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Critiques de Philippe Bihouix (28)
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Le désastre de l'école numérique

Wouah ! Voici une étude des plus documentées sur l'effet des écrans dans le cadre scolaire et, même si j'avais déjà cette impression de course stérile à la technologie, j'en ai maintenant la confirmation avec des résultats chiffrés à l'appui.

De la lanterne magique à la tablette numérique personnelle en passant par les panneaux éducatifs, les diapositives, le rétro-projecteur, l'ordinateur, le cabinet d'écoute sur bandes audio, internet, le tableau blanc interactif et j'en passe, les gouvernements successifs depuis la fin du XIXème siècle n'ont fait que se répéter dans la course à l'éducation pseudo-innovante. A chaque nouvelle invention technologique, c'est le branle-bas de combat, on débloque des millions, on forme un petit groupe de professeurs, on lance le tout sans projet éducatif et à l'avancée suivante, on met tout en cartons direction la cave des établissements scolaires et on recommence… Même les discours sont réutilisables, suffit de mettre la bonne innovation, c'est désolant !

Et le pire, c'est l'absence de résultats ! Ainsi, en 2015, l'enquête Pisa démontrait clairement que malgré de gros investissements fournis par les états dans les technologies de l'information et de la communication dans le domaine de l'éducation, aucune amélioration notable n'a été observée en compréhension de l'écrit, en mathématiques et en sciences. Quel gâchis, quel gaspillage de temps et d'argent ! Drôle de société finalement qui admet à chaque fois la possibilité de sacrifier plusieurs générations d'élèves et d'étudiants sur l'autel de la course à la technologie qui ne bénéficie en fait qu'aux entreprises qui les ont inventées.



« On ne peut pas faire le lien entre numérisation et meilleur apprentissage ; on peut le faire en revanche entre numérisation et baisse des revenus enseignants ; entre numérisation et hausse des gains de l'industrie technologique. »



Déjà édifiant comme constat, mais ce n'est pas tout, loin de là.

L'école numérique est écologique et permet le zéro papier ! Faux ; il suffit de voir la corrélation entre le tout numérique et l'explosion des imprimantes 'familiales'.

L'école numérique est propre et économique ! Faux ; la fabrication et le recyclage des composants de nos tablettes est une véritable catastrophe écologique en plus de nécessiter une énorme dépense d'énergie fossile quand nos outils sont en fonctionnement. « C'est ainsi que tous les gains sur les réfrigérateurs AAA ou l'éclairage basse consommation ont été annihilés par le développement de l'informatique ; la 'box' reste désormais allumée en permanence, là où le téléphone au fil de cuivre ne consommait de l'électricité qu'une fois décroché... »

L'école numérique est saine ! Faux ; ainsi, le taux de myopie croit en parallèle avec l'augmentation du temps d'écran des enfants. Et la myopie n'est qu'un problème sanitaire parmi tant d'autres, je ne vais pas vous faire peur avec la quantité de phtalates que l'on retrouve dans les parties molles des tablettes pour les touts-petits ou encore le taux d’électro-fréquences dans notre quotidien qui ne cesse d'augmenter. Une solution simple pour l'école : augmenter le temps des récréations et revenir au crayon/papier :-) « En les incitant à se connecter le soir après la classe – en plus des copains et des réseaux sociaux-, l'école numérique ne peut qu'aggraver les troubles générés chez les enfants. »

L'école numérique est le résultat de la sage préoccupation de nos gouvernants pour ses enfants ! Faux ; juste le résultat marketing d'une multinationale bien connue, Microsoft en l’occurrence, qui n'a qu'un seul but, amasser un max de blé ! Et c'est réussi… Quand on pense que les patrons de cette entreprise inscrivent leurs propres enfants dans des écoles sans écrans tout en vantant l'écran partout ailleurs et en donnant, en plus, à de multiples œuvres caritatives pour offrir le numérique aux enfants du monde entier, ça fait peur !



« Rassurons nos lecteurs les plus fortunés. Ce régime d'école sur écran, puis d'école sur écran à la maison, sera pour la plèbe, tandis que les enfants de l'élite pourront encore bénéficier de l'école 'présentielle'. »



A l'heure où l'éducation nationale demande aux enfants en maternelle de peindre sur tablette, les psys conseillent aux adultes victimes de burn-out de colorier des mandalas sur papier avec des crayons de couleurs. Bienvenue en absurdie :-)



Et pourtant, tout n'est pas perdu, des parents, des professeurs et même certains ministres se mobilisent pour faire retomber le nuage de paillettes merveilleuses promues par les vendeurs au top du monde numérique et qui enfume une bonne partie de nos dirigeants. Et les solutions existent bien pour faire évoluer l'école, pour la remettre au goût des élèves et de leurs professeurs, des solutions utilisées notamment dans ces fameuses écoles où les enfants des grands de la Silicon Valley sont justement inscrits. Et cerise sur le gâteau, ces solutions ne demandent pas d'investissements énormes, juste souvent de la bonne volonté et un esprit ouvert.



