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Critiques de Pétrus Borel (32)
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Champavert : Contes immoraux

Joseph-Pierre Borel d'Hauterive, dit Le Lycanthrope (1809-1859), est un auteur considéré comme mineur aujourd'hui alors qu'il a occupé une place importante à son époque. En effet, son style provoqua une vraie révolution. En perpétuelle rébellion contre les écoles, les tendances ou les courants, il mit un point d'honneur à se marginaliser des premiers romantiques.



On retrouve dans ce recueil cette volonté. N'attendez rien de grivois dans ces textes. La perversion se cache dans la violence, dans la noirceur, dans la représentation de la mort planant à chaque page. Il n'y a que sept contes. Mais la puissance qui en découle est remarquable. Le narrateur ne se gêne pas pour intervenir quand bon lui semble. Et pour cause... le dernier conte, intitulé Champavert le lycanthrope, nous indique qu'il s'agit bel et bien de l'auteur. Quand noirceur rime avec horreur, quand l'écriture révèle le moi profond de l'écrivain, on ne peut que frissonner.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Champavert : Contes immoraux

En arrivant à Lyon, j'ai sauté sur l'occasion de commander en librairie cet auteur "local" : 20 ans qu'en fan de Baudelaire, je me tâtais à trouver le bon angle pour découvrir Pétrus Borel, auquel "Le Prince des nuées" a longuement été comparé (et de manière peu flatteuse...)

Tout d'abord c'est une lecture de la première moitié du 19ème siècle, il faut donc se déshabituer de notre style moderne et lâcher prise, se résoudre parfois à ne pas comprendre certaines allusions culturelles, métaphoriques très appuyées (ou bien se résoudre à effectuer des recherches incessantes). Passé ce premier écueil, la comparaison entre Borel et Baudelaire fait sens : ce sont effectivement deux romantiques frénétiques qui n'ont pas reculé à se rouler dans la fange, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Poursuites frénétiques, viols, avortements, infanticides, hystérie des sentiments et des situations... Borel frappe fort et intentionnellement, se rend là où les littérateurs de l'époque hésitaient à mettre les pieds. Le style est agréable, mais on rit un peu parfois en se disant "Oh là là quand même, il y va fort".

C'est cet abus même qui sauve Borel du kitsch, tant le trait est manifeste et culotté. Borel, cet éternel insatisfait, aura traîné ses guêtres et sa mauvaise mine sous tous les cieux, sans jamais connaître un succès ni d'entreprise, ni d'estime. Tout au plus un "succès damné". La lecture n'est pas à conseiller à tous, mais cela pourrait plaire à quelques acharné.e.s.
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Champavert : Contes immoraux

Peu de choses à ajouter sur ce qui a déjà été dit...

Si ce n'est ceci : ces nouvelles provoquent le sentiment un peu étrange du soufflé. Je m'explique : l'auteur se veut effrayant, horrible mais à un moment ou un autre, l'édifice s'effondre et l'on retombe... pas tout à fait dans le ridicule, le style est suffisamment habile pour l'éviter, mais dans ce que l'on croise aussi dans la littérature du sud des Etats-Unis, ce que j'appellerais, comme Sherwood Anderson, le grotesque.
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Champavert : Contes immoraux

Sept merveilleux contes, tous aussi terribles les uns que les autres.. le romantisme à l’état pur, noir, exacerbé, paroxystique, terrible.. Pétrus Borel est le porte parole par excellence des marginaux et des opprimés, la misère y est pittoresque et déchirante..
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Champavert : Contes immoraux

Il s'agit d'un recueil de nouvelles diantrement intéressant par son inventivité. Tout commence par une mystification, l'ouvrage étant présenté comme celui d'un suicidé, un certain Champavert. Je le prends en grande partie comme une moquerie contre le romantisme ; le tragique y tourne bien souvent à la farce, bien qu'il ne soit pas dépourvu d'une certaine puissance, notamment par sa sauvagerie. Cette histoire de faux-suicide, qui peut paraître de mauvais goût, s'inscrit à mon sens dans une démarche teintée d'une profonde ironie. L'écrivain, qui avait la réputation d'être misanthrope, se faisait appeler le "lycanthrope", c'est-à -dire le loup-garou. Il semble également très inspiré par la littérature et les arts de la décadence espagnole, avec ses penchants très macabres, comme en témoignent les nombreuses citations dans la langue de Cervantès. Amateurs de tournures rares et de fantaisies orthographiques, vous serez servis. Par ailleurs, l'écrivain est un proche de Nerval, qui a rédigé pour ce recueil un poème signé Gérard, aux accents très Baudelairiens. Enfin, dans l'une des nouvelles on retrouve le procédé littéraire consistant à proposer une loi absurde, envisagée avec sérieux, procédé que l'on retrouve chez Villiers de l'Isle Adam, dans "Chez les Passants" ou plus récemment, dans le Passe-Muraille de Marcel Aymé. Ne serions-nous pas là devant un précurseur de l'absurde ?
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Champavert : Contes immoraux

