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Citations de Nick Gardel (134)


La moyenne d'âge fleurait bon l'amateur des séries policières germaniques diffusées l'après-midi, entre une pub pour une convention obsèques et les prouesses technologiques d'un appareil auditif. C'est l'époque qui veux ça, l'époque ou la simple constatation blême, cent fois rabâchée : les jeunes ne lisaient plus. Alors quoi de plus compréhensible que de voir vieillir la fréquentation d'un salon du livre de province ?
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Le ballet incessant des demi-hommes commençait à lui taper sur les nerfs. Immobilisé par la force des choses dans la position d'un présentateur du 20 heures, homme-tronc derrière un bureau, il attendait le chaland. Cette posture lui travaillait durement les fessiers et entamait sérieusement le flegme légendaire qu'il tenait de ses compatriotes. La table lui cachait la partie basse de cette foule qui vrombissait sous le plafond de la salle des fêtes. Public choisi ou simples badauds, il voyait défiler les faciès éteints et mornes de ceux qui piétinaient.
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Les gens ont deux visages, surface et profondeur. Pour certains on est loin de l'iceberg. La première impression est la bonne et il n'est pas nécessaire de beaucoup gratter la couchez supérieure pour se rendre compte qu'on a fait le tour du bonhomme et que rien ne vous attend en dessous. Certains portent sur eux l'uniformité de leur médiocrité.
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Ce n'est pas parce que je rentre dans la catégorie des lève-tôt que je suis exactement du matin. J'ai le sommeil performant, c'est vrai. J'entends par là qu'il répare le corps autant que faire se peut; de moins en moins efficacement avec les années, mais l'essentiel est là. Pour ce qui est de l'humeur, c'est une autre chanson. Et la solitude n'a rien arrangé...
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Les vieux aiment la mort des autres, autant qu’un licencié d’un sport quelconque apprécie une rencontre amicale. C’est comme un entraînement grandeur nature. Celui-ci a raté sa sortie pour une question de timing, celle-ci marque des points par la qualité de son intérieur. Comme ce conseil de grand-mère qui vous enjoint de toujours enfiler une culotte propre avant de sortir. (p. 87)
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Il n’y a pas de véritable torture sans un soupçon d’espoir. Sans porte de sortie, l’homme lâche prise. Les meilleurs tortionnaires vous le diront. (p. 188)
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« Ils avaient passé la journée à faire des recoupements, chacun sur un écran, chacun dans les méandres de ce réseau qu’on dit social. Une fois le texte du cadavre exquis assimilé, ils étaient passés au corps même de ce groupe de lecture, ce qui en faisait son essence. Des centaines, des milliers de messages, de discussions, de réponses. Des sujets lancés et, par rebond, le retour sur investissement en phrases laconiques ou en longues diatribes verbeuses. Un ping-pong infini, une logorrhée monomaniaque par ce qu’il n’y a finalement pas cent manières de dire les choses. Entre les adeptes, les opposants, les consensus, les positions définitives, les hésitations, tous les points de vue se recoupaient et se rangeaient sous des bannières. »
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Ce petit-fils d’immigrés portugais est tombé sous le charme slave d’Aneta. Pour les deux, ce pays d’origine qui les définit et les marque n’est qu’une vague destination de vacances. Les hivers glacés d’Aneta sont des cartes postales, les fados de Miguel des souvenirs de touristes. Ces deux-là rigolent doucement quand la mode revient aux troubles identitaires, à la préférence nationale, au grand remplacement. Nés ici, leurs parents subissaient déjà les mêmes soupçons réchauffés. Ils savent que ce pays a toujours deux mains : celle, ouverte, qui vous accueille et une autre, poing serré, qui ne demande qu’à en découdre. Sans doute parce que, dans ce système de convoitise extravertie, on ne peut être heureux que si les autres le sont moins. Ce n’est pas tant la recherche du bonheur qui mobilise les foules mais son évaluation, sa comparaison avec celui du voisin.
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p.120-121 (...) - Ouais quand t'es tombé dans les pommes, je t'ai ramassé avec ta besace. Et pendant ton roupillon j'ai un peu fouillé c'est vrai. Mais j'ai été honnête. Juré. je n'ai pris que la moitié" (...)
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p.115-116 (...)"Quand je ressortis, l'indien s'acharnait à replier les arceaux souples de son tipi Décathlon
- Au lieu de me mater viens me donner un coup de main! Je n'arrive jamais à faire leur saloperie de "huit". Une fois sur deux ça me saute à la gueule" (...)
