AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Peter Watts (114)


Elle se tourne de nouveau vers Asante. " Je vous explique. On est arrivés trop tard. On n'est pas censés être là du tout, mais notre chef a eu vent des plans des Sāhis et a pris une petite initiative humanitaire, on pourrait dire. On est arrivés à temps pour les faire fuir et les allumer, mais vous étiez déjà tous morts."
SAUF MOI
"Si, Kodjo, vous aussi. Tous morts."
("ZeroS" - Peter Watts)
Commenter  J’apprécie          140
Inutile d'expliquer quelle "sensation" ça fait. Inutile d'expliquer qu'il y a bien pire qu'être tabassée. Il y a même pire qu'être immobilisée et violée par son père. Il y a les intervalles entre, quand il ne se passe absolument rien. Quand il te laisse tranquille, et que tu ne sais pas pour combien de temps. Tu t'assois en face de lui à table en te forçant à manger, pendant que tes tripes contusionnées essayent de se remettre en place, et il te tapote la tête en te souriant, et tu sais que le sursis a déjà trop duré, qu'il va venir te retrouver ce soir, ou alors demain, ou peut-être après-demain.
(Une niche)
Commenter  J’apprécie          130
Leur mariage se désagrégeait avec le déterminisme exponentiel d'un isotope radioactif, mais il continuait à aller la voir...
Commenter  J’apprécie          121
Soixante dix millions d'années d'après l'ancien calendrier. Voilà depuis combien de temps on avait pris la route.
Commenter  J’apprécie          120
[...] Clarke quitte sa couchette, cherche un interrupteur à tâtons. Une lumière maussade inonde sa minuscule cabine. Tuyaux et trappes d'accès se bousculent sur la paroi près d'elle : à trois mille mètres de profondeur, l'esthétique passe loin derrière la fonctionnalité. Elle se tourne et perçoit un amphibien d'un noir luisant dans le miroir de la cloison.
Cela lui arrive encore de temps en temps. Elle parvient quelquefois à oublier ce qu'ils lui ont fait.
Sans un effort conscient, elle ne sent pas les machines tapies à l'endroit qu'occupait son poumon gauche. Elle s'est tellement habituée à la douleur chronique dans sa poitrine, à la subtile inertie du plastique et du métal quand elle se déplace, qu'elle ne se rend presque plus compte de leur présence. Elle parvient encore à se rappeler ce que cela faisait d'être totalement humaine ... [...]
Commenter  J’apprécie          120
Bifrost: J'aimerais te poser deux ou trois questions personnelles... des choses aussi fondamentales que où et quand tu es né ? Et comment était ton enfance ?

Peter Watts: Je suis né en 1958, au cœur des grandes plaines canadiennes — Calgary, dans l'Alberta —, le benjamin d'une fratrie de trois. Selon David, l'ainé (le plus flippant de mes frères, et le seul membre de ma famille encore en vie), ma mère a fait une fausse couche bien avant ma naissance ; le bébé aurait eu pour nom "Celeste". Dans le ventre maternel, elle a d'une façon ou d'une autre compris qu'elle allait naître dans un environnement familial toxique et préféré l'éviter en s'auto-avortant. Quant à moi, j'étais l'âme suivante dans la queue ; je suis donc né à sa place. Bordel, merci Celeste !