Drôle de livre, l'exemple même de littérature cadavéreuse, l'auteur va même jusqu'à annoncer son suicide...........
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Champavert : Contes immoraux

A la lecture du titre on peut s’attendre à quelques histoires croustillantes. En réalité il n’en n’est rien. L’immoralité, ici, s’appliquant plus à un comportement social et criminel. Des histoires très baroques, assez noires. Des passions contrariées par la cupidité ou la jalousie. L’auteur n’aime pas l’humanité et nous la montre sous son jour le plus sombre. Au-delà du contenu des histoires, l’intérêt, se trouve dans l’écriture un peu particulière, écriture un peu ancienne, truffée de termes très anciens. Et puis c’est un produit de cette grande époque romantique du 19e siècle.

Rappelons que l’auteur, 1809-1859, dit le Lycanthrope, a fait une brève carrière comme écrivain/poète. Il est le contemporain de Gérard de Nerval et faisait partie, comme lui, du Petit Cénacle. Il est donc connu (peu connu en réalité) pour ces Contes immoraux, pour Rhapsodies et Madame Putiphar. Le livre s’ouvre par une longue préface intitulée L’écriture homicide et se termine par une série d’articles de la presse de l’époque, articles écrits lors de la sortie du présent ouvrage. La presse, en général, n’a pas été tendre pour l’auteur. C’est très particulier mais c’est à lire.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Champavert : Contes immoraux

Petrus Borel, surnommé Le Lycanthrope, n’occupe qu’une place secondaire dans les histoires de la littérature du XIXe siècle. Pourtant il a été admiré par Gautier, de Nerval, Baudelaire, Flaubert, Verlaine et les surréalistes, ce qui lui permet de continuer à être cité, voire parfois lu et étudié, même si souvent avec l’étiquette de « romantique mineur ».



Champavert ou Contes immoraux est un recueil de 7 récits, publiés en 1833. La notice censée présenter l’oeuvre brouille les cartes : le livre aurait été écrit par le Champavert du titre, dont on nous fait une présentation. La forte sympathie pour l’auteur de papier, ainsi que certains éléments de cette préface laissent penser que Borel se créer une sorte de double de papier, qui n’est pas sans évoquer la démarche de la création des hétéronymes de Pessoa. Par ailleurs Champavert est aussi le personnage d’un des récits du recueil, introduisant une confusion encore plus grande entre l’auteur (ou les auteurs) et les personnages. Une forme de distanciation aussi : qu’est ce que le lecteur doit croire en fin de compte dans les récits, dans leur narration, dans les personnages ? Que doit-il plutôt déchiffrer, décrypter ? Est-ce juste une pose de la part de Borel, ou une interrogation sur les identités, sur la frontière entre la fiction et la vie de l’auteur ? D’autant plus que les romantiques mêlaient fortement la vie de l’auteur et l’oeuvre. Chaque lecteur peut y répondre à sa manière.



Une autre provocation est le choix du titre Contes immoraux. La morale était une question sérieuse et centrale au XIXe : parler de Contes immoraux est forcément provocateur et éveille une attente de la part du lecteur d’une lecture scandaleuse, croustillante. Et Borel tient en partie les promesses du titre : dès la première nouvelle, nous assistons à quelque chose de proche d’un viol, à un infanticide, à une exécution. Mais ce que l’auteur met en cause, ce seront bien plus les règles morales en vigueur, les coupables respectables car puissants, que personnes ne songe à condamner. L’institution judiciaire se révèle au service d’un ordre social et non pas à celui de la justice. L’immoralité est donc inhérente au fonctionnement social, il s’agit de justifier par un discours qui « stigmatise le vice », une certaine vision du monde, qui profite à certains, et leur permet la satisfaction de leurs pulsions les plus condamnables et rejette dans l’ombre, dans la réprobation morale à priori, de ceux qui ne détiennent pas le pouvoir.



