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Critiques de Nicolas Dickner (101)
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Six degrés de liberté

Excellent roman dont l'originalité du sujet met le temps qu'il faut pour apparaître, celui nécessaire à bien situer les différents personnages, tous très intéressants.



De nombreux thèmes sont abordés, d'abord celui de l'adolescence avec des jeunes doués scientifiquement et manuellement, capables de mettre au point un engin qui va se hisser jusqu'à la stratosphère pour porter leurs rêves et, qui sait, les restituer dans la réalité.



Ensuite, celui de la famille, d'un côté le père et la fille, de l'autre le fils et la mère, avec tous les ingrédients des relations entre eux.



Enfin, celui de l'aventure calculée, millimétrée, avec le monde clos fabriqué du conteneur.



Il y a aussi des passages secrets dans des maisons en restauration et d'autres passages incompréhensibles dans la mémoire du père perturbée par la maladie. de jeunes héros capables de vaincre leurs angoisses, agoraphobie ou claustrophobie, tiennent le lecteur en haleine au long de ces quelques trois cents pages. Et quelques beaux extraits à détourner tout individu d'IKEA et de ses sens uniques qui ne mènent nulle part.



Un roman également chargé d'émotion, de tendresse et d'altruisme au travers du personnage de Jay, formidable enquêtrice à titre personnel. le tout bien écrit, donne une envie de Canada, de mer, de lieux bien clos et de fenêtre sur le monde vu d'en haut.

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Révolutions

Les deux auteurs se sont donné le défi d’explorer les mots du calendrier républicain. En effet, outre les noms de mois (vendémiaire, brumaire, etc.), les « saints » du calendrier avaient alors été remplacés par les noms de plantes, d’animaux, de minéraux ou d’outils.



Chaque jour, ils reçoivent un mot. Ils rédigent un texte qu’ils envoient à l’autre, c’est parfois une définition, une citation, une association d’idées ou un souvenir. Par exemple, avec « orge », on pourra parler d’un sucre d’orge…



C’est un ouvrage qui ne se lit pas comme un roman, mais par plutôt petits bouts, quelques pages à la fois, car il y a bien sûr 366 items qui seront commentés. C’est parfois rigolo, parfois songé, avec des références historiques ou littéraires, mais aussi des bouts d’humanité et de vie quotidienne. On pourrait en tirer des dizaines de jolies citations.



C’est un vrai plaisir de lecture. Sur certains items, on aurait même le goût de continuer la conversation et d’y aller de nos propres commentaires. (Je vais cependant me limiter à ce commentaire sur Babelio…)

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Six degrés de liberté

Avant toutes choses, un grand merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour l'envoi du dernier roman de Nicolas Dickner.



Qui est Papa Zoulou ? Ou plutôt, où est-il ?

Papa Zoulou est un conteneur, mais ce qui le différencie des milliers d'autres boîtes, c'est qu'il se faufile de ports en ports sans que personne ne l'attrape. Que transporte-t-il ? Voilà toute la question...

Jay, employée à la gendarmerie Royale du Canada va se pencher sur l'affaire, mais en secret, car son créneau ce sont les fraudes aux cartes de crédit. Quelque part à Montréal, elle va croiser l'histoire de Lisa et Éric, deux adolescents inséparables qui rêvent de dépasser les limites de la technologie...

Il est compliqué de résumer ce roman, pas en raison de la complexité de l'histoire mais bien pour ne rien dévoiler de l'intrigue. Nicolas Dickner nous emmène dans le monde de l'industrie maritime et son écriture plaisante et fluide nous pousse à nous y sentir bien !! L'histoire semble décalée mais elle possède un fond intéressant et cette histoire de géographie est plutôt originale... Laissez-vous tenter, vous risquez d'être dépaysé !!!
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Nikolski

Un vaste continent -et son réseau de routes tour à tour maritimes, terrestres et aériennes -et l'océan. Celui qui est glacial, sauvage, celui qui rejette carcasses de baleines et naufragés. Et Nikolski, minuscule point invisible où est parti s'isoler Jonas Doucet, personnage central et absent de ce récit.

On imagine facilement trois fils invisibles qui relient Jonas Doucet à chacun de ses fils, qu'il ne verra jamais, et à sa nièce, qui lui est sans doute inconnue.

Ces trois jeunes adultes grandissent seuls, Noah et la narrateur chacun auprès d'une mère marginale, et Joyce auprès d'un père à la famille envahissante.