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p.16 (...) J'ai balancé mon front en avant, bien campé sur mes appuis. Bestial.Efficace. Ça a stoppé net la valse et l'étreinte. Avec ce bruit de Tuc sous la dent. (...)

P.16-17(...) Je n'ai pas demandé mon reste. Foutu pour foutu, j'ai mis les bouts. Faut me comprendre, je venais de demander une faveur avec un joli conte de fées et l'instant d'après je m'emplafonnais l'adjoint du boss. Fin des négociations, pas la peine d'appeler les syndicats et de réunir le comité de direction. C'était un coup de boule direct Pole Emploi ça (...)
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On a beau être en pleine ville, le dernier agent immobilier qui a fait visiter un appartement ici n'avait que le mot "calme" à la bouche. C'est l'argument massue pour venir s'enterrer dans ce clapier. Une copropriété digne d'un mouroir de la Creuse. En combinant l'âge des occupants, on peut facilement remonter aux croisades ou plus loin encore. Ici le mètre carré vaut son pesant de grabataires. Des vieux os qui s'accrochent à leurs vieux intérieurs.
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« Je suis un écrivain amateur. J’entends par là que je ne vis pas de ces mots, je n’en vivrai d’ailleurs jamais. Je pourrais vous trouver des explications, des chiffres et des statistiques qui disent combien il est difficile de vivre de sa plume. La vérité, au-delà de toute réalité pécuniaire, tient dans l’état du marché du livre, du mépris qu’on a dans ce milieu pour l’auteur qui est pourtant la source de ce business. »
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C’était une terre de rancœur, de vengeance, de regrets et de remords. Une terre où la paix avait appris à être temporaire et où on regardait d’un mauvais œil ceux qui vous parlaient de la Patrie. Ici on avait rarement fait le choix de la collaboration ou de la résistance. Il avait fallu subir les désirs fanatiques de voisins qui n’étaient jamais les mêmes. Car aucune vérité ne tenait la route dans ce jeu de chaise musicale. La nationalité, la langue autorisée, le nom des rues, l’ennemi même, changeaient d’une année à l’autre.
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La jeunesse a des ressources qu’on n’imagine plus une fois la cinquantaine venue.
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On retrouve des coutumes communes à toutes les familles. Certains tatouages, y compris sur le visage, des traditions funéraires complexes et surtout un mode de vie clanique qui s’accommode mal avec notre société. En Alsace on recense quelques familles dominantes avec différentes ramifications comme les Remetter, ou les Ziegler. Sans oublier celle qui a eu une exposition nationale et est devenue la plus tristement connue…
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Parfois dans l'existence , vous entrez en phase avec l'univers. L'espace d'un court instant, vous vous sentez connecté avec l'immensité de la création dans son ensemble. C'est généralement dans cette instant de grâce, dans cette fraction d'absolue conscience, que vous avez la certitude que les emmerdements vont commencer.
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Le temps passe. Et chaque fois qu'il y a du temps qui passe il y a quelque chose qui s'efface,
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… c’était une SDF. Et pas une lubie de hippie… Un truc à la dure. Je me figure à peine l’enfer que ça a pu être. Du coup, je ne suis jamais sûr qu’elle revienne d’un jour à l’autre. Elle bosse bien et tout, c’est pas le problème. Mais elle a un truc de cassé à l’intérieur… J’imagine que c’est normal.
— C’est assurément plus dur pour les femmes. J’ai lu un bouquin sur le sujet, un jour. Un témoignage ou un machin dans le genre. La fille expliquait qu’elle restait sale malgré les possibilités d’hygiène offertes par les refuges et les assos. Parce que lorsqu’elle était crade, « on la violait moins ». C’est ce « moins » qui m’a foutu en l’air.
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Connaissez-vous la loi de Brandolini, Monsieur Lindsson ? Elle exprime en substance qu’il faut plus d’énergie pour réfuter une ânerie que pour la produire. En gros, vous pouvez affirmer la pire des absurdités en quelques secondes alors que cela nécessitera de longues minutes ou plus pour rétablir la vérité. C’est la base même de la propagande. On lâche des informations péremptoires et nos adversaires s’épuisent à en démontrer l’inexactitude. La masse inculte de la population, qui raffole d’immédiateté, n’y résiste pas. Sans oublier l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux qui exacerbent encore les appétits instantanés.
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