AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Nicolas Maleski (110)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La science de l'esquive

Un homme en fuite vient se planquer dans une maison meublé louée cash du fin fond des Causses. Il est recherché, a besoin de souffler avant de rallier définitivement la Tasmanie où tout serait à nouveau possible.



Kamel Wozniak qu'il s'appelle. Cicatrices anciennes, nez cassé de boxeur, ancien taulard, se disant conscient d'incarner ce que l'humanité a de pire, un type à lyncher. Immédiatement intrigant, intelligent, en introspection constante, ce personnage est le point fort du roman tant se dégage de lui de lui de l'humanité malgré toutes les premières informations sur son lourd passé que l'auteur distille sur lui.



Tout l'enjeu du roman est de découvrir ce qu'il a commis pour en être là. S'il y a bien du suspense, à mon sens, le récit souffre d'un petit problème de rythme dans la première partie. Bien sûr, c'est habile de la part de l'auteur de laisser l'imagination du lecteur courir et s'emballer, au gré des rencontres que fait le Kamel ( le femme flic qui devient son amie, la voisine attirante, les jeunes du coin qui trafiquent ) et des indices éparpillés façon puzzle. Mais c'est un peu long et la suspense retombe dans une sorte de routine stagnante qui m'a un poil assoupi.



Il n'empêche que je n'ai pas décroché et que j'ai adoré le coup de bluff de Nicolas Maleski lorsque la révélation arrive et que le titre du roman prend tout son sens : l'idée est excellente et je n'ai rien vu venir. Ce qu'à fait Kamel est à la fois terrible et banal. le roman noir bascule alors dans une réflexion plus sociétale, fort à propos, sur notre société de consommation, sur les compromis que l'on passe avec ses valeurs au point de se perdre, sur le sens de la vie de façon générale.



Un roman d'ambiance très prometteur, un auteur à suivre pour lancer la nouvelle collection « Traversée » de l'éditeur Harper Collins, spécialisée dans la fiction française.



Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée avec rencontre de l'auteur le 10 janvier.

Commenter  J’apprécie          989
Sous le compost

" Si ma femme n'avait pas commencé à me tromper , je n'aurais probablement jamais versé dans l'extra-conjugalité".

Et voilà, c'est encore de la faute des femmes !

Franck est un homme au foyer pas désespéré du tout , qui élève ses trois filles, s'occupe de l'intendance (courses, ménage...) et cultive son jardin . Bêchage, arrosage ,ramassage de tomates et courgettes ... Franck est un homme bien occupé pendant que madame vaque à ses occupations de vétérinaire de campagne . Le couple est bien intégré dans le village et Franck passe quotidiennement au bistrot refaire le monde avec le patron ( entre autres ) . La vie s'écoule tranquillement , jusqu'au jour où Franck reçoit une lettre l'informant de l'infidélité de sa femme .

Et là , c'est le drame !

Mais non pas du tout ! Franck décide de ne rien dire à sa femme et de plutôt " jouer dans la même cour" ... et tant qu'à faire , commencer par l'épouse de l'amant de sa femme .

C 'est compliqué , et étrange me direz-vous ? Mais cela sied bien au caractère de Franck, pas très communiquant, fuyant les mondanités, mais très tendre avec ses filles . Il est étrange et amusant à la fois, et donne le ton à ce roman très sympa à lire . L'histoire tend , à la toute fin , vers le roman policier mais si peu ... Quelques années auparavant , une jeune fille avait disparu, une jeune femme disparaît, et la police fait son apparition sans que Franck en soit bouleversé plus que ça ...

Un brin cynique, assez contemplatif, un peu coquin, vraiment nature : un point de vue et un ton vraiment original .
Commenter  J’apprécie          545
La science de l'esquive

Kamel Wozniak fuit la ville. Il s'installe dans une maison meublée, dans un bourg des causses. Ce n'est pour lui qu'une étape avant de partir pour la Patagonie. Mais c'était sans compter avec Richard, le propriétaire dépressif de la maison, Kevin et sa bande de copains, en recherche d'authenticité, Soraya, la jeune gendarme qui le démasquera sans pour autant le dénoncer, et bien sûr Laure, la voisine trop souvent seule qui le fait fantasmer. Mais que fuit réellement Kamel ? Une fuite qui aurait pu s'arrêter là, si l'amour, la haine et la violence n'en avaient décidé autrement.