Chacun, pour contrecarrer l'absence du parent manquant, se raccroche à des symboles: une boussole indiquant Nikolski, des cartes routières, un livre sans couverture, ou encore l'histoire de la famille, descendant de pirates célèbres.

Nicolas Nikolski est très fort pour représenter ces existences presque fantomatiques, errantes. Les personnages me rappellent beaucoup ceux de Paul Auster, en particulier Marco Stanley Fogg dans Moon Palace, et j'ai aimé l'atmosphère sauvage, odorante, humide qui se dégage du roman; j'ai longtemps, aussi, attendu le moment des rencontres des personnages, suite logique de cette histoire...

L'ayant fini, je peux dire maintenant que je reste sur ma faim. Tellement d'intrigues s'ébauchent, tellement de voies sont possibles, qui, finalement, disparaissent dans un horizon trop brumeux pour qu'on les suive. Dickner a bien sûr voulu rompre avec l'intrigue classique que présageait ce récit; pour lui, sans aucun doute, l'homme n'est pas maître de son destin et sa vie est insignifiante. La construction et la fin de ce roman le rend spécial.

J'ai moins aimé le procédé trop systématique de terminer chaque chapitre sur un élément révélateur, un revirement de situation, mais l'écriture n'en reste pas moins belle et originale dans son ensemble.

Je ne sais pas encore, en fait, si j'ai vraiment aimé ou non, mais je remercie l'opération Masse Critique et les éditions Libretto de me l'avoir offert.




Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Nikolski

Un roman de personnages sympathiques et de destins improbables.



Un libraire heureux de rester bien tranquille dans ses livres, avec le seul souvenir de son père, une boussole qui n’indique pas le Nord, mais la direction de l’île de Nikolski en Alaska.



- Une fille de la Côte-Nord qui rêve de devenir pirate dans la petite maison de son grand-père, sur la plage au bord du fleuve.



- Un marin qui a fait le tour du monde après avoir passé son enfance dans les Prairies de l’Ouest canadien et appris à lire avec des cartes géographiques.



Grands espaces et tourments intérieurs, rêves d’ailleurs et vie quotidienne, de jolis mélanges portés par une belle écriture. Une lecture bien agréable!

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Six degrés de liberté

Comment s’y retrouver dans cette complexité de l’être humain ? Des ados doués en informatique et manuellement, une ancienne délinquante obligée de travailler au côté de la Gendarmerie Royale Canadienne, une mère accro de IKEA, un père qui brusquement va souffrir d’alzheimer et le rôle principal donné au conteneur Papa Zoulou. Ce dernier est une vraie anguille impossible à localiser. Beaucoup de termes financiers et informatiques qui peuvent dérouter, phrases anglaises non traduites. Un roman pour la génération actuelle, d’ado qui peut devenir multimillionnaire. Je me sens exclu de ce sujet. Le revers de la médaille ? La solitude, un gouffre d’incompréhension avec les parents, une forme d’autisme.
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Six degrés de liberté

MAMAN LES P'TITS CONTAINERS QUI VONT SUR L'EAU ONT-ILS (ETC)...?



Ouvrage lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points 2018.



Nous vivons dans un monde tout à la fois de plus en plus consumériste et totalement mondialisé, ce n'est pas franchement la découverte de l'année. Ce sont même deux des facteurs parmi les plus importants pour que triomphe enfin le capitalisme économique universel. Or, nous oublions trop souvent que pour que cette mondialisation ait lieu, il ne lui suffit pas de pouvoir communiquer par téléphone ou par ordinateur, ni d'échanger des devises ou des actions à la micro-seconde, il lui faut aussi, malgré tout, un corps véritable, quelque chose qui n'est pas que du domaine de la virtualité omniprésente et presque totalement omnisciente. Les marchandises sont ce corps, mais il leur faut aussi un système nerveux ainsi qu'un système sanguin performant. Les grandes routes maritimes sont ce système, les cellules essentielles en sont rien moins que ces centaines de milliers de containers sillonnant la planète jours après jours afin de nous apporter qui nos jouets de Noel, qui nos bananes, qui les pièces qui permettront d'assembler la voiture que l'on attend impatiemment.



C'est à partir de ce constat trop souvent méconnu, parce que dans les coulisses, que Nicolas Dickener a pu concevoir Six degrés de liberté. Mais reprenons depuis le commencement.