Alors, soyez tous vigilants, professeurs, parents, grands-parents, soyez peut-être un peu ringards et préférez les jeux de table aux jeux sur tablette, la conversation ensemble aux twitts multiples, le goûter pique-nique à la tartine devant la TV, la promenade en forêt à l'écran inerte et froid, la préparation des crêpes ensemble à la cuisine au chacun tout seul dans sa belle chambre toute cyber-équipée...



« Eduquer au numérique, c'est d'abord enseigner à s'en passer. »

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L'âge des low tech



L’âge des low tech de Philippe Bihouix qui est ingénieur nous annonce la raréfaction des métaux et même pire l’impossibilité du recyclage des alliages que contient notre civilisation des hautes technologies, il suffit de faire une recherche sur internet avec comme thème Fin des Métaux et plusieurs sites nous donne la liste et les dates de fin d’extraction d’une cinquantaine de métaux dans le monde. L’auteur le dit si bien pour répondre à une pénurie l’homme en crée une autre. Donc tout cela est relié au pic du pétrole conventionnel qui s’est produit en 2006 confirmer en 2008. Depuis le Pic du pétrole conventionnel il y a un manque d’environ 2.5 millions de barils par jour qui est comblé par l’extraction du pétrole de schiste U.S. et les sables bitumineux du Canada ces deux procédés consomme énormément l’eau potable. La pente descendante du pic et non ondulante va nous amener dans les prochaines années à une crise majeur économique et sociale sans pareil dans l’histoire humaine. Comme le dit l’auteur (Le Peak Oil est le Peak Everything). Les technologies vertes ont besoin du pétrole pour exister Ex: Les Éoliennes ont besoin de l’industrie des mines, de l’industrie de l’acier. Industrie du ciment, des pesticides, l’industrie du cuivre, les terres rares et du transport). Là où je ne suis pas d’accord avec l’auteur c’est qu’il voit l’effondrement comme une chance de relocaliser les industries perdues lors de la mondialisation. Il voit des villages et des villes autonomes avec des besoins simples et qui peut redonner un sens au mot Travail. L’effondrement qui vient dans la prochaine décennie sera planétaire et personne n’aidera personne je veux dire que l’aide humanitaire n’existera tout simplement pas, le Monde appartiendra aux dictatures, crimes organisés et aux bandes armées. Déjà il y a des signes la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui était impensable il y a quelques années et surtout une dette mondiale des ménages et des états de 495,000 milliards U.S. l’équivalent de presque 4 ans de production bien et service de la planète et tous savent que cela ne sera jamais remboursée et bientôt on sonnera la fin de la partie. L’auteur dans la deuxième partie de son bouquin nous présente des solutions suite à un effondrement politique et économique, la barbarie et les pénuries ne validerons pas ces solutions.
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L'âge des low tech

Un livre intéressant de Philippe Bihouix sur les Low-tech, certes de 2014, mais rafraîchit dans une édition poche de 2020 chez Points.

Il indéniable que face à l'épuisement des ressources et à la montée en puissance des pays émergents, il devient nécessaire de s'orienter vers des technologies plus sobres, plus économes et plus durables.

Aujourd'hui, entre 1/3 de gaspillage et 1/3 d'inutile, seules 1/3 des productions seulement nous sont réellement nécessaires.

Le low-tech ne propose donc pas une remise en cause du progrès mais bien de s'inscrire aussi dans une dynamique plus slow-tech au sens moins soumise à l'urgence et avec plus de bon sens, raisonnée, afin de ne plus créer de situations absurdes et gaspillantes au nom du seul profit immédiat.

Les prochaines crises environnementales et la déjà effective crise climatique, nécessiteront d'entièrement repenser nos modes de vie, de consommation, de déplacements et d'alimentation.

Un livre qui dérange mais nécessaire pour reinterroger notre confortable vie occidentale dans un monde très largement impacté par celle-ci mais où les inconvénients sont délocalisés loin de nos yeux.

Il y a une sorte d'hypocrisie dans cette posture, induit très largement par la résistance du système et de ses acteurs pour s'engager dans une véritable transition.

