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Critiques de Patrice Nganang (28)
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Empreintes de crabe

OUAOUHHHHHHH ! cela va être difficile de parler de ce roman qui a été un uppercut pour moi, mais je vais essayer…



C’est un roman puissant qui raconte l’histoire d’une famille et en parallèle l’histoire d’un pays, le Cameroun, avec la colonisation, la guerre civile entre ethnies, instrumentalisée par l’Occident et les pogroms, génocides…



La première partie évoque l’histoire de Tanou, installé aux USA avec sa femme et ses filles, avec un travail qui lui plaît. Il est hanté par son enfance, son éducation sévère, les coups de martinet qui pleuvent, Nithap, son père patriarche autoritaire, Ngountchou sa mère qui soutient son mari de façon systématique, les humiliations et les injustices. Il décide de faire venir son père chez lui, aux USA.



Il faut un accident aux USA, lors d’une fête, pour que le père, qui est en fait un véritable héros dans son pays, commence enfin à parler, à raconter sa terrible histoire. C’était alors un médecin, et il avait refusé de prendre les armes, voulant seulement soigner, ce qui va le conduire dans la forêt, les guerres entre ethnies, tendu vers un objectif : l’indépendance de son pays. Ce qu’il a vu alors, il n’en parlera plus. Seule sa rencontre avec Ngountchou, avec laquelle il fondera une famille, rend sa vie supportable et la puissance de leur amour, ce couple soudé, fusionnel qu’ils forment, au détriment de leurs enfants, apportentau récit une note de douceur. Mais, comment survivre après avoir vu autant d’atrocités et comment en parler ?



« à son rêve d’épouser Ngountchou, s’ajouta ainsi la volonté de devenir le disciple du père de celle-ci… Il ne cherchait plus à labourer le cœur du pasteur pour épouser sa fille, mais tournait entièrement son esprit vers le monde invraisemblable que cet homme lui dévoilait mot à mot, page par page. P 142



On a une similitude dans la vie de Tanou et celle de son père, des liens familiaux compliqués et des répétitions au cours des générations.



Patrice Nganang évoque les exécutions publiques, les assassinats, la destruction des villages au napalm, l’exode, les camps.



Un livre puissant donc, avec toute la musique d’un pays martyr et martyrisé, les guerres fratricides, la honte que nos ancêtres aient pu faire des choses pareilles : colonisation, attiser les haines d’autrefois entre les tribus, les ethnies.



Les scènes de torture à la machette, les seins et les têtes coupées sont extrêmement violentes car on les ressent physiquement en lisant les phrases abruptes de l’auteur. Heureusement, Patrice Nganang alterne les récits entre les évènements actuels et les années soixante, ce qui allège le récit qui serait sinon intolérable.



L’écriture est chirurgicale, les phrases sont souvent très fortes et interpellent le lecteur comme celle-ci par exemple :



« On nous met devant des choix impossibles, et nous demande de mourir pour l’un d’eux. Quel être intelligent peut dire que choisir ici, c’est agir de manière juste ? Nous n’avons même pas encore appris qui nous sommes que nous voulons déjà mourir pour défendre ce que nous devons devenir. » P 194



ou encore:



« Si Einstein était camerounais, je vous jure que n’importe quel gougnafier qui se casse les dents sur des problèmes enfantins de logique lui demanderait de garder sa théorie de la relativité pour les blancs, est-ce que je mens ? » P 126



Je ne connaissais pas l’histoire du Cameroun et ce roman m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et donner l’envie d’approfondir.



Ce livre est comme une symphonie, ou du moins un chant choral où tout démarre en douceur, légèrement (comment ne pas penser aux années trente avec la montée des nationalismes ?) et devient de plus en plus puissant, violent. Sans oublier la magie des couleurs, des habits de l’amour… Beau mais violent.



Challenge : pavés : 510 pages.



PRIX FNAC 2018
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Empreintes de crabe

**



Tanou est camerounais. Il vit depuis quelques années aux États Unis, avec sa femme Angela et leur petite fille Marie. A la mort de sa mère, il cherche par tous les moyens à faire venir son père, Sakio Nithap. le Vieux Père résiste mais il rejoindra finalement son fils et découvrira la nouvelle vie qui l'attend... Les changements seront de taille, si l'on compare cette vie à celle du Cameroun, et surtout aux conditions de survie lors de la guerre civile...



Qu'il m'a été difficile de lire et de terminer ce roman !!! L'histoire était pourtant intéressante, les personnages semblaient attachants mais j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture. Beaucoup de protagonistes, avec des multiples noms pour la plupart, une histoire récente et passée qui se chevauchent sans cesse, des phrases où tout s'emmêlent...



Je suis allée au bout, par respect pour l'auteur et surtout pour l'histoire tragique qu'il cherche à nous conter... mais ce fut douloureux !!!