C’est plutôt bien écrit, pas mal construit, plaisant à lire, même si un peu démonstratif et prévisible. Mais à découvrir assurément.
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Champavert : Contes immoraux

A ma lecture, j'ai plusieurs fois pensées aux pièces du recueil le Théâtre de Clara Gazul de Mérimée. Certes, ce n'est pas le même genre d'écriture, « contes immoraux » d'un côté, pièces de théâtre de l'autre. Mais l'écriture de Champavert – ou plutôt de Petrus Borel, qui est un personnage de fiction tout comme Clara Gazul, empreinte les codes de la dramaturgie : quelques phrases d'introduction qui situent rapidement l'action dans un cadre et une époque, tels les didascalies commençant une pièce qui décrivent le décor, de nombreux dialogues rythmés qui s'enchaînent, des chapitres qui sont comme différentes scènes ou différents actes, avec un changement de lieu ou de personnages. De même, les différents contes peuvent se passer dans des lieux éloignés de la réalité contemporaine des lecteurs pour apporter une touche de dépaysement et d'exotisme : le Paris révolutionnaire, une plantation en Jamaïque, l'Espagne médiévale...

Et surtout, surtout, les situations évoquent le théâtre romantique, le drame, et plus précisément le mélodrame : chaque histoire repose sur un adultère, une trahison, finit par un meurtre, un viol, un suicide... Les sentiments sont intenses, violents, et les personnages caractérisés par un simple trait, de façon très manichéenne – la jalousie du vieux barbon, l'orgueil, l'amour pur... ; ils sont des types – le mari trompé, la jeune fille innocente, le père en colère... Les femmes sont fourbes, mais les hommes sont violents.

Cette œuvre ne se lit donc pas pour sa subtilité, mais, au contraire, pour ses excès.
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Champavert, le lycanthrope

Champavert (double de l'auteur) et Flava ont tué leur fils et se sont promis de se suicider ensemble, ce qu'il font.
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Ecrits drôlatiques

Temps d’éditer ma critique pour qu’elle s’accorde davantage à ma pensée..

C’est l’ouvrage de Pétrus Borel que je connais le moins puisque ce n’est que ma deuxième lecture de l’œuvre, mais je l’ai plus appréciée que la première fois que je l’ai lue. Certes quelques textes me paraissent un peu longs et vides mais certains sont en revanche pleins de richesses et j’ai particulièrement aimé les quelques poèmes à la fin.. ce qui me fait envisager d’utiliser quelques extraits de l’ouvrage pour mon mémoire.
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Gottfried Wolfgang, conte de Pétrus Borel

Ce conte est une reprise du récit de Washington Irving ''L'aventure de l'étudiant allemand'', qui en a charmé plus d'un puisqu'il fut repris ou imité plusieurs fois. Excellente histoire sombre et atmosphérique que cette rencontre macabre du jeune allemand mélancolique dans le Paris de la révolution. La version de Pétrus Borel est très similaire à l'original, sans innovations significatives mis à part le petit ajout introductif qui n'apporte pas grand chose en soi. Même, j'ai trouvé la fin atténuée par rapport à celle, plus punchée, de M. Irving . La prochaine fois, je tenterai la version de Dumas : ''La femme au collier de velours''.
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La dimension fantastique, tome 2

Deuxième opus de la « Dimension fantastique », le mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce recueil, est “moins“ : “moins long“, “moins de nouvelles“, “moins bon“,…



Sommaire :

→ L’élixir de longue vie (1830) ~ Honoré de Balzac

→ Gottfrield Wolfgagn (1843) ~ Pétrus Borel

→ Sredni Vashtar (Sredni Vashtar 1910) ~ Saki

→ La chambre perdue (1858) ~ Fitz-James O’Brien

→ Les filles de la nuit (1954) ~ Jean-Louis Bouquet

→ Hier, c’était lundi (Yesterday was monday 1941) ~ Theodore Sturgeon



Mon père pourra être content, j’ai lu un texte d’Honoré de Balzac. Maintenant, à son tour de lire un des récits que j’affectionne. Pas sûr qu’il accepte le deal. J’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher au style de l’auteur. Ses pages sont bien noircies par l’encre et les paragraphes sont rares. Certaines nouvelles sont complexes et difficiles à comprendre comme celle de Saki – qui, au passage, aura vu son œuvre adapté au cinéma (un épisode de « Great ghost Tales » et quatre courts-métrages). En revanche, j’ai plutôt apprécié « Les filles de la nuit », même si j’ai trouvé quelques longueurs.

