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Critiques de Pascal Manoukian (298)
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Ce que tient ta main droite t'appartient

« Tu sais ce que le prophète a dit ?

- A propos de quoi ? Il a dit beaucoup de choses.

- De la guerre contre les mécréants.

- Non.

- Qu’après la victoire tout ce que tient ta main droite t’appartient. Alors elles sont toutes à toi. »



« Ma malakat aymanukum » possède plusieurs traductions, dont les deux suivantes : « ceux que ta main droite possède » (M.H. Shakir) ou « ceux qui sont tes esclaves » (N.J. Dawood). Ce que possède ta main droite t’appartient, tu en disposes à ta convenance.



A Paris, Karim et Charlotte mènent une vie heureuse, faite de complicité et de simplicité, et bientôt, leur famille va s’agrandir. Charlotte est enceinte de six mois, et le jeune couple s’apprête à accueillir une petite Isis (en hommage à la déesse égyptienne adulée de son peuple), dont la naissance est attendue avec impatience et excitation. Charlotte et Karim forment un couple particulièrement heureux et libre, ils s’aiment sans contraintes, ils aiment être ensemble oui, mais ils n’hésitent pas non plus à s’accorder des moments plus « égoïstes », Karim avec ses copains et Charlotte avec ses copines, et, en cette chaude soirée estivale, Charlotte ne manque pas à la règle. Ce soir, c’est terrasse avec les filles, apéro et rires jusqu’à pas d’heure.



Tout vient à point qui sait attendre, dit la maxime…



Tout vient à point ou ne vient pas. Isis ne verra jamais le jour, et Karim ne verra plus jamais Charlotte. Pourquoi ? Parce que sa route a croisé celle d’Aurélien, un jeune paumé qui s’est converti à l’Islam et qui s’est fait enrôler par des Islamistes. Avec ingéniosité, intelligence et ruse (Ô combien leurs tactiques sont révoltantes, tant elles passent entre les mailles du filet), Aurélien a finalement trouvé un sens à sa vie, en mettant fin à celle des autres, en se sacrifiant pour le pardon d’Allah, comme on le lui a promis, il a trouvé la Lumière et mis fin à son calvaire sur Terre, lui qui était délaissé de ses pairs, sa mère, ses anciens copains d’école, dont Karim faisait partie.



Pourquoi ? Et comment survivre après ça, après cet acharnement de haine intangible pour des convictions absurdes, de prêches perfides et fallacieux ?



Karim n’a plus rien à perdre, puisqu’on lui a tout pris. La seule volonté qui lui reste c’est ce désir ardent de vengeance, au nom d’Isis et de Charlotte. Mais rien ne se passe à Paris, tout se déroule dans les hautes sphères de l’Etat islamique, en Syrie, et pour venger les siens, Karim va devoir adhérer aux dogmes qui ont détruit sa vie, côtoyer les hommes qui ont amené Aurélien à devenir martyr au nom d’un Dieu qu’il ne connaissait pas, aider les ennemis, les traîtres, travailler à leurs côtés et les aider dans leur quête d’une toute-puissance prétendument méritée et, dans ce périple qui le poussera dans tous ses retranchements, Karim aura pour seul but de rencontrer l’homme qui dirige tous ces soldats, loin des champs de bataille, loin des conflits sur le terrain, loin des corps démembrés, loin des femmes esclaves, loin des massacres, loin des horreurs de cette guerre.



Je ne saurais vous décrire ce roman, il faut le lire et le vivre ; il ne s’agit pas d’un simple roman, d’un livre qu’on lirait comme ça, pour passer le temps, pour se détendre, non ; on plonge dans un drame, corps et âme, et on avance, avec Karim, on progresse pas à pas, avec angoisse, dans le quotidien de sa lutte acharnée. J’ignorais tellement de choses, qu’il s’agisse des techniques de communication des djihadistes, des génocides qu’ils commettent, des prouesses technologiques dont ils usent. Pascal Manoukian a écrit un roman qu’il faut lire, un roman profondément humain, terriblement humain malheureusement, qui perturbe, dérange et démange.



En découvrant Karim et son parcours, vous découvrirez ô combien « ce que tient leur main droite leur appartient ».





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Le paradoxe d'Anderson

Livre indispensable pour comprendre cette société des gilets jaunes ou faire des études ne garantie pas forcément son avenir. Roman social ou l'on assiste à une descente aux enfers d'une famille type dont la mère subit le démantèlement de son usine et dont le père tente de résister au sein d'une grève qui le conduira à son propre licenciement. Nous assistons au suicide programmé d'une famille perdue dans un siècle ou l'humain est nié afin d'offrir aux investisseurs les meilleurs profits.

Pascal Manoukian nous alerte sur un monde au bord de l'asphyxie et ou personne n'est à l'abri.

A rapprocher des écrits de Gérard Mordillat, Jean-Pierre Levaray ....









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Le paradoxe d'Anderson

Comment résumer ce roman ? Il explique la désespérance d’un nombre de plus en plus grand de nos concitoyens. Il montre la fragilité de nos situations sociales, professionnelles., la perte de la foi en l’avenir, la transmission impossible pour les ouvriers.

Dans ma bibliothèque « Vivement que je lise »

Merci à mes amis lecteurs de m’avoir donné envie.
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Le paradoxe d'Anderson

J’ai eu le privilège de lire ce livre en avant première de cette rentrée littéraire. Et j’attendais la date officielle de sortie pour vous livrer mon avis.

