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Critiques de Norman Mailer (121)
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Le combat du siècle

"Ali bomayé , Ali bomayé (traduction : Ali, tue le!)

30 octobre 1974, Kinshasa, dans le stade du 20 mai, au Zaïre, ex Congo belge, victime du pire impérialisme qui soit (mains coupées, esclavagisme, un pays dévasté par l'extraction du caoutchouc et de l'ivoire en folles proportions ... 10 millions de morts)





A ma droite, George Foreman!

A ma gauche, Mohamed Ali, qui a "relevé le gant!"

-"En Amérique… ils ne voient pas que je me sers de la boxe pour surmonter des obstacles qu'on ne peut pas dépasser autrement. Je ne fais pas tout ça pour la beauté du sport, mais pour changer un tas, un tas de choses."





On voit auprès d'Ali, son entraîneur Drew Bundini, qui le conseille :

-Frappe comme un papillon, attaque comme une gûepe!

Et puis Norman Mailer (théoricien de boxe et hâbleur), qui accompagne Ali, dans son jogging nocturne et lâche prise après trois kilomètres, à cause d'un copieux dîner bien arrosé ...





Gauche- droite! Uppercut, crochet, swing !

Ali ne dansera pas, à son habitude. Après un premier round foudroyant, il choisit d'adopter une tactique "le rope-a-dope", consistant à user son adversaire en combattant depuis les cordes.

-Mais il le frappe avec des droites!", commentent les envoyés spéciaux!





Au 8ème round, Ali se déchaîne avec une succession de coups... Et puis..

"Un poing dans un gant a fusé au milieu de l'esprit de Foreman, le meilleur punch de cette nuit effarée, le coup qu'Ali gardait pour cet instant depuis le début de sa carrière".





Le chant du bourreau: c'est le chapitre du coup de poing fatal, à Foreman. Ce titre " Le chant du bourreau" sera un livre à venir de Mailer, qui lui vaudra un second prix Pulitzer...





Mohamed Ali se dit "africain" (Habillé de tenues locales, avec le pagne imprimé et le "wax", imprimé sous cire", adopté par l'Afrique de l'Ouest) il est le « gentil et le "méchant" est Foreman. Le grand George Foreman, habillé à l'occidental d'une casquette et de salopette en jean. Ali l'agonisait d'injures en prétendant qu'il était associé au pouvoir belge...
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Le chant du bourreau

Tout au long de ma lecture, je me suis demandé pourquoi ce livre maintenait sur moi de bout en bout, en dépit de ses longueurs et du foisonnement de personnages propre à brouiller la focale de lecture, un tel pouvoir de fascination.



Dans la première partie qui va de la libération du pénitencier de Gary Gilmore après 22 ans quasi ininterrompus de captivité jusqu’à sa condamnation à mort quelques mois plus tard suite aux deux assassinats commis de sang-froid, j’ai eu d’abord le sentiment de plonger en totale immersion dans un grand roman américain au cœur de l’Utah mormon, sans vraiment d’empathie pour Gilmore, personnage antipathique, frondeur, impropre à la vie en société. Et pourtant d’emblée fascinant, dans sa manière de se débattre contre ses propres démons, dans son histoire d’amour trash et solaire avec Nicole, femme-enfant paumée, et pour le caractère inéluctable de sa trajectoire vers la violence et la mort.



La seconde partie, qui couvre l’incarcération de Gilmore jusqu’à son exécution, m’a d’abord perdue au milieu de la constellation de protagonistes du monde légal, de l’Etat, de l’église mormone, de la presse, de la société civile s’agitant dans un foisonnement de détails parfois fastidieux autour du prisonnier et du bien-fondé ou non de sa mise à mort.



Mais dans cette agitation, la figure immobile d’un Gilmore déterminé, dérangeant, et d’une acuité intellectuelle stupéfiante se détache de plus en plus fortement, au point de littéralement m’aimanter comme un soleil noir.



Il va sans dire que « le chant du bourreau » est un brillant réquisitoire contre la peine de mort. Mais il en irradie également tout un spectre de lumières sombres et troublantes qui m’ont subjuguée et dont la portée dépasse largement le fait de société.



Ce livre m’a été mis dans les mains un peu par hasard par un bouquiniste de Morlaix, et je suis d’autant plus heureuse de l’avoir découvert qu’il me semble que l’on n’en écrira plus de semblables.

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Le chant du bourreau

Prix Pulitzer en 1980, Le Chant du bourreau dresse le portrait de Gary Gilmore connu des Américains comme étant le premier condamné à être exécuté après le rétablissement de la peine capitale en 1976.



Le Chant du bourreau est une des œuvres phare de ce genre littéraire américain appelé New Journalism. Ni un document ni tout à fait un roman, un travail très particulier sur la fiction dans sa puissance à rendre le réel, le mettre en perspective, à en exploiter les détails. Dans ce texte fleuve, Mailer sonde, retranscrit, exploite le matériel énorme, expliquant sa méthode dans le chapitre qui clôt le roman (" en guise de posface "). " Le récit est aussi exact que possible (…), un récit fondé sur les faits – cette histoire vraie d’une vie, j’ose le dire (…) – comme s’il s’agissait d’un roman ".



