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Critiques de Patrick Pesnot (97)
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L'oeil du sorcier

Le docteur Lavaronnière, vétérinaire, pense être victime d'une malédiction et d'un mauvais sort qui le poussent à la ruine et compromettent gravement sa santé, il raconte cette épreuve dans un journal.



Publié en 1974 dans la collection "Vécu" de Robert Laffont, ce témoignage démontre qu'il y a cinquante ans, la sorcellerie était encore très présente dans nos campagnes, en particulier dans certaines régions encore très rurales comme le Berry où se situe l'histoire contée par le Dr Lavaronnière.



Qu'en est-il en 2022 ? Il subsiste encore des pratiques occultes ancestrales ; rebouteux, coupeurs de feu et autres magnétiseurs, souvent plus ou moins versés dans la magie exercent encore.



"L'oeil du sorcier" est un récit véritablement passionnant, et en outre très bien écrit, meilleur que bien des oeuvres fictionnelles sur le même thème, il est aussi un instantané de la France rurale d'un proche passé.
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Rendez-vous avec X : Mata Hari

C'est au musée Guimet, à Paris, que le journaliste Patrick Pesnot rencontre Monsieur X qui, à l'occasion d'une expo sur Mata Hari, lui conte la vie de cette dernière.

Mata Hari est l'espionne ou présumée telle, certainement, la plus connue du grand public mais aussi effeuilleuse, courtisane et grande amoureuse.

Elle fut la première à exécuter, sous prétexte de danse indienne, un strip tease qui révolutionna la danse de l'époque et fit beaucoup d'émules.

De déconvenue en déconvenue dues à son trop grand égo, pour conserver son train de vie, elle fut contrainte de travaillet pour un ou plusieurs services secrets, ce qui lui coûta la vie.

Nous avons, ici, une BD de fort bon aloi, intéressante au sens où si tout un chacun à entendu parler de cette dame, peu, dont je fais partie, savent, exactement, quel aura été sa vie, qui est fort bien contée.

Le scénario est intéressant, la mise en place aérée ce qui permet une lecture confortable.

Le dessin, et bravo tout particulier à la dessinatrice, est excellent, les personnages sont bien campés, visages expressifs, situations misent ne scène avec classe, notamment la double page où Mata Hari s'effeuille et où le lecteur suit les différentes phases de la danse sans aucune vulgarité, ce qui était le risque, bref du tout bon.

La couleur un peu comme vernie, un glacis, donne une apparence de relief aux vignettes.

Un cahier en fin d'album n'apporte rien de plus ne reprenant, en fait, en doublon, que ce qui le précède. Donc inutile.

Pour ceux que cela intéresse : le musée de l'Asie Guimet à Paris vient de rouvrir après rénovation. C'est une réussite.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La révolte des humiliés

André, surnommé PetitJean est un jeune provincial éduqué et avide de lectures que lui prête son ancien instituteur. Ce dernier lui a appris à réfléchir et à débattre des grands enjeux du siècle. Recherché par les autorités après les premières révoltes en 1847 dans sa région, il trouve refuge à Paris. La capitale où souvent tout se passe et se décide. Il sera aux premières loges pour assister à tous les grands mouvements sociaux du moment.

La révolution française de février 1848 est la troisième révolution française après 1789 et 1830, Louis-Philippe le dernier roi des français abdique et un gouvernement provisoire est mis en place. Bataille d’opinions, de personnalités, de classes. Le peuple se sent floué par la bourgeoisie qui veut garder ses privilèges et ses biens. Mais la misère est là, le chômage, la faim, les heures de travail à rallonge. Un grand espoir se lève après cette révolution. Bien vite Petitjean assistera et vivra le désenchantement du peuple d’en bas qui espérait travail et meilleure vie. Avec ses amis étudiants, journalistes révolutionnaires il participera à tous les grands événements, barricades dans la capitale.

Où l’on voit le drapeau tricolore s’opposer au drapeau rouge.

Où l’on côtoie les grands hommes de l’époque : Blanqui, Lamartine, Blanc, Louis Napoléon Bonaparte qui prépare le terrain de son empire.

Où l’on voit l’attitude de certains généraux et politiques qui n’hésitent pas à faire tirer sur la foule désarmée. Une époque violente, rude qui se terminera en juillet 1848 dans la furie, la folie et un bain de sang : 5700 morts de tous bords.

Les histoires d’amour de PetitJean apportent un peu de douceur à ce livre ; entre Lisette et Suzanne son cœur balance mais lorsque le destin est en marche rien ne peut l’arrêter.

Mais c’est surtout au déroulement de l’année 1848 que l’on assiste : l’avènement de la IIème république, la création des Ateliers nationaux qui donnent du travail aux chômeurs, tout en restant dans l’exploitation de l’homme. Les débats d’idées, d’idéologie, d’intérêts surtout. Très intéressant, bien écrit et très explicite.

J’ai découvert un pan de notre histoire que je ne connaissais pas, on en apprend tous les jours. 1789 fut notre première révolution mais combien d’émeutes, de révoltes et de révolution ont émaillées notre histoire.

J’ai beaucoup apprécié La révolte des humiliés, à sa lecture on s’y voit, on s’y croit.

Merci à Mylène et aux éditions l’Archipel pour cette découverte.

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La rose et le bourreau

Un road-trip féminin au 18ème siècle

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J'ai tout de suite été attirée par cette nouvelle parution de cette maison d'édition. Un roman historique, le 18ème siècle, une héroine rebelle, un road-trip européen. Avec une touche de picaresque pour le côté authentique du récit.

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Le sujet est assez simple: La destinée d'une jeune femme, en quête d'aventures, en mal de reconnaissance, dans les méandres de l'Histoire. Julienne, notre héroine va devoir affronter des dangers dont elle n'a pas conscience, et connaîtra l'amour . Elle retrouvera la paix des années plus tard et apaisera son âme de femme.