Une lecture utile, sans aucun doute.
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Quel futur pour les métaux ?

Ce livre très détaillé, et particulièrement bien documenté, dirigé par un chantre des low technologies, est quasiment une thèse. Ecrit en 2010, il annonce un futur catastrophique pour la disponibilité de métaux se raréfiant dangereusement mais de plus en plus utilisés dans les technologies du numérique (nos smartphones) et dites alternatives (panneaux solaires, éoliennes, voitures électriques). Le tableau est particulièrement pessimiste et peut être considéré comme toujours valable.

Il est présenté sous l'angle scientifique, économique et politique, c'est cette approche multicritère qui le rend si intéressant. D'autant que le style est à la portée de tous.



Après presque 10 ans il est intéressant de noter que la solution qui est en cours n'était pas prévue, mais elle est pire : la raréfaction drastique de certains métaux a conduit à aller plus loin dans l'exploitation de mines à l'époque inaccessibles, et dans des conditions sévèrement destructrices de la nature (mines en pleine forêt amazonienne, exploitation des populations autour d'anciennes mines poussées à l'extrême, achat par la chine de concessions partout dans le monde pour éviter la concurrence).

la cupidité de l'homo capitalistus alliée à la fainéantise du consommateur, sont sans limites et sans entrave : on repousse l'horizon au prix d'une destruction totale annoncée de notre environnement ; ça faisait peur il y a dix ans, et c'est encore plus flippant aujourd'hui, surtout avec des Trump et des Bolsonaro ! .
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L'âge des low tech

« La folle valse des crevettes, pêchées au Danemark et décortiquées au Maroc pour des raisons de coût de main-d’œuvre, ou le yaourt à la fraise dont les ingrédients parcouraient en 1992 plus de neuf mille kilomètres contribuèrent à construire chez moi un certain scepticisme sur la notion de progrès. »



A travers de multiples exemples bien documentés, l'auteur nous montre que la course effrénée menée tambour battant par notre monde « avide de tout au plus vite » va dans le mur ! Et pourtant, peu de gens s'en rendent compte, le monde politique préfère rester la tête dans la sable pendant que les lobbies continuent à engranger des profits mirobolants au prix de notre survie à tous.

Un exemple facile à comprendre : le papier ! Oui, oui, il y a quelques années, la sonnette d'alarme a été tirée, on consommait trop de papier, les forêts se dépeuplaient, les arbres n'avaient plus le temps de s'épanouir, il fallait trouver la solution ! Et bing, l'informatique a tout révolutionné… Plus besoin de papier, on stocke tout dans son disque dur et en plus, avec le télétravail, moins de déplacement et donc économie d'énergie à la clé. Eh bien non, ça n'a pas vraiment fonctionné comme cela. On n'a jamais consommé autant de papier que maintenant, faut dire que les imprimantes individuelles sont bon marché alors on s'en donne à cœur joie pour éviter de se bousiller les yeux en lisant sur l'écran de notre ordi. Et pour le télétravail, ce n'est pas encore vraiment entré dans les mœurs de tous car les déplacements pour raisons professionnelles ont explosé… « Et quand on compare l'impact environnemental du 'bon vieux papier' à celui du numérique, qu'il soit liseurs, tablette ou autre, il est à peu près certain que nous n'y avons pas gagné au change. » En effet, non seulement le papier est gaspillé mais nos nouveaux supports de lecture appauvrissent le monde en matières nobles et non renouvelables et ça, c'est une vraie catastrophe ! Mais tout le monde joue le jeu, on renouvelle son téléphone plus vite que ses draps de lit, on veut toujours des communications plus rapides, et encore plus rapides sans tenir compte des impacts environnementaux nécessaires pour y accéder.



« A quoi ressembleraient nos campagnes, s'il avait fallu y monter ces dernières années les nouvelles usines – et assumer leurs rejets – correspondant à notre consommation exponentielle de téléphonie et d'informatique, de jouets, de vêtements, ou de produits chimiques ? La réponse est sans doute à trouver dans les paysages des zones industrielles chinoises récentes. »



Le postulat est simple, une triple impasse : impasse liée aux ressources (et pas seulement les métaux rares mais pensez au poissons par exemple…), impasse liée à la pollution (et pas seulement l'air mais aussi les océans avec ce nouveau 'continent' fait de nos déchets plastiques), et enfin, une impasse de surface (et oui, un nouvel espace de vente à disposition quelques km plus loin que le précédent et le premier est abandonné et les terres sur lesquelles il avait été construit sont devenues juste stériles et ce n'est qu'un exemple!).