Au long de 1300 pages, Norman Mailer retrace le parcours de cet américain moyen privé de liberté pour avoir commis des petits larcins durant son adolescence. Après sa sortie de prison cet homme broyé par l’univers carcéral réapprend à vivre une existence banale comme les autres. Mais la parenthèse se ferme lorsqu’il assassine sans raison et de " sang froid " deux jeunes hommes sans histoire, ce qui le renvoie aussi sec en prison. Il est jugé et condamné à mort au terme d’un procès bâclé. Refusant tout recours, luttant contre les abolitionnistes, sa propre famille, certains de ses avocats, les croyances religieuses, politiques et morales, Gilmore choisira la mort, choisira de se faire fusiller dans un pénitencier de l’Utah en 1977.



La puissance du roman tient dans la démesure : Norman Mailer s’attarde sur la personnalité de cette figure de meurtrier, fouille les détails de sa vie.

Gary Gilmore apparaît comme un personnage complexe, doté d’une intelligence et d’une culture supérieure à la moyenne, qui oscille perpétuellement entre le bien et le mal dont la culpabilité est avéré mais qui se présente comme une victime d’une société refusant le mal dont elle est rongée.

Lorsqu’il essaie de mourir dans la dignité et qu’il grandit dans sa lutte pour finir sa vie, le cirque va se mettre en place, les médias vont s’engouffrer dans cette affaire, ainsi que les affairistes qui vont l’exploiter avec des contrats d’Hollywood et des ventes de tout type (lettres, tee-shirt,…). L’auteur peint avec un humour corrosif toute cette pantomime de l’hypocrisie. Gary deviendra une star exhibitionniste du fond de sa cellule et mènera même la danse.

Mailer n’enferme pas Gilmore dans une image unique : il est à la fois détestable et admirable, criminel et artiste – il dessine remarquablement mais tenait " à un grand succès, à devenir un artiste renommé, pas un manœuvre de l’art commercial " .



L’auteur met en scène toute une galerie de personnages stupéfiants. Chacun d’eux est l’objet d’une notice biographique, de quelques lignes à plusieurs chapitres , Norman Mailer montrant combien chaque vie s’imbrique à celle d’autrui, change son cours, façonne des pensées, des comportements. Il peint une Amérique profonde avec ces gens perdus, incultes, pathétiques mais aussi attendrissants. Derrière le portrait de Gary Gilmore, il y a aussi une formidable photographie de la société américaine des années 1970 et d’une communauté mormone très conservatrice.



Et puis, on ne peut pas lire ce roman sans être touché par la terrible histoire d’amour qui le traverse, celle unissant Gary Gilmore et Nicole Baker, jeune fille de 19 ans, paumée, rencontrée quelques semaines avant de commettre l’irréparable. Cette passion, faite de sexe, de coups, de rupture et de retour, de lettres enflammées (quand les deux amants sont séparés au cours de la détention) apporte une dimension tragique supplémentaire. Car l’union de ces deux destins brisés se révèle impossible.



Le Chant du bourreau est d’une force et d’une tension hypnotique, une fois commencé on a du mal à le lâcher. Ces 1300 pages se lisent facilement, d’autant plus qu’on est accroché à l’histoire dès le début. C’est merveilleusement bien écrit. Ce "roman" pourrait se décomposer en plusieurs récits tant il est riche. C’est une comédie humaine, un roman social, un roman politique, un roman d’amour.



Un livre qui secoue. J’ai trouvé cette histoire fascinante, époustouflante et je pense que le visage de Garry va me hanter un certain temps... La scène de l’exécution de Gilmore, dans les derniers chapitres du roman, celle de sa crémation, ensuite, sont magistrales. Un livre à découvrir !

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Les nus et les morts

Les nus et les morts est incontestablement l'un des plus grands romans sur l'enfer de la guerre du Pacifique. Portrait impitoyable de l'horreur de la guerre, plongeant dans les méandres de la jungle insalubre au climat tropical, envahie de moustiques, de serpents, d'araignées venimeuses, mille dangers supplémentaires alors que les soldats américains sont déjà confrontés à la férocité et au fanatisme des Japonais. Destins croisés de plusieurs officiers et sous-officiers aux tempéraments différents, aux idéaux contraires, entraînant leurs hommes à la limite de leurs capacités morales et physiques. Road trip militaire infernal ou le respect de l'ennemi semble oublié, tant par son comportement réciproque abominable, que par la violence psychologique à laquelle sont soumis en permanence ces hommes face au péril omniprésent de la mort qui rôde à chaque instant. L'auteur ayant lui-même vécu ce conflit, ne fait pas dans la dentelle dénonçant sans ambiguïté par ces mises en situation la bêtise indicible de la guerre, confrontant ses idées à la réalité de son temps avec un contraste intellectuel parfois désinvolte.

ce roman au caractère épique par sa longueur, reste avant tout un témoignage terrifiant sur la nature de ce conflit sans concession et un magnifique hommage à tous ces hommes partis loin de chez eux défendre des bouts d'îlots inconnus d'eux sans savoir souvent pourquoi.
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Les nus et les morts