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Le personnage de Julienne est singulier, son travestissement en jeune homme l'aidera à trouver une liberté chèrement acquise. Faisant fi des conventions morales, elle s'émancipera à travers sa démarche, son attitude « masculinisée » avec courage et ténacité. Dans un monde d'hommes (l'armée qui l'enrôlera), elle renoncera à son identité. Intrépide, curieuse, débrouillarde, chanceuse également, elle traversera bien des épreuves. Notamment l'éveil de l'amour interdit, la trahison, la jalousie. Car en ces temps reculés, malgré les prémices des Lumières, les conditions de vie sont dangereuses.

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La plume de l'auteur est minutieuse et réaliste et rend le récit vivant et bouillonnant. Un ensemble de détails (par exemple le métier de bourreau) qui appuie la véracité des propos.

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J'ai tout de même été dérangée par un étalage trop important de scènes sensuelles à chaque chapitre. Est-ce que les gens du 18eme siècle ont souvent eu l'occasion de « batifoler » malgré leur quotidien si insécuritaire ? De plus, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages secondaires du fait de leur psychologie trop peu développée.

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Bien que n'approuvant pas forcément tous ses choix: le courage de se travestir, partir « le nez au vent », s'imposer la violence des champs de bataille, torturer des prisonniers…, j'admire Julienne pour son audace et sa ténacité.

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Une féministe avant l'heure !

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Un beau portrait de femme refusant la dépendance d'un mari et l'obéissance masculine.

Mais le veut-elle vraiment? La fin du roman vous le dira.
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Rendez-vous avec X : Mata Hari

Une fois encore, résumer une vie, si courte fût-elle, n'est pas aisé, c'est bien là le reproche que l'on pourrait faire à cet album signé Virginie Greiner et Olivier Roman.

Mata Hari,  mythe et réalité.

Née Hollandaise, morte sous les balles françaises pour des soupçons d'espionnage qui n'ont pourtant jamais été clairement établis. (D'aucuns prétendront qu'elle fut au service des Allemands, quand d'autres diront qu'elle travaillait pour la France).

Bref, fusillée, mais à jamais dans l'histoire.

Entrée dans le "grand monde" grâce à son talent de danseuse, pionnière à cette époque, dévoilant sans hésitations les charmes de son corps parfait sur les plus grandes scènes du pays, elle finira par se brûler les ailes.

Amoureuse d'un soldat, pour lequel elle sacrifiera sa carrière et qu'elle suivra en Allemagne, elle se verra rejetée par lui et expulsée lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale.

Elle tente de revenir et de retrouver sa place en France, mais les choses ont changées, d'autres artistes se sont emparée de son art, on ne veut plus d'elle qui devra d'ailleurs se battre pour réussir à rentrer en France.

Son comportement, dans les mois qui suivent, lui vaudra de se retrouver au poteau, clamant son innocence, jusqu'à son dernier souffle.

Cet album de la série "Rendez-vous avec X" de Patrick Penost, nous raconte un personnage hors du commun et fascinant, au destin dramatique.

À découvrir.



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Rendez-vous avec X : Mata Hari

Troisième volume de la série BD inspirée par l'émission radio de France Inter « Rendez-vous avec X », basée sur des moments d’histoire, d’espionnage et de géopolitique, revus par Patrick Pesnot avec le concours d’un individu anonyme, M. X, très au courant du dessous des cartes.



Ce tome reprend l’histoire de Mata-Hari, courtisane, danseuse vedette, espionne limitée, exécutée par les services secrets français pour avoir servi leurs homologues allemands pendant le première guerre mondiale.

La vie tumultueuse de cette hollandaise mythomane, née Margaretha Zell, habituée au grand luxe et dépensière, est reconstituée. Sa chute viendra lorsque ces atouts physiques ne suffiront plus, et qu’il lui faudra composer avec les services secrets.



Pas vraiment de scoops dans cette bonne reconstitution de l’histoire de cette espionne célèbre, mais qui fait fut surtout une mondaine cherchant continuellement à se placer.



Les dessins sont meilleurs que dans les premiers tomes de la série et le scénario explique bien l’enchaînement des faits. Du coup, le petit dossier final fait un peu doublon avec la BD.
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La malédiction des Médicis, tome 1 : Le prince ..

Mon amour pour la Renaissance italienne n’est plus un secret et si plusieurs personnages historiques remportent mes suffrages pendant cette période à l’instar de Léonard de Vinci, Sandro Botticelli, Nicolas Machiavel, Cosme de Médicis, je ne suis pas insensible au petit-fils de ce dernier : Laurent le Magnifique. Raison pour laquelle, j’ai choisi ce roman lors de la dernière Masse critique : je remercie donc Babélio et les éditions Archipoche pour leur confiance d’autant plus que cette lecture s’est révélée être un coup de coeur!



En 1492, Lorenzo Médici sent la mort arriver. Atteint de la goutte comme l’ont été son grand père Cosimo et son père Piero – la malédiction des Médici – il se remémore sa vie. Très tôt doté d’une éducation raffinée, d’un esprit fin, d’un sens politique aiguisé et d’une redoutable intelligence grâce à son grand-père en qui il voyait un modèle, Lorenzo se doit d’être à la hauteur et œuvrer pour le prestige de sa famille, après la mort de son père en 1469. Car si les Maîtres de Florence bénéficient d’une grande popularité auprès du peuple de la cité du Lys, ils attirent aussi la jalousie et l’inimitié des grandes familles aristocratiques. Ces derniers ne voient en Lorenzo et son frère Giuliano que des parvenus dont la richesse issue du commerce et de la banque ne saurait faire d’eux leurs égaux. L’heure n’est alors plus aux alliances matrimoniales et à la Paix, Lorenzo devra déjouer complots et intrigues pour protéger sa famille et maintenir son rang.



