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Critiques de Olivier Berenval (35)
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Nemrod

Commençons par le commencement : merci à l'opération Masse Critique spécial « Mauvais Genres », merci aux Editions Mnémos... Mais j'avoue être enquiquiné pour parler du Nemrod d'Olivier Bérenval, qui m'a autant époustouflé que frustré ! Donc c'est parti pour un avis thèse / antithèse / synthèse certes, mais je vais bien vendre le roman en déclarant qu'on mélange très joliment deux monuments de la Science-Fiction : "Les Cantos d'Hypérion" de Dan Simmons et "Rencontres du troisième type" de Steven Spielberg !





Thèse :

L'auteur appartient clairement à l'école des auteurs de Science-Fiction qui privilégie l'approche historique à l'approche géographique... de fil en aiguille on nous raconte une planète terre à l'agonie, des vaisseaux d'ensemencement lancés à travers le cosmos, avec des embryons génétiquement modifiés pour s'adapter à chaque exoplanète rencontrée (l'Expansion)... Puis des bonds technologiques (propulseurs tachyoniques, trous de ver de Langevin, terraformation, génomorphing) qui permettent d'unifier une humanité éparpillée à travers les immensités intersidérales (la Convergence). Nous découvrons donc une civilisation galactique gouvernée depuis la mystérieuse Antiterra, avec d'un côté les êtres humains de la Communauté, et d'un autre côté les Intelligences Artificielles de l'Axiomatique... Enfin tout cela c'est ce que les IA disent, et au vu des pertes de mémoires des post-humains équipés d'un néocortex reliés par wi-fi à la noosphère il ne faudrait pas que les lecteurs prennent tout pour argent comptant ! ^^

Une bonne partie du roman repose se le fait que l'humanité ne sait de son passé que les bribes qu'elle a retrouvées dans les ruines d'une cité naguère appelée Paris sur une terre naguère appelée France... Donc l'homme du futur parle la Lingua Franca (le Français quoi ^^), a pour capitale un binôme constitué de Vieille Cité et de Cité Neuve, a pour centre culturel le Nouvel Opéra Garnier, est gouverné par les Tribuns, le Directoire et le Conseil des Cinq-Cents, qui s'appuient sur les Incroyables et les Merveilleuses pour diriger une humanité hiérarchisée de façon plus ou moins ségrégationniste en Variants allant du Stade 1 (humains d'origine, ou peu s'en faut) au Stade 10 (aberration mutante qu'on ne peut plus qualifier d'humain tant sur le plan physique que sur le plan psychologique), sans parler des Doulos et des GenMods (esclaves et outils génétiquement modifiés, qui n'ont même pas accès à la Citoyenneté)....

Nous avons donc un côté lutte des classes plus ou moins larvé avec une France de la Révolution (avec des concepts qui empruntent à l'aventure communiste) et une France de la Restauration (avec des concepts qui empruntent à la noblesse et au clergé d'Ancien Régime, l'un promettant la prospérité matérielle à ses happy few, l'autre promettant l'immortalité numérique à ses ses élus, les deux comptant sur leurs reîtres et leurs lansquenets pour faire régner l'ordre !), ça et les détectives privés appelés vidocqs où les nombreuses références aux œuvres d'un Illustre Poète derrière lequel on reconnaît rapidement Victor Hugo. Les efforts de l'auteur pour franciser un genre généralement reconnu comme étant anglo-saxon sont épatants, mais on a aussi des références à l'Antiquité romaine avec le limes qui sépare la civilisation de la barbarie, et des références à l'Antiquité grecque puisque que mal de peuples empruntent leurs noms aux différences communautés de l'Empire d'Alexandre le Grand... du coup on peut se demander consciemment ou inconsciemment il ne s'est pas dirigé vers un Warhammer 40000 à la française ? ^^

Au final l'auteur nous offre donc un New Space Opera total qui emprunte selon lui à Philip Jose Farmer, Robert Heinlein, H.P. Lovecraft, Jack Vance, Robert Silverberg, Roger Zelazny et tous les autres (dont entre autres auteurs Olaf Stapledon, Leigh Brackett, Frank Herbert, James Blish, Dan Simmons et Peter Hamilton...) Mais si on se place d'un point de vue français, il aurait fallu rendre hommage aux figures titulaires de Pierre Bordage et Laurent Genefort ^^





Antithèse :

Là où le bât blesse c'est au niveau de la scénarisation et de la narration : quelque part j'ai eu la désagréable impression de lire une histoire simple racontée de manière compliquée...

On a une structure en POVs plutôt équilibrée où on suit le crypto télépathe Tjasse, l'enquêteur Czar Santo qui en pince pour la vamp Lynette Chérubin, et la bidasse Giana Miracle transie d'amour pour sa supérieure hiérarchique Kausar Alléva, mais on suit en spectateurs des personnages spectateurs autant de l'intrigue que de leurs propres vie. Et on sent que les véritables acteurs du récit, qu'on suit plus ou moins en interlude (avec quelques POVs secondaires peut-être superfétatoires), les amènent là ou l'auteur le veut pour qu'on puisse explorer les quatre coins de son univers... Sauf qu'au bout du bout les raisons du pourquoi du comment sont assez nébuleuses, du coup je peux oser dire que la fin se termine un peu en eau de boudin !

Je pourrais dire que cela commence très bien avec le POV de Tjasse qui ressemble à un détournement de Luke Skywalker perdu sur Tattoine (sauf qu'entre théocratie, plans quinquennaux, tempofamille et païdos on est assez proche de "Le Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley ^^), celui de Czar Santo qui ressemble à un détournement Rick Deckard dans "Blade Runner" donc nous sommes dans le cyberpunk néonoir ^^), et celui de Giana Miracle qui aurait eu parfaitement sa place parmi les marines coloniaux d'"Aliens" (donc nous sommes dans la chouette tradition de la SF militaire anglo-saxonne)...

Sauf que l'auteur m'a donné l'impression d'en faire trop en balançant en trois chapitres des dizaines de concept Hard Science, New Wave ou Cyberpunk sans laisser le temps au lecteur de les assimiler !

Après on balade Tjasse de planète en planète et d'expérience IA en expérience IA (avec des reprises de "Cube" et de "La Stratégie Ender"), on balade Czar Santo qui sans se poser de question suit un parrain de la mafia puis son héritière présumée avant de lui aussi est soumis à d'incompréhensibles expériences IA (et en passant remember Gendo et Rei dans "Neon Genesis Evangelion" ^^), et pendant l'effondrement de la Communauté on balade dans la galaxie Giana Miracle de conflit en conflit (et on sent le triste héritage du colonialisme avec un remake du conflit entre Hutu et Tutsi dans l'Espâce)... Car au final l'humanité est donc confrontée à l'Adversaire, une entité cosmique lovecraftienne qui officie à un autre niveau de la réalité et qui éprouve les pires difficultés à communiquer avec les insectes humains qui interfèrent avec sa destinée... (l'auteur spoilant trop tôt les principaux éléments de son histoire : tant mieux ou tant pis ???) On a du mal à comprendre en quoi ils ont été choisis comme intermédiaires/interprètes par l'Adversaire qui recourt à des symboles aussi chargés que compliqués tirés de du recueil de poème"La Légende des siècles", mais après tout il est impossible tout comprendre avec une entité aussi éloignée de l'humanité... (remember les romans expérimentaux de Roger Zelazny ^^)





Synthèse :

Pour moi derrière un univers très riche et très profond digne des Cantos d'Hypérion, ce roman raconte une histoire que j'ai déjà lue peu ou prou dans la nouvelle "Stark et les Rois des étoiles" d'Edmond Hamilton et Leigh Brackett...

