parler d'Anders et de moi. Il t'a dit quoi ? "Tu vas seconder les deux Jean"? "Je te place chez les deux guignols"?
Glacson baissa les yeux et se mit à inspecter la pointe de sa basket. Peut-être esperait-il avoir encore le temps de découvrir le secret de la téléportation.
- Les deux cons, dit-il dans un murmure. Il a dit "Vous irez avec les deux cons".
- À la bonne heure ! Voilà une entrée en matière digne et franche.
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Jed salua Siegfried qui enroula la corde le reliant au molosse autour de son poignet. Bien que ce fut son bras droit, longuement entraîné par une pratique intensive de la pornographie internet, le contraste était saisissant entre la maigreur sèche du tatoué et les muscles placides qui jouaient sous le pelage. D’un bond, le mâtin aurait arraché l’épaule de celui qui se prétendait son maître. Précaution inutile pour l’heure, car il s’extasiait du moelleux raffiné d’un Firestone millésimé qu’il couvrait copieusement de bave.
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Une école unique, asphyxiée d’hétérogénéité, dépassée par cette génération revenue de tout, héritière des échecs des aînés, dépositaire d’une dette impayable et de promesses jamais tenues
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Paul avait appelé Jean Edouard au secours dans des termes qui laissent présager un danger imminent, et il était un tantinet déconcertant de le retrouver en train de faire une sieste, les couilles au vent.
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Au milieu de cette cathédrale à ciel ouvert, sur un transat à l’équilibre douteux, le corps laiteux et parfaitement nu de Paul Monnier prenait le soleil. Il était tourné de manière à accueillir tout nouvel arrivant avec la vue de son anatomie flasque et peu ragoutante. Sa pilosité éparse se chargeant de souligner les zones que l’on aurait préférées avoir le loisir d’imaginer en lieu et place d’une réalité démonstrative.
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C’est comme cela qu’après avoir fait le tour des merveilles cinématographiques qu’on associe généralement à un plat de pâtes, d’une trilogie des dollars jusqu’aux différents « il était une fois », poussant même aux limites d’un héros cradingue qui s’appellerait personne, je me noyais dans le grand Ouest américain classique en suivant distraitement les péripéties d’un Gregory Peck mené à la baguette par le sémillant égyptien Omar Sharif, plus mexicain que jamais. La scène de l’ombre d’un piton rocheux indiquant l’entrée d’une vallée merveilleuse valait bien les deux heures molles de cet « Or de McKenna ». Parfois le souvenir d’un émerveillement d’enfant suffit. Le cinéma a cette force, il peut vous marquer l’esprit si profondément que même le temps n’arrivera pas à effacer cette sensation. Distordue, délavée, déformée, mais toujours vivace, elle reviendra par surprise des décennies plus tard, essayant de se faire une place dans votre réalité mémorielle. 
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— Vous enseignez aux gens à douter ?
— C’est cela. Disons que, plus modestement, j’essaye de leur apprendre à développer des armes de défense contre les raccourcis et les approximations qui permettent aux charlatans de s’installer. Rien de bien extraordinaire, voyez-vous. Du bon sens, je suis sûr que dans votre métier vous pratiquez cela quotidiennement.
— Pas à ma connaissance. Le cursus policier ne comporte aucune formation aux techniques… comment dites-vous déjà… zététiques.
— C’est essentiellement un mot, mais je suis sûr que vous en maîtrisez les fondements de façon intuitive.
— Un bon enquêteur doute, c’est sûr.
— Exactement. Par exemple, dans vos interrogatoires, vous connaissez le principe des moisissures argumentatives de l’esprit ?
— Des quoi ?
— Vous voyez, c’est un des premiers postulats, si vous voulez imposer une idée, commencez par définir un vocabulaire. En fait, derrière cette appellation obscure je faisais référence à une série de processus logiques que l’on met en œuvre pour dissimuler sa mauvaise foi.
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C'n'est qu'le p'tit bout d'la queue du chat Qui vous électrise / C'n'est qu'le p'tit bout d'la queue du chat Qui passait par là. / Non, l'esprit n'est pas encor' là Unissons nos fluides / Et recommençons nos ébats Que le chat gâcha. //

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