Merci à NetGalley et aux Éditions Lattès pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Temps de chien

Lu dans le cadre du club-lecture auquel j'appartiens et dont le prochain thème est "l'Afrique noire", je dois avouer que j'ai vraiment lutter pour arriver à bout de cet ouvrage.



L'histoire commence par cette phrase "Je suis un chien" et, en effet, tout au long du livre, le lecteur verra la description du Cameroun (pays dans lequel se déroule l'histoire) mais plus précisément celle de la ville de Yaoundé et, tout particulièrement celle du quartier de Madagascar. Ce chien donc, du nom de Mboudjak n'est pas, contrairement aux autres chiens du quartier, un chien errant puisqu'il a un propriétaire, Massa Yo, un fonctionnaire et vit avec lui et sa famille, à savoir sa femme Mama Mado et leur fils Soumi. Pour lui, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que son maître soit licencié car c'est à partir de là que la véritable histoire commence. Massa Yo n'est plus le même homme et encore moins un maître qui, auparavant, prenait le temps de se balader avec son chien.

Pour ne pas dépérir, Massa Yo décide donc un beau jour d'ouvrir un bar "Le Client est Roi" et sa femme d'y vendre des beignets. Mboudjak (notre chien protagoniste et narrateur, ne l'oublions pas), lui, devient alors celui qui observe les hommes, tentant de comprendre leur comportement et leur manière d'agir. Dans ce bar, se retrouvent des personnages clés autour desquels se bâtissent l'histoire comme par exemple Nzui Manto surnommé "la panthère" (un homme vieux et sage), le Docta (un ingénieur) et son fils Takou, le vendeur de cigarettes ou encore le commissaire Etienne et sa maîtresse et richissime Mimi Minor respectée par tous et enfin celui que l'on appelle "l'homme en noir-noir" et qui n'est rien d'autre qu'un écrivain tentant d'écrire sur la misère des gens ordinaires de Madagascar.



Il n'y a pas réellement de fil conducteur dans l'histoire en elle-même puisqu'il s'agit en réalité d'une suite d'aventures, évènements anodins, qui nous sont narrés ici, tout cela faisant refléter la pauvreté des gens de ce quartier, leur ignorance parfois mais surtout la détresse dans laquelle ils vivent.

Un récit que j'ai trouvé complètement décousu, avec des phrases issues du parler du pays mais qui rendent souvent la lecture pompeuse et ennuyante mais avec une bonne idée de départ : celle de l'histoire racontée par un chien) et surtout un récit engagé contre le gouvernement actuellement en place au Cameroun car le Président Paul Biya y est maintes fois critiqué !

A découvrir pour les curieux mais, attention, il faut s'accrocher !
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Empreintes de crabe

Certaines chroniques sont plus difficiles à écrire que d'autre...

Empreintes de crabe de Patrice Nganang est un roman de la rentrée littéraire 2018 découvert grâce à net galley et les éditions J.-C. Lattès. Je l'ai terminé il y a quelques jours et je ne sais pas vraiment quoi en dire...

Empreintes de crabe est une saga familiale qui m'a fait voyager entre Le Cameroun et Les Etats-Unis. Ne connaissant rien au Cameroun, j'ai trouvé ça très intéressant. Pourtant, malgré mon intérêt pour cet ouvrage, ma lecture fût difficile.

C'est un livre passionnant, j'ai appris énormément de choses sur Le Cameroun, sur l'actualité.

Mais j'ai eu du mal à accrocher avec l'écriture. C'est très bien écrit mais je pense que le problème vient du fait que je n'ai pas vraiment l'habitude de la littérature, la vraie ! Et là, c'est un niveau qui n'est pas le mien, je l'avoue.

J'aime lire pour le plaisir, je lis rapidement, j'aime être prise par l'histoire... Là, c'est plus difficile pour moi à lire ce genre d'ouvrage.

Je le recommande car c'est un ouvrage très instructif, mais c'est de la littérature, ça ne conviendra pas à tous les lecteurs.

Ma note : 3.5 étoiles
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Mont Plaisant

Je comprens celles et ceux qui disent ne pas avoir "accroché", car il faut être intéressé par le sujet, pour aller au-delà et lire avec agrément ce roman. Mais l'écriture est belle et unanimement appréciée.



