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Citations de Pablo Servigne (233)


En 2010, les épisodes de sécheresse en Russie ont par exemple amputé de 25% la production agricole et de 15 milliards de dollars l'économie (1% du PIB), obligeant le gouvernement à renoncer cette année-là à des exportations.
Réchauffement et sueurs froides-p67-
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Le rationnement peut finalement être considéré comme une politique solidaire dans un monde comprimé par des limites. Alors que "l'abondance permet l'indépendance, [...] la limitation des ressources introduit l'interdépendance". [...]
Il y a deux idées fortes associées au rationnement : "celle des parts justes, c'est-à-dire calculées de façon équitable à partir de la quantité disponible, et celle d'une égalité de tous, évoquant une suspension des privilèges sociaux".
-Et l'humain dans tout ça ?-p245-
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Alors que certaines catastrophes sont bien réelles et nourrissent le besoin d'actualité des journaux - accidents d'avion, ouragans, inondations, déclin des abeilles, chocs boursiers ou guerres -, est-il pour autant justifié d'insinuer que notre société "va droit dans le mur", d'annoncer une "crise planétaire globale" ou de constater une "sixième extinction de masse des espèces" ?
Intoduction-Il faudra bien aborder le sujet un jour...
-p13-
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[...] non seulement les instabilités géopolitiques et le réchauffement climatique menacent gravement le fonctionnement normal des réacteurs (terrorisme, conflits armés, manque d'eau pour le refroidissement, inondations,etc.), mais, en cas d'effondrement financier, économique puis politique des régions nucléarisées, qui pourra garantir le maintien en poste des centaines de techniciens et d'ingénieurs chargés de la simple extinction des réacteurs ?
Chap 9 Une mosaïque à explorer p 200
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Dans l’univers d’un élevage de dindes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’éleveur vient tous les jours donner des grains et il fait toujours chaud. Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance... jusqu’à la veille de Noël ! S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, le 23 décembre, elle dirait à ses congénères qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir...
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(...) l'utopie a changé de camp : est aujourd'hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant.
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L’utopie a changé de camp : est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant.
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Pablo Servigne
L'effondrement est tel que nous devons nous interroger sur la place de l'humain sur cette Terre. La science ne prescrit pas de solutions à cette question.
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Ce qui nous fait peur dans l'idée d'une grande catastrophe, c'est la disparition de l'ordre social dans lequel nous vivons. Car une croyance extrêmement répandue veut que, sans cet ordre qui prévaut avant le désastre, tout dégénère rapidement en chaos, panique, égoïsmes et guerre de tous contre tous. Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, cela n'arrive pratiquement jamais. Après une catastrophe, c'est à dire un «événement qui suspend les activités normales et cause de sérieux dommages à une large communauté [*]», la plupart des humains montrent des comportements extraordinairement altruistes, calmes et posés (sont exclues de cette définition les situations où il n'y a pas d'effet de surprise, comme les camps de concentration, et les situations plus complexes des conflits armés). «Des décennies de recherches méticuleuses sur le comportement humain face aux désastres, aux bombardements durant la seconde guerre mondiale, aux inondations, aux tremblements de terre et aux tempêtes à travers le continent et ailleurs dans le monde l'ont démontré [**]». Dans ces situations, certains prennent même des risques insensés pour aider des personnes autour d'eux, aussi bien des proches que des voisins ou de parfaits étrangers. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'image d'un être humain égoïste et paniqué en temps de catastrophe n'est pas du tout corroborée par les faits.

