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Critiques de Patrick Buisson (23)
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La fin d'un monde

L'ouvrage porte sur le processus de décomposition de la paysannerie, des valeurs liées à la "virilité", de la notion du "pater familias" et de la pratique du christianisme en France. L'auteur s'appuie sur de nombreux exemples et références littéraires et cinématographiques et il y a beaucoup à y apprendre à la lecture. L'essayiste s'abstient de commentaires personnels, de jugements de valeur et c'est important parce que son écrit induit beaucoup de questionnements. La seule fois où il s'autorise à tirer une conclusion est une erreur selon moi. Au début du livre, il interprète le concert des casseroles à 20h en période de confinement à une manifestation de valeurs obsolètes: l'entraide, la solidarité, la gratuité des services et des gestes. On pourrait tout aussi bien y voir l'expression d'une "servitude volontaire" à la pensée unique véhiculée par la télévision au sujet d'une pandémie qui, somme toute, comme le dit l'auteur lui-même n'aura pas causé tant de dégâts que cela. Pour ma part, j'ai trouvé le traitement de la perte d'audience du catholicisme beaucoup trop longue (250 pages sur 490) et sujette à des redites sous d'autres formes. Je me permets de suggérer aux lecteurs d'avoir bien présent à l'esprit, pour éviter toute connotation préoccupante aux questionnements qu'il ne manquera pas d'avoir au fil des pages, qu'il est dans la nature de l'homme occidental de toujours changer les choses sous couvert de "progrès", d'"évolution" toujours présentés pour le meilleur, bien entendu, et qui, invariablement, profite au Capital...
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La cause du peuple

Dans un style élégant et recherché, Patrick Buisson toujours avec beaucoup de finesse nous offre une leçon. Un cours magistral de science politique, de droit constitutionnel et d'histoire réunis. Sans jamais être pédant et avec, souvent, force humour il nous fait regretter que son ouvrage soit aussi court.

Merci pour ce grand moment...
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La cause du peuple

J'ai commencé le livre de Buisson juste pour y jeter un coup d’œil et je n'ai plus réussi à le lâcher. Ce livre est bien plus qu'un plongeon dans la vie people de Sarkozy. C'est un excellent essai avec des citations allant de Michéa à Murray en passant par Maurras.

J'ai découvert un érudit et un penseur de grande qualité. Je le recommande vivement!
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Le Paris de Céline

Si l'on ne m'avait pas offert ce livre, il y a très peu de chance pour que je me le sois procurée. En effet, Patrick Buisson, journaliste d'extrême droite, ancien de "Minute" , et moi ne partageons pas du tout les mêmes valeurs.

En outre Lorànt Deutsch, qui a participé au livre, est un royaliste qui a une tendance à s'arranger avec l'Histoire, ce qui ne me plait guère.



Mais un cadeau est un cadeau et, en bonne dévoreuse de livres, je n'ai pas pu m'empêcher de le lire de la première à la dernière page.

Il faut dire aussi que le livre est une réussite esthétique : entre la couverture en relief, la jolie typographie, la texture du papier et les nombreuses photos d'archives de Paris et de Céline, je ne pouvais pas le laisser moisir sur mes étagères.



Le Paris de Céline est un double portrait : celui de Céline et celui de Paris. Nous partons sur les traces de l'écrivain, de sa naissance passage Choiseul jusqu'à son décès à Meudon, terre d'exil.

La vie de Céline étant intimement liée à Paris, on découvre au fil des pages un Paris qui n'existe plus. Celui des pavés humides, sentant le gaz des becs Auer, la crotte de chien et l'urine. Celui de l'Exposition Universelle de 1900 et de son trottoir roulant. Celui de l'opérette et des chansonniers. Celui des gamins pauvres abandonnés. Celui des Poulbots et de Gen Paul. Celui des petits bistrots. C'est passionnant et les nombreuses photos qui illustrent le récit sont autant de pépites.



Au fil des pages, Patrick Buisson raconte Céline. Sa vie de médecin, ses premiers écrits, sa vie d'artiste, les rencontres amicales et amoureuses... Il pose sur l'auteur un regard tendre mais pas dupe. Aussi, j'en venais à espérer que tous les pans de la vie de Louis-Ferdinand Céline seraient évoqués, mêmes les plus écœurants _ surtout ceux-là ! Eh bien non ! Patrick Buisson réussit un tour de force inouï : parler de la vie de Céline sans évoquer ou presque ce qui a poussé l'écrivain à fuir la France lors de la Libération !