L'ensemble est servi par un prose de qualité et par un style travaillé, qui nous gratifient de magnifiques descriptions qui nous immergent totalement dans un univers incroyable qu'il a construit méticuleusement avant de le détruire consciencieusement (remember "Dune" ! ^^). le roman ne pourra pas laisser indifférent, et le talent de l'auteur force le respect tant sur le fond que sur la forme, d'autant plus que nous avons affaire à un érudit de la Science-Fiction et un véritable amoureux de la Science-Fiction ! Avec deux romans seulement, Olivier Bérenval s'impose comme un grand de la SF française, et il ne lui manque qu'à mieux doser ses ingrédients pour trouver sa formule magique qui le propulsera au firmament !!!
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Le Janissaire

Kimsé est un janissaire, un investigateur si efficace qu’il en est inhumain. On le craint. Il est envoyé en mission sur la planète Kathaï pour résoudre l’assassinat d’un haut dignitaire. Kimsé est froid comme une lame, sa carapace ne laisse aucune place aux sentiments. Tous ceux qu’ils croisent font la grimace, il en tire sa supériorité.



Pourtant…



L’enquête avance tout doucement, le temps de nous éclairer sur les aspects étonnants de cette planète désolée, inhabitable sur une large surface. Le langage ardu de la science-fiction nous présente les variants, vrais-nés, néotènes, androïdes ou quelque chose dans le même goût, machines excavatrices, ainsi que les vaisseaux et autres gadgets sensationnels et mortels qui enveloppent cet univers futuriste. Un langage pas toujours évident à saisir, on bute sur les mots. Mais on avance ; l'histoire nous happe, on imagine les paysages, les crépuscules, on se dessine les personnages en repensant à Valérian. Des personnages avec des ventouses partout. Beurk !



Malgré tout j’ai apprécié l’imaginaire époustouflant de l’auteur. Il nous embarque sur une planète à l’aspect glaçant. Glaçant par les conditions de vie, glaçant par la quasi non-humanité qui se dégage des personnages, par leurs traits caricaturaux pour certains, leur fadeur pour d’autres. Je ne voudrais pas mettre les pieds sur Khataï ni songer qu'un jour notre univers pourrait être aussi repoussant.



Il n’y a que dans la communauté des rebelles où on peut trouver un semblant d’humanité malgré leurs yeux étranges. Ils sont les seuls à s’imprégner du mystère enfoui dans le sol de cette planète.



Et Kimsé alors, qui c'est ? Ses tatouages vont-ils nous dévoiler un peu de son mystère ?

Il n’en restera pas moins personne, un anti-héros qui ne crée guère de liens. Il est vrai que Kathaï, et sans doute tout l’empire galactique dont elle dépend, ne semble guère propices aux liens fraternels. Ce n'est pas de sa faute.



Une très belle couverture, un écriture de qualité, un univers bien fouillé et une intrigue mettant du peu de piment sur cette planète m'ont fait passer un bon moment avec Kimsé l'impitoyable.



Je remercie les Éditions Mnémos et Babelio pour cette immersion dans un univers froidement galactique.

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Le Janissaire

En cette rentrée 2020, Olivier Bérenval revient dans l’univers de « Nemrod » pour une nouvelle aventure se déroulant dans un tout autre endroit de la galaxie. Planète de moindre importance intégrée à un gigantesque empire galactique, Khataï a vu sa tranquillité ébranlée par la disparition d’un haut dignitaire, assassiné dans de curieuses circonstances. Inquiets quant à la possibilité d’une rébellion sur leur sol, et face à la gravité de la situation, les dirigeants de la colonie se sont résolus à faire appel à un Janissaire, membre d’une unité d’élite spécialement conçu pour régler les problématiques de ce genre et qui suscite la crainte de tous en raison de ses capacités exceptionnelles. C’est Kimsé, un janissaire d’expérience, qui est dépêché sur place, et son arrivée est loin de faire l’unanimité. Outre l’hostilité latente des habitants de Khataï, l’enquêteur/combattant doit également faire face dès son arrivée à une succession de désagréments et de bizarreries qui viennent perturber ses investigations. Il y a d’abord ces représentants locaux sensés collaborer mais qui le font de toute évidence de mauvais gré. Et puis il y a cette absence inexplicable de traces laissées par les assassins, sans oublier le comportement étrange de la victime quelque temps avant son trépas. Bref, l’enquête piétine, et la version privilégiée par les officiels ne satisfait pas le janissaire qui sent bien qu’on le mène en bateau. Parallèlement à cette intrigue, on suit également le parcours d’une habitante de Khataï, vivant entourée de tous ses frères et sœurs (la plupart créés génétiquement) dans un endroit reculé et spécialisée dans l’étude et la réparation des Sentients (comprenez des IA). Si on peine dans un premier temps à faire le lien entre les deux personnages, leurs destins ne vont pas tarder à se croiser, et à bouleverser les certitudes de l’un, et la tranquillité de l’autre.



Le space-opera, ce n’est généralement pas ma tasse de thé. Le fait qu’il s’agisse avant tout ici d’une enquête m’a cependant suffisamment intriguée pour que je me laisse tenter par l’univers d’Olivier Bérenval. Cet aspect du roman m’a d’ailleurs plutôt plu, même si les investigations du Janissaire n’occupent finalement pas une place aussi importante que ce que j’imaginais puisque le « mystère » de l’assassinat est finalement rapidement éclipsé par une série d’autres événements. La seconde moitié du roman se consacre ainsi davantage aux conséquences de ce meurtre et à la manière dont certains individus ou groupes vont tenter d’en tirer avantage qu’à ces commendataires. L’ambiance est elle aussi assez enthousiasmante grâce notamment à des descriptions des paysages de cette planète désolée et du vide sidéral qui l’entoure qui sont particulièrement saisissantes (la couverture en est d’ailleurs un très bel exemple). Si certains pans de cet univers se révèlent assez classiques (empire galactique, IA, modifications génétiques…), d’autres sont en revanche bien plus originaux (du moins m’a-t-il semblé) et, bien que souvent simplement esquissés, attisent sans mal l’imagination du lecteur. C’est le cas de ces énormes créatures/machines responsables de la terraformation de la planète, ou encore de tout ce qui touche à l’ordre des Janissaires sur lequel on en apprend plus dans la seconde moitié de l’ouvrage. J’ai en revanche eu beaucoup de mal à me faire au vocabulaire spécifique à la SF « pure et dure » qui m’ennuie prodigieusement et a pour effet immédiat de mettre fin à l’immersion. Les premiers chapitres sont d’ailleurs assez « raides » dans ce domaine, et je dois avouer qu’après avoir entendu parler de « codage utilisant les propriétés d’intrication quantique », de « passages transstellaires » de « dôme hypnomagnétique », j’ai bien failli reposer l’ouvrage de découragement.