Un roman sur la fuite, une double fuite. La première, choisie par Kamel, provoquée par des raisons qu'on ne découvrira que tardivement, est contrecarrée par la rencontre des habitants du bourg où il réside temporairement, rencontres qui semblent le ré-humaniser. La seconde, plus subie que souhaitée, sera provoquée par des événements dramatiques auxquels Kamel ne saura pas s'opposer. Il y a donc deux tensions narratives dans ce texte : pourquoi fuit-il, et comment cela va t'il finir ?

Le personnages sont attachants. L'auteur dessine leurs profils par petites touches, au fil des événements. Leurs caractères se complexifient progressivement pour devenir très humains.

Le style est intéressant, ni trop simple, ni trop ampoulé. Le rythme de l'écriture épouse le rythme de l'action. La lecture est tantôt fluide, quand le rythme s'accélère, tantôt plus ardue, quand l'introspection l'emporte sur l'action.

Une histoire intéressante et bien construite ; un bon roman à découvrir.



Merci à Babelio et Harper Collins de m'avoir permis de découvrir l'auteur et le roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
Commenter  J’apprécie          420
La science de l'esquive

Le roman commence comme un film. Un film dans lequel le personnage principal fuit en autocar et vient se terrer dans un meublé d'une insignifiante petite commune au fin fond des Causses.

Qui est-il ? Et, que fuit-il ou qui fuit-il ?

Demandons-le-lui directement !

− Bonjour Kamel Wozniak. Qui êtes-vous ?

− Je ne vous le dirai pas.

Pas terrible, ça. Essayons autre chose.

− Bonjour Kamel Wozniak. Pourquoi vous cachez-vous ?

− Je ne vous le dirai pas.

Mince alors ! Dernière tentative.

− Bonjour Kamel Wozniak. Puis-je vous aider ? Que puis-je faire pour vous ?

− Je ne vous le dirai pas.

Mais c'est qu'il est coriace le bonhomme ! Et il esquive tout.

Eh oui, un ancien boxeur, imaginez un peu !

Des coups, il en a encaissé plus que raison ; ce n'est pas un de plus qui va lui faire peur.

Mais alors, qui est-il ce mystérieux Kamel Wozniak ?

Pour le savoir, il va vous falloir lire La science de l'esquive.

Un polar, du moins au début. Parce qu'à partir du moment où le lecteur en apprend plus sur le personnage principal, le ton change, l'ambiance du livre change, et l'auteur nous emmène dans une autre direction. Dans une réflexion sur notre société.

J'ai bien aimé la partie polar, avec ses mystères savamment entretenus, avec sa lenteur qui laisse tout loisir au lecteur de se poser des questions et d'imaginer ce qui se cache derrière les zones d'ombre. J'ai aimé le rythme de l'histoire, j'ai apprécié le style, adapté au contenu.

Mais une fois que tout bascule, j'ai été bien moins convaincue.

Créer un suspense, faire monter la tension, c'est formidable. C'est formidable si la suite est à la hauteur ; dans le cas contraire, c'est décevant.

Et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé ici.

La première partie a fait naître des espoirs en moi, une grande envie de découvrir ce que cachait Kamel Wozniak, de connaître les réponses qu'il ne voulait pas donner.

Et là, pschitt ! Explication banale et très "dans l'air du temps". Fin de l'histoire et impression décevante de "tout ça pour ça".

Une lecture pas désagréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Merci à l'éditeur Harper Collins pour l'envoi de ce livre et merci à Babelio pour la rencontre organisée avec l'auteur dans le cadre du lancement de la nouvelle collection "Traversée".
Commenter  J’apprécie          370
La science de l'esquive

Lorsque Kamel Wozniak descend du car, cette « Petite ville pas assez grande pour garantir l’anonymat, mais cependant assez touristique pour que les gens ne se posent pas de questions sur les étrangers », lui semble l’endroit idéal où se poser, se reposer, se planquer.



Il se sent observé, suivi même. L’adrénaline disparue, c’est la parano qui prend le dessus.

Qui est-il ? Que fuit-il ?



Le roman prend son temps pour se mettre en place.

On suit le fugitif qui tente de s’approprier les lieux et d’apprivoiser le temps qui s’étire trop lentement dans cette campagne sauvage.



A toujours vouloir rester dans l’ombre, la lumière va finir par le rattraper lorsqu’il sauvera un jeune quelque peu alcoolisé d’une mort certaine.