Ce roman révèle une plume expérimentée, habile dans la construction aussi bien que dans l'écriture, qui baigne dans des eaux pures, exemptes de scories. C'est un roman qui creuse son chemin dans l'Histoire, l'histoire du Cameroun, et qui réserve des surprises de taille à ceux qui se contentent du discours communément partagé sur l'Afrique et les Africains : une population ensevelie dans la nuit la plus profonde de l'inculture et qui ne s'est réveillée qu'à la lumière de la civilisation occidentale. Or les personnages historiques sur lesquels se fonde ce roman sont autant de témoignages de la vivacité et de la créativité du monde noir. Sami Tchak, dans Al Capone le Malien, appelait de ses voeux une littérature qui serait "à la hauteur de nos héros", il espérait la parution de romans non plus écrits "dans l'esprit d'attirer l'attention du public et des critiques blancs", mais qui seraient consacrés à ces personnages complexes qui sont en quelque sorte une empreinte de leur pays, de leur culture, de leur époque. C'est dans ce type de romans, authentiques, que l'on peut sentir vibrer une "âme". (Al Capone le Malien, pages 160-161)

Ce renouvellement du roman africain est en cours, en oeuvre déjà dans Al Capone le Malien, il est en plein épanouissement dans Mont Plaisant, roman dans lequel on sent battre le coeur du Cameroun.



Qu'est-ce donc que le "Mont Plaisant" ? C'est la résidence d'exil de Njoya, souverain des Bamoum, groupe ethnique du Cameroun ayant en quelque sorte pour capitale Foumban. Il est invité dans cette résidence par son ami Charles Atangana, chef des Ewondo dont le fief est Yaoundé. Le roman couvre les premières décennies du XXe siècle, et même un petit peu avant, lorsque les Européens signent des traités avec les chefs locaux, traités qui se transformeront en autorisation pour les premiers de s'installer sur ces territoires et d'en être les maîtres, à la surpise de ces chefs africains qui verront peu à peu leur souveraineté être réduite, entraînant dans leur déclin la disparition, ou du moins la méconnaissance de ce que furent la culture, les réalisations des autochtones. Le sultan Njoya était entouré de tout un ensemble d'artistes rivalisant d'inventivité pour contenter un souverain qui savait apprécier le talent, l'ingéniosité et qui était lui-même un homme ingénieux, puisqu'il inventa un alphabet, demanda à ses architectes d'établir une carte géographique de son territoire, écrivit un livre, le Saa'ngam, somme de ses pensées.



Suivant la coutume, Charles Atangana offre à son invité de marque une femme, il en a déjà plus de six cents. Il s'agit précisément de la fille de son frère, Joseph Ngono. Sara n'est encore qu'une enfant de neuf ans environ, qui doit être préparée à ses futures noces par la matrone Bertha, dont le coeur a été durci par une histoire personnelle, une injustice infligée à son unique fils, Nébu, à cause d'une jeune fille qu'il a eu le malheur d'aimer. Mais Bertha la dure va curieusement se radoucir, se métamorphoser, lorsqu'elle percevra la possibilité de revivre sa maternité, de redonner vie à son fils disparu, à travers Sara. Celle-ci échappera donc momentanément à son destin de femme du sultan, la matrone l'ayant travestie en garçon et rebaptisée Nébu, nom de son défunt fils. Sara, transformée en Nébu, sera désormais "l'ombre" du sultan, autrement dit le garçon de chambre de celui-ci.



En 2000, la "Maison des artistes", l'autre nom du Mont Plaisant, n'est plus qu'une ruine, mais Sara, dernier témoin de la vie intense, intriguante, qui anima cette maison, est toujours vivante, elle a quatre-ving-dix ans. Et c'est une chance inouïe pour une jeune femme originaire du Cameroun, installée aux Etats-Unis, qui revient dans son pays natal dans le cadre de ses recherches, de rencontrer cette dame et de pouvoir l'interroger. Son entreprise sera facilitée par une heureuse coïncidence : elle se prénomme aussi Bertha, ce qui va déclencher la mémoire et la parole de la vieille Sara que tous croyaient muette, et ouvrir à Bertha et au lecteur une page mémorable de l'histoire du Cameroun, qui fut tour à tour sous domination allemande, française et anglaise. C'est l'époque où les conflits européens, notamment les première et deuxième guerres mondiales, s'invitent sur les territoires africains. Ces différentes puissances coloniales utilisent toutes la religion aussi bien que la violence pour dompter les autochtones, alors que ceux-ci les ont accueillis les bras ouverts.



J'ai particulièrement aimé le démarrage du roman, un début accrocheur et très bien orchestré. Le roman se présente comme le récit de Bertha, la jeune femme chercheur, qui rapporte l'histoire ou plutôt les histoires que Sara a bien voulu lui conter, et qui font revivre Njoya, Charles Atangana et d'autres figures du nationalisme camerounais comme Rudolf Douala Manga Bell et Adolf Ngosso Din, des histoires qu'elle recoupe ou confronte avec ses propres découvertes dans les bibliothèques et autres archives coloniales. Ces personnalités méritaient vraiment qu'un hommage leur soit rendu dans un roman, sortant ainsi de la poussière de l'oubli. Mais celui qui m'a le plus fasciné, c'est Nébu, le fils de Bertha la matrone, l'artiste, et c'est l'amour qui lui donne une telle acuité artistique qu'il en arrive à dépasser ses maîtres ! Quel amour de l'art, quel désir de perfection ! Son histoire fait fatalement penser au mythe de Pygmalion dont il est en quelque sorte la version africaine. Le personnage de Nébu est le portrait le plus intéressant, le plus beau, selon moi.



