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Critiques de Patrick O`Brian (56)
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 3 : La s..

Très bonne surprise, je reprends après presque 3 ans la lecture de cette intégrale.



Publié en 1973, troisième tome de la série en compagnie de Jack Aubrey et du Dr Maturin après Maître à bord et Capitaine de vaisseau (en 1969 et 1972).



Avoir avoir sauvé son ami Maturin des griffes de ces méchants français, cap sur l'Inde à bord, enfin de son premier commandement à bord, de « la surprise », une frégate de 28 pièces de fabrication française. Entre les figures du passé et la flotte française dans des eaux pourtant peu fréquentées, Jack aura fort à faire.



Après deux premiers tomes en demi-teinte où le côté littéraire prenait le pas sur l'aventure et l'action maritime, nous avons ici un troisième tome qui comble enfin mes espérances pour cette série.

Peut être parce que après 19 livres de la série Bolitho de Kent je me suis fait une petite culture début du dix neuvième sous section aventures maritimes et guerres napoléoniennes ?

Peut être parce que Bolitho a fini par me lasser ? (heureusement ).

Ou tout simplement parce que ce troisième opus est bien plus rythmé, plus descriptif dans les batailles ?



Certes il reste toujours plus difficile d'accès que son inspirateur (Forester) ou son contemporain (Kent), s'oubliant parfois pour repartir dans des digressions, mais globalement le récit a gagné en vivacité, a trouvé un souffle épique absent des deux premiers tomes.

Un plaisir retrouvé.
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 4 : Expédi..

Y prendrions-nous goût ?



Quatrième tome de la série qui en compte vingt quand même.



Jack Aubrey se languit à terre, même s'il ne veut pas se l'avouer. La terre ferme, jardin des délices d'un marin en mer, résiste mal à la réalité de ce que Maturin pourrait qualifier d'enfer domestique. Ça tombe bien, il vient lui proposer le commandement de la Boadicea, une frégate non-dénuée d'intérêt et surtout, surtout, un possible guidon de Commodore. Sa mission, la réunion et l'île Maurice à reprendre aux Français. Il est loin le temps du Seul maître à bord, il va devoir composer entres les ordres de mission trop vagues (la victoire et la gloire pour le supérieur en cas de succès, l'opprobre et la honte pour lui en cas d'échec, un grand classique) et les personnalités de capitaines placés sous son autorité. Et il faudra en plus composer avec l'armée de Terre...



Dans sa préface l'auteur le dit : Tout est vrai. Bravo. En effet, la réalité historique est suffisamment vague pour y insérer les actions de notre Capitaine Aubrey. Nous sommes en 1810 et comme ses confrères H. Hornblower et R. Bolitho, Aubrey sera le sauveur de l'Angleterre, le seul capitaine compétent dans toute cette masse d'arrivistes de généraux et d'amiraux bien roublards, juste là pour priver les vrais héros de l'Histoire (avec un grand H) de la gloire qui leur est due.

De la même veine que le tome 3, l'action est au rendez-vous, même si parfois la lecture paraît un peu impersonnelle. Comme je l'ai déjà dit dans les critiques précédentes de la série, le style est plus littéraire que celui de A. Kent et force et de constater que O'brian n'est pas aussi à l'aise, ou en tout cas, aussi doué que l'auteur de Bolitho pour décrire la fureur des combats et nous restituer cette ambiance noire sanglante, parfois désespérée et ô combien épique.

Néanmoins la lecture reste agréable et prenante. Les digressions de Maturin, en faux candide, sont toujours un plaisir, parfois sadique, mais un plaisir.



Conclusion, quand j'aurais fini la série de Bolitho, je me mettrais sérieusement à Aubrey la chance...
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

"Maître à bord" est le premier épisode d'une vingtaine de volumes que l'on pourrait classer dans la catégorie "romans historiques" ou "aventures" avec pour cadre la "Royal Navy" à une époque qui est pour nous celle des guerres Napoléoniennes.

Nous suivrons les aventures sur mer du capitaine Jack Aubrey et de son ami Stephen Maturin, chirurgien et naturaliste, ils partagent une passion pour la musique qui nous procurera quelques pauses culturelles dans un environnement tendu.

Ce premier épisode commence quand Jack Aubrey est promu lieutenant de vaisseau et capitaine du sloop "la Sophie", après avoir constitué son équipage et réglé nombre de problèmes le voilà enfin paré pour le début d'une longue saga.

J'ai été assez impressionné par le soucis du détail historique apporté par l'auteur concernant les structures, le fonctionnement de la marine anglaise et sa discipline rigide et impitoyable, on entre réellement dans un univers à part en commençant cette lecture qui devient assez vite passionnante pour peu que l'on aime l'univers de la marine de guerre.

Si je dois avoir un regret, c'est que le style ne soit pas plus flamboyant, il me semble qu'un récit d'aventure, car c'en est un, aurait gagné à être plus "enlevé" tout en respectant le côté rigide et guindé du commandement dans la "Royal Navy".

A noter que la série a été adaptée au cinéma avec le film "Master and Commander : de l'autre côté du monde" de Peter Weir avec dans les rôles principaux Russell Crowe (Jack Aubrey) et Paul Bettany (Stephen Maturin).
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

J'ai préféré les œuvres de C.S Forester et de A. Kent.



Maître à bord est le premier tome d'une série de vingt ouvrages consacrés aux aventures du Capitaine Jack Aubrey et du Docteur Stephen Maturin. Publié en 1968 sous le titre Master and Commander, il a donné lieu au film éponyme en 2003.



L'histoire se déroule entre le 18 avril 1800 et juillet 1801 (après la bataille d'Algésiras entre les forces Franco-Espagnoles et la G.B, entre les ports d'Algésiras et de Gibraltar).

Durant ce temps, Napoléon est en guerre contre l'Italie et mène la campagne d'Egypte dans le cadre de la lutte contre la Grande Bretagne toujours en guerre contre la France Révolutionnaire et son alliée du moment : L'Espagne.

La Grande Bretagne mène un blocus en Atlantique et en Méditerranée et s'en prend au commerce maritime Français et Espagnol.

Le 01.01.1801 l'Acte d'Union réunit l'Irlande à la Grande-Bretagne. Le Royaume-uni.