Il sera dans toutes les bonnes librairies dès demain.

Précipitez- vous, c’est un excellent bouquin.



Le paradoxe d’Anderson



Un petit village dans le nord de l’Oise.

Aline et Christophe sont les heureux parents de Mathis et Léa.

Ils mènent une vie simple mais ils la trouvent belle, se satisfaisant de plaisirs élémentaires.

Ils ont une petite maison à la campagne achetée à crédit, un travail et des projets.

C’est l’année du bac pour Léa en terminale ES et ils ont confiance en elle et en sa réussite.

Bref, tout va bien dans leur petite vie tranquille et paisible rythmée par le travail, si ce n’est la maladie de Mathis mais l’amour qu’ils lui portent leur permet d’avancer tous ensemble.



Jusqu’à ce que leurs deux usines respectives tombent sur le coup d’un plan social...

Et leur monde s’écroule.

Comment faire face aux crédits, aux études à subventionner, au vieillissement des parents, aux factures, aux dépenses du quotidien lorsque tout s’effondre ?

Christophe et Aline, vont chercher coûte que coûte à protéger leurs enfants, débordant d’imagination afin que ces derniers ne se rendent compte de rien.



Ils vont en parallèle devoir prendre des décisions capitales afin d’ essayer de garder leur barque à flot, chacun de leurs actes et chacune de leurs décisions étant guidés par la petite voix post mortem de l’arrière grand-père Léon dit Staline.



Un livre qui nous met face à nos peurs les plus intimes comme celle de ne plus réussir à subvenir au besoin de nos proches, et qui nous rappelle que rien n’est jamais acquis.

Il suffit parfois d’une petite défaillance à un endroit pour que tout dégringole.



Usant d’une construction linéaire mois après mois, et ce, sur presque une année, Pascal Manoukian nous livre ici un magnifique roman social sur le monde ouvrier et la dérive des classes.

Il nous dépeint avec brio le fossé existant entre le monde ouvrier et les hauts dirigeants.

Ce roman m’a beaucoup fait penser de par son thème, au superbe roman de Gérard Mordillat “ les vivants et les morts”

Et comme à chaque roman que j’ai pu lire de Pascal Manoukian, , j’ai encore une fois été bluffée par la limpidité du propos, par tant d’aisance dans l’art de verbaliser les choses et les ressentis.

Le fin, comme un coup de poing au ventre et au cœur m’a laissée assise dans mon fauteuil.



Vous l’avez compris, ce livre est mon premier gros coup de cœur de cette rentrée littéraire 2018.

Et je n’ai qu’une chose à vous recommander c’est de courir l’acheter.

Merci Mr Manoukian !



Citation :



La journée, Aline et Christophe font semblant de rester à flot, pour les enfants.

Le soir, ils se recroquevillent, submergés, noyés comme des taupes au fond de leur galerie, serrés l’un contre l’autre, écoutant les rires et les chahuts en pleurant, nostalgiques de ces bruits du temps où le bonheur et les salaires coulaient en un filet mince mais continu, suffisant pour irriguer leurs promesses d’avenir, en faire lever et grandir les pousses fragiles.
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Le paradoxe d'Anderson

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio que je tenais à remercier. J'ai adoré ce livre qui est bouleversant.

L'on suit le quotidien d'une famille sur plusieurs mois, les parents, tous deux ouvriers perdent leur travail, s'ensuit le chômage, les galères financières...

Ce livre est touchant car réaliste, l'on connaît tous, de près ou de loin dans notre entourage des ouvriers, touchés par la délocalisation.

Les personnages sont poignants, nous transmettent des émotions.

Le roman n'est pas que larmoyant, loin de là, il y a des moments complètements drôles et loufoques tandis que d'autres sont dramatiques.

Je conseille vivement ce roman, pour constater les conséquences qu'engendre la mondialisation sur les familles d'ouvriers. Ce livre nous fait réfléchir quant à notre modèle économique actuel, est-il vraiment viable ?
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Le paradoxe d'Anderson

Un univers que je connais bien puisque j'ai travaillé pendant 10 ans dans une usine d'un grand groupe hollandais.

Au plus fort de l'activité, nous étions 2500 salariés, les lignes de production tournaient 24h/24.

En 2006, ce fut la fermeture définitive du site !

Plusieurs vagues de licenciements ont eu lieu et c'est par "wagon" que j'ai vu mes collègues partir...



A la lecture de ce roman, je me suis replongée dans ce milieu qui m'est très cher.

Un monde du travail différent, une ambiance que l'on ne retrouve pas dans les autres secteurs !

Il faut y travailler pour comprendre, ce sont des rapports humains particuliers... C'est vivant, humain, brut et sous le signe de l'entraide.



« Vivre sans usines, c’est vivre sans poumons. »



Pascal Manoukian nous raconte la descente aux enfers d'une famille ouvrière où le couple travaillant chacun dans une usine, se voient licencier l'un après l'autre, dans une région où le chômage prédomine.



C'est le choc ! C'est le début des déboires, des tracas, une dégringolade du niveau de vie qui chute irrémédiablement.

Les factures impayées, les prêts non honorés, l'argent qui manque, le sur-endettement. Et surtout la honte et une immense peur de tout perdre...



C'est une histoire poignante que l'on va suivre avec ce couple, Aline et Christophe. Ils essayent de se battre férocement, afin de s'en sortir.