Il ne s’agit cependant pas du seul bémol que j’ai relevé au cours de ma lecture qui, si elle se sera faite plus fluide par la suite, aura tout de même globalement été assez ardue. La faute notamment à un manque total d’attachement envers les personnages, à commencer par ce Janissaire qui rebute dans un premier temps par sa froideur et qui, alors même que toutes ses certitudes se sont vues ébranlées, gardera tout au long du roman une certaine distance avec le lecteur. Certains personnages secondaires sont un peu plus loquaces et expressifs, comme la jeune « technicienne » Nourgehan ou encore l’assesseur Creek qui, bien que trop peu développées pour susciter une véritable empathie, n’en demeurent pas moins plus intéressante à suivre car moins avares en émotions. Les « méchants » de l’histoire sont pour leur part beaucoup trop caricaturaux et remplissent leur rôle à la perfection : rien chez eux ou presque ne viendra remettre en cause ou nuancer l’image négative que l’on se fait d’eux, et leurs motivations sont toujours purement égoïstes ou engendrées par un fanatisme primaire. Les relations entre les personnages sont à l’avenant, la plupart se contentant de dialoguer sans que jamais de véritables liens ne se créent entre eux. Cela aura pu, pourtant, entre Creek et Kimsé, ou entre ce dernier et Nourgehan, mais à chaque fois l’auteur évacue le sujet trop rapidement, si bien qu’aucun échange vraiment profond n’a lieu entre les protagonistes. C’est d’autant plus dommage que la grosse révélation qui fait basculer le roman dans une toute autre direction à peu près au milieu du récit aurait pu justement permettre de casser cette distance et de remettre en cause tout ce que l’on savait sur ce Janissaire. Malheureusement, l’auteur préfère se concentrer sur l’évolution des événements sur Khataï, si bien que le rythme gagne en intensité tandis que les personnages perdent encore un peu plus en humanité.



Olivier Bérenval signe avec « Le Janissaire » un roman de SF qui ravira sans doute les amateurs du genre mais qui m’a malheureusement laissée sur le bord de la route, et ce pour des raisons très subjectives (manque d’attrait pour le vocabulaire et l’ambiance, notamment). L’ouvrage possède malgré tout de solides atouts, à commencer par son décor, même si le manque d’empathie ressenti pour les personnages reste à mon sens un gros bémol.
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Nemrod

Dan Simmons s'est servi de la poésie du romantique anglais John Keats pour écrire sa "Chute d'Hypérion". De même, Olivier Bérenval construit son grand roman "Nemrod" sur "La Légende des Siècles" de Hugo, dont il reprend, en termes de science-fiction, l'ampleur de vues, la dimension cosmique, le caractère épique. Les ressemblances de Nemrod avec Hypérion ne s'arrêtent pas là : on retrouve le même jeu habile entre des destins individuels, obscurs à ceux mêmes qui les subissent, et les événements de la grande Histoire qui finissent par les rejoindre. Comme dans Hypérion, l'humanité disséminée dans les étoiles partage son sort avec une communauté d'Intelligences Artificielles, non pas le TechnoCentre de Simmons mais presque ! De même encore, une invasion étrangère menace l'univers civilisé connu, mais sur ce point, Olivier Bérenval se distingue nettement de son modèle américain pour tenter, comme il peut, de peindre dans son roman une entité extraterrestre absolument étrangère, ce que les Extros de Dan Simmons ne sont pas. Les analogies se retrouvent même dans d'infimes détails, mais ce n'est en rien un reproche. La science-fiction n'est pas soumise, comme la littérature "mainstream", à l'impératif d'originalité et aux mythes de l'inspiration individuelle qui, depuis le Romantisme, encadrent la création littéraire. On peut parfaitement concevoir, en SF comme en fantastique, des continuations, des adaptations, des réécritures -- et le "plagiat" a des limites beaucoup plus souples. C'est tout l'intérêt de ces genres et ce qui les rapproche des littératures orales ou des cycles romanesques médiévaux.



Le lecteur prendra-t-il autant plaisir à lire "Nemrod" que "La chute d'Hypérion" ? En ce qui me concerne, ce n'a pas été le cas. Il y a une qualité d'émotion, une imagerie venues de Keats et de Simmons dont je n'ai pas trouvé l'équivalent dans le Nemrod hugolien de Bérenval. Est-ce la dimension sociale et politique, si gênante dans la SF française, qui a tendance à prêcher ? L'auteur est plutôt discret là-dessus et ne nous assène pas trop ses grandes leçons morales, ses analogies lourdingues, comme le premier Andrevon ou Pierre Bordage venus. Mais je me suis ennuyé à la lecture de ce pavé stellaire de 550 pages, alors que les 560 p. de Dan Simmons, dépourvues du moindre prêchi-prêcha, m'ont continuellement enchanté. L'un fait du remplissage, l'autre pas. Comme ce jugement n'est que le mien, je renvoie le lecteur curieux à la remarquable critique fouillée que nous devons ici-même à Alfaric. Ce spécialiste du genre a écrit un compte-rendu plus utile que celui-ci.
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Le Janissaire

Son nom est Personne… pourtant il porte celui de Kinsè pour le commun des mortels : Vrai-nés, Néotènes, ou Variants, car la racine étymologique de ce nom générique donné aux Janissaires signifie personne…

Ce que le Janissaire Kinsè sait de sa personne c'est qu'il est le bras armé de la justice de l'impérialiste Communauté, sa lame tranchante forgée dans une discipline de fer, un tortionnaire impitoyable qui a carte blanche pour mener à bien son enquête sur le meurtre d'un haut dignitaire survenu sur la planète Khataï, planète minière secondaire, où une poignée de rebelles Variants - êtres génomorphés capables de s'adapter à l'environnement de leur planète d'accueil en vue de leur terraformation - imprégnés des légendes et de la mystique de leur terre d'accueil, lutte encore contre l'impérialisme…



Le Janissaire est un planet opéra immersif car il s'inscrit dans l'univers space opéra développé par son auteur Olivier Bérenval dans deux romans Ianos et Nemrod, dont l'aspect cyber/ est donc totalement maîtrisé et bourré d'incroyables idées parfaitement amenées aux lecteurs novices (rendant superflu le glossaire en fin d'ouvrage), mais dont l'aspect /punk manque cruellement de force avec des personnages secondaires, non seulement sans envergure, mais qui émoussent au fil de leurs contacts le personnage principal, l'antihéros en acier trempé, qui se veut et se doit d'être immuable quel que soit son véritable nom…

Un trouble dans la force qui se ressent d'autant plus que l'intrigue manque de consistance. le développement réussi de l'univers et du personnage du Janissaire dans la première partie du roman contraste avec la deuxième partie où l'intrigue policière, somme toute classique, se dévoile ainsi sans grande surprise – malgré des secrets d'alcôves bien pensés mais qui ne parviennent pas à convaincre – et où émerge cette galerie de personnages de seconde zone insipides, et pour certains totalement superflus. le désintéressement fini par être total avec le vide intersidéral autour des motivations des parties en présence. Un approfondissement à l'égal de celui du background aurait donné un peu plus d'impact à ce thriller de SF. le caractère mauvais genre incarné par le personnage du Janissaire aurait mérité d'être exacerbé avec des opposants un peu moins mous du genou.