Le 18.04.1800 Jack Aubrey reçoit le commandement du Sloop de sa majesté : La Sophie. 150 tonneaux, 14 pièces et 91 hommes à bord. Après un début difficile suite à un manque de personnel (le précédent commandant étant parti avec ses meilleurs hommes). Jack va embarquer, avec son nouvel ami le Dr Maturin, pour une escorte de 12 navires marchands, un peu mouvementée, avant d'être envoyé en "Croisière" en méditerranée, où il va s'en prendre, avec beaucoup de bonheur, au commerce ennemi gagnant ainsi une certaine renommée tant au niveau de son équipage que dans la Navy. Mais il va aussi, par son comportement, s'attirer de solides inimitiés.



O'Brian, bien qu'inapte au service actif, a travaillé pour les services secrets anglais et s'est manifestement beaucoup documenté sur l'époque Napoléonienne. Plus qu'un roman d'aventure maritime, Maître à bord est indéniablement un roman historique, l'auteur ayant réussi à faire tomber la barrière entre les deux genres, voulant réconcilier le roman littéraire et le roman d'aventure.



Ses deux héros sont complémentaires, l'un génie en mer, bon vivant et baiseur aimable, l'autre plus torturé, homme de l'ombre (merci à Hubert Prolongeau). Leur relation est d'ailleurs plus équilibrée que celle qu'entretiennent Hornblower ou Bolitho avec leurs subordonnés.

Le Dr Maturin, en candide, nous permet de voir de l'œil du néophyte la Navy, son fonctionnement et ses navires. Le livre est très technique, avec moult emploi de vocabulaire adapté. Très littéraire et historique mâtiné d'une étude de mœurs sur l'équipage, des antagonistes entre les Irlandais et les Anglais...



Mais hélas, pour moi, ce côté plus littéraire a entrainé, par des digressions nuisant au rythme, des moments de lecture creux frisant l'ennui. La vivacité qui caractérise les œuvres de C.S Forester (du moins la majeure partie) et celle de A.Kent (pour leurs héros respectifs Hornblower et Bolitho), fait défaut dans ce premier tome et malgré plusieurs batailles, j'ai trouvé qu'il manquait de souffle épique, les descriptions de ces dernières étant trop impersonnelles.



Bref un premier tome décevant au regard de mes lectures précédentes dans le genre aventures maritimes, mais c'est probablement du à mon côté plus "aventures" que "littérature".

Le second tome : Capitaine de vaisseau.
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 2 : Capi..

Il s'agit du second tome de la licence Aubrey-Mathurin, écrit en 1972, après Maître à bord.



Le livre débute trois jours après la paix d'Amiens (25 mars 1802) qui met fin au conflit opposant l'Angleterre et la France. Il se termine à la fin de l'année 1804. Durant ce temps, le Royaume-Uni rompra cette paix (en avril 1803) et rétablira le blocus des côtes françaises. Boney entamera les préparatifs pour envahir l'Angleterre. Il sera proclamé empereur le 18 mai 1804. Le 12 décembre 1804, le Royaume-Uni repart en guerre contre l'Espagne.



Jack Aubrey, surnommé "la chance" après ses exploits avec la Sophie, est un héros. Confortablement installé il coule des jours paisibles. L'auteur en profite pour nous décrire les relations homme-femme dans l'aristocratie britannique du début du 19ième siècle.

Suite à un revers financier (il est ruiné) induisant un revers amoureux, il part en voyage en France, mais la guerre repart et il est contraint de fuir par l'Espagne. On en apprend un peu plus sur Stephen Mathurin, dont la qualité d'espion est pleinement révélée (elle n'apparait pas dans le premier tome).

Aubrey récupère finalement le commandement d'un navire : le Polychrest, surnommé la faute du charpentier, un navire expérimental (raté) de 24 caronades de 32 livres pour un service dans la manche sous le commandement d'un amiral, qui bien sûr, honnit notre héros. Avec cette grosse puissance de feu, malheureusement difficilement utilisable, Aubrey arrivera à se faire remarquer et nommer Capitaine de Vaisseau : à 70 pages de la fin. Enfin, mais toujours sans navire. il assurera l'intérim.



Hélas, deux fois hélas, les critiques que j'avais faites au premier tome restent pleinement d'actualité. le livre est très long à démarrer et les aventures maritimes sont réduites à la portion anecdotique. Les longues descriptions de combats sanglants sont quasi inexistantes et on passe plus de temps avec les déboires financiers et amoureux d'Aubrey et ses états d'âme, avec les abeilles de Mathurin, qu'avec la flotte.

De plus l'auteur a l'habitude de changer totalement de situation d'une phrase à l'autre, en à peine un saut de ligne on se retrouve de terre à mer sans avertissement. C'est assez déroutant.



Espérons qu'avec le troisième tome La surprise, qui devrait nous apporter du dépaysement, la situation s'améliore ?
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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

Ce très bel ouvrage paru chez Omnibus regroupe les quatre premiers des vingt romans de Patrick O'Brian consacré au personnage de Jack Aubrey, capitaine de la marine anglaise au moment des guerres napoléoniennes, et de son ami chirurgien de bord, naturaliste et espion Stephen Maturin. Difficile de faire mieux dans le genre roman maritime. L'auteur réunit dans ses ouvrages une masse colossale d'informations sur cette Europe du début du XIXe siècle aux prises avec l'ambition de Napoléon et surtout sur la marine de l'époque. On note ainsi l'emploi à répétition de termes très techniques et la profusion de détails sur le maniement et la composition d'un navire de guerre, la vie des hommes à bord, le fonctionnement interne de la Navy avec sa hiérarchie, ses traditions... Cela peut avoir parfois un petit côté rébarbatif sans pour autant gâcher le plaisir que prend le lecteur à suivre les mésaventures des deux principaux personnages.



Il faut dire que P. O'Brian donne ici naissance à des protagonistes aussi atypiques qu'attachants : Jack Aubrey avec son enthousiasme, sa maladresse parfois, son impétuosité et son amour pour la mer et pour son pays, Stephen Maturin et sa passion pour la science, son côté plus posé et moins exubérant, ses difficultés à se conformer à la rigueur imposée par le service... L'auteur donne ici le jour à l'une des plus belle histoires d'amitié qu'il m'a été donné de lire (la scène de leur rencontre est particulièrement mémorable). Ajoutez à cela de magnifiques scènes en mer, un peu d'humour, l'apparition de grandes figures historiques, des combats sanglants, des joutes verbales et vous obtiendrez tout ce qu'il faut pour faire d'excellents romans. Ceux-ci ont d'ailleurs récemment fait l'objet d'une remarquable adaptation cinématographique réalisée par P. Weir avec dans les rôles titre R. Crowe (Jack Aubrey) et P. Bettany (Stephen Maturin).
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

Ah ! La mer !