Rédigé par un jeune romancier québécois, l'essentiel de ce livre se déroule entre Montréal et sa plus lointaine conurbation. Il met en scène trois personnages un peu à la marge - sans être le moins du monde des marginaux -. D'une part Jay, une femme de bientôt quarante années qui, après une vie des plus rocambolesques de monte en l'air internationale, entre Mexique et Canada, travaille désormais pour la "GRC" (Gendarmerie Royale du Canada) en échange d'une liberté conditionnelle. Bien qu'assignée aux peu palpitantes affaires de fraudes à la carte de paiement, elle va, au cours de cette histoire, s'intéresser à cette étrange histoire de container fantôme répondant au doux surnom de "Papa Zoulou", son référencement exact étant le moins mémorable PZIU 127 002 7... D'autre part, deux jeunes gens - ils ne sont encore qu'adolescents dans une large première partie du roman qui les présente sous forme d'une analepse s'entremêlant alternativement au présent de Jay - vivant dans un patelin un peu pommé de la quatrième couronne de la banlieue montréalaise et qui occupent leurs importants temps libres comme ils le peuvent. Il y a Lisa, une jeune fille pleine de ressource, aventureuse passionnée de bricolage, mais qui s'ennuie passablement, même lorsqu'elle s'est promise d'aider son père, moyennant butin, à vider une énième bicoque qu'il a racheté pour la retaper puis le revendre. Sa mère, elle ne la voit qu'un week-end sur deux, et c'est bien assez puisqu'elle est contrainte de l'accompagner chaque fois dans l'accomplissement de son addiction favorite : passer tout le dimanche dans ce temple de la consommation qu'est l'Ikéa local... Fort heureusement, Lisa a un ami d'enfance inséparable, Éric, qui souffre d'une agoraphobie terrible le vouant littéralement à une vie de reclus dans sa propre chambre. Mais cet ami n'est pas qu'un cas pathologique, c'est aussi un véritable petit génie de l'informatique - qui s'est découvert cette passion en devenant hacker -, ce qui va permettre à nos deux bidouilleurs de monter leur véritable premier projet : lancer l'appareil photo numérique de la mère du garçon à des hauteurs stratosphériques à l'aide d'un ballon gonflé à l'hélium. Ce sera, hélas, un cuisant échec, la balise devant leur permettre de récupérer l'ensemble semblant avoir eu une défaillance... Cependant, la vie va se charger de séparer les deux compères, ou, plus exactement, la mère du garçon, ce qui va l'embarquer vers le Danemark natal et professionnel du nouveau compagnon de cette dernière. Les années vont passer mais pas cette amitié, malgré la réussite aussi inattendue que fulgurante d'Éric dans le domaine de la programmation dédiée au fret maritime... L'aventure peut alors véritablement débuter !



L'ensemble est d'une construction solide, d'une grande facilité de lecture, avec l'alternance systématique de chapitres, de plus en plus brefs au fur et à mesure où l'on se rapproche du dénouement, montrant l'avancée de ce qui est, au fond, une véritable enquête policière, avec l'existence des deux ados, que l'on finit par retrouver parfaitement adultes sur la dernière partie de l'ouvrage. Six degrés de liberté se lit donc très aisément, ne négligeant pas, ici et là, la critique acerbe de notre société de consommation, hyper-marketée, où les objets sont devenus "intelligents" là où ils sont avant tout connectés, via le wi-fi, les uns aux autres, un monde où un jeune homme certes intelligent, presque totalement asocial mais surtout très spécialisé, a pu s'enrichir à une vitesse astronomique grâce à ses start-up là où sa meilleure amie, futée et d'évidence douée de ses mains, a bien de la peine à joindre les deux bouts. Un monde de grande solitude, composée de familles totalement éclatée pratiquant un amour très calibré, presque sec. Un monde aussi où il est de plus en plus difficile de passer entre les gouttes de la surveillance universelle, où il possible, en quelques clics, de savoir - d'un point de vue strictement consumériste - qui vous êtes, où vous êtes, à quelle heure, pourquoi, éventuellement avec qui. Un monde où le moindre écart à cette surveillance obligatoire (mais qui ne dit pas son nom) est source d'inquiétude, de panique presque et des pires fantasmes (terrorisme, grand banditisme, immigration massive, etc). Un monde d'êtres devenus plus ou moins interchangeables, tous plus ou moins identiques dans leurs désirs, leurs rêves, leurs vies et où la moindre originalité vraie, qui s'acharne malgré tout à subsister, passerait presque pour de la déviance politique et anarchisante...!