J’ai lu un grand nombre de romans historiques sur cette période et je dois dire qu’avec la superbe trilogie de Sophie Chauveau sur les trois peintres emblématiques de le Renaissance, à Florence (Lippi, Botticelli et De Vinci), ce premier tome dédié à Laurent le Magnifique tient aussi le haut du pavé. Doté d’une écriture fluide, la plume de Patrick Pesnot est particulièrement immersive en raison de détails qui fourmillent dans le texte. Le lecteur ne suit pas l’histoire, il la vit! La scène qui m’a d’ailleurs particulièrement marqué est celle du Palio, le 24 juin 1456, au début du roman car elle fait appel à trois sens (odorat, vue et ouïe). Lorenzo a sept ans et accompagne son grand-père dans les rues animées et festives de Florence. Et tout le roman se caractérise ainsi : précis et formidablement bien documenté. L’emploi de mots dans la langue de Dante, les noms originaux comme Lorenzo pour Laurent, Cosimo pour Cosme, Giuliano pour Julien participent aussi à cette exhaustivité et à cette immersion. De plus, contrairement à la bande dessinée sur les Médicis que j’ai lu il y a peu de temps, les évènements historiques sont respectés dans les moindres détails, notamment lors de la Conjuration des Pazzi, en 1478. Après, je peux chipoter en disant qu’il n’y a pas de preuves que Lorenzo ait eu une relation avec Simonetta Vespucci, la muse de Giuliano et de Botticelli (notamment représentée dans La naissance de Vénus) mais qu’importe!



Quant au personnage de Lorenzo justement, s’il est présenté de manière très favorable notamment au travers de ses qualités intellectuelles, son raffinement, sa prestance, son charme malgré son physique ingrat, son portrait est également nuancé, ce qui le rend d’autant plus humain. Aussi, la part d’ombre du personnage est exploitée au travers de son comportement vis à vis des femmes qu’elles soient fictives (son esclave circassienne Chamyla) ou ayant bien existées comme sa maîtresse Lucrezia Donati. Le massacre relaté de la ville toscane de Volterra, en 1472 fait également partie de la légende noire du célèbre florentin.



En conclusion, ce premier tome consacré à Lorenzo Medici est une véritable réussite. Précis, bien documenté, doté d’une écriture fluide, il rend parfaitement compte de la vie quotidienne à Florence au XVème siècle, ses mœurs, ses relations économique, politique et diplomatique pourtant complexes avec les autres cités de Toscane (Volterra), de l’Italie (Rome, Milan, Gènes, etc…) et des autres royaumes (Naples, France, Empire Ottoman, etc…). Sans nul doute, je lirai les autres tomes au gré de leur parution en poche.
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Les Maîtres de la terreur

Merci aux Presses de la Cité et à Babelio pour cet ouvrage si différent de ce que je lis d'habitude.

Je vous avouerai que quand j'ai coché "les maîtres de la terreur" pour la précédente Masse Critique, je croyais avoir à faire à un essai sur les auteurs de fiction spécialistes du genre horrifique. Mais rassurez-vous, la réalité dépasse souvent la fiction !



De Gengis Khan à Amin Dada, des Borgia aux nazis, 24 portraits historiques (et à mon goût un peu trop romancés et sensationnels) d'hommes et de femmes qui, par leur folie ou leur génie du mal, sont entrés dans l'histoire.

Les plus proche de nous nous glacent encore le dang, les plus éloignés nous rendent incrédules, mais l'objectif de l'oivrage est atteint : montrer l'horreur dont l'humain est capable, lier pouvoir et franchissement des limites, mais également mettre en contexte et fournir des pistes et des éclaircissements géo politiques ou historiques bienvenus, même si parfois on peut douter des informations avancées qui semblent un peu trop tape à l'oeil et conditionnelles.
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La révolte des humiliés

1847, Petitjean participe de loin aux émeutes de son village de l'Indre. Malgré qu'il n'ait pas fait grand chose, les autorités le recherchent. Il trouve refuge pour quelques jours chez son ancien instituteur, puis, à l'issu d'un simulacre de procès auquel il réussit à échapper, il quitte sa région pour Paris. Les idéaux de la révolution de 1789 sont déjà loin et bon nombre de laissés pour compte, d'humiliés, ne veulent pas en rester là. Arrivé à Paris, Petitjean se lie d'amitié avec Sylvain, un jeune homme travaillant dans la presse, aux idées révolutionnaires bien campées, qui l'initiera à la politique. Les esprits s'échauffent, la monarchie de Louis-Philippe est en danger. Pour beaucoup de ces jeunes gens c'est leur première révolte et il y a forcément beaucoup d'attente et d'excitation. Ils veulent en être. Jusqu'au premier coup de feu, les premiers morts, les premiers blessés, les camarades que l'on se fait puis que l'on perd. Par ailleurs, on suit également la vie sentimentale de Petitjean, d'abord avec Lisette, une prolétaire comme lui, jusqu'à son coup de foudre pour Suzanne, la sœur de 2 camarades issus de la bourgeoisie.



Avec la révolution de 1848, l'auteur narre une page de l'histoire de France à travers le regard et le parcours de son personnage principal, Petitjean, témoin et acteur de son temps. Ce roman historique souhaite rendre justice à cette révolution un peu trop vite évoquée par les livres d'histoire. L'écriture est belle, classique, très descriptive. Il est évoqué également la difficulté de frayer avec une classe sociale différente de la sienne ; on s'entend bien, on fraternise, on s'apprécie, mais attention, il y a tout de même des limites à ne pas franchir, nous ne sommes pas du même monde. J'ai trouvé ce livre très bien écrit, intéressant, un bel hommage aux protagonistes de cette Histoire. Je remercie les éditions de l'Archipel pour cette découverte.
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Les grandes mystifications de l'Histoire

Cet ouvrage regroupe 38 textes, allant de trois - quatre pages à une quinzaine de pages, autour du thème de la « mystification » de l'histoire. Un terme me semble t-il inapproprié.

