AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Norman Mailer (121)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Nuit des temps

Un roman inclassable, une espèce d'opéra grandiose. Après on laisse tomber Christian Jacq
Commenter  J’apprécie          120
Nuit des temps

J'ai ce livre courant de l'année 1984. C'est loin !! Mais après avoir parcouru à nouveau quelques chapitres, pour me le remémorer, je me contenterai de citer le New York Times : ( " Le livre le plus important de la décennie sinon du siècle " (sic) . ).

Mais pour être plus réaliste dans la critique, toujours selon le New York Times, : Une plongée dans les ténèbres d'un monde à la mesure des dieux ; L'Egypte de Ramsès II. Un roman superbe et délirant, savant, érotique, provoquant, dont on sort ébloui.
Commenter  J’apprécie          110
Un rêve américain

Sensible et cruel, subtil et lourdingue comme le malin, un anti-héros infect, saturé par les sensations, les odeurs, les souvenirs, un Bukowski qui n'aimerait pas les femmes, mais qui s'y consacrerait autant qu'au bourbon. Grand style; grands effets. Lyrique, obscène et noir.
Commenter  J’apprécie          100
Le chant du bourreau

« J’ai toujours été capable de tuer, dit Gilmore. Il y a une partie de moi-même que je n’aime pas. Par moment je peux être totalement dénué de sentiment pour autrui, tout à fait insensible. Je sais que je suis en train de commettre quelque chose d’affreux, mais je continue et je le fais. »



Passionnant d’un bout à l’autre, c’est avec une certaine nostalgie que j’en ai achevé la lecture ; et ce malgré ses 1300 pages !

Il y a quelques années de cela, j’avais déjà été subjuguée par le tristement célèbre Gary Gilmore ausculté du point de vue de son frère cadet Mikal Gilmore dans le remarquable ″ Un long silence ‶. Et forcément, j’ai assez eu vite envie d’aborder l’ouvrage de Norman Mailer qui lui valu son second Prix Pulitzer.



Ce document est une œuvre journalistique exhaustive qui reprend de manière chronologique la vie et la mort de Gary Gilmore sous tous les angles possibles. On y retrouve donc sa famille, proches et moins proches, ses femmes et surtout celle qu’il a aimée envers et contre tout, ses juges et la presse qui a tourné autour de l’affaire de loin comme de près.



Pour faire un bref rappel des faits, nous sommes au milieu des années 70, Gilmore alors âgé de 35 ans est en liberté conditionnelle après un long parcours judiciaire et carcéral. A peine quelques mois plus tard il se rend coupable de deux meurtres pour lesquels il sera condamné à mort. Le hic de l’histoire, c’est que, primo, l’Utah (terre des Mormons, un détail qui aura son importance pour la suite) n’applique plus la peine capitale, et, secundo le condamné va refuser catégoriquement tout recours pour commuer sa peine, tout appel et fera tout pour être mis à mort. Gilmore est ″l’homme qui voulait mourir ‶



« Pour l’instant je suis prisonnier de mon corps. Je suis enfermé en moi-même. C’est pire que la prison. »



Norman Mailer fait donc ici une photographie quasiment minute par minute de tout ce qui s’est passé autour de cette affaire.

Il met en lumière le système judiciaire compliqué des Etats Unis du en partie à la coexistence d’un système propre à chaque état et des grands principes ayant la primauté sur les lois de chaque état.



Mailer met également en lumière un état dans l’état : la presse et toutes les manigances des journalistes indépendants comme des grands groupes, chacun à la recherche de l’exclusivité.



Mailer laisse une large place à l’environnement familial et intime. Il y a beaucoup de lettres entre Gilmore et Nicole, celle qui était prête à mourir en même temps que lui.



Dans cet état mormon, il faut aussi souligner le rôle des abolitionnistes dans cette véritable course contre la montre que Gilmore finira par gagner.



Dénué d’affect, avec malgré tout une évidente opposition de l’auteur à la peine de mort, ce livre se lit comme un ouvrage journalistique parfaitement écrit et redoutablement et diversement documenté.