Bien sûr, ces thématiques ne sont abordées que sommairement et sans s’appesantir par Nicolas Dickner. Son livre est, avant tout, une sorte de thriller économique, un roman (juste ce qu'il faut de) noir sur notre société hyper-connectée, parcellisée, "big-brotherisée", lentement mais surement déshumanisée. Sérieusement construit et documenté - au point de lasser un peu dans certains chapitres consacrés à la mise en oeuvre pratique et technique du projet des deux jeunes amis, même s'il était, paradoxalement, difficile pour l'auteur qu'il puisse s'en absoudre -, évitant l'accumulation de personnages secondaires aux contours mal dessinés - à l'exception des trois principaux protagonistes, rapidement esquissés, légèrement caricaturaux mais finalement assez crédibles psychologiquement, le roman n'est peuplé que de figurants plus ou moins présents - Six degrés de liberté se lit comme un agréable roman de plage ou pour accompagner les jours sombres de l'hiver, sans passionner outre mesure (le suspense manque un peu de tension) ni bouleverser l'ordre du monde (les critiques de celui-ci sont juste mais manquent de profondeur) mais sans presque jamais ennuyer le lecteur (le style est aisé, agréable, vif et la trame fort bien imaginée).

On reprochera sans doute surtout à l'ensemble de demeurer dans les limites de cette fameuse "zone de confort" du lecteur lambda que l'ouvrage n'ose jamais véritablement atteindre et encore moins dépasser. Pas certain que ce bouquin restera des années dans les mémoires mais les amateurs du genre y trouveront probablement leur compte, n'est-ce pas là l'essentiel ?
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Nikolski

En 1989, trois jeunes adultes solitaires décident de prendre leur vie en mains, chacun part en quête de ses origines.

Il y a Noah qui après avoir passé sa vie sur les routes avec sa mère, pose ses valises à Montréal.

Joyce, descendante de fiers pirates, veut suivre la voie familiale en devenant une pirate moderne.

Et un narrateur anonyme qui travaille dans une librairie à Montréal et rêve d’aventures.

Aux premiers abords, ces trois personnages n’ont rien en commun, pourtant petit à petit les liens vont habilement se tisser…



Je me suis ennuyée à la lecture de ce roman.

Certes, l’écriture est agréable et facile à lire, certes, les personnages sont sympathiques, certaines scènes sont drôles, alors que m’est-il arrivé ?

Pourquoi suis-je déçue par cette lecture ? Je ne sais pas vraiment.

Un livre doit avant tout rencontrer son lecteur, sinon rien n’est possible, et là,

manifestement le déclic ne s’est pas produit.

J’ai sûrement raté quelque chose d’important si j’en crois les excellentes critiques et les nombreux prix remportés par ce roman.

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Six degrés de liberté

Ce livre coche quasiment toutes les cases de ce qui me permet de qualifier une lecture d'agréable.

D'abord, un mode de narration original. Bon, on connait bien la technique de l'alternance des chapitres avec des personnages différents mais l'auteur mène le tout avec intelligence et on se plait à imaginer la façon dont le tout va se relier, les indices sont subtils au début et plus évidents plus on s'approche de la fin mais le tout est bien maîtrisé.



Ensuite , un sujet qui sort des sentiers battus ou au moins un angle d'attaque décalé. le livre fait un peu les deux, abordant la mondialisation par le biais des containers, rarement choisi comme héros par les romanciers. Cela rejoint une autre des conditions, le fait d'être le reflet d'une époque et d'un lieu, et c'est notre époque que Dickner parvient parfaitement à brosser avec quelques pages vraiment réussies sur certains magasins emblématiques ou sur l'utilisation des nouvelles technologies.



Enfin des personnages attachants auxquels on peut s'identifier. Ici l'auteur dresse une galerie de portraits qui pourrait faire peur au premier abord mais constitue du coup une sorte d'étude sur les différentes psychoses que notre époque ne fait que renforcer.



Tout cela se fait au service d'une histoire qui, sans révolutionner la littérature, nous fait passer un bon moment et nous pousse à réfléchir aux comportements contemporains, avec une idéologie d'ouverture qui se rapproche de la mienne donc plutôt agréable à voir développé.