En fait, les auteurs reviennent sur quelques épisodes historiques transformés, au fil du temps, en vérité, pour des besoins de construction nationale comme la Chanson de Roland ou la pomme de Guillaume Tell. Ils les ramènent à ce qu'en disent les textes d'époque : c'est à dire pas grand-chose. Pour les événements du XX éme siècle, il s'agit là plutôt de présenter des actions secrètes visant à désinformer l'adversaire (Fortitude et son exercice d'essai Tigre, le « détournement » de l'Artic Sea, les fausses attaques ayant conduit aux débuts de la seconde guerre mondiale ou de la guerre du Viet-Nam...).

Bien des chapitres tiennent de l'anecdote, souvent déjà lue par ailleurs, quelques-uns se détachent cependant. Notamment celui sur les tentatives nazies d'obtenir en 1941 une paix séparée sur le front ouest, qui ont conduit Rudolf Hess à se rendre en avion au Royaume-Uni. Acte d'un fou, comme cela a été présenté en Allemagne, ou au contraire processus validé par Hitler ?

Le rachat de juifs hongrois par Izrael Krastner, sujet à polémiques après guerre, est une partie peu connue de l'histoire de l'holocauste.

Le voyage de la grande Catherine dans le sud de la Russie et de l'Ukraine, dans une abondance de richesses mises en avant par Potemkine, a conduit à la création du mythe d'un Potemkine déroulant des paysages heureux et riches sous les yeux de la tsarine, grâce à des toiles peintes. Il n'en est rien, comme l'expliquent les auteurs.

L'ensemble est disparate, présenté sans logique chronologique ou par thème, mais contient, de ci de là, quelques informations des plus intéressantes.
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La rose et le bourreau

Pour la troisième fois en 50 ans des écrivains nous racontent l'histoire extraordinaire de Marguerite le Paristou, une cancalaise née au XVIIIe siècle, devenue bourreau sous le nom de Monsieur Henri :

- Monsieur Henri, Cancalaise, de Pierre et Jacques Cressard (1)( février 1966, l'Amitié par le Livre),

- Monsieur de Lyon , de Nicole Avril (Albin Michel 1979, J'ai Lu 1980)

- La Rose et le Bourreau de Patrick Pesnot (l'Archipel 2018) .



Ces trois romans nous racontent la vie de cette jeune femme. Elle s'enfuit de Cancale vers l'âge de 20 ans pour fuir sa marâtre. Elle s'habille en garçon. Une dizaine d'année plus tard elle reviendra à Cancale. Elle se mariera et sera mère de famille.

Entre ses deux périodes elle vivra une vie d'aventure : s'engagera dans l'armée, deviendra assistante de bourreau puis bourreau. Dénoncée elle fera de la prison. Les auteurs nous racontent cette période de sa vie en mêlant réalité et fiction.



Mais revenons au dernier livre paru "la Rose et le Bourreau".

Dans cette ouvrage l'héroïne se prénomme Julienne. Elle voyage sous l'apparence d'un jeune garçon. Après avoir passé quelques semaines chez un jeune abbé, il/elle part pour Paris où faute de trouver du travail pour survivre, s'engage dans l'armée sous le sobriquet de "sans-soucis". Participe à la guerre pour la succession d'Autriche. Après avoir désertée, il/elle est engagée comme assistant du bourreau de Marseille. Nouvelle fuite en remontant vers le nord. Il/elle sera alors engagée comme bourreau par la ville de Lyon. Elle rencontrera l'amour. Dénoncée sur sa qualité de femme, elle sera emprisonnée. Libérée elle revient à Cancale.



L'histoire de cette jeune femme, racontée à partir de faits réels, est intéressante. Bien que romancée, nous avons des informations sur la vie militaire en campagne, sur le rôle des bourreaux quelques années avant la Révolution.



A la lecture de ce roman le lecteur passe un moment agréable. le style de l'auteur est fluide, pas de longueur, les chapitres sont courts, l' attention est maintenue.



(1) détail personnel : l'un est mon père, l 'autre mon frère.







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La Malédiction des Médicis, tome 3 : L'Ange de ..

Ça y est! Je clos la trilogie de La malédiction des Médicis de Patrick Pesnot avec ce dernier tome consacré à la fin de la suprématie de cette célèbre famille sur Florence et sur le Grand Duché de Toscane. Je remercie les éditions Archipoche de me l’avoir envoyé.



En 1661, la famille des Médici de Florence souhaite de nouveau s’allier avec le royaume de France. Après avoir marié leur fille Catherine de Médicis au Roi Henri II, un siècle auparavant et Marie de Médicis au Roi Henri IV à la fin du XVIème, l’héritier Cosimo III épouse la cousine de Louis XIV, la Princesse Marguerite-Louise. Malheureusement, l’union se révèle être désastreuse : les époux se détestent et la jeune épouse en fait voir de toutes les couleurs à sa belle-famille. Malgré tout, trois enfants naissent : Ferdinando, Anna-Maria-Luisa et Gian Gastone. Cosimo III fonde alors beaucoup d’espoir sur les futurs alliances matrimoniales de ses enfants car d’eux va déprendre l’avenir du Duché de Toscane. Il se rapproche alors du Saint Empire Germanique et fait épouser son aîné, Ferdinando à la sage Violante-Béatrice de Bavière, en 1688.