Certes le ‶morceau ″ peut effrayer : 1300 pages, et un certain poids dans la main. Mais il est très abordable, passionnant ; et pour peu que l’on ait un peu de temps devant soi et l’esprit suffisamment libéré du quotidien, il n’y a aucune raison de ne pas en venir à bout !




Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          100
Le chant du bourreau

1976 – Gary Gilmore sort de prison (après une très lourde peine) en libération conditionnelle, grâce à l’aide de ses cousines Brenda et Toni et de ses oncle et tante, Ida et Vern qui vont lui fournir un travail. À plus de trente-cinq ans, il a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux. Mais le quotidien avec cet ancien détenu, colérique, brutal, alcoolique de surcroit et horriblement vulgaire, n’est pas vraiment une partie de plaisir pour ses proches … Gary tombe rapidement amoureux fou de Nicole, dix-neuf ans, mère depuis l’âge de quinze ans. Une jeune femme perturbée qui pourrait pratiquement être sa fille … Il va s’installer chez elle et ses deux enfants, à Spanish Fork. Deux paumés qui croyaient aveuglément au karma et s’étaient enfin trouvés, pour le meilleur et surtout pour le pire. Une idylle passionnelle qui sera de courte durée. L’instabilité de Nicole, la violence et la jalousie destructrice de Gary en viendront rapidement à bout …



Et puis, le drame en juillet de la même année, le jour ou Max Jensen croisera la route de Gary Gilmore dans une station service … Idem pour Ben Bushnell qui tenait un motel, et le surprendra en flagrant délit de cambriolage … Les experts psychiatres diront de lui qu’il a une intelligence supérieure, doublée d’une grande culture littéraire, bien qu’il soit incontestablement un psychopathe antisocial. Gary Gilmore qui croit à la réincarnation n’aura de cesse d’être exécuté afin de mettre fin à son existence ratée (ainsi un nouveau passage sur cette terre lui redonnerait toutes ses chances …)



Norman Mailer a produit (quelques années après ce drame) un travail de fourmi, une documentation monumentale. Tout y est décortiqué, analysé : l’enfance de Gary Gilmore, de ses cousines, de Bessie sa mère, de Nicole également. Sans oublier les deux victimes. L’état d’esprit de chaque protagoniste, un millier de petits détails afin de tenter d’expliquer l’inexplicable. D’être au plus proche des faits en restant le plus neutre possible, n’épargnant ni Gary, ni Nicole, pas plus que les politiques et les journalistes qui ne se conduisirent pas toujours de façon très noble, dans ce « fait divers » hors norme …



Gary Gilmore, qui écrivait d’aussi belles lettres d’amour à Nicole et pourtant lui demandait de se suicider pour n’appartenir à aucun autre homme après son exécution (et ainsi pouvoir bénéficier d’un karma en même temps que lui) restera à tout jamais une véritable énigme.



Un très beau texte de ce grand écrivain qu’était Norman Mailer, parfois très cru, parfois extrêmement noir et désespéré, qui ne peut en tout cas laisser personne indifférent.
Commenter  J’apprécie          90
Un rêve américain

Stephen Rojack est un gros c**. Dès le début du roman, l'auteur n'y va pas par quatre chemins ! De but en blanc, comme ça sans prévenir, il nous donne dans le meurtre, l'humiliation, le suicide, le sexe et la sauvagerie. J'aurais pu lâcher le roman aussitôt, mais comme il s'agit de Norman Mailer, chaque mot pèse son poids, chaque mot a son importance, chaque phrase chez Mailer est un vers de poésie.



Avec une force et une vérité dans sa plume, l'auteur a la capacité de révéler la poussière sous le vernis, la fêlure sous le placo, la fissure au plafond, bref, c'est un auteur qui livre une oeuvre absolument magistrale.



