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Citations de Olivier Truc (495)


- C'est vous qui l'avez tué. C'est vous. Vos règles, vos tracés. On ne peut plus vivre de l'élevage comme avant.
- Personne ne l'obligeait à boire, répliqua Nina.
- Qu'est-ce que vous en savez ? Personne ne l'aidait. Ca faisait six mois qu'il n'avait pas ouvert une lettre. Il n'osait plus. Il avait peur.
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Aslak avait appris à aimer ces montagnes ce jour-là quand son grand-père lui avait dit : "Tu vois Aslack, ces montagnes, elles se respectent les unes les autres. Aucune n''essaye de monter plus haut que l'autre pour lui faire de l'ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu'elle est plus belle. On peut toutes les voir d'ici. si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les autres montagnes". Jamais son grand-père n'avait autant parlé. Sa voix était calme, comme toujours. Un peu triste peut-être. " Les hommes devraient faire comme les montagnes"...
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Une peau de rennes ne montrait pas de tendresse. Et la tendresse ne vous sauvait pas la vie. Une peau de rennes sauvait la vie.
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Klemet jetait des coups d'oeil brefs vers sa collègue. Il reporta son attention sur la route plongée dans l'obscurité. Ils restèrent silencieux le reste du trajet. Ils ne croisèrent que trois poids lourds, aussi menaçants que des monstres issus de l'abîme, avec leurs lampes habillant les cabines et leurs phares puissants balayant la toundra et réveillant des ombres inquiétantes qui s'éteignaient tout de suite après leur passage. Ils laissaient dans leur sillage des nuages d'une neige survoltée, comme si les flocons exprimaient leur colère d'avoir été dérangés.
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Le cri d'Aslak pétrifia le jeune garçon lapon dans sa barque. Il reconnut , fasciné , terrifié, la voix de gorge d'un chant lapon. Il était le seul ici à pouvoir en saisir les paroles. Ce chant, lancinant , guttural, l'emmenait hors de ce monde. Le joïk devenait de plus en plus haché , précipité. Le Lapon condamné aux feu de l'enfer voulait dans un dernier élan transmettre ce qu'il devait transmettre.
Puis la voix se tut . Le silence s'imposa . Le silence s'imposa. Le jeune lapon aussi resta silencieux. Il avait fait demi tour , voguant la tête pleine des râlements du mourant. Son sang avait été tellement glacé qu'il avait été saisi d'une évidence. Il savait ce qu'il devait faire. Et ce qu e, après lui , son fils devrait faire. Et le fils de son fils.
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- Je l'ai vu dimanche, lâcha enfin Aslak. Dimanche. Il était mal. Mal. Mal tout le temps. Pouvait plus. Il est venu manger ici. On s'était croisés à l'ouest, à trois quarts d'heure d'ici. Je lui ai dit de s'occuper de ses rennes. Il en avait de mon côté. Et du côté de Johan Henrik. Il était dépassé. […] C'est vous qui l'avez tué. C'est vous. Vos règles, vos tracés. On ne peut plus vivre de l'élevage comme avant.
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Aslak avait appris à aimer ces montagnes ce jour-là quand son grand-père lui avait dit : « Tu vois Aslak, ces montagnes, elles se respectent les unes les autres. Aucune n'essaye de monter plus haut que l'autre pour lui faire de l'ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu'elle est la plus belle. On peut toutes les voir d'ici. Si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les autres montagnes autour. » Jamais son grand-père n'avait autant parlé. Sa voix était calme, comme toujours. Un peu triste peut-être. « Les hommes devraient faire comme les montagnes », avait dit le vieil homme. » Aslak ne disait rien. Il regardait son grand-père, et il regarda le paysage qui s'étendait autour de lui. Jamais les montagnes alanguies de Laponie n'avaient été aussi belles. Les vagues infinies de bruyère avec leurs tons de feu, de sang et de terre, étincelaient et crépitaient de vie sous les rayons du soleil. Son grand-père prit un bois de renne qu'il avait ramassé en chemin. Il sortit son couteau et commença à tailler le bois. Ils étaient restés silencieux pendant des heures au sommet de cette montagne. À la fin, le grand-père avait montré le bois à Aslak. Il avait gravé leurs initiales, et la date du jour. Puis il avait calé le bois de renne entre deux grosses pierres. Il était fatigué. Avant de redescendre vers le campement, il avait pris la main d'Aslak et lui avait dit : « Ainsi, quand je serai mort, les hommes pourront dire que je suis passé par ici ce jour avec mon petit-fils. »
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[...] - Tu as entendu à la radio nationale ? Ils disent que ça pourrait être l'extrême droite, voire même des laestadiens d'ici. Ils disent que l'extrême droite veut empêcher les Lapons de renforcer leur identité avec le tambour, et les laestadiens veulent empêcher que les Lapons soient à nouveau tentés par leur ancienne religion.
