Citations de Peter Levine (328)
Fondamentalement, la renégociation, en tant que processus thérapeutique, restaure la séquence biologique d'action de réponse à la menace. Enfin, pour compléter le processus thérapeutique, les souvenirs procéduraux renégociés sont reliés aux souvenirs épisodiques et narratifs ré-étalonnés.
La "renégociation" est un moyen de résoudre ces souvenirs traumatiques par la libération en douceur des émotions chroniques, et la restructuration créative des réponses dysfonctionnelles. Cela nous ouvre une voie pour retrouver notre capacité au bien-être et à l'équilibre d'avant le traumatisme.
... lorsque nous sommes capables de prendre de la distance, d'observer et de réduire l'intensité de ces émotions, nous avons aussi la possibilité de choisir et de modifier les réponses de survie elles-mêmes.
De fait, les souvenirs procéduraux et émotionnels persistants et inadaptés forment le mécanisme central sous-tendant tout traumatisme ainsi qu'un grand nombre de problèmes sociaux et relationnels.
L'adage selon lequel monter à vélo ne s'oublie jamais peut s'applique à la plupart des souvenirs procéduraux, et ce pour le meilleur et pour le pire.
Il est important de noter que de tous les sous-systèmes de la mémoire, ceux qui relèvent des réactions instinctives de survie sont les plus profonds, les plus contraignants. ils sont par ailleurs ceux qui de manière générale, dans les moments de menace et de stress, prennent l'ascendant sur les autres sous-systèmes de la mémoire, implicite et explicites.
C'est la persistance, la puissance et la longévité des souvenirs procéduraux qui les rendent essentiels dans tout type de protocole thérapeutique.
L'existence de souvenirs procéduraux se situant bien au-dessous de la conscience en état d'éveil est la clef du travail clinique sur les souvenirs traumatiques et constitue le thème centra de ce livre.
... il existe, dans le tronc cérébral supérieur et le thalamus, une capacité sophistiquée à procéder ) des évaluations. Capacité qui permet une précision indéniable de 80%, ainsi que l'élaboration d'un arbre de décision fortement différencié permettant de faire des choix implicites entre aller vers (quelque chose de nourrissant) et éviter (une menace). L'évidence d'une telle prise de décision, au niveau du tronc cérébral, contredit de façon flagrante les théories généralement acceptées en ce qui concerne la mémoire humaine et la conscience.
Comme la madeleine de Proust dans "A la recherche du temps perdu", mon attraction étrange (procédurale)envers Arnold fut suscitée par un déclencheur implicite. Dans le cs de Proust, ce déclencheur a été le goût d'un gâteau trempé dans du thé. Il ne s'est pas dit : "Oh, ce gâteau me rappelle le temps où, enfant, ma mère me donnait une tasse de thé avec une madeleine, et où je me souvenais de mes trajets vers l'école". C'est plutôt l'expérience sensorielle du thé associé à la madeleine qui a déclenché l processus procéduraux, épisodiques et émotionnels largement inconscientes. Pour moi, le déclencheur a été la reconnaissance à distance et implicite des différents aspects et formes du visage d'Arnold, de sa posture et de ses mouvements.
Bien qu'historiquement ils n'aient pas été classés comme souvenirs procéduraux, de nombreuses expériences cliniques renforcent l'idée que les patterns d'action de survie d'urgence peuvent être placés dans cette catégorie. De fait, ces patterns d'action rigide (PAR) sont modifiables par inhibition sélective des zones frontales supérieures (médianes) de sorte qu'ils présentent les capacités d'apprentissage caractéristiques des autres souvenirs procéduraux.
Le troisième type procédural est constitué par la réponse fondamentale et organismique d'orientation vers l'approche ou l'évitement, l'attraction ou la répulsion. Nous allons physiquement vers ce qui est susceptible d'être une source de nourriture et de croissance et évitons les sources de blessure et de toxicité.
Si les souvenirs émotionnels sont comme des "signaux", les souvenirs procéduraux sont eux les impulsions, les mouvements et les sensations corporelles internes qui nous guident dans le comment faire de nos divers actes, capacités, attirances et répulsions.
Ce que l'esprit a oublié, le corps s'en souvient...
heureusement.
Sigmund Freud
Les souvenirs émotionnels sont généralement déclenchés par les éléments d'une situation actuelle comportant des émotions de mêmes types et de mêmes intensités. Ces émotions ont suscité dans le passé des souvenirs procéduraux, c'est-à-dire des actions de survie (schèmes d'action spécifique). Si ces actions sont souvent la base de stratégies permettant la surie, elles ont incontestablement échoué dans le cas d'un traumatisme. De telles réactions , alors inadaptées et récurrentes, maintiennent la personne empêtrée dan une angoisse émotionnelle non-résolutive, la désincarnation et la confusion.
Il est essentiel de comprendre que les souvenirs émotionnels sont expérimentés dans le corps en sensations physiques.
A cette collection d'émotions innées ["mammaliennes-universelles], je me permettrai modestement de suggérer d'ajouter (au niveau du felt-sense), la curiosité, l'excitation, l'allégresse et le triomphe.
Si les souvenirs émotionnels ont certainement un effet puissant sur nos comportements, les souvenirs procéduraux ont une influence encore plus profonde - pour le meilleur ou pour le pire - en façonnant nos chemins de vie.
Différant radicalement à la fois des souvenirs déclaratifs, "froids", et des souvenirs épisodiques, "chauds", les souvenirs implicites sont "brûlants" et puissamment contraignants.
Il est généralement considéré que nos souvenirs épisodiques les plus anciens remontent à l'âge de trois ans et demi, quand l'hippocampe devient pleinement fonctionnel. Il existe néanmoins des arguments en faveur du fait qu'ils peuvent remonter à un âge encore plus jeune.