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Citations de Pacôme Thiellement (220)


Le jihad est la guerre que l’homme fait contre lui-même et contre ses instincts pour répondre à l’appel de Dieu. Le jihad esthétique est le combat de l’artiste contre ses propres déterminations pour accomplir son œuvre, dans toute sa grandeur et son inactualité, à travers toutes les impossibilités qu’il rencontre, qu’elles viennent du dehors, comme du plus profond de lui-même.
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Ce que les gnostiques avaient fait au judaïsme d’abord, au christianisme ensuite, les Beatles, à travers leur pop music, pleine et légère, complexe de toute la culture européenne et simple comme un enfant qui danse, l’avaient fait au rock. « Nous avons combattu la loi, écrit John Lennon en 1978 dans son livre Éclats de ciel écrits par ouï-dire, et la loi a perdu. »

Ce n’est pas en rejetant la loi qu’on s’extrait de son emprise, mais en la pervertissant, en la métissant et en l’épissant. Les gnostiques furent d’abord de grands parodistes, insistant sur le ratage de la Création et l’imbécillité congénitale du dieu à l’origine de notre monde. L’auteur du Deuxième Traité du grand Seth est formel : « Et une voix, celle du Cosmocrator, s’éleva alors vers les anges : “Je suis Dieu et il n’y en a pas d’autre que moi.” Mais je me mis à rire gaiement à la vue de sa vanité. » Ce que comprirent les gnostiques, c’est que, pour se dépêtrer d’une fiction totalisante, il faut accumuler les fictions singulières, dissipatrices, noyautées par le vide qui les fonde, le secret qu’elles révèlent (Dieu n’existe pas, moi non plus, donc je suis Dieu et tout est possible) et autour duquel elles tournent. C’est même la seule condition de la liberté et le seul athéisme qui sache rire. « Leur “simplicité” consiste à vrai dire dans le rejet total de la discipline » (Tertullien).

La gnose n’a jamais créé d’ordres du monde que pour les contraindre à se révéler ultérieurement comme des absurdités grotesques et terribles, ce qui fit de ses praticiens les cibles systématiques de tous les pouvoirs organisés. « Il me semble, écrit encore Lennon dans Éclats de ciel écrits par ouï-dire, que les seuls chrétiens dignes de ce nom étaient (sont ?) les gnostiques, qui croient en la connaissance de soi, c’est-à-dire en la nécessité de devenir des Christ, de trouver le Christ qui est en soi. »

