Un des plus grands rêves de ma vie, c'est de me rendre un jour au Brésil et plus précisément à Rio de Janeiro. J'ai l'image d'une ville colorée, toujours en fête où les enfants jouent au foot et où l'ont peu se dorer la pilule sur les plages de Copacabana et Ipanema. Voilà la vision que moi, européenne j'avais de cette ville. Grâce à ce recueil de nouvelles, j'ai vite appris que la réalité est tout autre. Même si, bien sûr, je savais que la pauvreté était là, grandissante dans les favelas où l'espérance de vie de ces habitants est réduite à cause d'une criminalité toujours aussi présente.
Dans ce recueil, nous pouvons découvrir 23 nouvelles, 2 bandes dessinées et un mini guide de la ville. Vingt auteurs brésiliens se sont réunis ici pour nous dépeindre leur ville, Rio, d'une manière touchante, voire bouleversante et brutale, loin des strasses et des paillettes qu'on aurait pu attendre. J'ai beaucoup aimé découvrir les auteurs, leurs styles d'écritures différents et surtout leurs histoires qui montrent la dure réalité de la vie à Rio, surtout dans les favelas. Les auteurs abordent des thèmes très durs tels que l'alcoolisme, la violence, le meurtre, la corruption, la pauvreté, la ségrégation sociale... Tous ces thèmes rendent les textes encore plus réels, plus vrais. On ne peut qu'être touché par la vie qu'ont certains personnages, qui doivent faire face à des situations qu'on ose à peine imaginer.
Je ne vais pas vous parler ici de toutes les nouvelles parce que ça serait trop long et ça vous enlèverait la découverte de ces petites histoires. Mais, je vais tout de même vous parler des nouvelles que j'ai plus appréciées, qui m'ont marqué et touché. La nouvelle qui m'a le plus touchée et marquée est sans aucun doute Maria de Conceição Evaristo. C'est sans doute la nouvelle la plus dure de ce recueil. La fin m'a vraiment perturbée et montre les conséquences de la pauvreté à Rio à travers le personnage de Maria, une femme de ménage qui se démène pour survivre. J'ai bien aimé également Bananes de Ferrez qui montre la violence dont peut faire preuve la police envers les innocents tout ça parce qu'ils n'ont pas la même couleur de peau ou parce qu'ils habitent dans un quartier chaud. J'ai été touchée par Uniforme de Raquel de Oliveira où l'on suit Ella qui, à 44 ans décide de reprendre le chemin de l'école pour devenir institutrice alors qu'elle est jusqu'alors femme de ménage. Ella décide de s'en sortir et pour cela, elle doit affronter le regard des autres et surtout celui des hommes. Je vais m'arrêter ici pour cette revue des nouvelles parce que sinon, je pourrais encore écrire des pages et des pages. Mais sachez que toutes les nouvelles sont géniales et à découvrir.
Les éditions Anacaona, sont des éditions indépendantes et engagées, elles décrivent la vraie vie des brésiliens de manière juste et vrai grâce aux auteurs engagés. En effet, tous les auteurs de ce recueil sont brésiliens et certains ont vécu toute leur vie dans des favelas et vivent au quotidien les histoires qu'ils racontent. Ils écrivent pour dénoncer ce qu'ils peuvent vivre et pour montrer au monde que tout n'est pas tout rose pour les cariocas. Ils veulent nous montrer leur Rio.
Pour finir, je vais vous parler de l'objet livre qui est juste sublime. Un travail considérable a été fait pour réaliser ce livre. Au début de chaque nouvelle, il y a une carte de localisation pour situer l'histoire dans la ville. La géographe que je suis a beaucoup aimé. J'ai également aimé les dessins d'Alexandre de Maio et d'André Diniz pour les BD.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Anacaona pour m'avoir permis de découvrir ce livre touchant, poignant et souvent bouleversant qui m'a mené à la rencontre des vrais cariocas. Je ressors plus que ravie de cette lecture qui fut une très bonne surprise.
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