Ce planet opéra est semble-t-il un premier dans la galaxie de l'auteur, ce qui lui laisse de la place pour essaimer de nouvelles variantes avec des personnages un peu plus charismatiques, la Mère-Nourricière d'Olivier Bérenval ne semble pas manquer de vaisseaux-ruches… Après tout chaque histoire est le brouillon de la prochaine…

… dans le champ morphique des Sentients pourrait être sympa…



Merci aux éditions Mnémos et à l'équipe de Babelio pour cette MC Mauvais Genre.
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Ianos

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !

Notre monde, dans un futur pas si éloigné. Une singularité apparait dans notre système solaire : désarroi et panique. Que va-t-il se passer ? La Terre est-elle en sécurité ? Pour répondre à cette question, la navette Orphée va entamer un voyage vers le phénomène cosmique avec, à son bord, toute une équipe de chercheurs bien déterminés à comprendre l'origine de ce phénomène.

Au cours de cette excursion, nous allons croiser différents personnages, qu'ils soient dans l'espace ou restés sur Terre. Pour en citer quelques-uns, il y a Sanjai, un astronaute qui se plus à sa place dans le ciel que les deux pieds par terre ; Joshua, le leader d'un mouvement spirituel et dont on a du mal parfois à cerner les motivations ; Thomas, un journaliste qui s'intéresse de très près au mouvement de Joshua ; ou Nathalie, une scientifique de la base lunaire.

Je n'en ai pas lu beaucoup, mais j'ai toujours été attirée et fascinée par les Space-opéra, par tout ce qui se passe dans l'espace, c'est bien loin de mon expérience ! Omale, Les loups des étoiles... Ca a beau se passer dans notre galaxie, ce n'est pas donné à tout le monde d'aller faire une petite balade dans une fusée ou une navette spatiale. Alors quand j'ai commencé Ianos, Singularité nue, j'étais très impatiente ! Donc, sans surprise, les passages que j'ai préférés sont ceux se déroulant dans l'espace, aux côtés de Sanjai et Nathalie. Les parties sur Terre avec le Mouvement, Joshua, Thomas, certes nécessaires et importants, m'ont moins captivée. Par contre, toute la partie sur l'espace... Captivante de bout en bout ! Olivier Bérenval sait parfaitement décrire cette atmosphère, cet environnement si différent. Il y a forcément des passages avec du vocabulaire scientifique, des concepts en sciences parfois un peu hors de portée, mais le tour de force a été de distiller ces éléments avec précaution, sans perdre le lecteur.

Une petite précision lorsque vous commencerez le livre : attention aux dates ! Car Olivier Bérenval prend plaisir à nous faire voyager, que ce soit entre les lieux, mais aussi entre les dates. Surveillez bien la ligne du temps !

En clair, Ianos, Singularité nue est un très bon livre de science-fiction, un voyage incroyable dans l'espace et dans les mentalités ! Pour laisser le mot de fin à un de mes Docteur préféré : « pour de nouvelles aventures, toujours aussi surprenantes, qui se déroulent hier, aujourd'hui, demain, ici, là-bas, ailleurs... Quelque part dans l'univers... »

Bon voyage !

(Mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Des nuées

Lieutenant de police chevronné, Leon Visagie pensait tout connaître du sordide et du violent. Pourtant, lorsqu'il est appelé sur les lieux d'un nouveau crime, il ne s'attendait clairement pas à retrouver la victime exsangue, totalement vidée de son sang, réalisé presque de manière chirurgicale. Alors qu'avec ses collègues, ils piétinent littéralement, un autre meurtre est commis avec le même modus operandi à des kilomètres de là. Est-ce réellement le fruit du hasard ou s'agit-il de l'œuvre d'un tueur en série ?



Des Nuées est un roman contemporain teinté de fantastique qui nous emmène sur les traces d'un assassin laissant ses victimes vidées de leur sang. Un mode opératoire qui n'est pas sans rappeler celui du vampire. Mais l'esprit bien trop cartésien des inspecteurs en charge de l'enquête refuse de céder aux sirènes de l'onirisme en dépit des croyances locales encore très ancrées.



Pourtant, Olivier Bérenval, lui, a beaucoup joué sur celles-ci et en particulier sur cette vision de la persistance du souffle vitale de l'ancêtre qui ne cesse de se réincarner et/ou de l'appropriation de la force vitale de l'autre par la possessions des corps pour augmenter la sienne et ainsi survivre. Deux éléments très présents dans la religion animiste.





Son récit s'inscrit donc dans un cadre ésotérique solide auquel il a ajouté une dimension scientifique à travers la casquette de paléoanthropologue de l'un de ses protagonistes. Entre ses lignes, on remonte aux origines des humanités. L'auteur explore avec beaucoup d'ingéniosité ce lointain passé qu'il fait rejaillir sur le présent de manière inattendue en s'appuyant notamment sur la génétique et la biologie cellulaire pour rendre le phénomène crédible.



De cette lecture, on en ressort aussi dérouté que captivé car l'imaginaire de l'auteur y est clairement des plus fertile. Ainsi, quand on lit Des Nuées, bien des émotions nous traversent : de la curiosité, d'abord, pour les explications scientifiques données par l'auteur et que l'on va confronter à nos propres théories, puis, une certaine fascination pour les mythes africains que l'on connait souvent mal et enfin de l'effroi car l'atmosphère du récit est de plus en plus lourde et inquiétante.



Plus qu'un thriller fantastique, Des Nuées nous offre aussi une photographie sociologique de cette Afrique du Sud marquée par la violence et la pauvreté. Le récit est âpre et sans concession pour mettre en lumière le fléau des gangs et la misère sociale. Il nous transmet la peur et le désespoir d'une population broyée par un système en faillite face à une criminalité hors de contrôle.



Des Nuées est un roman qui captive par son originalité. On prend plaisir à cavaler dans ce dédale d'un passé lointain qui est, d'ailleurs, encore loin d'avoir révélé tous ses secrets... plus sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Des nuées

Des nuées est un roman à recomposer. Chaque chapitre est comme un os, une pièce d’un cadavre étendu sur la table de la morgue. Un vrai puzzle.

La structure morcelée du roman accompagne une intrigue du même acabit. En effet, il y a dans ce roman beaucoup de personnages, de lieux, et d’époques. Les personnages sont nombreux, et ça vit, ça meurt très vite. Les cadavres pleuvent, l’assassin court vite, les policiers sont comme des guêpes en fin de saison : aux abois. Les points de vue et les voix sont changeants, apportant encore un peu de complexité supplémentaire. Ajoutons à cela un roman qui met un peu de temps à démarrer quand à Johannesburg tout va à 3000 à l’heure.

Enfin, l’ambiance kaléidoscopique apporte une sensation similaire. Ce roman, c’est une métamorphose à chaque page. Extrêmement coloré mais avec des couleurs qui se chevauchent, se battent, se superposent. Et toujours cette impression de violence sous-jacente, tout aussi brute et sans fard, jusque dans les cirrostratus déchiquetés.

Néanmoins, je parle d’un roman squelette parce que je le vois vraiment comme un assemblage de petites pièces à remettre dans l’ordre, mais je trouve que c’est inexact tant ce roman vit, bouge, se meut. Il n’est jamais fixe, et à chaque page il semble qu’il nous échappe.



Olivier Bérenval signe ici une sorte de roman de l’humanité. Avec un des personnages qui fait office de référence et de fil rouge tout au long du récit et la paléoanthropologue Elsabe, on remonte le temps. La recherche a beaucoup avancé des dernières années, et j’ai trouvé que ce qui était avancé reflétait bien justement tous les tâtonnements qui agitent la recherche dans le domaine. En tout cas, c’était assez intéressant et vertigineux de faire ce voyage géographique et temporel, sur une aussi longue échelle.