[*] D.P. Aldrich, Building Resilience. "Social Capital in Post-Disaster Recovery", University of Chicago Press, 2012.
[**] R. Solnit, "A Paradise Built in Hell : The Extraordinary Communities That Arise in Disaster", Penguin Books, 2012.
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Certes, la possibilité d'un effondrement ferme des avenirs qui nous sont chers, et c'est violent, mais il en ouvre une infinité d'autres, dont certains étonnamment rieurs. Tout l'enjeu est donc d'apprivoiser ces nouveaux avenirs, et de les rendre vivables.
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Prendre un tel chemin [la collapsologie] ne laisse pas indemne. Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves. Au cours de ces années de recherches, nous avons été submergés par des vagues d'anxiété, de colère et de profonde tristesse, avant de ressentir, très progressivement, une certaine acceptation, et même, parfois, de l'espoir et de la joie. En lisant des ouvrages sur la transition, comme le fameux manuel de Rob Hopkins, nous avons pu relier ces émotions aux étapes d'un deuil. Un deuil d'une vison de l'avenir. En effet, commencer à comprendre puis à croire en la possibilité d'un effondrement revient finalement à renoncer à l'avenir que nous nous étions imaginé. C'est donc se voir amputer d'espoirs, de rêves et d'attentes que nous avions forgés pour nous depuis la plus tendre enfance, ou que nous avions pour nos enfants. Accepter la possibilité d'un effondrement, c'est accepter de voir mourir un avenir qui nous était cher et qui nous rassurait, aussi irrationnel soit-il. Quel arrachement !
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Parallèlement, les sciences de la complexité découvrent qu'au-delà de certains seuils, les systèmes complexes - dont les économies ou les écosystèmes - basculent brusquement vers de nouveaux états d'équilibre impossibles à connaître à l'avance, voire s'effondrent. Nous sommes de plus en plus conscients que nous avons transgressé certaines "frontières" qui garantissaient la stabilité de nos conditions de vie, en tant que société et en tant qu'espèce. Le système climatique global, de nombreux écosystèmes ou de grands cycles biogéochimiques de la planète ont quitté la zone de stabilité que nous leur connaissions, annonçant le temps de grandes et brusques perturbations, qui en retour déstabiliseront les sociétés industrielles, le reste de l'humanité et même les autres espèces.
Le paradoxe qui caractérise notre époque - et probablement toutes les époques où une civilisation se heurtait à des limites et transgressait des frontières - est que plus notre civilisation gagne en puissance, plus elle devient vulnérable. Le système politique, social et économique moderne globalisé, grâce auquel plus de la moitié des humains vivent, a sérieusement épuisé les ressources et perturbé les systèmes sur lesquels il reposait - le climat et les écosystèmes -, au point de dégrader dangereusement les conditions qui permettaient autrefois son expansion, qui garantissent aujourd’hui sa stabilité, et qui lui permettront de survivre.
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Là où le problème devient sérieux, c'est que la globalisation, l'interconnexion et l'homogénéisation de l'économie ont rigidifié encore le verrouillage, en augmentant exagérément la puissance des systèmes déjà en place. Selon la thèse de l'archéologue Joseph Tainter, cette tendance apparemment inexorable des sociétés à se diriger vers de plus grands niveaux de complexité, de spécialisation et de contrôle sociopolitique, serait même l'une des causes majeures de l'effondrement des sociétés. En effet, avec le temps, les sociétés se tournent naturellement vers des ressources naturelles de plus en plus coûteuses, car difficiles à exploiter (les plus faciles étant épuisées en premier), réduisant ainsi leurs bénéfices énergétiques, au moment même où elles accroissent leur bureaucratie, les dépenses de contrôle social intérieur et les budgets militaires, afin de simplement obtenir un statu quo. Verrouillé par toute cette complexité, le métabolisme de la société atteint un seul de rendement décroissant qui la rend de plus en plus vulnérable à l'effondrement.
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Sans pétrole, le système électrique actuel, y compris le nucléaire, s'effondrerait.
En fait, il est inimaginable de remplacer le pétrole par les autres combustibles que nous connaissons bien. D'une part parce que ni le gaz naturel, ni le charbon, ni le bois, ni l'uranium ne possèdent les qualités exceptionnelles du pétrole, facilement transportable et très dense en énergie. D'autre part parce que ces énergies s'épuiseraient en un rien de temps, à la fois parce que la date de leur pic approche, et surtout parce que la plupart des machines et des infrastructures nécessaires à leur exploitation fonctionnent au pétrole. Le déclin du pétrole entraînera donc le déclin de toutes les autres énergies. Il est donc dangereux de sous-estimer l'ampleur de la tâche à accomplir pour compenser le déclin du pétrole conventionnel.
Mais ce n'est pas tout. Les principaux minerais et métaux empruntent la même voie que l'énergie, celle du pic. Une étude récente a évalué la rareté de 88 ressources non-renouvelables et la probabilité qu'elles se trouvent en situation de pénurie avant 2030. [...]. Nous approchons rapidement de ce que Richard Heinberg appelle le «pic de tout». Souvenez-vous de la surprenante exponentielle : une fois les conséquences visibles, tout n'est qu'une question d'année, voire de mois.
En résumé, on peut s'attendre à un déclin imminent de a disponibilité en énergies fossiles et en matériaux qui alimentent la civilisation industrielle.
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Mais un individu ou une espèce qui tue ou épuise ses voisins finit par se retrouver seul(e) et par mourir. N’est-ce pas la voie que l’espèce humaine a décidé de prendre ? Nous programmons méticuleusement notre future solitude dans une illusion d’ « indépendance ». En fait, nous creusons tout simplement notre tombe.
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La vrai bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne présentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité ( le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faillite fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent.

