A l'époque de l'émission de télévision "Apostrophes", Pierre Jakez Hélias publiait ce livre, et s'avéra être, pour cette émission, ce que l'on appelle aujourd'hui "un bon client": brillant, sympathique, évoquant un passé pas si ancien, il avait toutes les qualités requises pour faire ce que l'on n'appelait pas encore le "buzz". Et ce livre eût un grand succès. Il n'est pas certain que tous ses acheteurs l'aient lu: ses 550 pages ont pu en lasser plus d'un. En effet, il ne s'agit pas d'un roman, mais plutôt d'un essai: c'est la vie d'un garçon né en pays Bigouden en 1914, dans un milieu agricole où l'on n'avait aucune richesse ni biens matériels, où l'on parlait le breton, où l'on n'avait pas ou peu de relations avec l'autre monde, celui de la ville. Tout cela est très intéressant. D'abord, P.J.Hélias écrit un français parfait et précis (belle revanche pour celui qui ne le parlait pas en famille). Et ses observations sont touchantes: comment vivaient ces gens simples, comment étaient organisés leur village, leur vie quotidienne, la vie au travail, les récoltes, la vie en famille, les fêtes, les célébrations religieuses, les mariages, les enterrements? Comment se forgeait une solidarité si forte, quelles valeurs étaient celles de ces gens qui n'avaient pas appris à l'école ce qu'ils savaient, mais qui étaient fins, respectueux, généreux? Plus de 40 ans après, on peut reprendre la lecture de ce livre, un peu long, mais qui nous rapproche d'un auteur attachant, et d'un monde pas très éloigné du nôtre: celui d'une des campagnes de France, d'il y a seulement 100 ans.
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C’est grâce à Per-Jakez Hélias et à son « cheval d’orgueil » que j’ai découvert et commencé à aimer la culture bretonne.
Ecrivain, conteur, auteur de pièces de théâtre, « quêteur de mémoire », mais aussi poète, Pierre-Jakez Hélias était un érudit attaché à ses racines mais ouvert sur le monde.
Les poèmes de ce recueil (en breton et en français), paru en 1964, montrent son attachement à cette terre bigoudène, âpre, rude, pays de légendes où l’on vit étroitement avec les éléments, la vie, la mort.
Ces poèmes font appel aux différents sens (la vue, le toucher…), à la matière (la terre, le bois, l’eau et les éléments) mais rejoignent en même temps une forme d’intemporalité, d’universalité (l’amour et les sentiments humains, la mort, l’âme…). Ils vous prennent au corps pour mieux vous élever.
Je dois avouer que certains poèmes me sont restés hermétiques. Mais tous sont remplis d’une force, d’une puissance brute, que l’on retrouve je crois, dans l’âme bretonne.
« Silence, éternité d’un instant
Où se ramasse en bref le monde ! »
(Ar peoh, peurbadelez eur poent
E-leh ma skoach ar bed e berr !)
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Pierre (en français) ou Per-Jakez Hélias situe son roman quelque part dans une de ces parties un peu plus que vallonnée de Bretagne - l'Arvor, loin de la mer (l'Armor), qui ressemble au centre de la Cornouaille ou dans les Monts d'Arrée ou les Montagnes Noires, là où il est bien souvent allé écouter et recueillir, les histoires et les chansons locales. Le nom de ces lieux fictifs n'a tellement pas de consonnance bretonne qu'on pourrait penser qu'ils en sont la traduction en français (PJ Hélias écrivait ses livres en général en 2 versions : en breton et en français). Il bâtit un récit qui se tient, de retour aux sources, aux racines, dans un lieu assez mystérieux voire étrange et inquiétant. Pourquoi pas ? Mais aux 2/3 de ce récit il fait dire (lors d'une veillée retrouvailles qui est le moment essentiel de son histoire) à ces personnages des récits qui racontent le passé des lieux en question (la fameuse colline du titre), des gens, où le fantastique se mêle au réel, comme dans tous contes qui se respecte, et cela vient stopper dans son avancée le récit initial, ce qui rend je trouve un peu bancal le livre. Reprenant à la fin l'histoire du début, il précipite un peu trop le dénouement de celle-ci.