Stephen Rojack, pur produit américain, donc, tue sa femme, fait passer la chose pour un suicide... Cela aurait pu passer comme une lettre à la poste, mais les flics de là-bas, ce genre d'histoire, ils connaissent... Cependant, Stephen Rojack a des amis qui lui veulent du bien (ou pas), des amis puissants.... sauf que, Rojack aura du mal à vivre avec ce secret, ce meurtre.



A travers cette histoire étrange, absurde parfois même, Norman Mailer nous entraîne dans les bas-fonds, les détours les plus sombres de l'Amérique, dans les rues les plus sales, les arrière-salles les plus obscures et les appartements les plus lugubres. A travers le récit d'un raté, Mailer délivre un portrait grinçant et glacial des Etats-Unis d'Amérique, entre corruption, pouvoir, sexe, argent et culture de la consommation, et puis surtout les problèmes de moeurs, la religion, cette religion qui entrave, et enfin le racisme, qui s'insinue dans les veines de chacun... L'Amérique dans toute sa splendeur ?



Un roman coup de poing, un roman qui brise des miroirs, qui vous emporte dans de très belles envolées lyriques et poétiques, en bref, j'ai été estomaquée !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
Commenter  J’apprécie          90
Le chant du bourreau

Classique du Nouveau Journalisme, et lauréat du prix Pulitzer en 1980, Le chant du bourreau est consacré à la vie de Gary Gilmore, tout particulièrement à ses six derniers mois. Petite frappe depuis son enfance, à trente-cinq ans l'homme a passé plus de temps en prison qu'en liberté. En juillet 1976, alors qu'il est en conditionnelle, il attaque une station-service et un motel pour quelques dollars dans la caisse, et abat deux hommes. Très vite arrêté et jugé, il est condamné à la peine capitale. Mais le cas Gilmore est singulier puisqu'il refuse de faire appel, ainsi que tout recours en grâce, alors même que sa peine aurait pu aisément être commuée en prison à vie. Les Etats-Unis ont en effet instauré un moratoire de fait sur la peine capitale, aucune exécution n'ayant eu lieu depuis 1967 dans le pays. Quand Gilmore gagnera sa bataille, le 17 janvier 1977, il y mettra brutalement fin, les exécutions reprenant progressivement un peu partout dans le pays.



Pour mettre en scène une telle histoire, Norman MAILER s'est appuyé sur trois années d'enquête. Il a ainsi recueilli une multitude de témoignages, allant de la famille de Gilmore aux gardiens de prison, en passant par ses amis et ses avocats, mais aussi par les proches de ses victimes et les acteurs des mondes judiciaire et médiatique. Parmi tous ces personnages, la maîtresse de Gilmore, Nicole Baker, joue un rôle prépondérant dans l'évolution de la personnalité de ce singulier anti-héros en se posant comme une pauvre jeune femme totalement paumée dans un monde impitoyable.



Quant à ce monde c'est celui de l'Amérique profonde, celle des gens pauvres et déshérités de l'Ouest (toute l'histoire se déroule dans l'Utah où se concentre une forte communauté mormone). A ce titre la première partie du roman est particulièrement réussie, Norman MAILER se concentrant sur la vie personnelle de Gilmore et de ses proches. La seconde partie en revanche est empreinte de quelques longueurs, l'auteur s'attachant à décrire avec minutie la bataille judiciaire anachronique de Gilmore, notamment comment il convainc ses avocats du bien fondé de son objectif, et la façon dont il utilise les médias pour arriver à ses fins. Cela est certes riche d'enseignements sur le fonctionnement de la justice et le pouvoir de la presse aux Etats-Unis, mais à l'échelle de cette oeuvre massive (plus de 1 300 pages), c'est aussi parfois répétitif.