Dans l’ensemble, ce recueil est bien médiocre, heureusement que la nouvelle de Theodore Sturgeon est de grande qualité. L’auteur s’amuse à nous torturer le cerveau grâce à des jeux de paradoxes, le tout sous fond de théâtre, car au fond, si la vie n’était qu’un jeu d’acteurs ? À noter que ce texte s’est vu adapté dans une série télé (La cinquième dimension) sous le nom de « Les coulisses du temps » en 1986, un an seulement après la disparition de cet auteur.



Après un premier tome abordable et agréable à lire, ici nous avons des textes plus complexes et élitistes. S’il n’y avait pas eu Theodore Sturgeon, je l’aurai probablement ignoré. Quoi qu’il en soit, ce livre peu épais, s’est vu réduire par rapport au premier opus, car il n’y a pas de préface, ni d’exercices littéraires. Une simple biographie des auteurs a été intégré en fin du volume.
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La dimension fantastique, tome 2

tome 2 de la Dimension fantastique, avec cette fois 6 nouvelles ( oui 6 seulement car il y en a une beaucoup plus longue que les autres..) : l'élixir de longue vie - Balzac; Gottfried Wolfgang - P. Borel; Sredni Vashtar - Saki; la chambre perdue - J Fitz o' Brien; Les filles de la nuit- JL Bouquet; Hier c'était lundi - T. Sturgeon



Cliquer sur le lien ci-dessous pour un avis détaillé sur chacune d'entre elles.





un tome globalement moins bon que le premier, la plupart des histoires m'ont indifférée, mais je retiens Sredni Vashtar, la chambre perdue et Hier C'était lundi, avec un bon 5/5 pour cette dernière)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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La dimension fantastique, tome 2

Contrairement à quelques-uns ici (nous ne sommes pas nombreux et gardons bien nos distances à cause de la covid.) je ne trouve pas que ce recueil 2 soit moins bien que le 1er car - outre le fait qu'il contient une présentation des auteurs (qui m'étaient inconnus, à part Balzac) il contient 2 nouvelles que j'ai trouvé meilleures que celles du tome 1 : celle de Balzac et celle de Jean-Louis Bouquet.

Ce sont 2 nouvelles "faustiennes", c'est-à-dire qu'il y est question du Diable et d'un pacte, conscient, volontaire ou pas, avec lui. Et ça, j'adore !

(dans l'ordre des nouvelles)

J'avais, de Balzac, bien apprécié la Peau de Chagrin, court roman, et j'ai eu plaisir à retrouver une veine proche dans l’Élixir de Longue Vie qui va, à mon avis, beaucoup plus loin que le genre fantastique (dont les définitions d'ailleurs varient..) : c'est un récit puissant et complètement iconoclaste, impie, athée, anti-religieux.. mettant quand même en scène (je ne pense pas divulgâcher) un personnage qui, lors de ses propres funérailles, ne fait rien de moins que de tuer le prêtre qui officie..! A vous de découvrir les autres phénomènes dérangeants, troublants, sortis de l'esprit d'Honoré de..

J'ai trouvé la nouvelle de Pétrus Borel, Wietfried Wolfgang, assez intéressante et bien écrite... jusque sa chute, que je trouve totalement ratée (à moins que je ne la comprenne pas ?).

La nouvelle de Sehvi Vashtar n'est pas selon moi une nouvelle mauvaise mais ne relève pas, à mon avis, du genre fantastique.. mais plutôt du récit psychologique.

La Chambre Perdue, inspirée je pense par un cauchemar, bien que bien écrite, m'a semblé d'un intérêt tout relatif.

Venons-en au chef-d’œuvre, selon moi, de ce recueil : les Filles de la Nuit. Bien que sa "compréhension" m'échappe en majeure partie (mais je n'ai pas "compris" non plus grand chose aux Champs de Maldoror de Lautréamont..et pourtant j'ai adoré), je sens que cette nouvelle mériterait plusieurs relectures qui m'en révéleraient les richesses, les dimensions symboliques, qui sont multiples. Je rêverais d'une adaptation cinéma : avec le numérique aujourd'hui, on devrait pouvoir s'approcher d'une mise en images correctes des étrangetés décrites dans ce récit aux multiples interprétations..

Enfin Hier c'était Lundi est pas mal du tout dans le genre troublant et c'est presque une bravoure que d'avoir ainsi mis en mots les sensations et pensées temporelles bizarres que nous pouvons avoir.