L'ensemble de ma critique en cliquant sur le lien ci-dessous :
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La saison des prunes

Au Cameroun, les prunes sont les fruits du safetier, on les mange au mois d'août. Et c'est au mois d'août 1940 que le colonel Leclerc a débarqué à Douala, s'autoproclamant gouverneur, détrônant ainsi les autorités françaises en place et faisant la nique aux pro-Vichy. Les Camerounais prennent alors le parti de la France libre.

Et c'est dans le petit village d'Edéa, en pleine brousse, que vont se croiser le poête Louis Marie Puka et le dirigeant nationaliste Ruben Un Nyobé.

Dans un roman à la fois historique et d'imagination, l'auteur évoque la vie dans un village africain des années 1940. On y voit Puka revenir après une longue absence. Ecrivain-poête il se met en tête d'initier les villageois à la poésie. Bien que ne s'exprimant qu'en langue bassa, les candidats se retrouvent fréquemment dans l'unique bar du village. Le bel Hegba, bûcheron, beau lutteur, rêve que son génie au combat lui ouvre "les portes du paradis parisien"... il se heurte au refus de sa mère, la reine du marché : "c'est sur mon cadavre que mon fils ira à Paris"... Il ira cependant, à cause de la guerre et sous l'uniforme qui lui sert de visa ! Comme beaucoup d'autres africains, les camerounais enrôlés sous le drapeau de la France libre, rejoignent les fameux "tirailleurs" pour une rude et triste avancée dans le désert, dont beaucoup ne survivront pas !

Parallèlement à la vie qui continue dans le village, grâce au courage des femmes bien souvent violentées, violées, nous assistons à l'épopée de ces soldats sous-équipés, qui partent en guerre en chantant sous le commandement français (De Gaulle, Leclerc, Massu... et tombent les légendes !)

Tragique, mais aussi plein d'humour, ce roman m'a fait revisiter une partie de l'histoire liant le Cameroun à notre pays, vue de l'autre bout de la lorgnette. Même si parfois il m'a semblé quelque peu difficile de passer du style épique à la poésie qui émane de la forêt d'Edéa où les femmes pêchent dans la rivière, j'ai aimé ce roman que je vous invite à lire, car ici je n'ai fait que le survoler.
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Temps de chien

Dans le cadre de mon projet professionnel sur la communication littéraire, j'ai eu la chance de tomber sur ce beau livre que j'ai beaucoup apprécié. Le livre commence par "je suis un chien", ce chien humaniste qui fait toute l'histoire et contemple les bas-fonds de Madagascar, quartier modeste et très agité de Yaoundé, capital du Cameroun. Ce chien qui peint une société émaillée par la pauvreté, une société rendue esclave par son propre gouvernement, une société dans laquelle la justice est faite en fonction du statut sociale, une société dans laquelle la liberté a été substituée par l'autorité d'un homme qui porte une tenue militaire ou policière, dans laquelle la raison perd son sens et laisse place à la force. Découvrez la mentalité et les modes de vie camerounaise grâce cette oeuvre de Patrice Nganang.

L'auteur de ce livre ne se limite pas à peintre une société décapitée par son système de gouvernance: Le livre tout entier est une révolution. On note au cour du récit un peuple qui se rend compte progressivement de son état d'esclavage et de son manque d’indignation face aux injustices. A la fin du récit on note cette phrase révolutionnaire "PAUL BIYA MUST GO". Cette phrase qui constitue le dénouement du récit.

Le plus intéressant dans ce livre est l'utilisation des expressions locales, résultantes des dialectes du Cameroun. L'auteur a su se distinguer à travers ce style mélangé. Ceci peut bien être dommage pour un lecteur non-camerounais qui ne pourra pas se reconnaître dans ces expressions et perdre le contenu émotionnel de l'oeuvre. Le choix de l'auteur à utiliser ses expressions peut également être guidé par ses propres objectifs. On est d'accord que si l'auteur a pour objectif de susciter une révolution au Cameroun, c'est bien au Camerounais qu'il s'adresse, d'ou peut-être son choix. Cette particularité, cette authenticité dans l'écriture m'a personnellement captivé. Enfin un auteur qui ne décrit ni Paris, ni New York dans son oeuvre. ça parle Cameroun du début à la fin.
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Empreintes de crabe

Nithap est malade et âgé, il rend visite à son fils, bien installé dans sa vie aux USA avec femme, enfants, amis…Nithap est camerounais, et fut dans sa jeunesse infirmier-médecin. Confronté, à la guerre civile camerounaise, juste après l’indépendance du pays, ce sont les souvenirs de cette vie qui reviennent et dont il est question, ici dans ce roman.