Retrouver du travail, se débrouiller avec les moyens du bord allant même jusqu'à voler, tout est bon pour ne pas montrer à leurs enfants, qu'ils sont dans une situation dramatique.

Sauver les apparences pour les deux êtres qu'ils aiment le plus : leur fille qui passe le bac cette année et qu'ils ne veulent pas perturber et leur fils, malade qu'ils ne veulent pas inquiéter.



Une pression de tous les instants, de tous les jours !



Une tension permanente tellement forte qu'ils pensent à l'irréparable...



Vous l'aurez compris, c'est un roman fort qui aborde des sujets graves et très actuels comme la mondialisation, la délocalisation, la précarité, la déchéance, le chômage, le déclassement qui font frémir et qui bouleverse chacun de nous.



Une histoire puissante qui parle de la crise du monde ouvrier et la fragilité sociale.



De ces drames, malheureusement, s'ensuivent des actes désespérés !



L'auteur décrit la détresse des ouvriers licenciés où LEUR MONDE s'écroule, emmenant toute la famille dans leurs désarrois.



Car y a-t-il réellement une issue quand on a tout perdu !



"Elle aimerait changer de trottoir, de famille, de maison. Ne plus penser à tous les obstacles, se vider la tête et s'envoler telle une perchiste au-dessus de la barre, la passer enfin après tant d'échecs."



Lorsque ces femmes et ces hommes sont acculés et non plus aucune solution, perdant tous ce qu'ils ont construits tout au long de leur vie, à "la sueur de leur front"? Y a-t-il encore de l'espoir ?



C'est en étant abasourdie et horrifiée, que j'ai refermé cet ouvrage, car nous ne sommes pas loin de la réalité !



Un roman "coup de poing" qu'il faut lire évidemment !
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Le paradoxe d'Anderson

Christophe et Aline forment un couple d'agent de maîtrise.

Ils vivent et travaillent dans le région de Beauvais et ont deux enfants : Mathis, jeune garçon à la santé fragile, et Léa, jeune fille étudiante en terminale ES.

Cette famille se distingue par une vie heureuse mais précaire. Ils le savent d'autant mieux que le grand-père communiste d'Aline leur a expliqué : « les usines n'engraissent que ceux qui les possèdent ».

Et ce bonheur va voler en éclats, ravagé par les soubresauts de la mondialisation.

Aline est licenciée et Christophe voit son usine engagée dans une interminable grève générale pour tenter d'en éviter la délocalisation.

Malgré leur bonne volonté, la survie devient difficile, les créances s'accumulent et il ne leur reste que peu d'alternatives : exploiter plus pauvre qu'eux, sombrer dans le vol ou la violece.



C'est un grand livre social que signe Pascal Manoukian. Une histoire digne de Zola.

Il est intéressant de faire dialoguer la violence du libéralisme mondialisé avec les théories béates de l'économisme académique tel qu'il est enseigné au lycée.

Le livre est par ailleurs tout à fait captivant et on suit la descente aux enfers de cette famille sur une année scolaire où les enjeux paraissent simples : Léa aura-t-elle son Baccalauréat ? La famille va-t-elle réussir à échapper à la misère ?

L'écriture est très accessible et le film se déroule sans accroc et avec bien peu de prévisibilité.

Toutefois la conclusion est sans appel et il semble qu'il ne soit pas possible de faire autrement que d'opposer une forme intrinsèque de violence à la violence économique.

Un livre que je recommande chaudement !
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Le paradoxe d'Anderson

« Le Paradoxe d’Anderson » de Pascal Manoukian, est un microcosme littéraire qui ploie ses branches cassantes sous les diktats sociétaux. Tout se passe dans l’Oise, sur cette terre éreintée par les affres du chômage et des délocalisations. On sent les courants d’air, le temps gris comme une chape de plomb, les angoisses, et ce froid mordant qui glace tous les espoirs. Les fins de mois compliquées sonnent le glas. Les volets se ferment. Le lecteur est pris dans un tourbillon où son corps chute aussi vite que cette grande détresse. « C’est comme une coulée de boue, un glissement de terrain, un éboulis d’espoirs déracinant tout sur son passage, les rêves et les projets, rasant des vies au hasard. » L’écriture est aérienne, langagière et chaleureuse. Elle incite à la compréhension, à la compassion, à la fraternité. Solidaire, elle emporte avec elle les souffrances de cette famille en péril, détruisant tout sur son passage. Ce récit est le papier calque de l’irrévocable. Pascal Manoukian est un homme du terrain. Ses engagements sont dans « Le Paradoxe d’Anderson »porte- voix et cris d’alarmes. Ce roman n’est pas né du hasard, mais par ce cri qui ne peut sortir de la gorge. Emouvant, sa force tient dans la ténacité et dans l’urgence du dire. C’est un roman qui dévore les lignes des journaux, de tous ces faits divers dramatiques où les êtres deviennent des dés lancés, en espérant que le bon numéro maintienne le travail et sa gloire. C’est un roman clef, qui témoigne de ce temps qui devient un roseau qui se plie sous l’avalanche des désespoirs. Un roman qui donne au travail sa valeur des rois et qui incite au regard tolérant et aidant. Publié par Seuil Roman « Le paradoxe d’Anderson » est à lire quand tout va bien.
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Le paradoxe d'Anderson

Dans l’Oise, un département durement touché par le chômage, vivent Aline et Christophe, la quarantaine, qui travaillent tous les deux d’arrache-pied à l’usine pour rembourser le crédit de leur maison et subvenir aux dépenses quotidiennes. Le couple a reporté ses rêves et ses espoirs de réussite sur leurs enfants. Ainsi, ils mettent tout en oeuvre pour leur offrir un avenir meilleur, ailleurs.