Pas un mot sur les lettres envoyées aux journaux collaborationnistes, pas un mot sur L’École des Cadavres, pas un mot sur son soutien à l'Allemagne nazie ! A peine est évoqué son pamphlet antisémite Bagatelles pour un massacre qualifié de "délire" (sic ), l'Occupation est expédiée en quelques lignes. Sur 200 pages, le mot antisémite ne sera écrit qu'une fois (page 91).



Concernant l'entourage de Louis-Ferdinand Céline, ce n'est guère mieux. Robert Le Vigan, acteur taré et ami de l'écrivain, est qualifié de "pas gentil du tout" et le portrait de l'homme s'achève par "La Seconde Guerre mondiale sera l’occasion pour ce mystique halluciné, d’un ultime repas qu’il prendra à la table de l’occupant, ce qui lui vaudra procès en épuration, indignité nationale et exil". Exil pour un repas ? Vous vous moquez Monsieur ! Le Vigan était un abject collabo, délateur auprès de la Gestapo, tenant des propos antisémites sur la radio collabo "Radio Paris". Voilà pourquoi Le Vigan a été condamné à la Libération, pas pour un dîner !



Patrick Buisson veut racheter Céline. Il nous martèle que Céline était médecin et l'a été jusqu'à la fin de sa vie n'hésitant pas à soigner des malheureux torturés par la Gestapo. Oui, oui mais le reste ?! Le reste, moche et sale, qui explique l'exil au Danemark, qui explique la solitude, le repli à Meudon, le voisinage pas content et les écrits vengeurs de l'écrivain ? On l'oublie ? On fait comme si ça n'existait pas ? On refait l'Histoire à sa sauce, on ment par omission ? Ridicule et malsain. Patrick Buisson signe un portrait incomplet et partial qui n'a pour but que de redorer le blason de l'écrivain.

Lorànt Deutsch peut toujours tirer la tronche sur les photos, c'est surtout le lecteur qui l'a mauvaise après avoir terminé le livre.



Patrick Buisson est un journaliste sérieux, on pouvait donc s'attendre à un ouvrage qui l'est autant. Il est à parier que ceux qui ne connaissent pas ou peu Céline prendront ses dires pour argent comptant et c'est bien là que le bât blesse.

Céline n'était pas un héros, ni un "anarchiste-libertaire" mais un salaud et un lâche qui a mis ses talents d'écriture au service des pires idéologies. Chacun est libre de lire les livres de Céline, là n'est pas la question. De même que Le Paris de Céline a autant sa place chez les libraires que n'importe quel livre mais il est bon de savoir où l'on met les pieds.

La couverture est attrayante, le contenu beaucoup moins... à moins de partager le point de vue de messieurs Buisson et Deutsch.

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La cause du peuple

Il y a des livres qui vous mettent dans une posture de renaissance, de combat, d'amour inconditionnel à votre patrie. Le livre de Patrick Buisson en fait parti, par son style brillant, par sa justesse dans l'analyse politique. Je viens juste de finir ce livre qui respire l'amour de la France. Le phrasé y est manié avec beaucoup de talent pour faire un bilan plus que catastrophique de notre pays, mais avec de l'espoir dans sa conclusion. A ceux qui aiment profondément la France et aux autres qui se sentent perdu(e)s dans ce chaos actuel. Ce livre vous (re)donnera goût à aimer votre pays et à j'espère se battre pour la survie de la France.
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La fin d'un monde

Celui que l'on surnomme couramment " le mauvais génie de Nicolas Sarkozy " eut aussi l'oreille de François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan . L'expression " mauvais génie " contient certes le vocable " Génie " et à n'en pas douter P. Buisson est un homme instruit et un fin débateur , hélas ce vocable est fort justement accolé au terme " Mauvais " .



P. Buisson , ami avec François Duprat , ( numéro deux du FN avant d'être assassiné ) , ne peut cacher ses accointances avec l'extrême droite française .