Reste que Le chant du bourreau est une oeuvre forte, tant pour son sujet principal, que pour son aspect sociologique. De plus, même si elle relate des faits relativement anciens, elle demeure aujourd'hui terriblement d'actualité.
Commenter  J’apprécie          92
Les nus et les morts

Le sujet de ce roman est la conquête de l'île d'Anopopéi par un régiment américain pendant la guerre du Pacifique. Il oppose deux types d'hommes : le lieutenant de réserve Hearn, intellectuel, libéral et le sergent Croft, incarnation de la brute disciplinée. Mais à travers ce roman, inspirée de son expérience militaire, Norman Mailer dénonce les brimades, les exécutions inutiles et la défaite de l'homme inhérente à toute victoire militaire, la défaite de l'individu inhérente à toute société disciplinée. Le véritable ennemi du soldat américain n'est pas le Japonais mais la machine militaire, symbole exacerbé de la machine sociale. La guerre n'est en fait que la continuation de la paix, à peine plus saugrenue, plus absurde, plus déshumanisante.
Commenter  J’apprécie          80
Pourquoi sommes-nous au Vietnam?

Ranald Jethroe, DJ dans une radio et son père, Rutherford Jethroe, PDG d'une entreprise de colorants plastiques, partent en safari en Alaska chasser l'ours. En bons texans primaires et barbares, ils sont armés jusqu'aux dents et assistés d'un groupe de cow-boys, d'un guide et d'un hélicoptère.

Du récit de cette expédition, Norman Mailer nous explique les raisons pour lesquelles le peuple américain se lance cycliquement dans des guerres aveugles et sanguinaires, sous des prétextes douteux comme celle du Viet-Nam.

Sous un flot continuel de mots orduriers, d'images scato-anals, avec un langage excrémentiel, la verve fleurie de l'auteur crache, défèque, dissèque la bêtise américaine.

Il nous rappelle aussi qu'ils ne sont que le rejet d'une Europe qui s'est nettoyé le fondement en leur confiant un si beau continent.

L'ouvrage de Norman Mailer est surprenant, satirique.

C'est un OVNI littéraire.
Commenter  J’apprécie          80
Le chant du bourreau

C'est un trés grand livre de la littérature Américaine .

Je l'ai cherché car je voulais le relire mais je crois qu'il n'est malheureusement

plus édité

Dommage!!
Commenter  J’apprécie          81
Les nus et les morts

Peut-être M. Mailer ne devrait-il pas être condamné pour avoir tenté de réduire par un assaut frontal ce que de meilleurs écrivains n'ont pas réussi à gagner par infiltration. "Les nus et les morts - l'histoire d'une bataille imaginaire dans le Pacifique - claironne sa réponse poussiéreuse à la brutalité de la guerre moderne. Sans aucun doute le roman le plus ambitieux à être écrit sur le récent conflit, c'est aussi le plus impitoyablement honnête. Même dans sa répétitivité, sa verbosité et sa suranalyse du motif, il est une performance imposante par un jeune homme de 25 ans dont les dons sont impressionnants et dont les échecs sont une question d'ambition.



Les nus et les morts est un roman extrêmement long, emporté par les eaux agitées de la désillusion, ne laissant aucune place à l'imagination. Il s'agit pratiquement d'un rapport Kinsey sur le comportement sexuel du GI. Les soldats de M. Mailer sont de vraies personnes, parlant la langue vernaculaire de l'amertume et de l'agonie humaines. Il dégage une lueur céleste assez fidèle au spectre de la bataille et expose le sang, sinon toujours les tripes, de la guerre. Pourtant, malgré toute sa virtuosité, ses canonnades émotionnelles assourdissantes, c'est avant tout une série d'escarmouches brillantes; l'objectif central n'est jamais atteint.



D'une part, nous ne savons pas exactement quel est l'objectif. M. Mailer n'aime évidemment pas la guerre, ni les gens qui combattent, mais ce n'est pas un thème original. Il s'efforce de montrer qu'une grande partie de son désagrément vient de la nature des participants, et que leur nature, à son tour, est déformée par les circonstances inévitables dans les conditions de la guerre et le climat d'une organisation militaire. Mais pas entièrement.