Le mellotron, c’est l’homme conscient de son identité truquée, de sa nature de double ou d’escamoteur.
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On est attaché à la possession d'une chose parce qu'on croit que si on cesse de la posséder , elle cesse d'être.
Simone Weil
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"En l'absence de tout accès traditionnel au monde de l'âme, la fiction nous initie. Elle nous apprend à nous préparer, et nous sépare de l'action brutale." (p. 110)
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Comme les personnages qui vivent et font vivre des trahisons, d'aucuns ont estimé que la série avait trahi ses promesses et ses spectateurs. "Curieusement, ces fans mécontents ne se sont jamais demandé s'ils ne pouvaient pas trouver, en eux-mêmes, le sens de ces fameuses énigmes. [...] Ils ont beaucoup exigé de Lost en échange du temps passé à en regarder les épisodes. Ils ne se sont pas demandés si Lost, en retour, pouvait exiger quelque chose d'eux en échange du temps passé à les écrire et à les réaliser." (p. 38)
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citant Dante dans la Divine Comédie :
Je voulais voir comment se joint
L’image au cercle, comment elle s’y noue,
Mais pour ce vol mon aile était trop faible :
Sinon qu’alors mon esprit fut frappé
Par un éclair qui vint à mon désir.
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Citant Farîd al-Dîn ‘Attar : Mon discours est sans parole, sans langue et sans bruit. Comprends-le sans esprit et entends-le sans oreille.
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Citant Jean Cocteau dans Orphée : Les miroirs sont les portes par lesquelles entre la mort.
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Citant Franz Kafka : Ce n’est pas le regard qui saisit les images, ce sont elles qui saisissent le regard. Elles submergent la conscience.
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Le troll naît de la structure même des échanges en ligne : il en est le produit le plus sophistiqué et le plus adapté puisqu'il en est le plus efficace, celui qui engendre le plus grand nombre de réactions et donc se hisse nécessairement en tête des informations triées par les algorithmes. Il est le plus adapté au fonctionnement des réseaux sociaux parce qu'il est moins sensible au mal qu'il fait aux autres par ses propos - comme les êtres les plus adaptés au monde capitaliste sont ceux qui sont capables d'indifférence aux conséquences de leurs actes.
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Et toutes leurs chansons sont de bons vecteurs d'anamnèse rappelant l'auditeur à son identité divine. Mais la chanson " Instant Karma " ne parle pas seulement de l'anamnèse ; elle parle des chansons de Lennon ou des Beatles en tant qu'elles en sont le vecteur. C'est une chanson sur les chansons elles-mêmes.
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Toutes les chansons de John Lennon ou des Beatles parlent d'une société de solitaires, de cœurs brisés, d'hommes de nulle part.
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Pacôme Thiellement
," dans chaque être il y a une étincelle de Lumière d'autant plus grande que celle-ci est éloignée du pouvoir dont jouissent les hommes et qui est le facteur principal de leur enténèbrement ».
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Jusqu'à nos quarante ans environ, les équilibres ou les déséquilibres de l'instruction et de l'amitié ne sont jamais évidents: il y a des crapules qui nous ont beaucoup aidés, et des anges qui nous ont laissé gésir comme des morts. Il y a des amis qui sont adorables et qui nous laissent crever comme des porcs, et d'autres, coincés ou bizarres, qui transforment notre coeur, nous font grandir et aimer davantage. C'est à la façon dont nous nous sentons ensuite que nous devrions évaluer la qualité d'une amitié. Face à l'amitié, on ne doit jamais nous reprocher ou se reprocher quoique ce soit. Les chantages sont incessants; les procès sont si pénibles, les obligations si peu nécessaires; l'insistance est si courante qu'on en oublierait presque que l'amitié est et doit être de l'ordre de la décision la plus intime et la moins contraignante possible. On ne devrait jamais demander son amitié à quelqu'un. On ne devrait rien attendre et n'accepter de recevoir que le nécessaire. Mais pour cela, il faut avoir écumer beaucoup de demi-amis, de presque amis et de faux amis.
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Ça ne sert à rien de regarder le passé en se demandant ce que nous avons perdu. Ce qu'il faut, c'est lutter au présent pour défendre ce qui nous semble juste. Et pour ça, il faut également lutter contre l'arme suprême des Ténèbres: la capacité à nous faire minimiser nos victoires et surestimer nos pertes. Les Ténèbres sont toujours plus fortes quand elles réussissent à nous convaincre qu'elles gagnent toujours et nous perdons sans cesse. Mais ce n'est pas une vraie perte, ce n'est pas une perte essentielle: nous n'avons jamais perdu devant les Ténèbres tant que nous sommes restés fidèles à nos principes.
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Ce serait beau si nos malheurs ne provenaient que de la malveillance des autres gens. Ce serait beau si nous n'avions à nous soucier que des actions mauvaises des ennemis extérieurs. En réalité, notre vie est, en permanence et avant tout, une guerre contre ce qui en nous est complice de ce qui nous nuit. Notre vie est une guerre contre cette âme infiltrée en nous qui ne cherche qu'à vampiriser notre puissance par le cynisme et vaporiser notre volonté par la dépression. Et si le bonheur est un art de la guerre, alors, comme tout authentique discipline artistique, cet art s'apprend.
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Si aimer ce qu'on aime est la première étape pour cesser d'être malheureux, vouloir ce qu'on veut est la deuxième, et celle-ci représente un saut qualitatif de grande ampleur. Ce n'est pas facile d'aimer ce qu'on aime ; c'est très difficile de vouloir ce qu'on veut.
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Toute une vie ne suffirait pas à apprendre à chérir le malheur. Non pas en tant que pénitence pour nos péchés mais en tant que matière indispensable à l'édification de notre bonheur. Et toute une vie ne suffirait pas à apprendre à reconnaître dans nos peines, le prologue de nos joies. C'est-à-dire à les aimer, parce que leur présence rend les joies qui suivent plus intenses. Le bonheur tient dans notre capacité à transformer l'enfer en paradis.
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Mais nous n'aimons pas tellement aimer ce que nous aimons. La preuve, c'est que nous n'y passons pas beaucoup de temps. Nous passons infiniment moins de temps à aimer ce que nous aimons qu'à ne pas aimer ce que nous n'aimons pas. Et ce temps nous indique que nous sommes loin d'aimer ce que nous aimons autant que nous n'aimons pas ce que nous n'aimons pas.
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La contre-initiation est le sujet le plus brûlant de l’œuvre de René Guénon. Dans l’un de ses derniers livres, Le Règne de la quantité et les Signes des temps, publié en 1945, cet auteur décrit les deux phases successives de la Modernité, analogue aux deux phases de la manifestation : à la pravttî-mârga correspond la phase de solidification, qui va du rationalisme au matérialisme ; et à la nivrttî-mârga correspond la phase de dissolution, qui comprend toutes les formes de « spiritualité à rebours », et, plus particulièrement, la psychanalyse, le théosophisme et le spiritisme.
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