Milan Kundera.
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«Une surpopulation mondiale, une surconsommation par les riches, et de piètres choix technologiques [*]», ont mis notre civilisation industrielle sur une trajectoire d’effondrement. Des chocs systémiques majeurs et irréversibles peuvent très bien avoir lieu demain, et l'échéance d'un effondrement de grande ampleur apparaît bien plus proche qu'on ne l'imagine habituellement, vers 2050 ou 2100. Personne ne peut connaître le calendrier exact des enchaînements qui transformeront (aux yeux des archéologues) un ensemble de catastrophe en effondrement, mais il est plausible que cet enchaînement soit réservé aux générations présentes. Telle est l'intuition, que nous partageons avec bon nombre d'observateurs, qu'ils soient experts scientifiques ou activistes.

[*] P.R.Ehrlich et A.H. Ehrlich, "Can a collapse of global civilization be avoid ?", 2013.
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Plusieurs centaines de milliers de boulons, d’écrous et de rivets de tailles différentes, des dizaines de milliers de pièces métalliques pour les moteurs et la carrosserie, des pièces en caoutchouc, en plastique, en fibre de carbone, des polymères thermodurcissables, des tissus, du verre, des microprocesseurs... Au total, six millions de pièces sont nécessaires pour construire un Boeing 747.
Pour assembler ses avions, Boeing fait appel à près de 6 500 fournisseurs basés dans plus de 100 pays et effectue environ 360 000 transactions commerciales chaque mois. Telle est l’incroyable complexité de notre monde moderne.
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Le modèle HANDY [Human And Nature Dynamics] [*] est d'autant plus pertinent que notre société montre aujourd'hui tous les symptômes de la société inégalitaire consommatrice de ressources décrite dans le modèle. Depuis les années 1980, les inégalités ont littéralement explosé. Le problème est que nous avons les preuves que les inégalités économiques sont très toxiques pour notre société.
Selon Joseph Stigliz, elles découragent l'innovation et érodent la confiance des populations en renforçant un sentiment de frustration qui sape la confiance des populations envers le monde politique et ses institutions. «La démocratie elle-même se trouve mise en danger. Le système semble avoir remplacé le principe "une personne, une voix" par la règle "un dollar, une voix". [...] L'abstention progresse, renforçant encore la mainmise des plus riches (qui eux votent) sur le fonctionnement des pouvoirs publics [**].»
Les inégalités sont aussi toxiques pour la santé. Les sentiments d'angoisse, de frustration, de colère et d'injustice de ceux qui voient cet horizon d'abondance leur échapper, ont un impact considérable sur les taux de criminalité, l'espérance de vie, les maladies psychiatriques, la mortalité infantile, la consommation d'alcool, les taux d'obésité, les résultats scolaires ou la violence des sociétés. Ce constat est remarquablement décrit, documenté et chiffré par les épidémiologistes Richard Wilkinson et Kate Pickett dans leur best-seller "Pourquoi l'égalité est meilleure pour tous".

[* : Développé par une équipe multidisciplinaire composée d'un mathématicien, d'un sociologue et d'un écologue, le modèle HANDY simule les dynamiques démographiques d'une civilisation fictive soumise à des contraintes biophysiques. C'est une expérience scientifique qui vise à mieux comprendre les phénomènes d'effondrement observés par le passé et à explorer les changements qui permettraient de l'éviter dans le futur. L'originalité de ce nouveau modèle réside dans le fait qu'il intègre le paramètre des inégalités économiques.]
[** : Citation extraite de "Le Prix de l'inégalité", J. Stigliz, éd. Les Liens qui Libèrent, 2012]
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C’est voir que soudainement, l’utopie a changé de camp : est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant.
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