Il est devenu bien malgré lui un héros. Pas l’idéal quand on fuit la police de se retrouver sur sa terrasse à partager un verre avec une flic champêtre et butée qui lui avoue attendre une affaire bien glauque avec des cadavres pour vaincre la monotonie.



Nicolas Maleski étoffe son récit avec des personnages secondaires souvent détestables, parfois attachants.

Richard, le voisin dépressif, curieux et intrusif, Kevin et sa bande de copains qui cultivent du cannabis et Laure la troublante voisine.



Pas après pas, l’auteur nous emmène dans une histoire opaque où l’on se pose beaucoup de questions, sur le passé de Wozniak, ses projets.



Disparaître totalement de nos jours est-ce une mission impossible ? C’est en tout cas l’une des questions que l’on se pose au fil de la lecture.



A la fois roman noir, comédie de mœurs, histoire d’amour et d’amitié « La science de l’esquive » m’a totalement surprise par son originalité.

J’ai adoré me laisser balader à l’aveugle par un auteur que j’ai trouvé particulièrement adroit et talentueux.



Une belle découverte grâce à NetGallet et aux Editions Harper Collins que je remercie.

#LaScienceDeLesquive #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          312
Sous le compost

Dans la famille van Penitas, les rôles sont inversés : c'est Madame qui travaille et Monsieur qui s'occupe des tâches domestiques. Gisèle exerce la profession de vétérinaire au sein d'une clinique pendant que Franck élève leurs trois filles. Ses journées sont bien remplies : courses, ménage, cuisine. Il se passionne pour son potager et son objectif est d'avoir un jardin totalement vivrier. Le couple a choisi d'habiter à la campagne. Leur maison est bordée par une forêt et un champ abandonné. Leur plus proche voisin, un agriculteur solitaire, est à cinq cents mètres. Franck, qui a raté sa vocation d'écrivain, se surprend à côtoyer le patron du bistrot et le garagiste du village. Un matin, il reçoit une lettre anonyme qui lui révèle les infidélités de son épouse. Peu après, la femme d'un associé de Gisèle lui fait part d'un message explicite que cette dernière aurait adressé à son mari. Franck accueille cette nouvelle avec sang-froid et décide de se lancer dans l'aventure baroque et pleine de surprises de l'adultère.



J'ai été happé dès les premières pages par le réalisme du livre. le récit est concret et les événements sont rendus tels que vous pourriez les vivre ou les avoir vécus. J'ai apprécié le cynisme et l'amertume du personnage principal. Je le rapproche d'ailleurs de celui qu'on trouve dans les romans de Herman Koch. Franck est un solitaire et son tempérament maussade peut friser la misanthropie. Le ton est bien celui d'un homme qui observe la dissolution de son couple avec détachement et qui se lance dans l'infidélité, poussé par ses pulsions, mais conscient des emmerdements qui vont en découler. Le livre change de braquet dans les derniers chapitres et j'ai lu les trente dernières pages très vite, trop vite, pour connaître le dénouement du récit. Un roman que j'ai entamé sans trop savoir à quoi m'attendre et qui a su me plaire et me surprendre.

Commenter  J’apprécie          294
La science de l'esquive



Kamel Wozniak a eu plusieurs vies. Ce costaud tatoué fuit-il quelque chose ou quelqu’un ou bien est-il tout simplement en partance vers de nouveaux horizons ? Dans ce gros bourg des Cévennes qui lui sert de point de chute avant son nouveau départ, il suscite bien des curiosités.



Il ferait un formidable nouvel ami pour Richard un veuf inconsolable, et pourquoi pas un partenaire solide à cette bande de post-ado idéalistes à la pointe de la permaculture, et une sacrée bouffée de chaleur pour Laure, une sculptrice mal mariée à Victor un professeur d’université très suffisant.



Et voilà le décor est planté, les personnages bien dessinés, unité de lieu, unité d’action, la tragédie peut commencer.



Polar rural et cévenol bien plus malin qu’on ne le pense, comme dans un film « provincial » de Claude Chabrol l’intrigue avance à bas bruit et se resserre autour de Kamel.



Qui est-il, d’où vient-il et surtout n’est-il pas en train de se faire piéger ?



Evitant le « white trash » trop attendu, sans grand effet de manche et avec un art consommé de la narration, c’est tout en douceur que Nicolas Maleski ballade le lecteur au bord du Tarnon et sur les sentiers parfumés des Causses pour l’emmener vers un final délicieusement amoral.