Un livre immense. Mailer nous entraîne dans le sillage d'une escouade d'hommes de l'armée US dans une île en plein Pacifique lors de la seconde guerre mondiale against les Japonais. Le pouvoir d'évocation de Mailer est absolu. On y est, on est ces gens, on ressent tout, les descriptions sont haletantes, poignantes, ce livre vit, grouille, tousse, peine, souffre tant... La guerre est une abomination, y être entraîné est une abomination, les jeux de pouvoir, échecs garantis, sont une abomination... et ça pourquoi une lutte contre une abomination... On est dans le corps mais aussi dans la tête de chacun des personnages, qui tour à tour est développé, structure narrative intelligente et plaisante, les rapports avec les femmes, entre races, religions, philosophies, classes sociales... Toutes les pensées et le langage tient forme, tout est intéressant, tout est utile. Si ce livre est épais, il l'est absolument. Rien à jeter.

A moins de détester ou de se désintéresser de toutes les thématiques (in-)humaines ce livre deviendra une de vos références.
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Le combat du siècle

Dans ce "combat du siècle" l'écriture de Norman Mailer va achever de donner une dimension mythique au match de Mohamed Ali contre George Foreman en 1973.



Toutes les étoile étaient déjà alignées pour faire de ce combat un des plus grands duels sportifs du vingtième siècle : un match à Kinshasa sous le patronage du promoteur Don King et de Mobutu (ou quand les intérêts sportifs et financiers rejoignent les intérêts politiques), un champion dit vieillisant outsider d'un Foreman au mieux de sa forme et une couverture médiatique mondiale qui offrira à Ali une tribune à son combat contre les inégalités raciales.



La suite appartient à l'histoire du sport : un match d'une audace tactique incroyable de la part d'Ali, un coup de grâce magistral puis la pluie qui se déchaîne dans la nuit africaine.



Mailer sut s'approcher de la garde rapprochée d'Ali et aura accès plusieurs fois au champion. Son livre part à la base d'une démarche journalistique mais fort de son écriture et de sa passion pour la boxe, il en fera le témoin privilégié et en quelque sorte la mémoire de ce combat.



Très structuré et d'une écriture fluide "Le combat du siècle", au-delà du décorum et de l'effervescence, rend d'abord hommage à deux sportifs hors normes dont l'un forgera sa légende et l'autre mettra des années à se relever. Foreman deviendra vingt ans plus tard à 45 ans (!) le plus vieux champion du monde plus lourd.



Ps. Pour revivre ce combat voir le superbe documentaire "When we we're kings" et pour avoir ne fût-ce qu'une petite idée des sacrifices que demande la boxe voir l'excellent livre de W.C. Weinz "Ce que cela coûte" aux éditions Toussaint Louverture.











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Le chant du bourreau

Une histoire d'amour américaine :

C'est l'amour vache ! Nicole quitte Gary parce qu'il la frappait. Elle a raison ! Lorsqu'ils sont appelés à moins se voir, par la force des choses, tout va bien. Incompatibilité d'humeur ? On s'aime mais pas en vivant ensemble. Oui, certainement.

La suite lui donnera raison.

Gilmore, Gary, double assassin. Histoire qui fascina l'Amérique à son époque.

Norman Mailer et son livre :

Juger un livre ayant eu autant de récompenses est bien prétentieux, disons que, sans juger, je dis ce que je pense de l'exercice de style de M. Mailer.

Excellent tout au long du livre I, le récit tombe platement lorsqu'il s'agit de maquignonner les droits d'écriture et d'images (qui se soucie de la jeunesse de rugbyman de l'un, de la chiasse de l'autre...).

J'aurais écrit : Schiller a obtenu les droits d'écriture et d'images de l'histoire de Gary, (Mailer nous aurait épargné 200 pages inutiles, cependant bien écrites.), tout le monde se fout des droits de l'histoire des victimes. C'est suffisant.Ensuite, les gros sous débattus, le roman reprend son rythme et son intérêt revient.

Le style de Mailer est, indéniablement, celui d'un écrivain de grand talent. Il n'est pas alambiqué mais terriblement tranquille, très descriptif, journalistique, sans que ce soit péjoratif. Les phrases sont courtes, les dialogues incisifs, l'intrigue pensé, prenante et bien menée.

J'ai été moins emballé que par "De sang froid" de Capote ou "Un tueur si proche" de Ann Rule.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Oswald : Un mystère américain

Norman Mailer s'attaque dans cet ouvrage au mythe Oswald. Qui était-il ? Comment a-t'il pu devenir l'assassin de JFK ? Quelles étaient ses motivations ?

Nous suivons Mailer, dans une enquête exhaustive et inédite qui a pour objet la personnalité de Lee Harvey. Il a étudié ses écrits, lu les rapports du KGB, étudié des dossiers longtemps gardés secrets et même si nous n'apprenons rien sur l'assassinat du président américain, nous en apprenons beaucoup sur son auteur.

