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Citations de Philippe de Villiers (294)


L'ultime frontière, c'est quand on s'enferme chez soi. L'étymologie fait alors apparaître le confînement dans sa vérité nue : le mot vient du latin cum finis «avec des frontières». Les mânes des Romains rient de nous sur le limes. On aura refusé la frontière nationale pour imposer finalement à chaque Français la frontière domestique.
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Et c'est ainsi que j'ai réussi à composer mon instrumentarium. J'avais fini de retranscrire le chant des oiseaux, j'avais retrouvé les instruments perdus, il me restait à comprendre la signification de la fameuse voussure énigmatique.

C'est au matin de Pâques 1790 que je suis parvenu à tourner la clé du mystère dans une Bible de mille pages, récupérée à la collégiale. J’ai vite remarqué que tous les instruments ainsi reconstitués faisaient appel à des bois très particuliers, qu'on appelle des bois interdits. Bientôt, je compris qu'au Moyen Age le sureau était un arbre maudit parce que, selon la légende, ce fut à l'une de ses branches que Judas se pendit après avoir livré Jésus. Quant à l'acacia, ce fut le bois choisi pour tresser la Couronne d'épines. Une impression de méfiance lui colle encore à l'écorce, c'est un bois qui pique dur et laisse des plaies mauvaises. Le peuplier-tremble fait partie, lui aussi, de l'Histoire sainte : lors de la mort du Christ au Golgotha, le voile du Temple se déchira, les Ténèbres envahirent le monde et... toutes les peupleraies se mirent à trembler au bord des eaux. Le peuplier-tremble, au feuillage de musique argentée, est condamné à grelotter pour la suite des temps. Quant au roseau, il est le bois du sceptre christique de la dérision. Enfin, le buis sonnant de mes triflutés s'appelait le bois d’hosanna, le bois d'ousane, le bois des Rameaux. Nous sommes là encore au cœur des Ecritures.
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Deuxième leçon : l'assimilation du Covid-19 au précédent de Tchernobyl relève de la défaillance intellectuelle. Le nuage radioactif, qui vient se fixer sur les salades corses, se moque effectivement des frontières. Il les enjambe à haute altitude, il joue avec les vents d'est et d'ouest, il est un parasite volant. C'est un accident, ce n'est pas un virus. Le coronavirus, lui, ressemble à ses ancêtres. Tous les microbes migrent avec l'homme, par l’homme. C'est donc sur le terme du voyage qu'il faut faire porter l'effort, consigner le microbe au terminus. Ainsi ont agi les hommes de tous les temps. Les hubs du Village global sont des foyers de pandémie. Ne pas les contrôler relève du crime contre l'humanité.
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Quand il n'y a plus de mœurs, on fait des lois. Une société vivante, qui a encore des mœurs, fait peu de lois. Montesquieu l'avait pressenti : « C'est une très mauvaise politique que de changer par les lois ce qui doit être changé par les manières. »
...
aujourd'hui, on a perdu à la fois la potestas et l' auctoritas. La potestas est partie à Bruxelles et l'auctoritas dans les médias. Le roi est nu, il ne reste que le casque et le scooter.
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Que s’est-il passé depuis cinquante ans ? On a massacré la France rurale, entassé les gens dans des concentrations urbaines où des individus rassemblés par des nécessités étrangères à leur nature se coudoient sans se connaître et où il faut, entre les pics de pollution, choisir son jour pour respirer à pleins poumons.

Mais, plus grave encore, on a tué les métiers indépendants : le paysan avec la mondialisation des marchés, l’artisan avec les délocalisations, le commerçant avec la grande distribution, les pêcheurs avec les bateaux racleurs de fond qui viennent de Corée ou de Japon sur nos côtes.

On a tout simplement éradiqué l’indépendant d’esprit, on a anéanti toute une France qui pensait par elle-même. On a préparé l’avènement de la société mimétique. Mitterrand avait résumé l’opération : « Le socialisme, c’est la ville. » La manipulation peut commencer. La mondialisation des esprits, le consumérisme, l’hédonisme, l’individualisme absolu.

La France rurale, qui était le cœur de la France, est devenue une France périphérique. Le nouvel impératif de la société déracinée, c’est la mobilité : il faut « être mobile ». Mobilité professionnelle, géographique, affective. Mobilité de la carrière, du caprice. On n’a plus d’axe. On a la tête qui tourne. On vit dans l’instant, le provisoire, le fugitif et le futile. On campe.