Vertige généré par le décalage entre le présent et le passé de l’Humanité assez prononcé. Malgré tout, tout ceci reste cohérent, et passionnant, même si on galère un peu à s’y retrouver. Car le personnage fil rouge s’adonne à de nombreuses réflexions sur les effets de la civilisation sur l’Homme. Ce personnage se fait alors anthropologue et ethnologue, et j’ai trouvé ses réflexions, générées par son recul sur son vécu, passionnantes. Ce faisant, Des nuées est un roman très humain, dans tous les sens du terme.



Des nuées est également un roman policier, mais qui ne suit pas le cadre habituel. Certes, il y a des cadavres, un assassin potentiel, un peu de suspense. Mais pas de suspects, d'interrogatoires, de pistes…

L’ambiance policière permet surtout de donner un aperçu des villes du Cap, de Johannesburg et de Pretoria. On prend conscience de l’état très morcelé de cette société, où les différences ethniques, sociales, économiques… se côtoient plus qu’elles ne se mélangent. L’enquête policière permet donc de prendre le pouls du pays et d’offrir un cadre très brut, terre à terre.

Et puis ce roman policier mélange quand même deux ingrédients qui semblent irréconciliables : le souci réaliste dans la peinture sociale, et le surnaturel qui débarque peu à peu. Cela m’a un peu fait penser aux romans de Sarah Buschmann chez Noir d’absinthe, comme Sorcière de chair. Il me semble qu’il y a une similarité assez grande entre les deux romans, dans le jeu de contrastes mis en scène. J’aime aussi la manière dont ces romans dépoussièrent et modernisent des figures traditionnelles de l’imaginaire : la sorcière chez Sarah Buschmann, et le vampire chez Olivier Bérenval.



Car Des nuées est définitivement un roman de contrastes. Un roman qui jongle entre des humains contemporains et des personnages aux pouvoirs flous et qui traversent les époques. Et aussi un roman qui développe une intrigue quasi mystique dans un cadre matériel. A la vie concrète et rude de tous les jours répond un discours plus éthéré et métaphysique. Le titre est particulièrement évocateur. Le roman joue en effet beaucoup sur cette image de murmurations, dont plusieurs illustrations ornent d’ailleurs le roman. Le cœur du récit est construit sur cette idée. Un rassemblement de petits bouts épars formant un tout uniforme, et une sorte de langage qui permet d’unifier et de lier tous ces petits bouts ensemble.

Il en ressort alors quelque chose qui nous fait faire un grand écart à chaque page. Et de tout ce mélange improbable se dégage une certaine beauté, que la fin étrange et très ouverte renforce, à sa manière. Car il reste pas mal de questions sans réponses, mais n’est-ce pas là aussi une manière de garder la magie intacte, et donc belle ?
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/o..
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Le Janissaire

L’Humanité a conquis les étoiles et des siècles plus tard, un énorme empire galactique tient sous sa coupe des milliers de mondes. Des mondes terraformés par d’énormes vaisseaux d’ensemencement envoyé dans le cosmos à la recherche de planètes habitables. Dans ce futur, l’Humanité ne fait pas dans la dentelle et chaque monde potentiellement habitable avec des ressources utilisables et terraformé et les embryons contenu dans les vaisseaux sont génétiquement modifiés pour leur permettre de s’adapter à leur nouvel environnement. Dans cette immense échiquier galactique, Khataï n’est qu’une planète d’importance secondaire, cependant le meurtre d’un haut dignitaire sur son sol va contraindre les hautes instances administratives à faire appel à l’ordre des Janissaires. Un ordre spécialisé dans les résolutions de problèmes sécuritaires et plus particulièrement l’identification de tout signe de sédition. La Communauté et Antiterra ne supporte aucune velléité d’indépendance. Dans ce cadre, l’enquête du Janissaire Kimsé commence. L’aura de mystère et l’absence quasi totale d’indice qui entoure ce meurtre font que l’enquête semble s’enliser dans les sables de la planète. Olivier Bérenval nous propose une narration selon deux points de vue : celui du Janissaire et celui de Nourgehan, jeune technicienne réparant des IA et vivant avec ses frères et sœurs au seuil du désert de Kataï. Un va et vient qui au début retranscrit des quotidiens à l’opposé l’un de l’autre pour au fil des pages se mêler. Comme pour Nemrod, Olivier Bérenval décrit un excellent background pour son récit. J’aime particulièrement l’histoire des vaisseaux d’ensemencement et des modifications génétiques apportés aux humains pour qu’ils s’adaptent aux nouveaux environnements. De même, les liens familiaux et la construction des cellules familiales est très intéressante : distinction entre « vrais-nés » et les néotènes par exemple. Ce sont clairement les points forts du récit. Le vocabulaire peut parfois faire un peu peur, mais dans l’ensemble le récit est tout à fait accessible.



Pour moi, ce roman serait vraiment passionnant avec des personnages plus attachants. On manque totalement d’empathie envers le personnage du Janissaire, tout comme pour bon nombre de personnages secondaires et cette distance avec le lecteur fait que l’on se soucie peu de ce qui peut leur arriver alors que l’on a envie d’en savoir plus sur Katai et la Communauté. Une dichotomie qui perdure tout le roman : d’un coté une histoire planétaire et galactique fouillée qui interpelle le lecteur, de l’autre des personnages qui peinent à nous intéresser à leurs passés et à leurs tribulations.



Et pourtant, c’est un récit nerveux, où s’entremêlent avancées technologiques et mystère à l’échelle planétaire. Bref, vous l’aurez compris, durant toute ma lecture, j’ai navigué entre plaisir de découvrir un univers SF bien construit et frustrations devant des personnages peu développés et des relations entre eux manquants de finesses. J’aurais aimé, je pense, que comme dans BIOS de Robert Charles Wilson, le personnage principal soit la planète et que l’histoire tourne autour d’elle. Au final, Le Janissaire reste un bon récit de SF sur fond d’enquête policière. Cependant pour moi, il manque plusieurs éléments pour que le récit soit complètement accrocheur.
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Le Janissaire

Le Janissaire est un roman d’Olivier Bérenval publié récemment aux éditions Mnémos. Les précédents romans de l’auteur ont également été publiés chez Mnémos. Son nouveau roman se déroule dans le même univers que celui de Nemrod. C’est un univers de space opera avec une touche de cyberpunk.



L’humanité a conquis les étoiles et s’est installé sur de nombreuses planètes. Un colossal empire galactique dirige les humains. Les forces militaires de l’empire sont les Forces de la Communauté. Pour terraformer les différents mondes, des vaisseaux d’ensemencement contenant des embryons modifiés sont envoyés à travers le cosmos. Les embryons sont modifiés afin de s’adapter aux conditions de vie de chaque planète colonisée. Les progrès technologiques sont également très nombreux dans cet univers, tant au niveau génétique que physique. Parmi les humains, on distingue ainsi les « vrais-nés » et les « variants ». Les divers bonds technologiques permettent d’unifier les humains qui se sont éparpillés sur de nombreuses planètes. Les humains sont ainsi équipés de néocortex et divers autres équipements. Cette technologie très présente donne un côté cyberpunk au roman. L’univers développé par Olivier Bérenval fait parfois penser à Altered Carbon.