Sans atteindre au chef d'oeuvre un bon livre d'un jeune auteur québecois que je recommande et j'aurais sans doute la curiosité de tenter une autre lecture d'un de ses romans.
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Nikolski

« On parle le Français au Québec, à Rebecq, à Flobecq, à Tahiti, à Haïti, au Burundi, au Togo, au Congo, à Bamako, à Madagascar, à Dakar, en Côte d'Ivoire, en Haute-Volta, à Brazza, au Rwanda, en Guyane, à la Guadeloupe, au Sénégal, à la Martinique, à Saint-Pierre-et-Miquelon, au Gabon, en Nouvelle-Calédonie, en Tunisie, au Liban, dans les Nouvelles-Hébrides, dans l'Ile de la Désirade, au Zaïre, dans l'Ile de la Marie-Galante, dans l'Ile Maurice, au Cameroun, en France, à Gérompont-Petit-Rosière, à Sorinne-la-Longue, à Tourinnes-la-Grosse, à Jandrain-Jandrenouille; on parle français à Pondichéry dans les Indes, en Louisiane, à Matagne dans les Fagnes, les Indiens algonquins de l'état de New-York parlent français et les Gros-ventres du Montana également » (Julos Beaucarne – nous sommes 180 millions de francophones)



Quelle délicieuse façon de célébrer la Francophonie que de dévorer cette petite pépite, premier roman d’un jeune auteur québécois.



J’ai dévoré ce roman en une soirée (qui s’est prolongée dans la nuit), incapable de lâcher ce véritable « page turner» (euh, quelqu’un connait-il l’expression française équivalente ? Existe-t-elle ?). Dès la première page, j’ai été emportée par cette histoire, pleine de fraîcheur, d’exotisme et d’humour. Une longue digression agrémentée de quelques mots et tournures bien de là-bas (comment les appelle-t-on, ces mots, ces locutions couleur locale si savoureux à nos oreilles ? Nous avons nos belgicismes, mais les Québécois ? Tabernacle …), tout en restant compréhensible, je vous rassure.



Trois jeunes à l’aurore de leur vie se mettent en route, chacun à leur façon : le narrateur, un bouquiniste sans ambition qui voyage par les livres ; Noah, un jeune descendant d’Indien, né sur la route, balloté toute sa jeunesse dans l’immense Canada et qui déjeune tous les matins avec deux de ses aïeux, tranquillement assis dans le salon de la roulotte.



Et Joyce, née à Tête-à-la Baleine (magnifique nom pour un village, non ?), quelque part sur la côte Ouest du Canada, arrière-petite-fille de pirates et bien décidée à se montrer digne de sa généalogie.



Les protagonistes se croisent, de près, de loin. Le narrateur, forcément, est au courant de la vie des deux autres. Et des questions restent ouvertes, sans que cela ne frustre le lecteur, comme des petites bulles de savon dans le cerveau, une brise légère qui vient de l’Océan et qui porte une odeur d’ailleurs. On y pense de temps en temps, on se plait à imaginer des explications, on invente sa propre suite. Quel bonheur, un livre qui nous laisse avec des questions, avec des possibles.

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Six degrés de liberté

Ce livre acheté dans une libraire Bruxelloise qui s'appelle "Tulitu". Spécialisée dans la littérature Québécoise. Un conseil de la libraire.

Complètement déjanté, drôle surprenant, ...

Jay, employée à la gendarmerie Royale du Canada au service fraude aux cartes de crédit. Rien qui la passionne;

Elle va croiser la route de Lisa et Eric, deux ados. Ces deux chemins se réunissent au tour d'un container.

La suite est à lire. La construction de l'histoire, le ton utilisé, le fil à suivre... tout est neuf, différent et agréable.



A LIre!!!!!







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Six degrés de liberté

Livre lu dans le cadre du prix du roman le Points 2018



C'est un récit qui ne correspond à rien de ce que l'on peut connaître quoique..... des hackers, geeks, une enquêtrice au passé trouble, une adolescente bricoleuse et douée en informatique qui tente de trouver sa place entre un père qui restaure des maisons avant de les vendre, une mère qui passe ses dimanches chez Ikea, son meilleur ami Eric, agoraphobe, génie informatique, programmateur et hacker, tout cela on l'a plus ou moins déjà lu mais pas de cette façon, même si par moment j'avais l'impression de retrouver des traces de Millénium.....



