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Critiques de Nicolas Clément (II) (112)
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Sauf les Fleurs

DE LOINTAINS ENFANTS D'ESCHYLE.



Osons le dire sans détour mais sans que cela enlève rien à la tension dont ce texte très court (moins de quatre-vingt dix pages dans le format "semi-poche" des - excellentes - éditions Libretto) fait preuve de bout en bout : la trame de ce récit si particulier tient à la fois en peu de mots et, malgré toute l'horreur qu'elle contient, demeure d'un genre qui relève d'un certain classicisme antique.



Nous sommes quelque part en ruralité profonde. L'époque est mal déterminée mais débute, peu ou prou, entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix.

Une famille, qui n'y ressemble en rien, parce que le père use de ses poings comme de mots, définitifs. Deux enfants qui trinquent, et surtout l'aînée, Marthe, qui protège avec ses moyens d'enfant son petit frère Léonce. Il y a la mère, enfin, qui prend, et qui prend encore, encore, encore. L'amour d'une mère est pourtant de celui qui déplace les montagnes et, malgré la violence du père, elle est le refuge, la douceur, la bonté pour ces deux gosses qui ne savent trouver d'autre réconfort que parmi les bêtes dont ils s'occupent à la ferme.

Marthe raconte, avec ses mots et ses pleurs, avec sa souffrance et ses espoirs. Elle raconte Myriam, l'amie voisine qui sait mais ne peut rien faire. elle raconte Florent, rencontré furtivement lors d'un bal, elle raconte la douceur de ses mots, la douceur de son corps, la surprise que cela puisse être, au plus profond.

Jusqu'au drame, inouï, irréparable, qui tout emporte : le père, dans sa violence à abattre le pur et le doux, a fini par avoir raison de la mère. Qu'il faudra bien un jour exorciser, par n'importe quel moyen, y compris le plus définitif...



Des histoires sordides de violences familiales, de meurtre de femmes par un époux trop violent, d'enfances brisées et meurtries, il n'est hélas pas besoin de les chercher dans la littérature pour en trouver : le(s) quotidien(s) en sont pleines et, pire encore, certaine presse "spécialisée".

En l'occurrence, c'est la manière de l'écrire qui importe ici. Car Nicolas Clément sait, indéniablement, user d'une langue forte, épurée, travaillée à l'extrême - à la serpe - mais sans que cela passe pour autant par quelque chose de fastidieux ni de précieux. On ne sait si cette manière d'approcher la vérité de cette violence - et ces minces espoirs épars - si particulière est biographique. En réalité, non qu'on s'en moque, mais ce n'est pas le sujet. En revanche, d'en faire poésie, une poésie rugueuse et belle, sombre et véridique, sans concession ni larmoiement donne toute mesure à ce drame digne des antiques - et ce n'est pas un vain mot puisque l'auteur situe son oeuvre sous le parrainage du premier grand maître de la tragédie : le grec Eschyle -, dans lequel le destin semble s'acharner sur les personnages du drame, dans lequel le destin semble ne jamais pouvoir être autre que tel qu'il est.



L’exercice est de première force, sans nul doute. Il laisse son lecteur exsangue, même sans avoir totalement foi en ce qu'il lit - tout semble être presque trop cousu de fil blanc. Comme l’existence, sans doute ? - et si certains moments son de pure poésie, d'autres le cèdent à une certaine facilité, une certaine répétition où le verbe n'est plus très éloigné du lieu commun, du facile, du déjà vu. La rencontre n'en demeure pas moins étonnante, souvent charnelle, essentielle en bien des moments, mais il lui manque peut-être quelque chose de presque moins parfait pour atteindre le bouleversement promis. Il y a aussi qu'un telle oeuvre ne peut demeurer qu'unique, à moins de sans cesse répéter l'usage d'une langue singulière, originale, hypnotique... Qui aboutirait pourtant à une certaine forme de répétition attendue. Ces moins de cent pages nous en préservent, fort heureusement.



Rarement cependant nous aura-t-il été donné de lire ce genre de texte - moins encore chez nos contemporains - dont on a peine à affirmer qu'on l'a aimé ou qu'on l'a seulement apprécié sans y pénétrer totalement. Une chose est certaine, c'est que ce travail sur la langue ne peut laisser indifférent, qu'il a a fallu s'y reprendre à plusieurs fois (ce qui n'est pas si fréquent), non en raison de la dureté terrible de l'argument, mais pour la simple raison que le style ne se prête pas à une lecture linéaire romanesque habituelle, à moins de vouloir déprécier totalement ce qui fait l'intérêt majeur de ce petit ouvrage : la force, la profondeur et la matière du verbe.