Cependant, en l’espace de quelques mois, cette famille voit sa vie basculer et s’effondrer de manière implacable. Aline est licenciée du fait d’une délocalisation et Christophe se retrouve sans salaire suite à une grève ouvrière sur son lieu de travail. La colère, la honte puis la peur les anéantissent. Malgré la visite du huissier, malgré les dettes et le désespoir qui les envahissent peu à peu, ils gardent leur optimisme avec un seul objectif, préserver leurs enfants et en particulier l’aînée qui prépare le bac.



C’est le troisième roman que je lis de Pascal Manoukian et je me suis à nouveau prise une claque en pleine figure. Un récit noir, poignant et percutant d’un réalisme saisissant sur la condition de la classe ouvrière d’aujourd’hui.



L’auteur a cerné avec justesse les conséquences dramatiques engendrées par ces fermetures d’usines qui se multiplient et détruisent des familles. Des victimes impuissantes, endettées qui, comme Aline et Christophe, subissent une cruelle descente aux enfers.



Mais, cette histoire met également en avant l’amour qui unit cette famille et le courage dont ils vont faire preuve pour protéger leurs enfants, les trésors d’imagination qu’ils vont inventer pour leur dissimuler la vérité.



Avec ce nouveau roman qui aborde la crise du monde ouvrier et le déclassement social, Pascal Manoukian nous livre une fois de plus un récit coup de poing, bouleversant et nécessaire. À travers le destin tragique de cette famille ordinaire, ce roman social interpelle inévitablement le lecteur sur les ravages de la mondialisation dans une société où le profit prime désormais sur l’humain.
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Ce qu'ils font est juste

En 2015, suite à l'émoi international suscité par l'affaire Aylan Kurdi, l'enfant syrien noyé et échoué sur un rivage en Turquie, l'éditeur Points avait publié Bienvenue !, un recueil de nouvelles rédigées par « 34 auteurs pour les réfugiés », tous bénévoles, dont les droits seraient reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Des noms célèbres avaient participé à cette publication, par des nouvelles très courtes.

En 2017, l'éditeur Don Quichotte (groupe Seuil) repropose une initiative semblable, au bénéfice des associations La Roya citoyenne et Terre d'errance, par un recueil de nouvelles sur le thème de l'accueil et de la solidarité aux migrants. Le titre : « Ce qu'ils font est juste » se réfère à la désobéissance civile à l'ignoble article L 622-1 qui, depuis un décret-loi de 1938 (antérieur donc à Vichy et jamais révoqué), instaure un « délit d'hospitalité ou de solidarité », indépendamment de la nature onéreuse ou gratuite des actes d'accueil – instrument juridique, donc, qui n'est pas utilisé uniquement pour la lutte contre les réseaux de passeurs clandestins, comme le prouve encore récemment l'affaire Cédric Herrou (étudiant aujourd'hui agriculteur à Breil-sur-Roya) et qui pourrait à tout moment rendre hors la loi et justiciables (sans modification législative) les centaines d'associations, organisations caritatives et de collectifs français qui portent assistance et secours aux migrants.

Cet ouvrage collectif, sous la dir. de Béatrice Vallaeys, comporte, après une section les planches du dessinateur Enki Bilal, les nouvelles de 27 auteurs. Par rapport à l'ouvrage de 2015 (en format poche), et malgré un nombre inférieur de participants, le nombre de pages de ce livre est pratiquement doublé : les nouvelles sont généralement beaucoup plus longues, et la « liberté fictionnelle » par rapport à la thématique impartie est également plus grande. Sans doute, la thème de l'hospitalité envers l'étranger se prête-t-il à une élaboration plus métaphorique que celui de la migration, peut-être le lectorat, en quelques années, s'est-il préparé à entendre des voix encore plus disparates et hétérogènes sur ces sujets. Toujours est-il que, grâce aussi à deux nouvelles traduites de l'italien et une de l'anglais, l'éventail des genres littéraires (y compris l'humour, la science-fiction, la mythologie antique, la poésie etc.), les cadres historiques et géographiques des récits, outre les styles s'avèrent très variés.

Ma préférence personnelle, pourquoi le dissimuler ?, va quand même aux nouvelles qui ont un ancrage dans le réel – contemporain ou historique.

Pour nommer quelques textes qui m'ont marqué, je mentionnerai : « Les étoiles de Platon » de Fabienne Kanor, « Laissez passer les loups » de Serge Quadruppani et « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » de Pascal Manoukian, qui met en scène un certain Pal, refoulé de France en 1948, et son fils Nicolas, qui naîtra (en 1955) et grandira en Hongrie, et sera donc décoré parmi les cadets du Parti, plutôt que d'accéder au Palais de l'Élysée...

La postface de Béatrice Vallaeys, « L'immigration, ça fait toujours des histoires », qui retrace l'histoire du fameux article L 622 en citant abondamment Patrick Weil – dont les essais sur les politiques françaises de l'immigration sont absolument essentiels – est également très appréciable.
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Les échoués

« Les échoués », un premier roman de Pascal MANOUKIAN. Un livre rédigé avec l’intelligence du cœur ! L’auteur choisit de situer son récit au début des années 1990. Lampedusa existait déjà mais n’était qu’un bord de mer et non cette tête de pont, porte d’entrée d’un Eldorado espéré qui, bien plus souvent, n’est qu’un enfer indicible pour tant de migrants en quête d’une terre d’accueil.