La mer d’ici, la mer de là, la mer d’ailleurs…

La mer toujours recommencée comme disait Paul (Valéry)

Il est certain que la mer, berceau de l’humanité, est aussi le thème d’inspiration n° 1 d’un nombre infini d’écrivains, poètes, romanciers, mais aussi artistes et musiciens, et ce depuis la nuit des temps, en tous cas depuis que la première vague est venue caresser la première ondine, ça ne date pas d’hier.



La saga maritime est devenue un genre récurrent, illustré par quelques bons (et même parfois excellents) auteurs : le précurseur, Frederick Marryat (1792-1848) est l’inspirateur direct de C. S. Forester (1899-1966), (« Les aventures de Horatio Hornblower », dix volumes) et Patrick O’Brian (1914-2000) (« Les Aventures de Jack Aubrey », vingt et un volumes), puis Alexander Kent (1924-2017) (« Les Aventures de Richard Bolitho », vingt-neuf volumes) ou moins connu que ces trois auteurs Dudley Pope (1925-1997) (« Les aventures du capitaine Ramage », dix-huit volumes). Les amateurs d’aventures maritimes doivent absolument connaître ces auteurs (surtout, Forester, O’Brian et Kent qui sont largement traduits en français).



« Les Aubreyades » terme générique sous lequel on rassemble les vingt romans, plus un vingt-et-unième inachevé, qui racontent la carrière aventureuse de Jack Aubrey, sont une odyssée moderne, où l’on suit la carrière du héros depuis simple lieutenant (« Maître à bord »), jusqu’à amiral (« Pavillon amiral »), L’histoire se déroule principalement (comme celles des trois autres sagas) pendant les guerres napoléoniennes. Il s’agit donc également d’un roman historique.



« Maître à bord » le premier tome de la série, nous présente Jack Aubrey, jeune lieutenant de marine, qui attend le commandement d’un bateau. Un soir de concert, il se querelle avec son voisin de fauteuil, le docteur Stephen Maturin. Et comme pour les Mousquetaires de Dumas, au lieu de s’écharper, ils deviennent les meilleurs amis du monde. Tous deux vivront intensément toutes les aventures de la saga. Jack, fringant officier, et Stephen, chirurgien, ornithologue, botaniste, musicien, et à l’occasion agent secret, sont faits pour s’entendre, bien que leurs caractères soient opposés : si Jack est plutôt ouvert, amateurs de bonne chère et de jolies filles, Stephen est plus taciturne, rêveur et savant. Ajoutez que Jack est un marin de profession qui connaît tout du bâtiment, alors que Stephen est un néophyte sur tout ce qui va sur l’eau…



L’auteur nous embarque – c’est le mot – dans une aventure où on sait quand on part et où on ne sait pas quand on va revenir, ni même si on va revenir. En mer le péril est partout, dans les éléments (tempêtes, naufrages, etc.) dans les rencontres avec les navires ennemis (nous sommes en guerre, ne l’oublions pas et la Royal Navy est en lutte ouverte avec la flotte de Napoléon), et même sur le bateau où l’équipage n’est pas toujours aussi docile. Parfois technique,(on sait dans quoi on s’embarque), le style est très agréable, et on lit avec plaisir ces aventures au goût salé qui rappellent Stevenson, ou Conrad, ou plus près de nous Robert Merle.



Rappelons également que les aventures de Jack Aubrey ont été portées avec succès au cinéma en 2003 par Peter Weir sous le titre « Master and Commander, de l’autre côté du monde » (« Master and Commander » étant le titre original de « Maître à bord »), avec Russell Crowe dans le rôle de Jack Aubrey et Paul Bettany dans le rôle de Stephen Maturin.





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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

Attention, coup de foudre littéraire ! Un grand merci à Peter Weir qui a eu la bonne idée d'adapter au cinéma l'un des romans de cette vaste saga signée Patrick O'Brian. Sans Master et Commander je n'aurais probablement pas lu les aventures de Jack Aubrey, étant quelque peu fâchée avec les romans maritimes.

Depuis le film de Weir, j'arpente avec bonheur le pont des sloops, bricks et frégates en compagnie des deux frères d'armes les plus épatants de la création littéraire : Jack Aubrey et Stephen Mathurin.



D'un côté, Aubrey, grand gaillard anglais de nature vive et joyeuse, aimant les femmes et la bonne chère, capitaine courageux et chanceux, aimé de ses hommes, parfois un peu lourdaud et maladroit...

De l'autre, Stephen Mathurin, à moitié Irlandais et Catalan, brillant chirurgien au service de Sa majesté, espion à ses heures perdues, naturaliste passionné, esprit intelligent et cultivé, amoureux malheureux qui souffre de son physique disgracieux.



Le premier volume Maître à bord, débute comme un roman d'Alexandre Dumas. En 1800, dans un salon de musique où l'on peut entendre du Locatelli, un des auditeurs, Aubrey, emporté par son enthousiasme, dérange son voisin, un homme maigrichon au teint pâle, Mathurin. Après quelques réflexions désobligeantes, le bouillant Aubrey se sent d'humeur à châtier l'insolent qui ose lui tenir pareils propos. Forcément, on attend un duel. Raté. Le lecteur assiste aux débuts d'une belle et solide amitié qui va unir ces deux fortes personnalités sur 20 volumes et une quinzaine d'années.



Personnalités opposées mais complémentaires, Aubrey et Mathurin vont tisser des liens d’amitié indéfectibles renforcés par leur amour commun de la musique. Certes, comme dans la plupart des tandems, les engueulades sont inévitables et mémorables. Mathurin ignore le plus souvent les ordres et condamne bien des règles qu’il juge trop sévères, règles pourtant vitales quand on passe la plupart de sa vie sur un navire où la discipline est aussi une question de survie, comme ne cesse de lui rappeler Aubrey.



Ces deux compagnons sont entourés d’une foule de personnages que l’on apprend à connaître et aimer au fil des aventures : l’irascible Killick, valet attitré de Jack Aubrey, l’irréprochable Bonden son patron de canot, le joyeux Pullings, second du capitaine, Babbington et bien d’autres.