Et pourtant, il y a des solutions…



Que l'on peut tous mettre en œuvre à notre petit niveau ; mieux trier nos déchets (notamment les bouteilles en verre en fonction de leur couleur pour faciliter le recyclage), refuser les publicités (gaspillage de papier et de métaux rares pour les jolies couleurs pour rendre plus alléchantes les jolies saucisses en promo pour le premier BBQ…), acheter malin et non pas la dernière nouveauté sur le marché, refuser les produits sur-emballés, aller à pied chez le boulanger du coin et privilégier les transports en commun pour les besoins journaliers, faire un petit potager avec son compost associé, éviter le gaspillage alimentaire et surtout manger de saison, prendre le temps de cuisiner (c'est convivial, amusant et meilleur que le 'tout prêt' à réchauffer au micro-onde!), refuser l’ultra-connectivité ainsi que les nuisances énergivores du net à savoir la masse de données inutiles qui nous sont bombardées tout au long de la journée...



« On a – et on aura – les paysages agricoles et les paysans que nous méritons, ceux de nos choix alimentaires. »



Que les communes peuvent appliquer facilement ; supprimer les écrans plats publicitaires dans les endroits publics, il y en a partout maintenant (un livre fait bien mieux passer le temps dans une file d'attente que des pubs rabâchées!), revenir au bon balai pour ramasser les feuilles mortes (les souffleurs bruyants et polluants sont loin d'être si performants…), éviter les constructions surréalistes inutiles qui ne servent qu'à flatter l'égo des élus, favoriser l'installation de commerces de proximité en redynamisant les centres villes et villages (j'en ai marre de ces centres vides aux vieilles façades aveugles qui pleurent d'anciennes publicités peintes), ré-ouvrir des bibliothèques attirantes et sympathiques et en faire des espaces conviviaux de rencontres humaines, miser sur l'humain plutôt que sur le sur-humain sur-dimensionné sur-numérisé sur-technisé !



Que les états pourraient imposer sans déclencher une révolution ; une consigne obligatoire pour tout contenant en verre (qui pourrait alors être réutilisé tel que après nettoyage et pourquoi pas un format standard de bouteille consignée comme pour la majorité des bières par exemple), limiter les surfaces commerciales dans les zones où elles sont pour le coup ultra-redondantes (qu'ils sont hideux ces chancres du commerce que l'on retrouve un peu partout autour de nos villes), obligation de brider les voitures (eh oui, plus vous allez vite, plus vous consommez, c'est drôle non!) et surtout fin des SUV (monstres disproportionnés par rapport à leur utilité réelle, lourds, gourmands et j'en passe!), remettre en état les voies fluviales (une façon facile de limiter l’afflux de camions sur nos routes), favoriser les métiers manuels et l'artisanat (au lieu de faire miroiter devant les yeux ébahis des enfants le merveilleux monde du star système ou encore l'avenir en or des diplômés et sur-diplômés), utiliser le montant des aides agricoles pour valoriser les fermiers qui font de la polyculture et de l'élevage diversifié à taille humaine (revenons au bon sens d'antan tout en gardant nos acquis technologiques!), dire non au tout numérique tellement goinfre en infrastructures dispendieuses (bon, on va juste dans le sens contraire :-( )...



Lavoisier a dit : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », et c'est déjà un postulat génial. Malheureusement, il a juste oublié de rajouter, qu'à chaque transformation, il y a des pertes et des déchets et comme notre société va de plus en plus vite, les transformations s'accélèrent et la masse de déchets devient juste insoutenable ! Alors, sommes-nous prêts à relever le défi ? C'est pour moi, la seule et unique question de notre XXIème siècle…



L'auteur est un peu lourd, il se répète trop souvent, il veut enfoncer le clou, c'est clair, mais c'est pompant et donc, contre-productif. Néanmoins, il faut lui reconnaître une chose, il a le courage de nous présenter le présent sans fioritures et de nous décrire les avenirs possibles, probables qui sont loin d'être roses. Il pointe du doigt les excès de notre société ultra-matérialiste où rien ne va plus assez vite pour personne. Et enfin, il ose proposer des solutions possibles, souvent réalisables, parfois surréalistes, mais il ose ! Il suffit d'un grain de sable pour enrayer une machine bien huilée, nous vivons dans un monde où le moindre grain de sable peut tout faire capoter, alors faisons tous un petit effort pour ralentir et peut-être éviter le crash final !



