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Critiques de Rabah Belamri (12)
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Regard blessé

Rabah Belamri , né en 1946, est un talentueux écrivain algérien .Il est à la fois

romancier et poète .Il a , aussi, publié des traductions de contes , des proverbes et des recueils de poèmes .Malheureusement , il a un handicap .C'est un non-voyant .

"Le Regard blessé" a pour protagonistes :-Hassan ,un adolescent .- Youssef .

-Fatim-Zohra .Il en a d' autres .

"Le Regard blessé"est le récit de Hassan , un adolescent qui souffre d' un décollement de la rétine .Cette pathologie des yeux est une sérieuse et grave maladie.La famille de Hassan habite très loin de la capitale , Alger où là ,il peut accéder une bonne prise en charge et être convenablement traité

Nous sommes à quelque mois de l' indépendance , les infrastructures de l' époque sont limitées et les esprits pas trop éveillés .Faute de ne pas pouvoir soigner Hassan chez un ophtalmologue , on se rabat sur un taleb ou un charlatan .Ce dernier fait croire à la famille qu' il est en mesure de soigner l' adolescent .Il arrive avec ses ruses et manigances à leur soutirer une importante somme d'argent mais sans aucun résultat probant .Le père , Youssef , savait que ce charlatan ne pouvait rien pour son fils mais c' est sur l' insistance de sa femme qu' il a cédé pour se rendre chez le taleb .Mais en fin de compte , ce dernier n' est qu' un charlatan et un escroc . Le père est devenu enragé car lui et sa femme ont été grugés . C 'est le temps de l' ignorance et du charlatanisme .Dommage pour Hassan qui pensait qu' entre les mains de cet individu , il peut être soigner et ne pas perdre la vue .

Un beau livre qui nous montre ce qu' étaient l 'espoir des Algériens à l' approche de l' avènement de la paix et

de l' indépendance .

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L'olivier boit son ombre

Nous n'estimons pas assez l'action du hasard et la chance qu'il nous offre parfois de faire de belles rencontres… Comme celle que je viens de faire avec l'oeuvre de l'écrivain et poète algérien Rabah Belamri au travers de son recueil L'olivier boit son ombre.

Écrit en 1985 et 1986, dédié à sa mère et à sa soeur Fatma, le livre ouvre dès les premières pages sur une belle écriture, épurée, délivrant des images, des résonances, comme les flots venus d'un profond et lointain courant océanique, un courant né d'un même degré de poésie légère et sensuelle, mais qui contient toujours en creux une blessure, une douloureuse nostalgie, l'ombre d'un temps à jamais perdu.



"Le chant étale de l'océan

s'insinue dans le coeur

par une cicatrice oubliée



entre la roche et l'écume

tout l'espace est mesure de mémoire

basculé dans le bleu

où dansent des saisons revenues du large

chargées de dunes d'immortelles



l'oeil ébloui dans sa douleur

retient une ombre

un oiseau de mer au-dessus de l'abîme."



Dans des poèmes plus ou moins courts, en quelques lignes, c'est à peine un paysage, c'est à peine une présence, un souvenir, qui se déversent et irriguent toute l'écriture de Rabah Belamri, créant l'espace du poème et toute sa discrète et prégnante beauté, revenue d'un temps, celui de l'innocence.



"Ta voix

comme une autre berceuse brune

se pose sur ma paume

une aile presque bleue

presque rose

ta voix cueillie un soir

à la courbure du poème

rappelle au corps sa cicatrice."
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Regard blessé

Mars-août 1962, Algérie: l'Indépendance se profile. Hassan, 15 ans, est en train de perdre la vue tandis qu'autour de lui, les hommes luttent pour leurs convictions.

Cette Algérie, à l'aube de l'Indépendance, est celle de tous les changements, ce qu'Hassan observe de son côté. Entre sa mère qui ne fait confiance qu'aux marabouts et charlatans opportunistes pour sauver son fils de la cécité et son père désespéré qui y laisse son argent, plus confiant en la médecine moderne. Entre les jeunes filles qui, dans l'excitation de l'Indépendance, y laissent avec joie leur virginité et leur pudeur au grand dam de leurs familles. Les postes prestigieux laissés vacants après le départ des Français, et, enfin, la chasse aux sorcières, l'heure de la vengeance contre les Harkis.

L'Algérie vit un grand bouleversement, Hassan, de son côté, aussi.