Ce troisième tome est original par rapport aux deux premiers car il est en rupture totale. Si les deux premiers tomes étaient entièrement consacrés à deux fortes personnalités : Lorenzo il Magnifico et le second à Cosimo Ier de Toscane, ce troisième au contraire se disperse autour de tous les personnages cités précédemment, ce qui en fait un roman choral. J’y vois là une manière pour l’auteur de démontrer à quel point le pouvoir de la famille des Médici s’étiole en cette fin de XVIIème siècle, notamment à cause de l’absence d’une figure dominante autour de laquelle la famille aurait pu se rassembler. Au contraire de leurs aînés, les derniers héritiers se révèlent non seulement incompétents dans leur fonction de dirigeant ce qui les coupe radicalement de leur peuple mais leur absence d’héritier achève également leur déchéance.



De plus, dans ce troisième tome, l’opposition est très forte entre les hommes et les femmes. Les premiers apparaissent très influençables : Cosimo III est excessivement pieux et laisse les prêtres diriger sa vie et Florence tandis que ses deux fils Ferdinando et Gian Gastone ont des mœurs plus relâchées et laissent libre cours au plaisir de leur chair. Les femmes, au contraire, possèdent des fortes personnalités mais apparaissent toutes très différentes : la mère de Cosimo III, Vittoria della Rovere tenait la cour de Toscane d’une main de fer ; Marguerite-Louise ne supportant pas l’étiquette tient à vivre sa vie comme elle l’entend, indépendamment de son époux, Cosimo III ; quant à Violante-Béatrice de Bavière, elle est le fameux « Ange de miséricorde » dont la sagesse ne suffit pas à recadrer les mœurs excessifs de son mari Ferdinando et de son beau-frère Gian Gastone.



En conclusion, bien que j’ai préféré les deux premiers tomes de La Malédiction des Médicis de Patrick Pesnot consacrés à Lorenzo et à Cosimo Ier, ce troisième roman n’est pas en reste et clôt admirablement cette trilogie bien documentée, écrite et immersive. Je la recommande donc entièrement pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette grande famille italienne.
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La rose et le bourreau

Lorsque la maison d’édition de l’Archipel m’a demandé de choisir dans son catalogue des romans pouvant faire l’objet de services presse, j’ai immédiatement demandé un autre roman historique de Patrick Pesnot. En effet, en octobre dernier, j’avais également reçu le premier tome de la saga, La Malédiction des Médicis, Laurent le Magnifique et j’avais eu un coup de coeur. En ce qui concerne La Rose et le Bourreau, bien que j’ai beaucoup apprécié ma lecture, je reste néanmoins partagée.



Au milieu du XVIIIème siècle, Julienne a vingt ans lorsqu’elle décide de quitter son foyer cancalais. Son père, capitaine de vaisseau, n’est pas souvent présent et la jeune fille a beaucoup de mal à s’entendre avec sa belle-mère. Empruntant les vêtements de son frère cadet, elle décide de se travestir en homme et de partir sur les routes en quête d’aventure. Si son habit masculin la protège des mauvaises rencontres dues à son sexe, elle risque aussi la prison pour travestissement. Julienne doit alors se montrer extrêmement prudente et ne pas se trahir aux yeux de ses homologues masculins : c’est ainsi qu’elle rentre au service d’un prêtre pendant quelques temps puis, sitôt arrivée sur Paris, elle rejoint les rangs de l’armée et part guerroyer en Bohème avant de finir apprenti d’un bourreau, à Marseille…



Une jeune femme qui se travestit en homme au milieu du XVIIIème siècle pour devenir soldat puis bourreau, vous trouvez cela trop rocambolesque? Et bien, détrompez-vous car elle a réellement existé! En effet, pour son personnage de Julienne, Patrick Pesnot s’est inspiré de la véritable histoire de Marguerite Le Paistour, née en 1720 à Cancale, et dont le récit incroyable a été rapporté par son confesseur, le prêtre Jean-Baptiste Richard. Ainsi Julienne et Marguerite partagent plusieurs traits communs : elles ont toutes deux quitté leur foyer pour le même motif, été commis pour un prêtre, soldat dans l’Armée de Louis XV et bourreau (ou plutôt bourrelle) à Lyon avant de connaître la même fin (mais cela, bien entendu, ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler!).



Ensuite, l’auteur s’est éloigné de la biographie de Marguerite le Paistour pour s’approprier et construire son propre récit autour de Julienne.

– il a par exemple fait des références subtiles : le nom de famille de Julienne est Desroches (le nom d’épouse de Marguerite était Roche) ou le nom de son amante prénommée… Marguerite!

– il a modifié certains évènements : par exemple, Julienne rencontre son maître-bourreau à Marseille alors que Marguerite l’a connu à Strasbourg.

– ou il en a ajouté d’autres comme l’agression de l’aubergiste, la relation sapphique avec Marguerite à Marseille ou la rencontre étrange avec une secte de convulsionnaires, dans un château situé entre Lyon et Marseille. Et c’est là où le bât blesse pour moi car si ces ajouts mettent en avant un récit picaresque, ils le rendent aussi poussif et remettent en question sa crédibilité. C’est un peu dommage.



En revanche, j’ai retrouvé dans le texte de Patrick Pesnot les qualités que j’avais beaucoup appréciées dans le tome 1 de la Malédiction des Médicis : une écriture fluide et travaillée ainsi qu’un souci du détail dans les descriptions. Par exemple, lorsque l’auteur décrit la ville de Paris, le lecteur se retrouve complètement immergé dans le récit grâce au fourmillement de détails qui touchent non seulement au sens de la vue mais aussi de l’ouïe et de l’odorat.