Si la première moitié de cet ouvrage m’a semblé relativement accessible, la seconde m’est vite apparu comme lourde et assez indigeste. Je ne remets ici pas en cause le style du livre, mais plutôt la construction qui le rend de plus en plus nébuleux.

De plus, les personnages ont presque tous des appellations multiples ; ce qui m’a, avec de la période historique particulière et compliquée, donné une impression de flou relativement désagréable.

J’ai finalement assez peu apprécié ce roman ; ce qui me confirme la relation " un peu spéciale" car inégale, que j’entretiens avec la littérature africaine dont je peine à intégrer les subtilités et les spécificités culturelles.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Temps de chien

Le résumé de l'éditeur n'est pas faux mais il est bien réducteur.

Derrière l'histoire de ce chien qui découvre le vrai visage de l'homme depuis sa place stratégique sous une table du bar de son maître, nous suivons la prise de conscience de Mboudjak des rapports faux qui unissent les clients du bar, le couple de ses maîtres, les gens de la rue de ce quartier.

Après avoir plusieurs fois tenté l'aventure loin, auprès des chiens errants ou dans d'autres quartiers, Mboudjak revient toujours au bar de son maître, encore plus désabusé. Et il assiste aux différents épisodes (adultère, corruption, mensonges, méchanceté de gamins, arrestations...) qui émaillent la vie du quartier. Petit à petit, le ton change, la misère, le chômage poussent les gens à parler. Et le roman déroule la critique politique du gouvernement en place, les richesses qui s'évadent à l'étranger, l'exploitation des fonctionnaires non payés, la grève des taxis, les représailles contre qui ose protester... Et nous accompagnons alors Mboudjak le chien aux côtés de la rue qui gronde, et de l'homme qui enfin se réveille..



Un matin, un homme entre dans le bar et essaye de caresser le dos du chien, qui sursaute et rencontre le sourire de l'homme : un sourire qu'aucun homme ne lui avait jamais adressé. Cet homme vêtu de noir "devint un habitué du "Client-est-roi", mais ne parvient jamais à avoir la quotidienne routine jacassante, le regard identiquement insignifiant, ni encore moins l'écrasé par la vie de nombreux clients de mon maître."

Cet homme vêtu de noir et qui prend des notes, est un philosophe. Et un jour, lors d'un incident mêlant le commissaire et le vendeur de cigarettes, l'homme "noir-noir" ose prononcer les mots "mandat d'arrêt", "Etat de droit", "Justice", "Injustice", "Dictature", "Renouveau", et la phrase "Le Cameroun, c'est le Cameroun"...

Le chien ne comprend rien à ce jargon mais il sut "ce jour, qu'être taxé d'opposant était pire que crime". L'homme noir-noir et le vendeur de cigarettes sont embarqués sans qu'aucun client du bar ne dise un mot, seul le chien se jette sur le commissaire et lui mord la jambe, et reçoit une torgnole de son maître. "J'aboyai ma déception à tout le quartier (...) Je me rendis compte effrayé ce que vaut une amitié d'homme tissée dans la misère". (...) Et ce jour-là j'appris surtout que l'homme n'est pas le frère de l'homme".



Quelque temps après, Mboudjak se dit qu'il est resté trop longtemps parmi les hommes, et décide de repartir vagabonder. La fin de cette première partie du roman nous a fait quitter la bonhomie de la vie de la rue du sous-quartier de Madagascar... Fini le kiosque à beignets de la mère, fini le kiosque du vendeur de cigarettes, voici rumeurs, peurs, emprisonnements hâtifs, bagarres, désolation, misère...



Réfugié sous le kiosque à beignets abandonné, le chien ouvrait ses oreilles "aux rumeurs régicides de la rue." "Oui, je maintenais mon esprit ouvert sur la fièvre de changement qui soudain s'était emparée de Madagascar, qui avait emballé Yaoundé, qui avait entraîné tout le Cameroun dans son élan qui, paraît-il secouait toute l'Afrique."

Le chien alors assiste à la rue qui se met à bouger, à protester, à rugir :"haletant et écarquillant grand mes yeux, je voyais soudain dans la rue devant moi, renaître dans la rumeur famélique, dans la rumeur coléreuse de ce mortifié Madagascar : l'homme." "Voilà l'homme qui se remettait à marcher. Je m'arrachais à ma réclusion; je marchais avec lui : devant lui. Unis nous étions, l'homme et moi, dans la précipitation saccadée du langage nôtres : dans nos aboiements."
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Empreintes de crabe

« Cette chronique d’Empreintes de crabe » de Patrice Nganang risque d’être courte car je n’ai absolument pas apprécié ce roman.