Les femmes ont aussi leur place. Après bien des frasques, et une rivalité qui manque de leur coûter leur amitié, Jack épouse la sage Sophie tandis que Stephen s’enflamme pour la volcanique Diana qui n’est pas sans rappeler Scarlett O’Hara.



Bien sûr l’essentiel des aventures se déroulent sur les océans. Mais le fonds historique de la saga est passionnant : les guerres napoléoniennes. L’auteur s’est minutieusement documenté sur cette époque. Tout est passé en revue depuis les us et coutumes de l’Amirauté en passant par les espèces animales que l’on découvrait, ou les repas servis au Carré…



Certains termes marins demeurent délicieusement obscurs, mais au terme de ces vingt livres, le lecteur finit tout de même par savoir ce que sont haubans, huniers, cacatois, mâts de misaine et d’artimon…



Les missions sont dangereuses à souhait, c'est l'Aventure avec un grand A : Aubrey sait mener les hommes à la bataille comme personne, les combats sont terribles. Mathurin de son côté doit échapper aux Français qui ont juré sa perte. Drames, trahisons, emprisonnements, revers de fortune, naufrages, épidémies... rien ne sera épargné à nos deux héros qui doivent lutter contre des vents contraires.



Et pourtant, l'humour domine le plus souvent. D'abord, et en partie, grâce aux relations entre les différents personnages : les calembours de Jack Aubrey qui indisposent Mathurin, les maladresses de ce dernier qui ne parvient pas à retenir le vocabulaire nautique, et qui chute fréquemment du pont du navire, les remarques désobligeantes mais toujours réjouissantes de Killick qui frôle souvent l'insolence.



Les enfants apportent aussi une belle touche de fantaisie. Ceux d'Aubrey bien sûr. Les trois enfants n'ont pas de nounou mais sont régulièrement sous la bonne garde des membres de l'équipage. En conséquence, les gamines ne parlent pas mais braillent comme si elles se trouvaient sur le pont et connaissent presque tous les jurons préférés des marins. Il y a aussi les deux petites filles noires, sauvées d'une île dont les habitants ont été décimés par une maladie. Sous la protection de Mathurin, elles finissent par faire partie de l'équipage, après une malheureuse tentative de les confier à un orphelinat. Là encore, beaucoup de scènes désopilantes.



De l'action, de l'humour... et de l'émotion. De beaux moments de fraternité, de scènes d'amour. La touchante relation de Stephen avec son valet irlandais Padeen trouve son apogée dans l'épisode se déroulant à Bottany Bay. et c'est dans Le Revers de la médaille que l'on peut lire la plus belle scène de fraternité de la Marine anglaise...



Cette saga est un véritable chef-d'oeuvre, un tour de force car non seulement, l'écrivain capte l'attention du lecteur au cours des 20 volumes, mais il le fait voyager, lui apprend une foule de choses, sans jamais l'ennuyer, et lui fait éprouver bien des émotions. Je me souviens à quel point l'impatience me tenaillait entre les parutions de chaque volume chez Omnibus... Et sitôt le livre acheté, je le lisais immédiatement...



On ne peut que s'attacher à Aubrey et Mathurin d'autant plus que nous les voyons changer au fil des années. Ils deviennent des compagnons que l'on peut retrouver, magie de la littérature, à chaque fois que l'on ouvre à nouveau l'un des livres... L'écriture est de qualité, l'érudition de mise... que demander de plus ?



Depuis cette mémorable découverte, j'ai essayé les aventures du capitaine Hornblower ou celles de Bolitho, deux autres sagas fort appréciées des amateurs, mais la magie de fut pas au rendez-vous. J'en resterai donc à Patrick O'Brian.



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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

Voilà une série à laquelle je reviens à quelques années d'intervalles. La magie opère toujours et l'on entend assez facilement le bruit du vent dans les voiles et le friselis de l'eau sur l'étrave de la Sophie.

O'Bian cisèle son texte pour planter des personnages haut en couleur dans un contexte historique très bien rendu. L'Ogre Corse règne sur l'Europe et la Navy essaie de lui rendre la vie dure, mission à laquelle réussit fort bien Jack Aubrey, jeune et ambitieux capitaine.



Dépaysement garanti !

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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

Un livre de spécialiste.

C'est simple je n'y connais rien en navigation à voile, et il y a beaucoup de passage auquel je ne comprenais rien.

Je suis aussi très deçue par l'absence de repère chronologique. Pour suivre l'histoire en elle même : le temps entre deux scènes n'est pas forcement précisé, donc on passe presque du combat au retour au port d'une phrase à l'autre. Et aussi absence de chronologie par rapport à l'Histoire.... il est énormément question des revendiations Irlandaises, mais les relations France-Angleterre-Espagne reste très floues.

Mais il faut tout de même reconnaitre que les scènes de batailles sont particulièrement captivantes : impossible de poser le livre à ce moment là.
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Master and Commander : De l'autre côté du monde

Une agréable lecture qui va vous transporter dans l'univers de la marine à voiles anglaise à l'époque des conquêtes napoléoniennes !



Ceux qui comme moi, auraient vu le film avant de lire le livre, pourraient peut-être avoir un peu de mal à entrer dans l'histoire au début, car le film a pris certaines libertés sur le livre (d'après ce que j'ai compris, le film est un mélange de plusieurs tomes de la série de Patrick O'Brian qui suit les aventures du capitaine Jack Aubrey et de son médecin de bord Stephen Maturin).

C'est le premier roman de cet auteur que je lis, et j'avoue avoir été un peu déboussolé au début car je m'attendais à avoir presque exactement la même histoire que le film, mais une fois les premiers chapitres lus et les personnages adoptés, on ne s'arrête plus !



Je conseille ce roman à tous les passionnés de la mer, et aux curieux qui ont apprécié le film et souhaiteraient se replonger dans son atmosphère merveilleuse !
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Les Navires du capitaine Aubrey

excellent livre encyclopédique pour la connaissance des vaisseaux et grands navires à voiles ainsi que pour s'initier à l'architecture navale. Livre utile et recommandé pour accompagner la lecture de tous romans s'attachant à l'aventure maritime tels les séries Horatio Hornblower, Jack Aubrey et Richard Bolitho.
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 1 : Maître..

Voici une (assez longue) critique comparative entre 2 auteurs de livres d’aventures marines : C.S Forester et P. O’Brian. Elle porte sur les 2 premiers romans des « aventures de Jack Aubrey ». Et il y a les 10 romans des aventures de « Capitaine Hornblower ».