La génération qui a atteint l'âge adulte à la veille de la dernière guerre n'était pas idéale pour sauver le monde pour la démocratie. Il avait été gâché par la dépression. Ses minorités - deux des personnages sont juifs, un mexicain-américain - n'avaient pas encore été pleinement assimilées au rêve national. Même les groupes dominants représentaient des intérêts sectoriels et économiques concurrents. Au calme, les écarts sont réglables. A la guerre, pense M. Mailer, elles s'intensifient, car le système donne aux hommes des degrés de pouvoir sans précédent. Comment le GI - dans ses moments les moins vertueux - a obtenu ce qu'il a fait, est le sujet de ce roman.



La bataille est vue à travers les yeux d'un seul peloton, plus un major et un général. . Unité combattante, les hommes sont un ensemble d'individus. Chacun est étudié, dans des flashbacks écrits avec précision, comme le produit d'un certain environnement. S'il y a le moindre doute que M. Mailer est un écrivain perspicace et habile, ces vignettes le dissiperont. En revanche, le récit principal est souvent lent ; trop d'ennui de la guerre est traduit littéralement ; le lien entre le passé des personnages et leur existence au combat est parfois mince. De plus, le général, dont dépend une si grande partie de la motivation de l'histoire, est clairement une version sur-intellectualisée d'un fasciste, ni convaincante ni typique.



Ce sont des défauts, mais ils enlèvent peu à la puissance globale du livre. La scène dans laquelle Gallagher continue de recevoir des lettres de sa femme décédée - écrites avant qu'elle ne meure en couches mais livrées pendant un mois après qu'il en ait été informé; la mort de Wilson, parmi les plus prenantes de toute la littérature de guerre ; l'effort inutile et sadique de la part du sergent de peloton. Crofts pour amener ses hommes à escalader une montagne - ce sont des moments qui touchent profondément le cœur de la guerre. Ils sont un triomphe du réalisme, mais sans la compassion qui donne l'autorité finale dans le domaine de la conduite humaine.



Les nus et les morts n'est pas un grand livre, mais il témoigne incontestablement d'un talent nouveau (à l'époque de sa parution) et significatif chez les romanciers américains.


Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
Le chant du bourreau

Lu il y a bien longtemps, c'est ici un portrait saisissant d'une certaine Amérique, avec tous ses défauts et sa beauté. Impossible de quitter cet énorme bouquin, qui a rythmé mes vacances d'été d'il y a quelques lustres. Très bien écrit, avec des myriades de personnages plus incroyables les uns que les autres mais tous réels, c'est à une leçon de vie et de mort qu'on assiste ici.
Commenter  J’apprécie          70
Nuit des temps

Curieux roman, énorme, où l'auteur plonge en ancienne Egypte avec une fantaisie débridée et un lyrisme tentaculaire. Impossible de résumer ce récit d'un mort, ces transhumances de l'esprit, ces multiples strates de réincarnations et de transsubstanciations. Sorte d'abîme en giration où l'esprit s'élève de la chair et s'en nourrit, où l'éternel et le quotidien se conjuguent pour tirer l'un de l'autre leur sens. Un érotisme de la mort, acte de vie offert aux ténèbres. Avec un certain bavardage, des moments inoubliables.
Commenter  J’apprécie          70
Le chant du bourreau

Norman Mailer conte l'histoire de Gary Gilmore , condamné à mort pour le meurtre de 2 jeunes hommes et qui fit l'événement dans les années 70 aux Etats -Unis .

Il décrit cette histoire par le menu ,avec moultes détails : les événements ,les lieux , les personnages ( nombreux au demeurant ) allant jusqu'à décrire leur origine ,leur famille ,leurs études ,et même leur habillement . C'est donc un pavé de 1300 pages ,un dossier de juge d'Instruction !

Pavé certes impressionnant ,mais ô combien intéressant ! l'histoire d'un homme qui refuse de faire appel de sa condamnation à mort et préfère mourir plutôt que de finir ses jours en prison .

Dans cet Etat de l'Utah ,pays des Mormons ,va se déclencher une bataille d'opinion .Les médias , les avocats ,les juges ,la ligue contre la peine de mort , la famille ,les amis, vont ou non le soutenir.