Dès les premières page, les principaux personnages sont campés : Tanou qui est camerounais et professeur aux Etats Unis, sa femme, sa fille et son père Nithap. Nithap arrive aux Etats Unis pour se faire soigner, en parallèle, l’auteur nous conte la mort de la mère de Tanou. Après cette ouverture, Nithap nous faire rentrer dans son passé : la rencontre avec sa femme, son métier d’infirmer, ses relations avec ses amais en particulier Nyamsi. Suis, ensuite, sa grande histoire et son propre rôle dans la guerre civile du Cameroun.



Je n’ai pas apprécié ce roman car je pense que la lecture est rendu plus que difficile par différents éléments : d’abord à cause des références culturelles qui, je trouve est compliquée quand on ne connaît pas le Cameroun ; Patrice Nganang utilise beaucoup le langue de son pays (certes traduit la plus part du temps par l’auteur mais ce qui ne facilite pas la lecture). Puis, à cause de beaucoup de références historique et politique. Car la guerre civile est du a un certains nombres d’évènements qui opposent les nationaliste au pouvoir colonial français puis aux autorités du Cameorun. Les différents évènements mèneront à la constitution de la République du Cameroun.



Je trouve que « Empreintes de Crabe » est un roman qui peut se lire si on a des connaissance sur l’histoire en générale du Cameroun mais surtout sur son histoire politique et sur sa guerre civile. Cette lecture a été pour moi difficile et laborieuse car l’histoire du Cameroun est pour moi inconnu et pour dire vrai ne m’intéresse guère. De plus, je ne connais pas la politique du Cameroun et je ne m’intéresse pas aux guerres civiles.



Malgré les différents points négatifs, j’ai beaucoup aimé le récit de la rencontre entre Nithap et sa femme : « la naissance du bonheur » comme le dit Nithap. J’ai apprécié la description de la mise en scène des sentiments, de l’amour à venir, décrit avec de magnifiques mots et surtout grâce a une culture méconnue de la rencontre entre un homme et une femme camerounais.



Pour conclure, j’ai été dérouté par la langue, les références, l’histoire inconnue car étant novice sur ce pays, le Cameroun, son histoire et sa politique. C’est un roman très atypique que Patrice Nganang livre ici : celui de la guerre du civile du Cameroun.



Ce roman ne m’a pas emporté en Afrique, cependant à la fermeture de la dernière page, j’ai ressenti un auteur ancré dans l’histoire de son pays, un auteur qui veut réhabilité la mémoire collective, donner un nouveau souffle et ouvrir une nouvelle route pour le futur du Cameroun.

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Mont Plaisant

L'écriture fabuleuse de Patrice Nganang m'a emporté dans cette double histoire de Sara et de son avatar, Nebu. Une histoire invraisemblable portée par des personnages incroyables et par une Afrique pleine de vie.



On découvre tout au long du récit la civilisation bamoum de Yaoundé et on se laisse transporté dans cette Afrique méconnue, éloignée mais malgré tout impliquée dans une histoire mondiale.



Selon moi l'auteur s'est fait plaisir et nous en donne également, malgré une chronologie désordonnée qui peut déstabiliser le lecteur mais qui est rattrapée par une écriture fluide et très imagée.



Un grand merci aux éditions Philippe Rey et à Babelio pour cette belle découverte.



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La saison des prunes

Truculent drôle parfois à hauteur d'homme du village.

Les apprentis poètes sont attachants tel Bilong, ce jeune adolescent qui déclare à sa mère "je vis maritalement avec une femme" .. prostituée.

On imagine aisément la réaction de la mère et la partie de rigolade chez les hommes qui admirent cet encore enfant qui sait déjà bien ce servir de ce qu'il a entre les jambes

Mais en parallèle, grave par rapport au moment de l'Histoire où se situe ce récit : la débâcle française de 1940, De Gaulle à Londres et le futur général Leclerq , son bras droit, qui entreprennent alors de jouer un rôle en Afrique en prenant base au Cameroun.

Le livre décrit ce passage du coté des colonisés.

Intéressant et divertissant mais une lecture qui ne m'a pas enthousiasmé.
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Empreintes de crabe

La trilogie de Patrice Nganang se conclut avec « Empreintes de crabe » qui couvre l’époque de l’indépendance et de la guerre civile qui l’a accompagnée. Certains des jeunes idéalistes rencontrés dans « La Saison des Prunes » ont créé l’UPC, l’Union des Peuples du Cameroun, un parti indépendantiste d’inspiration marxiste. Entre 1955 et 1962, une guerre civile oppose les partisans de l’UPC d’abord aux Français et puis au nouveau gouvernement indépendant du Cameroun, encore soutenu par l’armée française. Nithap a commencé sa carrière comme « médecin indigène » dans un hôpital de brousse. Il va épouser la fille du pasteur. Mais la vie paisible qui se profile pour lui est chamboulée quand il se fait enlever par des maquisards de l’UPC. Un de leurs chefs a été blessé par balle et il faut un médecin pour le soigner. Nithap le sauve, est relâché et retourne travailler à l’hôpital, mais il ne peut échapper à la suspicion d’avoir collaboré avec l’autre camp. Il choisi alors de franchir le pas et devient le médecin du maquis de l’UPC, bientôt écrasé par le nouveau pouvoir. Bien des années plus tard, Nithap, vieillissant et veuf, débarque aux Etats-Unis, accueilli par son fils Tanou, qui enseigne la littérature à l’université. Père et fils se retrouvent, se partagent leurs histoires, leurs engagements et leurs erreurs. La boucle est bouclée.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Empreintes de crabe

