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Citations de Philippe Muray (530)


C’est dans l’outrage que Bloy, Bernanos et Céline ont trouvé leur style.
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Mes sentiments les plus ardents vont d’abord aux centres, groupes, lobbys, clubs, sectes et autres mafias culturelles.
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J’ai découvert la possibilité de faire apparaître, via l’outrage, quelque chose comme un relief signalant une singularité.
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Le processus d’égalisation des hommes et des femmes est allé en galopant. Le plaisir a diminué au fur et à mesure que les différences entre partenaires s’effaçaient. Le peu qui subsiste doit servir à quelque chose. L’enfant arrive en réparation de leur manque- à-jouir.
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Tous ces corps nus en pleine ville m’obsède. Beaucoup de femmes avec de très gros seins remuants et surtout d’énormes culs dont les deux moitiés broient le noir d’un slip réduit à sa plus simple expression de fil imperceptible.
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Journal, 12 mars 1994. [Le milieu littéraire]
Bien fiers alors d'avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, désolés, à se poser la question du siècle : quel Proust, quel Balzac, racontera enfin tout ça, tout ce Kamasoutra lugubre de l'Imprimé sans volupté ?
Aucun. Pour mille raisons. Et d'abord pour la meilleure, la plus simple : pas de rentes.

p. 55
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L'oiseau continuait à chanter dans le tilleul au-dessus de l'abri des poubelles.
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Coupable, Baudelaire, crie Sartre. Coupable de se sentir inutile. Coupable de penser que les hommes utiles sont hideux. Coupable de se soumettre. Coupable de définir l'être vivant par son au-delà. Coupable d'accepter les lois morales de la société, de ne pas se rebeller, de ne pas créer de nouvelles valeurs. Coupable de n'être pas le pervers que le monde attend. Coupable d'accepter la chrétienté, le christianisme et l'histoire du catholicisme.
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Quand je dis que Céline a dû surmonter cette hystérie de la meute enflée de sa grossesse de crimes pour en arriver au stade de la symbolisation qui lui a permis simplement de commencer à écrire, il ne s’agit bien sûr pas du symbolique qui assure le contrat social, celui-là est évidemment maîtrisé et contrôlé par la déesse nourricière ; il s’agit d’une langue d’au-delà des maladies collectives.
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Céline, ou la ruche glissant aveuglément de guerre en guerre sur les traverses des trois points d’un sujet suspendu.
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[…] pendant la composition des Guignol’s Band : « Il a fallu presque tout refaire de ce damné roman ! Quelle saloperie que le temps passé ! Comme tout flétrit pourrit vite ! ni queue ni tête ! » Et, deux ans plus tard : « Il a fallu tout ravigoter. Elle [la scène du Touit-Touit Club] était molle. » Encore un mois plus tard : « Il a fallu tout refondre – repiquer. C’était mort. » Quinze jours après, enfin : « Tout était à rabibocher et remonter le ton. »
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[…] Céline ne parle ni à l’imparfait ni au futur mais dans un temps que j’appellerai, pour y revenir plus loin, le présent de résurrection.
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Car l’antisémitisme n’est pas le nom interchangeable de sa terreur mais bien au contraire ce qu’il a trouvé pour la supprimer ou la « guérir ». Autrement dit, pourquoi a-t-il eu besoin d’apprivoiser par le racisme le gouffre noir qu’ouvrait peu à peu son esthétique ?
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Il aura été jusqu’au bout un athée de l’espèce la plus courante, un malade « de la croyance en Dieu », un malade qui a une foi incurable en la non-intervention de Dieu dans sa maladie.
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Quelle passion nous pousse à vouloir qu’il y ait deux Céline, un Céline impeccable, hygiénique, marionnette lustrée ressortie pour les parades euphoriques de l’avant-garde, et un Céline sordide, contaminé, définitivement enterré dans les cloaques de l’Histoire ?
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[…] c’est tout de même dans un face-à-face avec la langue, et avec elle seule, qu’il termine son aventure. Il est tout étonné, tout désemparé et vidé, de n’avoir plus ses sens autour de lui, d’avoir subi une défaite sémantique radicale, d’avoir assisté à la déroute de sa combinatoire sémantique ; et pas seulement l’antisémitisme, sens super-positif à ses yeux, mais aussi bien d’autres positivités à l’intérieur de l’antisémitisme : l’urbanisme utopique, la femme comme avenir de l’homme, la danseuse comme avenir de la femme, les ballets et les légendes médiévales comme avenir de l’art, l’école rénovée, bref, tout son mauvais goût positiviste, gothique et poétique.
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[…] le syncrétisme, il faut le dire nettement, c’est ce bricolage théosophique consistant à affirmer que toutes les religions sont issues de la même source, qu’elles sont toutes une (et toutes bonnes à prendre sauf la juive, comme dira Blavatsky) et qu’on va travailler dans la main avec la science pour fonder solidement tout ça.
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Bagatelles pour un massacre, L’Ecole des cadavres, Les Beaux Draps, sont des tentatives pour devenir enfin son ami, au genre humain ; ami du genre humain voulant toujours dire protecteur contre l’altérité, exterminateur de l’altérité.
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Bernanos disait que la seule vue du papier lui harassait l’âme ; Balzac ne fit de la littérature que parce qu’il était trop nul en affaires ; Céline promettait, contre une rente à vie, de ne plus jamais écrire une ligne. Un grand écrivain est quelqu’un qui chaque jour envisage, assez gaiement et courtoisement, de ne plus être écrivain.
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Les pamphlets sont l’échec de Céline, son échec à poursuivre toujours plus loin dans la négativité. Effacer les Juifs, rêver de les éliminer, c’est vouloir que jamais ne revienne, au milieu des fêtes de célébration du lien social, le nœud manquant de ce lien, présent par son manque et menaçant tout le temps le lien de se rompre. C’est aussi bien ouvrir un horizon où la littérature n’aurait plus de raison d’être.
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