Le récit alterne les chapitres entre Lisa, 15 ans, qui passe son temps entre des parents divorcés qui ne se préoccupent pas vraiment d'elle et c'est même plutôt elle qui s'occupe ou aide ses parents, et Jay, enquêtrice dans l'Enclave, Service de la GRC (Gendarmerie Royale du Canada) spécialisé dans les enquêtes sur des fraudes et qui va s'intéresser à la disparition d'un conteneur..... Pas commun me direz-vous ! Non pas commun et ce roman n'est pas commun du tout et il est en plus pas facile de le synthétiser et même de tout comprendre alors en faire une critique....



Les narrations des deux personnages principaux se déroulent à deux rythmes différents : celui de Lisa sur plusieurs mois tandis que celui de Jay sur quelques jours mais cela ne gênent pas la lecture et sont nécessaires pour le bon déroulé et la bonne compréhension de l'intrigue. Le passé de Jay n'est pas très explicite même si on se doute qu'elle est sous le coup d'une interdiction de circuler suite à des malversations.



C'est un reflet de notre Société et de ses travers : tous repérés, tous pistés, nos névroses dans un monde hyper connecté et comment redonner un sens à nos vies dans un système qui a le pouvoir soi-disant d'hyper sécurisé le monde..... mais les deux amis vont montrer les limites du système et même éloignés l'un de l'autre (l'une au Canada, l'autre au Danemark)  ils feront voyager Papa Zoulou, un conteneur autour de la terre et je vous laisse découvrir les "détails" de ce conteneur.....



Les reproches que je ferai seront d'ordre rédactionnels : en effet les termes informatiques, GPS etc les nombreux acronymes  qui obligent à régulièrement se plonger dans l'annexe en fin de livre, les phrases en anglais (tout le monde ne maîtrise pas l'anglais et des traductions en bas de page auraient facilité la compréhension), compliquent la lecture  qui, déjà par elle-même n'est pas simple et un peu déroutante, mais retire un peu du rythme. C'est une écriture assez directe, efficace comme peut l'être un programme informatique.



Je me suis intéressée à la mise en place du projet, ce qu'il était mais sans plus. On n’a pas toutes les clés, les tenants, les aboutissants et il n'y a pas cette petite musique intérieure que j'attends quand je lis un livre, quel que soit le sujet, qui me pousse à tourner les pages par plaisir, curiosité ou intérêt.



C'est un roman générationnel, je pense, pour une tranche de population jeune, qui maîtrise l'informatique, internet et ses implications dans nos vies de tous les jours mais j'ai malgré tout pris du plaisir à le lire, même si la fin m'a déçue et je m'attendais à quelque chose de plus "flamboyant".....
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Nikolski

Après une longue présentation des trois personnages principaux, qui fait presque les 1/3 du roman, l’action du roman peut commencer. Trois personnages, très différents l’un de l’autre, mais tous sont au début de la vie d’adultes. Un libraire, une pirate des temps modernes et un futur archéologue se partagent les pages de ce roman. Rien ne semble les unir… mais pourtant, leurs destins se croiseront. Quête d’identité, quête d’un parent éloigné, quête d’enracinement. Un beau roman, à lire une carte du monde à la main. Roman qui fait voyager, roman qui fait naviguer, roman qui fait questionner. Roman aussi qui se lit comme un poème offert à la vie. Une écriture sensible, un sens acquis des dialogues, des descriptions. Un très beau premier roman de cet auteur louperivois (Rivière-du-Loup, Québec).
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Six degrés de liberté

Étrange, étonnant, plein d'humour, un scénario très prenant, original, mêlant les genres, bien mené, avec des rebondissements assez inattendus. Une chouette découverte, un très bon moment de lecture, qui interpelle et qui suscite réflexions et interrogations sur notre société de consommation à outrance, décrite avec lucidité et tournée en dérision, et sur les flux de passagers clandestins prêts à tout pour se déplacer, fuir une situation en s'affranchissement de la légalité et des frontières.

«[...] le Black Friday. Les clients écrasés contre les vitres en attendant l'heure d'ouverture des magasins. Les gamins piétinés, les chevilles foulées, les côtes fêlées. Afin d'atteindre une pyramide de Xbox en solde, une femme de Los Angeles s'est frayé un chemin au poivre de Cayenne. L'an prochain, la mode sera au Taser. On verra ensuite apparaître le cocktail Molotov, la mitrailleuse, le bazooka. Rien n'arrête la marche du progrès.»