Le plus intéressant, je dirais, c'est la place qu'a occupé Oswald dans les renseignements russes et américains. Un jeune cow-boy, à l'égocentrisme démesuré, idéaliste béat, s'invite en Russie en pleine guerre froide. Personnage embarrassant, il le sera encore plus à son retour au USA.

Ami ou ennemi ? Idéaliste politique ou idiot égocentrique ? Terroriste ou opportuniste ?

Le mystère est dévoilé (un peu) avec ce grand roman.
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Un château en forêt

Raconter la vie d'Adolf Hitler est un sacré challenge. Seul un écrivain de l'envergure de Norman Mailer pouvait avoir la folie et le talent pour se lancer dans un tel projet.

Un château en forêt constitue en réalité le premier volume de ce que l'écrivain avait envisagé sous la forme d'une trilogie. Malheureusement des circonstances tragiques ont empêché l'achèvement de son œuvre ultime.

Mailer nous livre le témoignage d'un démon (!) supposé avoir guidé Hitler vers sa destinée. Nous suivons alors l'évolution de cet enfant incestueux qui peu à peu tend vers le mal. Nous pourrons apprendre avec le petit Adi le gazage des abeilles, le suivre dans des jeux militaires de plus en plus sophistiqués, suivre le développement de son art du mensonge et de la tromperie...

Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un roman, rien ici n'est vrai ou faux, la pauvreté des témoignages de l'enfance d'Adolf ne permet pas de comparaisons. Les historiens s'échinent encore à prouver les origines du Fürher : grand-père juif ou non.

L'exercice littéraire est brillant. L'écriture, riche et puissante, amène le résultat bien compréhensible du dégoût et de l'horreur. Nous regretterons juste les longueurs injustifiées qui parfois émaillent le récit, comme le couronnement du Tsar Nicolas II.

Un livre qui dérange, qui bouleverse, qui offusque mais qui ne laisse aucun lecteur indifférent.
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Les nus et les morts

Une oeuvre qui de par sa folie et sa démesure s'avére le parfait reflet de ce qu'est un conlit millitaire. Ces étres innocents sont embarqués dans une barbarie qui tout en détruisant les corps n'épargne pas les ames et brisent tout ceux qui lui sont confrontés. La démesure de Mailer trouve sa parfaite expression dans ce contexte ou la raison déserte totalement le terrain au profit de la loi du métal qui déchire les chairs et les ames. Une expérience unique qui marque durablement le lecteur.
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Le chant du bourreau

Récit circonstancié et passionnant d'un fait divers : Gary Gilmore assassina le 20 juillet 1976 Max Jensen, employé d'une station service et Bennie Bushnell, employé d'un motel, à Provo (Utah) : tous deux étaient des étudiants mariés et pères d'un jeune enfant. Il fut condamné à mort et milita pour sa propre exécution alors que tous voulaient commuer sa peine en détention à perpétuité.

Le style de ce livre est très américain dans le bon sens du terme, c'est-à-dire avec une distanciation qui ne nuit pas à l'immersion totale du lecteur dans l'histoire des personnages.

Alors pourquoi l'ai-je abandonné (pour l'instant...), et pourquoi en faire une critique ?

Cela tient à moi et à mon programme de lectures.

A mon âge on voudrait tout étreindre, et ce livre est très très long (1300 pages).

Et puis, comme dit Michel Audiard "Ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa g..."



J'ai visionné une vidéo que je conseille : on y rencontre en vrai Gary Gilmore, sa proche famille et son amie Nicole Barrett : ce que l'on ressent au cours des scènes filmées et des interview est tout-à-fait conforme à ce qu'a su si bien rendre Norman Mailer, lequel a voulu faire de son livre un rival en mieux du livre "De sang froid" de Truman Capote.



https://www.dailymotion.com/video/x3dot4j



Gary Gilmore fit deux victimes directes et cinq indirectes : Max Jensen et Benny Bushnell, qu'il tua sans autre raison que la rage accumulée en lui et sans qu'ils soient le moins du monde concernés ; leurs épouses devenues veuves ; leurs jeunes enfants, devenus orphelins ; et lui-même.



C'est la tragédie d'un homme à l'enfance martyrisée, qui passa de longues années en prison pour des délits mineurs et indiscipline majeure, qui se cultiva, exerça des talents artistiques de peintre incontestables, mais qui ne supportait plus la prison, ni ses propres actes et suffisamment lucide pour se savoir exposé à la récidive.

Un homme qui se considérait lui-même comme un être nuisible et qui supplia la société de se protéger et de le délivrer de lui-même.



Les personnes qui assistèrent à son exécution témoignèrent que les instants qui précédèrent sa mort le virent joyeux, chaleureux et plein d'humour.



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Un château en forêt

On connaît peu de choses de l'enfance d'Adolf Hitler.

Pourtant, Dieter, un étrange officier SS, semble en savoir beaucoup sur le sujet...

Et pour cause, il est en réalité un démon.

Le Maëstro, le diable suprême, nourrissant de grands espoirs pour le jeune Adolf, Dieter a été chargé de veiller au bon accomplissement de son destin et a suivi de près son évolution diabolique.

