Écrire des apocryphes holmésiens à la manière du Maître (Conan Doyle) n'est jamais un exercice aisé. Beaucoup s'y sont essayés mais peu ont réussi brillamment à le faire.
Pour une fois, je n'ai rien à redire à ce recueil d'enquêtes de Sherlock Holmes car les trois pasticheurs ont réussi à le faire au plus proche de la manière de Conan Doyle.
Ce dernier s'était même prêté au jeu du pastiche de son personnage dans une nouvelle intitulée "Comment Watson comprit le truc" qui figurait dans un tout petit livre destiné à une maison de poupée, haute d'un mètre, et destinée en cadeau à la reine Mary, l'épouse de George V.
Anybref, ce recueil de 4 nouvelles est savoureux, se déguste avec une bonne tasse de thé par temps pluvieux, avec un sourire béat de satisfaction affiché sur les lèvres.
Certes, il est toujours difficile de penser et d'écrire comme un auteur, mais certains y sont arrivés et la preuve est dans ce 4ème tome des Avatars de Sherlock Holmes.
On a des références canoniques, des déductions du détective, la nouvelle de Conan Doyle est drôle et fait penser à l'épisode de la Granada "Le patient à demeure" et la fameuse scène d'ouverture chez le barbier où Watson se lançait dans le jeu de la déduction avec Holmes, se plantant royalement.
"L'Affaire de la caisse en bois" aurait pu être tirée du canon holmésien tant elle semble familière, comme si nous l'avions lue un jour dans un recueil des aventures officielles du grand détective londonien.
"L'Affaire du curieux canari" fera connaître à Holmes un échec, comme il en eut quelques uns dans sa carrière, notamment lorsqu'il avait sous-estimé le danger qui menaçait la personne visée.
Quant à "L'Énigme de la main invisible", elle entraînera nos deux compères à Paris, pendant l'affaire Dreyfus (pour le commencement) et nous croiserons Mme Marguerite Steinheil, la maîtresse de celui qui "se voulait César, mais ne fut que Pompée" (Félix Faure), celle qui fut surnommée ensuite "La pompe funèbre".
Oui, ELLE ! Cette histoire coquine qui donna lieu à ce joli jeu de mot, inventé après, sans aucun doute, que l'on mis dans la bouche (oups) du prêtre appelé à l'Élysée en catastrophe pour administrer les derniers sacrements : "Le président a-t-il encore sa connaissance ? — Non, monsieur l'abbé, elle est sortie par l'escalier de service".
Anybref, cette enquête, différente des autres, se déroulera sur 10 années, même si, entre temps, Holmes laissa tomber cette histoire pour y revenir le moment opportun.
Assurément, pour ce petit recueil de nouvelles apocryphes, on est dans le haut de gamme. Dommage que ce soit si court, mais quand c'est bon, on peut se contenter d'avoir un goût de trop peu vu qu'on a tutoyé les anges.
Lien :
https://thecanniballecteur.w..