Atypique et éternel - dans sa filiation à l'Orestie d'Eschyle -, Nicolas Clément signe sans doute là un ouvrage hors du temps difficilement comparable à quelque texte récent que ce soit. Pour autant, le risque de demeurer unique - ou infiniment répété - existe et, sans avoir été absolument convaincu, demeure l'idée que ce n'est qu'un premier pas en littérature... des plus motivant !
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Sauf les Fleurs

Je ne saurais trop dire si j'ai aimé ou non mais pas de doute, l'auteur a une plume forte et touchante.

L'écriture de la souffrance, de l'horreur du père qui bat sa famille, la martyrise, la violente, est toute en poésie.

Le roman est court, mais percutant. Tout est dit de l'amour des deux enfants envers leur mère et des blessures infligées.

Puis Marthe, qui part avec son amant, s'éveille à l'amour, la tendresse, la confiance sereine - et non l'amour empli de détresse et d'insécurité de la mère victime-. Renaissance d'une jeune fille emplie d'espoir, courageuse, qui soigne ses blessures...

Par la poésie, on plonge droit dans le coeur, les entrailles de cette jeune fille débordant d'amour et de peine. On réchappe avec elle des noyades, on touche l'émotion comme si elle était palpable et molle comme un nuage humide...



Le roman est court, juste ce qu'il faut, presque. Quelques pages de plus, ça aurait été parfait.



Je remercie Libretto pour cet envoi.
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Sauf les Fleurs

Marthe. Elle s’appelle Marthe. Une enfance passée à la ferme avec ses parents et son petit frère Léonce. Une enfance cauchemardesque à cause de ce père qui les battait comme plâtre. C’est surtout sa mère qui prenait les coups. Une violence insoutenable, incompréhensible : « Depuis des lustres, Papa ne prononce plus nos prénoms, se jette sur le verbe, phrases courtes sans adjectif, sans complément, seulement des ordres et des martinets. Dans mon dictionnaire, je cherche la langue de Papa, comment la déminer, où trouver la sonnette pour appeler. Mais la langue de Papa n’existe qu’à la ferme. Il nous conjugue et nous accorde comme il veut. Il est notre langue étrangère, un mot, un poing, puis retour à la ligne jusqu’à la prochaine claque. » Très tôt la haine pour ce tyran domestique. La peur aussi. Chevillée au corps. Et puis il y a eu ce jour funeste. Le geste de trop. Maman qui ne s’en relèvera pas. Heureusement pour Marthe, Florent était là. Un phare dans la tempête d’émotions et de tristesse qui l’a submergé. A maintenant dix-huit ans, elle entrevoit un avenir possible. Et pourtant…



Difficile de parler de ce texte tant il remue, tant il vous attrape à bras le corps. Il aurait été facile de dramatiser à l’extrême, de donner dans le tire-larme dégoulinant. On en reste pourtant très loin. La narration elliptique y est pour beaucoup. Des phrases courtes, saccadées. Une succession de petits paragraphes où une certaine forme de poésie vient vous cueillir sans crier gare. Marthe murmure son récit dans un souffle. Elle dit la douleur mais aussi son éveil au désir dans les bras de Florent. La violence du père face à la sensualité, face à la tendresse de l’amour. On croit à une possible résilience, on se dit que cette petite fille devenue femme va parvenir à se reconstruire. Mais le traumatisme est toujours présent, la haine viscérale.



Une histoire simple. Une histoire belle et dramatique. Bouleversante. Une plume tout en délicatesse. Sauf les fleurs est un premier roman. C’est surtout un texte magnifique qui vous poursuivra longtemps. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Sauf les Fleurs

Un très court roman percutant tant par le forme que par le fond. On suit Marthe à travers les années.

Une écriture pleine de poésie, déroutante. Un récit par bribes qui ressemble à un journal. Un rythme très soutenu qui laisse haletant. Une tension palpable à la lecture. Une impression de malaise. Des sentiments exacerbés, à vif.