Dans son récit, le démon raconte comment Adolf développa très jeune un penchant prononcé pour le mal dans une famille à la fois traditionnelle mais aussi très singulière.



En explorant l'enfance d'Hitler en y développant le thème métaphysique du combat entre le Bien et le Mal, Norman Mailer offre un roman certes intrigant, mais non moins intéressant et jamais ennuyeux malgré sa longueur.

Sans jamais se départir d'une belle et puissante qualité narrative, le roman familial traditionnel se mêle à une fantasmogorie extravagante et audacieuse, s'agrémente de digressions et de passages crus, d'éléments biographiques et fantastiques, pour appréhender la personnalité de celui qui deviendra l'incarnation du Mal absolu.

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Un rêve américain

Il n’y a que Norman Mailer pour démolir tous les poncifs attachés au mythe du rêve américain : sous sa plume l’Amérique ressemble à l’antichambre du chaos où les individus se débattent contre leurs névroses et leurs angoisses.



Et Stephen Rojack, héros de la guerre 39-45 traumatisé par ce qu’il a vu en fait partie. Revenu à la vie civile, il fait de la politique sans grande ambition, fini par être professeur d’université et s’essaie à la télévision sans grand enthousiasme. Il épouse Déborah, une jeune mondaine riche qui se révélera très vite cruelle et cynique. Les années de mariage se transforment en vague de haine et de rancœur qui fluent et refluent jusqu’au jour où les morsures pleines de fiel se font plus aigues. Ne pouvant contenir ses pensées fétides et la rage qui en découle, Rojack tue sa femme. Il en éprouve une jouissance libératrice qui le conduit à maquiller le meurtre en suicide.

Seulement cette jouissance est de courte durée… il s’ensuit des jours ressemblant à une descente en enfer.



C’est un roman décapant d’une noirceur extrême où règne de manière continue une tension obsédante, voire hypnotique : on est aveuglé par les lumières blafardes des néons de New York et épuisé par les nuits blanches de Rojack arrosées au whisky. On est sans cesse plongé dans un flot de pensées éclatées qui jaillissent et assaillent Rojack. Il faut reconnaître que l’alcool permet d’expédier toutes les pensées primitives et tous les cadavres décomposés. C’est un récit nerveux où le lecteur a véritablement peu de répit lorsqu’il prend conscience du portrait d’un homme en perdition qui s’engouffre dans les entrailles de la souffrance et de la peur. Mailer ne nous épargne rien, il ne se soucie guère de l’esthétique.

Oui le plaisir de la lecture se mérite ! Il faut adhérer à l’écriture obsessionnelle et à l’imagination sans fard de l’auteur pour se laisser prendre par le pouvoir d’attraction du roman. Le plaisir est réel pour tous ceux sont attirés par le subversif, le désenchantement et toute une galerie de personnages torturés qui semblent empruntés aux romans d’Ellroy : des flics tordus, des filles paumées, des mafieux, sans oublier des interrogatoires et des dialogues qui ressemblent tantôt à des matchs de boxe entre esquives et coups directs, tantôt à des parties de poker entre bluff et coups agressifs.

Ça sent la violence, la fureur, le rut, l’alcool, le rance, les vomissures ….ça crache le cynisme depuis le tréfonds des entrailles comme si tout était condamné.

Mais derrières tous ces vices apparents, on décèle toutes les obsessions de l’Amérique : la peur de la mort, des maladies, de la Rédemption et de la guerre éternelle dans laquelle Dieu et le Diable se sont engagés… le mal est si profondément ancré dans ce portrait peu flatteur du pays que l’auteur émet l’hypothèse que le Démon peut un jour éventuellement gagner.



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Un château en forêt

Malgré les nombreuses critiques négatives, je n'ai pas hésité à ouvrir ce livre tant le thème de ce roman a suscité ma curiosité : une "biographie" romancée du jeune Adolf Hitler ou comment un enfant né d'une lignée d'incestes porte en lui les ferments d'une personnalité monstrueuse.

Le tableau : une enfance contrariée entre un père cruel et une mère excessive, une famille névrosée sur laquelle plane l'ombre de la mort et de l'interdit, sans oublier la malveillance du Démon qui n'a pas manqué d'exploiter les failles psychologiques de cette famille pour guider le jeune Hitler vers de funestes projets.



Norman Mailer a le mérite d'avoir abordé un thème subversif : d'abord parce qu'il a choisi comme personnage central (je n'utiliserais pas le terme de héros) un personnage historique doté d'une personnalité hors normes et mystérieuse, ensuite parce qu'il tente de dresser le portrait d'un Hitler tributaire de son destin.

Et ce portrait pourrait être convaincant tant la biographie réelle d'Hitler est silencieuse (ou tout au plus contradictoire) sur son enfance.

Seulement le récit est noyé dans de trop nombreuses digressions pour asseoir cette thèse : l'auteur s'attarde beaucoup sur les introspections du Démon qui se fait le narrateur dans ce récit, déplaçant quelques peu le centre de gravité du roman sur la personnalité même du Démon. De même, le récit se trouve ankylosé par les trop nombreuses réflexions sur les abîmes psychologiques de cette famille, rendant la lecture pas toujours agréable.