Je rajouterai aussi des conseils de lecture.

Les livres :

Forester : Collection Omnibus.

Tome 1 (environ 1200 pages) regroupant les romans :

Aspirant de marine, Lieutenant de marine, Seul maître à bord, Trésor de guerre, Retour à bon port

Tome 2 (environ 1100 pages) : Un vaisseau de ligne, Pavillon haut, Le seigneur de la mer, Lord Hornblower, Mission aux Antilles.

2300 pages de plaisir.

Et O’ Brian : Collection Omnibus : les 2 premiers romans (sur les 4) : Maître à bord, Capitaine de vaisseau…qui m’ont suffit car…Aubrey m’énerve 😊 ou dit autrement : après Forester, lire du O’Brian est…fatiguant. Et je le prouve.

Le style : Je comparerais Forester à Dumas dont je viens de terminer la lecture de plusieurs dizaines d’ouvrages. Lecture aisée, revigorante.

Dumas, qui maîtrise le suspense depuis les premières pages de ses romans (-feuilletons), que je n’avais pas commencé à lire avant 2020 est devenu l’un de mes « maîtres-étalon 😊» des récits d’aventure et de psychologie humaine.

Avec Forester, les 2-3 premiers romans peuvent présenter quelques passages un peu difficile à suivre (j’y reviendrai dans les conseils de lecture). Mais une fois que Hornblower nous tient, il ne nous lâche plus. A chaque fin de chapitre, on a envie de savoir la suite, on postpose de 10-15 min ce qu’on doit faire…vous voyez ce que je veux dire ? 😊

L’auteur nous capture et nous fait vivre des aventures palpitantes et aussi étonnant qu’il paraisse, très diversifiées (on ne s’imagine pas le type de mission qui peuvent être confiées à un capitaine de vaisseau ni de la marge de manoeuvre dont il dispose.

Au fil des romans, Horatio Hornblower mûrit et nous apparaît dans toute sa complexité. L’auteur est précis et constant dans la qualité de ses ouvrages. Quelques traits d’humour viennent régulièrement émailler son récit. L’action est bien préparée et l’auteur nous immerge graduellement dans l’esprit et les réflexions du personnage qui pour un temps est considéré comme…Dieu (je ne blague même pas là… il faut en avoir lu au moins 2 – 3 ouvrages pour commencer comprendre et à…respecter cela).

Et nous découvrons l’homme amoureux quand se relâchent les tensions provoquées par les incroyables contraintes hiérarchiques, le respect du protocole, la mesure des risques associés aux différentes options, … bref une série de romans 4/5 – 4,5/5.

Comparer O’ Brian à Forester, à travers leurs héros respectifs reviendrait à qualifier le premier de « bipolaire » 😉… par rapport au second.

Pour un amateur de Hornblower c’est extrêmement troublant de lire les aventures de ce Jean-Foutre de Aubrey 😊 😊. Et fatiguant aussi : « mais qu’est ce qu’il fiche ce capitaine…jamais Hornblower n’aurait fait ou laisser faire çà… 😊)

Autant Horatio intrépide en cas de nécessité, prudent et respectueux des règles, de la hiérarchie, de la santé de son équipage (lutte contre l’ivrognerie des matelots, …)…autant Jack Aubrey est «…foutraque ».

Dès les premières pages on comprend qu’il couche avec la femme de son supérieur hiérarchique, M. Harte qui s’en doute. Or, vu m’arme (la Navy), en lisant Forester on comprend qu’il ne faut jamais, jamais, jamais se mettre à dos son supérieur… 😊

En fait Aubrey célibataire ne pense qu’à sa queue et ne rate pas de faire tout haut une blague salace à une Lady lors d’une party à laquelle assistent le Gouverneur et ses supérieurs hiérarchiques. « Shocking ». Il s’étonnera après cela qu’on lui en veut un tantinet…

Alors que Horatio se marie très tôt (avant son premier commandement), l’expérience de la vie le lui fait regretter : très rapidement il sent qu’il n’est pas fait pour cela.

Il respecte le serment du mariage, mais il tombe amoureux…Très belle histoire d’amour émaillée de hauts faits d’arme. Belle plongée dans les moeurs de la société de l’époque.

La série des Hornblower est une lecture dont on sort avec plus de « cohérence de vie » et d’envie de « bien faire son travail, de respecter ses proches, …

Aubrey lui, est individualiste, complètement demeuré en fait, il fait penser à un ado (mdr).

A tel point que je me suis demandé si ce ne serait pas le reflet de son auteur… tant le style de O’Brian est déconcertant.

Toutes les 4-5 pages, il commence un paragraphe et…soit on ne sait pas (de) qui (on) parle avant de lire 5-20 phrases, soit il change de lieu mais ne dit rien ! En général, la description des lieux est (trop) réduite. Ou alors O’Brian nous balance plus d’1 page de descriptif sur un…banc de sable (que j’ai passé au bout de 20 lignes en râlant un peu : on est en pleine préparation de bataille navale) ! En résumé, un style et un rythme irrégulier qui nous sort quelque fois complètement du récit : on se pose des questions, on relit,…on est fâché. On fait l’effort de continuer plutôt que d’envoyer le bouquin par la fenêtre 😉.

Au début c’est bizarre, mais après un certain temps, on…s’habitue 😊.

Car O’Brian a quand même certains talents. D’abord il met en scène un docteur (Stephen Maturin) avec qui il partage la vedette. Stephen est un homme de science, et l’auteur surprend régulièrement le lecteur par la profondeur de ses réflexions philosophiques ou de ses observations naturalistes.

Puis les scènes d’action plus courtes (mais moins nombreuses) que celles de Forester n’en sont pas moins aussi excitantes.

Aussi, comparé à Horatio Aubrey en a peu dans le ciboulot … l’égalité survient quand on compare leur qualité de marin : mélange de connaissance et d’intuition qui leur permet de savoir toujours plus ou moins où ils se trouvent, comment va tourner le vent, comment doper les performance de la coquille de noix qu’on leur confie au début en « arrangeant » tel ou tel élément constructif pour gagner ½ mille à l’heure,…

Mais soyons clair : en étant aussi immature que Jack Aubrey on ne peut diriger un vaisseau dont une partie non négligeable est composée de gibiers de potence (provenant des prisons des environs). C’est im-pos-si-ble.

