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Michel Niqueux (Traducteur)
EAN : 9782868692443
346 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.36/5   11 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud - 11/1988)


Qui était-elle ? me demandaient mes amis en apprenant que j'écrivais un livre sur Maria (Moura) Ignatievna Zakrevskaïa-Benckendorff-Boudberg. Une MataHari ? Une Lou Salomé ?
"Elle tenait en effet un peu de l'une et de l'autre — de la célèbre aventurière, espionne et héroïne de cinéma, comme de la fille du général russe, dont le magnétisme attira Nietzsche, Rilke et Freud. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce texte complète et éclaire l'autobiographie de Nina Berberova. Il se lit comme un roman où la réalité fait office d'imaginaire et où l'évènement historique est au récit ce que le moteur est à la voiture : la biographie n'est que le prétexte à la dissection d'une époque, de ses événements et des personnages qui y ont joué un rôle. Dans une démonstration un peu sèche mais efficace, quelquefois un peu laborieuse, Berberova, à travers le récit de la vie de la baronne Boudberg (ancienne aristocrate d'éducation victorienne qu'elle a personnellement connue) nous parle de Lénine, de Staline, de la Révolution , de la vie des russes émigrés ou non, grâce à cette femme remarquable qui fut l'amante et l'égérie de Gorki, de Wells et de quelques autres, et de surcroît espionne. Une femme qui voulut " "ne pas périr", ce qui signifiait nullement, je l'ai toujours compris, "ne pas mourir"... mais rechercher tous ceux qui avaient relevé la tête après la Révolution." Pour Berberova cette femme incarne manifestement le millier de destins russes de cette période-là.
J'ai retrouvé le regard décapant, incisif de Berberova, qui s'efforce d'aller au coeur de ses souvenirs et de ses témoignages et qui nous offre une vision en quelque sorte définitive de ce qu'elle a vécu. Même si son texte semble quelquefois un peu décousu, et que la somme de souvenirs et de réflexions rassemblés nous égare un peu nous faisant perdre par moments le fil de l'ensemble, elle nous révèle ce que l'histoire officielle nous cache ou tout au moins nous occulte, et c'est infiniment précieux. Un grand merci à elle.
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Étrange ouvrage, à la fois mémoires et essai documenté. Était-elle un personnage porté par une (grande) époque ou un grand personnage? On en retient surtout la figure aimable, naïve et tragique de Gorki, ainsi que le lent déclin de Wells.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En Russie et en Europe de ce temps-là, "périr" ne signifiait pas toujours mourir, mais très souvent rester en vie écrasé par la guerre, la prison, l'exil, l'abandon, la misère, la solitude, le bannissement.... Et Moura, comme des milliers d'autres, aurait dû perdre pied si chaque jour, chaque heure n'avait été une lutte, une provocation en duel. Héritière comme des milliers d'autres, des principes monstrueux du passé, des tabous mutilants et des préjugés victoriens de sa classe, elle avait été préparée pour mener la vie de sa classe -une vie facile, rassasiée, oisive et absurde-, puis s'était trouvée rejetée dans un monde où tout craquait et croulait, un monde qui s'édifiait aussi et que durant les cinquante années suivantes des hommes nouveaux, des idées nouvelles et de nouveaux moyens de lutte et de survie, de destruction et de rénovation changèrent et rajeunirent.
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De retour à Petrograd, Gorki se mit à beaucoup parler des femmes, des femmes nouvelles. Il parlait toujours des femmes avec tendresse, mais à présent, il disait qu'un principe de fer était apparu en elles et que les femmes devançaient à leur manière les hommes...il sentait en lui son hérédité millénaire, cent fois millénaire, qui continuait à exiger de la femme docilité, douceur et reflet de l'homme. Mais les femmes qui l'entouraient... ne voulaient refléter personne, elles savaient ce qu'elles voulaient -survivre par elles-mêmes- et il se sentait en leur présence faible, oui, et désemparé.
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Fanatique, il [Gorki] ne le fut et ne le resta toute sa vie que dans le domaine de la diffusion des lumières, non seulement celles des sciences, mais aussi celles de l'art, des lettres, de la poésie, c'est-à-dire de tout le domaine de l'esprit humain qui a trait non au profit mais au beau, non à l'utile mais au libre génie créateur, non à l'action civilisatrice de l'homme mais à la joyeuse conscience de sa liberté, de ses forces et de la merveilleuse possibilité d'exprimer son être...
Il avait toujours eu la conscience... que l'écrivain a une mission pédagogique et que l'oeuvre d'art remplit une tâche préalable, à savoir servir le progrès avec la volonté d'améliorer le monde sur les trois plans de l'existence humaine, celui ,du développement intellectuel, du perfectionnement moral et de la prospérité économique...Gorki ne distinguait pas entre l'art et l'utilitaire -qui est la monstrueuse altération du premier- et ne le pouvait pas, parce qu'il était incapable de s'imaginer une oeuvre dénuée de dessein, c'et-à-dire n'ayant pas pour but d'améliorer l'un des trois plans de l’existence humaine....
Mais dans les années trente son esprit se referma, il ne rougissait plus de rien et ne voulait réviser aucune de ses conceptions. C'est ainsi qu'il resta sans savoir que la littérature ne donne pas des réponses directes à la vie, que dans toute oeuvre d'art il y a du jeu, du mystère et qu'elle n'a rien de commun avec la fustigation ou la mise au pilori, le panégyrique sans humour, la perfection morale ou le radicalisme politique.
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Lockart reconnu Chtchéglovitov, Khvostov et Béletski : c'étaient des otages, et ils allaient être exécutés. Le sang de Lénine versé par Kaplan criait vengeance.
-Où vont-ils ? demanda Lockhart.
-Dans l'autre monde, lui répondit Peters.
Les chiffres officiels des premiers mois de la "Terreur rouge" (août-septembre 1918) sont connus : 31489 personnes ont été soumises à des représailles sur le territoire de la Russie, parmi lesquelles 6185 furent fusillées, 14829 internées dans des prisons, 6407 envoyées dans des camps et 4068 prises comme otages. C’était la réponse de la Tchéka au coup de feu de Dora.
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Autour de Peters se constitua un groupe de jeunes bolcheviks, tous membres du club des sociaux-démocrates lettons de Londres, qui décidèrent l'attaque d'une grosse bijouterie : ils avaient besoin d'argent pour imprimer leurs brochures révolutionnaires, qu'ils faisaient ensuite parvenir à Riga. Leur but était l'indépendance de la Lettonie. A cette époque les "expropriations", c'est-à-dire les attaques à main armée de bijouteries, de banques ou de bureaux de poste, étaient fréquentes.
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Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
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