Virgil est moldave, Assan, somalien et Chanchal, bangladais. Pour prendre pied sur notre terre occidentale, ils ont déjà tout enduré dans les bateaux-sardines, camions-cagettes ou sur les routes minées par la détresse qui déferle dans leurs pas. Et pourtant, une fois chez nous, notre terre n’est pas la leur, ils en font l’expérience au quotidien. La faim, la soif, l’humiliation, les sévices physiques, psychologiques, rien ne leur est épargné. MANOUKIAN, bien documenté par son passé de journaliste, reporter de guerre, nous propose à la fois l’horreur, l’espoir, la beauté des combats, les solitudes et solidarités vécus par ces êtres qui ne peuvent exister que dans la transparence, l’inexistence légale, la clandestinité.

Dans la simplicité d’un récit de fiction plus vrai que nature, MANOUKIAN nous permet de découvrir que derrière le clandestin, le migrant, le réfugié, le ‘différent’, il y a d’abord un homme, comme vous, comme moi. Que de violence dans ses propos relatés, que d’humanité dans ses héros…Un coup de cœur !
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Les échoués

Lors de la belle rencontre lecteurs.com chez Orange début décembre de l'an passé, l'auteur nous a dit combien il lui tenait à coeur de donner de l'humanité à une situation qui ne l'est pas humaine.

De fait ce grand reporter sait de quoi il parle, pour lui ces drames ce sont avant tout, des visages.



Pour nous faire vivre une situation qui fait la Une de notre quotidien, et nous la faire comprendre il choisit de faire se croiser le destin de trois "migrants" en 1992.



Un choix qui met le réel à sa juste place.



Virgil est Moldave, Chanchal est Bangladais et enfin Assan lui est Somalien et accompagné du seul trésor qui lui reste sa fille Iman.

Je ne vous dirais rien de la vie de ces personnages, non ces personnes, car le livre les présente tour à tour pour les situer.



Le choix des années 90 est intelligent (à l'heure où le battage médiatique nous ferait croire à une nouveauté : "le débarquement de tous ces migrants et la menace représentée"), années des guerres de Tchéchénie, de Yougoslavie, du congo, auxquelles il faut rajouter la guerre dite "du golf" et ses intérêts pours les pays occidentaux, et les guerres civiles Libéria, Algérie, Sierra leone, sans oublier le génocide des Tutsis au Rwanda. Plus l'effondrement du bloc soviétique et la réunification de l'Allemagne.

Il ne faut pas oublier l'essort des technologies qui font que l'information nous est servie en temps réel, et que trop c'est trop ; d'images et de commentaires qui auraient tendances à banaliser les tragédies de notre monde moderne ou à agiter un étendard incitant à la haine.



Pascal Manoukian, tape fort, très fort, d'entrée avec ces trois portraits, car en mots simples, il ne dit pas il montre. Ces portraits sont ciselés avec l'humanité du bonhomme, celui qui a fait le tour du monde pour couvrir ces évènements, qui les a vécu. Et parce que le ton est juste ces hommes sont devant nous, incarnés.

Le pari est gagné, il est impossible au lecteur de ne pas s'identifier, de ne pas se sentir migrant. Personnellement je ne sais pas si j'aurais survécu à l'une ou l'autre des situations des protagonistes.

Il en faut du courage, de l'opiniatreté, de l"intelligence, de la force pour tenir debout face à une vie où rester cacher comme des rats, vivre de rien, avoir faim, froid et être seul si seul dans cet exil.

Partir à cause de la guerre, de la famine, des évènements climatiques ou simplement parce qu'on est "l'élu" c'est à dire celui qui "doit" aller chercher loin très loin de chez lui l'argent qui nourrira tout sa famille au village...Qu'elle que soit le motif, au départ il y aura toujours : l'argent emprunté à celui qui ensuite fera pression ou pire, sur la famille restée au village jusqu'au remboursement;le voyage perilleux pour arriver au mieux à Lampedusa ou mourir en cours de route, les squats, le travail clandestin avec des esclavagistes, les marchands de sommeil et bien d'autres vicisitudes à traverser, pour survivre dans un pays qui a tout mais donne peu.

Se faire oublier car il y a la peur d'une situation politique qui se dégrade partout et que l'absence de connaissance de "l'autre' engendre la peur.



Si vous ne deviez lire qu'un seul livre ce devrait être celui-ci : Les échoués de Pascal Manoukian, d'une belle écriture, des connaissances acquises au quatre coin d'un monde à feu et à sang, l'auteur sait de quoi il retourne, et son humanité est telle, qu'elle rend son lecteur plus intelligent et réceptif à ce monde en marge, en "jungle", en asile, l'autre d'où qu'il vienne est avant tout un homme qui souvent a tout perdu temporairement dans le meilleur des cas ou plus généralement définitivement alors que notre regard ne lui fasse pas perdre sa dignité d'humain.



Si les politiques ne font rien, chacun d'entre nous a quelque chose à offrir...