Les personnages sont assez loufoques, des solitaires dans l'âme, au penchant geek très prononcé pour certains, qui m'ont parfois laissé sur le bord de la route, j'ai pas toujours tout compris, mais j'ai passé un bon moment avec eux, un moment assez drôle et ludique. Je me suis vraiment amusée au point de ne pas lâcher ce livre et de le dérouler non-stop jusque la chute.

Une jolie fresque de notre société moderne, dont le héros est un container Papa Zoulou, plutôt original, non ?, un sujet donc aux abords très simples, mais que l'auteur rend passionnant !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Nikolski

Dans le cadre du dernier Masse Critique, j'ai reçu ce roman. Un grand merci à Babelio et aux éditions Libretto.



J'adore la collection Libretto. Alors quand j'ai vu ce roman dans la sélection, je l'ai choisi, presque les yeux fermés.



Le synopsis n'a pas l'air folichon vu d'ici et on pourrait s'attendre à s'ennuyer sévère. C'est tout le contraire. On s'attache très rapidement à chacun de ces trois personnages, issus d'horizons différents mais qui finalement se rapprocheront et comptent de nombreux points communs. Nomades, voyageurs par procuration ou bien pirate dans l'âme, on est tenu en haleine pour savoir ce que chacun devient, leurs errances et leur chassée-croisées qui nous font également voyager nous, lecteurs, et nous font presque regretter de ne pas en avoir une aussi, de boussole qui indique Nikolski !



On est tenté aussi d'aller visiter tous ces lieux exotiques du Canada mais aussi, ceux qui le sont moins comme Montréal.



Enfin, même si cette lecture semble légère, elle est truffée de réflexion sur divers thèmes : la paternité, la sédentarité ou le nomadisme, le recyclage des déchets, la piraterie informatique…



Tout cela avec une écriture savoureuse qui porte le tout sans aucune lourdeur.



Je peine un peu à expliquer pourquoi j'ai aimé ce roman mais c'est peut-être parce qu'il n'y a pas vraiment de raison : l'écriture est fluide, les événements se succèdent sans temps mort, ce n'est pas un roman d'aventure ni d'action véritablement mais c'était peut-être le genre d'histoire qu'il me fallait en ce moment : divertissante, agréable, qui sent bon l'air du large et qui nous renvoie le rythme du roulis, comme si l'on somnolait sur une barque, au beau milieu de la mer, à fainéantiser sans se préoccuper de rien.
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Nikolski

Je viens de ranger « Nikolski » dans ma bibliothèque entre London, Conrad et les livres consacrés à la mer. Vous l’avez compris, il s’agit d’un livre peu commun, de ceux qui constituent une aventure, de ceux que nous ne voulons pas quitter. L’envie soudaine de se précipiter sur les cartes éventrées des vieux numéros de National Géographic... Rêves d’Alaska, de tempêtes et de fin du monde. Je souris, pense à la petite boussole que je possédais enfant. Elle me fascinait.
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Nikolski

Cet auteur-là sait écrire, c'est indéniable. Il manie très habilement un langage vif, imagé, souvent amusant, qui sait tout aussi bien nous peindre des décors de grands espaces ou de villes, nous évoquer des états d'âmes de fin d'adolescence, ou nous faire part avec la plus grande précision (mais sans être ennuyeux) de considération cartographiques, archéologiques, ethnologiques, informatiques, ichtyologique, etc. Mais là encore, le style vivant et piquant sait faire sourire, même sur des digressions de ce genre.

La trame du roman en elle-même est un voyage. Un voyage entre trois vies, un voyage sur une décennie (de 1989 à 1999), un voyage qui ramène toujours aux rues de Montréal, quel que soit le point de départ : les plaines de la Saskatchewan, un village de pêcheurs de la Basse-Côte-Nord ou une librairie de la Petite-Italie. Oui, ce dernier lieu est lui-même situé dans Montréal, mais le personnage qui y passe ses journées a une telle propension à divaguer qu'il semble souvent revenir de très loin. A moins qu'il revienne simplement des livres.

Mais la métropole québécoise n'est pas le seul point commun des trois vies que Nicolas Dickner nous invite à suivre. Il y a aussi l'âge de ces deux garçons et de cette fille (environ 20 ans en 1989, première époque du roman). Il y a aussi leur état d'esprit, leurs airs un peu paumés, leurs envies de changer d'air, peut-être pour changer de vie, peut-être pour simplement retrouver les repères de la vie qui aurait dû être la leur, si... si l'autre point commun de leur existence n'avait pas disparu.