Je vais me plonger bientôt avec curiosité dans le tome 3..
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La dimension fantastique, tome 2

6 nouvelles d'histoires fantastiques écrits par les plus grands : Honoré de Balzac, Pétrus Borel, Saki, Fitz James O'Brien, Jean-Louis Bouquet et Théodore Sturgeon
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La dimension fantastique, tome 2

Ce second opus de La dimension fantastique convainc moins que le premier... la faute, sans doute, au nombre plus réduit de nouvelles : forcément, quand il y en a peu, l'équilibre entre les bonnes et les plus bof est vite rompu.



… L'avantage, c'est que ça permet de parler en détail de chacune sans se retrouver avec un roman-fleuve en lieu et place de critique.



« L'élixir de longue vie », qui ouvre le recueil, commence plutôt pas mal : bienvenue en Italie, dans un palais, en pleine orgie, pendant que le père du héros se meurt. Ambiance ! Cette nouvelle est sans doute la plus horrifique de toutes, pas à cause de gore ni de violence ni de fantômes tapis dans les coins, mais bien parce que l'être humain est capable du pire par égoïsme. Le problème, c'est que tout ça est un peu longuet, sans parler de la fin en Espagne, qui part en délire complet.



L'intrigue de « Gottfried Wolfgang » a beau être classique et prévisible, la nouvelle n'en reste pas moins sympathique et sans temps mort, avec un cadre original (la révolution) mis au service de l'histoire mais non son sujet. Le texte est court et va à l'essentiel, ce qui, après la nouvelle précédente, fait d'autant plus de bien.



« Sredni Vashtar », ah ! Sredni Vashtar ! Si l'un des textes devait vous convaincre de craquer pour cette anthologie, c'est bien celui-là. Lui non plus n'est pas très long, mais c'est un petit bijou d'ambiance ; une plongée au cœur de l'enfance, où sont préservés intacts l'injustice des adultes, l'imagination galopante et une certaine cruauté innocente, aussi. Sans oublier la plume enchanteresse de Saki. Bref, Sredni Vashtar est encore et toujours un coup de cœur.



« La chambre perdue » est une autre bonne pioche, même si là encore, on en devine sans mal les tenants et aboutissants. C'est plutôt la façon dont l'auteur plonge son héros dans l'horreur qui est intéressante, via une métamorphose rudement bien orchestrée. Les interactions entre les protagonistes, en revanche, manquent singulièrement de naturel, mais dans l'ensemble, le texte est plutôt plaisant.



« Les filles de la nuit » : « tout ça pour ça ». Certes, en tant que collectionneur de poupées, il est toujours sympathique de tomber sur des personnages partageant la même passion. Encore que les poupées du Modeleur sont particulièrement effrayantes et plongent sans difficulté la nouvelle entière dans une atmosphère de malaise. Mais là encore, c'est long, très looooong pour une conclusion que l'on devine dès le début. Ajoutez à ça un personnage principal à peine plus sympathique que l'antagoniste, et l'on n'a qu'une envie : en voir le bout, mais pas pour de bonnes raisons.



« Hier, c'était Lundi » est un petit bijou d'absurde. En conséquence, son déroulement est souvent déroutant et le lecteur n'a guère plus de repères qu'Harry Wright. Par contre, niveau originalité, la nouvelle est tout simplement imbattable ! Aussi, même si l'on ne comprend pas toutes les explications tarabiscotées sur le pourquoi du comment, se laisse-t-on séduire sans mal. La plume de Theodore Sturgeon est légère et malicieuse ; le texte se savoure comme un petit bonbon qui pique : il n'est pas agréable sous tous ses aspects, mais son goût s'avère inimitable.



En résumé, ce second volume de La dimension fantastique n'est pas dénué d'intérêt, même si tous les textes sont loin de se valoir. Contrairement au précédent, il arrive donc qu'on s'y ennuie... cependant, avec deux histoires valant franchement le coup d'être découverte et deux autres sympathiques, qu'importent les moins bonnes ? Comme souvent avec les anthologies, finalement.
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La dimension fantastique, tome 2

"La dimension fantastique" perd de son punch dès le second volume. La faute peut-être au format du recueil, guère épais à l'inverse d'un bouquin de Tolstoï. Après un premier tome de 13 nouvelles, celui-ci n'en contient que 6, qui plus est pas renversantes. Il aurait peut-être fallu gérer un peu mieux la répartition en fonction de la longueur des nouvelles (10 d'un côté 9 de l'autre plutôt qu'un tel déséquilibre).
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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La dimension fantastique, tome 2