Ainsi l’éphémère, préparant l’avènement de cette société de l’immédiat, connote positivement la triple errance de l’être hors-sol : nomade en ses rêves, coupé de son passé et de son histoire. Nomade en ses sentiments, désaffilié, désincarné, sans patrie ni sexe. Nomade en ses demeures, dépersonnalisé. Une sorte de prolétaire moderne, un être sans lieu, sans attaches et bientôt sans naissance, sans métier vivant, courbé sous la férule d’un capitalisme sans entrailles. (p. 104)
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Funérailles de Soljenitsyne:

La cérémonie fut splendide. elle se déroulait devant une fabuleuse iconostase à sept registres du XVIIIe siècle. elle dura six heures. Nous étions dans le carré de la famille, auprès du président de la Russie et du maire de Moscou. Je n'oublierai jamais cette longue cordée des humbles qui défila dans la fumée des cierges et les vapeurs d'encens, devant le cercueil ouvert, peu à peu submergé par une véritable muraille de fleurs.
Toute la Russie est là. Une marée humaine. Des silhouettes hors d'âge se pressent: les anciens camarades de combat, les gueules cassées, avec les insignes de rescapés du Goulag. Il y a de la gravité, du désarroi dans tous les regards. et surtout un profond recueillement. C'est le temps de la Miséricorde. Visiblement, ici, chez les orthodoxes, les beautés ancestrales des chants sont immuables. Il n'y a pas eu d'aggiornamento. L'office est sublime. On est entre ciel et terre.
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On a fini par fermer les frontières. Nous vivons dans une nouvelle alternance, l'alternance de la peur et du mensonge. Emmanuel Macron a appliqué l'impératif catégorique: "Il faut sauver le soldat Shengen", le chef de l'Etat a ainsi fait le choix de la frontière domestique sur la frontière nationale. Il a choisi l'idéologie plutôt que le réel.
Il aura fallu un an pour rétablir le confinement extérieur. Trop tard. On a laissé entrer les variants depuis le Royaume-Uni et le Mozambique.
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Bon ! Soyons clairs. Je ne suis pas un adepte de Philippe de Villiers, mais malgré tout, il m'est souvent agréable de lire ce genre de petit brûlot qui met des coups de pied dans la fourmilière.
Ici, le corona virus sert à l'auteur pour régler quelques comptes avec le pouvoir macronien, ainsi qu'avec la brochette de politiques qui depuis quarante ans ont bradé la France au "moins disant"...
Philippe de Villiers est-il crédible quand il parle de règles sanitaires trop longtemps remises au lendemain, lui qui organisa au Puits de Fou, un spectacle peu respectueux de ces fameuses "mesures-barrière" en vigueur ; lui dont la transposition de son concept de spectacle à l'étranger pourrait être sujet à commentaires (n'est ce pas OmbreetPoussière...) ?
Peu importe : il m'est toujours agréable de voir la "pensée unique" malmenée par un auteur qui ne manque pas de style, ni de sens de la formule... surtout quand sont assis sur le même banc d'infamie des Chevenement, Onfray et bien d'autres...
Une faiblesse ? Le chapitre " La fin du progressisme ? "
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La pietas, la piété filiale, est le vecteur des humilités, de la gratitude et de la transmission de nos fiertés. Elle établit un peuple dans le temps long et le rappelle au devoir de se perpétuer.
Mais il y a une autre vertu fondatrice qui demain pourrait assurer votre domination , comme elle assura à Rome sa grandeur, c'est la fides. Si vous pratiquez la fides, vous obtiendrez l'affection des peuples des Gaules. Sinon vous serez rejetés.
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Au loin, les chrétiens sont persécutés, chez nous, l'enjeu est d'abord sémantique et pénal : la christianophobie est une opinion, l'islamophobie est un délit.
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Vous, les Occidentaux votre intelligence est libre, mais sans courage. Votre univers est spirituellement vide. Soljenitsyne, 1978, page 182
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En politique, comme l'a dit Saintignon, la vérité ne triomphe jamais, mes ses ennemis finissent toujours par mourir.
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Quand le Pouvoir fait venir à lui l'Argent, l'Argent achète le Pouvoir.
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Sire, mon fils, son Éminence a raison, reprend la Reine. Il faut frapper là où on ne vous attend pas.
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Sire, ce ressort dont vous parlez , témoigne devant l’histoire qu’un peuple peut toujours être sauvé lorsqu’il veut l’etre et que, au lieu de se diviser contre lui-même, il reste inébranlablement serre autour du chef qu’il s’est donné.
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Nous nous sommes exercés à ne plus vivre pour ne pas mourir. p 109
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Le 12 mars, Emmanuel Macron explique que les frontières ne servent à rien : " le virus n'a pas de passeport..." La formule est jolie. Mais c'est un sophisme. Le virus n'a pas de passeport, certes, mais ceux qui le transportent en ont un.
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-Et vous, mon général, quel est votre choix ?
-Moi ? Je reste. Pour vous, partir, c’est vivre. Pour moi, partir, c’est mourir... à ce pour quoi j’ai vécu.
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Nous croyons à tort que les mouvements islamistes sont des mouvements Pré-Lumière, qui découvrirons bientôt les splendeurs du consumérisme. En vérité ce sont des mouvements post-Lumière. Ils savent que les utopies humanistes, qui s’était substituées à la foi religieuse, se sont effondrées. Fabrice Hadjadj, FigaroVox le 10 février 2015, page 254
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« Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais » : la vie de François-Athanase Charette de la Contrie est à l’image de sa devise.
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