Emprisonné à maintes reprises depuis son âge de 13 ans cet homme doué d'une intelligence supérieure à la moyenne ,qui a réussi à s'éduquer seul par la lecture ,doué pour le dessin ,mais enfant battu n'a malheureusement pu développer tout son potentiel .

En liberté conditionnelle il rencontre Nicole, s'éprennent follement l'un de l'autre mais leur rupture, malgré leur amour présent jusqu'à la fin , va déstabiliser Gary et peut-être réactiver sa violence naturelle.

Ce livre est à rapprocher de celui de Truman Capote " De sang froid" , d'une plus belle écriture peut-être ,mais qui n'analyse que le crime gratuit et met de côté le procès qui s'ensuivra .

Finalement ,ce livre long mais que je n'ai pas lâché est une histoire édifiante de la vie et de la mort
Commenter  J’apprécie          70
Le combat du siècle

L'affrontement Ali-Foreman au Zaïre est au cœur de cet ouvrage divisé en deux grandes parties; avant le combat et celui-ci décrit en détails. Je ne suis pas amateur de boxe mais cet évènement sportif est effectivement un jalon important qui a fait un bruit médiatique phénoménal à l'époque. Mailer va bien au-delà du combat dans la première partie. Il s'attarde longuement sur la psychologie des combattants, le climat social et mystérieux du Zaïre et ses propres pérégrinations dans les entourages des boxeurs, Une fois la surprise passée devant le fait qu'il parle de lui à la troisième personne, je me suis senti happé par la magie de sa plume évocatrice et par regard interrogatif sur le continent africain. Pas beaucoup rapport à la boxe comme telle dans cette section, tout le contraire de la deuxième où la minutie qu'il met à décortiquer chaque round plaira surement aux amateurs mais m'a laissé plutôt froid. Au total j'ai bien aimé cette lecture qui m'a mis en contact avec un auteur dont j'ai souvent entendu parler sans toutefois n'avoir rien lu de sa plume. Et j'ai bien l'intention d'explorer son œuvre car sa plume m'a impressionné.
Commenter  J’apprécie          70
Pourquoi sommes-nous au Vietnam?

Mes dix mots inspirés par cette lecture : Obscénité - Provocation - Introspection - Bestialité - Sauvagerie - Sang - Initiation - Expériences - Nature - Vie(s)
Commenter  J’apprécie          70
Mémoires imaginaires de Marilyn

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Mémoires Imaginaires de Marilyn ?

"J'adooOOOoore Marilyn Monroe, elle me fascine, elle m'émeut, elle me touche. J'ai toujours envie de lire tous les romans et livres qui parlent d'elle et lorsque Pavillons Poche a décidé de rééditer celui-ci, je n'ai pas pu résister."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Il s'agit d'une biographie imaginée, en quelque sorte, l'auteur se mettant à la place de la star d'Hollywood pour nous raconter plus particulièrement sa relation avec Mitlon Greene."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Honnêtement, il ne m'a fallu que quelques pages pour oublier que ce n'était pas Marilyn qui parlait, peut-être parce que c'est elle que j'avais envie d'entendre, mais quand même. Il y a certains passages, autour du sexe, un peu glauques, où le fait que c'est un homme qui tient la plume me revient subitement en mémoire, il faut bien l'avouer, mais malgré tout j'ai aimé passer ces quelques heures en compagnie de Marilyn Monroe, de ses tourments, ses passions, ses incertitudes. On aime Marilyn je pense parce qu'elle était le fantasme absolu tout en étant aussi humaine et fragile que nous mais aussi parce qu'elle était victime de son image et bien moins sotte que ce qu'on pouvait penser d'elle et je trouve que ce récit le retranscrit parfaitement."



Et comment cela s'est-il fini?