Un recueil de six nouvelles fantastiques. Le détail. J'avais déjà lu "l'élixir de longue vie" de Balzac qui d'après moi n'est pas le meilleur texte de l'auteur. La variante sur le personnage de Don Juan est cependant intéressante et l'écriture touche comme toujours au sublime. Un peu trop d'horreur surajoutée toutefois. "Gottfield Wolfgang" de Petrus Borel est une nouvelle courte où l'histoire fonctionne bien mais comme souvent dans les textes courts on en aurait voulu davantage. J'ai quand même bien aimé. "Sredni Vashtar" de Saki est également assez court. L'histoire est originale et assez touchante mais là encore il manque un petit quelque chose. "La chambre perdue" est beaucoup plus long et moyennement convaincant car un peu opaque. Dommage car il y a de l'idée. "Les filles de la nuit" a une intrigue intéressante mais là encore c'est trop brouillon et opaque. "Hier était lundi" de Théodore Sturgeon est ma nouvelle préférée du recueil. De dimension métaphysique et philosophique, ce récit est une petite merveille subversive qui ressemble à un rêve (du genre cauchemar). En résumé un recueil de qualité moyenne mais pas désagréable. Dispensable je pense.
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Les Dames Baroques

Les Dames Baroques est une anthologie dirigée par Estelle Valls de Gomis comportant vingt nouvelles. Vingt nouvelles mettant en rôle des femmes, bonnes ou mauvaises, écrites par des écrivains, morts ou vivants. Les nouvelles ont en grande majorité un genre fantastique. Le cadre spatio-temporel est très varié entre le passé très ancien et le présent actuel.



Tout d’abord, commençons par la préface écrite par la main de Charlotte Bousquet. Elle est plutôt bien écrite et nous dessine un portrait prometteur du livre que nous tenons entre nos mains. Elle laisse entrevoir le pouvoir maléfique que les femmes exerceraient...



La première nouvelle se nomme Précieuse icône écrite par Carole Grangier. Elle met en scène une femme dont on ne sait rien, une jeune fille plus précisément, drapée avec un joyau sur le front. Et un homme, un psychopathe. Carole Grangier nous raconte l’histoire de leur rencontre un peu bizarre…

C’est une nouvelle de cinq pages, avec seulement de la narration. Je dois avouer que cette nouvelle me laisse vraiment perplexe…



Enchaînons avec Le baiser de la sorcière d’Armand Cabasson. L’histoire se déroule à Saragosse, en Espagne. Le protagoniste est une femme dont on ignore le nom, qui va être brûlée. Elle est sur le bûcher et elle repense à son passé, comment elle en est arrivée là…

Très peu de parole, beaucoup de narration et une seconde nouvelle que j’ai trouvé plus intéressante que la première.



Retrouvons Charlotte Bousquet avec sa nouvelle Derrière les ombres mettant en scène deux personnages : Julien, une sorte de curé qui tue les femmes qu’il juge en proie avec le malin. Il est victime d’une malédiction dont il souhaiterait se défaire sans savoir comment. Et Despoina, fille de Déméter (déesse grecque) qui a un but inconnu jusque la fin. Sa route va croiser celle de Julien dans une soirée où ils ont été tous deux invités.

Cette nouvelle comporte quelques poèmes, du dialogue et de la narration. Il y a un bon style d’écriture. J’ai cependant trouvé cette nouvelle un peu longue à lire mais le but est atteint.



Poursuivons avec Lapidaire de Karim Berrouka qui est un classique visité et revisité de la littérature. Néanmoins j’ai trouvé cette nouvelle profonde, agréable à lire et qui rappelle des souvenirs d’enfance. Pour vous dresser un petit tableau, l’héroïne est la fille du Roi Saber mais c’est une princesse très spéciale car elle est constituée entièrement de pierres précieuses. Le roi se mourant, il implore sa fille de trouver un époux. Celle-ci ne veut pas d’un prince, d’un duc… Elle veut quelqu’un qui aura vraiment quelque-chose à lui offrir…



Cette nouvelle est suivie par Le jour de la Belladone de Justine Niogret qui se déroule avec une jeune fille/enfant, on ne sait pas vraiment (10 ans d’après un calcul mais est-il fiable ?). Si l’on se fie à l’écriture, on dirait qu’elle est beaucoup plus âgée. Elle est considérée comme l’incarnation d’une déesse et se retrouve vouée à des rites qu’elle ne supporte plus.