Quelle serait la source de cette différence majeure entre ces personnages ? Peut-être l’époque de leur géniteur ? Entre 2 guerres pour Forester (1935), Peace and love – mai 68 pour O’Brian (1970).

O’Brian nous amène à découvrir les affres de l’insolvabilité pour les Capitaines de l’époque qui auront littéralement pourri la vie de Jack. Un récit donc chez O’Brian fait de hauts et de bas et ponctués d’incohérences, défaut que je n’ai pas relevé chez Forester.

Forester s’est renseigné : il donne l’impression d’avoir lu et sélectionné des articles du Journal de l’Amirauté de l’époque. Pour O’Brian j’ai des doutes. En effet…

On ne peut pas imaginer que la Navy soit arrivée à la maîtrise des mers avec des Capitaines comme Aubrey. A la grande époque Napoléon était inarrêtable sur les terres. Mais l’Angleterre régnait sur les mers ! Comme la Russie à l’Est, l’Angleterre à l’ouest s’est retrouvée quasi seule (vu l’écart géographique) face à un adversaire qui réunissait la plupart des pays européens et qui était loin d’avoir un comportement…démocratique.

Je suis tout de même eu de la chance, moi qui aime la mer, d’avoir commencé à lire des aventures marines par Forester. Avec O’Brian, j’aurais refermé le bouquin en me disant : « plus jamais ça ».

Le point positif par rapport à certains livres contemporains : les 2 auteurs nous font le plaisir de ne pas revenir régulièrement en arrière avec des flash back écoeurant qui cassennt l’élan d’un récit, comme le font de plus en plus souvent les auteurs modernes lorsqu’ils écrivent des séries (voir ma critique de Gemmel : Troie).

Conseils de lecture. S’aider d’un smartphone à côté de soi. Pourquoi ?...

Il y a des illustrations tout devant et…tout à l’arrière des livres. C’est bien d’apprendre (presque) par cœur certains termes (le nom des mâts et des voiles, proue et poupe, au vent et sous le vent,…) et de

Trouver sur google (par exemple) un dictionnaire de marine qui vous convient.

Prenez un peu de temps au début, vous aurez un plaisir décuplé au moment des batailles navales, quand vous serez pris par l’élan...

J’ai beaucoup aimé utiliser l’appli Google Earth : dès qu’un port était cité, je le trouvais sur l’appli et je choisissais une position et une vue du paysage décrit dans les livres…c’est aussi un excellent moyen d’immersion dans le récit.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir avec Forester dont j’ai dévoré les aventures de Horatio Hornblower : je compte lire d’autres romans de lui.

Pour O’Brian, je vais…patienter et m’armer de courage avant d’en relire une page 😊

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Pablo Ruiz Picasso

Quand on évoque Picasso, que dit-on ? Que c’était le peintre le plus célèbre du XXe siècle, que tout en lui était démesuré, que c’était un forçat de travail : des milliers de peintures à l’huile, autour de 15 000 avancent certains ! sans compter les à-côtés : dessins, gravures, illustrations, décors de théâtre, les céramiques …. Que c’était un collectionneur de femmes, égoïste, méprisant et cruel, évidemment misogyne… Peut-être.

J’étais justement resté sur ma dernière lecture de « Grand-père » de Marina Picasso notamment, qui m’avait laissée sur une image très négative du personnage Pablo et cette biographie m’a quelque peu réconciliée, sinon avec l’homme (encore que) du moins avec l’artiste.

C’est une biographie chronologique, dense, brillante où apparaît avant tout son intimité créatrice. Dense c’est peu dire, 600 pages sans fioritures, ni visuels. Au final j’y ai passé des heures à chercher au fil des pages des informations complémentaires, des œuvres dont il était question et que je ne visualisais pas…

L’auteur, même s’il semble avoir été plus ou moins proche de Picasso a réalisé là un travail de collecte colossal. Par contre on pourra peut-être lui reprocher une certaine complaisance pour l’artiste, voire un parti pris par trop souvent manifeste…. et un brin de complicité misogyne… « Les clefs, pour Picasso, avaient une importance non négligeable quoique mal définie. Il en portait un lourd trousseau, et lorsqu’elles perçaient ses poches (car il n’eut jamais la bonne fortune de trouver une femme capable de coudre) il les attachait à sa personne avec une ficelle ».



Enfin , cela ne m’a pas empêchée d’apprécier cette lecture qui a représenté pour moi une véritable immersion dans l’univers Picasso, le milieu artistique autant que politique et social de l’époque, et de comprendre un peu mieux ce qui a pu l’animer avec autant d’ardeur et de passion.

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Les aventures de Jack Aubrey, tome 10 : De ..

L'auteur part du principe que le lecteur maîtrise la navigation et connaît tout le vocabulaire naval sur le bout des doigts. Si comme pour moi ce n'est pas votre cas, passez votre chemin. J'ai été au bout du livre, mais ça n'a pas été simple. Le fait que ce tome soit le 10e de la série ne dérange pas outre mesure, si ce n'est au début où les personnages sont peu présentés. A moins bien sûr que les premiers tomes fassent office de cours de navigation.



Ce livre m'a été recommandé par une lectrice qui est toujours de bon conseil. Mais cette fois c'est passé à côté pour moi.
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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

J'ai découvert l'oeuvre d'O'Brian, probablement comme une bonne partie de ses lecteurs, grâce à l'excellent film Master and Commander de Peter Weir. Malgré les différences manifestes, notamment dans le caractère et le physique des personnages, je ne regrette pas du tout ma lecture.



Ce premier tome des éditions Omnibus regroupe les 4 premiers livres de la longue série des aventures de Jack Aubrey et Stephen Maturin. le premier est un bouillant officier de la Royal Navy plein d'ambition, animé par le goût de l'action et l'affection de ses hommes, servi par une chance fidèle. le second est un médecin austère et indépendant d'esprit, accessoirement naturaliste en ce début de XIXe siècle qui prolonge les grandes découvertes dans le domaine de sciences naturelles, et encore plus accessoirement agent secret au service de la Couronne britannique. Nous suivons les deux hommes unis par des tempéraments complémentaires soudés par la musique, une forme de romantisme et une confiance à toute épreuve, d'abord sur les côtes méditeranéennes de l'Espagne, puis dans la Manche, puis au large de l'Inde, pour finir par l'est de Madagascar.