Ce roman, autobiographique, est écrit sans fioriture, simple, direct, implacable. Les Français n'y sont que des silhouettes, tout se joue au coeur de la société algérienne en pleine transition. On sait déjà ce qui se jouera par la suite pour cette jeunesse révoltée et enthousiaste qui désire profiter de cette nouvelle liberté pour une liberté plus large encore.

Certains retours au passé décrits sans transition m'ont parfois perdue au début, Belamri a clairement épuré son récit jusqu'au plus concis. Mais j'ai aimé me plonger dans cette période si riche de l'histoire algérienne.



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Dix sept contes d'Algérie

Intéressante idée que celle de cette collection qui se donne pour objectif de réunir les contes de divers pays ou régions du monde. Elle permet d'examiner ce qui constitue le socle de l'imagination des enfants de chaque partie du globe concernée, de découvrir les récits qui servent d'ouverture aux nuits des bambins du monde entier. C'est ici la Kabylie qui sert de terreau à ces histoires, et c'est assez logique puisqu'il s'agit du berceau originel des premiers habitants de ces contrées.



La narration a tendance à déstabiliser par rapport aux contes que j'ai toujours connu. Elle s'apparente plus au format des Mille et une nuits, avec des histoires dans l'histoire, une succession d'évènements plutôt qu'une intrigue suivie. On abandonne parfois totalement certains personnages, qui nous quittent au détour d'une page... et finissent par ressurgir quelques paragraphes plus loin. Le cerveau du lecteur, d'abord dérouté par ces nouveautés, finit, comme les muscles du sportif devant un effort inconnu, par s'adapter à la situation.



Les thèmes abordés sont tout aussi violents que ceux des contes de mon enfance, avec tout de même une propension marquée pour les mères infanticides. Les femmes sont tout de même particulièrement dévalorisées, les personnages principaux positifs étant majoritairement des rois ou des princes... ou de simples travailleurs devenant prince par la magie des évènements. De là à en tirer des conséquences sur l'image de la gent féminine dans la société du pays concerné... Il ne faudrait pas oublier l'image désastreuse des marâtres chez Perraut, même si certaines princesses rééquilibrent la balance.



Petit bémol également, un conte animalier qui se répète quasi à l'identique dans son début, à deux extrémités de l'ouvrage. Il eut été peut-être plus simple d'accoler les deux et d'indiquer le second comme une variante différemment développée.



Bref, une impression mitigée mais un exercice de découverte très enrichissant qui permet de découvrir la littérature d'un pays par l'angle qui nous a permis finalement de nous initier le premier aux mots et aux histoires.
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Le soleil sous le Tamis

"Le soleil sous le tamis" donne des renseignements vivants sur l'enfance en Algérie, la société, ses permissions, habitudes, et tabous.



Ainsi les jeux, différents chez les garçons et les filles.



Citation :

« Certains de nos jeux étaient d’une brutalité inouïe ; par exemple la hambaria, un jeu de bergers où l’on bourrait de coups de poing et et d e pied le principal acteur contraint d’évoluer à quatre pattes, mais autorisé à envoyer à ses tourmenteurs de terribles ruades. Humm Addabad ( brouillard noir) était par contre un jeu paisible et plein de fantaisie…. »



Pauvres filles ! elles en bavent !



Citation :

« Nous nous excitions sur les filles, les harcelant de demandes de fornication à peine voilées, les poursuivant en vociférant pour leur faire peur et les importunant… »



ce que disait aussi Leila Sebbar dans "je ne parle pas la langue de mon père" (Julliard) et sans doute dans "une enfance algérienne", paru chez Folio, d'autant plus qu'elle subissait les heurts des deux communautés.



Rabah Belamri illustre bien les explosions de joie de l’Aïd et l’hypocrisie du "baiser de pardon et de réconciliation"

Citation : "que le prophète, sage par nature, mais habile rassembleur d’hommes par calcul politique avait institué."



Rabah Belamri évoque aussi sa mère, et derrière elle, toutes les femmes de sa génération qui ont été maltraitées dans leur jeunesse par des mariages arrangés.



ici, la future belle-mère vient juger la promise, encore une enfant.



Citation :

« Elle est un peu maigrichonne, a dit la future belle-mère en lui tâtant les avant-bras et les mollets mais dîtes-moi, sait-elle traire les biques; baratter le lait et tirer le beurre pétrit la galette et rouler le coucous ? le travail de la laine le possède-t-elle ? Et est-ce qu’elle a la langue bien pendue ? Et est-ce qu’elle est gourmande ? Je la veux travailleuse et exempte de vices. Si elle a des tendances malsaines je les lui ferai passer. Vous permettez ! »



Tout est fait au détriment de la jeune fille, et ce passage émouvant annonce les belles pages de Rabah Belamri.