Ce roman a vraiment été un grand moment de lecture. Intense. Bref. Choquant. Mais magistral.
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Sauf les Fleurs

ah merci Audrey un grand merci pour cette sublime découverte. A peine lu quelques pages l'effet : grand coup, grande gifle et j.ai dû refermer le livre tellement ce récit est puissant et je me disais, excusez moi les mots : oh la vache quel bouquin une bombe ! et c'est peu de le dire, mon dieu quel bonheur et à la fois que de douleur dans ce court roman. Il y a très peu de livres qui me fassent cet effet violent et sublime de délectation à la fois, pour tout vous dire c'est le deuxième avec : le message d'Andrée Chedid. Quel style remarquable qui nous emporte, nous envoûte, nous éblouit...c'est fou cet effet en seulement 75 pages pour dire que chaque mot est utile avec toute sa force et sa magie.

Quant à l'histoire, magnifique dans la narration mais malheureuse dans l'origine, ce sujet traité de la maltraitance avec son lot de drames, d.enfance brisée, de femmes violentée mais malgré ce noir absolu la lumière persiste dans l'amour des enfants envers leur mère et vise versa...cette protection que les enfants tentent comme ils peuvent de maintenir autour de leur mère. Et ce père, la terreur, l'horreur, comment définir ce genre de personnage odieux, comment pourtant parvenir à l'ultime.

Prenez le temps de lire ce récit sublime, cette écriture incroyable j.en suis restée toute retournée, heureuse malgré tout d.avoir eu cette chance de savourer un texte de cette puissance et poésie. J'ai plus qu'adoré, il n.y a pas de mots suffisamment assez forts pour définir cette sensation étrange, lisez et vous comprendrez.

Je vais me pencher sur cet auteur à la plume incroyable.
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Sauf les Fleurs

Cette phrase- là, dès la première page, m’a saisie d'émotion : "J'écris notre histoire pour oublier que nous n'existons plus". ça me préparait pour la suite...

J'avais peu de temps devant moi.

Anne, me suis-je dit, aujourd'hui tu vas être raisonnable : deux-trois pages, pas plus. Mais avec ce livre-là, ça ne marche pas comme ça. Rien ne peut plus nous sortir de cette lecture. Tout d'abord, le récit est très court, ce qui nous donne bonne conscience, mais surtout il y a ce style si particulier, surprenant, et puis l'histoire, qui ne nous laisse aucun répit. On est pris, comme une proie, à la fois consentante (séduite par le talent du narrateur) et indignée (par la tournure que prennent les événements).

C'est triste et beau à la fois.

Comme une promenade, en hiver, quand tout est sombre et presque lugubre. Pourtant...

Pour moi, cette écriture se situe à mi - chemin entre Christian Bobin et Milena Agus... Autant dire un nectar.

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Sauf les Fleurs

Pour moi, cette lecture fut un véritable coup de coeur.

Ce roman est court ? Et alors ? Là où d'autres auteurs confondent brièveté et vacuité, Nicolas Clément crée un univers d'une densité rare, un langage poétique et foisonnant, où les mots se télescopent dans l'urgence.

Nous ne savons pas à quoi ressemblent Marthe et son frère Léonce. Peu importe ! Nous savons la force de l'amour qui les lit, nous savons la violence qu'ils endurent, nous savons l'apaisement qu'ils trouvent dans la campagne, auprès de leurs bêtes, nous savons leur jeunesse injustement bafouée. Nous savons aussi qu'il est difficile, voir impossible d'échapper à la tragédie. Même s'ils ont toute la vie devant eux. Même si l'amour est là.

Sauf les fleurs, un roman à lire absolument.
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Sauf les Fleurs

Roman court, fulgurant, violemment poétique, pragmatiquement réaliste, profondément humain. La trame est celle du résumé. Le coeur du sujet est la violence conjugale. Le point de vue est celui d'une ado qui se (dé)construit là-dedans. Les choix syntaxiques sont audacieux, on s'en accommode rapidement. La concision de la langue ne laisse pas de place à la rêverie entre deux. Ici pas de surcharge pondérale littéraire. Tout est dit (ou suggéré ou induit) une fois pas plus. Ascétisme ? Non, rigueur poétique et littéraire. Comment la violence peut prendre une forme poétique sans sombrer dans une ambiguïté esthétique valorisant la chose. Bref, c'est très réussi. Bravo monsieur Clément !
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Sauf les Fleurs

Les premières pages m'ont déroutée.