Promu sous la présidence de Sarkozy au titre de Chevalier de la légion d'honneur et par le pape Benoît XVI Commandeur de l'Ordre de saint Grégoire le grand ( le pape a de bien mauvaises fréquentations ) , P. Buisson est déjà l'auteur de très nombreux livres qui confirment volontiers le coté mauvais de son " génie " . Ce dernier titre , de prime abord n'inverse pas la tendance . Je confesse ne pas l'avoir lu mais à quoi peut-on s'attendre de bon d'un si triste sire ?





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1940-1945 Années érotiques : Vichy ou les infor..

Voilà, j’avoue, je l’ai lu !

Quoi ? Le livre de Patrick Buisson, vous savez, ce monsieur au crane rasé et aux idées…disons conservatrices, qui faisait les beaux jeudis de « Politiquement Show » sur LCI jusqu’à ce que sa nomination à l’Elysée nous prive de ses analyses décapantes.



Patrick Buisson est historien, et son livre s’appelle « 1940-45 : années érotiques, Vichy ou les infortunes de la vertu » ; il est édité par Albin Michel, et se trouve au prix unique de 24 € dans toutes les bonnes librairies a l’exception (vérifiée) de La Procure (ex Procure du Clergé, devenue bijou de famille que le groupe Le Monde va devoir vendre).



Mais ce livre est déjà destiné à l’enfer des bibliothèques, ce grand placard où l’on serre à double tour les publications impubliables. Curieusement, on n’en trouve aucune critique sur le net, seuls quelques sites marchands se contentant de publier le « Prière d’insérer », d’ailleurs insipide. Quant aux feuilles littéraires des journaux, toujours rien.



Pourtant, l'ouvrage est bien écrit, très documenté (mais comment font ces auteurs-journalistes-hommes d'action pour travailler autant leur documentation ?), avec des tournures de style parfois baroques (la patrouille allemande, qualifiée de « minotaure botté martelant son labyrinthe »), et aussi quelques jeux de mots détestables. Mais il est passionnant, comme une « Vie quotidienne » débarrassée de toute auto censure.





Le problème posé par ce livre, c’est qu’il livre un terrible secret national : de 1940 à la Libération, malgré la défaite et l’occupation, la vie a continué, devenant même parfois plus intense du fait des circonstances. On le sait dans les familles, notamment par la découverte, dans les successions, de lettres enflammées. Mais de là à l’écrire dans un livre d’histoire…





Il fallait vivre ; quand on s’ennuie, quand la mort menace, quand la faim tenaille, il faut bien compenser avec quelque chose. Un très beau texte d’Eluard, cité par l’auteur, résume la situation :

« Que voulez-vous, la porte était gardée

Que voulez-vous, nous étions enfermés,

Que voulez-vous, la rue était barrée,

Que voulez-vous, la ville était matée,

Que voulez-vous, elle était affamée,

Que voulez-vous, nous étions désarmés,

Que voulez-vous, la nuit était tombée,

Que voulez-vous, nous nous sommes aimés »



Et tant pis pour les éternels maîtres à penser, de toutes les chapelles politiques, philosophiques, religieuses, et d’abord ceux de Vichy, qui voulaient imposer le deuil à la jeunesse, sans doute pour expier leurs propres fautes. Dire tout cela, en France, c’est rompre une loi du silence, surtout si on met en scène certains de ces donneurs de leçons en situation compromettante. C’est la partie la plus croustillante du livre, mais non la plus importante.



Donc, lisez-le, comme une version subversive de « La vie des français sous l’occupation », en attendant le tome 2, encore plus sulfureux, parce qu"il évoquera le "couple franco-allemand".

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Le Paris de Céline

Un auteur d'extrême droite ( le mauvais génie de Sarkozy ) et un acteur affichant ses nostalgies de la royauté se sont associés pour mettre au point ce livre , fort joli d'extérieur avec comme illustration quelques clichés assez réussis , mais quelle langue de bois , quels silences sur les crapuleries de la collaboration . Pour appeler chat un chat : à moins de militer pour une droite extrême , le lecteur lambda , mettra ce livre à la poubelle . Qu'il n'y est sur Babélio que 6 lecteurs et une seule critique ( 2 étoiles ) ne prouve en rien le manque d'attrait du livre , mais le situe tout de même comme un raté éditorial qui frise souvent le négationnisme .
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1940-1945 - Années érotiques Tome 2 - De la Gra..