("Apprécier l'instant... Craindre l'avenir", un entretien avec Peter Watts)
Commenter  J’apprécie          115
"Que...." Votre voix se limite à un murmure rauque. "... s'est-il p..."
Szpindel actionne sa mâchoire. L'os émet un craquement distinct.
"...sss'est fait baiser", siffle-t-il.
Vous n'avez même pas encore rencontré les extraterrestres qu'ils vous surclassent déjà.
Commenter  J’apprécie          100
Comment fomenter une mutinerie quand on n’est éveillé que quelques jours par siècle, quand votre petite poignée de conjurés est remaniée chaque fois qu’ils sont appelés sur le pont ? Comment conspirer contre un ennemi qui ne dort jamais, qui dispose de toutes ces ères vides pour explorer exhaustivement le moindre recoin, tomber sur le moindre indice que vous auriez pu avoir l’imprudence de laisser traîner ? Un ennemi dont le champ de vision englobe l’intégralité de votre monde, un ennemi qui peut voir par vos yeux et entendre par vos oreilles en haute définition, comme s’il était vous-même ?
Commenter  J’apprécie          90
Si mes écrits tendent à la dystopie, ce n’est donc pas par amour pour celle-ci, mais parce que la réalité m’y oblige. Un environnement dévasté n’est plus facultatif quand on met en scène le futur proche. Tout ce que je peux faire à présent, c’est imaginer pour mes personnages une manière de se débrouiller avec les cartes qu’on leur a distribuées. Qu’ils implantent faux souvenirs et menottes neurologiques chez leurs employés, qu’ils puissent ordonner l’immolation de dix mille réfugiés innocents… n’est pas ce qui constitue la dystopie. Ce qui la constitue, c’est l’héritage dans lequel ces actions horribles sont les meilleures possibles, où tout autre choix serait pire ; un monde dans lequel des gens commettent des massacres non par sadisme ou par sociopathie, mais parce qu’ils essayent de faire le moins de mal possible. Ce n’est pas un monde que mes personnages ont construit. Seulement celui que nous leur avons laissé.
Il n’y a pas de vrais méchants dans le Monde de Watts. Si vous voulez des méchants, vous savez où chercher.
En route vers la dystopie avec l'optimisme de la colère, par Peter Watts
Commenter  J’apprécie          80
- Ah oui. Franck Tipler. Un cosmologiste de l'université Tulane disant avoir une preuve mathématique vérifiable de l'existence de Dieu. Et de la vie après la mort, si je me souviens bien. Ça a fait pas mal de bruit il y a quelques années.
- Mais ça vous a laissé froid, j'imagine.
- En fait, je n'ai suivi ça que de loin. La théologie ne m'intéresse pas particulièrement. Je veux dire, que la physique prouve l'existence ou l'inexistence d'un dieu, d'accord, mais ce n'est pas vraiment le but, si?
- Je ne pourrais pas vous dire. Il me semble pourtant que ce serait un sacré produit dérivé.
(Le second avènement de Jasmine Fitzgerald)
Commenter  J’apprécie          86
Comment proclamer [que] nous venons en paix, quand les mots eux-mêmes sont un acte de guerre ?
Commenter  J’apprécie          80
Étudie la physique d'une araignée en train de tisser sa toile. Merde, ou d'un chien en train d'attraper une balle... c'est des maths balistiques, mon gars. Le monde est rempli d'animaux stupides qui agissent comme s'ils manipulaient mentalement les différentielles du troisième ordre alors que c'est seulement l'instinct. Ce n'est pas la liberté. Pas même de l'intelligence. Et toi tu me dis que t'es autonome juste parce que tu es capable de suivre un arbre de décision avec quelques dizaines de variables?
Commenter  J’apprécie          80
L'océan pacifique pesait sur son dos . Elle l'oublia .
Il écrasait le corps de ses amis . Elle les oublia .
Il absorbait la lumière , aveuglant jusqu'à ses yeux miraculeux .
Il la mettait au défi de céder , d'allumer sa lampe frontale comne ces infirmes de sécheux .
Elle poursuivit son chemin dans les ténèbres .
Commenter  J’apprécie          80
Il avait peut-être tord. Ou alors c'était moi. Mais cette distance - cette impression chronique d'être un extraterrestre parmi ses semblables -, n'est pas complètement négative.