Citation :

« Je t’imagine le jour de ton mariage, fille impubère, fruit vert que des dents carnassières s’apprêtent à déchirer au son du tam-tam creux et du baroud à blanc […]

On te badigeonna de henné le pieds et les mains ; on te souligna les sourcils de hourguis; on te passa les yeux à l’antimoine pour leur donner plus d’éclat ; on te mit un doute de carmin sur chaque joue, un doigt de rouge sur les lèvres ; on te tressa dans le dos de longues nattes nouées avec des rubans couleur de feu ; on te passa aux oreilles et aux poignets quelques bijoux de pacotille… »
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Chronique du temps de l'innocence



Chronique du temps de l’innocence chez Gallimard.



Un récit d'actualité



Au début, un drame : Badr et Boudour, le frère et la sœur, vont à l’école coranique, avec les présents de leur famille pour l’instituteur, et leurs bonnes intentions de bons élèves. C’est sans compter l’intolérance du maître religieux qui, pour une peccadille, leur refuse le droit d’entrer et les condamne pour impiété, eux et leur famille, au mépris des villageois.



L’écriture de Rabah Belamri, simple, voire dépouillée, retrace les émotions et événements de l’enfance. Les drames, les joies, les enchantements et les indignations parcourent ces pages, où les figures féminines sont particulièrement attachantes, car l’enfant pressent qu’elles sont ou seront mises sous tutelle.



Ces vignettes de l’Algérie coloniale s’épanouissent dans le récit comme un chant parfois timide dont on goûte progressivement la richesse des timbres. Conteur, romancier, poète, Rabah Belamri a des accents personnels qui éclairent notre actualité.
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Regard blessé

Regard blessé, chez Gallimard



Mars 1962, l'adolescent se rend à Alger: Hassan veut recouvrer la vue, et son pays, trouver le bonheur dans l'indépendance.



À mesure que se ferment les yeux sur le monde extérieur, reviennent les souvenirs, alternent l'imagination enfantine et les désirs adolescents. L'enfant, resté dans le monde des femmes, écoute leurs propos:



Citation :

«Hassan faisait semblant d'être absorbé par son travail. En fait rien ne lui échappait des propos échangés... Par moments sa mère (Fatima Zohra) l'observait à la dérobée. Non, il n'écoutait pas; il était tout entier à la fabrication de son arc.»



Suit le récit de la mort d'Abla, jeune femme assassinée :



Citation :

«On dit que son corps était devenu tout violet. Et tu sais, ils ne l'ont même pas lavée! Ils l'ont mise comme ça dans le linceul, comme ça; c'est un péché! Et puis ils ont dit aux gens: Abla est morte cette nuit. Elle a eu des coliques effroyables. Elle a dû manger une herbe vénéneuse.

-Dieu ait son âme!

Fatima Zohra tourna la tête vers son fils: il pleurait, son arc défait devant lui.».



Le romancier fait vivre le village torturé par sept années de guerre, et montre Alger qui fête l'indépendance; on fait son trou ou on règle ses comptes.

Dans ce drame historique, les tragédies individuelles sont rapportées sans pathos, comme vues par un regard naïf mais sans complaisance.



La peinture d'Alger en mars 1962 me rappelle le regard de Wajda sur Varsovie dans le film Cendres et diamants.



Drame individuel :



Hassan, incrédule, mais objet des préoccupations familiales, se prête à ses dépens aux recettes des charlatans qui prétendent le guérir d'un décollement de la rétine.



Citation :

«Il se sentait un peu responsable de la peine qu'il causait à ses parents avec ses yeux encore malades...»



Dans ce récit inspiré par sa vie même, le romancier ne montre nulle aigreur personnelle, mais une attention fraternelle à tous ceux que l'Histoire (avec sa grande H) broie sur son passage.



Ce livre avait obtenu le prix France-culture.

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L'asile de pierre

« L’asile de pierre » (1988) tient à la fois du récit d’enfance et de la genèse d’une vocation littéraire. Hamel, le personnage principal, affiche des traits qui le font ressembler à l’auteur avant la cécité racontée dans « Regard blessé » ( prix France culture 1987). Aussi n’est-il pas anodin que Hamel intitule son manuscrit, « le livre des yeux et de la mémoire » .