PS : Dernière nouvelle de notre monde bien frivole et inconséquent, la nouvelle saison de la mode fait la part belle au PVC… Voilà encore une façon pour le moins débile d'utiliser une ressource non renouvelable à savoir le pétrole…
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L'âge des low tech

Je découvre tard cet ouvrage clair et concret publié en 2014, avançant des solutions de bon aloi afin d'enrayer la dégradation forcenée de la Terre. le constat de l'autodestruction de l'espèce humaine et des agressions contre la planète est bien étayé, établi sur un ton léger, jamais moralisateur, toujours dynamique. L'auteur parle de lui au passage, ce qui nous le rend proche et accroît la réceptivité aux remèdes suggérés, des actes les plus simples aux plus engageants. Cet ingénieur lucide et plein d'humour insiste sur la nécessité de prendre des décisions immédiates et courageuses. Un seul exemple : combiner les arbres fruitiers avec la culture de légumes ou du petit élevage (des poules sous les pommiers mangeant les chenilles et réduisant les traitements chimiques). Lecture recommandée à tous les allergiques au vert...pomme.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Le désastre de l'école numérique

Philippe Bihouix est l’auteur de « L’âge des low tech », un ouvrage nous invitant à retrouver un certain sens critique – un certain bon sens – face au discours totalitaire ambiant nous incitant en permanence à succomber au progrès, à savoir aux gadgets numériques et autres inutilités énergivores et consommatrices de matières premières non renouvelables. Il s’en prend cette fois-ci de manière ciblée aux politiques nationales en vogue qui, les unes derrière les autres, considère que le numérique est la panacée qui va guérir l’école moderne de tous ses maux. Il ratisse large Philippe, avec l’aide d’une enseignante, Karine Mauvilly. Sont soigneusement explorés les aspects écologiques, économiques, sanitaires et sociaux (ou « sociétaux », dans la novlangue qui a confisqué l’adjectif « social » pour l’associer exclusivement au domaine syndical). Le constat est sans appel (il est dans le titre) et la démonstration convaincante. Un ouvrage forcément mal accueilli par les gens de pouvoir et la presse « libre », qui a produit un certain nombre de critiques négatives sans répondre une seule fois aux constats accablants établis ici (pour celles que j’ai pu lire !).
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Le désastre de l'école numérique

Depuis la lanterne magique à la fin du 19° siècle, les inventeurs et fabricants de nouvelles technologies ont tenté de convaincre l'école de s'équiper de leurs produits avec toujours les mêmes arguments : les élèves cesseront de s'ennuyer en classe et apprendront mieux. La lanterne magique a cédé la place au cinéma, puis à la radio, à la télévision. Voici venue l'époque du numérique.



Les auteurs montrent pourquoi l'utilisation du numérique à l'école est une mauvaise idée : l'utilisation du numérique ne permet pas aux élèves de mieux réussir, c'est même plutôt le contraire. L'augmentation du temps passé devant des écrans a des conséquences négatives sur la santé : problèmes de vue, troubles du sommeil, anxiété et stress. La fabrication et le recyclage des ordinateurs ont un impact désastreux sur l'environnement. L'équipement des établissements avec ces appareils coûte cher, argent qui serait utilisé plus efficacement à soutenir des projets éducatifs innovants non numériques.



J'ai hésité à lire ce livre parce que j'ai craint, vus le titre et le sous-titre, d'avoir affaire à des passéistes ronchons mais toutes les critiques sont étayées par des arguments et des études convaincantes. J'ai été particulièrement intéressée par les aspects écologiques de la question. De plus la lecture est facile, avec souvent une pointe d'humour.



Les auteurs terminent leur ouvrage en énumérant rapidement quelques pistes pour une école sans écrans. Différentes alternatives pédagogiques sont présentées. Je regrette qu'au milieu de démarches innovantes on nous propose de rétablir le port de l'uniforme ou les surveillants généraux qui terrorisent les élèves comme moyens de lutter contre la violence à l'école. Personnellement j'y suis opposée. Mais tout le reste m'a convaincue.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Le bonheur était pour demain : Les rêveries d'u..