"Un livre sur Marilyn, ça ne finit jamais bien malheureusement et on en a jamais assez je crois. J'ai d'ailleurs enchaîné avec le visionnage de Bus Stop, pas son meilleur film à mon avis mais le fait même que le livre vous donne envie de prolonger le plaisir de ces moments avec Marilyn est plutôt significatif, non ?"
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          70
Les Vrais durs ne dansent pas

J’avais bien aimé « Le chant du bourreau » de N. Mailer pour lequel ce dernier avait reçu le Pulitzer en 1980.

Ici on oublie le Pulitzer et, attention, Mailer nous fait du thriller, enfin ce qu’il pense être un thriller ! Je dirais plutôt que c’est un bouquin comique ou raté ou écrit par un nègre ou mal traduit, enfin peu importe c’est nul et il faut vraiment de la constance pour aller jusqu’au bout. Un déluge vous dis-je, plus une logorrhée de mots, un bavardage continuel sans queue ni tête. C’est l’histoire d’un bonhomme qui s’ennuie comme un rat mort dans une ville paumée de nouvelle Angleterre en hiver ou automne, enfin quand il n’y a plus de touristes, qui, entre autres, a tendance à lever le coude et se shooter avec de la mauvaise herbe, qui est marié, séparé d’avec une bombe richarde. Le Tim en question fréquente un café/restaurant typique américain avec son billard à poches surmonté de luminaires bas, la serveuse blonde aguichante avec un joli tablier, une minijupe, des bas à couture, une mignonne coiffe et le cuistot, T-shirt aux manches roulées, crâne luisant sous un couvre chef adéquat, cigarillo au bec. Quelques poivrots par-ci, par-là, habitués en discussion aux poings lestes et surtout plus qu’éméchés pour qui le moindre petit dérapage fait craindre le pire. Tout ça n’est pas écrit, je brode enfin au sens figuré. Des touristes, un couple, entrent dans le bar, Tim s’en occupe et ils discutent, boivent, re-boivent et parlent de tout, de rien, de sexe, oui beaucoup de sexe, ça les occupe et de plus la blonde n’est pas mal, l’homme lui est efféminé, elle est bonne pour le Tim et effectivement il l’emballe.

Et là tout dérape…

Tim le lendemain n’imprime plus, ne se souvient de rien du tout et se pose des questions existentielles :

A-t’il couché avec la dame ? (nous on sait, oui il a couché avec la dame et devant son mari en plus, quel vilain !).

Où sont-ils passés ? (morts tous les deux).

Oh, là, là, que c’est dur !

Le siège arrière de sa Porsche est couvert de sang. De qui le sang ?

Il faut un remontant, un joint, oui et que trouve t’il dans sa planque ? Une tête de blonde coupée, si, véridique, mais à qui appartient-elle ? Tim ne voit pas.

Tout accuse le pôvre Tim, pourtant il n’a pas dit son dernier mot et dans la foulée une seconde tête coupée vient rejoindre la première, cette fois il la reconnaît comme appartenant à sa femme qui l’a quitté.

Cela se corse…

Quelques morts plus loin apparaît le papa de Tim, Big Mac, savez comme au McDo, du pain rond, un hamburger, des oignons, si, si, mais super le paternel et puis serviable. Il embarque les têtes et les jette à la mer dont on est proche, pensez Cap Cod.

Grâce à la perspicacité du père qui boit un chouia moins que le fiston, le lecteur aura droit à la fin de l’histoire, ce dont il se f…, se moque, pardon, et c’est du gratiné vrai de vrai, faut s’accrocher et suivre. Ceux qui auront batifolé en cours de lecture n’y comprendront pas grand-chose, c’est sûr mais comme il n’y a rien à gagner, ce n’est point grave.

Des chapitres de 60 pages durs pour la respiration. Bref seul l’épilogue tient la route, d’autant qu’il est pulitzerisé le Mailer !

Je déconseille la lecture de ce livre, on s’y ennuie comme on doit s’ennuyer à Provincetown.