Une jolie découverte et une réussite indéniable .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          280
Sous le compost

Ce roman campagnard m'a plu et surpris.J'aime le personnage de Franck qui s'occupe de la maisonnée pendant que Madame travaille.

Je me suis laissé porter par l'histoire qui se lit facilement.
Commenter  J’apprécie          250
La force décuplée des perdants

Avec un titre aussi "punchy"je m'attendais à ce que Jeff, le héros de ce roman se décarcasse pour avoir une vie plus adaptée à ses envies, que nenni!

Il a eu son quart d'heure de gloire sur une surface assez limitée alors qu'il était hockeyeur, avait les moyens requis pour sortir diplômé de son université américaine, mais il est atteint de dilettantisme viscéral, alors il observe son entourage qui se démène, foire également ses histoires d'amour. Bref c'est un perdant mais pas malheureux car il se remet en question régulièrement, sans suivi bien sur.

Humour noir et comédie dans ce substitut de roman américain des grands espaces.

Un peu déçue quand même, avec un titre pareil, extrait d'un livre "comme un lego"je m'attendais à une lecture moins monotone en fait.
Commenter  J’apprécie          240
La science de l'esquive

La science de l’esquive. Un roman de Nicolas Maleski édité chez Harper Collins (08/01/2020). Merci à NetGalley, France et à Harper Collins pour l’envoi de ce SP à découvrir.



L’esquive, une science pour le boxeur qui n’aime pas prendre trop de coups, un mode de vie pour Kamel Wozniak, cabossé de l’existence qui apprend à déplacer sa tête, son corps, à fuir et se mettre hors trajectoire des coups du sort. Mais l’âme, le fond même de tout un chacun, peut-elle esquiver sans cesse ? Wozniak, avec une bonne dose de détermination et d’individualisme, tente de fuir, de se mettre à l’écart, de se faire oublier, de disparaître. Il devient maître dans l’art de deviner d’où le coup partira. Il se fait fort de parer et dévier les coups de mou et les coups de sang du quotidien. Mais, les coups de cœur, le pourra-t-il ?

Dans ce roman, tout est possible puisque la fiction s’ouvre sur un quotidien qui pourrait être de nos jours. Le fuyard en cavale fait sa course avec la gendarme, les âges discriminants s’oublient et les complicités se tissent, la voisine aime dans l’ambiguïté et les projets de vie se croisent et se tissent au creux des circuits courts de proximité alors que le rêve de l’envol en Tasmanie reste bien présent.

Le lecteur pourra se laisser embarquer dans cette histoire qui aurait pu être un polar. Dans les indices semés par l’auteur, il mènera sa propre enquête, suivra ses pistes pour découvrir qu’il est dans un autre genre, celui des romans de vie, de ceux qui remettent en cause les choix, les options privilégiées, les décisions prises, peut-être, mais jamais la volonté de changer les choses. Le lecteur développera alors des sympathies. Il se méfiera des uns ou des autres. Il importera, dans sa lecture, ses propres notions du bien, du mal, du souhaitable et des possibles. Il se fera une idée de la légitimité ou non des protagonistes et se surprendra à réaliser, en fin de roman, que l’auteur l’a laissé là, seul en face de lui-même et de ses valeurs. Car jamais NICOLAS Maleski ne prend parti. Il écrit, caméra en bout de plume, le monde tel qu’il le voit. Il établit des constats, sans jugement !

C’est donc, in fine, ce retrait de l’auteur qui donne au livre sa dimension. Un livre de notre temps, des rêves et des combats qui se mènent et, derrière, des valeurs et une humanité qui demandent à être discutées. A lecteur à prendre le relais.



Note au passage : Je ne sais où l’auteur est allé choisir le nom de son (anti-)héros, ni pourquoi. Mais je me suis amusé à constater que Wozniak est un des patronymes les plus connu en Pologne et que sa signification est liée aux maîtres d’attelages, à la conduite des gens vers d’autres contrées. Le prénom Kamel qui lui est associé montre, dit l’auteur, le mélange des origines de son personnage. Et une nouvelle recherche me propose, pour signification de ce prénom, la perfection. Surtout celle qui réside dans la capacité d’organisation, la souplesse et le sens de la communication. A lire le roman, on se laisse prendre au jeu de reconnaître au personnage ces diverses facettes. Ces choix de l’auteur tiennent-ils à un sens approfondi des patronymes, à l’inconscient collectif ? Je ne le saurai probablement jamais. Curieux, tout de même !