Au début, c’est une visite mortuaire puisque « l’ange de la mort a frappé à la porte du palais des fous ». Les dernières pages expliqueront le lien entre Hamel et Marie, pensionnaire de cet asile.

Pour l’instant on suit un enfant dans différents épisodes, attentif à des

paysages, à des conversations surprises, à des légendes locales et à différents conteurs. Son imaginaire se développe au contact de silences pesants, de scènes familiales vécues, et de fantasmes divers, alimentés par les rumeurs du « village de la source rouge ».

Auprès des femmes chez qui il trouve refuge quand saisi par des peurs et des angoisses, il devine les tabous et les conflits secrets de la maison.

Plus tard, le cercle s’élargit, l’indépendance algérienne bouleverse les mœurs, modifie les rapports traditionnels. Des drames familiaux complètent l’expérience de la vie d’Hamel : ils auront une répercussion sur ses thèmes littéraires, ainsi le destin de sa soeur Meriem et sa rencontre avec le poète Jean Sénac.

- « L’enfance, c’est l’encrier » aime à dire Jean Rouaud. L’enfant qui écoute et qui imagine, soucieux des autres, attentif aux légendes locales et aux pratiques magiques, deviendra romancier et conteur. Il sera aussi poète, comme la pleureuse qui, dans l’asile de pierre, récite un thrène reconstitué :

« Dans la chambre la mort est entrée. Elle a touché le petit orteil de Marie, et le froid a coulé dans le pied. O pied petit et lisse ! Elle a touché le deuxième orteil, et le froid est monté dans le mollet. O mollet ferme et arrondi ! Tu réveilles l’envie ! Elle a touché le troisième orteil, et le froid a coulé dans la cuisse. O cuisse pleine de chair et de et de vie qui réveille l’envie ! Elle a touché le quatrième orteil et le froid a coulé dans le ventre. O ventre blanc et tendre ! Elle a touché le cinquième orteil de ma sœur, et le froid a inondé le cœur. O ton cœur fleuri de lumière ! ».

- « le livre des yeux… »

« D’où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange montant comme la mer sur le roc noir et nu ? ». L’exergue empruntée à Baudelaire place le récit sous le signe de la fin des yeux ouverts. (1962)

Rabah-Hamel y note à plusieurs reprises l’originalité de ses yeux « qui changent tout le temps »

- « ne regarde pas ses yeux, ma sœur. Ils te donneront le vertige. » dit Mohamed le dénudé à la prostituée.

A plusieurs reprises, son regard dissuade aussi d’agir qui a de mauvaises intentions.

Ce que Hamel a observé, il le garde maintenant sous formes d’images dans sa mémoire, nourrissant ainsi sa palette d’écrivain.

Aveugle, il développe alors un regard intérieur et il suffit d’une phrase simple pour planter un décor, souvent en noir et blanc, car la lumière se fixe sur l’essentiel :

la maison ? « une cour spacieuse, entourée de pièces sombres »,

« une maison de pierre, imposante, sur les contreforts d’une montagne sombre », « une aire de battage au bord d’un oued sec, entourée de pierres noires. »

- « … et de la mémoire. »

Les images, récurrentes, comme la reproduction jaunie de Bourak, le cheval ailé du Prophète, prennent leur essor et engendrent une suite ininterrompue de rêves ou de cauchemars. Le terreau, c’est la période d’avant la cécité, que la fiction réagence, réinvente ou crée. Le passé est revécu « comme une oasis, au cœur d’une immensité muette ». L’écriture, éclairée par la mémoire, devient aisée : « les mots, les phrases les images semblaient trouver d’eux-mêmes leur place sur le papier. Ils étaient entreposées dans sa mémoire depuis toujours, ciselés, ordonnés, chevillés. »

Il faut lire Rabah Belamri à voix haute. Sa prose, des phrases courtes dénuée d’adjectifs faciles, ouvre la porte d’un univers intérieur où circulent des ombres et des souffrances. On y trouvera aussi, via son attachement à des mères différentes (Mouma, Zaina, et la roumia Marie) l’origine de sa double appartenance : Rabah Belamri, écrivain algérien de langue française.
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Dix sept contes d'Algérie

17 contes dont certains ont une curieuse, furieuse (?) ressemblance avec des contes de Pérault...
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Femmes sans visage

L’Algérie des années quatre-vingt. Accusé de trahison pour avoir empêché un attentant, Hab Hab Roummane, surnommé l’Enfant de la nuit, s’est réfugié, au moment de l’Indépendance, dans une vallée éloignée.