Ouvrir les yeux et ne pas oublier que "devant ce monde aveugle, l'exode continuait malgré les barbelés, les séparations, les déchirements, les naufrages en mer et les traversées mortelles du désert. Ceux qui avait ouvert la brèche s'attendaient bientôt à l'arrivée d'une vague immense, d'une hémorragie permanente."

C'est la conclusion d'une situation sans fin si des hommes de bonne volonté...



Merci Pascal Manoukian, d'avoir écrit ce roman pour remettre à sa juste place ces Hommes venus de si loin.

Et je crois que cette citation a été écrite pour vous "Le talent seul ne suffit pas pour faire un écrivain. Derrière un livre, il doit y avoir un homme." Ralph Waldo Emerson (1803-1882)


Lien : http://chantal-lafon-12.skyr..
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Les échoués

Je vous écris à vous, Virgil, Assan, Iman et Chanchal, je vous écris à vous, les personnages de ce roman extraordinaire, parce que vous existez, je le sais, quelque part, en France et ailleurs, hier et aujourd’hui, vous qui avez traversé des mers et des océans, vous qui avez frôlé la mort, vous qui avez risqué votre vie pour survivre, pour apporter un peu de bonheur à vos familles, pour fuir un pays qui ne vous a offert que des souffrances, pour cueillir quelques fruits gorgés d’espoir. Vous qui nous donnez une leçon de vie, vous que l’on côtoie sans vous voir, vous, les clandestins, vous qui êtes à la merci des exploiteurs de tout poil, vous à la fois si fragiles et si forts.



Je vous écris pour vous dire combien j’ai été heureuse de vous rencontrer, de vivre ces quelques pages en votre compagnie. La plume de Pascal Manoukian vous a permis de crier à la face du monde que vous existez, que vous êtes là, à côté de nous, les nantis, et que vous avez autant le droit que nous de vivre, de manger, de boire, de rire et de pleurer. Vous nous êtes indispensables. Vous nous ouvrez les yeux. J’ai retardé le moment de vous quitter, je ne le voulais pas, j’ai arrêté ma lecture quelques pages avant la fin pour profiter quelques instants encore de vos mots et de vos gestes, y compris des plus désespérément optimistes…



J’ai aimé partager vos moments de bonheur et vos moments de douleur. J’ai frémi et j’ai pleuré de rage plus d’une fois, devant la cruauté de certains hommes, devant la bêtise et l’ignorance de certaines femmes, devant le poids des traditions. J’ai fermé les yeux et j’ai posé le livre plus d’une fois ne cessant de répéter « ce n’est pas possible, mais ce n’est pas possible », sachant bien sûr que oui c’est possible, que l’inhumanité est finalement le propre de l’homme.



J’ai souri et j’ai espéré comme vous lorsque Julien et Elise vous ont emmené à Houlgate, cette fenêtre de respiration, ce bol d’air marin, un beau moment de bonheur simple.



J’ai aimé la construction des trois premiers chapitres et leur fin analogue, ce point commun à la fois cocasse et tragique. Il est fort cet auteur qui vous a donné la parole, qui a permis que tant de lecteurs et lectrices prennent la juste mesure de cette tragédie qu’est l’immigration.



Ca parait un peu grandiloquent tout ça, un peu surfait, mais je ne savais pas de quelle manière parler de ce roman si bien documenté sans le dénaturer. Comment aurais-je osé dire que c’était bien, bouleversant, authentique, juste sans être larmoyant et tout le toutim… alors que ce que j’ai ressenti, c’était bien plus que cela…



Alors je vous écris ces quelques mots à vous les personnages de ce roman, parce que vous allez me hanter longtemps et parce que je sais que je ne regarderai plus jamais un « réfugié » de la même façon, et aussi parce que vous me manquez déjà.
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Les échoués

Pascal Manoukian est journaliste et connaît sans doute bien ces zones de conflit, pourvoyeuses de nombreux candidats à l’émigration. Il en parle magnifiquement bien dans son premier roman « Les échoués ».

Au fil des pages, le lecteur suit les pérégrinations de quatre personnages, Virgil le moldave, Assan le somalien qui fuit son pays avec Iman, sa fille de 17 ans, et Chanchal le bengalais. L’auteur décrit avec sans doute beaucoup de justesse et de réalisme le long chemin parfois mortel vers la liberté, celle pour laquelle on devient clandestin, et cette envie inextinguible qui fait que l‘on quitte son pays à jamais pour se presser aux portes de l’Europe, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Pourtant l’auteur situe son roman au début de 1992. Chacun a déjà à cette époque une excellente raison de quitter son pays, ruiné, meurtri, en guerre, de fuir la misère, la barbarie pour arriver dans ce pays de rêve qui, même s’il ne souhaite pas vraiment les accueillir les attire et leur fait espérer une vie meilleure, loin des souffrances qu’ils ont fui.

Car rien n’est simple et rien n’est rose en France, mais liberté et travail sont possibles. Au fil des pages, on découvre par les yeux de Virgil une population pas vraiment prête à accueillir ces immigrants, des partons qui exploitent des ouvriers, des conditions de vie qui impliquent l’organisation d’un monde parallèle, en dehors de tout circuit normal, où les solidarités entre coreligionnaires, venus d’un même pays, s’affirment.

C’est un roman d’une grande sensibilité et très étonnant par son actualité, qui force le lecteur à penser autrement et à s’interroger : que ferais-je à leur place ? La question est posée, mais la réponse n’est pas donnée.