Commenter  J’apprécie          210
Sous le compost

La semaine dernière, Babelio nous conviait à une rencontre avec Nicolas Maleski pour fêter la sortie de son deuxième roman.

L'occasion pour moi de lui dire tout le bien que j'avais pensé de "La science de l'esquive", mais plus encore de son premier titre, "Sous le compost" !

Un roman décapant, gentiment insolent, qui a pour cadre une petite bourgade du sud de la France et qui met en scène le drolatique Franck van Penitas, un personnage loufoque, cynique, drôle et désabusé, un écrivain raté reconverti dans le jardinage : en bref un doux fêlé comme je les aime.



Sur la foi d'une lettre anonyme, le voilà qui se met à suspecter son épouse d'infidélité et qui se dit que finalement, il n'a aucune de raison de ne pas lui aussi aller voir si l'herbe ne serait pas plus verte ailleurs... Après tout, pense-t-il, "si ma femme n'avait pas commencé à me tromper, je n'aurais probablement jamais versé dans l'extra-conjugalité".



C'est le début d'une fuite en avant truculente, parfois crue et amorale mais toujours pleine d'un humour grinçant et ponctuée de formules bien senties. Au fil du roman, l'affaire se complexifie, les cachotteries s'accumulent, le lecteur sent bien que l'édifice de mensonges menace de s'effondrer, on attend fébrilement qu'il s'écroule.

Malgré tous ses travers, Franck m'a tout de suite séduit, et son incroyable faculté à "faire l'autruche" et à se laisser aller sans se préoccuper des conséquences a quelque chose de tout a fait grisant. Au fond, n'a-t-il pas raison quand il nous dit que "tant que le pire ne s'est pas produit, le meilleur peut encore arriver" ?



Tous les personnages qui gravitent autour de Franck sont eux aussi délicieusement bien croqués par la plume sans concession de Nicolas Maleski, et le petit microcosme provincial qu'il nous décrit est parfaitement criant de réalisme.

Avec cette histoire d'adultère et de jardin potager, l'auteur mélange les genres, frise l'étude de mœurs sur la crise de la quarantaine, aborde sous un angle insolite les thèmes de l'écologie et de la ruralité, et joue même avec les codes du polar dans les derniers chapitres.

En clair, un roman inclassable, et un anti-héros tellement pétri de défauts qu'il en devient attachant.



Le mot de la fin pour M. Maleski himself, qui a parfaitement résumé mon sentiment dans sa gentille dédicace : "Vive Franck van Penitas, le misantrophe pour de faux !"
Commenter  J’apprécie          203
Sous le compost

Je remercie les éditions fleuve et les équipes de Babelio pour l’envoi de ce roman. Un roman noir sur les couples, avec un personnage cyniquement drôle ... Sur le papier, du moins ! La réalité est tout autre.

Parlons des personnages, pour commencer. Franck, père au foyer et homme bafoué, est le personnage principal. Prétendument cynique (sauf qu’il ne dit pas franchement les choses) ... Il m’est apparu comme un homme un peu « bêbête », sans grand intérêt. Il manque d’authenticité, à mon sens. Les autres personnages, quant à eux, ne m’ont pas laissé de souvenirs. Ni bons, ni mauvais ... juste rien.

Parlons de l’histoire. Que raconte-t’elle ? D’adultère ... et de belles parties de jambes en l’air très vulgaires. Tout ce que je n’aime pas. Non, être vulgaire ne fait pas d’un roman qui ne raconte rien, un roman noir !

Un crime ? Oui, un crime pourrait le rendre plus sombre. Mais pas ici ! Il m’a manqué ce sentiment d’oppression, de stress et de panique. Puis, c’est arrivé bien trop tard. Le mal était fait ! Je m’étais déjà transformée en un tas de compost.

Ce roman a été, pour moi, d’un ennui mortel. Pas assez de dynamisme, pas assez de noirceur. Du plat, rien que du plat.
Commenter  J’apprécie          190
La science de l'esquive

Les éditions Harper Collins ont débarqué il y a deux/trois ans dans l’hexagone avec des romans étrangers, dont des romans noirs et des thrillers de haut niveau. Pour 2020, leur catalogue s’agrandit et elles mettent en place une collection intitulée « Traversée », afin de promouvoir la fiction française. « La science de l’esquive », deuxième livre de Nicolas Maleski, inaugure cette nouvelle sélection.