En conclusion, j’ai beaucoup apprécié ma lecture de La rose et le Bourreau en raison d’une plume de qualité, d’un récit documenté et le fait que ce dernier s’appuye sur la biographie d’une personne ayant réellement existé. Dommage toutefois que la multiplication des faits et rebondissements rajoutés par l’auteur nuisent un peu à la crédibilité du périple de Julienne. Néanmoins, cette petite ombre au tableau ne m’empêchera pas de découvrir le tome 2 de la Malédiction des Médicis sur Cosimo 1er, sorti le 2 janvier 2019.
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La rose et le bourreau

Plongeon au milieu du XVIIIème siècle avec une histoire bien particulière, telle que j’en ai peu lu.



Ce roman est pour moi avant tout un constat de la condition féminine au XVIIIème siècle. Julienne se voit dans l’obligation de se grimer en homme pour quitter une belle-mère acariâtre et un père effacé. Sans ce travestissement Julienne aurait inévitablement risqué sa vie, à cette époque la femme était totalement dépendante de son mari et avant cela de son père. Comment donc envisager une vie d’aventures solitaire sous l’image du sexe féminin?



Et des aventures Julienne devenue Henri va en vivre, mais je vous laisserais découvrir tout cela par vous-même...
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La malédiction des Médicis, tome 2 : Les lys de..

En ce moment, je suis à fond sur la famille Medici que ce soit en littérature avec la trilogie La malédiction des Médicis de Patrick Pesnot dont je vais vous présenter le second tome sur Cosimo Ier de Toscane (il peut se lire indépendamment des autres tomes et je remercie les éditions Archipoche de me l’avoir envoyé) ou la série Médicis, Maîtres de Florence de Frank Sponitz et de Nicholas Meyer. Difficile de faire l'impasse sur cette célèbre famille de Florence lorsque l'on est passionné par la Renaissance italienne!



Les Medici était à l'origine des marchands puis sous l'impulsion du pater familiae Giovanni, ils deviennent banquiers, au début du XVème siècle. Grâce à son fils Cosimo, ils amorcent leur carrière politique en intégrant les arcanes du pouvoir à Florence, autrefois dévolues à la seule noblesse. Bien entendu, cette dernière voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ces parvenus roturiers et le petit-fils de Cosimo, Laurenzo il Magnifico a dû déjouer quelques complots afin de se maintenir au pouvoir et faire de cette fin du XVème siècle l'âge d'or de leur famille. Une prospérité que les descendants directs du Magnifique ont eu bien du mal à conserver entre banqueroute financière et exil, l'épopée familiale a failli s'arrêter là. Mais l'arrière petit-fils de Lorenzo, Cosimo, issu de la branche cadette par son père Giovanni dalle bande nere (Jean aux bandes noires) et de la branche aînée par sa mère Maria Salvati, entend bien restaurer l'héritage familiale.



En 1537, lorsque le Duc de Florence, Alessandro de Medici, le dernier descendant de la branche aînée meurt assassinée, les dignitaires de Florence viennent chercher Cosimo dans sa résidence de campagne à Trebbio. S'ils pensent manipuler ce dernier à cause de son inexpérience et de sa jeunesse (il n'a que dix-sept ans), ils sont vite surpris par son charisme, son intelligence et… sa brutalité! Ainsi, Cosimo n'hésite pas à faire assassiner ses opposants afin de déjouer les complots et asseoir son pouvoir. Il multiplie également les alliances matrimoniales en essayant d'abord de se rapprocher du Saint Empire Germanique mais Charles Quint n'entend pas lui faire épouser sa fille puis du Royaume de Naples dirigé par des Espagnols puisqu'il se marie avec la fille du vice-roi, Eléonore de Tolède. A Florence, Cosimo marque la ville en se faisant construire un superbe palais, le palazzo Pitti avec les fameux jardins de Boboli et devient mécène d'un grand nombre d'artistes notamment Benvenuto Cellini qui livrera l'une des plus belles oeuvres d'art de cette fin de Renaissance, Persée tenant la tête de Méduse. Enfin, ses ambitions ne se bornent pas à la seule ville de Florence puisque grâce à ses alliances et à la sécurisation de son territoire en Toscane, il prend l'ascendance sur la ville concurrente de Sienne : le chemin est désormais tracé pour faire de Cosimo, le premier Grand Duc de Toscane, en 1569.



Encore une lecture des plus passionnantes! J'avais déjà adoré le premier Tome sur Lorenzo et j'avais grandement apprécié le travail de documentation de Patrick Pesnot ainsi que son style d'écriture très immersif. Et je retrouve ces grandes qualités dans ce second tome dédié à Cosimo Ier. Pour ma part, je ne connaissais pas grand chose sur ce personnage historique si ce n'est qu'il avait fait construire le palazzo Pitti et les sublimes jardins de Boboli (à mon sens, ces derniers sont incontournables si vous allez à Florence, un jour). En revanche, son épouse Eléonore de Tolède m'était davantage connue. Pour ce tome, Patrick Pesnot a le don de rendre intelligible cette période et utilise quelques moyens pédagogiques pour y parvenir. Pour exemple, je me suis ainsi référé plusieurs fois à l'arbre généalogique présent au début du livre et le résumé de transition entre la mort de Lorenzo, en 1492 et la naissance de Cosimo Ier en 1519 est une bonne idée pour se situer dans le contexte historique. J'ai également beaucoup apprécié le fait que les personnages soient très développés psychologiquement ce qui aide encore une fois à l'immersion. Pour exemple, la relation entre Cosimo et Eléonore se délite après plusieurs années et montre l'essoufflement de leurs sentiments.



