Citations de Paul Bowles (54)
Le scepticisme commence quand, assis dans une église entre un flic et une bonne sœur, vous constatez que votre portefeuille a disparu.
C'était une entité trop puissante pour que l'on ne fût pas tenté de le personnifier. Le désert ! » (p. 257)
« Je ne crois pas être faite pour vivre, dit-elle avec désespoir. » (p. 81)
La certitude d'une tristesse infinie stagnait au cœur de sa conscience, mais cette tristesse était rassurante, parce qu'elle seule lui était familière. Il n'éprouvait nul besoin d'une autre consolation. » (p. 11)
« Et tout amour, toute possibilité d'amour avait disparu entre eux depuis longtemps. » (p. 102)
Le paysage était grandiose et hostile. » (p. 76)
PREMIÈRE P
DEUXIÈME PARTIE ''L'arête vive de la terre''
Adieu, dit le mourant au miroir qu'on tient devant lui, nous ne nous verrons plus
PAUL VALÉRY
TROISIÈME PARTIE ''le ciel ''
Au delà d'un certain point on ne peut plus revenir en arrière.C'est ce point qu'il faut atteindre.
KAFFA
Et soudain il lui vint à l'esprit qu'une promenade à travers la campagne était une sorte de symbole du passage à travers la vie. On n'avait pas le temps d'en savourer les détails. On disait : demain..., mais en sachant bien, au fond de soi, que chaque journée était unique et définitive, qu'elle ne reviendrait jamais.
Dans ce livre, l'auteur explore "la peur de l'avenir et le regret (culpabilité) du passé". Kit et Port Moresby sont tous deux animés en grande partie par les catalyseurs duels que sont la peur et le regret, et ces impulsions les conduisent à la catastrophe. Pour Port, la peur de la dissolution de son mariage le pousse à fuir vers les régions les moins hospitalières du Sahara. Pour Kit, la peur d'un malheur sans nom, combinée à la culpabilité de son infidélité avec Tunner, l'entraîne dans une spirale de folie.
Port est un homme au contrôle incroyable. Cette excursion en Afrique a été conçue par lui. Il choisit l'itinéraire et détermine quand il est temps de quitter un endroit pour un autre. Port aime Kit, mais après dix ans, il est enclin à la tromper. Il aspire à quelque chose en dehors de cette vie, mais le seul bonheur qu'il ressent est de partager ses aventures avec Kit.
A Paris, cet hiver-là, mes activités littéraires se limitaient à la recherche des numéros manquants à ma collection de diverses revues disparues ou moribondes.
She was saved from prettiness by the intensity of her gaze.
Il arriva à Tanger vers midi et monta tout droit à la villa. Sous la pluie, la cour extérieure manquait d'attraits. Des bananiers morts pourrissaient sur le sol carrelé. La vieille Amina qui l'avait aperçu de sa cuisine vient à sa rencontre à travers l'averse, en se dandinant ; il remarqua derrière elle des piles de cageots vides et le cadre rouillé d'une vieille balançoire.
Il n'y avait pas de limite à l'intense monotonie du monde.
Les voyages lui permettaient toujours de considérer la vie avec plus d'objectivité. C'était alors que son esprit était souvent le plus clair et qu'il prenait des décisions qu'une résidence fixe ne lui avait pas permis d'envisager.
Souvent, pendant les longues heures que j'avais passées à regarder par la fenêtre dans les autocars nord-africains, je m'étais demandé ce que j'éprouverais en voyageant de la sorte dans mon propre pays, en m'arrêtant dans les villes de mon choix, et en séjournant un jour ou deux dans celles qui semblaient les plus prometteuses avant de reprendre ma route.
Je parlais des grifas à mes cousines, et naturellement, elles voulurent en fumer.
p.239
Je demandai comment le chat s'entendait avec le remplaçant. "Ah, dit Tzara, mais c'est une femme! Les femmes ne le dérangent pas."
F.V : Qu'est-ce que ses écrits vous ont apporté avant que vous ne fassiez sa connaissance ?
P.B : Eh bien ils portaient la marque d'une femme excentrique que je présageais merveilleuse. A l'époque je recherchais les gens bizarres. Je pensais qu'un bon écrivain se devait d'être fou. Pas vraiment fou, mais différent, original, pas comme les autres. J'ai gardé son nom en mémoire. (p. 19)
Paul Bowles : Est-ce qu'elle donnait des ordres ? Oh oui, elle ne s'en privait pas.
Florian Vetsch : Hemingway écrit quelque part qu'elle lui rappelait un empereur romain.
P. B : Oui, elle pouvait se comporter comme un empereur romain...(p. 55)
Paul Bowles
(...) On était assuré de trouver à Tanger l'été les familles des colons français. C'était ces gens-là que Gertrude et Alice fréquentaient. Les Marocains servaient de toile de fond. Ils étaient purement décoratifs. Elles ne se seraient jamais hasardées à leur parler ni à faire connaissance. (p. 79)