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Citations de Olivier Merle (65)


Au moindre bruit, même le plus léger, le plus lointain, le plus anodin, elle s'interrompait, retenait son souffle et attendait, le front posé sur la pierre du mur. Puis, elle reprenait, avec la patience des damnés qui ont l'éternité pour accomplir une tâche insurmontable, tel Sisyphe remontant sans cesse son rocher au sommet de la montagne.
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Muette dans un premier temps, impuissante face à l'horreur, elle fut secouée par un tremblement compulsif. Elle se mit soudain à hurler de toutes ses forces dans un état de panique insurpassable et une sensation de mort imminente.
Un cri primal, suraigu, d'une puissance inouïe, ininterrompu, et qui glaçait le sang.
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Baptiste se crut face à un monstre informe, indescriptible au sens propre du terme, dont la masse occupait la totalité du cadre. Était-ce l’effet de l’épouvante qui distordait le réel et brouillait sa perception ? Un golgoth ! Une face hirsute, des cheveux longs et sales qui encadraient le visage comme un casque explosé, des lèvres rouge sang, un mufle saillant d’où émergeaient des dents carnassières. Et qui vous fixait de ses yeux cruels, avides et sanguinaires. Il aurait fallu du temps pour comprendre ce que c’était. Baptiste n’en eut pas.
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- En fait votre nature, par essence dépressive, a trouvé un point central de fixation - la destruction de la planète - et ne parvient plus à retrouver l’équilibre. Votre mal-être est l’illustration parfaite de ce que la chercheuse belgo-canadienne, Véronique Lapaige, a dénommé l’éco-anxiété ou anxiété climatique. La psychiatre américaine Lise van Susteren a aussi très bien défini ce stress permanent, avec des pensées intrusives et obsessionnelles, pour les gens qui, comme vous, sont convaincus de l’imminence d’une grande catastrophe écologique.
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Les bras croisés, le dos droit bien calé contre le dossier, il observait les passagers qui se trouvaient dans son champ de vision.
Un homme et une femme lui faisaient face, la tête penchée sur leur portable avec cette attention respectueuse que les croyants portent à un livre saint. Sur sa gauche, au-delà de la rangée centrale, c’était le même spectacle édifiant. Un couple de jeunes qui, en s’asseyant, avaient échangé deux phrases, pas plus, mais qui, depuis, ne se parlaient plus et tapotaient frénétiquement sur leur précieux mobile. En biais, vers l’arrière de la rame, ce n’étaient que des fronts inclinés sur le minuscule écran.
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Bienheureuse mondialisation... Si proche et si tranquille délocalisation... Ah, ces braves Polonais, ces braves Roumains, ces braves Bulgares, qui se contentaient de maigres salaires, loin des grèves et des sempiternelles manifestations et protestations de leurs homologues français! Pour un peu Laveraud aurait béni les communistes d'avoir cédé aux capitalistes (capitaliste, ce mot au'il trouvait désuet le faisait rire) un pays pauvre, mais non misérable, propre et bien ordonné, doté d'un peuple qu'un labeur ingrat n'etfrayait point.
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— Au niveau des gouvernants, nous sommes entrés dans une nouvelle période : celle de l’homme-à-grosses-couilles. l'homme-à-grosses-couilles prend le pouvoir un peu partout sur la planète.
- Ils débarquent en nombre, on ne voit plus qu’eux : Trump, Poutine, Xi Jinping, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, etc., etc., etc., je pourrais les citer tous, mais on y serait encore demain matin ! L’homme-à-grosse-couilles est là ! Or, l’homme-à-grosses-couilles n’en a rien à faire de la planète. Rien du tout ! Il la détruit parce que sa destruction augmente sa puissance ! Et il n’y a que ça qui compte pour lui : le pouvoir et l’argent ! L’homme-à-grosses-couilles n’a qu’une perspective : sa propre jouissance. Et il est convaincu que la planète tiendra bien encore un peu, au moins jusqu’à ce qu’il meure. C’est tout ce qui lui importe. Ce qui adviendra après sa mort, il s’en contrefout, l’homme-à-grosses-couilles !
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- À votre place !? Mais je n’y suis pas ! En plus, je suis une femme !
- Avec un petit effort intellectuel, on doit pouvoir surmonter cet handicap