J'attendais avec impatience le second tome de cette histoire sexuelle des français - et surtout des françaises pendant la seconde guerre mondiale. Déjà, j'avais grandement apprécié le premier volume.



Je n'ai pas été déçue par le second car on en apprend d'encore plus belles sur cette facette de la grande histoire peu exploitée jusqu'ici, le sous-titre de ce second tome étant "De la Grande Prostituée à la revanche des mâles". Et il est vrai que jamais sans doute on ne s'est autant dévergondé que pendant cette sombre période de l'Occupation.



Il y avait bien des excuses : entre 1941 et 1944, de 500 000 à 1 200 000 Allemands jeunes et célibataires stationnent en France tandis que 100 000 Français sont morts durant les combats et deux millions sont en captivité. Ce manque d'hommes conduit ainsi à une sorte "d'état de nécessité" qui pousse au crime. Et puis, comme disait Arletty : "Les Allemands, il n'y avait qu'à pas les laisser entrer !" Les hommes de France subissent donc un très fort déficit d'image et bien des femmes fragilisées et seules succombent entre les bras des beaux guerriers blonds.



Pour vous donner envie, voici quelques têtes de chapitres ou de paragraphes : Jouir ou souffrir, il faut choisir ; le "pouf" ou le triomphe du bordel prophylactique ; "Franc-tireuses" ou "mitrailleuses à tréponèmes" ? ; Des résistants méconnus : les gonocoques ; une épuration sexuelle encadrée et légalisée ; La sainte alliance de la faucille et du goupillon..etc.





Ainsi Patrick Buisson nous emmène au coeur des soirées mondaines où les jeunes premières du cinéma français s'affichent avec leurs amants en uniforme vert de gris - Mireille Balin, Corinne Luchaire, Martine Carol, Arletty - ou restent plus discrètes - comme Coco Chanel. Ainsi, le prude Etat français autorise-t-il - sous la pression allemande - l'institutionnalisation des bordels qui n'ont jamais été aussi florissants. La "collaboration sentimentale" peut avoir pour origine l'appât du gain, le défi aux convenances, mais aussi l'amour vrai, rarement l'attrait pour l'idéologie nazie. Des centaines de milliers d'"Enfants de Boches" subiront toute leur vie l'opprobe de leur origine.





A la Libération, les femmes "de mauvaise vie" seront traquées en tant que coupables d'intelligence avec l'ennemi, tondues, exhibées nues, frappées....pauvres "saucisses" ou encore "embochies" ! Car le retour de bâton sera terrible, comme toujours.





Voici un livre passionnant, éclairant et parfois nauséabond. Mais l'étude est fondée sur des sources hélas irréfutables. Le style de P. Buisson est clair malgré un usage parfois abusif de mots rares - j'ai noté :(plusieurs occurrences) holisme (la définition est ICI), alentie (adjectif), anomie (très souvent utilisé), polysémie, contretype, gyrovague.....parfaitement à leur place mais qui vous indiquent du coin de l'oeil "Hein, on est entre puristes !"



A travers cette autre vision de "La vie des français sous l'occupation", ce livre nous donne aussi la vision idyllique de ce qui aurait dû se passer : l'héroïque résistance passive de la nièce du narrateur du "Silence de la mer", chef d'oeuvre de Vercors édité clandestinement pendant la guerre....

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1940-1945 - Années érotiques Tome 2 - De la Gra..

En deux volumes Patrick Buisson fait le bilan de ce que fut la vie sexuelle au sens très large du terme des Françaises et des Français et bien entendu des Allemands.

C'est intéressant à lire et l'auteur maîtrise bien son sujet , jamais graveleux même si parfois cru sujet oblige.

J'ai découvert pas mal de comportements que je n'imaginais pas .

Petit reproche je pense qu'un volume aurait suffit , certains passages se retrouvant dans les deux tomes mais dans l'ensemble c'est une lecture plaisante et instructive . Une autre vision de l'occupation à laquelle on ne pense pas forcément toujours.
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La cause du peuple

Patrick Buisson est mort le 26 décembre 2023. J'apprends cela aujourd'hui 16 avril 2024. Outre le fait que je n'étais pas là, ça me donne l'occasion de rappeler que les mecs de droite en France, on les enterre comme des chiens, sans messe de rappel. Ou comme des pestiférés dans un silence de cathédrale. On brûle tout, la maison avec pour que rien ne transpire. Est-ce que Sarkozy est allé à son enterrement ? (Juste pour damner un saint !)
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1940-1945 Années érotiques : Vichy ou les infor..