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Les échoués

La France du début des années 90. Virgil le moldave, Assan le somalien et Chanchal le bangladais viennent d’y débarquer. Après un périple infernal en camion, en bateau ou à pied, après avoir fui la guerre ou la misère, après avoir bravé le froid, la faim, la soif, après avoir subi de terribles sévices physiques et psychologiques et après s’être ruinés ou endettés à un point inimaginable, ils sont enfin arrivés à bon port.



Leur pays d’accueil n’est pas pour autant l’eldorado espéré. Sans papiers et sans soutien, ils doivent se débrouiller seuls avec des marchands de sommeil et des esclavagistes des temps modernes tirant profit de leur situation précaire. Le croisement de leurs trois destins se déploie au fil d’un texte débordant d’humanité. Le récit ne cache rien du parcours terrible et des difficultés rencontrées par ces échoués, « étrangers et anonymes, sans millésime ni origine, telle une bouteille à l’étiquette arrachée ». Des hommes transparents, obligés de vivre loin des lumières, à la marge, sans protection. Reporter de guerre connaissant parfaitement son sujet, Pascal Manoukian n’abrutit pas le lecteur sous les données statistiques. Le prisme de la fiction lui permet de distiller des informations documentées et ultraréalistes sur le drame des sans papiers en gardant à distance la froideur clinique de chiffres abstraits.



Virgil, Assan et Chanchal vont se serrer les coudes, partager ensemble les drames, les petites joies et les grandes souffrances du quotidien. Derrière le masque anonyme du clandestin bat le cœur d’un homme comme les autres, une évidence qu’il est parfois bon de rappeler.



Un premier roman malheureusement d'actualité. L’alternance entre les scènes d’une épouvantable dureté et les moments de grâce donne au propos une ampleur et un souffle inattendus. L’empathie pour les personnages coule naturellement au fil des pages de cette ode à l’altruisme où, dans les dernières lignes, l’idée de sacrifice prend son sens le plus absolu. Bouleversant et indispensable à l’heure où le désespoir pousse des milliers de clandestins à prendre tous les risques, quitte à mourir noyé après un naufrage en méditerranée ou étouffé dans la remorque d'un camion abandonné sur l'autoroute. Parce que ce qu'il y a de pire chez nous sera toujours mieux que ce qu'il y a de meilleur chez eux...


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Le cercle des hommes



Surprise dans un premier temps par le style de Manoukian que je ne connaissais jusque là qu’avec les échoués, il m’a fallu m’adapter à une description très fleurie. Malmenée par d’improbables communions entre les indiens et la nature qui ne font qu’un dans l’harmonie faune flore parfois un peu too much dans l’utopie, beaucoup de métaphores sexuelles fleuries, récurrences à souhait. Puis j’ai commencé à me décrocher de notre réalité pour entrer dans l’univers littéralement fantastique du début de roman, sortir des incohérences et de mes répères pour me laisser enfin porter naïvement par ce que je lisais. J’ai tellement apprécié les échoués, j’avais envie de découvrir tous les Manoukian ;-) C’est un nouveau monde que l’auteur nous présente et j’appréciai le découvrir loin de nos codes. En dernière partie de livre, nous comprenons un monde moins fantastastique qu’archaïque puisque la mise en comparaison est franche quant à nos vies contemporaines. La chute va être rapide, des raccourcis qui tranchent avec un début de roman long et langoureux. Des clés de compréhension capitaliste vs ecologisite qui ont surement values des qualificatifs de « véritable conte écologique ».



J’ai donc savouré certains passages. La poésie des repères pour indiquer non pas une heure de rendez vous, mais un moment où se retrouver : « quand tes jambes commenceront à te faire mal » «  quand ton estomac commencera à réclamer tu nous trouveras ». Ca a sauvé ma lecture désenchantée des 70 premières pages.

J’ai apprécié ma lecture pour l’auteur, pour les enchainements de mots bienvenus ensemble, mais au fond de moi je crois que ça ne suffira pas à marquer ma mémoire.
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Le cercle des hommes

Amazonie. Les Yacous vivent dans la jungle en parfaite communion avec la nature qui pourvoit à l'essentiel de leurs besoins par la pratique de la cueillette, la chasse et la pêche. Ils sont heureux mais se savent menacés par l'Homme prêt à détruire sans vergogne cette région essentielle à la planète.



Lorsque Gabriel, un homme d'affaires à la tête d'une grande entreprise de prospection minière, s'écrase sur leur territoire aux commandes de son avion, les Yacous vont recueillir ce survivant dans lequel ils ne voient qu'une "Chose", le débat agite la tribu : est-ce un homme ou un animal ? Jeté dans un enclos avec les cochons sauvages, l'industriel devra prouver qu'il est humain et peut-être finir par le devenir et trouver un autre sens à sa vie.



J'apprécie beaucoup les romans de Pascal Manoukian et j'attends toujours avec impatience chacune de ses nouvelles parutions. Il propose ici une fable écologiste, faire se rencontrer deux mondes qui n'ont aucune raison de se côtoyer, plonger un homme sans scrupule au sein d'une tribu qui vit encore à l'âge de pierre et le voir se transformer à leur contact... tout cela me tentait bien, j'adhère totalement à l'idée de ce plaidoyer écologique MAIS hélas je n'ai pas du tout adhéré à la forme qu'il a choisie pour traiter ce sujet essentiel, une forme manquant singulièrement de subtilité avec une écriture lourde, des répétitions lassantes et des descriptions interminables. J'ai poursuivi ma lecture en survolant certains passages et ai terminé ce roman à grand peine. Il est toujours triste d'être déçue par un auteur qu'on apprécie tant mais cela ne m'empêchera pas de me précipiter avec enthousiasme sur son prochain roman...
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Le cercle des hommes

Salut les Babelionautes

Curieux roman que ce livre de Pascal Manoukian que 'ai reçu lors de la première Masse Critique de l'année 2020.

c'est un grand plaidoyer écologique qui nous entraîne au cœur de la Forêt Amazonienne au sein d'une tribu qui tente de survivre a la déforestation que l’appât du gain inflige au poumon de notre belle boule bleue.