- Je sais. Cela fait des motifs, pas des preuves.
- C'est quoi ces laestadiens ? Nous n'en avons pas dans le Sud.
L'air très détendu, Klemet leva son verre en direction de Nina.
- Santé.
- Santé, dit Nina.
- C'est une secte luthérienne. Le milieu dont je suis originaire.
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Là où ils voyaient des mines et ce qu'ils appelaient le progrès, les éleveurs voyaient autre chose. Ils voyaient des routes qui couperaient leurs pâturages, des camions qui effraieraient leurs rennes, des accidents lorsque les animaux devraient traverser les routes.
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Mais moi, j'avance sur des faits. Et ça prend du temps. Si tu veux de l'action, va donc rejoindre Brattsen, il est moins pointilleux que moi. Il arrête d'abord, il pose les questions après. J'avoue, j'ai tendance à prendre les choses dans l'autre sens. (p.326)
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J’ai peur quand,
Quelqu’un passe à côté de moi,
Quand les volets claquent au vent,
Quand je m’aperçois qu’une voiture blanche,
Fait des allées et venues,
Quand un taxi stationne dans la rue,
Ou quand un homme passe sans avoir peur.
(De Zeshan Sahil)
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« Je m'appelle Jérémy Lepage, j'ai 34 ans, et je vais commettre le meurtre parfait »...
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Avec le réchauffement climatique, les compagnies vont se précipiter pour exploiter les ressources du Grand Nord. Elles se précipitent déjà. Vous allez voir. Le nord va nourrir le sud du royaume, on va venir nous manger dans la main!
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- La vérité restera cachée à ceux qui ne veulent pas la voir, et seulement à ceux-là
Nous autres, nous la connaissons. Seule la justice restera cachée.
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Un paysage féérique, presque irréel tant les tons s'opposaient, mais sans se nuire, le ciel découpant la toundra, la toundra portant le ciel, comme si l'un et l'autre se rendaient hommage en revêtant leurs plus belles parures.
P 244
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Nos yeux ne sont pas prisonniers. Regarde autour de toi. Les montagnes … ce sont les Suédois qui sont prisonniers. Les esprits de nos morts habitent ces montagnes pour l’éternité, et pour l’éternité, ils hanteront ceux qui viendront nous dire comment vivre et ne pas vivre. Regarde ces roches, ces vallées, ces sommets, ces lacs. Chacun a son nom et son histoire. Quand on marche ici, la nature devient une scène vivante où les histoires de notre peuple sortent des ruisseaux et des pierres. C’est pour ça que nous ne sommes jamais seuls ici, et ça les Suédois ne peuvent pas le comprendre.
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La terre, sa toundra, leur mémoire. Notre histoire qui s'écrit en lettres de lichen, en décrets de bruyère, en actes de buissons, en ordonnances de roches.
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Gieddegeasgalgu était une créature féminine sami qui vivait à la périphérie des campements et que l'on pouvait invoquer par temps difficile. De celles qui survivaient dans les croyances sami même après plusieurs siècles d'évangélisation.
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Un paysage féérique, presque irréel tant les tons s'opposaient, mais sans se nuire, le ciel découpant la toundra, la toundra portant le ciel, comme si l'un et l'autre se rendaient hommage en revêtant leurs plus belles parures.
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On sauve une vie en sauvant un homme.
On ne sauve pas un homme en sauvant sa vie.
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