Le roman se déroule sur la planète Khataï, une planète perdue au bout de l’univers. Un haut dignitaire a été assassiné dans de mystérieuses circonstances après avoir disparu pendant plusieurs jours. Afin de résoudre ce meurtre, l’empire galactique envoie le Janissaire Kimsé sur Khataï. Les Janissaires font partie de l’élite, ils sont surentraînés et modifiés avec des technologies de pointe. Ces capacités hors normes devraient lui permettre de trouver les coupables rapidement. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu et il va découvrir une planète à l’histoire trouble où les croyances magiques sont encore présentes.



Les données sur l’univers et Khataï sont fournies au fur et à mesure du récit, ce qui permet de bien appréhender l’univers. Le background est très travaillé et on prend plaisir à découvrir ce roman d’aventure spatiale qui oscille entre thriller et planet-opera. Khataï prend de plus en plus d’importances au fur et à mesure que le récit avance, que ce soit au niveau historique ou d’un point de vue géographique. J’ai beaucoup aimé découvrir les croyances de ces habitants, comment ce monde s’est construit.



Le roman est très dense, autant au niveau de la construction de l’univers que de l’intrigue. Le récit suit plusieurs personnages, la majorité habitant sur Khataï, et le Janissaire. Les chapitres qui lui sont consacrés sont racontés à la première personne. Le roman contient deux parties assez distinctes, la première étant plus une mise en place des différents éléments. Le récit sur fond d’enquête planétaire et de rébellion est nerveux et sans temps mort, avec des chapitres assez courts. Le style de l’auteur est travaillé et agréable, même si l’utilisation de certains termes technologiques est un peu difficile à appréhender au début. Le seul bémol vient des personnages que j’aurai aimé un peu plus développés. On sait assez peu d’éléments sur eux, l’auteur déployant plus son univers et l’intrigue.



Avec Le Janissaire, Olivier Bérenval apporte une nouvelle pierre à son univers de space-opera en proposant un roman solide et nerveux. Le mélange d’enquête et de planet-opera fonctionne très bien, la planète Khataï regorgeant de mystères. Un roman complexe avec de belles qualités.
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Ianos

Aujourd'hui, je me balade dans l'univers de la science-fiction pour vous parler de Ianos, singularité nue par Olivier Bérenval, édité chez Mnémos.



J'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre où diverses intrigues s'entremêlent durant quatre parties. Si les trois premières se lisent sans le moindre souci, j'avoue avoir eu nettement plus de mal avec la quatrième. J'ai trouvé qu'elle traînait en longueur avec des explications scientifiques que je n'ai pas toujours saisi. Heureusement les deux derniers chapitres ont réussi à me réconcilier avec l'histoire. D'ailleurs, les longueurs sont le principal souci de ce roman. Si certains passages passionnent d'autres ressemblent à du remplissage à cause de leur intérêt limité.



Dans le détail, j'ai aimé tous les passages liés directement à la singularité. J'étais donc contente de suivre les scientifique au sein de leurs diverses expéditions ou expériences. Je retiens notamment le personnage de Nathalie ou encore de Janet, qui toutes les deux ont su retenir mon attention. Sanjay ne m'a pas déplu non plus même si j'ai trouvé le temps long en sa compagnie lors de la quatrième partie. C'est d'autant plus dommage que j'adhérais totalement à l'issue de l'histoire et de son cas à lui.



A l'inverse, j'ai eu plus de mal à saisir l'intérêt d'autres passages liés au Mouvement créé par Joshua. Alors oui, les choses peuvent être liées, elles peuvent même aidées à saisir ce qui se passent vers la fin, mais ça m'a semblé trop anecdotique pour réussir à m'intéresser totalement. Après l'intrigue n'est pas totalement inintéressante, mais j'aurais préféré la croiser dans un autre ouvrage plutôt que de la voir manger de la place à Emma et à Ianos. (tellement plus fascinants)



A cause de ces bémols, Ianos n'est pas un excellent livre de science-fiction alors qu'il aurait pu y prétendre grâce à certains passages mémorables. Néanmoins, cela reste un bon livre, qui m'aura permis de passer un agréable moment.
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Le Janissaire

Khataï est une petite planète perdue au fin fond de l'Univers. Elle appartient à un empire galactique nommé La Communauté, et qui réunit tout les êtres humains qui se sont répandus dans les étoiles. C'était une planète relativement tranquille... jusqu'à ce qu'un meurtre soit commis. Et la victime est une personne d'un rang assez élevé, étant donné qu'il s'agit d'un Haut Dignitaire.

Pour résoudre cette affaire, c'est le Janissaire Kimsè qui est envoyé. Les Janissaires sont les les investigateurs d'élite de la Communauté : ils sont surentraînés, armés, et ont subit d'innombrables modifications corporelles et mentales pour les rendre les plus efficaces possible, et pratiquement inhumains.

Lors de son enquête, Kimsè va découvrir que Khataï est bien plus qu'une énième planète appartenant à la Communauté : les habitants sont sensiblement différents des autres personnes qu'il a pu rencontrer dans ses enquêtes précédentes, et il y a une certaine magie à l'œuvre sur cette planète. Mais, de manière tout aussi dangereuse, il y a des rumeurs qui courent ainsi qu'une certaine révolte...

Je connaissais déjà Olivier Bérenval grâce à ses romans précédents, Ianos et Nemrod, deux romans que j'avais trouvé remarquablement bien construit. J'étais donc très curieuse de découvrir Le Janissaire !

Comme pour les romans précédents d'Olivier Bérenval, il faut un peu de temps pour s'acclimater, prendre place dans l'univers et faire connaissance avec les personnages. On va principalement suivre le point de vue du Janissaire Kimsè, mais des personnages secondaires vont également prendre la parole, ce qui nous permet de découvrir vraiment en profondeur la vie et le point de vue des habitants de Khataï. Mais cela va aussi nous permettre d'en savoir plus sur le plan géographique et historique, et le tout est vraiment bien construit et bien amené ! Du côté de la technologie et des termes de science-fiction, Le Janissaire est un peu moins « pointu » que Ianos ou Nemrod, qui étaient des romans plus denses et parfois un peu plus compliqués. Le Janissaire est un roman plus court, plus accessible que les précédents romans de l'auteur, et je n'aurais pas été contre quelques chapitres supplémentaires pour approfondir encore davantage l'univers et les personnages, mais j'ai passé un très bon moment ! C'est un roman bien construit, bien ficelé, on est transportés sur une autre planète, et j'ai vraiment pris plaisir à cette lecture. J'ai établi parfois certains parallèles avec d'autres romans : ceux de Richard Morgan. Que ce soit avec le personnage de Takeshi Kovacs (Carbone Modifié) ou avec celui de Carl Marsalis (Black Man), avec spécialement ce statut de super-soldat, d'être humain génétiquement modifié et qui est craint par les personnes qui l'entoure.

Donc, Le Janissaire est un livre de science-fiction très efficace, qui se lit de manière plus que plaisante. Mais il y a aussi un côté thriller, avec ce meurtre que doit résoudre Kimsè, une affaire qui va apporter un bon nombre de révélations, de suspense et qui va révéler des secrets enfouis depuis longtemps.