J'ai trouvé cet ouvrage dans une boîte à livres et fut attiré autant par le titre gainsbourgien que par l'identité de l'auteur le très extrême droitier conseiller de Sarko. Devos disait de Saint Simon qu'il avait "la mémoire en trou de serrure" et c'est le cas de Buisson car le sujet de ce livre très documenté est de scruter bas-fonds , alcôves et mauvais lieux pendant la période de l'Occupation. Le propos déclaré est de montrer que la vie continue pendant les catastrophes et que le très moralisant régime du Maréchal couvraient de troubles aventures. Mais ,en fait , on y voit surtout l'esprit malsain propre à ce type de cul-béni (l'auteur) , le goût du facho de donner l'image la plus dégradée possible de l'humanité justifiant ainsi ses propres penchants à la "purification" par le feu ou les armes. Sans oublier une grille de lecture porno-psychanalytique sur la prétendue "virilité" du vainqueur allemand et la soumission femelle de la France :là encore justification pseudo intellectuelle à un machisme et une misogynie de beauf. Tout ça pour ça !
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La cause du peuple

Paru en 2016, « La cause du peuple » a défrayé les chroniques médiatiques du moment. Patrick Buisson y dresse un bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy depuis son poste de conseiller du président. Il répond à la polémique née après la révélation des enregistrements « clandestins » que l’auteur a réalisés à l’Elysée. Le livre dépasse (et de loin) les commentaires médiatiques et les petites phrases assassines extraites de l’ouvrage.

Patrick Buisson présente un tableau, sans complaisance de la maison France. Il analyse les causes des faiblesses françaises et resitue les difficultés dans le temps. Son érudition et son écriture, travaillée et très littéraire, œuvrent à aiguiser l’intérêt du lecteur. Le livre se lit à plusieurs niveaux. La démonstration de Patrick Buisson est organisée en plusieurs strates qui permettent les reprises et les approfondissements de l’argumentation.

L’auteur est monarchiste légitimiste, catholique (opposé à Vatican II), connu pour ses positions antilibérales, antimondialistes, et antimodernistes.

Patrick Buisson dresse des portraits sans concession du président, des ministres… Il rapporte des propos, parfois sidérants, propres à renforcer le « doute » sur la qualité du personnel politique et ses capacités à diriger, à décider (à penser ?). Mais le livre n’est pas qu’une réponse à la polémique née de la défaite aux élections présidentielles, il dépasse le constat et la peinture d’un monde politique qui ne connaît pas le « peuple ». Le livre est brillant, les références littéraires sont nombreuses de Maurice Barrés, Charles Maurras, Carl Schmitt… à Jean Claude Michéa, Marcel Gauchet, Gramsci… L’auteur est historien et sa démonstration puise dans un cadre historique élargi. Ce qui lui permet de dénoncer l’abandon des frontières, de l’identité nationale et des traditions. L’hostilité actuelle envers la mondialisation, le rejet du libéralisme, les réactions des conservateurs au mariage pour tous… sont, pour Patrick Buisson, autant de signes favorables à un retour aux fondamentaux qui ont construit la France. … Le déclassement du milieu rural et des régions périphérique, les difficultés européennes à contrôler les flux migratoires sont autant de sujets sensibles qui peuvent trouver écho dans l’actualité. Il voit juste quand il analyse le dévoiement de la démocratie sous la Vème République qui envoie à l’Assemblée Nationale une majorité écrasante qui repose sur une minorité d’électeurs votants (et très réduite quant au nombre d’inscrits).

Car là est la grande force du livre, si le lecteur est emporté par l’argumentation, le recul et la critique sont indispensables. Le raisonnement fonctionne comme une machine bien huilée, une démarche qui ramène le lecteur à un passé prérévolutionnaire (celui de 1789). Mais la République est-elle hermétique à la démocratie ? Seul le monarque peut-il diriger pour le bien de tous en arbitrant du haut de son trône ?