Commenter  J’apprécie          70
Le chant du bourreau

Ce livre est plus que l’histoire de Gary Gilmore, le célèbre criminel américain, c’est un document sur sa vie et sa mort.



A travers ces 900 pages et ses 1100 grammes de livre, on apprend comment Gary Gilmore pensait. Ses regards mettaient mal à l’aise sa famille et son entourage, ses paroles m’ont mise mal à l’aise. Norman Mailer réussit bien à nous faire découvrir cet étrange personnage. Ca ne m’a pas empêché de ne pas comprendre cet homme.



J’ai eu du mal aussi à comprendre les sentiments de Nicole Barker, ils sont ensemble depuis deux mois, puis elle ne l’aime plus et après ces meurtres, elle se rend compte qu’en fait, elle l’aime. Hein ? l’amour ?



Au delà du personnage, on apprend beaucoup de choses : la peine de mort aux États-unis, la vie pénitentiaire, le système judiciaire (même s’il m’a laissé assez perplexe !), la communauté mormone… La longue partie sur les droits autour de Gary Gilmore m’a aussi un peu ennuyée. Mais c’est intéressant de voir toute cette bataille autour de cette affaire même si, par ce fait, on doit rentrer dans un tas de détails…



J’ai beaucoup aimé l’écriture de Norman Mailer, toute l’histoire est divisée en parties, chapitres, sous-chapitres… On suit Gary mais aussi Nicole, Brenda ou son patron ou untel. Il décrit les vies de chaque personnage qui a fait partie à un moment ou à un autre de la vie de Gary Gilmore.



Connaître quelqu’un comme Gary Gilmore, ça ne fait pas envie et pourtant, ce livre est vraiment intéressant. Je n’arrivais à comprendre sa personnalité complexe, je me suis dit qu’il était seulement… mauvais.



J’ai été un peu étonnée de ne pas trouver de mention des fameux cinq trous dus aux balles au lieu de quatre) lors de son exécution (vu sur Wikipedia).



Pour résumer, c’est un livre qui vaut vraiment le coup d’être lu (malgré quelques longueurs). Je ne regrette pas les autres livres de Mailer que j'ai acheté (impulsivement) avant de découvrir sa plume.
Commenter  J’apprécie          70
Le chant du bourreau

Dans la lignée de « De sang froid » de Truman Capote, l'auteur propose un « roman » issu de la véritable histoire de Gary Gilmore, qui fut exécuté  le 17 janvier 1977.

A peine sorti de prison, Gilmore essaie de s’insérer dans la société, aidé par des amis d'enfance bienveillants et sensibles à sa personnalité charismatique, à ses talents d'expression graphiques et à son beau parler. On le suit sur le chemin glissant de la petite délinquance, puis dans des affaires criminelles et amoureuses étroitement liées.

C'est un « roman complet », non expurgé, passionnant car mené de main de maître, comme un rapport de police. Il relate froidement les événements et fait vivre les personnages. Ils sont très nombreux, et on suit intensément l'action jusqu'à la remise en prison de Gary Gilmore. A ce stade les poèmes de Gary, ses lettres enflammées à Nicole, ses conversations passionnées et riches avec

les différents intervenants font s'interroger sur sa troublante personnalité et un système américain de détention et de justice.

Pourtant mon intérêt faiblira dans la toute dernière partie du livre face aux motivations et démarches des différents avocats et hommes de loi qui devront jouer à contre emploi, c'est à dire souscrire au désir de mort que manifeste le prisonnier. Belle histoire de rédemption !

On ne saurait mieux analyser cet ouvrage fascinant que le site de Diacritique https://cutt.ly/EEZtiZ6

A lire si possible en américain chez Warner books : « The executioner's

song . ». C'est aussi instructif sur le milieu mormon et l'organisation fédérale des États Unis.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Norman Mailer (1257)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur Pax et le petit soldat

Pour quelle raison Peter doit-il abandonner son renard?

la guerre
la peste
la famine

23 questions
136 lecteurs ont répondu
Thème : Pax et le petit soldat de Sara PennypackerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}