Je conseille donc vivement ce nouveau roman d'Olivier Bérenval, et je vous encourage à lire tout ses romans de manière générale !



(Voir mon avis sur mon blog.)
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Le Janissaire

Bon, vous connaissez mon amour pour la SF... ce roman représente parfaitement ce que je n'aime pas : un empire galactique, des tas de planètes colonisées et étroitement surveillées, des humains génétiquement modifiés, des vaisseaux spatiaux, etc. Dès le départ, je suis réfractaire, et c'est pas à mon âge que ça changera. Pourquoi Le janissaire a atterri dans mes mains est un mystère... Je n'avais pas envie de le lire et pourtant je l'ai ouvert, attirée entre autre par la couverture que je trouve magnifique. Elle est de Wadim Kashin que je salue bien bas. Les livres de Mnémos sont toujours aussi beaux !



Ouvert donc, lu un petit peu, reposé, repris et j'étais ferrée ! Il fallait que je sache ce qui pouvait bien se passer sur Khataï. Ferrée donc par le côté enquête du récit de Olivier Bérenval, les différentes pistes, les interrogations, les révélations. Tout cela est maitrisé à la perfection car je me suis vite rendue compte que le sort du Janissaire Kimsé et des habitants de cette planète m'importait vraiment ! C'est déjà un beau tour de force, d'autant que ce n'était pas gagné vu le nombre de fois où j'ai dû lever les yeux au ciel ! J'avoue que le vocabulaire futuriste m'a franchement exaspérée.



Kimsé est donc un janissaire. Il fait parti de l'élite des Forces de la Communauté galactique et il le sait. Il a une parfaite conscience de ses pouvoirs physiques et intellectuels augmentés, du pouvoir psychologique sur autrui acquis lors de sa formation. Il est craint, respecté et c'est normal. Il est envoyé sur Khataï suite à la disparition d'un haut dignitaire. Mais tout ne se passe pas comme prévu !

La suite sur le blog ;)
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Nemrod

L'humanité a colonisé les étoiles et s'est éparpillée pour former un gigantesque empire galactique. Beaucoup d'avancées technologiques, beaucoup de différences et d'évolutions... Cependant, on ne sait jamais ce que l'on peut trouver aux confins de l'univers, et si l'homme est assez sage pour prendre les bonnes décisions.

Un monde reculé est un jour annihilé par un puissance mystérieuse, un Adversaire aux dessins troubles. Comme souvent dans ce cas, l'être humain est souvent responsable des dérapages comme des avancées, pour le meilleur et pour le pire. Au sein de ces populations qui risquent d'être dévorées, trois personnes se démarquent.

Il y a d'abord Tjasse, qui suite à un événement choquant, est jeté en prison. Ensuite, Czar Santo, un détective qui est contacté par un riche client ; et enfin Giana Miracle, une soldate qui est chargé avec son groupe de maîtriser une révolte populaire. Trois personnages, trois destins différents. A travers eux, on va visiter différents mondes, rencontrer plusieurs peuples, et avoir des aperçus différents de cet Adversaire.

Je connaissais déjà Olivier Bérenval par son roman précédent, Ianos, un roman très intéressant. Alors, lorsque j'ai eu la possibilité de découvrir Nemrod, j'ai sauté sur l'occasion ! Et je suis vraiment ravie d'avoir fait ce nouveau voyage dans l'univers d'Olivier Bérenval.

Comme pour Ianos, ce roman est très dense, très rempli, on a tout un univers à comprendre et à appréhender, plusieurs personnages différents à suivre, et un background vraiment très bien travaillé.

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Ianos

Excellent roman de SF, je mets 5 étoiles pour l'originalité alors que l'idée de départ est assez classique : un objet cosmique (ici un trou noir) auquel l'Humanité est confrontée.

L'auteur met la barre très haut en allant du côté des meilleurs anglo-saxons en hard -science (S. Baxter, R-C Wilson, C. Stross, G. Egan...) mais en apportant une "French Touch". L'histoire est passionnante (avec des aller-retours dans le temps parfois perturbants, mais on comprendra à la fin la raison) et les personnages sont très complets, crédibles.

C'est de la hard-science, donc il y a de la cosmologie, de l'astrophysique, mais cela reste accessible et facile à lire.Et beaucoup d'action et de suspense, des scènes mémorables dans l'espace !

A découvrir absolument
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Ianos

En 2018, une expérience dans l'accélérateur de particules du CERN tourne mal. En 2027, une scientifique fait une découverte stupéfiante sur la Lune et cette même année une singularité cosmique apparaît au niveau de Jupiter. Et en 2032, le Kairos, mouvement sectaire est en plein essor. Passant d'une année à l'autre, d'un événement à l'autre, l'auteur nous fait découvrir ces événements et leurs répercussions sur la vie de tous les jours.

Ce roman, avait tout pour me plaire, une bonne histoire, de bonnes idées, une écriture fluide, facile, malgré quelques passages hard science sur la physique quantique. Après un début prometteur, j'ai vite décroché, il me manquait quelque chose... à moins que cela soit une overdose de Space-Opéra !!

J'ai vraiment l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Dommage !


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Ianos

La Science-Fiction et moi, ça fait deux. Disons qu'en lisant ce livre je sortais nettement de ma zone de confort.

Ce qui m'a attiré, c'est tout le thème de l'Univers et de l'apparition d'une Singularité nue, c'est-à-dire qu'à la différence d'un trou noir, il est possible de l'observer en totalité tout en restant extérieur. Autant les trous noirs existent, autant les singularités nues restent une supposition, jamais observées encore.



Tout d'abord, ce livre est très complexe au niveau des personnages et des situations évoquées. Il y en a beaucoup et je me suis sentie perdue de nombreuses fois. Surtout que les indices temporels ne sont pas du tout dans l'ordre chronologique ! On passe de 2035 à 2018, puis 2032, puis 2027...



Ce qui m'a le plus dérangé, c'est que l'intrigue ne se déroule pas uniquement dans l'espace, or c'est vraiment cela qui m'intéressait. On suit également une sorte de secte, appelée le Mouvement, et là, je dois bien avouer avoir été complètement hermétique à ces passages, assez nombreux.



Finalement, les théories scientifiques sont vraiment intéressantes, et j'aime le fait que l'auteur joue avec la réalité scientifique et son imagination qui en fait un roman de SF. Néanmoins, j'ai fini le livre par de la lecture rapide car, décidément, je ne suis pas amatrice de science-fiction. Disons que j'attendais uniquement les passages sur l'espace et, bon, le livre n'est évidemment pas composé que de cela.



En résumé, c'est un livre qui plaira bien aux amateurs de SF, c'est certain. Néanmoins, pour une personne qui n'a pas l'habitude de lire ce genre, le livre est beaucoup trop long :/

A savoir que Olivier Bérenval a tout de même une écriture vraiment top, très agréable à lire.
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Ianos

Tout d'abord, je souhaite remercier les Éditions Mnémos et la Masse critique de Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman.



Ce roman est assez inégal selon moi, mais en globalité j'ai bien aimé, malgré quelques petites zones d'ombre. Je vais commencer par parler du résumé. Je trouve qu'il y a un petit décalage entre ce que nous annonce le résumé et ce que l'on va réellement trouvé dans le roman. Certes, on parle beaucoup de la Singularité, de Ianos, mais souvent on ne fait que l'évoquer. Les passages parlant de la Singularité ne représentent finalement qu'une petite moitié du roman. Tout du moins, c'est ce dont j'ai eu l'impression.



