Olivier Ka

Auteur, se levant du public et portant un livre sous le bras et une plume d'oie à la main.
- Parfaitement. Horion, coup violent que l'on porte à quelqu'un.
Petit Chaperon rouge
- Vous êtes qui, vous ?
Auteur, se dirigeant puis grimpant sur la scène. Je suis auteur. (Insistant) AUTEUR. Vous voyez ce que c'est d'être auteur : on s'y connait. (p. 5)

Les voilà, les cathos... Le cul dans le mensonge, et la gorge chaude... Des yeux humides et un sourire fabriqué pour mieux dresser leur doigt accusateur...

Tu n’es plus le même. Ta Ginette est en train de te dessécher.

Elle te mange de l’intérieur, comme le ver dans la noix.

Enfin, regarde-toi, Marcelin !"

Extrait ajouté par Zebra_12 il y a un an Janis est folle de Olivier Ka
"Je ne joue plus, je fais du bruit. Un hurlement de musique. Le souffle brûlant d’une forge diabolique, l’orchestre pris de démence, les grandes orgues de Notre-Dame aux mains d’un singe hystérique. Mon accordéon crie, il s’égosille, et je le maltraite. Je tire, je pousse, en pressant tous les boutons. On dirait un train lancé à pleine vitesse. Un volcan en éruption. Le râle de la terre qui se déchire. La chanson de la fin du monde."

Janis est folle de Olivier Ka
"On reste un moment comme ça. Un petit tas dans l'herbe, recroquevillé, tremblotant sous l'arrivée de la fraîcheur. Nous sommes dehors et les autres dedans. Ce n'est pas un hasard. C'est naturel. C'est le déséquilibre de cette famille. Les bons à l'intérieur, les méchants dans le jardin."

- Tu as raison, Melkior. La nuit où je t'ai surpris en train de me cambrioler, j'aurais dû me présenter: "Bonjour jeune homme. Je m'appelle François et je suis homosexuel." C'est tout à fait normal de parler de sa vie sexuelle dès qu'on rencontre quelqu'un. Toi, tu m'aurais répondu naturellement:" Melkior. Je me branle tous les soirs en pensant à ma prof d'anglais." Voilà des présentations absolument ordinaires.

Les gens ne sourient plus dans la rue, ils font tous la tête. Alors que s'ils souriaient un peu, ça serait plus agréable pour tout le monde, non ? Il paraît d'ailleurs que sourire ça fait travailler moins de muscles du visage que defaire la tête.

"On ne fêtera pas Noël cette année, mon trésor."

Une touriste allemande, fraîchement débarquée à la guesthouse, me voyant dessiner, m'interroge. J'en arrive à lui expliquer mon projet et, dans la discussion, je lui dis que je suis écrivain. Elle me rétorque qu'elle aussi a écrit un livre mais qu'elle n'a pas trouvé d'éditeur. Puis elle m'affirme que pour être édité, il faut avoir un nom, et c'est ça qui lui a ait défaut. je ne sais pas quoi lui répondre.

Ce projet a cela de particulier qu'il m'oblige à rédiger au jour le jour ce que je vis. Plus que cela, même: il me fait écrire en permanence. Dans ma tête. Depuis le début de mon voyage, je passe mon temps à me raconter l'instant présent, comme si je l'avais déjà digéré et que j'étais prêt à le rendre, au moment même où il se produit. Cela crée chez moi un étrange décalage, ou plutôt un télescopage: j'ai le sentiment de vivre deux fois l'instant. mon attention est dédoublée: j'observe tout en faisant un compte rendu, dans le même temps. Je n'avais jamais voyagé de cette manière, et l'on pourrait croire que cette gymnastique d'esprit m'extrait du présent, me fait passer à côté des choses, alors que c'est tout le contraire? J'ajoute des mots à l'émotion, j'intensifie le présent pour lui donner une forme transmissible, je suis déjà en train de décrire mes souvenirs à peine naissants? Je me raconte à moi-même mon propre voyage et je m'évertue, sans arrêt, à traduire au plus juste ce que je suis en train de vivre.
Impossible de s'ennuyer une seconde quand on s'adonne à ce type d'expérience. Je suis accompagné, en permanence, par cette petite voix de schizophrène que les écrivains connaissent bien, ce narrateur intérieur qui a une fâcheuse tendance à sublimer l'instant. Je pense que grâce à cela, à cette démarche, ce voyage restera plus profondément ancré en moi que n'importe quel autre.