Cet autre point commun, que je cite en dernier mais qui est fondateur de tous les autres, s'appelle Jonas Doucet. Oncle de la jeune fille, il est géniteur (peut-on dire père?) des deux garçons. Deux garçons qui ne se connaissent pas, puisqu'ils n'avaient aucune raison de se rencontrer : ils sont nés de deux mères différentes, au hasard des pérégrinations de ce baroudeur de Jonas Doucet. Aucun de ces deux demi-frères ne connait ce géniteur, pas plus que leur cousine, d'ailleurs.

Et les repères que recherchent ces trois jeunes, de même que leur mal-être, lié à leur mode de vie solitaire, de même que tout leur comportement et leurs choix, semblent influencés par cet invisible parent.

Mais que trouveront-ils de significatifs au cours de leurs recherches ? Un métier ? un rôle ? une mission ? une relation ? une passion ?

Et ce qu'ils trouveront est-il vraiment ce qu’ils cherchaient ?

Et ce qu'ils trouveront leur permettra-t-il de se satisfaire ?

Et ces trois recherches personnelles trouveront-elles entre elles un lien, un point de croisement, que la ville de Montréal semble pouvoir être ?

Je me suis posé toutes ces questions. Quelques réponses sont données. Mais beaucoup restent en suspens.

Pourtant, on continue la lecture : portraits plaisant, ambiance bien dépeintes, style vif, imagé, amusant m'ont entraîné encore avec plaisir de page en page.

Et c'est ce qui reste, une fois le roman refermé : le style. Mais il reste aussi, malheureusement, l'impression que Nicolas Dickner a ouvert beaucoup de pistes sur lesquelles il n'a pas suffisamment avancé : des motivations pour ses personnages, leurs états d'âmes, la réalisation de certains de leurs projets, la succession de certains évènements qui devraient être forts, tout cela est traité avec beaucoup de superficialité.

Et dans ce contexte, les quelques hasards qui tombent du ciel (pour parfois ne pas mener très loin), semblent encore plus futiles. Comme des petites touches de peinture rajoutées sur la belle toile que Nicolas Dickner nous offre. Mais son art de l'écriture aurait été mieux employé si on avait pu trouver, derrière la toile, un peu plus de consistance.

En fin de compte, il s'agit quand même d'un bon roman pour ses ambiances, pour sa découverte de certains lieux et de certaines habitudes. Grâce à cela et à la plume de son auteur, j'aurais envie de suivre Nicolas Dickner dans ses prochains romans. Au moins pour voir s'il saura faire oublier ce petit défaut du premier en approfondissant un peu plus ses sujets.
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Nikolski

Premier roman reconnu de cet auteur. C'est un succes, confirmé par les productions suivantes: "Six degres de liberte",Tarmack"... Romans peut-être plus structurés...encore que...

N. Dickner voyage avec ses creations.

Nos rêves de jeunesse :road-movies improbables, prennent vie sous cette  plume riche et chargée d' humour sympatique.

Qui n'a rêvé de bourlinguer, de poursuivre un rêve universitaire, aussi loufoque que devenir archéologue des dépotoirs, de disparaître, absorbé par une masse littéraire et  cartographique de bouquiniste? de pirater avec succes ce monde moderne et de se fondre dans le paysage ? parfois apocalyptique... mais pas pour nos héros , auxquels nous aurions bien aimé nous assimiler. ? Trop tard pour moi.... mais peut-être vous ?

De Nikolski, _ ile où a disparu (?) le père des  personnages centraux de cette triple itinérance , à Montreal _ nous suivons _ avec tendresse ? _ ces trois aventuriers déterminés à vivre dans une non conformité sociale.

Un peu brouillon ? Bah ! Un petit plaisir de 300 pages ne se boude pas.

Donc 4/5.
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Six degrés de liberté

C'est un roman qui a éveillé ma curiosité et que j'ai lu avec un sourire au coin des lèvres. L'intrigue est originale, les personnages sont attachants, le style est amusant et intelligent : tout pour passer un bon moment!



Une lecture divertissante qui donne envie de mettre un peu de poésie dans la vie. Une belle trouvaille!
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Révolutions

Ce livre est un recueil d'essais épistolaires à contraintes (?!?) dans lequel on retrouve : quelque 365 jours, un homme-arbre, un conte pour grands enfants, la cour arrière de Dominique Fortier et le père de Nicolas Dickner.



Révolutions fait partie de ces livres qui repoussent les étiquettes tout en ouvrant les bras à ses lecteurs.
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