Citations de Paul Vacca (100)
- La recherche du temps perdu à douze ans? Quelle drôle d'idée! C'est un peu dense, tout de même, un peu compliqué, il me semble. En tout cas, c'est bien la première fois que l'on me pose une question pareille! Je connais tellement d'adultes qui y sont réfractaires...
Tes épaules s'affaissent. Quelle déception!
- Vous le déconseillez alors? dis-tu d'une voix blanche.
Mme Thibault, sentant ton trouble, se ressaisit aussitôt.
- Déconseiller? Pourquoi déconseiller? Au contraire. Qu'est-ce qui interdirait de lire Proust à treize, douze ou même sept ans? Si votre fils ne comprend pas tout, quelle importance? Est-ce que nous-mêmes, nous comprenons tout ce que nous lisons? Je n'en suis pas persuadée. Au fond, n'est-ce pas mieux comme cela? Lire, c'est aller vers l'inconnu, c'est chercher à découvrir de nouveaux mondes, à percer de nouvelles énigmes...
Sans garantie de succès. D'ailleurs, on ne fait jamais le tour d'un livre, on n'épuise jamais la totalité de son mystère. C'est même peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important...
Peu à peu tu souris de nouveau.
- Avec Proust, votre enfant va partir à l'abordage de l'un des plus magnifiques nouveaux mondes qui soient. Un monde aux ressources inépuisables qu'il aura l'occasion de redécouvrir encore et encore, avec d'autres yeux, plus tard.
Que peut-il bien rester de ces gestes quotidiens ? Ne sont-ils pas par essence condamnés à l’oubli ? C’est justement ce qui les rend plus précieux encore. Car, si les paroles s’envolent, reste la mélodie. Et quand la mélodie à son tour s’estompe, subsiste encore et toujours la trace émotionnelle d’un geste, d’une parole, comme le parfum d’un être aimé qui persiste après son passage…
À quoi bon avoir créé un système parfait s'il reste inhabité?
À quoi bon se rendre digne du bonheur si l'on refuse le bonheur?
Notre victoire sur le temps ; ce temps qui prend un malin plaisir à nous éloigner du sourire de ceux qu'on aime.
Dans chacune de leurs actions et de leurs pensées, ils tâchaient de faire un, de produire de l’universel, comme une ruche sécrète sa gelée royale
Ce livre, maman, c'est notre victoire à tous les deux. Notre victoire sur le temps; ce temps qui prend un malin plaisir à nous éloigner du sourire de ceux qu'on aime
Est-ce que nous-mêmes, nous comprenons tout ce que nous lisons ? Je n'en suis pas persuadée. Au fond, n'est-ce pas mieux comme cela ? Lire, c'est aller vers l'inconnu, c'est chercher à découvrir de nouveaux mondes, à percer de nouvelles énigmes... Sans garantie de succès. D'ailleurs, on ne fait jamais le tour d'un livre, on n'épuise jamais la totalité de son mystère. C'est même peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important...
Je ne la reconnais pas tout de suite.Par quel miracle sa frêle sonorité a-t-elle été épargnée par les années ?
La petite cloche !
Oui le tintement de la clochette a redonné vie à ton sourire,celui que tu m'adressais lorsque je revenais du collège.
Longtemps, refusant de lâcher ta main,il continue de te parler d'avenir avec la même exaltation,le même ton enjoué,alors que ses yeux, fixant les fleurs qui palpitent sous le souffle chaud de l'été, se remplissent de larmes.
Invincible en surface, mais toujours seul.
Elle est là, allongée dans l'herbe, offrant son dos nu au dernier soleil de la journée. Elle tient dans ses mains un livre couleur chair.
Seul l'amour irraisonné est pur. Le rationnel n'est que folie.
On ne fait jamais le tour d'un livre, on n'épuise jamais la totalité de son mystère. C'est même peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important
En réalité, la seule erreur que l'on voudrait éviter, c'est que les gens s'ennuient. Alors, si l'on commet d'autres erreurs, quelle importance ? Tant pis si l'on froisse les puristes, les connaisseurs ; car quoi qu'il arrive, ils penseront toujours que Proust n'a écrit que pour eux, qu'eux seuls peuvent en pénétrer la subtilité, qu'eux seuls le mérite. Sans se rendre compte, une seule seconde, qu'ils se révèlent aussi ridicules que les Verdurin, dont ils se gaussent. Alors au diable les erreurs ! Pourvu que l'on partage du plaisir avec d'autres.
D'ailleurs on ne fait jamais le tour d'un livre, on n'épuise jamais la totalité de son mystère. C'est même peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important...
Lire c'est aller vers l'inconnu, c'est chercher à découvrir de nouveaux mondes, à percer de nouvelles énigmes...
C'est l'effet magique de la procrastination: tant que la défaite n'est pas consommée, on peut toujours s'imaginer en vainqueur!
Lire, c’est aller vers l’inconnu, c’est chercher à découvrir de nouveaux mondes, à percer de nouvelles énigmes… Sans garantie de succès. D’ailleurs on ne fait jamais le tour d’un livre, on n’épuise jamais la totalité de son mystère. C’est peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important.
Invincible en surface mais toujours seul, le super-héros aux questionnements sans fin, la tête entre ses mains, incapable d'émotions, ballotté au gré des évènements et conscient de tous les secrets de la galaxie. De cette race de super-héros dont les superpouvoirs constituent une malédiction.
Jamais Tom ne s'est senti aussi proche de lui.
Comme lui, il vit en perpétuel exil dans l'immensité d'un monde qui n'a aucun sens.
Et toi, maman, à quoi penses-tu, les paupières closes ?
Revis-tu notre week-end, te laissant de nouveau griser par les miroitements de la mer et l'écho de nos rires sur la plage ? Te trouves-tu encore à table face à l'embrasement de l'horizon alors que nous levons les flûtes à notre avenir ?
Ou bien alors te rêves-tu une autre vie, dans d'autres lieux, dans d'autres temps, une vie où tu pourrais être vraiment fière de ton fils, une vie faite uniquement de rires et de fleurs, sans les menaces de la maladie et de la monotonie du quotidien, une vie au parfum de rêve, comme ce week-end à Cabourg ?