Et puis je suis entrée sans crainte dans les paroles de Marthe, qui vit avec son petit frère et leur maman. Leur père, je n'en parle pas, c'est un monstre.

Les pages se suivent au rythme d'une écriture très poétique et sans barrières. Les mots s'enchainent, et le lecteur ( la lectrice) que je suis se laisse bercer par l'harmonie des phrases.

La vie de Marthe sera marquée par un premier drame, par un grand amour et par des émotions, des émerveillements, et de grands chagrins.

J'ai trouvé ce livre bien trop court, mais je pense sincèrement qu'il faudra plusieurs lectures pour percevoir toute la richesse de cette écriture vraiment très originale.
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Sauf les Fleurs

Quelle belle découverte que ce jeune auteur, dont c'est le premier roman ! le style d'écriture original et renouant en même temps avec le classissisme fait honneur à la langue française. c'est bien construit, on sent vite que l'atmosphère de drame ne nous lâchera pas, qu'un noir destin poursuivra l'héroine jusqu'au bout.

Le scénario est en soi assez simple, et peut-être un peu prévisible, de cette jeune femme qui souffre, s'émancipe, se libère, jusqu'au final aller jusqu'à tuer le père... On peut y voir aussi une dénonciation des violences conjugales. Les personnages sont pudiques et touchants.

A découvrir avec plaisir.
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Sauf les Fleurs

C'est un livre coup de poing, 75 pages! Reçues en pleine figure.

On lit deux ou trois fois ce récit pour mieux se l'approprier comme un bouquet de fleurs que l'on respirerait, un bouquet de sensations extrêmes mais aussi douces qu'une plume au fil des pages un parfum de fleurs, munies de pétales qui s'effilochent, des pétales colorées de violence, de stupeur comme un cauchemar incompréhensible, intenable, insoutenable.



Marthe, son petit frère Léonce, sa maman et son père habitent une ferme isolée, au milieu des bêtes qui les aiment et qui ont peur comme eux.

Le père mutique, violent, bave de colère et tape sur la maman pour le plaisir de dominer, de faire régner l'horreur à la maison, de faire très mal.

"Maman tombe par terre en protégeant son visage. J'arrive trop tard pour la garder, elle abandonne son ventre à la fureur de papa. J'arrache maman à la pluie de gifles, je la relève, je la pousse vers notre chambre, nous nous enfermons à double tour, petits cochons dans la suie."

"Nous connaissons les mailles du corps, comment elles se cherchent et se trouvent pour nous protéger des coups. Nous posons des questions sans réponses."

Marthe prend bien soin de son petit frère, elle n'est heureuse qu'à l'école car elle désire apprendre: en classe, il n'y a plus de lutte, je peux rêver, imaginer mon frère grandir à l'abri des coups.

Pour elle, les mots sont très importants, elle les consigne sur son carnet, elle rêve, elle a douze ans.

Elle évoque les fleurs et leur langage: les tiges, les boutures et les épines en contre point à sa souffrance, à ses douleurs.



Elle soigne les animaux de la ferme avec tendresse et fierté pour adoucir la haine incompréhensible de cette brute de père qui ne parle pas sauf pour hurler ou cogner sans aucune raison jusqu'à ce qu'arrive l'impensable....

Puis survient Florent, son amour, qu'elle suivra à Baltimore.

Il se lance dans la musique tandis qu'elle étudie ses auteurs préférés, des Grecs.

Elle s'essaie à traduire Eschyle.

"Que lire, écrire, traduire, c'est reformer le sein, étaler l'origine, aérer le fumier d'où sortiront les fleurs derrière chaque tort redressé.

Il me tarde d'avoir des élèves et de faire leurs preuves,sous mes yeux les phrases s'ordonnent, les déclinaisons rentrent, les auteurs me deviennent familiers... Chaque phrase

que j'arrache au chiendent me récompense d'avoir essayé...."

Marthe a 19 ans, Florent signe son contrat de travail.

"Regarde, laisse fleurir. Une autre nuit Florent ajoute Les coups reçus ouvrent tes bras, les caresses ont franchi tes poings fermés,tes doutes deviendront des élèves, que voulais tu de mieux?que pouvais tu de plus?

Brutalement tout s'effondre, on a du mal à comprendre au bout de ce poème en prose, la chute de ce livre court et puissant.

C'est une histoire bouleversante, délicate, belle et dramatique.