Une saga familiale entre les Etats Unis et le Cameroun, ponctuée de retours vers le passé, très documentée, dense que j’ai néanmoins peiné à terminer.

Je salue pourtant le sens du récit de l’auteur, son écriture et la complexité des personnages.

Le récit commence par le réveil de Nithap, « vieux père », qui a quitté le Cameroun quelques années auparavant pour rejoindre son fils et sa famille aux Etats Unis. Les premières pages sont sensibles, la description du vieil homme est touchante.

Le fils, Tanou, est un enseignant respectable, soucieux de son image, il enseigne «aux blancs », il a déployé toute son énergie pour une intégration réussie.

Entre le père et le fils, la communication et la compréhension font défaut, absence de souvenirs communs, de complicité et vécu tellement à l’opposé l’un de l’autre. Une histoire familiale complexe, fortement bousculée par les conflits qui ravagent le Cameroun dans les années 1960.

En effet, le Cameroun, ce pays d’Afrique centrale, a été tour à tour sous protectorat allemand puis confié à la France et au Royaume Uni. Il gagnera son indépendance dans le sang le 1er janvier 1960 pour la partie française suivie d’une réunification sanglante avec la partie britannique l’année suivante. Guerres tribales, massacres, luttes d’influence ont alors ravagé le pays, dispersant les habitants, décimant les familles.

La documentation est rigoureuse, précise – je suis tentée de dire trop - car tellement de détails m’ont un peu perdue et découragée dans ma lecture. De plus, le vocabulaire en Bamaléké requière une concentration qui fait perdre le fil du récit.

L’attention se porte alors plus sur la compréhension historique que le parcours des personnages.

Je suis néanmoins satisfaite d’avoir découvert ce livre car je connaissais peu le Cameroun ; il éclaire sur l’actualité, je tends une oreille plus attentive lorsqu’il est question de ce pays désormais.

Je remercie #netgalleyfrance# et Les Editions JC Lattes pour leur confiance.





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Empreintes de crabe

Patrick Nganang nous emmène dans ce roman foisonnant au pays Bamaléké à l’ouest du Cameroun dans les années 1960 quand, après l’indépendance, une guerre civile ravageait le pays. Dans ce roman non linéaire on retrouve Nithap, le personnage principal, aux États Unis chez son fils qui ne connaît pas grand chose de sa vie. Le père finit par se révéler par petits bouts mais c’est longtemps l’incompréhension entre les deux hommes.

Ce roman a eu le mérite de me faire appréhender la complexité du Cameroun (car j’ignore tout de ce pays) et la difficulté du quotidien entre culture traditionnelle et modernité. Il aide à comprendre le Cameroun d’aujourd’hui en nous racontant cette guerre civile dont on ne parle presque pas.

Mais il ne faut avouer que ce livre est ardu à lire pour tout occidental moyen comme moi. Bien qu’écrit en Français il y a beaucoup de mots et phrases Bamalékés qui rendent la lecture compliquée. Le cheminement des idées des différents protagonistes m'a souvent semblé tortueux.Je suis néanmoins très contente de l'avoir lu car il m'a beaucoup appris et je le conseille à tous ceux qui connaissent l’Afrique centrale.

 #EmpreintesDeCrabe #NetGalleyFrance
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Mont Plaisant

L'écriture fabuleuse de Patrice Nganang m'a emporté dans cette double histoire de Sara et de son avatar, Nebu. Une histoire invraisemblable portée par des personnages incroyables et par une Afrique pleine de vie.

On découvre tout au long du récit la civilisation bamoum de Yaoundé et on se laisse transporté dans cette Afrique méconnue, éloignée mais malgré tout impliquée dans une histoire mondiale.

Selon moi l'auteur s'est fait plaisir et nous en donne également, malgré une chronologie désordonnée qui peut déstabiliser le lecteur mais qui est rattrapée par une écriture fluide et très imagée.

Un grand merci aux éditions Philippe Rey et à Babelio pour cette belle découverte.
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Mont Plaisant

Je tiens dans un premier temps à remercier les éditions Philippe Rey pour l'envoie du roman ainsi que Babelio pour l'organisation de cette session de Masse Critique.

