Pascal Moguérou

Qu'il est doux ce moment où le temps suspend son cours, l'heure fragile et délicieuse entre rêve et conscience où les souvenirs ramènent aux saveurs de l'enfance...L'heure des fées.

Dans les clairières perdues au cœur des forêts ou dans le secret des bosquets des jardins, les fées se rassemblent et, dans la douceur des longues nuits d'été, de suaves mélopée montent jusqu'aux étoiles qui paillettent le velours noir du ciel.

Ce n'était plus un palais de fées, ou une colline creuse résonnant des mille échos de fêtes joyeuses ...L'endroit était devenu un sinistre tombeau.

Jamais vous n'avez entendu parler d'ombres vivantes, de manges ténèbres. Ce sont des choses que l'on cache aux enfants et que l'on préfère enfermer au fond de nos mémoires.Il existe pourtant, par delà le temps, bien des histoires lugubres qui traînent comme des murmures étouffés, dans les recoins envahis d'ombres.....Certains prétendront que tout ceci n'est que superstitions sans âge, colportées par des esprits naïfs embrumés par des terreurs d'un autre temps"..........
"Toutes ces histoires que l'on vous racontaient , enfant, à propos, de ces choses, qui vivent dans les ombres, de ces démons, de ces monstres répugnants qui demeurent dans les ténèbres et dont on ne murmure le nom qu'avec réticence, en se blottissant autour des feux des premiers âges......Tout cela est vrai "

Il est dit qu'à la sixième heure du sixième jour de la création du monde nain, Riaël le sage décida de faire la sieste... Il rêva longtemps.
Et de ses rêves doux et farfelus jaillirent en sarabandes joyeuses les fées qui peuplent, tranquilles, les berges moussues des eaux dormantes , les esprits sylvestres, protecteurs des forêts profondes , les grandes tribus de nains, bons ou malicieux, qui courent à jamais les landes, les grèves ou le cœur de granit de cette terre de Bretagne.
Ceci est leur histoire...

Quand au matin, sur un coin de la table, le grand-père découvrit sa montre chérie, il n'en crut pas ses yeux et se demanda qui avait bien pu réussir le tour de force de reprendre son bien aux seigneurs de la lande. Benoît, ravi, n'avoua jamais son exploit. Cela lui avait coûté un véritable trésor, mais le bonheur de son grand-père était à ce prix. Tout de même, en y repensant, Benoît se disait que c'était quand même bien cher payé : imaginez donc, dix belles pièces, emballées un délicat papier doré, du plus délicieux chocolat au lait !

Choisir de ne pas croire aux fées,
Ne vous protégera pas des fées...

Avoir été rempli des histoires d'une grand-mère merveilleuse, après être né dans une terre baignée de légendes et d'embruns, il me semble évident, aujourd'hui, que ma rencontre avec ces petits diables de korrigans était sans doute prédestinée !
Grandir en dévorant les œuvres de tous ces chantres de la tradition populaire et de la littérature fantastique m'a poussé vers ce curieux besoin de partir en découverte de ces royaumes oublié...

S'il est un monde où le temps est suspendu, c'est bien une librairie... Le livre en tant qu'objet a vraiment quelque chose de magique !

Ce jour-là, messire Tudual Ambic émergea de son antre, de très bonne heure. S'il est vrai qu'on puisse considérer qu'une fin d'après-midi est une heure décente pour se lever... Mais sieur Tudual était d'essence korrigane et, de ce fait, considéré par ses frères et cousins comme un lève-tôt.