Chapitre 7 Page 282 sur 541
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- C’est à dire que c’est assez personnel, je ne sais pas si je dois me confier à vous.
- À moi ? Vous ne savez pas si vous devez vous confier ? Parce que, bien entendu, je ne suis qu’une passante rencontrée par hasard dans la rue ? C’est bien cela ?
- Excusez-moi. Il ne faut pas le prendre mal…
- Je vous rappelle que je suis votre psychiatre et que vous êtes venu à moi de vôtre plein gré pour me confier vos problèmes afin que je vous aide à les résoudre. Si vous me jugez pas apte à les entendre, il faudra peut-être à changer de médecin

Chapitre 6 - Page 280 sur 541
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La connaissance n'a jamais apporté le bonheur. Bien au contraire. Ceux qui ignorent les turpitudes et les horreurs de ce pauvre monde ne se posent pas de questions. Ils s'épargnent l'indignation, la révolte, la défaite et l'impuissance.
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Il restait une heure encore à attendre et Jarry, jambes croisées, consultait tranquillement son portable. Puis, il le mit dans sa poche et semblait somnoler en regardant les enfants qui jouaient dans le bac à sable. Son regard fut ensuite accroché par les hautes tours d'immeuble, de bien laids HLM des années soixante-dix, qui les dominaient de partout.
- Tu vois ces enfants de deux-trois ans qui jouent dans le bac à sable ? dit-il soudain à mi-voix.
- Oui.
- Ce sont nos futurs clients.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Simple déterminisme social, c'est ainsi.
[...]
Grimm désira montrer qu'il méritait cette confiance. Parce qu'il avait à ce moment-là la tête levée vers le ciel, son regard se porta aussi sur les hauts immeubles, condensés verticaux et vertigineux de la pauvreté du quartier.
Et, bien que le silence durât depuis plus de vingt minutes entre eux deux, il lâcha soudain sans détourner la tête :
- Tu dois avoir raison.
Alors, Jarry, avec un demi-sourire sur les lèvres :
- On gagnerait du temps en les arrêtant tout de suite.
- Effectivement.
Les deux hommes échangèrent un coup d'œil amusé.
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Finalement, certains savaient où on emmenait les juifs arrêtés par la police. Heureusement, Esther n'en voyait pas l'aspect tragique. Des camps? Le mot était vague et n'évoquait pas forcément le pire. Paradoxalement, cette information relançait même l'espoir. Esther avait l'impression de pouvoir visualiser ses parents. Les juifs étaient regroupés dans des camps, tout simplement. Et donc, peut-être, ses parents étaient-ils encore en vie.
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Finalement j'optais pour Bonicart qui accepta sans enthousiasme, alors que je reste convaincu que Mbagnik eût été plus sensible au geste [d'être le témoin de Jean-Baptiste] si le choix s'était porté sur lui. On nourrit ainsi quelques regrets éternels dans son existence, et celui-là en est un qui me peine quand le hasard y porte mes pensées.
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- La loi, aujourd hui, elle appartient à celle qui tient le fusil.
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Flight regroupe les gens qui sont dans le déni. […] Fight regroupe ceux qui se battent pour que ça change, des combatifs qui conservent l’espoir de sauver le monde. Et Freeze, regroupe ceux qui sont envahis par la peur, l’angoisse, la paralysie et la dépression. Pour vous je résume : les climato-négationistes sont dans le Flight , les écolos militants dans le Fight et les climatio-dépressifs dans le Freeze.
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La psychiatre américaine Lise Van Susteren a très bien défini ce stress permanent, avec des pensées intrusives et obsessionnelles, pour les gens, qui comme vous, sont convaincus de l’imminence une catastrophe écologique.
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- de faux papiers ? Mais c est très grave d avoir de faux papiers !
- C est encore plus grave d être juive, Esther.
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Ce que les hommes ne supportent pas, c est que nous puissions jouir sans leurs queue.
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La jeune fille était morte dans la découverte du plaisir, une femme avait pris sa place.
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Ce miel qui coulait de vous, je m en suis gavée sans partage ...
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