Quelques questions demeurent cependant. L’auteur s’explique (assez rapidement) sur les enregistrements « clandestins ». Il ne s’étend pas sur les raisons et les circonstances qui ont amené Nicolas Sarkozy à le nommer conseiller, ni sur les motivations qui l’ont poussé à demeurer conseiller à l’Elysée jusqu’à la défaite de 2012.

Au final, « la cause du peuple » est un livre qui a du souffle. Ses arguments répondent à des thèmes d’actualité et une habile (et fine) présentation amène à des positions politiques qui restent controversées (pour le moins) aujourd’hui.

Mais il doit être bien difficile de rester optimiste dans une société et un pays si peu conformes aux principes et idéal développés dans le livre.









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La cause du peuple

Au delà des anecdotes qu'il nous conte, lesquelles amusent, si l'on s'en tient à une lecture superficielle, et se révèlent consternantes, lorsqu'on les médite, l'auteur nous livre sa vision du monde. Il a choisi son camp, celui des conservateurs, voire des réactionnaires, et le revendique. Je n'y vois aucun inconvénient, bien au contraire, sauf lorsque je lis les pages qu'il consacre à l'Algérie et à De Gaulle. Non, ces pages-là, je n'ai pu les lire sans irritation, tant elles me paraissent empreintes d'idées fausses. J'en suis d'autant plus navré que cet essai constitue un témoignage important d'un point de vue historique, et que Buisson est un homme d'une grande intelligence. Au fait, est-il croyable lorsqu'il nous présente un Nicolas Sarkozy partageant ses répulsions antigaullistes ? Après tout, ce ne serait pas si étonnant, étant donné la politique qu'il a menée...
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La fin d'un monde

Depuis la crise sanitaire, gérée de manière si catastrophique, jamais le mal-être collectif n’a été aussi grand. N’est-il pas lié à la perte de toutes les valeurs du monde d’avant ? On les appelait gratuité, solidarité, entraide, dévouement au bien commun, primat de la vertu publique sur le calcul égoïste, sentiment d’appartenir à une communauté nationale et volonté de la servir, même au mépris de son confort et de ses intérêts particuliers. Tout l’inverse du monde nouveau promu par Schwab, Macron et autres mondialistes pour qui seuls les intérêts et les profits des plus riches et des plus puissants importent. Pour Buisson, tout s’est joué en 1960 et 1975 (fin des Trente Glorieuses) pendant lesquelles, sous nos yeux ébahis, nous avons pu assister à la désertification des campagnes, au démantèlement du catholicisme traditionnel au profit d’un syncrétisme humaniste depuis Vatican II et à la destruction de la paternité ainsi que celle de la famille. La conséquence en fut une victoire du libéralisme, libertaire sociétalement et totalitaire politiquement et économiquement, du consumérisme effréné et de l’hédonisme, cette jouissance sans contrainte.

« La fin d’un monde » est un essai historique et sociopolitique de très grande qualité. Patrick Buisson, surtout connu comme conseiller particulier et éminence grise de Nicolas Sarkozy, est également un authentique intellectuel qui nous propose, dans cet ouvrage bien écrit et particulièrement fouillé, une étude des 15 années qui nous firent basculer lentement d’un monde dans un autre. Un véritable travail de sociologue, d’historien, d’économiste et d’ethnologue. Ses analyses et descriptions de la mort programmée du paysan, du croyant et du père sont d’une belle pertinence et d’une grande finesse. Un vaste attirail de notes et références bibliographiques attestent du sérieux de l’œuvre. L’auteur ayant sous-titré son ouvrage « Histoire de la révolution petite bourgeoise », on pourrait y ajouter celle d’une longue décadence, d’une inversion des valeurs et d’une disparition lente, insidieuse et organisée de toute une société. Autant l’auteur est précis et presque pointilleux sur le démantèlement du monde rural, de la chrétienté et de la paternité, autant il se fait discret sur l’invasion migratoire. Seule lacune de cet ouvrage par ailleurs aussi excellent que… déprimant.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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La cause du peuple