En cette période de guerres napoléoniennes, la part du lion revient logiquement aux batailles navales, à grand renfort d'érudition sur la composition et la manoeuvre des grands voiliers de l'époque, sans pour autant tomber dans le rébarbatif puisque chaque affrontement est l'occasion d'une évaluation du rapport de force qui entraîne des conséquences tactiques. Néanmoins, les amateurs de médecine, de voyages, d'histoire, de psychologie, et même de romans de moeurs à la Jane Austen, y trouvent leur compte. J'ai particulièrement apprécié le niveau de langage des dialogues ou des correspondances, empreints d'élégance ou d'humilité selon les conditions des locuteurs, le tout agrémenté d'humour anglais flegmatique dont je suis clairement le public.



Je recommande fortement ce gros livre qui se lit plutôt facilement et qui synthétise tout ce que l'on attend du roman d'aventure.
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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

Voici une (assez longue) critique comparative entre 2 auteurs de livres d’aventures marines : C.S Forester et P. O’Brian. Elle porte sur les 2 premiers romans des « aventures de Jack Aubrey ». Et il y a les 10 romans des aventures de « Capitaine Hornblower ».

Je rajouterai aussi des conseils de lecture.

Les livres :

Forester : Collection Omnibus.

Tome 1 (environ 1200 pages) regroupant les romans :

Aspirant de marine, Lieutenant de marine, Seul maître à bord, Trésor de guerre, Retour à bon port

Tome 2 (environ 1100 pages) : Un vaisseau de ligne, Pavillon haut, Le seigneur de la mer, Lord Hornblower, Mission aux Antilles.

2300 pages de plaisir.

Et O’ Brian : Collection Omnibus : les 2 premiers romans (sur les 4) : Maître à bord, Capitaine de vaisseau…qui m’ont suffit car…Aubrey m’énerve 😊 ou dit autrement : après Forester, lire du O’Brian est…fatiguant. Et je le prouve.

Le style : Je comparerais Forester à Dumas dont je viens de terminer la lecture de plusieurs dizaines d’ouvrages. Lecture aisée, revigorante.

Dumas, qui maîtrise le suspense depuis les premières pages de ses romans (-feuilletons), que je n’avais pas commencé à lire avant 2020 est devenu l’un de mes « maîtres-étalon 😊» des récits d’aventure et de psychologie humaine.

Avec Forester, les 2-3 premiers romans peuvent présenter quelques passages un peu difficile à suivre (j’y reviendrai dans les conseils de lecture). Mais une fois que Hornblower nous tient, il ne nous lâche plus. A chaque fin de chapitre, on a envie de savoir la suite, on postpose de 10-15 min ce qu’on doit faire…vous voyez ce que je veux dire ? 😊

L’auteur nous capture et nous fait vivre des aventures palpitantes et aussi étonnant qu’il paraisse, très diversifiées (on ne s’imagine pas le type de mission qui peuvent être confiées à un capitaine de vaisseau ni de la marge de manoeuvre dont il dispose.

Au fil des romans, Horatio Hornblower mûrit et nous apparaît dans toute sa complexité. L’auteur est précis et constant dans la qualité de ses ouvrages. Quelques traits d’humour viennent régulièrement émailler son récit. L’action est bien préparée et l’auteur nous immerge graduellement dans l’esprit et les réflexions du personnage qui pour un temps est considéré comme…Dieu (je ne blague même pas là… il faut en avoir lu au moins 2 – 3 ouvrages pour commencer comprendre et à…respecter cela).

Et nous découvrons l’homme amoureux quand se relâchent les tensions provoquées par les incroyables contraintes hiérarchiques, le respect du protocole, la mesure des risques associés aux différentes options, … bref une série de romans 4/5 – 4,5/5.

Comparer O’ Brian à Forester, à travers leurs héros respectifs reviendrait à qualifier le premier de « bipolaire » 😉… par rapport au second.

Pour un amateur de Hornblower c’est extrêmement troublant de lire les aventures de ce Jean-Foutre de Aubrey 😊 😊. Et fatiguant aussi : « mais qu’est ce qu’il fiche ce capitaine…jamais Hornblower n’aurait fait ou laisser faire çà… 😊)

Autant Horatio intrépide en cas de nécessité, prudent et respectueux des règles, de la hiérarchie, de la santé de son équipage (lutte contre l’ivrognerie des matelots, …)…autant Jack Aubrey est «…foutraque ».

Dès les premières pages on comprend qu’il couche avec la femme de son supérieur hiérarchique, M. Harte qui s’en doute. Or, vu m’arme (la Navy), en lisant Forester on comprend qu’il ne faut jamais, jamais, jamais se mettre à dos son supérieur… 😊

En fait Aubrey célibataire ne pense qu’à sa queue et ne rate pas de faire tout haut une blague salace à une Lady lors d’une party à laquelle assistent le Gouverneur et ses supérieurs hiérarchiques. « Shocking ». Il s’étonnera après cela qu’on lui en veut un tantinet…

Alors que Horatio se marie très tôt (avant son premier commandement), l’expérience de la vie le lui fait regretter : très rapidement il sent qu’il n’est pas fait pour cela.

Il respecte le serment du mariage, mais il tombe amoureux…Très belle histoire d’amour émaillée de hauts faits d’arme. Belle plongée dans les moeurs de la société de l’époque.

La série des Hornblower est une lecture dont on sort avec plus de « cohérence de vie » et d’envie de « bien faire son travail, de respecter ses proches, …

Aubrey lui, est individualiste, complètement demeuré en fait, il fait penser à un ado (mdr).

A tel point que je me suis demandé si ce ne serait pas le reflet de son auteur… tant le style de O’Brian est déconcertant.

Toutes les 4-5 pages, il commence un paragraphe et…soit on ne sait pas (de) qui (on) parle avant de lire 5-20 phrases, soit il change de lieu mais ne dit rien ! En général, la description des lieux est (trop) réduite. Ou alors O’Brian nous balance plus d’1 page de descriptif sur un…banc de sable (que j’ai passé au bout de 20 lignes en râlant un peu : on est en pleine préparation de bataille navale) ! En résumé, un style et un rythme irrégulier qui nous sort quelque fois complètement du récit : on se pose des questions, on relit,…on est fâché. On fait l’effort de continuer plutôt que d’envoyer le bouquin par la fenêtre 😉.

Au début c’est bizarre, mais après un certain temps, on…s’habitue 😊.