Bref, la construction du récit n'est pas parfaite mais là n'est pas son propos me semble-t-il.
Son propos est, une fois de plus, de faire revivre d'anciens récits, tels qu'ils se perpétuaient en gros jusque la guerre de 14 (l'année où lui naît), pour montrer comment cette société-là, cette culture paysanne là n'a plus que l'apparence de la vie. La veillée de parole lors de laquelle ces récits seront dits, en même temps qu'ils ramènent à la vie ces personnages qui étaient devenus presque des morts-vivants, devient veillée funèbre de ce glorieux et mystérieux passé. Il me semble que telle était l'ambition de PJ Hélias avec ce livre, ambition qu'il n'a pas, à mon sens , totalement réussie.
Reste, comme toujours, un livre qui se lit bien et est important pour la compréhension de la culture bretonne.
Sur le style, je trouve dommage que Hélias ne se laisse pas aller un peu plus à une écriture plus poétique, plus audacieuse, ce qui en ferait une sorte de Giono armoricain, mais c'est peut-être dû au côté réservé, voire secret que l'on prête parfois au Bigouden qu'il était. Bien que la broderie était une spécialité du pays, s'il en avait plus fait certains auraient trouvé qu'il en faisait trop.
J'aurais encore bien des choses à dire sur ce livre mais on est sur Babelio, pas à l'université..
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J'ai passé un très bon moment avec ce petit recueil de contes qui fleurent bon la Bretagne et ses traditions. A travers ses courts récits, Per-Jakez Helias nous offre une série de tableaux pittoresques de la Bretagne rurale de la fin du XIXème et du début du XXème : quotidien des villageois, métiers oubliés, croyances et traditions...C'est une lecture facile, avec une écriture trompeusement naïve, comme souvent dans les contes. Le ton est tour à tour drôle, cruel ou même parfois gentiment amoral et les textes sont truffés d'expressions joliment imagées et si typiques de ma région.
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Un livre de contes très poétique. Le rythme berce et npus emmène en pays breton. Certaines histoires sont plus connues que d'autres mais la façon dont le récit est mené m'a enchantée.
Les photos qui jalonnent l'oeuvre confirmeent la poésie, nous ouvrent à un monde parallèle.
Bref, j'ai beaucoup aimé et c'était une très bonne surprise.
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Mon livre de chevet durant toute mon enfance. Le pays Bigouden sonne juste et fait entrer dans une humanité contrastée et sans caricature. Le lecteur grandit au rythme du narrateur à travers un récit passionnant, ce qui le renvoie à ses propres racines.
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Je n'ai pas du tout réussi à rentrer dans l'histoire. Je m'y suis ennuyée à un tel point que j'ai dû suspendre ma lecture. Pourtant un petit tour en Bretagne m'attirait vraiment, mais il ne s'y passe pas grand-chose. Les personnages sont durs à la tâche, des taiseux pour la plupart. Le résumé raconte trop de détails et de fait il n'y a aucun suspens quant à la fin de l'histoire. Heureusement ce livre est court.
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Nous avons ici un agréable recueil de textes courts, reflétant la pensée, les observations et les humeurs de l'auteur, basés sur ses souvenirs et son expérience personnelle, et toujours liés à la Bretagne.
La troisième et dernière partie, consacrée au théâtre et à la littérature, est nettement plus rébarbative et n'intéressera que les spécialistes et locuteurs bretonnants.
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Pas grand chose à voir avec un livre de légendes !
Critique plus complète : https://instagram.com/p/CGj1DdqA7Ll/
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Bien écrit, bonne histoire. C'était mon premier PJ HELIAS, je vais en chercher d'autres…
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