C'est une nouvelle courte avec seulement de la narration. Une bonne écriture mais je lai trouvée étrange, de part cette impression d’une personne âgée quand on a affaire à une toute jeune fille. Je n’ai pas vraiment apprécié ce texte, et je pense ne pas avoir saisi sa profondeur.



Reflet dans une opale de Daniel Alhadeff a pour héroïne une dénommée Carlane qui achète chez un antiquaire une pierre : L’œil du destin. Une pierre magique qui va complètement l’ensorceler… Et ça va aller très loin mais je ne vous en dirai pas plus !

Cette nouvelle sympathique est agréable à lire avec un bon style d’écriture. Pas très originale car le coup de la pierre qui ensorcelle est très classique mais on prend vraiment plaisir à lire ce texte.



La nouvelle de Cyril Carau, Jusqu’au bout de la vérité me laisse perplexe. L’action est racontée en quatre jours différents, en 1891. Il y a trois personnages qui sont Robert, Géraldine et « je », le narrateur. Robert rencontre Géraldine lors d’une soirée et en tombe fou amoureux. Après plusieurs mois d’amour fou, il commence à se demander qui est vraiment Géraldine et c’est justement cette notion de qui est vraiment Géraldine que je n’ai pas compris. Le début est la fin puisque la première partie se déroule avec Robert qui annonce à « je » qu’elle est partie. La nouvelle se conclut par Robert qui explique qui était cette femme qu’il aimait…

C'est une nouvelle agréable. J'aime beaucoup les nouvelles "fermées" comme je les appelle : les nouvelles où on démarre de la fin pour revenir à la fin (je ne sais pas si j'ai bien imagé.) Côté écriture, rien à dire : la nouvelle est bien écrite, dans un style clair et agréable. Je me suis demandée qui était "je" mais on n'a pas de précision et il est vrai que cela n'apporterait rien à lire. Une remarque sinon : le fait qu'il s'agisse d'un narrateur interne ne nous fait pas ressentir l'amour fou que partage Robert et Géraldine mais plutôt l'éloignement qu'il crée. Un point de vue inhabituel, d'un point de vue personnel tout du moins, mais intéressant.



S’enchaîne à cette nouvelle une autre histoire d’amour qui tourne au drame. La Dame de Gwenninis, écrite par Tepthida Hay, débute immédiatement avec Goulwenna qui vient de se faire « jeter » par Paol, son grand amour. Or, ce dernier lui avait offert un médaillon, gage de son amour et unique reste de leur passion car la jeune femme ne survivra pas à son chagrin. Le médaillon se transmet de génération en génération, d’année en année… jusqu’au jour où Alexis l’achète dans le but de l’offrir à Ninon, sa petite amie…

C’est un petit peu dur de parler de cette nouvelle sans trop en révéler. Écrite dans un style plus contemporain, j’ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle qui est celle que je préfère parmi les premières.



Nous voici désormais dans un monde parallèle dirait-on, dans une ambiance rappelant beaucoup la planète des singes. Découvrons tout d’abord la vision d’une créature qui semble dotée d’une certaine intelligence, prisonnière des « humains » qui prennent ceux de son peuple pour des « idiots ». Excepté Nyala, une petite fille qui touche notre créature et qui s’en retrouve punie. Pourtant, ce contact change quelque-chose… Et je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher la suite.

Si nous assimilons ces créatures à des singes et les « humains » aux humains, L’essor de Sophie Dabat nous ramène à une ambiance similaire à la planète des singes. Une conclusion surprenante mais une bonne chute.



Dans un autre genre, Rosae Furiarum de Morgane Guingouain, Les roses de la folie. Un titre révélateur pour une nouvelle écriture dans une époque contemporaine avec deux personnages : Gabriel et sa demie-sœur Rachaela dont il est fou amoureux…

Une nouvelle étrange que je n’ai pas trop appréciée. Avec le recul, je pense pouvoir dire que l’auteur avait pour but de nous montrer l’esprit de Gabriel, qui est très étrange…



Il ne faut pas discriminer une nouvelle mais Succube de Sire Cédric est certainement la pire nouvelle du recueil. Le genre : érotisme. Érotisme poussé à l’extrême puisque pour résumer la nouvelle, je peux dire qu’il s’agit de la description de l’acte de A à Z. On se retrouve avec un homme alcoolique qui voit débarquer chez lui, un soir, une femme tout de noir vêtue.