L’auteur nous entraîne dans les pas de Kamel, un être solitaire, qui atterrit dans une petite ville. On ne connaît rien de son passé mais on sait qu’il cherche à effacer ses traces. Détaché de son ancienne vie, il tente de se faire oublier dans ce lieu éloigné de chez lui, loin des regards.



Seulement, alors qu’il ne souhaite pas s’attarder, le destin en décide autrement. Bien malgré lui, il attire un grand nombre de personnes autour de lui. Son comportement mystérieux intrigue les habitants. Il se crée des relations toutes neuves, basées sur ces nouvelles bases. Chaque personnage lui apporte les cartes lui permettant de remettre les compteurs à zéro et de repartir sur les cendres de son histoire.



On sait que le héros a commis un acte répréhensible, mais on ne sait pas lequel. Le mystère reste complet pendant l’aventure. Il plane sur toutes les scènes, il est toujours dans un coin de la tête tout au long de la lecture. Ainsi l’auteur garde le lecteur en haleine et le laisse se faire ses propres conjectures, jusqu’à la révélation de la vérité.



Ce livre d’ambiance a un rythme assez lent. Il traite avec humanité des relations sociales et des restes du passé. Grâce à une écriture accessible et agréable, Nicolas Maleski réussit brillamment un roman sur la fuite et la reconstruction, avec en cas de conscience la question : Est-ce que l’on peut être maître de sa destinée ?
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          190
La science de l'esquive

Merci à NetGalley et Harper Collins France de m'avoir permis la lecture de ce bon roman noir.

Kamel Wozniak s'est exilé dans un village du causse où il compte préparer sa fuite en avant vers la Tasmanie.Seulement ,il est vite repéré par les habitants qui s'interrogent sur la présence de cet homme seul au physique de boxeur qui paye tous ces achats en liquide et ne cherche pas à aller vers les autres. Que fuit donc cet homme mystérieux... ?
Commenter  J’apprécie          190
La science de l'esquive

Kamel Wozniak semble avoir commis un geste terrible. Un geste qui le pousse à débuter une cavale qui devrait, si tout se passe bien, l’amener en Tasmanie. Mais tout d’abord, une halte s’impose dans une petite ville en France, où il fera la connaissance de personnages qui finiront par bouleverser ses plans.



C’est avec un sentiment particulier que j’ai refermé mon livre. Indéniablement, j’ai fait une excellente découverte littéraire, mais en y réfléchissant plus posément, je ne suis pas certaine d’avoir adhéré au déroulé de l’histoire que j’ai trouvé parfois trop long.



J’avoue que tout au fil de ma lecture, je me suis demandée sans cesse où voulait m’emmener l’auteur. Je n’arrêtais pas de me questionner et de chercher à comprendre ce qu’il était arrivé à Kamel pour fuir ainsi son quotidien. Si la réponse m’a totalement convaincue et m’a fait me questionner et réfléchir, c’est la lenteur de l’action et le flou dans lequel je me suis retrouvée avant d’en arriver à l’explication qui m’ont gênée.



Malgré tout, je pense que cela a été totalement voulu de la part de Nicolas Maleski, afin de nous surprendre totalement. Lorsque j’ai enfin saisi le fond du problème, j’ai trouvé très intéressant les questionnements que nous propose Nicolas, et la critique acerbe qu’il effectue avec brio. Je ne vous dirai bien évidemment pas de quelle thématique il s’agit, sous peine de vous spoiler totalement l’intrigue.



Je me suis totalement attachée à Kamel et j’ai trouvé ce personnage tout en nuances, torturé et très profond. L’auteur a su également faire évoluer aux côtés de Kamel toute une galerie de personnages secondaires qui sont eux aussi très bien réussis.



La plume de l’auteur n’est pas une plume que je pourrais qualifier de simple. J’ai trouvé son style âpre à la lecture par moments, parfois à la limite du caustique. Il est indéniable que ce roman est remarquablement écrit et Nicolas use de beaucoup d’effets de style. Malgré tout, cela se lit de manière très fluide.



Une très belle découverte, mais où le lecteur devra se montrer patient pour entrevoir une explication à la fugue du personnage principal. Un roman qui ne m’aura pas laissée indifférente et remarquablement écrit. Une excellente lecture pour ma part.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          170
La science de l'esquive

Il s'appelle Kamel Wozniak.

Drôle de blaze pour un drôle de type.

Cicatrices anciennes, tatouages et nez cassé : c'est un boxeur en fuite, un déserteur, un ex-taulard au passé trouble.