Une femme mystérieuse y apparait, un après-midi d’été. Elle se déshabille, se baigne dans la source, fait entendre un chant désespéré, puis se retire sans soupçonner qu’elle est épiée.

Son passage trouble Hab Hab Roummane au point de ne laisser dans sa mémoire qu’une image sans visage. Mais il déclenche un voyage dans le passé den l’Enfant de la nuit.

Avec des glissements continus entre le rêve et réalité, tendresse et violence, viennent au jour l’histoire du pays, celle d’une famille et celle de ce garçon à la destinée douloureuse.

Rabah Belamri, par une suite d’approches à la fois poétiques et réalistes, émaillée de scènes très fortes, trace un portrait émouvant et tragique qui ne s’efface pas.



Je n’ai pas grand-chose à ajouter à la description très complète de la « 4ème de couverture » sinon que le style de l’auteur est magnifique de pudeur, de poésie et d’émotion.

A lire absolument. Entre le rêve et la réalité, on comprend et on est pris dans la poésie des lieux, et la souffrance de ces gens touchés dans leur chair. Hab Hab Roummane et ses questionnements d’enfant et surtout ses douleurs quand il découvre les secrets bien gardés pour le protéger justement.





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Regard blessé

Dans une Algérie déconcertée et pas encore certaine que l’Indépendance est enfin là, vit Hassan. C’est sa vie, sa famille, leurs mœurs, qui bien qu’ils se soucient de cette nouvelle indépendance, sont également décidé à tout tenter, par tous les moyens même ancestraux pour qu’Hassan recouvre la vue.

La guerre, sa fin, ses militants de dernière minute, les problèmes d’adolescent, ses pulsions aussi ne lui fait jamais oublier qu’il veut et doit voir la lumière. Il est prêt à tous les sacrifices.

Y arrivera-t-il ? Quel beau roman, écrit sans haine, sans parti-pris un véritable témoignage des angoisses au quotidien de tous ces personnages.

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Femmes sans visage



Femmes sans visages, chez Gallimard.



Pour une fois je dirais qu’il est conseillé de regarder la quatrième de couverture pour une vue générale de l’histoire, avant de partir au plaisir de la découverte.



Le récit se développe en trois mouvements : Midi, Nuit, et Aube, où l’aventure actuelle du héros qui , traqué pour une affaire dont on saura le fin mot à la fin du livre, vit de souvenirs, de rêves. et d’attentes.



Une fois la trame bien comprise, on sait que Hab Hab Roummane, actuellement réfugié dans la vallée des grenadiers, y était déjà venu douze ou treize ans auparavant, pour exorciser des cauchemars nocturnes, très angoissants.



La mémoire fait resurgir le passé par bribes, et l’enfant « brodé d’écorchures », nourri de contes et de rêves, saisi de douleurs qu’il ressent et de malheurs qu’il devine, trouve dans des figures féminines la consolation et le réconfort dont il a soif.



Le récit multiplie les épisodes, mais ils sont savamment orchestrés pour le lecteur attentif, qui appréciera le récit du conteur :



Si le conte de la nuit est douloureux, parfois effrayant, la voix rassure, et le matin s’ouvre sur l’espérance.



Si Rabah Belamri sait montrer l’intensité de la douleur, il sait aussi transmettre un sentiment de confiance et de bonheur, à mi chemin entre la veille et le sommeil,



Citation :

En rejoignant sa grand-mère, l’enfant se blottit contre sa cuisse et s’endormit. La nuit tomba. Le repas fut servi. Sa grand-mère voulait le réveiller. Il émit un son de protestation et demeura les paupières closes sur la lisière du sommeil, traversé par les bribes de conversation, les appels indistincts de la nuit, le bruit des cuillers dans le plat de bois, le souvenir brouillé des paroles et des versets entendus au bord de l’oued.



Puis l’enfant se sentit soulevé. Quelqu’un le prenait dans ses bras en murmurant des formules de protection. Il y avait u monde autour de lui, des pas, des chuchotements, des froufrous. Une présence amicale, mystérieuse, emplissait l’espace. L’enfant n’ouvrait pas les yeux, lové avec délice dans les bras qui le portaient.





J’aime aussi chez lui une sorte de foi et d’admiration dans les paysages de nuit étoilée :



Citation :

Le ciel avec ses astres et ses ailes d’ombre vint tout contre lui, porteur de sérénité, de sommeil.

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