Gabriel est l'un de ceux la, sa vie se déroule au sein de conseils d'administrations ou seul l'argent est Roi.

Mais un accident d'avion va le projeter dans un milieu ou il n'a pas court, et c'est en remettant en cause tout ce en quoi il croit, qu'il va réussir a survivre.

D'abord la tribu qui l'a recueilli ne sait pas si il est un homme ou un animal, pourtant ils vont le soigner et le nourrir, puis il devra faire la preuve qu'il fait parti de l'Humanité.

Petit a petit il va devenir un membre des Yacous, et quand l'heure de revenir a la civilisation va sonner, c'est un drôle de choix qu'il va faire.

Vraiment en prise avec le drame qui se joue en Amazonie, ou chaque jour des espèces disparaissent, aussi bien dans la Faune et la Flore unique qui la compose.

Le constat est dur a admettre, mais tellement vrai, l'Homme est le plus grand prédateur de notre planète, la seule qu'on est.

Merci aux éditions du Seuil et a Babelio pour m'avoir permis de découvrir un nouvel Auteur.
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Ce que tient ta main droite t'appartient

En commençant ce roman, je savais pourtant à quoi m'attendre, la quatrième de couverture ne mentait pas : Charlotte, enceinte d'Isis, sortie dîner avec ses amies, est lâchement abattue par un kamikaze. Je sanglotais déjà, dès la première ligne. Au moment où le silence se fait, lorsque ce converti arrive sur la terrasse d'un bar du XIème arrondissement, j'ai failli lâcher le livre. Ma gorge était nouée, je ne pouvais plus respirer. J'ai commencé à pleurer, mes propres images du 14 juillet à Nice me sont revenues en pleine face. Je revoyais la foule, je réentendais les cris. J'ai hésité à arrêter la lecture, tant elle m'était insupportable. Puis, je me suis armée de courage pour accompagner Karim, l'époux de Charlotte, dans ce chemin si difficile. Je me suis dit que je ne pouvais pas l'abandonner alors que ce soir-là, il avait tout perdu…



Passé ce moment atroce, je redoutais la douleur de Karim : son désespoir, ses cauchemars, les images en boucle sur les chaînes de télévision, les appels de ses proches… Puis, finalement, j'ai été un peu surprise : rien de tout ça. le livre prend une toute autre tournure. Karim, poussé par un sentiment de vengeance indicible, décide de partir en Syrie, rencontrer les auteurs et les coulisses de ces opérations de destruction massive qui lui ont enlevé sa femme et son enfant à naître.



C'est un récit très documenté sur Daech, son organisation, le parcours des engagés, la manière de les embrigader. Certains propos poussent à l'effroi. On y rencontre des convertis perdus, des musulmans déboussolés, bref, des paumés : des gens pas vraiment dangereux à l'origine mais si vides d'esprit, de sens, de tout, qu'ils le deviennent par l'endoctrinement. C'est effrayant de voir du peu qu'il suffit : un échec scolaire, la montée du rassemblement national, la stagnation du taux de chômage, la pauvreté… et vous voilà potentiels candidats à l'organisation la plus atroce qui existe.



Je ne peux pas dire avoir apprécié ce roman. Je ne parle pas du sujet en lui-même qui m'était si difficile d'appréhender, mais plutôt de la trame. J'ai un peu honte de dire que j'attendais de voir Karim détruit. Il l'est, évidemment, mais pas comme on pourrait communément s'y attendre. Je ne comprends pas et ne partage pas ses choix. du coup, après ce terrible attentat, j'ai été un peu perdue. Je survolais ces ruines d'Alep, sans pouvoir le suivre. J'étais écoeurée de voir cette réalité. Je me suis même surprise à essayer de les comprendre. C'est un livre intelligent qui nous permet quelques instants de surpasser notre haine mais, apparemment, je ne devais pas être encore prête.
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Le paradoxe d'Anderson

Un roman social coup de poing, terriblement d’actualité sur la France des déclassés, des délaissés, douloureux et nécessaire.

J’ai été emporté par le destin de ce couple de salariés pauvres qui se débattent jour après jour avec leurs factures, veulent conserver leur dignité et assurer un avenir à leurs enfants en les préservant. Ils prennent de plein fouet la crise, la fermeture de leur usine et le déclassement qui suit.

Un texte fort qui aurait peut-être gagné à être plus nuancé ; en effet, j’ai trouvé les démonstrations trop manichéennes et l’intrigue parfois invraisemblable.

Il n’en demeure pas moins que Pascal MANOUKIAN reste un homme et un auteur humaniste et engagé que j’affectionne particulièrement, que je continuerai à suivre. Son écriture demeure addictive et acérée.

J’ai, de loin, préféré les autres romans de l’auteur dont « Les échoués » qui reste d’utilité publique.

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