Car O’Brian a quand même certains talents. D’abord il met en scène un docteur (Stephen Maturin) avec qui il partage la vedette. Stephen est un homme de science, et l’auteur surprend régulièrement le lecteur par la profondeur de ses réflexions philosophiques ou de ses observations naturalistes.

Puis les scènes d’action plus courtes (mais moins nombreuses) que celles de Forester n’en sont pas moins aussi excitantes.

Aussi, comparé à Horatio Aubrey en a peu dans le ciboulot … l’égalité survient quand on compare leur qualité de marin : mélange de connaissance et d’intuition qui leur permet de savoir toujours plus ou moins où ils se trouvent, comment va tourner le vent, comment doper les performance de la coquille de noix qu’on leur confie au début en « arrangeant » tel ou tel élément constructif pour gagner ½ mille à l’heure,…

Mais soyons clair : en étant aussi immature que Jack Aubrey on ne peut diriger un vaisseau dont une partie non négligeable est composée de gibiers de potence (provenant des prisons des environs). C’est im-pos-si-ble.

Quelle serait la source de cette différence majeure entre ces personnages ? Peut-être l’époque de leur géniteur ? Entre 2 guerres pour Forester (1935), Peace and love – mai 68 pour O’Brian (1970).

O’Brian nous amène à découvrir les affres de l’insolvabilité pour les Capitaines de l’époque qui auront littéralement pourri la vie de Jack. Un récit donc chez O’Brian fait de hauts et de bas et ponctués d’incohérences, défaut que je n’ai pas relevé chez Forester.

Forester s’est renseigné : il donne l’impression d’avoir lu et sélectionné des articles du Journal de l’Amirauté de l’époque. Pour O’Brian j’ai des doutes. En effet…

On ne peut pas imaginer que la Navy soit arrivée à la maîtrise des mers avec des Capitaines comme Aubrey. A la grande époque Napoléon était inarrêtable sur les terres. Mais l’Angleterre régnait sur les mers ! Comme la Russie à l’Est, l’Angleterre à l’ouest s’est retrouvée quasi seule (vu l’écart géographique) face à un adversaire qui réunissait la plupart des pays européens et qui était loin d’avoir un comportement…démocratique.

Je suis tout de même eu de la chance, moi qui aime la mer, d’avoir commencé à lire des aventures marines par Forester. Avec O’Brian, j’aurais refermé le bouquin en me disant : « plus jamais ça ».

Le point positif par rapport à certains livres contemporains : les 2 auteurs nous font le plaisir de ne pas revenir régulièrement en arrière avec des flash back écoeurant qui cassennt l’élan d’un récit, comme le font de plus en plus souvent les auteurs modernes lorsqu’ils écrivent des séries (voir ma critique de Gemmel : Troie).

Conseils de lecture. S’aider d’un smartphone à côté de soi. Pourquoi ?...

Il y a des illustrations tout devant et…tout à l’arrière des livres. C’est bien d’apprendre (presque) par cœur certains termes (le nom des mâts et des voiles, proue et poupe, au vent et sous le vent,…) et de

Trouver sur google (par exemple) un dictionnaire de marine qui vous convient.

Prenez un peu de temps au début, vous aurez un plaisir décuplé au moment des batailles navales, quand vous serez pris par l’élan...

J’ai beaucoup aimé utiliser l’appli Google Earth : dès qu’un port était cité, je le trouvais sur l’appli et je choisissais une position et une vue du paysage décrit dans les livres…c’est aussi un excellent moyen d’immersion dans le récit.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir avec Forester dont j’ai dévoré les aventures de Horatio Hornblower : je compte lire d’autres romans de lui.

Pour O’Brian, je vais…patienter et m’armer de courage avant d’en relire une page 😊

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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

Cela fait étrange d’avoir terminé la série…Plusieurs années déjà que je la lisais, avec plein d’incursions dans d’autres auteurs, bien sûr, mais j’y suis revenue avec plaisir de volumes en volumes. Son écriture est superbe, son rythme de narration me plait, j’apprécie la foultitude de détails historiques et je suis abasourdie par le fait que l’abondance de termes nautiques ne gêne aucunement le bonheur de la lecture, que l’on sache ou non ce qu’est un guindeau, que fait une voile quand elle faseye ou encore à quoi sert un cargue-fond. Le plus plaisant reste l’amitié de Stephen et Jack, débutant entre le jeune officier venant de recevoir son premier commandement et le médecin sans le sou et se poursuivant de tomes en tomes alors que Stephen suit son ami de commandement en commandement en tant que médecin du bord…. J’adore tout simplement ces bouquins !!
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Les aventures de Jack Aubrey - Intégrale, tom..

La suite des aventures de Jack Aubrey et Stephen Maturin, toujours avec 4 romans regroupés en un seul volume pour un bon millier de page que je n'ai là encore pas vu passer.



Cette fois ci au long de ces 4 parties on va faire un peu le chemin inverse du premier volume, à savoir un tour par l'Océan Indien, avant d'aller traîner du coté de l'Atlantique et des côtes Américaines pour revenir vers l'Angleterre, un petit tour en Mer du Nord et retour sur la Méditerranée. Nos deux compères poursuivent ensemble leur petit bonhomme de chemin, et au fur et à mesure Maturin semble devenir le personnage central des histoires. C'est vrai que c'est sans doute un personnage beaucoup plus complexe que Jack et que l'auteur peut donc plus facilement le développer tout au long des histoires.



On est peut-être plus aussi émerveillé par les descriptions que lors des premiers romans, l'habitude probablement, mais on s'attache de plus en plus aux personnages et c'est encore avec un peu de tristesse que l'on ferme la 1070ème page en se promettant de commander rapidement le 3ème volume pour savoir ce que va devenir leur lutte face aux troupes de Bonaparte.
Lien : http://www.amazon.fr/review/..
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Les aventures de Jack Aubrey, tome 2 : Capi..

J’ai été vraiment surprise de découvrir un récit se déroulant en grande partie sur terre. Le roman tourne, en plus, beaucoup autour de question d’argent et d’amour. Cela présente la réalité de la vie des hommes de la marine anglaise, et leurs difficultés en période de paix. Moi qui m’attendais à un récit maritime... j’avoue avoir lu pas mal de passages en diagonale.

Surtout que les protagonistes, non dénués de défauts ce qui le rend plus humain, ne sont pas forcément sympathiques.

Car oui Jack Aubray n’est pour moi intéressant qu’en mer, sur Terre il semble pataud, naïf et futile.



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