Une trame diluée, des longueurs parfois étouffantes.

Et enfin lier le cynisme, l'égo démesuré et la soif de pouvoir du jeune Hitler à l'observation des abeilles...c'est plutôt déroutant.

Le roman perd très vite de son efficacité. A défaut de lire une biographie romancée ou un pseudo-roman historique crédible, le roman n'en demeure pas moins une fiction originale.
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Le chant du bourreau

Ce livre est un true crime et raconte l’histoire de Gary Gilmore.



Gary a vécu la majeur partie de sa vie en maisons de correction ou prisons. A chaque sortie, son niveau de criminalité augmente jusqu’à son apogée qui le mènera aux meurtres de jeunes hommes.

C’est un personnage inquiétant, totalement inadapté et asocial. Pourtant il attire la sympathie des gens qui l’approche : avocats, gardiens de prison, membres de sa famille ou amis.



On découvre sa vie et celles de ses proches en Utah, au sein de la communauté des mormons. On est loin des mormons de la haute société ou de ceux fondamentalistes polygames. Il s’agit de l’Amérique profonde avec les mêmes problématiques que dans les Appalaches ou les Ozarks : misère et déchéance. Toutefois les vies de tous ces personnages sont passionnantes.



Le livre est très bien documenté, très bien écrit et intéressant.

Toutefois, c’est un pavé de plus de 1300 pages qui aurait pu se passer d’un bon tiers des chapitres à mon humble niveau : il commence aussi superbement qu’un Earl Thompson (des similitudes dans la plume) mais il est pollué à partir d’une bonne moitié par des longueurs sur la guerre entre scénaristes, producteurs ou écrivains qui se disputent les droits pour raconter son histoire, ce fut parfois pénible. De plus, se repérer dans une communauté où les personnages ont les mêmes prénoms ou noms de famille, il était parfois difficile de se repérer.



Je l’ai poursuivi tout de même jusqu’à la fin pour le bon travail de l’auteur mais je fus contente d’arriver à la fin et d’achever cette guerre télévisuelle.

Je le recommande toutefois aux amateurs du genre car il reste une bonne biographie d’un personnage qui fit frissonner l’Amérique.
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Les nus et les morts

Ce roman de Mailer est impitoyable.

En cela, il n'aurait rien malheureusement de bien original car toutes les guerres sont horribles. Déjà "A l'Ouest rien de Nouveau" ou "les Croix de bois" en décrivaient toutes les horreurs.

Ces hommes impliqués dans un conflit qui les dépasse totalement ne cherchent qu'à survivre en tachant de s'épauler, en supportant autant l'ennemi que leur hiérarchie et en adoptant les misérables artifices de la virilité. Là où Mailer surpasse ses prédécesseurs, c'est que son écriture intense prend aux tripes et devient totalement immersive.

Ce roman fut brillamment adapté au cinéma par l'immense Raoul Walsh avec un casting impeccable mais les deux supports livre et film pour une fois réussirent à rendre toute l'intensité de cette folie absolue dans laquelle l'homme ne cesse de se noyer.



J'ai eu la chance de rencontrer un jour Norman Mailer. Je suis parti à toute vitesse dans la première librairie venue pour courir acheter "Des nus et des morts" et lui demander de me le dédicacer. Ce qu'il fit très gentiment. Un beau souvenir...
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Le chant du bourreau

J'ai découvert le Chant du Bourreau, peu après sa parution en version française (1980) dans un gîte de vacances. Comme il « pèse » 1300 pages environ, je n'ai pas eu le temps de le finir. Mais il est toujours resté dans un coin de ma tête aussi lorsque je l'ai vu chez un vendeur d'occasion, il y a quelques mois, je l'ai acheté sans même réfléchir.

Le début m'a paru un peu long cette fois-ci, probablement parce que je n'avais pas encore pénétré dans le coeur du sujet, si l'on en croit la quatrième de couverture. En effet, Norman Mailer nous raconte la vie de Gary Gilmore par le menu depuis son enfance. C'est un personnage ambivalent, à la fois doux, tendre, aimant, attachant, et brutal, agressif, voleur, effrayant. Bref un personnage aux diverses facettes mais dont on sent, dès les premières pages, qu'il est condamné.

Quand il est libéré sur parole au début du roman, il est marqué par l'épreuve pour toujours car il a déjà passé la moitié de sa vie en prison. Il trouve pourtant du soutien chez Brenda, sa cousine et amie d'enfance, mais même chez elle, la foi en Gary vacille.

Plus tard, quand Gary se retrouve en prison de façon définitive (pour meurtre), il dit qu'il mérite d'être exécuté et n'a pas envie de combattre. On pourrait croire qu'il est lucide et regrette ses actes , mais par ailleurs il n'hésite pas à demander à Nicole, son amie, mère de deux jeunes enfants, de ne pas avoir un autre homme dans sa vie et de le suivre dans la mort, en se suicidant. Gary est intelligent et apparaît ici comme un manipulateur ; il faut préciser que Nicole l'avait quitté et leur relation était toute jeune.