Il faut dire que sur une grosse partie de l'intrigue sont évoqués le Mouvement, Thomas, Maria et Joshua. Intéressant, il est vrai, mais je n'ai pas compris tout de suite ce que ces éléments pouvaient apporter à l'intrigue principale. Je voulais des informations sur Ianos, sur ce qu'il allait advenir de notre monde. Je voulais du sensationnel, de la catastrophe. La « néo-religion » presque secte, en soi, je m'en fichais un peu. Bien sûr, au final, le Mouvement et Joshua ont un petit rôle dans les moyens mis en oeuvre pour en apprendre plus sur Ianos, mais cela ne compense pas, d'après moi, le nombre de pages de remplissage.



Du coup, sur ces parties, je n'attendais qu'une chose : arriver enfin sur des passages parlant de la Singularité, de Nathalie, de la mission Orphée. C'est là que se portait mon intérêt. À tel point, dirai-je, que le vocabulaire scientifique très haut niveau ne m'a même pas dérangée. Certains termes et concepts étaient à des années-lumière de ma compréhension, et j'avais l'impression de me perdre dans le cosmos tant je ne saisissais pas certaines nuances, mais cela permettait de donner un certain crédit aux thèses présentées. Je n'irai pas jusqu'à dire que tout était parfaitement crédible ou viable, mais en tant que lectrice lambda, ça m'allait bien !



J'ajouterai également que tous les passages se passant dans l'espace étaient mémorables. Je m'imaginais l'environnement comme si j'y étais et je me perdais dans l'histoire de Nathalie, sur la lune, et de Sanjay, au sein d'Orphée. Un régal. J'avoue que ce sont les personnages que j'ai préféré suivre. J'aurais même aimé en avoir plus au sujet de Nathalie.



Puis, une petite incompréhension. Trois parties se sont déroulées de manière agréable, avec un final de partie 3 énorme ! Et soudain, la partie 4, qui revient en arrière, puis en avant. Chronologiquement parlant, je m'y perdais un peu, malgré les indications temporelles. Mon intérêt s'est un peu essoufflé, sur une cinquantaine de pages, puis enfin, un final sur les dernières pages auquel je ne m'attendais absolument pas !



En clair, ce roman est un très bon SF. Même s'il propose des concepts qui se perdent dans la stratosphère, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère proposé par ce roman. Je suis un peu déçue d'avoir eu un intérêt moindre pour toute l'histoire concernant le Mouvement, mais j'ai eu mon attention bien trop happée par Emma et Ianos... Tentez le coup !
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Le Janissaire

DARWINISME AUGMENTÉ



Il est peu de genre littéraire qui provoque autant de préventions que la science-fiction. L’une des raisons récurrentes de l’évitement que je rencontre quand je propose un titre est le fameux « ça ne me parle pas ». C’est tellement éloigné de nous, notre monde, de ce que l’on vit.



J’ai une question. En quoi une lecture qui nous éloigne du temps qui est le notre en ce moment serait condamnable ? Ne serait-ce pas plutôt un argument singulièrement puissant en cette époque de réclusion sanitaire ? Le janissaire participe de cette SF majestueuse. C’est peu dire que ce livre nous emporte loin, plus loin que nous pouvons l’envisager.



Olivier Berenval connait ses gammes. Si on prenait un mixer métaphorique, qu’on y balance un zeste de Dune, une pincée de Fondation, qu’on soupoudre de Banks, on obtiendrait quelque chose qui pourrait ressembler possiblement au Janissaire mais pas forcément. Je pense que non à vrai dire, ce livre, s’il ne brasse pas des thèmes totalement novateurs, possède sa propre personnalité : un mélange d’action nerveuse, de vocabulaire innovant et une quête en forme de rédemption.



L’univers de Olivier Berenval repose sur une thématique humaine, si humaine, la propension implacable de l’humanité à mettre sa zone là où elle le peut et dès qu’elle le peut.



Comme notre planète d’origine montre quelques signes de fatigue, elle se cherche d’autres terrains de jeu et colonise d’autres habitats. Pour cela, les nouveaux indigènes sont mutés, « adaptés » à leur nouvel environnement. Du Darwinisme accéléré et déviant.



L’humanité déploie alors des branches qui dévient quelque peu du tronc originel. Une espèce novatrice, parfaitement en osmose au monde qui l’accueille développe alors une conscience écologique qui entre en conflit direct avec les intérêts de la Communauté, du nom de cet empire humain qui s’étend à travers les galaxies. Où on se rend compte que la SF n’est pas si éloignée de nous, finalement.



De la SF intelligente, écologique, que vous trouverez aisément en clic and collect dans les bonnes librairies ou directement auprès des excellentes @editionsmnemos.



Mais pas chez Amazon, nous ne sommes pas des fonds de slip...
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Nemrod

Voici un space-opera plutôt complet !

L’auteur a créé un univers particulièrement riche. Cela fait plusieurs millénaires que la civilisation que nous connaissons a disparu. Les humains sont dispersés dans l’univers et ceux qu’on appelle les « vrais-nés » sont bien moins nombreux que les « Variants », des humains modifiés. Le lecteur visite des planètes aux paysages grandioses. La faune et la flore ont été travaillées de sorte que l’ensemble est crédible et cohérent. Politique, religion et société, l’auteur remplit les différentes catégories pour constituer un décor fourni. Petit bémol : les personnages ne connaissent rien des éléments de notre civilisation, comme le cheval, mais le narrateur fait souvent des comparaisons avec bibendum ou la mythologie grecque par exemple. Ce sont des détails qui font tiquer mais qui ne gênent pas la lecture.

Le lecteur suit trois personnages qui semblent n’avoir rien en commun, mais qui vont pourtant jouer un rôle déterminant dans le sauvetage de l’univers. Tjasse est ce jeune homme assez introverti, qui va franchir une limite interdite et être propulsé dans un monde impitoyable. Czar dénote par ses sarcasmes et ses échanges nourris avec Booz, l’IA implantée dans son néocortex. Dans cette aventure, il est accompagné de Lynette, une jeune femme aux origines étranges. Enfin, Giana est celle qui parait la plus éloignée de l’intrigue, car elle agit sur des problèmes semblant annexes. Globalement, les personnages manquent de finitions. On ne les observe que dans un type de situation pour chacun, ce qui empêche de percevoir leurs nuances.

L’intrigue se termine sans apporter de véritable réponse à l’énigme qu’est l’Adversaire. Ses intentions quant à l’univers et aux humains restent floues, même si on comprend le rôle joué par les personnages.

Le style est plutôt simple et le récit est rythmé grâce à des chapitres courts. Chaque chapitre commence par des extraits de documents inventés par l’auteur, expliquant des notions de cet univers, ou simplement des poèmes. C’est un des points les plus intéressants. Ce qui gêne la lecture, c’est le vocabulaire et notamment les néologismes. L’auteur utilise beaucoup de mots compliqués comme « omnicom » ou « rotolift ». Par conséquent, certaines idées sont difficiles à visualiser.

Ce roman propose une réflexion sur les erreurs humaines, notre rapport à l’autre et notre façon de vivre en communauté. Ce ne sont pas des thèmes particulièrement originaux, mais ils sont bien exploités.
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