Hugo était amoureux de Rose. Chaque fois qu'il écrivait un nouveau poème , c’était en pensant à elle.

Le trajet, qui dure une heure et demi, me fait l'effet d'une attraction de foire, une sorte de gerbodrome où l'on est secoué dans tous les sens et où l'on ressort malade comme un chien, l'estomac écrasé contre le palais. (p. 108)

Le sentiment d'être à la fois au bout du monde et au cœur du pays, de regarder dans les yeux sa réelle identité. De goûter à cette liqueur enivrante que l'on ne trouve que loin des grands axes, celle qui fait naître le plus beau des sourires, un sourire qui trouve sa source au plus profond de soi. Celle qui éclaire l'intérieur du crâne, et qui gonfle l'âme. (p. 27)

Je ne joue plus, je fais du bruit. Un hurlement de musique. Le souffle brûlant d’une forge diabolique, l’orchestre pris de démence, les grandes orgues de Notre-Dame aux mains d’un singe hystérique. Mon accordéon crie, il s’égosille, et je le maltraite. Je tire, je pousse, en pressant tous les boutons. On dirait un train lancé à pleine vitesse. Un volcan en éruption. Le râle de la terre qui se déchire. La chanson de la fin du monde.

Je vis dans un grand couloir où il y a plein de portes verrouillées, et derrière chacune d’elles se trouve un peu de la vie de ma mère, et je n’ai pas le droit d’y entrer. Je ne sais pas ce qu’il y a dans les pièces. Et moi, ma vie, elle consiste seulement à avancer dans ce couloir, à longer les portes, c’est tout.

Je les vois très bien les fonctionnaires, tout rigides derrière leurs bureaux encombrés de papiers inutiles, s’arrachant les cheveux en essayant de comprendre notre mode de fonctionnement. Quinze adresses distinctes. Six emplois différents dans l’année. Une affiliation à la CAF qui ne correspond pas aux trois dernières régions déclarées. De l’argent non versé, de l’argent non réclamé, des recommandés jamais reçus et des rendez-vous toujours ignorés.

A l'âge de cinq ans, je découvre quelque chose d'essentiel, qui modifie à jamais ma vision du monde. Ma maîtresse de CP est mariée à un clown. Pas un type qui fait l'imbécile, pas un rigolo de banquet, pas un collectionneur de blagues, non, un vrai clown. Un monsieur - il s'appelle Philippe - dont le métier est clown. (...) Je décide soudain et définitivement de faire comme lui, plus tard. Moi aussi je serai clown.

Ma mère est folle. […] On ne reste pas plus de trois mois au même endroit, ma mère est incapable de garder un boulot, toutes ses histoires de cœur s’achèvent juste après avoir commencé et de manière souvent mélodramatique, je ne vais pas à l’école et, aux yeux de toutes les personnes qu’on rencontre, on passe pour des extra-terrestres.

Ma maman, elle est grosse. Très grosse ! C'est la plus grosse maman du monde !

C'est l'histoire d'une petite fille qui a neuf ans , deux jumeaux qui s'appellent Gaspard et Mathieu et les parents .

Dans le chapitre 1 , mauvaise nouvelle ,ça raconte ... Amélie revient des fins des classes , elle dit à sa maman : « Enfin ! Les vacances sont arrivées ! »Sa mère lui annonce une bonne et une mauvaise nouvel .La bonne c'est que son père a trouvé un travail mais la mauvaise c'est qu'ils déménagent a Paris . Amélie demande si les jumeaux sont d'accord de déménager à Paris .