L'effet environnemental des futures technologies, bien qu'étiquetées "vertes", réparatrices, ou salvatrices, a toutes les chances d'être mortifère à tous les points de vue : ressources, énergie, déchets. Mais il apparaît de plus en plus évident qu'à la question environnementale s'ajoute désormais celle de l'impact cognitif, social, anthropologique du déploiement rapide et universel des nouvelles technologies.
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L'âge des low tech

Nous voici dans l'anthropocène, l'âge de l'homme, le Boss c'est nous ! Alors dressons, d'abord, un bilan sans concession de ce nouvel âge. Pour en arriver là, on a déjà pas mal entamé la biodiversité, les métaux et les énergies fossiles sont de moins en moins accessibles et dans des concentrations plus faibles, on a créé des polymères synthétiques qui ne sont pas biodégradables et dont les déchets en s'agglomérant constituent la 1e grande création de notre entreprise le 7ème continent, si on est terre à terre, ou la mer de plastique, si on préfère l'air marin. Ce n'est pas terrible ! Alors reprenons le livre, je ne parle pas de religion mais d'économie. Dans un monde libre, il faut savoir faire des choix alors soit on choisit l'économie de la demande ou bien l'économie de l'offre ? le low-technicien retirera la tasse de son tiroir et ira boire un café d'orge (1e miracle zéro déchet), il choisit donc l'écologie (pour économie dans une ère plus ancienne) de l'offre tandis que le NBIC-citoyen utilisera un gobelet en bambou recyclable pour boire son café modifié aux gènes de yack qui procure une chevelure prospère (2e miracle) d'après NBiC TV network, il choisit donc une écologie de la demande. Quoi que tu aies choisi et si tu habites en France tu dois savoir que tu fais partie au mieux du plus grand nombre. Alors c'est comme ça aussi à l'âge de l'homme, c'est le plus grand nombre qui décide ou alors il y a d'autres formes d'organisations politiques ? Il y a le GIEC (prix Nobel de la paix 2007), ce sont des scientifiques qui rapportent les publications scientifiques sur le réchauffement climatique. Ils présentent les activités humaines depuis l'ère industrielle comme les causes du réchauffement climatique, phénomène singulier de par sa rapidité sur la période. Et bien ce livre est un livre écrit par un ingénieur, qui grâce à ses connaissances scientifiques, techniques et managériales, pense aux conséquences des applications technologiques de l'innovation : pénurie des ressources géologiques, crises économiques, fin du progrès... Seule solution pour avancer dans l'âge de l'homme, passer aux low-technologies qui nécessitent moins de ressources, sont plus durables et où l'élément humain reste primordial. Il ne s'agit pas de revenir au temps de la bougie mais d'adapter les besoins à l'offre. Alors lisons-le et réfléchissons, nous aussi, au devenir afin de rester acteur de notre avenir.
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L'âge des low tech

La fin du pétrole facilement accessible est de plus en plus souvent évoquée dans les média, mais jamais vous n'entendez parler de celle des ressources minières. Et pourtant elle est déjà en cours et les deux sont étroitement liées. Pour aller chercher du pétrole toujours plus loin, toujours plus profond, toujours moins concentré il faut d'énormes ressources mécaniques, structurelles, électroniques et toutes, sans exception, dépendent de minerais extrait de la terre. Hors ceux-ci sont de moins facilement accessibles et concentrés et leur extraction requière de plus en plus d'énergie. La conséquence en est que la pénurie s'annonce, et qui annonce des manques, annonce des bouleversements peu agréables. Nous avons toujours le choix, accepter ou subir. Soit nous modifions nos modes de vie et de consommation, soit nous subirons ces changements sans préparation, et ne nous voilons pas la face, cela signifie la guerre.

Je vous invite donc à lire cette étude de Philippe Bihouix et par la même occasion les livres de Jean-Marc Jancovici pour vous faire votre propre opinion, tout en sachant que la finalité est inévitable car nous sommes tellement entourés par des cons.
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L'âge des low tech

Pas déçu, mais pas enchanté non plus. Ce livre partage une grande part d'informations déjà évoquées dans le fameux "Comment tout peut s'effondrer" : l'état de nos ressources, nos consommations, nos politiques, notre économie, etc. Normal, ils font partie de la même collection et du même thème : l'anthropocène. Moi, ce qui me bottait, ce qui m'alléchait, c'était d'en apprendre plus sur toute une série de low-tech (de la machine à laver actionnée au vélo sur rouleau jusqu'à des systèmes plus complexes d'éoliennes DIY, etc.). Et finalement, ce n'est qu'esquissé de ci de la. Je ne partage pour autant pas la déception de certains d'en ressortir avec plus d'interrogations que de réponses car je me suis fait une raison depuis peu. Si il y avait des réponses précises à ces questions, ça se saurait.

M'enfin, pour quelqu'un qui s'initie au sujet de la transition, je le recommande vivement!
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L'âge des low tech

Philippe Bihouix brasse large, évoque tous les sujets, n’hésite pas à mettre un peu d’humour, ce qui donne un livre qui se lit facilement et agréablement.