Les points soulevés par ce roman sont nombreux : l'exploitation faite par les journalistes, entre autres, de cette affaire sur plusieurs plans, la réinsertion quasi-impossible de quelqu'un qui a passé plus de temps en prison que dehors, la relation amoureuse entre une très jeune femme et un meurtrier, les problèmes financiers des uns et des autres, l'alcool, la drogue, etc… Des longueurs parfois, quelques passages confus, probablement à cause de la traduction qui accuse quelques maladresses, mais dans l'ensemble un livre riche et qui interroge.

En effet, si l'écriture de ce roman a nécessité 1300 pages, cela prouve bien que l'on ne peut pas trancher la question de la peine capitale aussi facilement que certains le prétendent. On y entend le doute, les interrogations, aussi bien sur le « bienfait » de cette sentence que ses dérives possibles. La peine capitale « redresse-t-elle » le condamné ? Protège-t-elle la société ? Sert-elle d'arme de dissuasion ? Est-elle plus punitive ou formatrice que la condamnation à perpétuité ? Est-elle moralement acceptable alors que notre civilisation se fonde sur l'un des préceptes bibliques « Tu ne tueras point » ? Et bien d'autres questions encore, que se posent non seulement les adversaires de la peine de mort, mais également ses partisans, notamment à force de côtoyer le prévenu en prison ? Sa mort ressuscitera-t-elle les victimes ? Est-ce une vengeance ? Ou, pour utiliser les termes de l'auteur, s'agit-il d'un homicide judiciaire, légal ? Bref un débat sociétal et personnel qu'on ne peut conclure en un claquement de doigt.

A ne pas lire à un moment où vous avez plus envie de vous détendre qu'autre chose, mais c'est à mon avis un livre qu'il faut avoir lu et qui ne peut laisser indifférent ; la fin , en particulier, est très émouvante ; je vous laisse découvrir pourquoi.



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Le chant du bourreau

Quoi que l’on fasse, on revient toujours à ses fondamentaux. Ici, l’Amérique et sa littérature. Depuis quelques années, je cherchais Le chant du bourreau qui n’était plus édité depuis longtemps. Et puis voilà, un jour, le miracle arrive à la librairie du coin tandis qu’Un long silence s’achève. Le chant du bourreau de Norman Mailer n’est certes pas une nouveauté mais quel livre magistral sur l’Amérique. D’un fait divers hors norme, Mailer extrait le sang, le pus, ce que l’on cache. A l’opposé du De sang froid de Truman Capote qui glace le sang mais dont l’écriture garde le vernis mondain propre à l’auteur, Mailer plonge corps et âme dans cette histoire folle pleine de sang, de sexe, de fureur, de cris. En 1976, Gary Gilmore, 36 ans, tue de sang froid deux jeunes hommes mariés et père de famille. Il a déjà passé plus de la moitié de sa vie en prison. Enfermé à 13 ans dans un centre de rééducation, il en ressort pour s’enfoncer encore plus dans la délinquance. Dans plus de 1 500 pages que l’on ne peut lâcher tant la tension va crescendo, Mailer raconte donc ce crime et ce qui a suivi. Condamné à mort dans un Etat qui n’applique plus cette peine, Gilmore va tout mettre en œuvre pour que la sentence soit appliquée. Et par là, déclencher une formidable tempête médiatique et juridique aux Etats-Unis comme dans d’autres pays. L’histoire peut se séparer en deux temps comme le titre du beau film de Douglas Sirk : celui d’avant les crimes, le temps de l’amour et celui d’après, le temps de mourir. L’histoire d’amour est à la fois fascinante et répulsive qui met en scène deux êtres fragiles et cabossés. Mailer glisse dans son texte les lettres des amoureux, des textes pleins de poésie.

La seconde partie est un véritable thriller juridique, haletant, ponctué de rebondissements, de coups de théâtre avec d’innombrables avocats tantôt nuls, tantôt épuisés, un procureur inflexible, un directeur de prison sensible, des associations contre la peine de mort, des journalistes charognards ; chacun a un avis sur la question, le tout en terre mormone. Ce qui n’est pas rien. La peine de mort, les longues peines de prison, l’enfermement des jeunes délinquants, la place des journalistes autant de sujets de réflexion pour le lecteur. Pourtant Mailer ne s’arrête pas à poser telle ou telle question : il avance à sa manière, celle d’un ogre. L’un des personnages-clé du roman peut se permettre quelques états d’âme : Lawrence Schiller. On peut croire que ce livre existe grâce à ses interviews et aux liens tissés avec les principaux protagonistes de l’histoire. Il y a enfin, le personnage central, Gary Gilmore, fascinant parce que mystérieux… comme la majorité des êtres humains. Très intelligent, cultivé, l’amoureux de Nicole est aussi un être violent, probablement brisé par les années d’enfermement et une enfance sombre. Dont il ne parlera que pour dire du bien de sa mère, Bessie. Quelques années plus tard, son plus jeune frère se chargera du portrait de leurs parents et racontera ses souvenirs d’enfance dans Un long silence.

Le chant du bourreau est une grande lecture, de celle qui vous marque définitivement.