Elle s'est avérée très pratique quand les véritables extraterrestres ont débarqué.
Commenter  J’apprécie          74
Les dystopies ne sont pas toujours des endroits horribles. Il s’en trouve certaines où on peut tout à fait vivre heureux comme un poisson dans l’eau. Énormément de gens traversent l’existence sans même se rendre compte qu’ils vivent dans une dystopie et la tyrannie pourrait remplacer progressivement la liberté sans qu’ils s’aperçoivent de rien.
Tout se ramène au fond à l’envie de voir le monde.
Imaginez votre existence comme un chemin qui passe dans le temps et la société. Il est flanqué de clôtures recouvertes de panneaux Défense d’entrer, Pelouse interdite, Tu ne tueras point. Ce sont les contraintes qui gouvernent votre comportement, les limites légales de ce qui constitue une conduite acceptable. Vous êtes libre de flâner où vous voulez entre ces deux barrières… mais en franchir une vous expose aux rigueurs de la loi.
En route vers la dystopie avec l’optimiste en colère
Commenter  J’apprécie          71
Il s'éveilla en sursaut, squelette dans une couverture sur le sable. Gris et terne dans la pénombre annonciatrice de l'aube, chaud et lumineux en infrarouge. Des yeux caves qui, à peine ouverts, exsudèrent de la haine sur toutes les longueurs d'onde.
Commenter  J’apprécie          70
– Préfèrerais-tu qu’on fasse moins souvent appel à toi ?
– Pourquoi ça ? » Je me suis demandé s’il m’offrait cette possibilité ou s’il mettait simplement à jour mon profil psychologique.
« Si tu voulais durer plus longtemps, par exemple.
– Je ne vivrais pas plus longtemps. J’introduirais juste des temps morts plus longs dans une durée de vie identique.
– Mais il se passerait davantage de choses dehors. Plus tu dures longtemps, plus tu as des chances de vivre quelque chose d’inattendu.
– Genre ?
– Je ne sais pas. D’autres spores ont exprimé de la curiosité pour l’avenir.
– Quelqu’un continue de penser que nos petits-enfants vont sortir du portail pour nous ramener au paradis. »
Commenter  J’apprécie          60
Nous arrivions sur la passerelle, seuls ou à deux, nous nous regroupions autour de notre Némésis en jouet miniature et la regardions pétrifiés. Ce disque mortel de gaz incandescent. Cette minuscule gueule noire en plein milieu, des étoiles lointaines s’étalant sur son pourtour comme autant de taches lumineuses. Le collier ténu en hyperdiamant allant d’ici à là, convoyeur gravitationnel ne cessant de récolter sur l’ergosphère de précieuses aliquotes d’énergie qu’il rapportait à nos accumulateurs. Un demi-million d’unités flirtant avec l’anéantissement : l’usine entière, dispersée, en mouvement constant, chaque processeur et raffinerie et fabricatrice se regroupant en agrégations assez complexes pour vous donner mal à la tête. Nous les regardions sans mot dire, parfois des heures durant, hommes des cavernes regroupés autour d’un feu de camp qui trouvait le moyen de nous laisser transis de froid.
Commenter  J’apprécie          60
A une époque, on pouvait combattre soi-même épidémie et parasites, rien qu'avec ses propres systèmes corporels, sans avoir besoin d'acheter un remède à un consortium pharmaceutique qui avait sans doute modifié la maladie pour vous obliger à acheter leur gènes de merde. D'après le paternel de Vive, il y avait même eu une époque où la police était sous contrôle.
Commenter  J’apprécie          60
Voilà comment on s'endort quand on ne peut pas fermer les paupières : on fixe du regard le noir, et quand on commence à voir des choses, on sait qu'on rêve.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Peter Watts (510)Voir plus

Quiz Voir plus

Mon hit-parade théâtre.

Une pièce dont le personnage éponyme meurt dès le 3ème acte (sur 5).

« Phèdre » de Racine
« Dom Juan » de Molière
« Jules César » de Shakespeare
« Hernani » de Victor Hugo

9 questions
3 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}