Ses remarques sont souvent juste du bon sens et on peut partager son plaidoyer pour un monde plus frugal.

Mais c’est tellement large qu’on finit par s’y noyer un peu et surtout on ne sait pas par où commencer.

A la sortie on reste avec nos contradictions mais avec de vrais questions.
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Le bonheur était pour demain : Les rêveries d'u..

le sous titre du livre : "les rêveries d'un ingénieur solitaire" reflète bien la teneur de cet essai, mais,sont-ce vraiment des rêveries? le bon sens très éclairé par une culture d'ingénieur curieux de l'auteur, nous donne des indications pour un comportement plus "consomacteur" que nous devrions avoir. "un activisme fractal" comme le dit Aurélien Barrau serait salutaire.
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L'âge des low tech

Un essai dans lequel Philippe Bihouix montre la nécessité pour l'humanité de basculer immédiatement vers le "low-tech", par opposition au "high-tech". Il est question pour tout ce qui fait notre monde d'une part de moins consommer, mais à la fois de consommer mieux : être économe en énergie et encore plus en ressources rares ou finies (métaux, terres, gaz, etc.). L'auteur montre tout d'abord l'insoutenabilité de notre fonctionnement actuel à court terme en détaillant de très nombreux aspects (voiture électrique, énergies "vertes", etc.), puis il évoque les moyens, les pistes qui selon lui sont notre seule planche de salut (low-tech, économie, politique, emploi, etc.). Très intéressant, instructif et inspirant.
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L'âge des low tech

J'ai apprécié la première partie du livre, bien expliquée, chiffrée et argumentée, où l'auteur fait avancer le débat de façon rationnelle, basée sur des faits. C'est dans cette partie que l'on ressent les qualités d'analyses de l'auteur qui est ingénieur.

J'ai par contre eu l'impression de perdre mon temps à lire le dernier chapitre ("La transition est-elle possible?"), où le livre entre dans le jugement, dans les valeurs de l'auteur, et non plus les faits ou les chiffres. Ce sujet de la faisabilité et acceptation sociale de la transition vers un monde low tech est sûrement beaucoup plus difficile à aborder par l'auteur dont le background est apparemment technique, sujet qu'il traite en mettant en avant ses les valeurs non pas sur des faits chiffrés et quantifiables, et où il se perd dans une longue tirade qui déteint fortement avec le reste du livre.

Un livre intéressant dans sa majeure partie, donc, avec un fin que je trouve ratée.
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L'âge des low tech

Voilà un type de livre que je n’ai pas trop l’habitude de lire. Rares sont les livres autres que des romans qui composent ma bibliothèque. Toutefois, celui-ci m’a semblé intéressant.

Sa couverture et son thème peuvent faire peur, c’est vrai, toutefois, le sujet qu’il aborde nous concerne tous. Notre planète est en danger, nul ne peut le nier. Notre société est en train de devenir folle à vouloir toujours plus, toujours plus vite (j’ai énormément pensé à l’empire Amazon et à tout ce qu’il implique en matière de consommation -mon produit tout de suite, en un clic – et de productivité -des employés sous pression traités comme des machines, bientôt remplacés peut-être par des drones ?-en lisant ce livre…) mais jusqu’où cela peut-il durer ?

L’auteur, un ingénieur spécialisé dans les ressources minières dresse le constat (plus qu’alarmant) du niveau des ressources disponibles et de la société que nous avons créée. Une société du toujours plus, de la surconsommation, du tout jetable, des nouvelles technologies dites vertes alors qu’elles ne le sont pas.

Il peut sembler utopiste dans les solutions qu’ils proposent, voire même un peu vieux jeux (c’était mieux avant) il s’en défend d’ailleurs souvent mais je crois qu’il n’a pas totalement tort dans ce qu’il dit.

D’une manière générale, ce qu’il dit est fondé et il semble connaître son sujet, toutefois j’ai trouvé la lecture du livre fastidieuse. Pas parce qu’il utilise un jargon scientifique, au contraire il parvient à vulgariser tous les sujets qu’il aborde malgré une connaissance certaine dans de nombreux domaines mais parce qu’il va loin, très très loin dans ses explications et se répète énormément. Peut-être est-ce nécessaire pour comprendre d’où l’on vient où nous en sommes et ce qui va advenir mais… à lire ce n’est pas très agréable. Une conférence serait à mon sens plus attractive.