Cette histoire simple nous atteint au plus profond comme un violent coup de poing dont on ne sort pas indemne, un premier roman que l'on n'est pas prêt d'oublier!

Je dois dire que j'ai eu du mal à transcrire toutes mes émotions.

Je ne sais même pas si l'on peut raconter un tel ouvrage!

En tout cas, salutations chaleureuses à Nicolas Clément!





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Sauf les Fleurs

Il y a quelques semaines, Babelio a organisé un concours en collaboration avec la maison d'édition Libretto et j'ai eu la chance de remporter un livre (merci beaucoup !). L'occasion pour moi de découvrir le premier roman de Nicolas Clément, SAUF LES FLEURS.



Nicolas Clément se glisse dans la peau de sa jeune narratrice, Marthe, dont la vie à la ferme avec ses parents est une tragédie.

Ce n'est pas la faute de sa douce maman, ni de son petit frère Léonce, ni même de la gentille voisine mais de Paul, son père. Paul est un homme violent qui bat la mère de Marthe et piétine l'enfance de ses gosses.

L'auteur fait le récit d'un drame bouleversant, celui de la violence ordinaire qui se joue quand les portes sont closes et les volets fermés.



Ce court roman est très surprenant car le style de l'auteur est loin d'être banal. Le rythme est rapide, les phrases sont courtes et il y a beaucoup de métaphores.

Nicolas Clément utilise des tournures de phrases très particulières : des mots sont employés pour d'autres, il n'y a aucune ponctuation pour les dialogues donc on ne sait pas toujours qui parle. Certaines tournures sont trop précieuses quand d'autres sont incompréhensibles tant c'est imagé.

J'ai vraiment eu du mal avec ce style peu habituel. J'avoue d'ailleurs que j'ai fini le livre car il fait environ 75 pages, au-delà je ne pense pas que j'aurais continué.



Pourtant, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé SAUF LES FLEURS car l'histoire de Marthe et de sa famille est poignante. J'ai été émue par cette jeune fille et par sa destinée tragique. Si j'avais apprécié le style de Nicolas Clément, je pense que j'aurais été encore plus ébranlée.



Son prochain roman me parlera peut-être davantage.

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Sauf les Fleurs

J'ai reçu ce livre grâce à Babelio et au concours Libretto et je les en remercie.

Cela m'a permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas.

Très poétique, je me suis cependant perdue dans son style... Difficile de suivre cette petite histoire.

J'avoue, le livre ne fait pas 100 pages et c'est pourquoi je suis allée au bout de ma lecture.
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Sauf les Fleurs

Ce petit roman poétique raconte l’histoire de Marthe, qui nous livre son parcours de vie.



« Aujourd’hui, il me reste peu de mots et peu de souvenirs. J’écris notre histoire pour oublier que nous n’existons plus ».



D’office, le lecteur se trouve dans un petit monde clos qui souffre. A douze ans, Marthe vit avec ses parents paysans et son frère Léonce dans une ferme loin du village. Elle prend soin de sa mère.



« J’aime habiller Maman, l’inviter dans ma chambre, recevoir son miroir, couvrir ses cicatrices. Car je voudrais que Maman, soit belle sans attendre mes mains, que tous voient ce que je vois, la source de mon or, l’épine qui me guide, son beau visage de travailleuse. »



Elle lit des histoires à son frère qu’elle appelle « son petit amour ». On sent dès les premiers mots poindre une douleur terrible, et Marthe est un petit pilier dont la mère et le frère ont besoin.



Sauf les fleurs, sauf le bonheur, ou sauf la douceur. La poésie, les images se bousculent au travers de ce texte merveilleux, et l’écriture, à la fois épurée et heurtée, sublime les émotions que l’on ressent très puissantes, dans cet univers tragique. Nicolas Clément est un auteur que je relirai. Je remercie l’ami babelio qui m’a mentionné cette lecture.

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Sauf les Fleurs

C'est le premier roman de Nicolas Clément.



Par la voix de Marthe, nous découvrons l'histoire tragique d'une famille déchirée, broyée par la violence du père qui ne parle qu'avec ses poings.



Marthe vit dans une ferme avec ses parents et son jeune frère Léonce, elle ne trouve de la joie qu'à "coudre pour maman et lire des histoires à mon frère" et passe sa vie à les protéger tous deux. La peur monte et la haine pour cet homme grandit.