C'est toujours agréable de lire la prose d'un auteur intelligent, cultivé, au style impeccable, même si l'on ne partage pas, loin de là, toutes ses conclusions. Buisson se situe dans la lignée des Bloy, Peguy, Cioran, Muray, Finkielkraut, qui cultivent le pessimisme et déplorent avec talent ce qu'est devenu un monde qu'ils ont peut-être tendance à mythifier. D'accord avec beaucoup des constats du bouquin, consterné par l'avènement d'une société de gosses frustrés qui plébiscitent Disneyland et les productions Marvel, je pense néanmoins que ce peuple dont Buisson nous rabat les oreilles est le premier responsable de cet état de fait : personne ne nous a obligé à abandonner nos champs, nos villages et nos églises et à plébisciter la société de consommation…
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Décadanse

"La décadance, c'est se réjouir de la catastrophe qui entraine le troupeau à l'abbatoir en lui faisant croire qu'il s'agit d'une fête, c'est aller à la mort en dansant dans ce climat de nihilisme festif et exubérant qui est la marque de notre époque".



Patrick Buisson est ce fameux conseiller qui enregistrait Sarkozy à son insu, ce traditionnaliste affirmé qui a longtemps fricoté avec l'extrême droite, ce fervent catholique que l'on peut qualifier de réactionnaire authentique, un essayiste que l'on peut diaboliser, "cancel" et décrédibiliser sans même pas le lire ou l'écouter. Et on aurait à mon sens plutôt tort !



Dans son dernier livre "Décadance", l'auteur traite de la rupture anthropologique qu'a subi la société Française à partir des années soixante qui n'est autre que la "Libération Sexuelle" . Cette libération que l'on a toujours présenté comme un indéniable progrès pour l'individu et surtout pour les femmes. Un de ces étendards que l'on n'ose remettre en question aujourd'hui par peur de se faire traiter de facho ou d'individu suspicieux et moralisateur.



Et pourtant il y a lieu de formuler une véritable critique socio-économique des conséquences de cette Libération. C'est l'exercice auquel se livre Patrick Buisson dans cet essai.

L'auteur décrit dans de longues pages les coulisses politiques et médiatiques dans les cercles de pouvoir bourgeois après guerre ayant mené à l'ébauche puis à la propagation de l'idéologie libertaire qui débouchera sur le fameux mai 68 puis sur la loi Veil.



Ce qui s'apparentait à une émancipation des corps et des esprits a finalement débouché sur un individualisme narcissique, un consumérisme des corps, un délitement moral, un vide spirituel, un effritement des liens solidaires traditionnels, des divorces affectant les plus précaires, un renforcement du masculinisme exploitant des luttes féministes légitimes...



J'ai particulièrement apprécié la critique anticapitaliste tenue par Buisson qui reprend Clouscard et Michéa notamment, qui ont expliqué comment le capitalisme s'accommodait et encourageait la destruction des valeurs traditionnelles pour engloutir les individus dans l'antre du marché.



On comprend également comment une certaine bourgeoisie pour des raisons idéologiques a manipulé et s'est servi du peuple pour réussir son entreprise de déconstruction des mœurs.



Buisson reprend également à son compte les analyses de Michel Foucault concernant le transfert du contrôle des individus opéré anciennement par la famille, vers l'Etat via l'armada d'experts médiaux, psychologues, assistants sociaux etc..



Un livre dense, documenté, riche en anecdotes et en références mais surtout un livre essentiel à mon sens, même s'il s'agit souvent de lieux communs de la pensée conservatrice, pour tempérer l'ardeur des fanatiques du progrès.







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La cause du peuple

Au-delà la polémique qui a accompagné la publication de ce livre, je note qu'il est écrit dans un français remarquable, ce qui est particulièrement rare à notre époque. J'en conseille la lecture à tous ceux qui souhaitent avoir un retour documenté sur les années Sarkozy tout en goûtant un certain souffle littéraire. L'auteur a certes un prisme dans son analyse, mais ne s'en cache absolument pas.
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1940-1945 - Années érotiques Tome 2 - De la Gra..

Ouvrage fort bien documenté et intéressant à lire.

Le sort de Coco Chanel, Arletty et surtout de Mireille Balin est conté sans parti pris et de manière exhaustive et passionnante.
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1940-1945 Années érotiques : Vichy ou les infor..

Machiste à souhait ,les photos et documents sont très intéressants,les commentaires de Patrick Buisson sont à vomir .Virilite exacerbée,femmes méprisées ,l’analyse historique est plus que frustre , je déconseille ce livre qui m’a outrée par sa mysoginie et son analyse simpliste et réactionnaire
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