Une chute que l’on devine immédiatement, une histoire qui se résume au sexe… Cette nouvelle ne m’a vraiment pas plu.



Les crocs de la Basilicate d’Elie Darco est la plus longue des nouvelles du recueil (30 pages). Nous suivons Fellenza en Espagne ou Italie de l’ancien temps. Elle est servante chez un savant fou qui essaye d’atteindre la vie éternelle et fait des expériences sur les vampires, les goules…

Bonne nouvelle, dommage que la chute ne soit pas à la hauteur de l’histoire.



A l’époque des chevaliers, Léonor Lara, avec Serments, Eternels serments d’amour, nous fait découvrir Phénice, veuve très triste et suivante de la reine qui décide la remarier. A son nouvel époux, Phénice fait promettre de ne jamais retourner à la guerre. Mais il rompt le serment…

C’est une nouvelle rapide. On a l’impression d’un conte.



Quittons les chevaliers et rendons-nous dans un cabinet de psychanalyse où Simone Fourgès écoute sa patiente, Madame Longuet. Mariée et heureuse, la vie de Madame Longuet a basculé le jour où elle est tombée amoureuse… d’un rêve !

Alternant la vision de Simone sur sa nouvelle patiente et celle de Madame Longuet racontant son histoire, Le bol d’argent de Lucie Chenu s’achève avec une excellente chute ! Écrite avec un bon style d’écriture, j’ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle qui est certainement ma préférée !



Suivant cette excellente nouvelle, Isabella de Sophie Goasguen est une nouvelle qui a bataillée pour la première place de nouvelle préférée du recueil. À nouveau dans une époque contemporaine, nous suivons Valérie qui s’achète une bague dans une brocante. Malheureusement, cette bague va la rendre folle et lui faire subir des amnésies à répétition…

Un début déjà vu avec la bague magique et pourtant, une chute inattendue ! Excellente nouvelle !



La princesse aux Lys rouge de Jean Lorrain est une petite nouvelle sympathique avec la princesse Audovère qui vit dans un cloître… La nouvelle se déroule très vite, la fin est un peu devinable. La nouvelle se dirige droit au but.



Une autre petite nouvelle avec La reine Margot de Joris Karl Huysmans. Le narrateur est un homme, « je », qui est à un bal et qui aperçoit une femme. Il tombe sous le charme mais quand il voit qu’elle a un amant, elle lui rappelle une ancienne femme…

Les sept derniers mots sont le « clou » de la nouvelle qui est très ironique… J’en garde un bon souvenir qui me fait sourire.



Gottfried Wolfgang de Pétrus Borel est une nouvelle qui se lit rapidement, dressée dans l’ancienne époque. Dur d’en parler car elle est courte et j’ai peur de dire un détail de trop… Je n'ai ni d'avis positif ni d'avis négatif sur cette nouvelle. Il me semble que l'auteur a essayé de faire une chute mais j'ai trouvé que la dernière partie, n'était non pas une chute mais plutôt une confirmation de ce que l'on pensait déjà. L'auteur a dressé autour du protagoniste une certaine ambiance qui fait que l'on devine la fin (la toute fin parce qu'il y a un coup de théâtre un peu avant que l'on ne devine pas par contre).



Avant-dernière nouvelle : La belle au cheveux d’or de Madame d’Aulnoy. Un conte connu, avec un roi amoureux d’une princesse et qui envoie un ambassadeur la convaincre de l’épouser. La princesse lui imposera trois volontés… Je ne veux pas en dire trop mais sympathique. La fin, on la devine certes rapidement mais cette nouvelle m'a rappelée ma petite enfance. L'ambiance est au conte magique davantage qu'à une nouvelle. Un bon texte pour rêver.



Achevons avec Le cachet d’Onyx de Jules Barbey d’Aurevilly. Une nouvelle que j’ai moyennement aimé, enfin je n’ai pas trop saisit le but… Le fait est que je suis vraiment restée hermétique. J'ai cru comprendre que c'était une personne qui racontait à quelqu'un d'autre une histoire d'amour qui fini mal. Le style d'écriture est plus ancien. Il y a un rapport à Othello, le personnage de Shakespear mais, n'ayant lu la pièce, je ne peux vraiment faire le rapport.



En définitive, un recueil que j’ai apprécié, avec de bonnes, voire très bonnes, nouvelles et d’autres que j’ai moins aimées… Un bon moment de lecture, avec différents de genres qui varient les lecture.
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