Seul petit bémol de ma lecture (Attention SPOILER) : lorsque Cosimo se rend à Pise, en 1562, il emmène son épouse et deux de ses garçons Pietro et Garzia. Ces deux derniers passent leur temps à se disputer et l’un tue l’autre par accident. Le meurtrier s’enfuit puis retrouve sa mère qui joue le rôle de médiateur auprès de Cosimo. Mais, ce dernier poignarde son propre fils! La version officiel étant que les deux enfants sont morts de malaria. J’ai trouvé cette entorse à la réalité historique très dommage car en vérité, elle est peu probable. Je me doute bien que Patrick Pesnot souhaitait montrer là toute la brutalité de Cosimo mais cela n’apporte pas grand chose au récit ni à la personnalité du personnage finalement.



En conclusion, Patrick Pesnot nous livre un second tome sur Cosme Ier d'une grande qualité : bien documenté, immersif, pédagogique, c'est un véritable régal de parcourir les pages de ce roman. Pour compléter cette lecture, je vais d'ailleurs acquérir le mois prochain, le quatrième tome de la série Médicis d'Olivier Pérù centré sur ce personnage. Si au début, je n'avais pas l'intention de poursuivre cette bande dessinée, le roman de Patrick Pesnot m'en a bien donnée envie.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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La malédiction des Médicis, tome 1 : Le prince ..

L’époque dans laquelle s’inscrit le livre est propice aux rencontres de personnages hauts en couleurs : Cosme de Médicis, Botticelli, Laurent le Magnifique, Léonard de Vinci, et même Michel Ange encore enfant. C’est donc d’abord la célébration des arts, propre à la Renaissance, qui transporte le lecteur. Mais c’est aussi l’imbroglio politique que constituait l’Italie à cette période où les républiques s’affrontent à coups d’épée et surtout de stratagèmes dignes de l’un de ses plus illustres représentants (Machiavel) qui passionne. Tous les ingrédients sont donc réunis pour nous offrir une belle fresque historique à travers l’histoire de Laurent de Médicis et des membres de sa famille ; ce que l’auteur tente de nous offrir grâce à un style simple sans être banal.

On regrettera cependant que les sentiments des personnages clefs ne soient pas davantage fouillés. Certes les frasques amoureuses du Magnifique sont relatées tout comme les solides liens qu’il entretenait avec sa famille, mais cela ne saurait suffire… Leur exposition est probablement trop superficielle. Davantage creuser la psychologie des protagonistes (à la manière de Sweig ou Sinoué) aurait permis de s’y attacher un peu plus et le roman aurait davantage marqué.

Pour finir, un immense merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour m'avoir offert ce livre!

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L'oeil du sorcier

Ce livre m'a troublé...

A certains passages, j'ai pensé que ce pauvre homme avait sombré dans la dépression et qu'il devenait fou. A d'autres moments, le doute s'installait en moi et je me demandais s'il n'était pas victime d'escroqueries ayant pour toile de fond une superstition à laquelle il fut progressivement sensible.

Tout au long du livre, on assiste impuissants à la descente aux enfers de cet homme qui avait pourtant tout pour reussir dans la vie.

Ce livre parle de sorcellerie mais ne fait pas peur... il parle surtout du combat psychologique que livre un homme ne voulant pas perdre la raison face à des évènements pour lesquels il n'a pas d'explications rationnelles.
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La malédiction des Médicis, tome 1 : Le prince ..

"Le prince sans couronne" est un roman historique dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Quelque chose dans le ton, le style m'a plus fait penser à un récit documentaire qu'à une fiction. Mais, passés le prologue et le premier chapitre, je m'y suis fait et, en fait, j'ai été plutôt intéressé par ce premier tome de la trilogie "La malédiction des Médicis".

Patrick Pesnot y relate la vie romancée de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, héritier de la fortune de deux générations de banquiers florentins prospères, mécène des artistes italiens de ce XVe siècle et, de ce fait, initiateur de la Renaissance.

A la tête de la famille la plus puissante de Florence, il est également un des membres actifs de la politique si particulière de la péninsule italienne de l'époque. Celle-ci se compose d'alliances entre familles dirigeantes des villes-états (Florence, Milan, Venise, Naples), et de guerres civiles menées par des armées de mercenaires dirigées par des condottieres ; sans compter les menées des papes qui essayent d'agrandir les états pontificaux.



Au final, j'ai apprécié cette plongée dans la Florence du XVe siècle qui m'a donné envie de m'intéresser plus en profondeur à Laurent le Magnifique. Je remercie donc la Masse Critique de Babelio de m'avoir choisi et les éditions Archipoche de m'avoir offert ce livre.
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Folies de flic

Parfois, quand je ne sais pas quoi lire, que je n’ai pas le temps de chercher ma prochaine lecture, je pioche au pif dans ma PAL.



Cette pratique hasardeuse débouche souvent sur une lecture mitigée et, de temps en temps, sur une très bonne expérience…



Et le Dieu des policiers (le hasard) m’a cette fois mis entre les mains le titre « Folies de flic » de Georges Patrick, publié dans la collection « Série Noire » des éditions Gallimard en 1986.



Georges Patrick, de son vrai nom Patrick Pesnot (1943-2023), est un journaliste, écrivain et scénariste.



En tant que journaliste et scénariste, il travailla pour la télévision (entre autres, la première chaîne).



Et il est à noter que « Folies de flic » a été adapté à la télévision puisque ce roman sert de base au premier épisode de la série « Navarro » avec Roger Hanin.



Bref.

Pierre Coulomb est un jeune flic qui, lors de sa première ronde de nuit, abat un jeune maghrébin en lui tirant dans le dos, juste parce qu’il s’enfuyait. Couvert par ses supérieurs et ses collègues qui évoquent une légitime défense inexistante, Pierre sombre lentement mais sûrement dans la haine de la police et décide d’abattre un par un ceux qui ont fait de lui un assassin.



Bon, que dire de ce petit roman ?