Lien : http://manoes.canalblog.com
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Le chant du bourreau

Le chant du bourreau de Norman Mailer

Gary allait sortir du pénitencier, sa cousine Brenda avait accepté de le « cautionner » son mari Johnny avait été plus réticent mais finalement Gary débarquait chez eux à Provo près de Salt Lake City, ils avaient été le chercher à l’aéroport. On lui présente la famille, Toni la petite sœur de Brenda mariée à Howard, Vern et Ida, ses parents. Dès la première semaine on lui présente Lu Ann, une rouquine avec des enfants. On lui trouve un boulot dans la cordonnerie de Vern. Gary a passé 18 de ses 20 dernières années en prison, il avait failli se marier avec Betty, une relation par correspondance mais elle était morte pendant une opération. Gary tape Vern de quelques dollars régulièrement pour boire des bières mais Vern a peu d’argent, Brenda en parle à Gary. Ida présente Marge à Gary mais ce dernier se précipite trop vite et l’effraye. Il part en stop et quitte l’Utah ce qui lui est interdit. Problème avec Mont Court l’inspecteur chargé de sa probation. Évite la prison, nouveau boulot chez Spencer, sort beaucoup le soir, excédé de ne pas avoir de petite copine, devient violent et agressif verbalement. Joue au poker avec Rikki et un soir sort avec Nicole sa sœur âgée d’une vingtaine d’années. Elle a une fillette de quatre ans Sunny dont elle s’occupe peu et un petit garçon, Jeremy. Trois mariages (Barrett, Eberhardt et Joe Bob)entre des séjours en asile et des mecs en pagaille, c’est oncle Lee ce salaud qui avait commencé, elle avait 11 ans. Gary s’installe chez elle. Il se bat avec Pete et se prend une raclée, Pete craint de se faire tuer et téléphone à son agent de probation qui dit ne rien pouvoir faire. Pete porte plainte mais finit par la retirer et prend une assurance vie. Gary boit trop, veut voler l’homme qui lui donne du travail. Il enchaîne les ennuis, la voiture qui ne démarre jamais le matin, Barrett l’ancien mari de Nicole qui revient, on ne veut pas lui vendre une camionnette sans caution, il vole des packs de bière tous les jours. Il achète deux pistolets, à un accident de voiture, passe au tribunal et échappe à la prison car il s’était présenté volontairement à Mont Court. Après quelques temps, Nicole quitte Gary sans lu dire où elle va. Finalement Gary obtient la camionnette qu’il convoitait, mais la mère de Nicole chez laquelle il passe récupérer un pistolet qu’il avait déposé le trouve bizarre mais il ne sent pas l’alcool. Gary va à la station d’essence et me ce Max Jensen de son browning 6.35 il lui fait vider ses poches, puis s’allonger par terre. Il lui tire deux balles dans la tête »une pour moi, une pour Nicole »!

Gary emmène ensuite April au cinéma passe voir Brenda et va dans un motel avec April. Le corps du pompiste est rapidement découvert. Debbie trouve son mari Ben allongé dans une mare de sang, il dirigeait le City Center Motel, Gary avait emporté l’argent. Il jette le pistolet mais se prend une balle dans la main. C’est en repassant au garage prendre son véhicule que Norman Fulmer remarqua que Gary était blessé à la main. Il contacte Brenda pour qu’elle vienne le soigner mais elle va le retarder pour qu’il soit arrêté par la police. En prison, Gary nie le vol et les meurtres prenant April comme alibi. Puis en discutant avec le lieutenant Nielsen, reconnaît tout. Bessie la mère de Gary ne peut croire qu’il ait tué. Longues lettres à Nicole, expertises à l’hôpital psychiatrique qui concluent qu’il est sain d’esprit.

Ainsi s’achève la séquence entre la sortie de prison où Gary a passé 18 ans et sa nouvelle incarcération qui aboutira à sa condamnation à la peine capitale. Ce résumé représente une infime partie de ce pavé qui s’intéresse ensuite aux suites du procès jusqu’à l’exécution.

Un véritable travail de journaliste incroyablement détaillé, peut être même un peu trop tant le nombre d’intervenants est important mais dont l’analyse éclaire la complexité de ce personnage qu’est Gary Gilmore tant dans sa vie d’homme libre que dans son attitude lorsqu’il est condamné à mort, ainsi que les méandres de la justice américaine quand il est dans le couloir de la mort.

Gary Gilmore est né en décembre 1940 et mort en janvier 1977.

Prix Pulitzer 1989.
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Un rêve américain

J ai lu ce livre et sa lecture ne peut laisser indifferent tellement une violence sous differentes formes ,des fois sourdes, est la ,presente, poignante.Un homme detruit interieurement et traumatise; Une femme pleine de fiel,cynique ,cruelle et haineuse. Avec tous ces tares entre les epoux, il faut s attendre a tout! Et ce qui devrait venir est arrive :le meurtre deguise alors que l entourage immediat savait ou pressentait que ce n etait pas le cas ! Mais, il faut sauver les apparences: quel cynisme,quelle violence dans cette societe americaine NEVROSEE
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