Citations de Patrick Raynal (98)
- J'ai compris. C'est ici que je descends.
- Attendez…
Son bras était tiède et ça ne me fit aucun bien. Si j'étais sûr d'une seule chose c'était que je n'aurai jamais dû la toucher.
-…J'ai besoin de savoir.
- Et elle serait partie d'où, cette rumeur ?
- J'en sais rien. Probablement d'internet...T'en connais d'autres, des pompes à merde, toi ?"
La rue de France, devenue zone piétonne, crevait vaniteusement sous ses néons et goinfrait les badauds de fringues hors de prix et de bouffe dégueulasse. (page 173)
Je suis devenu le spécialiste des coups tordus en tout genre, une sorte de génie en la matière puisque jamais personne ne me repéra, ni ne vit ma patte dans cette accumulation de troubles qui faisaient monter la tension en ville et la cote du parti dans les urnes.
Pendant ce temps le maire, sans doute sensible à la radicalisation rampante de son électorat de retraités fortunés et de commerçants nantis, multipliait les dérapages verbaux et les discours racistes de moins en moins voilés.
L'organisation de Vignole faisait incontestablement du bon boulot, et la ville glissait tout doucement vers un passage démocratique dans les bras tendus du parti d'extrême droite. (page 212)
Il se marre sans comprendre. Encore un qui appris l'humour dans les colonnes d'U Ribombu. (page 24)
... j'essaie de reprendre ma lecture : un exemplaire du Don paisible de Mikhail Cholokhov que j'ai dans ma bibliothèque, mais dont je n'avais pas encore osé attaquer les mille quatre cents pages écrites serré et sans le moindre interligne. Des bouquins comme ça, j'en ai toute une étagère, des monstres intimidants qui vous contemplent du haut de leur reconnaissance universelle comme s'ils vous mettaient au défi de justifier le statut - décerné par Télérama en fonction de votre consommation annuelle - de grand lecteur.
Qu'est-ce que tu as fait ces derniers temps ? T'as insulté Trump, Si Jinping ? T'as traité Poutine de sale moujik ?
Sur la promenade, un martien à roulettes, casqué de musique, poursuivait son rêve d’autiste. (9)
« Mon grand-père est mort, mon père est mort ; j’ai bien peur que ce soit héréditaire. » B. Shaw
Depuis quelque temps, les voyages dans le passé ont tendance à me déprimer. C’est un peu comme refaire en déambulateur une route qu’on a déjà parcourue en patins à roulettes.
La baisse subite de ma libido m’empêchait de bander, mais pas de penser. En gros, moins je me servais de ma queue et plus je jouissais de ma cervelle. C’était chouette. Un peu mortifère, mais parfait pour qui la mort n’est jamais qu’une aspiration définitive au calme.
L’avantage d’avoir passé sa vie dans la même ville, c’est qu’on y connaît tout le monde. J’ai même un ami dans la police, une légume en plus, mais il a mon âge et il a pris sa retraite pour consacrer tout son temps à lire des polars américains, à goûter les scotches les plus élaborés et à essayer de reproduire les riffs de Keith Richards sur sa vieille Fender Stratocaster, une gratte hors de prix qu’il s’était payée il y a au moins quarante ans avec son premier salaire de flic.
Prostré, tassé dans son fauteuil, Pippo ressemblait à un vieux chiffon abandonné par la femme de ménage.
Bref, le prince était aussi béatifiable que sa femme, s'il avait eu toutefois le bon goût de mourir avant elle.
Sa dernière pensée fut pour son Irlandais de père qui prétendait sans rire que la réalité n'était qu'une hallucination provoquée par le manque d'alcool.
Vous êtes un homme politique, Monseigneur. En tout cas, c'est ce que vous êtes devenu.
La routine, voilà ce qui l'avait foutu dedans.
Même si officiellement il n'y a jamais eu de crimes à San Bernardo, on s'est toujours débrouillé pour connaître les coupables, non?
Il était sorti de chez les trappistes presque aussi sombre qu'il y était entré.
Elle avait tout pour elle. La taille idéale, un corps parfait, un visage d'une beauté aussi radieuse que sereine, la reconnaissance du public et, pour finir, une fin dramatique comme point d'orgue à sa légende.