La première chose qui frappe le lecteur, c’est l’utilisation (excessive ?) de phrases courtes, sans verbe. Et ce dès le tout début du roman comme le démontre le premier paragraphe :



Le poids de l’arme. La bretelle du holster qui lui sciait la peau. Mais cette présence était rassurante. Ils marchaient de front dans la ruelle. Deux flics en civil. Les deux autres étaient demeurés dans la voiture. Un instant, il les envia. Planqués. Tandis que lui… Son pied glissa. Une merde de chien. Ou pire encore. Il se rétablit, jura à voix basse. Une poubelle, ce quartier. Le trou du cul de la ville. Ils marchaient toujours. Là-bas, une flaque de lumière jaunâtre indiquait la fin du cauchemar. La rue, enfin. L’autre, à côté de lui, marchait comme un automate. Sentait rien celui-là. Pensait-il même ?



L’auteur fait entrer le lecteur immédiatement dans son histoire et dans son style…



On aime ou on n’aime pas ou, comme moi, on demeure entre deux. Un style, c’est bien, une histoire aussi, avoir les deux, c’est mieux.



Ici, le lecteur finit par s’habituer au style en cours de lecture et à ne plus y penser. Du coup, seule l’histoire va le retenir… ou pas.



Et question intrigue… si elle est simple, voire simpliste (un jeune flic qui assassine un gamin et qui rejette sa faute et sa haine sur ses collègues qui l’ont couvert plutôt que d’assumer son crime…), elle s’appuie tout de même sur un personnage central assez étrange.



Car Pierre Coulomb est un être complexe, en apparence, mais dont l’auteur n’approfondit aucun de ses traits de caractère pour le moins incompréhensibles.



Apparemment soucieux de l’éthique et du comportement irréprochable que doit avoir un flic, difficile de croire à la première scène qui le voit tirer dans le dos d’un gamin juste parce qu’il court…



Difficile à croire également à la haine qu’il rejette sur ses collègues pour une faute qu’il a commise lui… sauf si ce comportement était expliqué par l’auteur, ce qu’il ne fait pas.



Difficile également de croire à ce personnage qui se pense intouchable et plus intelligent que les autres alors qu’il commet quand même un nombre incroyable d’erreurs.



Là aussi, l’auteur ne donne aucun renseignement sur le personnage permettant d’expliquer ce trait de caractère… tout comme il n’explique pas la psychologie de Pierre Coulomb qui permettrait au lecteur de comprendre pourquoi ce jeune homme, de belle apparence, semble-t-il, repousse les avances de sa belle voisine qui est folle amoureuse de lui…



Ces éclaircissements auraient d’autant plus de sens qu’ils permettraient peut-être au lecteur de comprendre pourquoi ce même jeune homme se retrouve ému, voire émoustillé, par une gamine de 14 ans…



À part cela, l’auteur nous propose un récit noir, nihiliste, jusqu’au-boutiste et parfois manichéen qu’il est très difficile d’associer à l’image de la série « Navarro » dont il a pourtant servi de pierre liminaire.



Du coup, cela donne très envie de revoir ce premier épisode éponyme pour constater quel traitement a subi ce roman pour entrer dans le moule d’une série très « plan plan » dans mes lointains souvenirs.



Au final, un roman court, âpre, sec dans l’écriture et dans l’intrigue, mais qui souffre soit d’un manque d’un peu d’exposition psychologique pour expliquer le comportement du personnage central… ou bien de crédibilité.
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La malédiction des Médicis, tome 1 : Le prince ..

Je suis ravie d’avoir eu la chance de découvrir ce livre. Cela a été un très bon moment de lecture, on se laisse emporter par l’histoire de Laurent Le Magnifique, Médicis de son nom.

Sa vie est un vrai Roman avec un grand R et il est rare pour une biographie dont on connait la fin de nous tenir en haleine comme cela jusqu’à la dernière page. Le challenge est réussi.

Qui dit Médicis dit jeux de pouvoirs avec ses pseudo-alliances et ses alliés de toujours. Tout ceci nous donne un fragile équilibre entre diplomatie (ou quelque chose qui y ressemble), politique, religion, non-dits, secrets de famille et surtout argent : c’est assez passionnant ! Et vivre au temps de Laurent Le Magnifique c’est aussi vivre dangereusement, et Patrick Pesnot le montre bien au travers des crimes et des meurtres mais aussi des règlements de compte sans oublier une justice quelque fois assez inhumaine (pendaison, écartèlement …)

A côté de cela, la Renaissance s’installe et nous en met plein les yeux. On croise les plus grands : Leonard de Vinci (qui doit beaucoup à Laurent Le Magnifique d’ailleurs), Benozzo Gozzoli ou Botticelli. Pour les plus curieux et notre grand plaisir, Patrick Pesnot nous fait la description de quelques grandes œuvres comme la fresque peinte dans la chapelle du pallazo par Benozzo Gozzoli « Adorazione dei Magi» ou l’ « Annonciation » de Leonard de Vinci et « Le printemps » de Botticelli. Prenez le temps de mettre devant vos yeux ces tableaux (voir les images sur le blog) et laissez-vous guider par l'auteur !

Patrick Pesnot a une très grande rigueur dans ses explications de tableaux mais aussi dans la description de Florence et de ses personnages. Certains diront que cela met de la distance entre l’histoire et le lecteur. Pour moi, cette rigueur me plait et me rassure et ne nuit en aucune manière à l’histoire mais la consolide.

Le seul petit bémol : il aurait été judicieux d’avoir un arbre généalogique au début pour nous familiariser avec cette grande famille Médicis



Donc, un livre qui se lit facilement, un livre qui nous apprend énormément de choses sur Laurent le Magnifique mais aussi Florence, ses us et coutumes, ses règles et ses arts. Un livre très complet que j’ai dévoré !
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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