Que craint-il ? Qui est à ses trousses ? Dans quelle combine a-t-il trempé et quels sont les fantômes qu'il traîne derrière lui ?

Beaucoup de questions, très peu de réponses et une bonne partie de devinettes en perspective !



Pour son deuxième roman - qui inaugure chez Harper Collins une nouvelle collection "Traversée" déjà trés prometteuse ! - Nicolas Maleski nous présente un anti-héros sombre, anxieux et énigmatique, qu'il parachute sans préambule dans un village reculé "du sud" (Les Cévennes ? le Larzac ?) en laissant à son lecteur le soin d'élaborer toutes sortes d'hypothèses...

Les informations géographiques et biographiques sont distillées au compte-goutte, comme si l'auteur voulait nous tenir à distance, en dire le moins possible pour protéger son fugitif.

Rien de tel évidemment pour aiguiser notre curiosité et faire grimper tranquillement l'intensité de ce roman original et bien construit, jusqu'à cette dernière partie inattendue qui nous dévoile enfin l'intimité du fuyard.



Bien sûr Wozniak commet quelques erreurs, en sympathisant notamment avec certains autochtones, aux premiers rangs desquels se trouve Laure, la belle et mystérieuse voisine. Elle aussi trimballe son lot d'emmerdements, et tous deux partagent le même caractère brumeux ("ma vie est une blague qui ne fait rire personne").

Ces deux-là sont faits pour s'entendre et, inévitablement, leur rencontre change les plans du boxeur en cavale.



Question "science de l'escquive", Wozniak a donc encore des progrès à faire.

Pour ce qui est de son audace (celle de quelqu'un qui n'a plus rien à perdre...), de sa lucidité tintée de fatalisme ou encore de son sens aigu de l'introspection, en revanche, le bonhomme surprend !

Bien servi par l'écriture plaisante et imagée de Nicolas Maleski et entouré par une réjouissante galerie de personnages - tous admirablement croqués par la plume un brin cynique de l'auteur - il finit sur le tard par nous livrer ses secrets. On se prend alors à espérer que pour lui la "routourne se décide à tourner" (comme dit le philosophe), et que ses rêves d'apaisement et de rédemption soient enfin exaucés.



Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins pour m'avoir permis de découvrir un écrivain étonnant (que j'aurai bientôt le plaisir de rencontrer en chair et en os !), capable d'insérer dans son roman à suspense de jolies cartes postales du terroir, comme autant de petites respirations.

Capable aussi de comparer, par exemple, les volets mauves d'une maison aux "ailes d'un scarabée tapi prêt à s'envoler", ou de faire de l'horizon lointain, au lendemain d'une nuit de tempête, une "corde à linge sur laquelle les arbres commencent à sécher".

Un style très agréable pour un roman qui ne l'est pas moins, quoi !

Longue vie à la collection Traversée !
Commenter  J’apprécie          171
Sous le compost



Franck, le narrateur, vit dans une petite bourgade avec Gisèle, sa femme qui est vétérinaire, et leurs trois filles. Homme au foyer, il est féru de jardinage et travaille activement à l’auto-suffisance de sa petite famille.



Entre deux balades à vélo avec des autochtones qui ne volent pas très haut mais qui sont bien sympas et l’entretien de sa maisonnée, Franck s’est organisé un quotidien confortable, pas trop compliqué. Jusqu’à ce qu’il reçoive une lettre anonyme portant sur l’infidélité de Gisèle qui serait la maîtresse de son associé... Franck est déboussolé et décide aussitôt de lui rendre la monnaie de sa pièce.



Un style incroyable, de l’humour toutes les trois phrases, beaucoup de légèreté associée à une certaine profondeur : j’ai été rapidement conquise par le narrateur, son authenticité, ses passages à l’acte et ses pensées pas toujours politiquement correctes. Un personnage humain, pas un héros : mi-philosophe, mi-épicurien.



La petite communauté rurale décrite par l’auteur – véritable microcosme - vaut également le détour : le patron de bistrot, l’épouse du notable, la dentiste et même les trois filles de Franck - autant de personnages bien croqués qui suscitent sourires et affection.



Un petit roman vraiment sympathique, à découvrir pour son humour dévastateur.



