Citations de Peter Levine (328)
... le traumatisme n'est pas, ne serra pas et ne pourra jamais être complètement guéri tant que nos ne tiendrons pas compte du rôle essentiel joué par le corps.
Le traumatisme fait partie de la vie, mais ne doit pas être une condamnation "à vie". Non seulement on peut guérir d'un traumatisme, mais, avec une prise en charge appropriée, il peut nous transformer et devenir une extraordinaire source d'évolution et d'éveil social et spirituel. La façon dont nous gérons le traumatisme en tant qu'individus, communautés ou sociétés influence considérablement la qualité de nos vies. En dernière analyse, elle décidera de la survie de notre espèce.
Etudier le traumatisme m'a aidé à comprendre le sens de la souffrance, à la fois nécessaire et inutile. Cela m'a surtout permis de sonder le mystère de l'esprit humain. Je me sens privilégié d'avoir pu par cette étude être le témoin et l'acteur de la profonde métamorphose que la guérison du traumatisme peut apporter.
Si vous mettez au monde ce qui est en vous,
Alors ce qui est en vous
Sera votre salut.
Si vous ne mettez pas au monde ce qui est en
vous,
Alors ce qui est en vous
Vous détruira.
Extrait des Evangiles secrets.
Peter Levine nous explique que les animaux vivent un trauma analogue : ils sont sidérés, hébétés par une réaction adaptative qui gèle toute forme de vie en eux. Mais dès que l'attaque cesse, un processus naturel leur permet de se remettre à vivre.
Sait-il, en fin de compte, lui, l'homme
isolé, seul en son particulier, qu'il est le
fléau qui fera s'incliner la balance de tel
ou tel côté ?
C.G. Jung
(...) la réponse de l'organisme à un événement menaçant est plus important que l'événement lui-même.
Si l'amour nous déstabilise, le traumatisme lui, nous coupe les jambes.
(...) Chez l'être humain en bonne santé, instinct, émotion et intellect travaillent de concert pour offrir le plus grand nombre de choix possible face à une situation donnée.
Ignorer que l'on a vécu un traumatisme ne met pas à l'abri de ses conséquences.
La nature ne nous a pas oubliés, c'est nous qui l'avons oubliée.
Enfin, ainsi que Henry Ward Beecher est sensé l'avoir dit : "Le malheur ne vient pas à nous pour nous attrister mais pour nous rendre pondérés ; non pour nous désoler mais pour nos rendre sages". Je conclus avec l'espoir que cet ouvrage contribue, à sa faible mesure, à notre sagesse collective de la compréhension de la façon dont nous nous réconcilions avec nos souvenirs et nos sentiments pénibles.
Quand les symptômes apparemment disparates, les échardes et les fragments, les signes et les syndromes que les personnes traumatisées manifestent sont pistés, ils révèlent des indices qui peuvent être utilisés pour activer le processus de guérison.
La découverte de la façon dont ces "kits d'informations" spécifiques au traumatisme sont transmis sous forme d'engrammes - sous forme de souvenirs procéduraux et émotionnels - de générations en générations, est un mysterium tremendum karmique vital laissé à la réflexion des générations futures.
La transmission générationnelle est une possibilité inéluctable que nous ne pouvons ni ne devons ignorer.
En tant que biologiste qui considère l'évolution comme étant, par défaut, l'incontournable mécanisme du changement, ma vision de la transmission dans le temps et l'espace des souvenirs (corporels) procéduraux traumatiques est la suivante : je vois la transmission générationnelle du traumatisme comme un inconvénient nécessaire, "un effet secondaire" de la capacité à transmettre et recevoir une information essentielle à la survie. Cette information peut se tenir dormante puis apparaître soudainement sous forme d'un souvenir procédural qui s'impose quand une situation similaire se présente, parfois après plusieurs générations [...].
La transmission directe des souvenirs procéduraux pourrait bien servir la fonction évolutionniste de survie dans des situations dans lesquelles la délibération consciente serait limitée, pour ne pas dire stérile.
Les chants de nos ancêtres sont aussi les chants de nos enfants.
Philip Carr-Gomm, Archidruide du Sussex
... dans mon travail clinique avec des enfants et petits-enfants rescapés de la Shoah, j'ai souvent remarqué et pisté des symptômes d'anxiété et de dépression généralisées. J'ai aussi remarqué que ces personnes décrivent des images, des sensations et des émotions horribles, de façon étonnamment spécifique, à propos d'événements qui semblent réels mais qu'elles ne peuvent pas avoir vécus. J'ai pu vérifier qu'un grand nombre de ces événements spécifiques avaient été vécus par les parents de ces patients et ne pouvaient l'avoir été par ces patients eux-mêmes. Mais les enfants vivent les souvenirs traumatiques de leurs parents comme s'ils étaient les leurs. Il est significatif de noter que la plupart des parents et des grands-parents n'avaient pas partagés ces souvenirs avec leurs enfants.
Je suis enclin à penser que nous sommes tous des fantômes...
Ce ne sont pas seulement les choses dont nous avons hérité
de nos père et mère qui vivent en nous
mais aussi toutes sortes de choses mortes...
Elles ne sont pas vraiment vivantes en nous,
mais elles sont tout de même enracinées là.
Henrik Ibsen, Les revenants