Une fois son constat dressé, il met à mal tout ce que les technologies dites vertes proposent aujourd’hui et donne ses propres solutions pour tenter d’enrayer la crise globale dans laquelle nous sommes. Tous les thèmes sont abordés (alimentation, minerais, productivité, chômage, construction…) et ses propositions pour une décroissance choisie plutôt censées. Il propose par exemple d’interdire les piles à usage unique ou de créer une sorte de consigne pour inciter au recyclage des piles usagées ou encore de rendre le compostage obligatoire. Il est pour une relocalisation des services, des produits.

Il dit vraiment des choses intéressantes mais il faut s’accrocher pour venir à bout de son pamphlet.
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L'âge des low tech

Un livre sans doute essentiel à la prise de conscience collective nécessaire à notre société. La recherche d’exhaustivité sur certaines thématiques fait que c’est parfois un peu laborieux à lire. On peut parfois douter du réalisme de certaines propositions, mais ça reste cohérent dans l’ensemble.

L’ouvrage est très clair sur l’état des lieux de notre société productiviste, et malgré le constat sans appel, il a le mérite de proposer une vision positive, optimiste, de la marche à suivre pour construire une société de demain, plus respectueuse des resources disponibles sur la planète.
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L'âge des low tech

Cet ouvrage, très bien documenté, explique par le menu les écueils dans lesquels, la course folle du toujours plus, où nous sommes engagés, ne pourrait que nous conduire à une catastrophe écologique. Dès 2014, au-délà du constat, l'auteur esquisse des solutions de transition.



J'ai particulièrement apprécié les réflexions qu'il suscite. Voici des sujets qui mériteraient un approfondissement :



1- la classification entre High et low tech est-elle réellement pertinente ?



Ne serait-il pas plus fructueux de considérer des Relevant tech en fonction du contexte, des objectifs poursuivis et du service effectif rendu. Plus précisément, selon les mesures de l'équipementier CISCO, la publicité occupe 25% de la bande passante disponible. Or, en Afrique, à service effectif utile équivalent, la bande passante nécessaire est bien moindre. Ainsi, le contenu sémantique des tuyaux mis à notre disposition serait à prendre en compte afin de nous faire une idée plus juste des progrès générés. Ainsi, la consommation énergétique par Mega-Octet transmis est nettement en faveur de la 5G. Par contre, à contenu sémantique équivalent, à service effectif rendu analogue, le bénéfice pencherait nettement en faveur de l'USSD utilisé en Afrique. Par ailleurs, si l'une des problématiques est celle d'une consommation insoutenable, d'une gabegie, en quoi le faux-semblant d'une diminution de la consommation d'énergie par Mega-Octet va-t-il résoudre un problème d'augmentation de la valeur absolue de l'énergie consommée par utilisateur sans augmentation analogue du service effectif ?



2- les progrès réels sont-ils engendrés par plus de marchandises, plus de technologies ?



En d'autres termes : "How to change from a life of goods to a good life ?". Il serait temps de reposer les rapports entre la dignité et les progrès techniques comme le fit Lord Francis BACON, au 16ème siècle afin que les mésusages répétés des outils techniques ne nous conduisent pas à conclure, à tord, à une sorte d'obscurantisme technologue. En effet, il n'est pas certain qu'Emmanuel KANT dédierait de nouveau sa Critique de la raison pure à ce que nous pourrions nommer "De la dignité et de l'accroissement des techniques" en l'état actuel très bien décrit par La complainte du progrès de Boris VIAN. Donc, ne serait-il pas le moment de considérer « la philosophie pour diriger la vie » ?

En ce sens, n'y aurait-il pas à s'interroger sur un meilleur équilibre entre le monde marchand et non-marchand ?

L'utopie, l'espérance ne sont-elles pas des valeurs non marchandes motrices du progrès, d'un futur meilleur pour lequel nous sommes prêts à faire des sacrifices à présent ?

Le numérique serait-il ou pas réduit à l'hypermarchandisation qui nous enferme dans l'éphémère ? Et, par suite, cette hypermarchandisation ne tuerait-elle pas la poule aux oeufs d'or en réduisant à néant le monde non marchand à la source des progrès ? Comment donc laisser de nouveau une place à la transcendance ?



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L'âge des low tech

Un livre intéressant qui nous fait ouvrir les yeux sur une réalité qui va bientôt nous rattraper : notre confort, beaucoup basé sur les technologies qui sont de plus en plus nombreuses, risque de prendre un sacré coup si nous ne mettons pas immédiatement à réfléchir à un monde d'après : un monde de raison et non plus de consommation et de gaspillage.
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