Challenge ABC 2020-2021

Commenter  J’apprécie          160
La science de l'esquive

Kamel Wozniak est en cavale. Il zone dans un petit village de la campagne française, parlant peu, sortant moins encore. Qui fuit-il et pourquoi ? se demande-t-on pendant les trois quarts de ce livre qui débute comme un polar. On ne peut trop en dire sous peine de dévoiler l'intrigue, je dirai donc juste que ce livre bien écrit est aussi remarquablement bien ficelé. Ce roman pose question sur la culpabilité de certains gestes et sur la hiérarchie des lâchetés. Un rebondissement en fin de roman m'a cueillie. Quelle bonne surprise que ce roman qui m'a été offert par Babelio et les éditions Harper Collins que je ne saurai assez remercier pour cette belle découverte!
Commenter  J’apprécie          160
La science de l'esquive

Définition de l'esquive : partir discrètement, sans être remarqué.

Kamel Wozniak arrive, en autobus, dans un village isolé. C'est la première étape de sa retraite. Que cache t- il, lui, l'ancien boxeur, qui se dérobe sur son passé et le pourquoi de sa présence ici. Quel geste inavouable a-t-il commis ? Pourquoi cette fuite d'un homme qui semble "fréquentable" ?

Les personnages sont attachants. La vie dans le village est agréable. J'ai lu des remarques sur quelques longueurs. J'ai l'impression que, comme Kamel, je me suis posée et j'ai laissé le temps filé.

Roman noir ou psychologique ? Je ne sais pas dans quelle case le classer. C'est par l'étude des personnages, l'ambiance dans le village, l'objet de la fugue que ce roman s'enrichit.

Une lecture à découvrir.
Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
Commenter  J’apprécie          160
La science de l'esquive

J’aime de plus en plus ces livres à la croisée des chemins, ceux qui ne cherchent pas à pencher obligatoirement d’un côté ou de l’autre, ceux qui sont tout autant à ranger dans les univers de la littérature Blanche que de celle du Noir. Surtout quand la démarche n’a rien de préfabriqué et que l’auteur écrit avec une totale sincérité.



C’est le cas de ce deuxième roman de Nicolas Maleski. Ne cherchez pas à le cataloguer, d’ailleurs le titre du roman ne manque pas de sel à ce sujet.



La science de l’esquive, ou une tranche de vie d’un homme qui décide de changer de vie, de disparaître. Que cherche-t-il à fuir ? Abandon de poste ? Besoin de refaire sa vie ? Éloignement du fait d’un événement ou d’une action plus grave ? Le flou est total au moment où Kamel Wozniak débarque dans un meublé perdu au fin fond du pays.



C’est bien connu, plus on cherche à se faire discret, plus on attise la curiosité du voisinage. Que ce soit le propriétaire du logement, sa voisine, les jeunes désœuvrés du coin, ou encore la gendarme du patelin.



Ne cherchez pas une intrigue complexe, ce roman est avant tout une histoire de rencontres. Entre un homme qui fuit le contact, mais qui pourtant peu à peu se retrouve à interagir, contraint ou non, avec son nouvel entourage proche.



Un récit qui fait la part belle aux personnages, entre ce Kamel Wozniak, ancien boxeur du genre taiseux, et les autres.



Le fait de ne pas connaitre les raisons qui poussent le personnage principal à fuir crée une certaine tension. Et le fil de l’histoire fera que ses nouvelles relations vont bouleverser une vie qu’il souhaitait la plus lisse possible.



Oui, ce roman est avant tout l’histoire de personnes qui pourraient être vos voisins, ou vous et moi. Tout le monde a de petits (ou grands) secrets.



Ce qui m’aura surtout marqué, c’est cette capacité qu’à l’écrivain à rendre attachant même des personnages au comportement irritant, même les plus décalés. Maleski a une véritable tendresse pour eux, malgré (ou grâce) à leurs défauts, leurs travers.



Rien de révolutionnaire dans ce court roman, une histoire contée à travers une plume agréable, concise et parfois poétique, selon différents points de vue. Et l’environnement magnifique où elle se déroule donne un cachet supplémentaire au récit.



La science de l’esquive est un récit du quotidien qui éclaire les relations humaines, et qui montre que de l’ordinaire peuvent découler des rapports et des conséquences inhabituelles. Je le répète comme une devise, l’histoire et l’écriture de Nicolas Maleski ont ce côté attachant qui rend ce récit touchant et très agréable à lire.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
Commenter  J’apprécie          162




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Nicolas Maleski (253)Voir plus

Quiz Voir plus

Petit Pays

Comment s'appelle le père de Gabriel ?

Martin
Mathieu
Michel
Mohammed

50 questions
2491 lecteurs ont répondu
Thème : Petit pays de Gaël FayeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}