L'écriture est surprenante, imagée et pleine de métaphores avec des associations de mots et des raccourcis étonnants.



C'est en fait un long poème très intense dont la lecture peut paraitre difficile aux personnes qui, comme moi, ne sont pas des adeptes de la poésie mais en se laissant porter par le rythme de l'écriture sans forcément creuser chaque phrase, on découvre un texte poignant, très fort où l'auteur trouve les mots pour décrire aussi bien les coups de son père que les caresses de Florent auprès de qui elle va découvrir l'amour et, on l'espère tant, un apaisement et une forme de résilience.



Le final de cette histoire déjà bien tragique est époustouflant avec une montée dans l'horreur pratiquement insupportable.



C'est un texte dont il est difficile de parler mais qui bouleverse.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Sauf les Fleurs

L'écriture est très nouvelle ! surprenante, vivante, avec une poésie particulière qui panse et calme certains passages comme la respiration d'une mère qui endort ses enfants par sa présence.

Un coeur qui bat, pulsation humaine qui se mélange à une survie animale, nourrit d'émotions trop profondes... famille éclatée, enfance éparpillée par la terreur, où seul les ventres chauds des animaux les consolent, en véritable refuge.

Destruction de l'enfance, là où tout devrait être construction, amour, protection, espoir... tout ce qu'une mère tisse autour de ses enfants, comme une louve traquée... c'est une descente aux enfers.

Famille noyée de violences conjugales, envahie de peurs nocturnes, marquée à vie jusqu'aux meurtres... Déchirant.
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Sauf les Fleurs

Quel livre ! Un coup de coeur !

Une concentration de poésie dans 75 pages dévorées en un trajet, une relecture plus calme quelques jours plus tard.

Marthe raconte son enfance à la ferme auprès de son petit frère Léonce, de sa mère à la fois aimante, protectrice et dépassée, d’un père violent qui "tabasse" quotidiennement femme et enfants.

Comment grandir dans un tel climat ?

Grace aux mots, à l’amour fraternel, maternel puis celui de Florent …

Parfois Marthe n’emploie pas les bons mots : ceux auxquels on s’attend » mais cela fait toute la poésie.
Lien : https://lajumentverte.wordpr..
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Sauf les Fleurs

Une famille dans une ferme : une fille (la narratrice), un garçon, la mère et l’Ogre. La vie bafouée, et pourtant l’amour qui inonde ces trois êtres en proie à la violence muette d’un homme.



Ce roman est un poème en prose ! Quelle langue magnifique ! Le pouvoir des mots est immense, il transcende la douleur.



Une phrase sur dix est une métaphore ou une invention verbale incroyable. C’est un régal pour le lecteur à la recherche d’un style soigné, élégant et en même temps qui dit la souffrance, qui dit la vie dans ce qu’elle a de dur… car oui, cette écriture-là parvient à dire l’indicible.



Alors, bien sûr, tout n’est pas réussi, certaines créations frisent la préciosité et n’entament pas la sensibilité du lecteur… (peuvent même parfois être incompréhensibles). Mais il y a tellement de belles pépites qu’on n’en veut pas à l’auteur d’essayer de nous étonner sans y parvenir à chaque fois.



Ce livre m’a fait penser à Jeanne Benameur avec Les demeurées… C’est dire, si c’est une référence ! Attention, ne vous méprenez pas, il ne l’égale pas, il m’y fait penser…
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Sauf les Fleurs

L'histoire tragique d'une famille détruite par la violence quotidienne du père. L'amour de la mère essaie de protéger Marthe et son frère Léonce, mais un jour elle meurt sous les coups de son époux. Tout en étant séparée de son frère, Marthe revit grâce à l'amour de Florent et l'étude du grec ancien. Mais elle revient à la ferme familiale pour une reconstitution de la mort de sa mère et elle tue froidement son père. Nous la quittons quand elle part de la prison pour son procès.

Cette histoire est vraiment proche d'une tragédie grecque et Nicolas Clément n'hésite pas à nous parler plusieurs fois d'Oreste, d'Iphigénie et des Erynies. Il utilise une langue assez originale, où les phrases ne suivent pas toujours la syntaxe habituelle. Il nous place ainsi au plus proche des pensées et des réflexions de Marthe.
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Sauf les Fleurs

La violence conjugale écrite avec une magnifique prose!Trés beau livre!
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