Cet ouvrage est assez différent des lectures que je peux avoir habituellement. A la lecture du résumé, je m’étais dit : pourquoi pas ? Il s’agit d’un roman situé au Cameroun qui traite d’une jeune fille travestie pour servir à la cour du sultan Njoya. Soixante-dix ans plus tard, elle raconte son histoire à Bertha, une étudiante américaine.

Avant de débuter le roman, l’auteur propose une rapide chronologie de l’histoire du Cameroun afin de situer les évènements du roman. Pourquoi est-ce que je précise cela ? Tout simplement parce que j’ai trouvé cela bien inutile. Le roman ne se veut pas comme un roman historique mais plutôt comme un conte. Les personnages ont tous une histoire incroyable. Le sultan tombe malade et tous les habitants du pays viennent à son chevet pour essayer de le faire rire et le faire quitter son coma. Le père de Sara, la jeune fille qui nous raconte son histoire, est ce camerounais qui se retrouve en Allemagne avant la seconde guerre mondiale et qui se fait attaquer par trois jeunes racistes dont l’un, comme par hasard, s’appelle Adolphe et a une étrange moustache…

Mont-Plaisant est, selon moi, un conte sur fond historique avec une multitude de personnages situés dans des époques différentes. Il est parfois difficile de s’y retrouver. Et je n’ai pas très bien compris l’intention de l’auteur dans ce roman. Parler de l’histoire du Cameroun ? Mais alors pourquoi avoir dévié sur ces histoires rocambolesques qui arrivent à chaque personnage ?

J’aimerais connaître l’avis des autres lecteurs pour peut-être mieux comprendre ce roman…
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Mboudjak

L’aboiement de la révolte



En redonnant la voix au chien Mboudjak, habitant des sous-quartiers de Yaoundé, Patrice Nganang poursuit une œuvre entreprise vingt ans plus tôt avec la chronique animale de Temps de chien, en même temps qu’il s’inscrit dans une généalogie presque centenaire de « chiens de plume » francophones. Le sous-titre qui fait de Mboudjak un « chien-philosophe » s’avère cependant trompeur : plus encore que dans Temps de chien, Patrice Nganang fait ici œuvre d’engagement, confiant à son narrateur canin le soin de dénoncer les horreurs de la guerre civile qui sévit depuis 2017 dans les régions anglophones du Cameroun (le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, autrement dit NOSO).




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Mboudjak

Un roman exceptionnel sur la difficulté de cohabiter autour des langues héritées de la colonisation au Cameroun. Une cause lointaine de la guerre dan la zone anglophone de ce pays...



Au commencement, Mboudjak, Massa Yo et Madagascar

On peut se faire une petite mise en jambe en revenant sur le premier roman Temps de chien. A l'époque, Massa Yo est un fonctionnaire dégraissé qui bascule dans la gestion d’un bar Le client est roi d'un des sous quartiers de Yaoundé, Madagascar. A partir de ce lieu, Mboudjak, le chien de Massa Yo observe le petit peuple qui côtoie cet espace, avec toutes les problématiques des gens de ce quartier populaire. Dans une bonne humeur, mais aussi par le fait d’une misère sociale qui frappe ces quartiers. A l’instar d’un scénario à la Do the right thing du cinéaste américain Spike Lee, la tension monte progressivement jusqu'à un appel à la révolte sociale lancée pour que Paul Biya, chef d'état camerounais, puisse tomber…




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La saison des prunes

Le deuxième tome de la série de Patrice Nganang, « La saison des prunes » nous amène pendant la seconde guerre mondiale. En 1940, le Général de Gaulle veut montrer à ses alliés anglais qu’il peut apporter l’Afrique française pour peser dans la balance des forces en présence. Au Cameroun, l’administration coloniale penche plutôt du côté vichyste. Le capitaine Leclerc, qui prendra du galon plus tard, débarque en pirogue à Edea, près de Douala. Il recrute quelques jeunes hommes du village qui deviendront les premiers engagés de la France Libre au Cameroun et les protagonistes du roman. Entourés de ses tirailleurs que, par ignorance on appellera sénégalais en France, Leclerc prendra Yaoundé avant monter au nord vers le Sahara, au Tchad et en Lybie, se battre contre les Italiens et les Allemands et faire tomber les premières victoires dans l’escarcelle de la France gaulliste. Voilà la version officielle de l’histoire. La réalité est beaucoup plus complexe. Pour ces jeunes soldats, dont certains des pères avaient servis sous l’uniforme allemand, une fois passée l’euphorie de rentrer dans Yaoundé accueillis en héros, il s’agit surtout de crapahuter dans un désert dont ils ignorent tout et de tirer sur d’autres soldats africains, engagés dans les rangs italiens. Pas étonnant que parmi cette jeune génération pointent déjà des envies de secouer le joug colonial.
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