Citations de Osamu Tezuka (273)
Je n'irai nulle part ! Je veux retourner dans ma chambre de la resserre ! C'est là mon vrai foyer.
Tout commence lors de l'immédiat après guerre au Japon : l'occupant américain impose ses volontés au vaincu exsangue dans un but "démocratique", notamment des réformes. Les effets de l'une d'elles, la réforme agraire, se font sentir jusque dans une région reculée du nord de Tokyo, à Yodoyama, où la famille des grands propriétaires terriens Tenge faisait la loi jusqu'alors.
Jiro... Pourquoi t'es revenu ? Pourquoi t'es pas mort pour la patrie ? Tu n'es pas le bienvenu ! Je veux pas te voir, va-t'en !
Sakuemon Tenge, 52 ans, grand propriétaire terrien, orgueilleux, arrogant, débauché, lubrique, insolent, sceptique, machiavélique... Pas un qualificatif de mépris qui ne lui soit applicable. Et pourtant, personne pour lui tenir tête dans une famille si nombreuse.
Je lutte avec l'énergie du désespoir. Il y a cinq ans, je me suis sacrifié pour la patrie... Prisonnier, je me suis vendu aux Américains, pour survivre cette fois... Du coup, j'ai renoncé à tout : Justice, honneur, pudeur, fierté, et tout ça.
C'est malheureux mais je ne la laisserai plus revoir personne ! Elle est née avec ce destin... on n'y peut rien. Préfèrerais-tu... que l'honneur de la famille soit éclaboussé et que les étrangers nous montrent du doigt ?
Tous ceux qui entrent chez lui ou en sortent sont sur la liste noire de notre pays.
Cette fois, il ne sera pas possible de maquiller ça en suicide, comme pour cette femme.
- Je vous demande d'accorder vos violons, dans l'intérêt suprême de la famille ! Pour tout le monde, Ayako est morte d'une pneumonie.
Quand on t’a amené en salle d’opération, tu n’avais plus ni crâne, ni visage, ni bras, ni jambes, ni viscères, tout était réduit en charpie. Tout le monde te croyait mort… J’ai tenté le tout pour le tout… Et tu as survécu, par miracle. (…). Je me suis dit que les médecins étaient des surhommes !
Ces esprits portent différents noms: il y a les "nushis" (maîtres), les "mononoké" (esprits) ou les "uji-gami" (totems)... Ils sont perpétuellement en lutte les uns contre les autres pour des questions de territoire.
C'est exactement comme les rivalités qui existent entre hommes politiques ou cadres de grandes entreprises. Avec un résultat largement comparable qui est que ce sont toujours les moins concernés et les plus misérables qui finissent par subir les véritables conséquences de ces interminables luttes de pouvoir...
L'été suivant, une nouvelle calamité s'abattit sur le village qui se tenait au pied du mont Kuro-ga-také. Depuis plusieurs mois, on percevait d'inquiétants grondements qui semblaient monter de la terre. Le bruit commença à courir que le Kuro-ga-také allait probablement entrer en éruption.
Certains jours, on entendait plus un oiseau chanter, ni un insecte ramper. Il régnait un calme à vous glacer le sang. D'autres jours en revanche, l'air était chargé de mugissements furieux, comme si des centaines de femmes s'étaient mises à pleurer en même temps.
Un chasseur, sourd aux avertissements, s'était aventuré près du sommet. Là où l'on ne trouvait auparavant que quelques fumerolles inoffensives, il fut entouré par de terribles vapeurs rouges, qui le mirent dans une telle frayeur qu'il redescendit sans demander son reste.
Il était une fois une montagne appelée Kuro-ga-také, c'est-à-dire "le Pic noir de l'éternel souffleur de feu". Ce nom lui venait d'une époque lointaine, pendant laquelle le Kuro-ga-také avait été un volcan. Il gardait de ce temps-là une grande bouche ouverte en son sommet, et un air de géant peu commode quand on le regardait de loin. Au fond de son cratère stagnait une eau rouge comme le sang. Les oiseaux et insectes qui avaient le melheur de survoler ce lac y tombaient raides morts, asphyxiés par les émanations toxiques. Au milieu des fumerolles sifflantes et empoisonnées vivait le maître du Kuro-ga-také et de son lac, un grand spectre aux longs cheveux blancs du nom d'Abiru.